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Les défis de la sécurité routière en milieux urbain au Cameroun: le cas des motos taxis a Yaounde

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par Guy Rostand DJIEPMO NDJOUKYA
Université de Yaoundé - Master Economie des transports et logistique des échanges 2008
  

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2.2 - Actions à entreprendre par les pouvoirs publics

Pour le bon fonctionnement de l'activité de moto taxi et pour obtenir l'adhésion des motos taximen aux différentes politiques de sécurité routière, nous pensons que, l'Etat doit essayer de prendre en compte les capacités financières et intellectuelles des motos taximen. Ceci dans la fixation des différentes taxes et règles de fonctionnement liées à l'activité, afin que ces derniers puissent aisément se mettre en règle. Les pouvoirs publics doivent veiller au respect systématique de la réglementation en vigueur. Toute fois, l'Etat doit veiller à l'aménagement progressif des infrastructures routières dans les quartiers périphériques pour faciliter la mobilité des populations de Yaoundé.

Pour restructurer le secteur de transport par moto taxi, il est indispensable que l'Etat intervienne de façon active dans ce secteur par la création d'une institution intersectorielle de sécurité routière devant, de façon spécifique assurer toutes ces mesures.

2.2.1 : Mesures de renforcement des capacités par la création d'une institution de gestion intersectorielle de sécurité routière pour les motos Taxis à Yaoundé

La difficulté que rencontrent les pouvoirs publics dans la mise sur pied d'un système moderne de sécurité routière dans le secteur des transport par moto taxi découle comme nous l'avons vu plus haut du fait que les institutions en charge de la sécurité routière évoluent en rangs dispersés, ce qui empêche que toute l'énergie nécessaire soit réunie pour l'atteinte d'un système efficace de sécurité routière.

La création d'une institution de gestion intersectorielle de sécurité routière pour les motos taxis nous semble, d'après les expériences asiatiques, être la solution idéale pour résoudre le problème de sécurité routière liée à cette activité à Yaoundé et au Cameroun.

2.2.1.1 : Présentation de l'institution et mode de fonctionnement

Le système de transport par moto taxi est caractérisé par des acteurs particuliers, qui pour la plus part comme nous l'avons vu plus haut, sont constitués de jeunes peu scolarisés, et se pratique d'après la loi dans des zones périurbaines et rurales. Etre en règle, exercer librement et convenablement cette activité nécessite une série de documents et d'accessoires qui ne s'obtiennent pas dans des mêmes institutions, où les coûts sont relativement consistants, pour ces transporteurs aux maigres revenus.

Une institution intersectorielle de sécurité routière (IISR) est un bureau d'Etat, chargé d'assurer l'intermédiation entre les différentes institutions ou acteurs en charge de la sécurité routière et les motos taximen. Financement par budget publique, et sous la coordination du Ministère en charge des transports, l'IISR a pour but d'assurer une sensibilisation ou un encadrement de proximité aux motos taximen, afin de les accompagner dans leurs désire de régularisation de leur activité.

Elle doit être installée dans les quartiers périphériques, et composée des agents de l'Etat, de diverses sensibilités intellectuelles, donc le but visé est exclusivement celui de la gestion de la sécurité routière dans le secteur de transport par moto taxi en milieux urbain.

Comme illustration, un moto taximan pourra contourner toutes les tracasseries et les pertes de temps en s'acquittant auprès de ce bureau, de tous les frais nécessaires pour exercer légalement l'activité, d'après un montant préétabli qui peut être subventionné par l'Etat.

Les agents de l'institut, qui sont agents de l'Etat, et qui fonctionneront sous forme de « cluster de sécurité routière40(*) », se chargeront d'assurer toute la logistique nécessaire, et le moto taximan recevra les pièces de son véhicule dans un délai assez court. Cette institution agira aussi avec le secteur privé pour la formation et l'obtention du permis de conduire dans les mêmes conditions.

Ainsi, l'Etat pourra apporter une légère subvention pour la formation à la conduite, dans le but d'inciter les motos taximen à adhérer au projet en se faisant enregistré. Ce qui apportera suffisamment d'avantages.

2.2.1.2 : Avantages de l'institut

Un tel projet contribuera à rapprocher les transporteurs par moto des institutions publiques, et suscitera en ces derniers le désir de régulariser leur activité ; ce qui aura un effet positif sur le comportement des motos taximen, car progressivement, ils auraient la maîtrise du code de la route et le nombre d'accidents de circulation par moto va considérablement diminuer.

Cette diminution des accidents va s'accompagner d'une diminution des coûts sociaux de sécurité routière (perte sociale de production, hospitalisation, traitement, interventions policières, dégâts matériels) c'est-à-dire des dépenses généralement supportées par la société et les individus en cas d'accident.

L'institut de gestion de la sécurité routière pourra constituer des bases de données sur les motos taxis, à savoir les données sur le parc moto taxi et l'évolution des accidents dans la ville de Yaoundé, ce qui permettra non seulement de déterminer et de traiter les potentiels points noires, mais aussi, cela pourra initier les bases d'un système de recherche scientifique utilisant les données enregistrées par l'institut, afin de lutter activement contre l'insécurité routière à Yaoundé.

2.2.2 : Autres actions à entreprendre par les pouvoirs publics

Plusieurs actions sont à entreprendre par les pouvoirs publics, visant à améliorer l'existence du secteur de transport par moto taxi, notamment au niveau de l'aménagement des infrastructures, de l'éducation routière, la coopération avec le secteur privé pour la lutte contre l'insécurité routière.

2.2.2.1 Aménagement des infrastructures adaptées aux motocycles

Le problème de la qualité des routes dans les quartiers périphériques de Yaoundé se pose avec acuité. D'après l'enquête sur le fonctionnement des motocycles à Yaoundé, 20.6% des accidents de circulation par moto taxi sont dus au mauvais état de la route. Les accidents de circulation par moto, dus à l'état de la route découlent du fait que les conducteurs de moto et les autres usagers de la route, esquivant les « nids de poules41(*) » se trouvent parfois contraint de partager un espace assez réduit de la route. Il est donc important dans les différentes communes de Yaoundé, pour atteindre les objectifs de sécurité routière de veiller à l'aménagement et à la construction des routes à Yaoundé. C'est le cas dans plusieurs quartiers dans les villes du Cameroun, avec la construction et la réhabilitation de plusieurs routes, par le financement conjoint de l'Etat Camerounais et des contrats désendettement et développement (D).

Le constat effectué jusqu'ici est celui d'après le quel les aménagements spécifiques pour les motocycles ne sont pas effectués, plus précisément, la construction des pistes « moto cyclables42(*) », qui sont des Pistes à l'usage exclusif des motocycles, les premières dans le monde ont été construites en Malaisie et en Chine et le premier résultat obtenu est la réduction de 39% des accidents de circulation en 2008 ; en plus, l'aménagement des parkings pour moto, pour éviter l'encombrement habituel des carrefours. La construction de ces infrastructures, si déterminantes pour la réduction des accidents de circulation par moto taxi devrait être accompagnée d'un système d'éducation approprié, pour assurer la gestion de ces structures.

2.2.2.2 Education et sécurité routière

Le problème de non d'application de la sécurité routière dans le secteur de transport par moto taxi étant en partie dû au bas niveau d'éducation des motos taximen, nous admettons que l'éducation routière doit faire partie intégrante de l'enseignement apporté aux enfants en milieux scolaires et en dehors des milieux scolaires. Car bien que les plus jeunes ne soient pas encore capables de s'adapter aux problèmes de circulation complexes, et peuvent avoir des comportements spontanés dangereux, l'éducation les préparera à la tâche de futurs usagers de la route et les aidera à développer les aptitudes nécessaires.

Une éducation routière de fond peut donc être intégrée dans les programmes scolaires du primaire, et peut se poursuivre pour les élèves plus âgés qui deviendront progressivement des utilisateurs de bicyclettes et de motocyclettes. Ainsi ce programme d'éducation routière préparera donc les futurs usagers de la route à l'examen du permis de conduire, et surtout à la maîtrise progressive des enjeux de sécurité routière.

2.2.2.3 - L'assurance de moto comme mesure de sécurité routière

L'assurance n'est pas en soit une mesure de sécurité, d'après Nicole Muhlrad (2006), dans de nombreux pays développés, seule une police d'assurance correcte permet un accès rapide aux soins médicaux pour les victimes d'accident. Une certaine politique sociale à Yaoundé, peut consister à imposer les primes d'assurance communes à toutes les compagnies d'assurances, ceci définit par la loi, ou encore agréés par l'ensemble de la profession. Et aussi la création d'une base de données au plan nationale ou tous les accidents par moto déclarés sont répertoriés. Ainsi, les compagnies d'assurances pourraient consulter cette base de données avant d'établir un contrat d'assurance avec les motos taximen.

C'est ainsi que ceux des motos taximen qui seront plusieurs fois sujet d'accident ne trouveront aucune compagnie d'assurance prête à les assurer, Ce qui contribuera, si les forces de police jouent effectivement leurs rôles, à éliminer progressivement de l'activité, les motos taximen indisciplinés, qui forcement ne seront pas en règles. Ceci contribuera surtout à diminuer les accidents, car les motos taximen doubleront obligatoirement de vigilance sur les routes, afin de ne pas êtres exclus de l'activité.

Ce mécanisme serrait effectif à la condition que les forces de maintient de l'ordre veillent à ce que tous les motos taximen en fonction aient une police d'assurance.

Ce chapitre nous a permis de réviser les programmes de gestion de la sécurité routière dans les pays asiatiques, ces pays qui jusqu'à dans les années 2000 étaient sujets à un grave niveau d'insécurité routière. Les programmes de sécurité routière mis sur pied par les pouvoirs publics dans ces régions ont contribué à diminuer le nombre d'accidents de circulation.

Nous sommes basé sur les politiques mises sur pieds dans cette région du monde par les Etats et les institutions internationales, pour proposer des axes de solutions au cas des motos taxis au Cameroun. C'est ainsi que, la construction des sites propres à la circulation des motocycles, l'aménagement des accessoires de sécurité passive dans les véhicules, Y compris le port obligatoire du casque par les deux-roues, la création d'une institution spécialisée devant s'occuper exclusivement de la gestion de la sécurité routière en milieux urbain, l'instauration des programmes d'éducation routière dans les enseignements nous ont semblé être des mesures visant à assurer la sécurité routière à court moyen et long terme dans le secteur des motos taxis à Yaoundé.

Cette deuxième partie intitulée perspectives de réduction de l'insécurité routière au Cameroun le cas des motos taxi à Yaoundé, visait à rechercher les moyens d'amélioration de la sécurité routière sur l'activité de moto taxi au Cameroun et à déterminer les instruments de sécurité routière à même de maîtriser le comportement des motos taximen sur les routes. En définitive, la recherche des perspectives d'amélioration de la sécurité routière sur l'activité des motos taxis, dans le but de réduire les accidents de circulation liés à cette activité nous a permis d'étudier, le fonctionnement des motos taximen au Cameroun dans le but de retrouver les conditions d'accès à l'activité et la disponibilité des motos taximen à payer les différentes taxes relatives à la régularisation de leur activité. Nous constatons que plusieurs obstacles freinent le processus d'instauration d'un environnement de sécurité routière dans ce secteur, notamment au niveau des divers acteurs et de la réglementation elle-même. Dans le but de lever ces obstacles, nous avons réalisé une étude sur le fonctionnement des motos taxis par le moyen d'une enquête dans la ville de Yaoundé. Les différentes variables du questionnaire nous ont permises de mieux comprendre l'activité, et d'appréhender les difficultés liées à son fonctionnement.

Il ressort donc de cette étude effectuée sur cinq cents motos taximen, que la profession de moto taximan à Yaoundé est beaucoup plus exercée par des personnes d'un bas niveau d'éducation, ce qui les prédisposent moins à comprendre les différents enjeux, de sécurité routière et les risques que leur activité comporte. Dans le cadre de la recherche des moyens palliatifs, nous avons recherché les expériences étrangères en la matière. Dans cette optique, l'expérience en Asie avec les cas Malaisiens, Chinois et bien d'autre pays nous ont apporté des éléments de réponse à l'insécurité routière à Yaoundé.

Nous pouvons donc croire que, la construction des cites propres à la circulation des motocycles, l'instauration des programmes d'éducation routière dans les enseignements, et La création d'une institution intersectorielle de gestion de la sécurité routière pour les motos taxis, composée de toutes les sensibilités intellectuelles et professionnelles nécessaire pour assurer une gestion efficace et efficiente de la sécurité routière en milieux urbains nous semble être un début de solution au problème d'insécurité routière engendré par les motos taxis à Yaoundé, et au Cameroun.

* 40 Le cluster ici, est un espace réel de mise à disposition d'information, de moyens, d'intégration des stratégies diverses, que se donneraient tout les acteurs de la sécurité routière pour maximiser l'efficacité de leurs actions individuelles, ce qui serrait source d'externalités positive.

* 41 Dénivellation, ou creux formé sur la route par le trafic ou l'érosion.

* 42 Pistes à l'usage exclusif des motocycles, illustrées par les photos 1 et 2 ci haut

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