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Corrélation entre le taux de change et la balance des paiements

( Télécharger le fichier original )
par Déogratias DUSHIMUMUKIZA
Université Nationale du Rwanda - Bachelor of Money and Banking 2006
  

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UNIVERSITE NATIONALE DU RWANDA

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE

GESTION

DEPARTEMENT D'ECONOMIE
OPTION: MONNAIE ET BANQUE

`

CORRELATION ENTRE TAUX DE CHANGE ET

BALANCE DES PAIEMENTS AU RWANDA

Mémoire présenté en vue de I'obtention du grade de Bachelor's Degree (Licencié) en Economie.

Présenté par DUSHIMUMUKIZA Deogratias

DIRECTEUR: Prof. RUTAZIBWA Gerard

Co- Directeur: RUNEZERWA BIZOZA Alfred (M.Sc)

Butare, juin 2006

DEDICACE

A nos chers parents.

A toute notre famille : nos tantes, frères et soeurs spécialement Samuel NIYOMUKIZA, Martine NIYOBUGINGO et Bernard IRAHUMURIZA.

A tous nos collègues de classe durant toute notre vie estudiantine, entre autre : Innocent SENTWALI, Gonzague NGENDAHIMANA, JMV HABINEZA, Samson HATEGEKIMANA, Joseph HAKIZIMANA, André BIMENYIMANA, et Didace MBAREBA.

A ma regretté tante Marie-Anne MUKAKANANI. A Louise MUKESHIMANA.

Je dédie ce mémoire

REMERCIEMENTS

La rédaction de ce mémoire a été possible grace au soutien de diverses personnes qu'il convient de remercier expressément.

Nos remerciements s'adressent en particulier au Prof. Gérard RUTAZIBWA et RUNEZERWA BIZOZA Alfred (M.sc) pour avoir accepté d'assurer la direction de ce mémoire. La qualité du présent travail doit beaucoup à leur disponibilité, leurs conseils et leur orientation. Dans ce même cadre nous remercions tous les professeurs de la faculté des sciences économiques, spécialement ceux du département d'économie, pour leur contribution à notre formation universitaire pendant quatre ans.

Nos vifs remerciements s'adressent également à toute notre famille :Abel SHAMURENZI et Berne NYIRAHUKU, notre mere Marthe NIYONSABA et Samuel BUGINGO, pour tous les efforts qu'ils ont fourni pour notre éducation des l'enfance jusqu'à la fin de ces études. Que vous trouviez dans ce travail l'accomplissement de votre mission entant que nos bons parents.

Nos sentiments de gratitudes s'adressent encore aux familles MUHINDA Phénias et NSHUNGUYINKA Jean, en fin pour ne citer que ceux-là, que tous ceux qui, de loin ou de pres, d'une facon ou d'une autre ont contribué à la réalisation de ce travail, y trouvent l'expression de notre reconnaissance la plus distinguée.

iii

TABLE DES MATIERES DEDICACE . Error! Bookmark not defined.

REMERCIEMENTS ii

TABLE DES MATIERES iii

SIGLES ET ABREVIATIONS vi

LISTE DES TABLEAUX vii

LISTE DES FIGURES viii

SOMMAIRE . x

ABSTRACT xi

INTRODUCTION GENERALE 1

1. Problématique 1

2. Hypothèses du travail 3

3. Intérét du travail 4

4. Objectifs du travail 4

5. La méthodologie utilisée 4

6. Délimitation du sujet 6

7. Plan du travail 6
CHAPITRE I: CADRE THEORIQUE SUR LE TAUX DE CHANGE ET LA BALANCE DES PAIEMENTS 7

I.1 LA NOTION DE LA BALANCE DES PAIEMENTS 7

I.1.1 Définition et présentation de la balance des paiements 7

I.1.2 Equilibre matériel de la balance des paiements et la balance de base 10

I.1.3 Les causes de rupture de l'équilibre de la balance des paiements. 11

I.1.4 Les problèmes de la balance des paiements 12

I.2 LA NOTION DE TAUX DE CHANGE 13

I.2.1 La détermination du taux de change 13

I.2.2 Les déterminants du taux de change 15

I.2.3 Fonctionnement du marché des changes. 17

I.2.3.1 Les changes flottants 17

I.2.3.2 Les changes fixes 19

I.2.4 Les politiques de change 20

I.2.4.1 Les instruments des politiques de changes 21

I.3 INTERACTION ENTRE LE TAUX DE CHANGE ET LA BALANCE DES PAIEMENTS. 21
I.3.1 Impact du taux de change sur l'économie d'un pays et sa balance des paiements

.22

I.3.1.1 Importance relative de la valeur externe de la monnaie 22

I.3.1.2 Les modifications des parités 22

I.3.1.3 Les taux de change comme une arme de politique économique 31

I.3.2 Impact du solde de la balance des paiements sur le taux de change 32

I.3.2.1 Impact du solde extérieur sur le taux de change 33

I.4 Conclusion partielle 38 CHAP II : EVOLUTION COMPAREE DU TAUX DE CHANGE ET DE LA BALANCE DES PAIEMENTS AU RWANDA. 39

II.1 Introduction 39

II.2 Evolution du taux de change du Frw par rapport au $US de 1990 à 2004 39

II.2.1 La dernière période des changes fixes. 39

II.2.2 La période des changes flottants 41

II.2.3 Les dernières années de la période d'étude : de 2000 à 2004 42

II.3 Evolution des principaux agrégats de la balance des paiements du Rwanda, de

1990 à 2004 48

II.3.1 Evolution de la balance des paiements du Rwanda 48

II.3.2 L'évolution comparée des différents soldes de la balance des paiements 55

II.4 Comparaison de l'évolution du taux de change et celle de la balance des

paiements. 56

II.4.1 Le taux de change et le solde global de la balance des paiements 56

II.4.2 Le taux de change et la balance courante 57

II.4.3 Le taux de change et la balance des biens et services 58

II.5. Conclusion partielle 59 CHAP III:ESTIMATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS 60

III.1 Méthodes et techniques de l'analyse 60

III.2 Spécifications des modèles 61

III.2.1 Précisions sur le modèle 61

III.2.2 Précision sur les variables 61

III.2.3 Méthode d'estimation 62

III.3 Présentation des modèles 62

III.4 Les critères d'identification des modèles 63

III.5 Les hypothèses des modèles 64

III. 6 Méthode d'estimation et détection d'auto corrélation 64

III.7 Interprétation des résultats 67

III.8 Synthèse des résultats 70

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 73

BIBLIOGRAPHIE 77

ANNEXE I : Evolution des principaux agrégats de la balance des paiements de 1990 à 2004 1 ANNEXE II : Evolution des principaux agrégats de la balance des paiements en indice base de 1990 2 ANNEXE III: Les données de test empirique de la corrélation entre le taux de change et la balance des paiements 3

vi

SIGLES ET ABREVIATIONS

BNR: Banque Nationale du Rwanda

DMC : Double moindres carrés

DW : Test de Durbin Watson

FMI : Fonds Monétaire international

Frw: Franc rwandais

ITE : Indice des termes de l'échange

MCO : Moindres carrés ordinaires

MINECOFIN : Ministére des finances et de la planification économique ONG : Organisation non gouvernementale

PPA: Parité du Pouvoir d'Achat

PVD: Pays en voie de développement

Rwf: Rwandan franc

SPSS: Soft Package for Social Sciences

$US: Dollar américain USD: United State dollar

LISTE DES TABLEAUX

Page

Tableau I: Evolution du taux de change du Frw par rapport au $US de 1990 a

2004 40

Tableau II: Evolution du taux de change en indice 40

Tableau III : Cours de change du Frw par rapport au $US, fin de période depuis

2000 43

Tableau IV : Evolution du taux de change en indice 43

Tableau V : Synthése des résultats d'estimation 66

LISTE DES FIGURES

Page

Figure 1:Présentation d'une balance des paiements 9

Figure 2 :Détermination du taux de change 15

Figure 3 : Fonctionnement du marché des changes 17

Figure 4 : Intervention de la banque centrale dans les changes fixes 20

Figure 5 : Dynamique de la dévaluation 24

Figure 6 : Le cercle vertueux de la monnaie forte 32

Figure 7 : Le cercle vicieux de la dépréciation et vertueux de l'appréciation 37 Figure 8 : Evolution du cours de change du Frw de 1990 a 2004 41 Figure 9 : Evolution du taux de change mensuel du Frw par rapport au $US en 2000 45 Figure10 :Evolution du taux de change mensuel du Frw en 2001 45 Figure 11 : Evolution du taux de change mensuel du Frw en 2002 46 Figure 12 : Evolution du taux de change mensuel du Frw en 2003 46 Figure 13 : Evolution du taux de change mensuel du Frw en 2004 46 Figure 14 : Aperçu sur l'évolution du taux de change mensuel du Frw depuis

2000 47

Figure15 : Evolution de la balance commerciale 49

Figure16 : Evolution de la balance des services 50

Figure 17 : Evolution de la balance des biens et services 50

Figure 18 : Evolution de la balance courante .51

Figure 19 : Evolution de la balance des transferts courants nets 52

Figure 20 : Evolution du compte capital et opérations financières 53

Figure 21 : Evolution du solde global de la balance des paiements 55
Figure 22 : Evolution des principaux agrégats de la balance des paiements...55

Figure 23 : Evolution comparee du taux de change et celle de la balance des

paiements 57
Figure 24 : Evolution comparee du taux de change et celle de la balance

courante 58
Figure 25 : Evolution comparee du taux de change et celle de la balance des

biens et services 58

SOMMAIRE

Le Franc rwandais s'est déprécié depuis plusieurs années des l'adoption du régime de change flottant en 1995. Cette dépréciation a été en paralléle avec le déficit persistant de la balance des paiements. Plusieurs études ont essayé de dégagé les causes de la détérioration de la balance des paiements, en considérant seulement la balance commerciale. On attribuait théoriquement le déficit de la balance commerciale a une dépréciation du taux de change.

La forte dépréciation du taux de change du Frw nous a poussé a supposer une liaison entre le solde des échanges extérieurs du Rwanda avec les autres pays et le taux de change du Frw. C'est ainsi que nous avons entrepris la présente recherche dans l'objectif de déterminer qui, entre la détérioration de la balance des paiements et la dépréciation du taux de change du Frw, est a l'origine de l'autre et comment sauvegarder la valeur externe du Franc rwandais.

Pour atteindre notre objectif, trois hypotheses de recherche ont été formulées: Le solde des différentes sous balances de la balance des paiements influencent le taux de change et en retour, le niveau du taux de change influence les différentes sous balances de la balance des paiements. C'est ce que nous avons appelé l'influence réciproque entre le taux de change et la balance des paiements.

Durant notre recherche, diverses méthodes et techniques ont été utilisées dont les principales sont la méthode historico-comparative, analytique et l'économétrie. Selon les résultats de recherche, la dépréciation du taux de change a été due au déficit persistant de la balance des paiements. Ainsi l'étude a atteint son objectif et nous a permis de confirmer nos hypotheses. A l'issue de l'étude, une série des recommandations ont été adressées aux responsables de la politique économique et aux futurs chercheurs. Toutes ces recommandations visent le redressement de la situation de la balance des paiements pour éviter la dépréciation du taux de change du Frw.

xi

ABSTRACT

The Rwandan franc has been is depreciating since the adoption of floating exchange rate in 1995. This depreciation has been observed with the balance of payments deficit. Many studies tried to explain the causes of deterioration of balance of payments with emphasize on trade account. Theoretically, the unfavorable trade account is attributable to the depreciation of local currency.

The excess depreciation of Rwf has motivated us to think about the link between the exchange rate of Rwf and the foreign exchange recorded in balance of payments. The reason of undertaking such research is to determine between unfavorable overall balance of payments and the depreciation of Rwf, which influence other, and to show how the depreciation of Rwf can be removed.

In attempting to attain our goal, three hypotheses have been formulated as follows: partial accounts of the balance of payments (trade account, current account, etc) have an impact on of the exchange rate of Rwf and simultaneously, the exchange rate of Rwf affects those accounts of balance of payments. It is what has been called simultaneous influence between the exchange rate and balance of payments.

During our research, various methods and techniques have been used including historical-comparative and analytic methods and econometrics. According to the results of our research, the depreciation of Rwf is caused by the permanent deficit of Rwandan balance of payments. Accordingly, our objective has been achieved and hypotheses verified. Such results have permitted us to give some recommendations to various economic policy makers and future studies, concerning the improvement of the balance of payments in order to avoid the Rwf depreciation.

INTRODUCTION GENERALE

1. Problematique

Les médias mentionnent les taux de change tous les jours et annoncent la dépréciation des monnaies locales par rapport aux devises clés comme le dollar et l'euro. Chez nous par exemple aujourd'hui c'est 565 Frw pour 1$ US, demain c'est 570 Frw pour 1$ US. C'est rare de voir une autre variable économique qui a autant tiré l'attention que le taux de change. Cette importance stratégique du taux de change, d'après PLIHON (1994 :3), vient du fait que le taux de change se trouve au centre des relations entre pays, en mesurant les prix des monnaies les unes contre les autres.

Les taux de change sont comme un pont par lequel passent les échanges internationaux qui sont nécessaires pour la vie d'un pays. En effet, comme le disent LONGATTE et VANHOVE (2001 : 343-344), les échanges internationaux sont justifiés en premier lieu par l'inégale dotation en ressources naturelles observée entre les nations. Cette situation fait que chaque pays produit les biens dont il est abondamment pourvu en ressources. En second lieu, c'est la spécialisation qui suggère qu'un pays devrait produire là oü il dispose un avantage relativement élevé ou bien un désavantage le moins élevé par rapport aux autres pays.

Les échanges internationaux concernent les échanges de marchandises, de services, de capitaux, le règlement des dettes contractées en devises et en monnaie nationale à l'occasion des échanges, ainsi que l'échange des monnaies entre les différents pays de la planète. Le change (qui est l'échange des monnaies les unes par rapport aux autres) est nécessaire parce qu'il n'existe pas une monnaie pouvant être utilisée au niveau international. En outre, certains agents économiques préfèrent de garder leurs avoirs dans une monnaie forte à l'abri de la dépréciation. Ce change se fait sur le marché de change oü se détermine le taux de change (RUZIRABWOBA, 2005).

Le taux de change du Franc rwandais se dégrade considérablement depuis que le pays a abandonné le régime de changes fixes (BNR, 2000 et BNR, 2004). Dans la mesure oü le taux de change affecte la compétitivité externe d'un pays et que le marché des changes est utilisé comme un pont pour entrer en contact avec le reste du monde, on peut se poser la question de savoir les causes qui aménent la monnaie du pays a perdre sa valeur vis a vis des devises, de plus de 400 % sur une période seulement de 15 ans. Ce probléme nous parait fondamental pour la stabilité de l'économie nationale.

Un autre défi pour les relations d'un pays avec l'extérieur se trouve dans l'effort fourni par chaque pays pour en tirer profit, en essayant d'accroTtre sa part du marché mondial. Ainsi chaque nation comptabilise ses échanges avec l'extérieur dans un document appelé balance des paiements, dans l'objectif de comparer l'ampleur des flux d'entrée a celle de flux de sorti (Bordeaux, 2001, relations internationales, page consultée le 25 aoüt 2005, http: www.acbordeaux.fr/Etablissement/SudMedoc /sed 2001 td).

Actuellement ce que l'on observe sur la balance des paiements de plusieurs pays tant a remettre en cause les affirmations de David Ricardo et les tenants du libre échange, qui affirment que dans le commerce mondial tous participant y gagnent (LONGATTE et VANHOVE, 2001 :275). Beaucoup des pays en voie de développement connaissent des problémes de la balance des paiements provenant de diverses sources. Le monde est divisé en deux blocs: ceux qui bénéficient du commerce extérieur notamment les pays industrialisés, et l'autre bloc de ceux qui s'enfoncent dans le sous-développement (FMI, 2001:28). Cependant, le bien fondée du libre échange est la réduction des inégalités entre les pays.

Ces problémes de la balance des paiements qui sont notamment le déficit persistant de la balance des paiements ont un impact négatif sur la valeur externe de la monnaie, c'est a dire son taux de change. D'ailleurs celui - ci est lié directement au solde des échanges internationaux. Mais cette liaison semble être complexe dans le sens qu'elle peut être inversée, et importante

pour l'économie d'un pays. LONGATTE et VANHOVE (2001 :371) nous l'expliquent dans ces termes :

(( Même si les déterminants du taux de change sont essentiellement les échanges des biens, de services et de mouvements des capitaux, ces mêmes flux réels peuvent être influencés dans la suite par la variation de la parité d'une monnaie».

La problématique de notre recherche est un lien entre la dépréciation du franc rwandais et le déficit persistant de la balance des paiements au Rwanda observé en paralléle. Que faire pour sauvegarder la valeur du Franc rwandais et donner confiance aux investisseurs étrangers ? Soucieux d'apporter notre coup de main a l'amélioration de la position du commerce extérieur du Rwanda, les taux de change étant une voix par laquelle passe les échanges internationaux, nous avons intitulé notre travail comme suit: <corrélation entre taux de change et balance des paiements au Rwanda».

2. Hypotheses du travail

Le but principal de faire le commerce extérieur est d'en tirer profit, réaliser un équilibre de la balance des paiements et la stabilité de la monnaie. Parmi les déterminants du taux de change, le solde de la balance des paiements joue un role important, parce que les achats et ventes des monnaies les unes contre les autres résultent des opérations sur biens, services et actifs financiers d'un pays. Notre travail va isoler la variable <<Balance des paiements» et va étudier son influence réciproque sur le taux de change. Ainsi les hypotheses a vérifier sont les suivantes :

1. La détérioration du solde des différents comptes de la balance des paiements cause la dépréciation du taux de change.

2. Il existe une influence réciproque entre le taux de change et la balance des paiements, c'est a dire que les soldes des sous balances de la balance des paiements influencent le taux de change et qu'en retour le taux de change influence ces soldes.

3. Les soldes des sous balances de la balance des paiements expliquent mieux les relations du taux de change et la balance des paiements.

3. Intérêt du travail

Ce sujet nous intéresse dans le sens qu'elle cadre avec notre formation acquise en sciences économiques. De ce fait, il nous permettra d'enrichir notre connaissance sur les notions des taux de changes et les notions du commerce extérieur. Pour les autres, ce sujet va présenter la situation du commerce extérieur du Rwanda sur une longue période. Ainsi toute personne intéressée sur la situation économique du pays peut y trouver les informations nécessaires.

4. Objectifs du travail

L'objectif de notre travail est de relever les causes de la dépréciation du Frw et de vérifier la liaison théorique qui existe entre le taux de change et la balance des paiements. Nous voulons aussi donner certaines recommandations visant a défendre la valeur externe du Frw, sur base des résultats de cette étude.

5. La méthodologie utilisée

Au cours de notre recherche nous allons utiliser diverses méthodes et techniques dont les principales sont :

5.1 La méthode structuro-fonctionnaliste

Elle consiste a déterminer les arrangements structurels et les fonctions remplient par les éléments de la structure. Elle nous sera utile dans l'analyse de la structure de la balance des paiements et son élaboration. Plus particulièrement dans l'étude des différentes sous balances de la balance des paiements et l'impact de leurs soldes sur le solde global de la balance des paiements.

5.2 La méthode comparative

Cette méthode consiste a dégager les différences et les ressemblances. Durant notre recherche, différentes données ont été recueillies aupres des diverses institutions (BNR, MINECOFIN). La méthode comparative nous permettra de faire une comparaison dans le temps entre l'évolution du taux de change et celle de la balance des paiements et ses agrégats sur différentes années. En fin la méthode nous facilitera de faire un rapprochement de leur évolution.

5.3 La méthode analytique

Cette méthode consiste dans l'interprétation et l'analyse des données recueillies. Elle nous aidera a faire des analyses des données et informations recueillies sur le secteur extérieur du Rwanda. Aprés l'interprétation des résultats, nous allons confirmer ou infirmer nos hypotheses.

5.4 Les techniques

a) La technique documentaire

Nous nous servirons d'une documentation et ouvrages généraux comprenant les livres, des mémoires des étudiants, les références électroniques et toute autre documentation qui pourra nous fournir les informations en rapport avec le secteur extérieur du pays.

b) La technique statistique et économétrique

Nous ferons recours a ces techniques pour tester les hypotheses posées et vérifier la théorie économique, ce qui est notre objectif, de la relation entre le taux de change et la balance des paiements.

6. Delimitation du sujet

En terme de l'espace, notre étude concerne le cas du Rwanda, pour une période allant de 1990 a 2004. C'est une période dans la quelle une grande partie de celle-ci le franc rwandais a librement fluctué et a connu une dépréciation successive par rapport au dollar. C'est dans la même période oü le pays a connu un déficit extérieur persistant. Le choix de cette période s'inscrit dans le but de mesurer la corrélation entre ces deux variables.

7. Plan du travail

Le présent travail est subdivisé en 3 chapitres précédés par une introduction génale qui a présenté la question centrale de notre recherche, les objectifs poursuivis et la méthode de mener notre recherche. Le premier chapitre intitulé« cadre théorique sur le taux de change et la balance des paiements», va présenter la théorie relative au taux de change, la balance des paiements ainsi que leur liaison. Le deuxième chapitre vise a présenter le secteur extérieur du Rwanda pour nous permettre d'étudier l'évolution de ces deux variables macroéconomiques, le taux de change et la balance des paiements pour le cas du Rwanda, sur 15 dernières années. Le dernier chapitre va présenter les résultats de notre recherche et montrer s'il y a ou pas la corrélation entre le taux de change et la balance des paiements.

CHAPITRE I: CADRE THEORIQUE SUR LE TAUX DE CHANGE ET LA

BALANCE DES PAIEMENTS

I.1 LA NOTION DE LA BALANCE DES PAIEMENTS

I.1.1 Definition et presentation de la balance des paiements

Selon JALLADEAU et DORBAIRE (1998 :91), la balance des paiements est un état statique qui enregistre sous forme comptable l'ensemble des flux d'actifs réels, financiers et monétaires entre les résidents d'un pays et les nonrésidents, au cours d'une période donnée. La présentation de la balance des paiements suit le principe de la comptabilité en partie double. Ceci signifie qu'une même opération est comptabilisée deux fois: en tant que flux réel et en tant que flux monétaire, contre partie exacte de ce flux réel. Il en résulte un nécessaire équilibre de la balance des paiements. C'est donc par abus de langage que l'on parle le déficit ou l'excèdent de la balance des paiements. Il s'agit bien souvent de la somme du solde des transactions courantes et du solde des flux financiers.

Sans trop entrer dans les détails de présentation comptable, disons que la balance des paiements peut être divisée en cinq balances partielles si l'on groupe les paiements internationaux d'après leur nature (HEERTJE et Al, 2003 :309). Des paiements de l'étranger à notre pays, c'est à dire les montants qui entrent au Rwanda sont inscrits à gauche, au crédit de la balance; les paiements de notre pays à l'étranger, c'est-à-dire les montants qui sortent du pays, sont inscrits à droite au débit (Voir schéma d'une balance des paiements,

p.9).

L'ensemble de la balance commerciale, la balance des services, la balance des revenus du capital, qui peut inclure aussi les revenus du travail, en y ajoutant les transferts courants, qui sont des flux qui n'ont aucune contre partie comme les dons au profit des résidents, est appelé balance des paiements courants ou encore balance des transactions courantes. Le solde de

cette balance des paiements courants qui peut être déficitaire, excédentaire ou nul, est appelé solde des transactions courantes. La somme du solde de la balance des paiements courants (Sc) et du solde de la balance des capitaux (Sk) met en lumière l'excédent ou le déficit total de la balance des paiements avec l'étranger. Un excédent de notre balance des paiements accroTt nos réserves de devises, appelées encore réserves de change, un déficit les diminue. Ces variations sont portées dans la balance des réserves de change officielles détenues principalement par la banque centrale (BREMOND et SALORT, 1986 :129).

Le solde global (S) de la balance des paiements est égal a la variation des réserves de change (ARC), si nous admettons pour simplifier que les agents privés ne détiennent pas de devises. Le solde global est égal (au signe près) au solde de la balance des réserves officielles (BRO). Ces réserves d'or et de devises augmentent ainsi que la position auprès du FMI s'il y a excédent de la balance des paiements, s'il y a déficit elles diminuent. Donc S = Sc + Sk = ARC.

Après la balance des capitaux (appelé aussi le compte capital et opération financière) vient la rubrique des erreurs et omissions, pour tenir compte des transactions qui ont échappé a la comptabilité nationale et des éventuelles erreurs. Remarquons que l'accroissement de la position d'or et de devises est inscrit au début alors qu'au contraire la diminution est inscrite au crédit. La balance des paiements est toujours formellement en équilibre, les débits sont égaux aux crédits.

Cet équilibre formel ou comptable résulte de la comptabilisation en partie double. Cet équilibre formel ne signifie pas qu'il règne un équilibre matériel ou économique, l'ensemble des mouvements courants et des mouvements des capitaux peut montrer un déficit ou un excédent. D'après TAYEBWA (1996 :236), il y a déséquilibre lorsqu'un déficit ou un excédent de la balance de paiements persiste durant une période prolongée et cause une diminution ou un accroissement continu des réserves d'or et de devises.

Figure 1: Schema d'une balance des paiements

Crédit 1. Balance des biens ou balance commerciale

 

Débit

(Recettes)

 
 

(Dépense)

 

2. Balance des services Solde

 
 

Crédit

 
 

Débit

Recettes résultant de services Paiements résultant de service

rendus par le Rwanda. rendus par l'étranger au Rwanda

Solde

Crédit

3. Balance des revenus du capital

Débit

Intérêts, dividendes, etc. recus. Intérêts, dividende, etc. payés.

Solde

Balance des paiements courants

4. Balance des capitaux

Crédit Débit

Investissements directs et achats Investissements directs et achats de

de valeurs mobilières par l'étranger valeurs mobilières a l'étranger par le

au Rwanda, prêts recus. Rwanda, remboursement de dettes

antérieurement accordées par l'étranger Solde

=Excédent ou déficit total

5. Balance des reserves officielles

Crédit Débit

Sortie d'or et de devises, diminution de la Afflux d'or et de devises,

position auprès du FMI. augmentation de la position

au près du FMI.

Solde

=Balance des paiements totaux

Source: HEERTJE, A. et Al., Principes d'Economie politique, Bruxelles 4éd, 2003, p.310.

1.1.2 Equilibre materiel de la balance des paiements et la balance de base

L'équilibre matériel de la balance des paiements peut être évalué à l'aide du solde de la balance des paiements courants et du solde de la balance des capitaux. Comme le dit HEERTJE et Al (2003 :312), il est possible que la balance des paiements soit en équilibre matériel sans variation ni de la position de devises ni de la position auprès du F.M.I. Un tel résultat ne peut être obtenu que si le solde de la balance des transactions courantes est compensé par un solde de la balance des capitaux d'un même montant, par exemple un solde créditeur (excédent) des transactions courantes suffit pour couvrir un solde débiteur (déficit) des mouvements des capitaux.

Mais cette définition de l'équilibre de la balance des paiements reste critiquable. En effet une situation dans la quelle un déficit important des transactions courantes est comblé grace à l'action des crédits commerciaux temporaires et à court terme par l'étranger, est un équilibre authentique. Cet équilibre n'existe cependant que grace à l'importation temporaire des capitaux. Si éventuellement ces crédits étaient subitement supprimés, le déficit des transactions courantes devrait être réglé par une diminution des réserves de devises du pays.

Pour rendre l'analyse de l'équilibre de la balance des paiements moins dépendante de tels facteurs temporaires ou occasionnels, on a introduit le concept de la balance de base. Cette dernière représente l'ensemble des opérations à long terme de la balance des paiements, c'est-à-dire la balance des transactions courantes et les mouvements des capitaux publics et privés à long terme (NAGLES et ROLAND, 1991 :96). De cette manière, ce ne sont pas les facteurs occasionnels qui sont mis en relief, mais surtout les facteurs structurels. C'est pourquoi les mouvements de capitaux sont divisés en transactions de nature structurelle d'une part et de caractère plus ou moins occasionnel d'autre part. On parle d'équilibre de la balance de base si le solde

des transactions courantes est compensé par les soldes des mouvements de capitaux structurels.

I.1.3 Les causes de rupture de l'equilibre de la balance des paiements.

Les causes peuvent être de nature conjoncturelle, liées a des événements accidentels ou la conséquence de mouvements des capitaux. I.1.3.1 Les causes de nature conjoncturelle

Les causes du déséquilibre de la balance des paiements peuvent être de nature conjoncturelle, comme l'augmentation des salaires dans le pays partenaire qui accroTt le revenu des étrangers. Il s'en suit une augmentation des exportations du pays vers l'étranger. Les importations dans le pays étranger dont le salaire a augmenté peuvent devenir chères et les résidents choisissent de consommer les produits locaux a la place des produits étrangers qui sont devenus chers. Alors le déficit possible de la balance des paiements du pays partenaire est accompagné d'un excédent de notre balance des paiements (JALLADEAU et DORBAIRE, 1998:210).

Ceci fait que le pays partenaire a des obligations de paiements envers notre pays, ce qui cause un afflux continu de devises vers les banques des dépôts locales. La banque centrale ne peut alors empêcher l'échange de ces devises, et par suite l'accroissement de la quantité intérieure de la monnaie. Ce phénomène est inflationniste notamment en cas de plein emploi de l'appareil productif. L'accroissement de la demande étrangère mène a en excèdent de la balance des paiements du pays. Inversement le déficit de la balance des paiements peut se produire par suite d'une diminution de la demande, diminution qui peut naltre par exemple d'une baisse d'activité économique dans le pays étranger (NAGLES et ROLAND, 1991:99).

I.1.3.2 Les causes ayant un caractère structurel I.1.3.3 Les causes accidentelles

Les causent des déséquilibres de la balance des paiement peuvent être des catastrophes naturelles, les mauvaises récoltes, les révolutions et les guerres peuvent provoquer un déficit persistant de la balance des paiements.

I.1.3.4 Rupture causée par les mouvements de capitaux

En plus une rupture d'équilibre peut aussi être la conséquence de mouvement de capitaux, dü a des variations du taux d'intérêt, a des perspectives de crises ou a un manque de confiance dans la monnaie d'un pays.

I.1.4 Les problèmes de la balance des paiements

D'après TAYEBWA (1996:267), on dit qu'un pays connalt les problèmes de la balance des paiements, lorsqu'il enregistre un déficit persistant de la balance des paiements. Dans ce cas, les dépenses des échanges extérieurs sont supérieures aux recettes. Toutefois une balance excédentaire persistante implique aussi un déséquilibre de la balance des paiements mais ne constitue pas les problèmes de la balance des paiements.

I.1.4.1 Les causes des problèmes de la balance des paiements

Les causes des problèmes de la balance des paiements sont parmi les causes de rupture de l'équilibre de cette balance invoqués ci- haut. Pour les problèmes de la balance des paiements, les causes sont celles qui augmentent la sortie des capitaux et réduisent l'entrée des capitaux d'une part et celles qui accroissent les importations et réduisent les exportations de l'autre part.

I.1.4.2 Les solutions aux problèmes de la balance de paiements

Le déficit chronique de la balance des paiements peut être réduit par une politique commerciale qui doit aboutir a l'accroissement des exportations, a la diminution des importations, a encourager l'entrée des capitaux et a décourager la fuite de capitaux. Les solutions peuvent être :

- La promotion des exportations par l'action des subventions

aux producteurs

- La stratégie d'import- substitution visant a produire les

biens qui étaient auparavant importés.

- Encourager les investisseurs étrangers par la création d'un

climat favorable aux investissements et des infrastructures de base.

- La dévaluation qui encourage les exportations car elles

deviennent moins chéres pour les non résidents et
décourage les importations qui sont alors devenues chéres.

I.2 LA NOTION DE TAUX DE CHANGE

Le passage d'une monnaie a une autre se fait par l'intermédiaire du taux de change. Celui-ci est obtenu par confrontation de l'offre et de la demande d'une monnaie sur le marché des changes. Le change ainsi que le taux de change sont définit de la facon suivante :

((Le change est l'opération qui permet d'obtenir une monnaie étrangere a partir d'une monnaie nationale ou inversement. Le taux de change est le prix d'une monnaie exprimé en une autre monnaie. C'est le nombre d'unités monétaires que l'on peut obtenir en échange d'une unité d'une autre monnaie» (BEITONE et Al , 2001:48).

I.2.1 La determination du taux de change

I.2.1.1 En régime de change fixe

Le taux de change fixe est un taux de change fixé a l'avance dans le cadre d'accords internationaux, par référence a un étalon : l'or, une autre devise ou un panier de devises. Dans un système de taux de change fixe, les autorités monétaires interviennent sur le marché des changes pour faire respecter le cours de leur monnaie dans les limites supérieure et inférieure établies conventionnellement. Ils le font en vendant ou en achetant les devises. Les problèmes apparaissent lorsqu' il y a une grande divergence entre le taux officiel et le taux d'équilibre sur le marché. C'est a ce moment que la banque centrale peut procéder a la dévaluation ou a la réévaluation de la monnaie nationale (JALLADEAU et DORBAIRE, 1999:208).

MATABARO (1999 : 12) nous explique la dévaluation et la réévaluation:

(( La dévaluation consiste a diminuer la valeur de la monnaie nationale par rapport a la monnaie de référence. Elle a pour conséquence d'augmenter le nombre d'unités de la monnaie nationale nécessaires pour obtenir une unité de monnaie étrangere. La réévaluation est l'opération symétrique de la dévaluation et consiste pour un gouvernement a augmenter la valeur de la monnaie nationale par rapport a l'étalon de référence,,.

I.2.1.2 En régime de change flexible

D'après HEERTJE et al (1974 :75), le taux de change flexible est déterminé librement par l'offre et la demande des devises au marché des changes. En pratique, le gouvernement et la Banque centrale n'interviennent pas sur le marché pour soutenir leur monnaie. Cependant, ils le font quand même discrètement et de façon limitée. Dans ce régime de change, lorsque la parité de la monnaie change, on va parler de l'appréciation ou de la dépréciation. La dépréciation est lorsque la monnaie perd sa valeur suite a son offre abondante par rapport a sa demande, et l'appréciation lorsque sa valeur augmente résultant de l'excès de sa demande sur le marché des changes.

1.2.2 Les determinants du taux de change

Sur le marché des changes, le prix d'une devise évolue en fonction des variations de l'offre et de la demande qui portent sur cette devise. A ce propos LONGATTE et VANHOVE (2001 :371) font savoir que les déterminants des taux de change sont les facteurs qui agissent sur cette offre et cette demande. Ces facteurs sont : Le solde des transactions courantes, la différence d'inflation entre les pays, le taux d'intérêt, la spéculation et la liquidité d'une économie.

1.2.2.1 Le taux de change depend du solde des transactions courantes

Si le solde de la balance des transactions courantes est excédentaire, le taux de change s'apprécie et s'il est déficitaire, le pays achéte plus qu'il vend et offre beaucoup de sa monnaie. Ce ci fait que le prix de sa monnaie baisse, donc la dépréciation de la monnaie locale. Ce pendant, le solde des transactions courantes ne soufis pas lui-même pour expliquer les variations des taux de change, d'autres explications de variations semblent nécessaires.

Figure 2: Schema de determination de taux de change

Exportation

 
 

Importation

Offre des devises contre Offre de la monnaie

la monnaie locale nationale

Marché des changes

Taux de change de la monnaie

16 I.2.2.2 Les taux de change dépendent des différences d'inflation entre les pays.

Selon la théorie de la parité du pouvoir d'achat (PPA) de l'économiste soudoies CASSEL :

((Le taux de change bilatéral est déterminé par le rapport des pouvoirs d'achat interne de deux monnaies considérées. Le taux de change assure l'égalité des pouvoirs d'achat entre les deux monnaies. Il s'agit du taux de change réel» (BEITONE et Al, 2001 :320).

Par exemple avec 100 Frw, un agent économique doit pouvoir se procurer un même panier de biens au Rwanda et a l'extérieur une fois le Frw converti. Si cela n'est pas le cas, le taux de change s'ajuste en fonction de la PPA. S'il y a une inflation au Rwanda, le Frw va se déprécier et va s'apprécier si les prix au Rwanda sont bas par rapport a ceux de l'étranger.

I.2.2.3 Les taux de change sont sensibles aux taux d'intérêt

Lorsque les taux d'intérêt dans le pays sont supérieurs a ceux proposés a l'étranger, les capitaux affluent en provenance de l'étranger pour se placer dans le pays. Pour ce la, il faut d'abord les échanger sur le marché des changes. Il en résulte une hausse de la demande de la monnaie locale, donc son appréciation (KAYEMBA, 2004).

I.2.2.4 La liquidité d'une économie

Si la masse monétaire en circulation augmente plus dans un pays qu'a l'étranger, ce ci provoque l'inflation d'après les monétaristes. Cette inflation décourage les exportations et encourage les importations, ce qui aboutit au déficit de la balance courante (TAYEBWA, 1996 :236).

I.2.2.5 La spéculation déstabilise les taux de change

spéculation sur le marché des changes. Lorsque les agents économiques anticipent la dépréciation d'une monnaie, ils se débarrassent de celle-ci en la vendant sur le marché des changes. De cette facon, ils contribuent a sa dépréciation effective puisque l'offre et la demande de cette monnaie augmente sur le marché des changes (LONGATTE et VANHOVE, 2001:377).

1.2.3 Fonctionnement du marché des changes.

1.2.3.1 Les changes flottants.

Figure 3 : un exemple de l'offre et de la demande de Shilling

rFS D'

D O

7 Frw

C D

O'

E

5 Frw

3 Frw

A B

Shilling Source: nous même a partir du raisonnement du jeu de l'offre et de la demande

Cette figure montre un exemple de fonctionnement des changes flottants. Rappelons que dans le régime des changes flottants, c'est a dire sans l'intervention des banques centrales, les cours se forment par confrontation de l'offre et de la demande. En notant par exemple le taux de change de la monnaie i par rapport a la monnaie j par le symbole rij ou i pourrait correspondre au shilling kenyan et j au Francs rwandais (Frw), on peut avoir par exemple rsf = 5 Frw ou bien rsf = 0,2 shilling.

Avec :

D: Demande initiale

D': Demande en cas oü la demande dépasse l'offre O : L'offre initiale

O': L'offre en cas oü l'offre dépasse la demande

Sur la figure apparaissent l'offre et la demande de shilling contre le Franc rwandais. Le cours d'équilibre est supposé être 5 Franc rwandais pour un shilling. Si l'offre de shilling dépasse temporairement la demande (écart AB), le franc rwandais s'apprécie tandis que le shilling se déprécie. Si par contre la demande de shilling dépasse l'offre (écart CD), le shilling s'apprécie et le franc rwandais se déprécie. Quelles sont les contreparties des offres et des demandes de devises? La réponse a cette question se trouve dans ces passages:

L'offre de monnaie étrangère (ici l'offre de shilling) dépend notamment :

· Des exportations de services et de marchandises vers le Kenya (ce qui entramne par exemple que les importateurs kenyans demandent du franc rwandais contre les shillings.

· Des placements des shillings en franc rwandais, par exemple, des achats de titres rwandais souscrits par des Kenyans.

La demande des shillings dépend notamment :

· Des importations, de la part des résidents rwandais, des services et des marchandises payables en shillings.

· Des placements des francs rwandais en shillings, par exemple des achats de titres kenyans, par des résidents rwandais.

Ainsi une hausse importante des importations de marchandises en provenance du Kenya risque de provoquer un déplacement vers a droite de la demande de shillings, ce qui entralne une dépréciation du franc rwandais (voir la figure 3: le déplacement de D vers D' entralne une hausse du cours de 5 a 7 Frw pour un shilling). Une autre alternative possible serait la hausse des taux d'intérêt rwandais provoquant une entrée des capitaux kenyans (placement des shillings en francs rwandais). La conséquence serait un déplacement vers a

droite de l'offre de shillings ainsi qu'une appréciation du franc rwandais (sur la figure, l'offre se déplace de 0 vers 0', et le cours de shilling diminue de 5 a 3 francs rwandais).

I.2.3.2 Les changes fixes

Dans ce système, les banques centrales interviennent dans le mécanisme des changes pour garantir la fixité des cours de change. En réalité, les taux de change gardent une variabilité de faible ampleur a l'intérieur d'une marge de fluctuation. Cette marge est définie autour d'un cours officiel appelé cours- pivot (JALLADEAU et DORBAIRE, 1998 :209).

Pour plus de clarté, considérons l'exemple suivant : définissons une parité bilatérale (cours- pivot) entre le shilling kenyan et le franc rwandais égale a r*sf = 20 francs rwandais et une marge de fluctuation de 10 % définie au tour du cours- pivot. La limite supérieure (L) de la marge de fluctuation vaudra : r Lsf = 20 + 2 = 22 francs rwandais tandis que la limite inférieure (l) vaudra r lsf = 20 - 2 = 18 francs rwandais (voir figure 4, p.20). Si le cours du marché se situe dans l'intervalle [r lsf = 18 Frw ; rLsf = 22 Frw], la BNR n'intervient pas, tandis que si ces limites sont dépassées, il y a l'intervention de la BNR sur le marché, de deux manières :

a) Scenario I : le cours- plafond (r*sf = 22 Frw) est atteint.

Afin que le shilling kenyan ne dépasse pas 22 francs rwandais, la BNR soutient le franc rwandais en l'achetant, ce qui déplace l'offre des shillings de O vers O' (voir figure 4) et empêche aussi que l'équilibre final s'établisse en A.

b) Scenario II : Le cours plancher (rlsf = 18 Frw) est atteint

Pour éviter la chute de shilling en dessous de la limite inférieure de la marge de fluctuation, la BNR soutient le shilling kenyan en l'achetant au prix de 18 Frw. Ceci revient a déplacer la demande de Shilling de D en D'. Le

financement de ces opérations sur le marché des changes se fait a l'aide de réserves de changes accumulées par les banques centrales. Un réajustement des parités devient inéluctable si la dépréciation d'une monnaie devient persistante, l'intervention devenant trop coüteuse. Dans le scénario I cela reviendrait a dévaluer le FRW ou de façon équivalente a réévaluer le shilling kenyan.

Figure 4 : Intervention de la Banque Centrale dans les changes fixes

D O O'

A

F L = 22 frw

20 frw

F l = 1 8 .

Frw

Scénario I

D D'

Cours plafond cours- pivot O

Cours plancher

Scénario II

 

Shilling kenyan

Source: HEERTJE, A et A!., Principes d'économie politique, 4 ème édition, 2003, p.319

I.2.4 Les politiques de change

Les politiques de changes visent a maltriser les variations de change, pour que celles-ci ne soient pas trop néfastes a l'activité des agents économiques. Elles visent aussi a renforcer la compétitivité-prix d'une économie, lorsque le taux de change s'éloigne de la PPA. En fin la politique de change constitue une sous catégorie de la politique économique (LONGATTE et VANHOVE, 2001:383). Pour atteindre ces objectifs les autorités monétaires disposent d'un ensemble d'instruments dont l'efficacité est parfois limitée.

I.2.4.1 Les instruments des politiques de changes

Pour LONGATTE et VANHOVE (2001:384), les autorités monétaires peuvent intervenir sur le marché des changes en vue de réguler les variations des changes en achetant la monnaie locale pour que le cours de celle-ci s'apprécie ou en vendant de la monnaie locale pour qu'elle se déprécie. Ce pendant cette pratique se limite au volume de réserves de change disponibles. Aussi la manipulation des taux d'intérêt s'avère nécessaire pour attirer les mouvements des capitaux qui cherchent les placements les plus rémunérateurs. Les investisseurs étrangers changent ainsi leurs devises en monnaie locale, ce qui accroTt la demande de cette dernière et contribue a l'appréciation du change. Un autre moyen c'est le contrôle de change qui permet d'éviter que les résidents spéculent contre la monnaie nationale.

I.3 INTERACTION ENTRE LE TAUX DE CHANGE ET LA BALANCE DES PAIEMENTS.

Dès longtemps, la question de la détermination des taux de change a suscité beaucoup de réflexion. Des nombreux auteurs ont proposé la manipulation du taux de change pour résoudre les problèmes de la balance des paiements (RURANGA, 2001 ; BURDA et WAYPLOSZ, 1998). D'autres auteurs ont expliqué le cours de change d'une monnaie par le solde des échanges internationaux récapitulés dans la balance des paiements (PLIHON, 1999 ; DIFLUX et KARLIN, 1994). Ces deux tendances confirment la conclusion de LONGATTE et VANHOVE (2001:371) selon la quelle les déterminants des taux de change, qui sont les variables réelles (taux d'inflation, taux d'intérêt, solde de la balance des payements), peuvent être en retour influencés par la valeur externe de la monnaie.

Dans cette section, nous allons prendre part de tous ces cotés, parce qu'a notre égard nous estimons fondées ces deux approches. Nous examinerons ces deux courants : le premier courant dit que le taux de change

est le déterminant du solde de la balance des paiements. Le second affirme que le taux de change est déterminé par le niveau des échanges internationaux, c'est-à-dire influencé par le solde de la balance des paiements.

I.3.1 Impact du taux de change sur l'économie d'un pays et sa balance des paiements

I.3.1.1 Importance relative de la valeur externe de la monnaie

L'importance relative des échanges extérieurs dicte l'importance que le pays attache au taux de change de sa monnaie. Comme nous l'avons évoqué dans la partie introductive, même si les déterminants du taux de change sont les échanges des biens et services et les mouvements des capitaux, ces même flux peuvent être influencés par la variation de la parité d'une monnaie.

Dans beaucoup de pays européens, LEVEN (1971 :218-219) estimait que les autorités monétaires se demandent perpétuellement si le taux de change existant est le plus favorable pour l'économie du pays. Ils jouent sur le taux de change en remettant en cause toute politique de change et celle du commerce extérieur pour essayer de voir comment améliorer la balance commerciale.

I.3.1.2 Les modifications des parités

Les modifications des parités sont une arme efficace de politique économique dont le premier objectif est d'agir sur l'équilibre de la balance des paiements. Les modifications de parités sont qualifiées de dévaluation ou de réévaluation dans le régime des changes fixes et de dépréciation ou appréciation dans les changes flexibles. (TAYEBWA, 1996 :239) dit qu'un pays recours généralement à la dévaluation de sa monnaie pour améliorer la compétitivité-prix de ses entreprises et redresser son solde commercial.

Ce pendant, la perte de la valeur de la monnaie nationale (dévaluation ou dépréciation selon le régime de change) n'a pas produit les effets escomptés dans les pays en développement. En effet, comme le montre l'étude empirique de (MATABARO, 1999), malgré la dévaluation faite par notre pays depuis 1990, notre balance des paiements n'a pas été améliorée par cette dévaluation. Ce la nous amène a penser que comme les effets d'une dévaluation sont identiques a celle d'une dépréciation, la dépréciation qui a affecté notre monnaie depuis une quinzaine d'années a eu des lourdes conséquences sur l'économie du pays.

Selon les théories économiques, une dépréciation de la monnaie locale a comme effet total le rétablissement de la balance commerciale (JALLADEDAU et DORBAIRE, 1999 :208). Les expériences des économies sous développées sont elles une contradiction a la théorie économique ? Nous pansons que la réponse a ce sujet est négative. Plutôt ces pays ne remplissent pas les conditions requises pour qu'une dépréciation de la monnaie puisse être bénéfique. Pour appuyer notre réponse, voyons les effets d'une dépréciation et ses conditions.

I.3.1.2.1 Les effets d'une dépréciation (ou dévaluation)

La dépréciation produit deux types d'effets : elle agit d'abord sur les prix des importations et des exportations, puis sur les volumes importés et exportés. Dans la réalité, la dynamique de la dépréciation résulte du jeu de ses deux types d'effets et de leur décalage dans le temps et s'ordonnent au tour de trois phases:

o A court terme, une dépréciation aggrave le déficit commercial, parce que les importations deviennent chères alors que le prix des exportations reste constant. Il y a alors une dégradation du terme de l'échange.

o A moyen terme, la dépréciation améliore la balance commerciale, parce que les exportations deviennent compétitives et augmentent en volume. Les importations sont découragées, parce qu'elles sont devenues plus coüteux et le pays va accroTtre ses exportations dont les prix exprimés en monnaies étrangères ont baissé.

o A long terme les effets de la dévaluation s'atténuent progressivement, le bénéfice initial de compétitivité étant rogné par la propagation de l'inflation importée a la suite de la hausse des prix des importations.

Les deux premières phases définissent ce que PLIHON (1999 :92) a appelé la courbe en J qui décrit la trajectoire du solde commercial a la suite d'une dévaluation, marqué par une dégradation suivie par une amélioration. En cas de l'appréciation de la monnaie les effets sont symétriques.

Figure 5 : Dynamique de la dévaluation : La courbe en J Solde commercial

0

-

+

Phase I Phase II

Court terme moyen terme

Phase III

moyen-long terme

Source: PLIHON, D., Les taux de change, Edition la découverte, Paris, 1999, p.92.

1.3.1.2.2 Les conditions du succès de la dévaluation ou dépréciation

Les économistes ont présenté les conditions a satisfaire pour que les effets défavorables d'une dévaluation qui se manifestent dans la première phase de la courbe en J soient moins importants que les effets favorables sur les quantités échangés. Soulignons que c'est le théorème des élasticités critiques de Marschall-Lerner, cité par PLIHON (1999 :93) qui s'exprime ainsi:

((Une dévaluation concourt au rétablissement de la balance commerciale, lorsque la somme des élasticités des volumes importés et exportés par rapport au taux de change est supérieure a l'unité».

Pour une explication plus détaillée de ce théorème, nous avons emprunté une démonstration à LEVEN :

Soit E : La valeur des exportations exprimées dans une monnaie nationale.

I: La valeur des importations exprimées dans une monnaie étrangère de base, par exemple le dollar.

t: Le taux de change dans la cotation à l'incertain, c'est-à-dire lorsque les cotes de change indiquent le nombre d'unités monétaires locales correspondant à une unité de monnaie étrangère. Le cas inverse est la cotation au certain.

S : solde de la balance commerciale.

?e et si : les élasticités d'exportations et d' importations.

I

dt

x

? i

dl

E

t

dt

/t

dt

x

? e

t

dE

/E

?

dE

On a:

- di l

/ -

?

dt t

/

dt

Idt Idt
-

+ Si

t

ds E

= S e

dt

=eE + e

e .

It

dS

I

dt dt
-

(3)

Le solde de la balance commerciale peut s'écrire S=E- tI (1). En différenciant on a :

DS=dE - tdI - Idt (2)

dt

Or dE = e E et tdI=- eildt

t

Par conséquent, l'égalité (2) peut s'écrire :

Si on suppose qu'on part d'une situation d'équilibre de la balance commerciale,

E

c'est-à-dire S = 0, et par conséquent = 1, l'égalité précédente

IT

devient : = dt ( ie + i _ 1)

dS .

I

En cas de dévaluation, c'est-à-dire dt > 0, il faut donc pour que la balance commerciale s'améliore, c'est-à-dire ds >0, que e e + e i -1 > 0 . Ceci est possible si ?e ? ?i >1 . Ainsi le théorème des élasticités exige que la somme des élasticités des volumes importées et exportées par rapport aux taux de change soit supérieure à l'unité, pour que la dévaluation améliore la balance commerciale.

Ce théorème célèbre signifie simplement que la réussite d'une

dépréciation (dévaluation) implique que l'amélioration des échanges en volume soit plus proportionnelle au renchérissement des importations libellées en devises. En plus, comme le fait savoir LEVEN, (1971 :226-228), lorsqu'on juge les effets d'une dévaluation, on ne peut donc pas négliger de tenir compte des arguments suivants : même si en quantité les importations d'une économie diminuent à la suite d'une dépréciation, cela ne signifie pas pour autant qu'elles diminuent également en valeur. Pour qu'il en soit ainsi, il faudrait que les importations baissent en quantité de facon plus que proportionnelle à la hausse de leurs prix.

Pour démontrer cela nous allons distinguer 3 moments, selon RUTAZIBWA:

En To , Mo = Pm Qm oü Pm = Prix à l'importation

En T1, M1= (Pm+APm) Qm Qm = quantité importée

En T2, M2= (Pm+APm) (Qm++AQm) Mi = Valeur des importations en Ti

Effet-prix Effet-quantité

AQm A Qm

nm

Qm

 

Qm

 

APm

 

%Dév

.

Pm

M2 - M0 = % Dév M0 + % dév nm.M0 Effet-prix Effet-quantité
00 A Qm = % dév nm.Qm.

En T0 , X0 PxQx

En T X

,

1 1

= ( Px + A Px)Qx

En T2 ,X2 Px( Qx + AQx)

Avec X1= Exportations en temps i

Px et Qx respectivement prix d'exportation et quantité exportée.

A Px = 0 et Xo = X1 = Px Qx, A Qx >o AQx A Qx

nx

%

Qx

dév

Qx

APx

Px

X2 - X o = % dév nx X o

Avec X2 - Xo est le différentiel d'exportation.

En T o , BC 1 = X 0 - Mo

-

En

X1

, BC1

M1

T1

X 0 - ( M0 +% dév M0)

En T 2 , BC 2 = X 2 - M 2 = ( X0 - % dév nx X 0 ) - (Mo +% dév M0 + % dév nmM o)

Ainsi le différentiel de la balance commerciale sera BC 2 - BCo = -[% dév M0 1 - [% dév nxx0 + % dév nmMo1 Effet-prix Effet-quantité

Pour qu'une dévaluation ou une dépréciation soit un avantage au pays qui l'expérience, il faut que l'effet-quantité surcompense l'effet-prix (RUTAZIBWA, 2004).

1.3.1.2.3 Les conséquences de la dépréciation sur la balance des capitaux

La dévaluation d'une monnaie aggrave la charge de la dette extérieure, lorsque cette dette est libellée en devise, ce qui est le cas de notre pays. Par exemple, pour tous les pays dont la dette extérieure est en dollars, toute dépréciation de 10 % de monnaies locales par rapport au dollar entramne un renchérissement de 10 % de la charge des intérêts et du remboursement de chaque dollar emprunté. Alors, même s'il y aurait un impact bénéfique d'une dépréciation sur la balance commerciale, il risquerait d'être au moins en partie annulé par des effets défavorables sur la balance des capitaux.

1.3.1.2.4 Les conséquences d'une dépréciation dans les P.V.D

Comme nous l'avons mentionné dans le début de ce chapitre, la variation de la parité d'une monnaie peut dans la suite influencer les flux réels. La 1ère conséquence d'une dépréciation de la monnaie locale dans les pays en développement en générale et au Rwanda en particulier, est due du fait que ces pays ne peuvent pas satisfaire les conditions de bénéficier les effets favorables d'une dépréciation. En effet, cela suppose qu'a la suite d'une dépréciation, le pays importerait moins de biens étrangers et accroTtrait ses exportations.

En premier lieu, les pays en développement exportent les produits primaires pour lesquels l'offre est relativement inélastique a la variation du prix. Rappelons que la variation d'exportation a la suite d'une dépréciation (donc le différentiel d'exportation) est X2 - Xo = - % dev rx Xo, donc elle dépend du rx qui est l'élasticité de la demande extérieure. Malheureusement cette demande a tendance a ne pas accroTtre, parce que la qualité des produits africains ne cadre pas avec le gout des étrangers (TAYEBWA, 1996 :356).

Toute fois, la question ne réside pas seulement du côté de la demande, mais aussi du côté de l'offre. A la suite d'une dépréciation, le pays devrait augmenter le volume de ses exportations qui sont devenues moins chères pour les étrangers. Mais cela apparalt impossible du fait que l'offre est inélastique. Les exportations rwandaises sont essentiellement le café et le thé dont on ne peut pas augmenter la production immédiatement même si la demande devenait importante. On ne peut pas planter ni le café ni le thé et le récolter après deux mois, disons. En plus les pays en développement se concurrencent en exportant presque les mêmes produits qui ne sont pas différenciés (KAYEMBA, 2004).

En second lieu, les effets d'une dépréciation sur les importations n'agissent pas dans les PVD. Comme nous l'avons montré a l'aide des calculs, il y a deux effets d'une dépréciation sur les importations a savoir l'effet-prix et l'effet-quantité. L'effet-prix reflète le renchérissement des importations a la suite d'une dépréciation et l'effet-quantité reflète le découragement des volumes importés. Pour que la dépréciation soit bénéfique sur la balance des paiements, il faut que l'effet-quantité, qui dépend de l'élasticité de la demande des biens importés (qm), surpasse en valeur absolue l'effet-prix.

En analysant les données des rapports du MINECOFIN (2005), cela apparalt impossible dans le PVD oü ceux-ci importent les biens de première nécessité pour lesquels la consommation est incompressible. En d'autres mots, la demande des biens importés est inélastique, ce qui signifie que la quantité importée ne baisse pas suite au renchérissement des importations. En plus des biens de première nécessité, les PVD importent les biens d'équipement et les matières premières qu'il est difficile de réduire leurs importations, dans l'ère du développement, quelque soit le niveau de prix.

En résume, la première conséquence de la dépréciation sera le déficit de la balance commerciale, parce que presque les conditions citées ne sont pas remplies, et on ne peut pas même dire qu'en règle générale 1e + 1i soit

supérieur a l'unité. La 2ème conséquence d'une dépréciation est la détérioration

30 des termes de l'échange LINDER (1982 :59) a expliqué les termes de l'échange comme le rapport des prix des exportations et les prix des importations. L'indice des termes de l'échange (ITE) est calculé de cette

Pr ix des ortations

exp

facon : ITE = x100.

Pr ix des importations

Normalement, une dépréciation aura un effet négatif sur les termes de l'échange dans la mesure oü ces termes ne reflétent que l'effet-prix de la dévaluation (dépréciation) a l'exclusion de l'effet-quantité. Si on calcule en monnaie nationale:

Px1= Pxo d'oü A Px = 0

PM1 = PMo + A PM

Avec : Pxt prix des exportations a la période t

A Px variation du prix des exportations

PMt prix des importations a la période t

A PM variation du prix des importations.

Cela montre que les prix des biens exportés ne changent pas suite a une dépréciation, alors que les prix des biens importés augmentent du pourcentage de la dépréciation, comme le montre cette démonstration empruntée a RUTAZIBWA (2004): Pour une base 100 en To l'indice des termes de l'échange aprés la dépréciation devient :

Px 1 P x0

Px

1

1

0

x

ITE

100

x100

PM

APM

1+

1

1x

Px0

x100 = x 100

PM + A PM

0

% dév.

PM 0 PM

PM

0 0

D'une facon simple, le terme de l'échange est le nombre d'unités d'importations payées par une unité d'exportation. Ainsi la détérioration des termes de l'échange signifie qu'au fur du temps, il faut exporter plus pour pouvoir importer la même quantité.

I.3.1.3 Les taux de change comme une arme de politique economique

Les taux de change restent une arme de politique economique. Ils peuvent en effet contribuer efficacement à atteindre les principaux objectifs de la politique economique, qui sont : relever le niveau general de l'emploi et du revenu et de stabiliser le niveau general du prix, et au delà, à asseoir la puissance economique et financière des pays (DIAW, 2001 :170). Comme l'illustre l'histoire economique recente, d'après PLIHON (1999 :99), les politiques de change peuvent jouer un role essentiel dans la mise en oeuvre des politiques de stabilisation macroeconomique, et à plus long terme, des politiques industrielles et financières des etats.

I.3.1.3.1 Taux de change et stabilisation macroeconomique

Le taux de change est un des principaux canaux de la transmission de la politique monetaire. L'evolution du taux de change influence le rythme de l'inflation. D'après PLIHON (2001: 99):

((une appréciation du change se traduit par la désinflation importée : La hausse de la parité induit mécaniquement une baisse des prix des biens importés et par le jeu de la boucle prix-salaires, une baisse de l'inflation dans l'économie. L'effet est d'autant plus fort que les importations représentent une part significative du PIB».

En plus un taux de change fort ameliore les termes de l'echange et le solde commercial à court terme, et accroTt les profits des entreprises suite à la baisse des coüts des matières premières. Le schema suivant montre les effets d'une monnaie forte sur la position exterieure.

Figure 6 : Le cercle vertueux de la monnaie forte

Appréciation Désinflation Hausse des profits

de la monnaie importée et gains et investissements

de productivité des entreprises

Excédents amélioration de l'efficacité et

extérieurs de la spécialisation de l'

appareil productif

Source:PLIHON, D., Les taux de change, Edition la découverte, Paris, 1999, p.102.

Lorsque le taux de change s'apprécie, les entreprises investissent beaucoup pour accroTtre leur profit. Du fait que l'appréciation du change accroTt la pression concurrentielle sur les entreprises en réduisant leur compétitivitéprix, elle les pousse a améliorer leur efficacité et a se spécialiser dans les secteurs a haute technologie.

I.3.2 Impact du solde de la balance des paiements sur le taux de change

Nous venons de montrer comment le taux de change influence les variables réelles de l'économie nationale. Ce pendant, la relation entre le taux de change et la balance des paiements n'est pas unidirectionnelle, parce que la balance des paiements influence le taux de change, et en retour le taux de change peut influencer la balance des paiements ou inversement.

Dans les passages qui suivent nous allons discuter sur l'influence de la balance des paiements sur le taux de change. Nous abordons notre sujet dans l'hypothèse que le solde de la balance des paiements est le déterminant du taux de change d'une monnaie.

I.3.2.1 Impact du solde extérieur sur le taux de change. I.3.2.1.1 Le solde des paiements courants.

Pour montrer le role de la balance des paiements dans la détermination du taux de change, nous avons résumé les théories développées par différents auteurs.

DUFLUX et KARLIN (1994 :80) partagent la même idée avec WAUTHY et DUCHESNE (1964 :142) en disant que si les flux entrant de devise à un moment donné ce gonflent, parce que par exemple les investissements étrangers et le tourisme se développent, l'activité interne tend parallélement à augmenter. S'il y a un développement du tourisme ou une entrée nette des capitaux, la balance des paiements devient excédentaire. Par conséquent, la demande de la monnaie domestique, c'est-à-dire l'offre des devises, va également accroTtre, ensuite le cours de change de la monnaie locale s'établira à un certain niveau. La conséquence sera une appréciation de la monnaie locale.

En parlant sur les mécanismes de change et marché des euro-dollars, CHAMPION et TRAUMAN (1982 :144) ont utilisé une illustration qui nous a semblé utile. Considérons deux pays par exemple le Rwanda et l'Amérique qui ont entre eux un fort courant commercial. Si à un moment donné le Rwanda devient déficitaire à l'égard de l'Amérique, c'est à dire que le Rwanda importe plus de l'Amérique qu'il n' y exporte, le Frw va être plus offert que le dollar américain et ce premier va s'abaisser.

En régime de parités fixes, au de là d'un certain seuil, la BNR serait obligée d'acheter le Frw contre le dollar américain afin de soutenir le cours de notre monnaie. Mais en régime de changes flexibles il n'en est rien. Le Frw peut s'affaiblir, se déprécier librement sauf interventions délibérées de la BNR.

d'une monnaie, il faut distinguer les opérations dites réciproques ou autonomes, c'est-à-dire ceux qui sont faites elles-mêmes et non en vue d'une option sur le taux de change, et les opérations dites compensatoires, c'est-à-dire celles qui sont spécifiquement destinées à agir sur le taux de change.

En d'autres termes, les opérations compensatoires permettent de combler l'écart entre les opérations autonomes et d'équilibrer l'offre et la demande des devises que celles-ci engendrent. L'impact du solde extérieur sur la monnaie locale se remarque de facon suivante :

((Un déficit des opérations réciproques engendre une demande excédentaire des devises contre la monnaie nationale, ce qui tend a faire baisser le prix de la monnaie étrangère, donc une dépréciation et vice versant dans l'hypothèse d'un excédent» (SANDRETTO, 1983 :20).

Le taux de change est une variable macroéconomique clé qui ajuste les économies nationales, ce qui a attiré l'attention de plusieurs économistes. Dans l'étude des taux de change, PLIHON (1994 :43) nous dit que les premières théories ont fait les échanges de biens et services et de leurs prix les principaux déterminants des taux de change.

Telle que l'exprime Lawrence cité par MURRAY (1993 :416), le déficit commercial a un effet sur le taux de change. Si l'élasticité- revenu de la demande d'exportation d'un pays est inférieure à celle de la demande d'importation et que c'est une caractéristique à longue période du commerce extérieur de ce pays, la monnaie locale doit subir une dépréciation pour que se maintienne l'équilibre de la balance des paiements.

Dans la théorie monétaire de la détermination du taux de change, ARTHUS( 1997 :58) estime qu'une hausse des revenus conduit normalement à un déficit commercial donc à une dépréciation du taux de change. Parallélement, la hausse du taux d'intérêt conduit normalement à des entrées nettes des capitaux, donc à une dépréciation du taux de change. Parlant de la situation de la balance courante, PLIHON (1994 :45) dit que jusqu'au début des

années 1970, l'approche la plus rependue expliquait les mouvements des taux de change par la situation des balances commerciale ou courante. Le constat est qu'en moyenne période (sur plusieurs années) les pays a monnaie faible sont ceux dont la balance courante a tendance a être déficitaire. Symétriquement, les pays a monnaie forte sont ceux dont le solde extérieur est positif.

Pour SANDRETTO (1983 :20), l'orientation générale des mouvements du taux de change est déterminée par l'évolution de la balance des paiements, essentiellement la balance de base et plus précisément de la structure du déficit d'un pays. Rappelons que la balance de base représente l'ensemble des opérations a long terme de la balance des paiements. Elle regroupe la balance des transactions courantes, les mouvements des capitaux publics et privés a long terme.

Toutes ces idées des différents auteurs reproduites ci- dessus font reposer la détermination du taux de change a la partie supérieure de la balance des paiements. Ainsi en considérant la situation de la balance courante du Rwanda qui a été déficitaire depuis longtemps essentiellement depuis 1996 et une forte dépréciation du Frw sur la même période (BNR, Indicateurs du développement du Rwanda, 2003), on peut suspecter une forte corrélation a long terme entre le solde des transactions courantes et les mouvements du taux de change.

I. 3.2.1.2 Impact des flux financiers sur le taux de change.

Les différentes analyses théoriques ont privilégiées des soldes différents de la balance des paiements pour expliquer la détermination du taux de change. Certains économistes ont privilégié la partie basse de la balance des paiements pour expliquer les mouvements du taux de change. La raison est qu'actuellement, selon PLIHON (1994 :52-62), les opérations financières induisent un volume d'échange de devises plus importantes que les transactions courantes. Pour montrer la différence entre ces deux positions, il nous dit que la détermination du taux de change dépend surtout des facteurs

financiers a court terme et d'avantage des facteurs réels a plus long terme. Ainsi pour des facteurs financiers, trois approches ont été développées :

> Approche monétaire des taux de change: La détermination du taux

de change refléte d'abord l'équilibre du marché de la monnaie.

L'évolution du change est reliée a la balance des réglements officiels et

non pas aux transactions courantes.

> Les modèles de choix de portefeuille : Dans ces modéles, le taux de change est déterminé par les facteurs qui affectent l'offre et la demande d'actifs réels et financiers.

> L'hypothèse d'efficience du marché des changes: Cette hypothése met l'accent sur le role des taux d'intérêt et des anticipations pour expliquer l'évolution des taux de change.

Ce pendant, une autre tendance a expliqué le solde de la balance des paiements par les mouvements du taux de change. Cette tendance qui a fait l'objet des différents mémoires dit qu'il existe un niveau du taux de change qui équilibre la balance des paiements. Lorsqu'il y a une dépréciation de la monnaie locale, les produits locaux vont coüter moins chers et les exportations seront favorisées. Inversement, s'il y a dépréciation les produits importés deviennent plus chers et les importations seront freinées, ainsi la balance des paiements du pays sera améliorée (KABANDA, 1992 ; RURANGA, 2001).

Sans toutefois nier cette théorie, mais comme le montre le cercle infernal de la dépréciation (voir page35), le déficit des paiements courants serait a l'origine de cette dépréciation au lieu que ça soit la dépréciation de la monnaie qui est a l'origine du déficit. Ces schémas montrent une influence qui semble être réciproque entre le taux de change et le solde des paiements courants. Le probléme important est ce lui d'identifier le point de départ du cercle vicieux et vertueux respectivement de la dépréciation et de l'appréciation. Sachant que la balance des paiements est influencée par d'autres facteurs, notamment la production réelle d'une économie, il est logique de dire qu'au départ il y a le solde de la balance des paiements qui va affecter le cours de change d'une monnaie, et ce lui-ci va influencer a son tour la balance des paiements.

Faible hausse des
volumes exportés

Déficit

37

Maintien des volumes importés

Compétitivité

Figure 7 : a)Le cercle vicieux de la dépréciation.

Dépréciation

Baisse des prix des exportations

Hausse des prix des importations

Inflation

Maintien des volumes exportés

appréciation

b) le cercle vertueux de l'appréciation

Hausse (faible) des prix
des exportations

Baisse des prix des importations

Source: LONGAT' E J et "AN "VE, P., Economie generale, Edition I unod, 2001, p.375

Maintien des volumes

Inflation importés

contenue

I.4 Conclusion partielle

Ce chapitre a expliqué les notions de la balance des paiements et celles des taux de change en essayant d'expliquer la relation qui est entre le taux de change et la balance des paiements. Deux courants ont été présentés: le premier considère que la balance des paiements est influencée par le niveau du taux de change. Ce courant propose la manipulation du taux de change par la dévaluation ou la dépréciation pour la résolution des problèmes de la balance des paiements.

Cependant, les caractéristiques des économies sous développées, bien que leurs monnaies soient faibles, n'ont pas permis l'application de ce principe. En revanche, les déficits de la balance des paiements ont été suivis par la dépréciation de la monnaie locale aboutissant a un processus quasi-infini de la dépréciation de la monnaie nationale (les propos donnés par le service de l'élaboration de la balance des paiements de la BNR).

Cette situation donne le bien fondé du second courant selon le quel la balance des paiements d'un pays est un outil important pour comprendre la volatilité du taux de change de la monnaie. A ce sujet différents comptes de la balance des paiements ont été privilégiés pour expliquer cette liaison. Deux tendances se dégagent a ce sujet. La première développée avant les années 1970 a mis en avant le solde des transactions courantes, spécialement le solde des biens et services, parce que les transferts courants viennent atténuer le déficit de ce compte.

Cette approche serait limitée par le fait qu'elle ignore, ou sous-estime le role des facteurs financiers. D'oü la nouvelle théorie a privilégié les variables financières comme principal déterminant du taux de change. Dans cette approche, le taux de change est expliqué par le marché des changes. Ces deux approches ne diffèrent pas trop, étant donné que le marché des changes est le lieu de l'offre et de la demande de la monnaie locale contre les devises a l'occasion des échanges internationaux.

CHAP II : EVOLUTION COMPAREE DU TAUX DE CHANGE ET DE LA BALANCE DES PAIEMENTS AU RWANDA.

II.1 Introduction

Dans l'objectif de détecter la corrélation entre le taux de change et la balance des paiements, nous avons voulu analyser les tendances de ces deux variables a long terme. Rappelons que la théorie exposée dans le deuxième chapitre estime que les mouvements du taux de change sont expliqués par les échanges internationaux a long terme.

Dans la première partie de ce chapitre, nous allons analyser l'évolution du Frw sur la période de 15 ans depuis 1990 jusqu' en 2004. Pour tenir compte de la forte dépréciation de notre monnaie dans les dernières années, une analyse particulière sera consacrée sur cinq dernières années. Dans la seconde partie nous étudierons l'évolution des principaux agrégats de la balance des paiements. Enfin cette partie entière nous permettrons de faire une comparaison sur l'évolution de ces deux variables a long terme, une comparaison qui sera éclairé par un test empirique sur la corrélation entre ces deux variables macroéconomiques a la fin de notre travail.

II.2 Evolution du taux de change du Frw par rapport au $US de 1990 a 2004

Le Frw a connu deux régimes de changes: les changes fixes depuis son émission le 24 Avril 1964 lors de la création de la BNR (RURANGA, 2001) et les changes flottants qui ont commencé le 3 mars 1995 (Banque nationale du Rwanda, 2005, politique de change, page consultée le 25 novembre 2005, http : www.bnr.rw).

II.2.1 La dernière période des changes fixes.

déséquilibres de la balance des paiements et autres problèmes d'ordre macroéconomique. Dans cette année le cours de change bilatéral était fixé à 82,6 Frw pour 1$US. Durant les quatre dernières années du régime des changes fixes, le Frw a connu une dévaluation successive, passant de 82,6 à 125,1 Frw pour 1 $US en 1991, une dévaluation de 51,5 %. L'année de 1991 étant la période ou la dévaluation a été forte comparativement à la période de l'avant 1994, elle ne s'était pas arrêté là. En 1992 le Frw passe de 125,1 à 133 Frw pour 1 $US soit une augmentation du taux de dévaluation de 9,5 %.

L'année 1994 a été d'une grande ampleur dans la perte de la valeur du Frw. Les événements tragiques du génocide et de la guerre qui ont secoué le pays du coté matériel tant que coté ressources humaines n'ont pas épargné la monnaie rwandaise. Le taux de dévaluation a été forte parce que le Frw a passé de 144,3 en 1993 à 220 en1994, le taux de dévaluation a augmenté de 91,64 % (voir tableau I pour le taux de change bilatéral et tableau II pour le pourcentage de dévaluation).

Tableau I: Evolution du taux change du Frw par rapport au $US de 1990 a 2004

Années

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1$US

82,6

125,1

133

144,3

220

297,7

304,2

304,7

Années

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

 

1$US

330,72

349,5

430,5

457,9

511,9

541,7

578,8

 

Source: Tableau constitué à partir de données des Indicateurs du développement du Rwanda sur toute la période d'étude.

Tableau II : Evolution du taux de change en indice base 100 en 1990

Années

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1$US

100

151,5

161

174,7

266,34

360,4

368,2

368,8

Années

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

 

1$US

400,39

423,2

521,2

554,358

619,7

655,8

700,7

 

Source: Nos calculs à partir du tableau I.

Cette instabilité du taux de change peut être attribuée aux effets de la guerre. Dans la période de 1990 a 1994, confronté aux problémes économiques majeurs, le pays a du mal a sacrifier les avoirs extérieurs de la BNR. C'est la raison pour la quelle, dans l'impossibilité de soutenir la monnaie nationale, plusieurs dévaluations ont été effectuées (MATABARO : 1999).

II.2.2 La période des changes flottants

La période de flottement des changes commence en mars de 1995 et a la fin de l'année, le Frw se converti au dollar au cours de 297,69 =1$US, soit une diminution de 360,4 % de la valeur du Frw par rapport a celle de 1990. Cette situation semble la plus grande de la perte de la valeur du Frw comparativement aux autres années de cette décennie. En effet, deux années qui suivirent, de 1996 a 1997 le Frw s'est relativement stabilisé, le taux de change bilatéral du Frw tournant au tour de 300 Frw = 1$US (voir tableau I).

Les trois années qui vont suivre marquent le début de la dépréciation continue et presque a un taux croissant du Frw qui durera jusqu'en 2004 (voir figure 8). En effet, le Frw a commencé a un taux de dépréciation un peu stable dans les premières années, le tableau II montre une augmentation du taux de change un peu constant de 1997 a 1999. Ce taux a augmenté de 31,6 % de 1997 a 1998 et de 22,8 % de 1998 a 1999. Dans cette année, le cours du Frw était de 349,5 Frw = 1$US, soit une valeur de 423,2 % coté a l'incertain de la valeur de 1990.

Figure 8: Evolution du cours de change du Frw de 1990 a 2004

700

600

500

400

300

200

100

0

Cours de chat

Evolution du cours de change du Frw "

Années

II.2.3 Les dernières années de la période d'étude : de 2000 a 2004

Dans cette période, la position du Frw vis a vis des devises a été alarmante. Chaque agent économique fier de la bonne évolution de l'économie de son pays peut être préoccupé par des difficultés aux quelles fait face la monnaie nationale. Qu'est ce qui fait que la monnaie nationale, au bout de dix ans seulement, son cours se multiplie de plus de cinq fois dans la cotation a l'incertain, c'est a dire une diminution de plus de 500 % de sa valeur ? Les défenseurs de la faible valeur d'une monnaie apprécieraient cette situation, du fait que nos exportations seraient favorisées et nos importations découragées. Accroissant notre compétitivité, ainsi le solde de la balance des paiements serait amélioré (MATABARO : 1999).

La composition du commerce extérieur rwandais et celle de la plupart des pays africains sont loin de la réalisation de cette prédiction. (Indicateurs du développement du Rwanda, 2003). Concernant l'évolution du Frw depuis 2000, connaissant un fort taux de dépréciation d'une période a une autre, le cours du Frw passe de 349,5 en 1999 a 430,5 en 2000, soit une augmentation du taux de dépréciation de 98 %.

Contrairement a la période précédente sur cinq ans oü le cours du Frw a évolué entre 300 Frw et 350 Frw contre 1$US, la période de 2000 a 2004, le Frw ne s'attarda pas en aucune centaine. Passant de 430,5 Frw en 2000 a 457,9 Frw en 2001 ; de 511,9 Frw en 2002 et de 541,7 Frw en 2003 et enfin 578,8 a 2004 contre 1$US(voir tableau I).

Plusieurs phénoménes peuvent expliquer cette forte perte de la valeur de la monnaie même en dehors de la balance des paiements. Notamment les mouvements du taux d'intérêt et de l'inflation qui a sévit dans le pays durant cette période (Analyse des indicateurs du développement du Rwanda des périodes de 2000, 2001, 2002,2003). Mais ce qui est sür est que cette dépréciation n'était pas d'un brusque mouvement. C'est le résultat d'une dépréciation mensuelle du Frw contre le dollar américain, du jour au lendemain

(voir tableau III). Ce fait peut confirmer l'hypothèse d'efficience des marchés selon la quelle il y aurait une liaison entre le taux de change de deux périodes successives.

Tableau III: Cours de change du Frw par rapport au $ US, fin de période depuis 2000

Mois

Années

2000

2001

2002

2003

2004

Janvier

359,05

433,07

459,61

512,65

585,48

Février

363,45

433,91

461,69

512,66

573,7

Mars

366,1

433,98

461,04

516,07

585,84

Avril

371,46

438,58

463,67

522,25

583,92

Mai

378,17

439,07

467,19

528,65

581,59

Juin

388,53

442,09

469,84

544,18

582,35

Juillet

395,18

442,28

474

544,18

581,37

Aoüt

409,45

442,83

484,62

552,24

579,86

Septembre

411,72

449,46

487,43

556,52

576,09

Octobre

416,77

454,16

419,36

561,96

573,11

Novembre

428,41

457,49

502,81

568,49

572,2

Décembre

430,49

457,9

511,85

580,28

569,69

Source: Tableau constitué a partir des données des Indicateurs du développement du Rwanda de 2000 a 2004.

Tableau IV:Evolution du taux change en indice base 100 janvier de chaque année

Mois

Années

2000

2001

2002

2003

2004

Janvier

100

100

100

100

100

Février

101,2255100,194

 

100,4526100,002

 

97,98798

Mars

 

101,9635100,2101100,3111100,6671

 
 

100,0615

Avril

 

103,4563101,2723100,8834101,8726

 
 

99,73355

Mai

 

105,3252101,3855101,6492103,121

 
 

99,33559

Juin

 

108,2106102,0828102,2258106,1504

 
 

99,4654

Juillet

 

110,0627102,1267103,1309106,1504

 
 

99,29801

Aoüt

114,037

 

102,2537105,4416107,7226

 

99,0401

Septembre

 

114,6693103,7846106,053

 

108,5575

98,39619

Octobre

 

116,0758104,869991,24258109,6186

 
 

97,8872

Novembre

 

119,3176105,6388109,3993110,8924

 
 

97,73178

Décembre

119,897

 

105,7335111,3662113,1922

 

97,30307

Source : Nos calculs a partir du tableau III.

Le tableau III montre que du jour au jour le Frw perdait sa valeur. Le cours du Frw étant de 359,05 pour 1$ US en janvier 2000, il a été de 430,49 en décembre 2000 soit une dépréciation de 19,9 % au cours d'une seule année (voir tableau IV). Le taux de dépréciation mensuel du Frw a été fort en 2000 par rapport aux années postérieures. Ce taux a été de 5,7 %; 11,4 % et 13 % respectivement en 2001, 2002 et en 2003. En 2004 le cours du Frw a enregistré une appréciation en mois de décembre par rapport a son cours de janvier. A la fin de cette année le cours du Frw a été de 97,3 % de ce lui de janvier soit une appréciation de 2,7 % (voir tableau IV).

L'année 2002 est la période durant laquelle le cours mensuel du Frw s'est relativement stabilisé dans cette période de début du 21ème siècle. Evoluant au tour de 480=1$US dans le troisième trimestre, il s'est arrêté au tour de 500Frw =1$US dans les derniers mois après une baisse en octobre (voir figure 10). Sauf en octobre 2002 ou le cours du Frw a passé de 487,4 Frw = 1$US en septembre a 419,3 Frw =1$US en octobre, enregistrant une appréciation mensuelle de 8,7 % et de 16,2 % par rapport a son cours de janvier, les autres cours mensuels ont enregistré une dépréciation croissante. Le Frw se dépréciant du jour au lendemain et le taux de dépréciation a été en moyenne de 2 % selon la progression arithmétique.

Sauf dans l'année 2002, les années 2000, 2001 et 2003 ont un point commun. Comme le montrent les figures 10, 11, 12 et 13, le cours du Frw coté a l'incertain a augmenté de janvier en décembre : Augmentant a un taux croissant dans les premiers mois de 2000, la dépréciation s'élevé a 14 % en Aoüt tandis que le rythme de dépréciation ira en diminuant dans les derniers mois de l'année. Le cours s'établit a 430,4 pour 1 $US en décembre soit une dépréciation de 19,9 % dans huit premiers mois (voir figure 9).

En 2003, le taux de change a enregistré une progression lente mais continue sur toute la période, demeurant constant dans le premier trimestre, le cours passera de 100,7% en mars pour arriver a 113,2 % en décembre, du cours de janvier (voir figure 12). L'évolution du taux de change bilatéral en

2004, comme celle de 2002, n'a rien de ressemblance avec celles des années antérieures. En général l'année a été marquée par une baisse du cours du Frw coté a l'incertain, ce qui signifie une appréciation relative par rapport au dollar américain comparativement au cours de janvier. Le cours étant de 585,4 Frw pour 1$US en janvier, il a continué a baisser progressivement pour se fixer a 569,6 pour 1$US en décembre, soit 97,3 % du cours de janvier. Entre les mois, les mouvements du cours ont été onduleux dans le premier semestre, baissant et puis montant a un faible taux. Contrairement a ce mouvement du premier semestre, le second semestre sera marqué par une chute mais lente du cours de change du Frw coté a l'incertain, comme le montre la figure13.

Figure 9: Evolution du taux de change mensuel du Frw par
rapport au $US en 2000

Cours de change du Fr

440

420

400

380

360

340

320

Figure 10:Evolution du taux de change mensuel du Frw par
rappotr au SIJS coté a l'incertain en 2001.

Mois

Taux de change mensuel

Cours de changedu

460

455

450

445

440

435

430

425

420

Taux de change mensuel

Mois

Figure 11 :Evolution d u tau x d e change m en su el d u F rw par
rapport au $U S co té a l'in certain en 2002

Cours de change di

M ois

T aux de change m ensuel

Figure 12: Evolution du taux de change mensuel du Frw par
rapport au $US coté a l'incertain en 2003

Cours de change du Fr

Mois

Figure 13: Evolution du Taux de change mensuel du Frw par
rapport au $US coté a l'incertain en 2004

Mois

Cours de change du Fry

46

600

500

400

300

200

100

0

600

580

560

540

520

500

480

460

590

585

580

575

570

565

560

Taux de change du Frw par rapport au $US

Taux de change mensuel

En guise de conclusion, la comparaison de l'évolution annuelle du taux de change du Frw depuis 2000 nous amène a faire deux remarques : premièrement, l'année 2004 est la seule période ou le cours du Frw fin de période a été inférieur a ce lui de début de période. En second lieu, ce qui apparalt comme un cas général pour toute la période, l'évolution du cours de change est un processus continu ou le cours de change d'une monnaie a la période suivante commence a la valeur du cours de change précédent. L'examen de la figure 14 illustre cette situation. On y voit que la courbe du taux de change de chaque année est supérieure a celle de l'année précédente, l'exception étant seulement la fin de 2004 (mois de décembre) oü le cours du Frw se trouve en dessous de celui de 2003. Ce phénomène implique que le temps passant, si rien ne change pas, la dépréciation de la monnaie nationale sera un processus continu.

C ours de change du Fi

Figure 14: Apercu sur l'evolution du taux de change mesuel du
Frw par rapport au $US coté a l'incertain depuis 2000.

400

700

600

500

300

200

100

0

Mois

Taux de change mensuel en 2000 Taux de change mesuel en 2001 Taux de change mensuel en2002

Taux de change mensuel en 2003 Taux de change mensuel en 2004

Ainsi l'évolution du taux de change du Frw étant sommairement présentée, dans la section qui va suivre nous allons analyser l'évolution de la balance des paiements pour essayer de dégager une tendance générale d'une relation entre l'évolution de ces deux variables.

11.3 Evolution des principaux agregats de la balance des paiements du Rwanda, de 1990 a 2004

11.3.1 Evolution de la balance des paiements du Rwanda

Rappelons que la balance des paiements est composée par trois rubriques :la balance des transactions courantes ; qui est elle-même subdivisée en balance commerciale, balance des services et balance des transferts courants ; la balance du compte capital et d'opérations financières et le financement disponible ou le compte financier. D'une facon générale, la balance des paiements du Rwanda présente deux traits: Un déséquilibre quasi-chronique de la balance courante et une forte dépendance vis a vis des flux financiers officiels (Indicateurs du développement du Rwanda, 2003 :4).

11.3.1.1 Evolution de la balance commerciale

La balance commerciale du Rwanda a été déficitaire sur toute la période considérée. Comme le montre le tableau de l'annexe I, le solde de cette balance a évolué entre un déficit de 125 et 335 millions de USD. Le solde de cette balance a atteint un point culminant du déficit en 1994 oü elle a enregistré un déficit de 335 millions de USD, soit 268,2 % de celui de 1990 (voir tableau de l'annexe II). Ainsi on peut subdivisé l'évolution de la balance commerciale en fonction du rythme du déficit en deux périodes :

a) De 1990 a 1994, la période dans laquelle le déficit de la balance commerciale s'alourdissait d'années en années. Passant de 125 millions de USD a 132,5 millions du USD du déficit en 1991, enregistrant un déficit additionnel de 6 %, les trois années qui suivirent vont marquer un déficit croissant a rythme rapide jusqu'en 1994 (voir figure 15).

b) De 1994 a 2004 sur une période de dix ans, le rythme du déficit a connu un mouvement onduleux, la balance connaissant une amélioration de son solde sur une ou deux années consécutives (années 1998, 2000 a 2001) et puis s'enfoncant dans le déficit pour des années consécutives (années 1995 a 1997 ; 2002 a 2004).

Le déficit de 1994 peut être expliqué par les événements tragiques du génocide et de la guerre qui ont ébranlé le pays, baissant la production du café et du thé, principales recettes d'exportations et accroissant les importations pour nourrir une population qui sortait des catastrophes de la guerre.

Figure 15: Evolution de la balance commerciale

Solde de la balanc

-100

-150

-200

-250

-300

-350

-400

-50

0

1990

2001

1991

1994

2004

2003

1993

1992

2002

2000

1999

1998

1997

1996

1995

Balance commerciale Année

11.3.1.2 Evolution de la balance des services.

Le solde de la balance des services a été déficitaire sur toute la période considérée. Le solde de cette balance a évolué entre un déficit de 83,4 et 174,8 millions de USD. En général, le déficit de cette balance augmentait d'années en années jusqu'en 2000 et a tourné au tour de 160 millions de USD aprés l'année de 2000. Comparativement a la balance commerciale, le déficit de la balance commerciale a été supérieur a ce lui de la balance des services sur la période allant de 1990 a 1999.

Depuis 2000, le déficit de la balance des services a dépassé celui de la balance commerciale. Ce phénoméne trouve l'explication dans la tertiairisation de l'économie rwandaise marquée par l'importation de services plus que ses exportations. La balance des service et la balance commerciale ensemble forme la balance des biens et services. Ces balances ont enregistré chacun un déficit de plus de 100 millions de USD sur toute la période considérée, conduisant au déficit persistant de la balance des biens et services de plus de 300 millions de USD chaque année.

Figure 16: Evolution d e la balance des Services

Solde de la balan millions de $U5

-1 0 0

-1 2 0

-1 4 0

-1 6 0

-1 8 0

-2 0 0

-2 0

-4 0

-6 0

-8 0

0

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

sp

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

A n n é e s

Balance des Services

Solde de la balance en
de USD

0

-1 0 0

-2 0 0

-3 0 0

-4 0 0

-5 0 0

Figure 1 7 : Evolution d e la balance des b ie n s e t services

1990

2001

1991

2000

2004

2003

2002

1999

1996

1998

1997

1995

1994

1993

1992

A n n é e s

 

Balance des b ie n s e t services

11.3.1.3 Le solde des transactions courantes

Bien que le déficit de la balance des biens et services s'est élevé de plus de 300 millions de USD chaque année, le déficit de la balance courante s'est atténué, variant entre 9 et 150 millions de USD (voir figure 18). Cette situation est imputable a un excédent des transferts courants de la balance des paiements du Rwanda.

En effet, cette rubrique a été excédentaire sur toute la période de 1990 a 2004, variant entre 190 et 290 millions de USD (voir figure 19 et l'annexe I). Cette balance a enregistré un excédent élevé des transferts en 1994 et pendant les trois années qui suivirent, de 1995 a 1997. Ce phénomène est le résultant de beaucoup d'aides internationales et la présence des ONG au Rwanda qui étaient venues pour assister une économie d'après guerre. La période qui suit l'année 1997 a été marquée par une diminution des transferts courants jusqu'a un niveau légèrement supérieur a ce lui de 1990 (en 1998). Ces transferts ont

encore augmenté en 2004 atteignant le niveau de 1995. Grace au solde positif des transferts courants, le solde des transactions courantes n'a pas suivi l'allure du solde de la balance des biens et services. Essentiellement dans les périodes ou les transferts courants ont été importants, la balance courante a enregistré un déficit faible voire même un excédent en 1995. Ce la est une simple logique mathématique de l'addition.

Hormis l'année 1995 ou le solde des transactions courantes a été excédentaire, s'élevant a 51,2 millions de USD, sur d'autres années la balance a été en déficit. L'excédent de 1995 est expliqué par la diminution du déficit de la balance des biens et services en 1994 qui a passé de 445 millions de USD a 265,2 millions de USD du déficit en 1995, et au consolidation du compte des transferts courants qui se sont élevés a un excédent de 316,4 millions de USD (voir l'annexe I).

Avant 1995, le solde des transactions courantes avait un mouvement alternatif du déficit. Le déficit diminuait (années 1991 et 1994) ou s'aggravait (années 1992 et 1993). A cause de la baisse de la production dans les années qui ont suivi la guerre, associé a l'insécurité qui a régné dans le pays jusqu'en 1998, la balance courante a connu un déficit élevé de 1995 a 1999 qui allait en augmentant. En 1998, le déficit s'élevait a 174,04 % du déficit de 1990 (voir l'annexe II).

Solde de la balance en milli
de $US

100
50
0
-50
-100
-150
-200

Figure 18: Evolution de la balance courante

1992

1991

2001

2000

1990

2004

2003

2002

1999

1998

1997

1996

1994

1993

1995

Balance courante

Années

Figure 19: Evolution de la balance des transferts courants
nets

Solde de la balance en
millions de $US

500 400 300 200 100

0

1993

1991

1999

1998

1997

1996

1992

1990

1995

1994

2000

2004

2001

2003

2002

Années

Transferts courents nets

Sur la période de 2000 a 2004, même si le rythme du déficit a baissé, la balance a demeuré en déficit supérieur au niveau de ce lui de 1997 sauf l'année de 2004. Ce phénomène du déficit élevé est expliqué par la diminution des recettes d'exportation liée a la baisse des cours mondiaux du café et du thé, associée a la hausse des importations (Indicateurs de développement de Rwanda, 2003 :4).

11.3.1.4 Evolution du compte capital et operations financières

Pour comprendre l'évolution du compte capital, il convient de rappeler que ce compte n'est que le reflet des modalités de financements des transactions courantes. Cela signifie que son solde a le signe contraire de celui de la balance courante (CYBERPFOF, 1998, la balance des paiements, page consultée le 25 Avril 2005, http://www.google).

De cette facon, hormis l'année de 1994 oü le déficit de la balance des paiements a été important et l'année 1995 oü les paiements courants ont enregistré un excédent, la balance du compte capital et opérations financières a été excédentaire sur d'autres années. Les années : 1998, 1999, 2001, et 2004 sont les années dans les quelles ce compte a enregistré un excédent élevé, de plus de 137 millions de USD.

Avant 1994, ce compte avait atteint le point culminant en 1991 avec un excédent de 104,9 millions de USD qui a contribué a l'excédent le plus élevé de la balance des paiements que le pays a connu soit 61,1 millions de USD (voir figure 20). En général, ce compte a évolué entre un minimum de 0,1 millions de USD du déficit en 1994 et un maximum de 146,7 millions de USD d'excédent en 2001.

Figure 20: Evolution du Compte capital et operations
finacières

Solde de la balance en
millions de$US

160

140

120

100

-20

40

80

60

20

0

1900

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

Années

Compte capital et opération finacière

11.3.1.5 Evolution du solde global

Ainsi toute les balances et les sous balances étant sommairement analysées, le solde de la balance des paiements est la somme du solde des transactions courantes et ce lui du compte capital et opérations financières en tenant compte des éventuelles erreurs et omissions. Partant d'un déficit de 65,7 millions de USD en 1990, la balance des paiements a enregistré une amélioration sur la période de 1991 et 1992, avec un excédent le plus élevé au cours de l'année de 1991 et un déficit faible a ce lui de 1990 en 1992.

La période qui va suivre de 1992 a 1994 sera caractérisée par la détérioration de la balance des paiements. Le solde chutant de l'excédent de 61,1 millions de USD pour passer dans le déficit de 40,8 millions de USD en 1992 et de 64,6 millions de USD du déficit en 1994. Sur la période allant de 1995 a 2004, deux extremes oü le solde extérieur a connu des contrastes,

enregistrant un excédent élevé en 1995 et un déficit le plus profond en 2004, s'élevant a 107,9 millions de USD, les autres années ont connu un solde modéré, un déficit ou un excédent consécutif variant entre 3 et 17 millions de USD.

Il sied de remarquer qu'en dehors de 1998 et 1999, la balance des paiements du Rwanda a été excédentaire depuis 1995 a 2004. Cet excédent résulte de l'importance des aides étrangères (transferts sans contre partie et tirages sur des emprunts étrangers) qui ont couvert le déficit chronique et ont permis de dégager un surplus ayant financé l'augmentation des avoirs extérieurs de la BNR.

En effet, sur une période de 1999 a 2002, les avoirs officiels ont connu un accroissement (rappelons que le signe négatif dans le compte de financement disponible signifie une augmentation) passant d'une diminution de 10,1 millions de USD en 1999 a une augmentation de 9,8 millions de USD en 2000 ; 25,2 millions de USD en 2001 et 29,6 millions de USD d'augmentation en 2002.

Les deux dernières années de la période d'étude vont entramner la balance des paiements dans le déficit qu'elle n'avait pas connu depuis huit ans (voir figure 21). En 2003, le déficit s'élève a 35,7 millions de USD, s'approchant le niveau du déficit de 1992 et en 2004, la balance s'enfonce dans le déficit qu'elle n'avait jamais connu depuis une quinzaine d'années, un déficit de 107,9 millions de USD.

Cette situation a fait que sur l'ensemble de la période, la balance des paiements s'est détériorée de 164,2 % de la situation de 1990. Concernant la variation du compte financier, la contre partie du solde matériel de la balance des paiements, il a été déficitaire oü le solde global de la balance des paiements a été excédentaire et vice versa.

80

Figure 21: Evolution du solde global de la balance des
paiem ents

IQQn

1991

2001

2000

1998

1995

1994

2003

2002

1997

1996

1993

1992

2004

19

99

60

40

20

0

-20

-40

-60

-80

-100

Solde de la balance enmil
de USD

-120

Années

Solde global

11.3.2 L'évolution comparée des différents soldes de la balance des paiements

Lorsqu'on fait une vue d'ensemble sur l'évolution des différentes rubriques de la balance des paiements, les remarques suivantes sont a signaler :

v' Sauf les années 1994 et 1995, le solde de la balance des capitaux a été supérieur a ce lui des opérations courantes et du solde global dans les autres années.

v' Exception faite en 1994 et 2004, le solde la balance courante a été de loin inférieur a ce lui du solde global.

v' La balance des paiements a évolué au tour de l'axe des abscisses, c'est a dire entre un déficit et un excédent léger graphiquement mais important en valeur puisque des sommes sont en millions de dollars américains.

Figure 2 2 : Evolution des p rin c ip a u x a g ré g a ts d e la balance
des p a ie m e n ts

-

-

Solde des balanc

millions de $Uf.

-2 0 0

2 0 0

1 5 0

1 0 0

1 0 0

1 5 0

-5 0

5 0

0

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

Balance co u ra n te C o m p te capital e t S o ld e global

A n nées

On constate que sur toute la période de 2000 a 2004, comme a été d'ailleurs le cas sur d'autres années, la part des transferts courants a été plus de 70 % de la somme des parts des biens et services. C'est la raison pour la quelle la balance courante a connu une amélioration depuis 2000, résultant de l'augmentation de la part des transferts courants, et non pas le résultant de l'augmentation de la production réelle de l'économie rwandaise.

11.4 Comparaison de l'évolution du taux de change et celle de la balance des paiements.

Pour bien dégager une tendance des liens qui unissent le taux de change aux différents soldes de la balance des paiements, il est important de comparer l'évolution de ces deux variables a long terme. La comparaison sera systématique, en passant du solde global aux soldes intermédiaires.

11.4.1 Le taux de change et le solde global de la balance des paiements.

L'analyse de la figure 23 fait ressortir les points suivants :

> Sur une période de 1991 a 1994, le cours de change augmentait a un taux un peu élevé (passer de 125,1 a 133 et a 144,3 Frw = 1$US). Parallélement, la balance des paiements s'enfoncait dans le déficit a un rythme non négligeable (elle a passé de 40,8 a 51,6 et a 64,6 millions de USD de déficit).

> Sur la période de1995 a 1997 ou la balance des paiements a été excédentaire pendant trois ans consécutifs, le taux de change s'est relativement stabilisé, variant entre 297 a 304 Frw pour 1$US dans trois ans comparativement aux autres années du déficit du solde global.

> De 1997 a 1999 ou la balance des paiements a retourné dans le déficit, s'éloignant des axes des abscisses dans le négatif, le taux de change a repris sa dépréciation.

> De 2001 a 2004 lorsque la balance des paiements a amorcé un mouvement de recul dans le déficit aprés quatre années consécutives d'amélioration de

57 son solde (depuis 1998 a 2001), le taux de change a accéléré son rythme de dépréciation. Le cours de change du Frw coté a l'incertain augmentant a un taux croissant, affichant une pente raide de la perte de sa valeur, symétriquement la balance des paiements avait une pente raide du déficit.

Figure 23: Evolution comparée du taux de change et celle de
la balance des paiements

Cours de change/Solde de la balance(en millions de SUS)

700

600

500

400

300

200

100

0

-100 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

-200

Années

Solde global Cours de change du Frw

Au cours d'autres années, le taux de change du Frw par rapport au dollar américain et le solde de la balance des paiements ont évolué dans le sens contraire, signifiant que la dégradation du solde des échanges était en parallèle avec la dépréciation du taux de change souvent avec un même rythme.

II.4.2 Le taux de change et la balance courante

La figure 24 montre que c'est seulement au cours des années 1991 a 1993 et 1995 a 1998 oü le déficit croissant de la balance courante a eu lieu en parallèle avec la dépréciation du taux de change. Les autres années, le cours de change et la balance courante ont évolué dans le même sens, traduisant ainsi une relation inverse, a condition qu'aucun autre événement ne vienne pas expliquer l'évolution du taux de change, l'hypothèse qui paralt invalide.

Figure 24: Evolution comparée du taux de change et celle de
la balance courante(en millions de $US)

6

5

la balance courante (en
millions de dollars), ,,,

Cours de change et Solde de

700

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

00

00

400

300

200

100

0

-100

-200

Années

Cours de change du Frw contre $US Balance courante

II.4.3 Le taux de change et la balance des biens et services

L'évolution du taux de change du Frw et celle de la balance de biens et services semblent être les plus faciles pour dégager une tendance commune.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

d o lla rs )

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

9 0 1

9 9

1 1

9 9

2 1

9 9

3 1

9 9

4 1

9 9

5 1 9 9 6 1 9

9 7

1 9

9 8

1 9

9 9

2 0

0 0

2 0

0 1

2 0

0 2

2 0

0 3

2 0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cours de change et
balance des biens i
services(en millions d

1 9 -2 0 0

Figure 25: Evolution com p arée d u co u rs d e change d u F rw
et celle d e la balance des b ien s et service(en m illio n s d e

8 0 0

0 4

-4 0 0

-6 0 0

6 0 0

4 0 0

2 0 0

0

Ann é e s

Balance des b ie n s e t services C o u rs d e change d u F rw

En général, sauf la période de 1994 a 1995 oü le déficit de la balance des biens et services s'est amélioré et en même temps le taux de change du Frw s'est déprécié, dans les autres années, le déficit croissant de ladite balance était associé a une dépréciation du cours de change du Frw. De 1991 a 1994, le déficit croissant de la balance des biens et services est associé a la perte progressive de la valeur du Frw. De 1995 a 1999 oü le rythme du déficit a connu un mouvement alternatif le taux de change s'est déprécié a un taux faible. De 2001 a 2004, la période pendant laquelle le déficit de la balance augmentait a un rythme relativement rapide, le taux de change a amorcé un rythme accéléré de la dépréciation.

II.5. Conclusion partielle

Ce chapitre a passé en revue l'évolution du taux de change et celle des principaux agrégats de la balance des paiements. En ce qui concerne l'évolution du taux de change, le Frw a perdu sa valeur depuis 1990 a 2004. La courbe du cours de change du Frw coté a l'incertain a été croissante, ce n'est que le rythme de cette croissance qui a été différent.

Pour la balance des paiements, on peut dire que le commerce extérieur a résulté en des termes de l'échange défavorables pour le Rwanda. Le Rwanda a été le client du reste du monde plus qu'il en a été le fournisseur. Des recherches avancées pourront dégager les causes de cette relation de commerce international pour le Rwanda. Mais le moins qu'on puisse dire, c'est la faiblesse de l'appareil productif du Rwanda associée a la croissance démographique qui augmentent la demande intérieure.

En dernière section, la comparaison entre le taux de change du Frw et les relations commerciales internationales du pays révèlent une éventuelle corrélation entre le taux de change et l'indicateur du commerce extérieur, la balance des paiements. Les périodes du déficit des différentes sous balances et ce lui du solde global de la balance des paiements ont été suivi par la dépréciation du Frw. Les périodes oü le déficit des agrégats de la balance des paiements n'explique pas directement l'évolution du taux de change ont eu lieu le moment oü le solde global ou ce lui de la balance courante été atténués soit par les flux des capitaux pour financer les transactions courantes, soit par les entrées des transferts la plupart sans contrepartie, renforcant notre dépendance vis a vis de l'étranger.

On ne peut pas oublier aussi les variables exogènes comme la guerre de 1990 et le génocide de 1994 qui peuvent expliquer le cours de change du Frw (le cas de l'évolution du cours de change du Frw entre 1990 a 1991 et 1994 a 1995). Dans le troisième chapitre, nous allons tester empiriquement la corrélation qui existe entre le taux de change et la balance des paiements.

60 CHAP III:ESTIMATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS III.1 Méthodes et techniques de l'analyse

L'économie est une science sociale qui émet des théories et hypothèses dont la vérification demande le recours aux techniques économétriques (DARGENT, 1993 :271). La théorie économique qui a inspiré notre recherche est la corrélation qui existe entre le taux de change et la balance des paiements. La balance des paiements est influencée par divers facteurs, dont le taux de change de la monnaie nationale est l'un des facteurs. En retour, le solde de la balance des paiements influence le niveau du taux de change (TAYEBWA, 1996:240).

L'économétrie a son tour est une combinaison des techniques mathématiques et statistiques qui confèrent une valeur numérique aux différents paramètres qui apparaissent dans les équations constitutives des modèles. Elle permet d'estimer des relations économiques entre les variables et de confronter les hypothèses théoriques aux données empiriques (BAKARY, 2000 :2).

Cette technique nous a été utile pour tester les hypothèses posées et vérifier cette corrélation entre le taux de change et la balance des paiements, ce qui était notre objectif. Pour l'estimation, nous avons utilisé le logiciel Soft Package for Social Sciences (SPSS for Windows 11.5).

Notre analyse a été faite sur base d'équations spécifiées en modèle de régression multiple. Dans ce travail il consiste a vérifier l'hypothèse selon la quelle il y aurait une influence réciproque entre le taux de change et la balance des paiements, pour le cas du Rwanda.

Pour parvenir a l'interprétation des résultats, nous avons fait recours a d'autres méthodes notamment la méthode analytique. D'après MADELEINE (1979 :559), cette méthode consiste dans l'interprétation et l'analyse des données recueillies. Elle nous a aidé a faire des analyses des

données et informations recueillies sur le secteur extérieur du Rwanda. Aprés l'interprétation des résultats, nous avons pu vérifier les hypotheses posées.

111.2 Spécifications des modèles

111.2.1 Précisions sur le modèle

Telle que l'explique MADDALA (2005 :344), le modéle à équations simultanées est un modéle ou la relation entre les variables exogenes et endogenes est réciproque. Ceci signifie qu'une variable à expliquer est déterminée par les variables explicatives mais qu'en retour un certain nombre de variables explicatives sont-elles aussi influencées par la variable à expliquer. Il existe donc une relation simultanée entre la variable endogene et la variable exogene.

En plus un modéle est dit dynamique lorsque parmi les variables explicatives il y a soit une variable retardée de la variable endogene (modéle auto régressive) soit une variable retardée de la variable exogene c'est-à-dire un modéle à retard échelonné (SAYINZOGA, 2005). Ce modéle a été choisi parce qu'il permet de prendre en considération la relation réciproque entre le taux de change et la balance des paiements.

111.2.2 Précision sur les variables

Dans notre étude nous voulons savoir si le taux de change est expliqué par les différents soldes des comptes de la balance des paiements, mais aussi si en retour le taux de change vient influencer la balance des paiements. Ceci fait que les variables endogenes seront le taux de change et les soldes des comptes de la balance des paiements. Les variables exogenes seront le taux de change de la période passée et le solde passé de différents comptes de la balance des paiements pour tenir compte du délai d'ajustement.

III.2.3 Méthode d'estimation

Nous avons choisi d'utiliser la méthode de doubles moindres carrés (DMC ou 2SLS) pour tenir compte des propriétés des équations simultanées. En effet, dans les équations simultanées, les variables explicatives sont corrélées au terme de l'erreur, ce qui viole l'une des conditions de l'utilisation de la régression linéaire (BAKARY, 2000 :19). Le test de Durbin Watson nous a permis de détecter l'auto corrélation des erreurs, le test de Student et intervalle de confiance nous a servi dans le test de la significativité des paramétres. La période d'étude s'étendra sur une quinzaine d'années, de 1990 a 2004.

III.3 Présentation des modèles

Nos estimations seront portées sur les modéles ci-dessous pour montrer l'impact du solde des différentes sous balances de la balance des paiements sur le taux de change.

Modéle 1 :

Tct = ao+a1 Bst+ a2 Bst-1 +U1t Bst = bo+b1Tct +b2Tct-1+ U2t

Ce modéle tente d'analyser l'interaction entre le taux de change et la balance des biens et services.

Modéle 2 : Tct = co+c1 Bct+ a2 Bct-1 +U3t

Bct = do + d1Tct + d2Tc t-1 + U4t

Ce modéle analyse l'interaction entre le taux de change et la balance courante. Modéle 3 : Tct = eo+e1 Bpt+ e2 Bpt-1 +U5t

Bpt= fo+f1Tct +f2Tc t-1+ U6t

Ce modéle analyse l'interaction entre le taux de change et le solde global de la balance des paiements.

Avec Tct = Taux de change nominal a la période t

Tc t-1 = Taux de change nominal a l'année t-1

Bst = Balance des biens et services a la période t

Bst-1 = Balance des biens et services a l'année t-1

Bct = Balance courante à la période t Bct-1 = Balance courante à l'année t-1

Bpt = Balance des paiements à la période t Bpt-1 = Balance des paiements retardée

Uit = Le terme de l'erreur

III.4 Les critères d'identification des modèles.

Pour estimer les coefficients des équations du modéle avec la méthode des doubles moindre carrées, il faut au moins que les équations soient soit juste identifiées ou sur identifiées. L'équation est sur identifiée si le nombre de variables endogénes du modéle moins 1 est égal à la différence entre les variables endogénes du modéle et les variables endogénes de l'équation à identifier, celles-ci étant ajoutées de la condition de restriction, c'est-à-dire si les variables sont affectées par un même coefficient, r = 1 (r est la condition de restriction linéaire). Une équation sera sous identifiée si le premier terme est supérieur au second et sur identifiée dans le cas inverse (MADDALA, 2005 :346). Mathématiquement ces conditions sont présentées comme suit:

Si g-1 = g-g' +k-k'+r, l'équation est juste identifiée.

Si g-1 > g-g' +k-k'+r, l'équation est sous identifiée.

Si g-1 g-g' +k-k'+r, l'équation est sur identifiée.

Avec g = nombre de variables endogénes du modéle.

g' = nombre de variables endogénes dans une équation.

k = nombre de variables exogénes du modéle.

k' = nombre de variables exogénes dans une équation.

r = condition de restriction.

Puisque les valeurs de g, g', k, k et r sont égales dans tous les modéles, nous allons étudier les critéres d'identification du modéle 1 et nous allons généraliser pour tous les modéles.

Modéle 1 : Tct = ao+a1 Bst+ a2 Bst-1 +U1t (1)

Bst = bo+b1Tct +b2Tc t-1+ U2t (2)

Avec :

g = 2 (Tct et Bst)

k = 3(les constantes aoet bo, Bst-1 et Tc t-1) r = 0.

Dans l'équation (1) Dans l'équation (2)

g'= 2 g'= 2

k' = 2 k' = 2

alors g-1= 2-1=1 alors g-1= 2-1=1

g- g'+ k- k + r = 2-2+3-2+0 =1 g- g'+ k- k + r = 2-2+3-2+0 =1

Ainsi g-1 = g-g' +k-k'+r, Ainsi g-1 = g-g' +k-k'+r,

l'équation (1) est juste identifiée. l'équation (2) est juste identifiée.
Nous concluons que toutes les équations des modéles sont justes identifiés, et de ce fait nous pouvons utiliser les DMC.

III.5 Les hypothèses des modèles

La dépréciation de la monnaie locale vis-à-vis de devise est traduite par l'augmentation de son cours de change coté à l`incertain, tandisque la diminution du cours de change coté à l'incertain signifie que le taux de change s'apprécie.

Etant donné que l'amélioration de la balance des paiements entramne l'appréciation du taux de change, il existe une relation inverse entre l'évolution du taux de change coté à l'incertain et l'évolution du solde de la balance des paiements. Ceci signifie que si la balance de paiements s'améliore, le taux de change baisse et vice versa. Cette relation inverse explique que les coefficients de la régression de la balance des paiements sur le taux de change ont un signe négatif, la même situation pour les coefficients de la régression du taux de change sur la balance des paiements

III. 6 Méthode d'estimation et détection d'auto corrélation

La méthode des DMC nous a permis d'estimer les 3 modéles des équations simultanées à partir des données présentées dans le tableau de l'annexe III. Cette méthode consiste dans l'application des MCO dans deux étapes : Dans la première étape, on effectue une régression de chacune des

variables endogènes sur les variables exogènes. Dans la seconde étape, les variables endogènes se trouvant a droite des équations structurelles sont remplacées par leurs valeurs ajustées a l'aide des modèles estimés (SAYINZOGA, 2005).

Detection de l'auto correlation des erreurs

Avant de passer a l'interprétation des résultats, nous allons d'abord détecter s'il y a une auto corrélation des erreurs. Nous allons tester au seuil de a = 5% . Ceci signifie que les valeurs que nous allons utilisées pour le test de Durbin Watson sont:

a
n
k

 

5% 15

2

avec n nombre d

=

'

observatio ns

k nombre de

=

d sup =1, 25 ; d inf

var iables exp licatives

0, 70

Dans tous les modèles, nous allons localiser DW et voir si sa valeur tombe dans la zone d'auto corrélation des erreurs ou pas, d'après le schéma ci -dessus. Les hypothèses a tester sont :

Ho : p = 0, il n'y a pas d'auto corrélation des erreurs.

H1 : p # 0, il y a auto corrélation des erreurs.

p >0 dinf dsup p =0 4-dsup 4-dinf p <0

0 0,7 1,25 2 2,75 3,3

4

 
 

Doute

Doute

Auto corrélation Pas de corrélation auto corrélation

Positive négative
Les résultats de l'estimation sont synthétisés dans le tableau V.

Tableau V : Synthèse des résultats de l'estimation

 

Valeur des coefficients

Dw

Qualité d'ajustement

Test des paramètres

t de

Intervalle de

 
 
 
 

Student

confiance (IC)

n

 
 
 

(t*)

 
 

C

1er

2ème

 

R2

F

1er

2ème

1er coeff

 
 

coeff

coeff

 
 
 

coef

coef

 

co

 
 
 
 
 
 
 

f

f

 
 
 

Eq 1

-3839,1

-16,6

3,15

2,2

0,98

306,3

-

13,9

-18,2

2,

 
 
 
 
 
 
 
 

22,3

 

-15

3,

 

iel(

Eq 2

-119,3

-0,44

-

1,4

0,36

3,49

-2,4

-

-8,37

-0,

 
 
 
 

0,006

 
 
 
 

0,07

-0,44

0,

 

Eq 1

-4694,9

-144,3

-69,8

2,06

0,97

246,4

-

-

-158,8

-7

;2

 
 
 
 
 
 
 

21,7

21,9

-129,8

-6

 

Eq 2

-120,4

4,40

-4,46

1,38

0,21

1,67

1,8

-1,8

-0,92

-9,

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

9,73

0,

Modele 3

Eq 1

-201,9

-32,8

-0,84

2,27

0,97

281,5

-

-4,6

-35,8

-1,

 
 
 
 
 
 
 

23,2

 

-29,7

-0,

Eq 2

-7,12

0,03

-0,06

1,78

0,01

0,07

0,03

-

-1,94

-2,

 
 
 
 
 

2

 
 

0,07

2,01

1,

III.7 Interprétation des résultats

a) Détection de l'auto corrélation

Pour toutes les équations, les valeurs de DW se situent dans la zone d'absence d'auto corrélation des erreurs.

b) Signes des coefficients des variables explicatives

Rappelons que dans nos prévisions des résultats attendus, tous les coefficients des variables explicatives doivent avoir des signes négatifs. Les résultats de l'estimation ont confirmé nos prévisions sur les signes. En effet neuf sur douze coefficients estimés ont eu des signes négatifs. Les trois coefficients qui ont contredit la théorie, les tests ont montré que ces coefficients n'étaient pas significativement différents de zéro. C'est seulement le coefficient de la balance des biens et services retardé qui est positif parmi les coefficients significativement différents de zéro.

c) Test de qualité d'ajustement et analyse de la variance

R2, le coefficient de détermination, mesure la proportion du taux de change expliquée par les variations des différents soldes de la balance des paiements pour deux années consécutives (t-1 et t). Dans les équations d'estimations du taux de change (les premières équations de chaque modéle), R2 > 0,97. Ceci implique que les variations du taux de change sont expliquées par les différents sous balance de la balance des paiements a plus de 97 %. La part de la variable aléatoire ne dépasse pas 3 %.

Dans les équations d'estimation de la balance des biens et services, la balance courante et le solde global de la balance des paiements, la part de l'évolution des soldes des sous balances de la balance des paiements expliquée par les variations du taux de change est faible par rapport a la part du

taux de change expliquée par les variations des soldes des différents comptes de la balance des paiements. Pourtant, pour la balance des biens et services et la balance courante, cette part n'est pas trop négligeable (36 % et 21 % respectivement). Elle est faible pour la balance des paiements oü son solde est expliqué par les variations du taux de change a 1 % ; 99 % étant la part de la variable aléatoire.

Pour le test de la significativité globale du modèle, le test de FISCHER a été utilisé. Ce test permet de voir s'il existe au moins une variable exogène qui contribue a l'explication de la variable endogène. Dans tous les modèles, les hypothèses a tester selon Ho et H1, spécifiées de cette facon, selon l'équation a tester:

H0

: a a

= = 0

1 2

H1

? ?

a i

0

,

si F F

* > 2

V V

1 , 2

l'hypothèse H0 est rejetée. Avec : V1 = k + 1 = 3

V2 = n - (k+1) = 12

a

?

2

0.025

 
 

FV 2

1 , 2 - V

3,49

Dans toutes les équations (1) de tous les modèles, F* est supérieur

a 2

FV V , ce qui nous a permis de rejeter l'hypothèse H0 pour conclure qu'il

1 , 2

existe au moins un des coefficients non nul, ou en d'autres termes, il existe au moins une variable qui contribue a l'explication de l'évolution du taux de change.

d) Test des paramètres

Le test de Student et l'intervalle de confiance sont utilisés au seuil de a = 5% . Ces tests permettent de s'assurer qu'une variable exogène explique

une variable endogène. Les hypothèses a vérifier sont, d'après chaque équation du modèle :

H0 : a1 = 0

H1 : a1 # 0, le coefficient a1 va changer selon l'équation testée, il sera par exemple a0, a1, pour l'équation (1) et b0, b1 pour l'équation (2), etc.

Critère de decision: - Pour le test de Student, si la valeur absolue de t de

?

Student calculé (. ) est supérieure a celle lu 2 ,

tfl ? K + l'hypothèse H0 est rejetée.

( 1 )

Donc si

t

*

> t 12 , rejetter H

0 , 025

0 .

 
 
 
 

. 025 2 , 1 79

a2 0

t ? t

n k

? ?

( 1 ) 12

^

à

i

a

i

?

t i

a à

? a

- Pour l'intervalle de confiance (IC), qui est égal, pour un coefficient donné,

^

IC a

= #177;

à 2,1 79 a a à

,

Si

0 ( ),

E IC a i

l'hypothèse Ho est rejetée. Et dans tous les cas, si l'hypothèse Ho est rejetée, nous concluons que le coefficient testé (ai) contribue a l'explication de la variable endogène et inversement si on accepte l'hypothèse H0.

Selon les résultats du tableau V, le t de Student et l'intervalle de confiance montrent que pour les équations de détermination du taux de

change, la valeur de t * est supérieur a la valeure de 2,179. Ceci signifie que

le solde de la balance des biens et services, le solde de la balance courante, le solde global de la balance des paiements ainsi que leurs soldes passés ont contribué a l'explication des variations du taux de change.

En ce qui concerne l'influence réciproque du taux de change sur la balance des paiements, seulement le coefficient b2 de l'équation (2) du modèle 1 est significatif (t de student pour b2 est de - 2,4). Le taux de change contribue a l'explication de l'évolution du solde de la balance des biens et services.

Dans les autres équations (2) des modéles 2 et modéle 3, le taux de change du Frw de la période et ce lui de la période passé n'ont pas contribué a l'explication du solde de la balance des transactions courantes ni du solde global de la balance des paiements (les valeurs de t de student sont inférieures a 2,17). Les raisons peuvent être que ces soldes sont atténués par les transferts courants sans contre partie. C'est d'ailleurs le cas pour le Rwanda ou le solde global de la balance des paiements a un déficit léger alors que les échanges des biens et services ont un déficit profond.

III.8 Synthèse des résultats

Les résultats obtenus dans tous les modéles montrent que les variations du taux de change sont expliquées par les différents comptes de la balance des paiements, ces mêmes résultats ont montré que les variations du taux de change ont en retour influencé seulement le solde de la balance des biens et services. Les effets dynamiques attendus dans les modéles ont été confirmés seulement pour les équations de détermination du taux de change. En effet, les soldes passés de la balance des biens et services, ce lui de la balance courante et de la balance des paiements influencent le taux de change du Frw.

Dans tous les modéles oü les coefficients estimés ont été significatifs, leurs signes sont négatifs, ce qui traduit l'existence d'une relation négative entre l'évolution du taux de change du Frw et l'évolution des différents soldes de la balance des paiements. Ceci signifie que la détérioration de la balance des paiements est a l'origine de la dépréciation du taux de change du Franc rwandais. Ainsi, les tests statistiques des coefficients de la régression et ceux de la significativité globale des modéles nous ont permis de confirmer d'une facon partielle nos hypotheses.

Pour la première hypothese, les coefficients des comptes de la balance des biens et services, de la balance courante et du solde global de la balance des paiements ont été significativement différents de zéro au Rwanda. Ces

coefficients étant affectés d'un signe négatif, l'analyse de chaque balance a montré que l'évolution défavorable du solde des comptes de la balance des paiements provoque une dépréciation du taux de change. Ce qui a confirmé l'analyse théorique présentée dans le deuxième chapitre de ce travail.

Pour la deuxième hypothèse, elle a été vérifiée en partie : l'influence réciproque entre le taux de change et la balance des paiements a été vérifiée pour le taux de change et la balance des biens et services. La dépréciation du taux de change a contribué a la détérioration du solde de la balance des biens et services. Nos résultats ont confirmé ce qu'avaient constaté d'autres études qui ont voulu vérifier le courant le plus répandu de la liaison qui existe entre le taux de change et la balance des paiements. Parmi ces études on trouve celles de RURANGA (2001) et MURASI (1999) qui ont aboutit a la conclusion selon laquelle la dévaluation du Frw n'a pas eu des effets attendus d'améliorer la balance commerciale rwandaise. Ces études expliquent pourquoi le coefficient du taux de change dans l'équation de détermination de la balance des biens et services (équation 2 du modèle 1) est négatif : la dépréciation du taux de change a conduit a la détérioration de la balance des biens et services.

Cette situation un peu contraire a la théorie économique la plus connue des effets de la dévaluation trouve une explication dans la structure du commerce extérieur des pays en voie de développement. En effet, a la suite d'une dépréciation, on devrait augmenter les exportations et diminuer les importations, ce qui est le contraire dans les PVD en général puisque la dépréciation renchérit les importations qui sont incompressibles (JALLADEAU et DORBAIRE, 1998 :211).

Quant a la troisième hypothèse, elle a été vérifiée. L'analyse détaillée de la relation entre la balance des biens et services, la balance courante, le solde global de la balance des paiements avec le taux de change ont montré que les liens entre le taux de change et la balance des biens et services sont plus étroits que ceux de la balance courante et le taux de change, elles aussi plus

étroits que ceux qui existent entre le taux de change et le solde global de la balance des paiements.

Dans l'analyse de l'influence du taux de change sur les différents soldes de la balance des paiements, le coefficient de détermination (R2) montre que 36 % (R2 = 0,36) de la variation du solde de la balance des biens et services est expliqué par l'évolution du taux de change du Frw. Pourtant cette part a été de 21 % pour la balance courante et de 1 % pour la balance des paiements en général. Une autre explication est que l'influence réciproque entre le taux de change et la balance des paiements a été seulement vérifiée entre le taux de change et la balance des biens et services.

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

La nécessite de défendre la valeur de la monnaie nationale s'avère incontournable pour atteindre les objectifs de la politique économique qui sont notamment le plein emploi, la croissance économique, la stabilité des prix et l'équilibre extérieur. Cette problématique ne peut pas être séparée a celle du déficit persistant de la balance des paiements. Les termes de l'échange défavorables pour le Rwanda conduisent au déficit du solde extérieur. Par la liaison du marché de change, le Frw perd sa valeur tous les jours.

Plusieurs théories économiques ont expliqué les facteurs déterminant du cours de change d'une monnaie. Certaines ont même affirmé qu'une valeur faible de la monnaie nationale est une bonne situation pour le commerce extérieur. Au cours de ce travail, nous avons voulu analyser la corrélation entre le taux de change et la balance des paiements. Notre objectif était de vérifier si la détérioration de la balance des paiements était a l'origine de la dépréciation du taux de change.

Dans le premier chapitre, nous avons présenté les théories relatives aux taux de change et a la balance des paiements. Les théories présentées ont montré les déterminants du taux de change et ceux de la balance des paiements, la méthode d'enregistrements des échanges extérieurs et les causes des problèmes de la balance des paiements. Dans ce chapitre, il a été aussi question d'expliquer la relation qui existe entre le solde de la balance des paiements et le niveau du taux de change.

Deux théories ont été présentées : la première est celle qui montre que le niveau du taux de change peut affecter le solde de la balance commerciale, ce lui de la balance courante et par conséquent le solde global de la balance des paiements. Cette relation qui est soutenue par beaucoup d'économistes estime qu'une dépréciation du taux de change conduit a la compétitivité du pays et par conséquent a l'amélioration du solde de la balance des paiements.

Notre analyse a permis de montrer que cette situation n'est pas observable dans les pays en voie de développement oü la réalisation des conditions nécessaires a l'application de cette théorie était difficile. La deuxième théorie qui s'avère réaliste pour le cas des PVD est que le déficit de la balance des paiements conduit a la dépréciation du taux de change.

Ceci est justifié par le fait que les monnaies sont échangées a l'occasion des échanges internationaux, et que la balance des paiements enregistre tous ces échanges. Ainsi une balance des transactions courantes déficitaire signifie que les importations pour un pays donné sont plus importantes que ses exportations. L'offre de sa monnaie va augmenter et ceci résultera a une dépréciation du taux de change.

Dans le deuxième chapitre, nous avons comparé des différents agrégats de la balance des paiements et celle du taux de change. L'évolution du taux de change du Frw a montré que le taux de change s'est déprécié beaucoup, mais cette dépréciation n'a pas eu des effets d'améliorer la balance commerciale. Ceci a été montré par l'analyse de l'évolution du solde de la balance commerciale et la balance courante.

Ces balances ont été déficitaires malgré la dépréciation du Frw. Le solde de la balance commerciale s'est détériorée d'années en années, mais le solde étant compensé par les transferts unilatéraux et le solde du compte capital, le déficit de la balance des paiements n'a pas été trop profond comme celui de la balance des biens et services.

Le troisième chapitre consistait a l'estimation et a la vérification de nos hypothèses. L'analyse quantitative nous a permis de confirmer partiellement nos hypothèses. La première et la troisième hypothèse ont été vérifiées. La deuxième hypothèse a été en partie vérifiée. Notre objectif a été atteint parce que nous avons pu montrer que la dépréciation du Frw dans ces quinze dernières années a été causé par le déficit persistent de la balance des paiements du Rwanda

Recommandations

Vu les résultats de notre analyse, une série des recommandations est a proposer aux divers responsables de la politique du commerce extérieur du Rwanda pour atténuer la perte de la valeur externe du Frw. En premier lieu, il convient de prendre les mesures nécessaires pour réduire le déficit de la balance des paiements. Du coté des exportations, il faut :

- Encourager les exportations par la diversification des produits exportés. - Encourager les exportateurs par la diminution des taxes a l'exportation. - Améliorer la qualité de nos produits grace a l'utilisation de la

technologie pour rendre nos produits compétitifs.

- Encourager le tourisme pour gagner des devises.

- Subventionner les entreprises du secteur d'exportation.

- La promotion des exportations des produits non traditionnels comme les peaux des animaux et les fleurs.

Du coté des importations, la réduction de volume des importations peut se faire par:

- La modernisation de l'agriculture pour quitter l'agriculture de subsistance vers l'agriculture de commercialisation.

- La spécialisation régionale des produits selon les caractéristiques des cultures et le climat du milieu.

- Le gouvernement rwandais devrait voir comment maltriser l'inflation qui sévit dans le pays. Il faudrait équilibrer le développement du secteur tertiaire, qui avance a grand pas, avec le secteur de production réelle.

Quant a la BNR nous la recommandons ce qui suit: Les conséquences de l'instabilité du taux de change du Frw cause la diminution des échanges internationaux. La BNR doit essayer de stabiliser les changes notamment par:

- L'augmentation des réserves de devises pour intervenir sur le marché

des changes pour soutenir le cours du Frw.

- La hausse du taux d'escompte pour décourager l'opération de réescompte faite par les banques commerciales.

- La création de fonds de stabilisation des changes, telle que l'a proposé WAUTHY et DUCHESNE (1964 :143), qui consiste a se porter acheteur de devises étrangères lorsque leur cours tend a descendre sous un certain niveau.

Toutefois, nous nous gardons d'être trop généralisant sur la relation entre le taux de change et la balance des paiements. Notre analyse s'est limitée sur un nombre peu élevé d'observations (15 ans) parce que nous avons été bloqués par le souci de mesurer l'influence de la balance des paiements sur le taux de change flexible. Si nous avions retenu beaucoup d'années, une grande partie de notre étude serait dans le régime des changes fixes. C'est pourquoi nous recommandons aux futurs chercheurs de porter leurs analyses sur un nombre élevé d'observations pour compléter notre analyse. Cela va permettre de construire une théorie solide expliquant les liaisons entre le marché des biens et services et le marché des changes, spécifiquement pour les pays en voie de développement comme le Rwanda.

En outre, les autres recherches pourront découvrir d'autres causes qui sont a l'origine de la dépréciation du taux de change du Frw. Ces recherches pourront étudier la question des changes fixes et les changes flottants et de dire si le retour aux parités fixes peut contribuer a la fixité de la valeur externe des monnaies nationales et de résoudre les problèmes de la balance des paiements.

BIBLIOGRAPHIE

1. OUVRAGES

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2. BNR, Indicateurs du développement rwandais, Kigali, 2000

3. BNR, Indicateurs du développement rwandais, Kigali, 2003

4. BNR, Rapport d'activité, Kigali, septembre, 1999

5. BNR, Rapports annuels, Kigali, 1990-2004

6. BNR, Rapport annuel, Kigali, 2002

7. MINECOFIN, Bulletin trimestriel, Kigali, Mai 2005

8. MINECOFIN, Le Rwanda en chiffres, Kigali, 2003

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3. CYBERPFOF, 1998, la balance des paiements, page consultée le 25 Avril 2005, http://www.google.

Evolution des principaux agregats de la balance des paiements de 1990 a 2004 (Les chiffres sont en millions de USD)

90

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

25

-132,5

-172,3

-200,1

-335

-146,8

-156,9

-185

-169,4

-187,9

-157,8

-131,5

-136.8

-154.7

05,4

-83,4

-97,5

-113,5

-110

-118,3

-142,4

-162

-149,1

-153,6

-174,8

-157,9

-159.7

-155.1

30,4

-215,9

-269,8

-313,6

-445

-265,2

-299,3

-347

-318,5

-341,5

-332,7

-289,4

-296.5

-309.8

4

182,7

191

186,5

399

316,4

289,6

287,6

168,1

198,7

217,7

192,6

195.3

226.4

6,4

-33,33

-78,8

-127,1

-46,2

51,29

-9,7

-59,1

-150,4

-142,8

-114,9

-96,8

-101.2

-83.4

,6

104,9

44,5

94,5

-0,1

-4,36

53,5

84,5

141

137,3

89,6

146,7

115.7

76.4

 

-10,5

-6,5

-19

-18,2

13,27

-40,7

-13,7

-7,9

-8,6

18,2

-36,7

-1.7

-28.7

5.7

61,1

-40,8

-51,6

-64,6

60,2

3,1

11,7

-17,3

-14,1

1,9

13,2

12.8

-35.7

,4

-61,1

40,8

51,6

65,5

-60,2

-3,1

-11,7

17,3

14,1

-1,9

-13,2

-12.8

35.7

 

-67

27,3

42,6

-3,1

-59,6

-17,5

-29,2

3,9

10,1

-9,8

-25,2

-29.6

27.2

 

5,8

13,5

9

67.6

-10,8

14,3

17,5

-14,2

-40,5

-8

-20,6

5.6

-16.2

nel

 
 
 
 

10,2

____

___

27,5

44,5

16

32,6

11.2

24.7

stitué a partir des données des Indicateurs du développement du Rwanda sur toute la période d'étude.

ANNEXE II : Evolution des principaux agregats de la balance des paiements en indice base de 1990

Designation

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

Balance commerciale

100

106

137,8

160,08

268,2

117,44

125,5

147,6

135,52

150,32

126,24

105,2

109,44

123,7

128

Services nets

100

79,12

92,50

107,69

104

112,22

135,1

153,9

141,46

145,73

165,84

149,8

151,51

147,1

157,8

Balance des

biens et services

100

93,70

117,1

136,11

193,1

115,08

129,9

150,5

138,24

148,22

144,4

125,6

128,68

134,4

141,6

Transferts courants nets

100

126,8

132,6

129,51

276,8

219,75

201,1

199,7

116,74

137,99

151,1

133,7

135,62

157,2

217,9

Balance courante

100

38,57

91,2

147,11

53,47

-59,36

11,22

68,4

174,07

165,28

132,9

112,0

117,13

96,5

14,46

Compte capital et opérations financières

100

596,0

252,8

536,93

-0,56

-24,77

303,9

480,1

801,14

780,11

509,1

833,5

657,38

434,1

824,4

Erreurs et

omissions

100

-338,7

-209,7

-612,9

-

587,1

428,06

-131,2

-442

-254,8

-277,4

587,1

-118,3

-54,83

-925,8

-

796,7

Solde global

100

-93

62,1

78,53

98,33

-91,62

-4.718

-17,8

26,33

21,46

-2,89

-20,09

-19,48

54,33

164,2

Financement disponible

100

-93,43

62,3

78,89

100,2

-92,04

-4,74

-17,8

26,45

21,56

-2,90

-20,18

-19,57

54,58

-

164,9

Variation des

avoirs externe de la BNR

100

-119,6

48,7

76,07

-5,53

-106,4

-31,25

-52,1

6,96

18,03

-17,5

-45

-52,85

48,57

-

190,7

Variations des

arriérés

100

59,79

139,2

92,78

696,9

-111,3

147,4

180,4

-146,3

-417,5

-82,47

-212,3

57,73

-167

-

36,08

Source: Nos calculs a partir du tableau de l'annexe I

ANNEXE III : Les données de test empirique de la corrélation entre le taux de change et la balance des paiements.

(Les données de la balance des paiements en millions de dollars américains et le taux de change nominal).

Années

Taux de

change

du Frw (Tct)

Balance des biens et services

(Bst)

Balance des transactions courantes

(Bct)

Balance des paiements (Bpt)

1989

77,62

-245,117

-103,839

-39,5001

1990

82,6

-230,4

-86,4

-65,7

1991

125,1

-215,9

-33,33

61,1

1992

133

-269,8

-78,8

-40,8

1993

144,3

-313,6

-127,1

-51,6

1994

220

-445

-46,2

-64,6

1995

297,7

-265,2

51,29

60,2

1996

304,2

-299,3

-9,7

3,1

1997

304,7

-347

-59,1

11,7

1998

330,72

-318,5

-150,4

-17,3

1999

349,5

-341,5

-142,8

-14,1

2000

430,5

-332,7

-114,9

1,9

2001

457,9

-289,4

-96,8

13,2

2002

511,9

-296,5

-101,2

12,8

2003

541,7

-309,8

-83,4

-35,7

2004

578,8

-326,4

-12,5

-107,9

Source : Tableau constitué a partir des données des divers rapports de la BNR sur l'économie du Rwanda notamment : Rapport sur l'évolution économique et monétaire du Rwanda; Indicateurs du développement du Rwanda, sur toute la période de 1990 a 2004.






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