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La liberté de se vêtir à sa guise au lieu et au temps du travail

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par Marine Gin
ESC Lille - Université du Littoral Côte d'Opale - Master Droit des Affaires 0000
  

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III - DU REFUS DE RAPPROCHER LA LIBERTE VESTIMENTAIRE DU SALARIE
D'AUTRES LIBERTES CONSACREES PAR DES TEXTES JURIDIQUES OU PAR LA
JURISPRUDENCE ;

Nous sommes face à une liberté complexe qui ressemble parfois à d'autres libertés, telle la liberté d'expression par exemple, ou, du moins, qui emprunte certains traits d'autres libertés d'ores et déjà consacrées par des textes juridiques ou par la jurisprudence.

Toutefois, alors même que certains salariés ont essayé d'effectuer de tels rapprochements
pour faire valoir leur droit de s'habiller comme bon leur semble, vu que la liberté de se vêtir à

sa guise n'a jamais été jusque là acceptée comme un moyen recevable par la justice, ceux-ciont été déboutés de leur demande.

1. Liberté de se vêtir et liberté d'expression individuelle du salarié ;

La liberté d'habillement du salarié a tout d'abord en vain été rapprochée de la liberté d'expression individuelle du salarié.

L'expression dans l'entreprise ne se limite pas au droit d'expression direct et collectif des salariés prévu à l'article L.2281-1 du Code du travail.

Chaque salarié bénéficie en outre d'une liberté individuelle d'expression qui relève des libertés fondamentales garantie par la Convention Européenne des droits de l'homme et par la Déclaration des droits de l'homme de 1789. Elle s'est également vue reconnaître une valeur constitutionnelle.

La jurisprudence a reconnu pour chaque salarié une liberté d'expression en-dehors de l'entreprise au travers du célèbre arrêt Clavaud34, puis au sein de l'entreprise sur le fondement de l'article L.1121-1 du Code du travail.

La chambre sociale a ainsi considéré qu'un salarié licencié ne pouvait être licencié pour avoir produit des écrits injurieux à l'occasion d'une instance. Un tel licenciement est nul, car contraire à l'article L.1121-1 du Code du travail.

La jurisprudence s'est depuis lors maintenue : la liberté d'expression du salarié est une liberté de principe avec le tempérament de l'abus.

Il ne s'agit donc pas de dire simplement que le licenciement effectué en violation de la liberté d'expression du salarié est sans cause réelle et sérieuse, ce qui permettrait l'octroi de dommages-intérêts pour le salarié lésé, il s'agit de dire que le licenciement est nul. Autrement dit, il faut annuler le licenciement et donc réintégrer le salarié.

Voilà la sanction infligée à l'employeur qui a violé une liberté fondamentale, voilà la sanction qui n'est donc jamais infligé à l'employeur qui a de manière injustifiée et exagérée négliger la liberté de se vêtir à sa guise du salarié dans le cadre de l'entreprise, puisqu'il ne s'agit pas là d'une liberté fondamentale.

34 Cass.Soc., 28 avril 1988, n°87-41.804, Sté Dunlop France c/ Clavaud : Bull.civ.V,n°257.

Pourtant, on peut légitimement affirmer que la liberté de se vêtir à sa guise dispose de nombreux traits de ressemblance avec la liberté d'expression du salarié.

Le salarié en question dans l'arrêt de la Cour de cassation du 12 novembre 200835 et qui s'était vu licencier pour avoir refusé d'enlever son bermuda comme le préconisait sa hiérarchie avait d'ailleurs fondé sa demande sur la violation d'une liberté fondamentale puis sur la violation de sa liberté d'expression. La Cour de cassation, suite à une première action engagée devant le juge des référés, avait été claire le 28 mai 200336, quant au traitement de la question de savoir si la liberté de se vêtir pouvait être considérée comme une liberté fondamentale puisqu'ils ont nettement affirmé que « la liberté de se vêtir à sa guise au lieu et au temps du travail n'entre pas dans la catégorie des libertés fondamentales ».

Le 12 novembre 2008, le salarié avait donc tenté une nouvelle approche en souhaitant rapprocher sa liberté vestimentaire de sa liberté d'expression en disposant que celle-ci « ne peut justifier aucune sanction sauf si [son exercice] dégénère en abus ».

Cependant, la chambre sociale ne se prononce pas sur la question de savoir si la liberté en question peut être légitimement rapprochée de la liberté d'expression du salarié,

Or, nous l'avons précédemment vu, le vêtement est de nos jours considéré comme l'expression d'une personnalité, d'une individualité...

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