WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La théorie des cycles dans la controverse entre Keynes et Hayek

( Télécharger le fichier original )
par Ousmane Thiané DIOP
Paul Cezanne Aix en Provence - Master II Philosophie Economique 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B) Science naturelle ou science sociale

Pour Hayek, il existe une différence de fond entre sciences naturelles et sciences sociales à telle enseigne qu'il est impossible qu'une même et unique approche puisse être féconde de part et d'autre. A son sens, les sciences naturelles s'occupent de rapports entre choses tout à fait stables (phénomènes simples) tandis que les sciences sociales sont plutôt portées sur des relations circonstancielles (phénomènes complexes)39(*).

Il qualifie de scientisme cette démarche impérialiste des physiciens, naturalistes, biologistes... à vouloir étendre aveuglément leurs méthodes aux sciences sociales tandis que Keynes, pour des raisons similaires, s'insurge à propos de l'analyse de Jevons sur les prix : « The jevonian's conception would have been intellectually delightful and of great scientific convenience if it had been based on a true analysis. It's one of the several quasi-mathematical economic conceptions, borrowed by analogy from physical sciences, which seemed likely to be so fruitful when they first devised fifty or sixty years ago, but which have had to be discarded on further reflection, in whole or part.» P.78 PTM

Pour Keynes, l'économie ne dépasse pas les frontières d'une science sociale. Cela se perçoit dans ses références au concept de conventions, de coutumes, d'état de confiance, des critiques qu'il profère à l'endroit des ressortissants des sciences naturelles qui voudraient appliquer les mêmes méthodes en économie40(*).

Toutefois, pour le premier, l'exactitude est une question de logique alors que pour le second, c'est plus une question de faits dûment attestés par des chiffres. Hayek pense que les économistes préfèrent une théorie douteuse de qualité inférieure mais se confirmant par les statistiques à une théorie imperméable aux chiffres mais très adéquate.

Pour Murray Rothbard, les sciences économiques ne doivent pas être considérées comme scientifique de par cet effort stérile de mathématisation mais surtout grâce à l'applicabilité de la logique déductive41(*). Il considère que la théorie jouit d'une autonomie vis-à-vis des faits tandis que les statistiques ne constituent pas une preuve mais juste une illustration sans laquelle une théorie reste soutenable.

C) Les limites entre normatif-positif

Keynes et Hayek semblent s'opposer sur l'identité des lois de l'économique. Pour Keynes, le fonctionnement de l'économie est appréhensible par le bon sens et les lois qui la gouvernent n'ont rien de mystiques d'autant plus que le témoignage des chiffres reste infaillible. Hayek en parle dans Reflexion on the pure theory of capital en ces termes : « Most of the conclusions seem to harmonise with what seems to the man in the street to be the dictates of common sense.»

A l'opposé, pour Hayek, où tout au moins dans sa manière de les décrire, les lois économiques ne se rendent pas facilement. Tinbergen lui fit la remarque en 1942 en ces termes : comment défendre une théorie du cycle qui soit aussi éloignée de l'observation des faits ?

Si les lois énoncées par Hayek sont vérifiées, elles confirment l'assertion de Bachelard selon laquelle « toute objectivité dûment vérifiée dément le premier contact ». Leur découverte serait le fruit d'un dur labeur intellectuel dont les instruments sont la logique et une bonne capacité d'analyse de l'actualité et de l'histoire économique.

Par contre, Keynes ne considère pas que la compréhension de l'économie nécessite un « high minded reflexion » pour appréhender l'essence de ces lois contrairement à Hayek qui semble, quant à lui, surtout en ce qui concerne sa théories des cycles42(*) , ne pas se limiter aux premières impressions que livrent les donnes immédiates de l'observation.

Hayek, de par l'originalité de ses analyses, est de ceux qui pensent que l'économie s'apparente à un iceberg dont la partie immergée constitue les lois et donc ne s'expriment pas dans ce qui est apparent ; afin de percer ses mystères, il faut une immersion....

Par ailleurs, en le suivant, on dispose de beaucoup de mal pour identifier les limites de l'analyse positive et celles de l'analyse normative. Hayek reconnaîtra ces difficultés sans nier l'existence de différences fondamentales entre les deux. Même si l'analyse doit rester la plus objective possible afin de mettre à la disposition des hommes les lois de la vie en société, il n'en demeure pas moins que les convictions constituent souvent une toile de fond des auteurs en sciences sociales. Hayek en parlera en ces termes : « Il me semble que c'est un devoir évident du chercheur en science sociale de poser certaines questions qui, du simple fait qu'elles sont soulevées, semble impliquer une prise de position politique. » Pour Dostaler, Hayek dans son livre The Fatal conceit, a donné les raisons ethico-politiques sur lesquelles reposaient sa théorie des cycles et son opposition au keynésianisme. Il dira la réponse aux questions posées à la science économique ne peuvent pas être la seule affaire de la raison. Les jugements de valeur y ont leur place car ces questions pratiques relèvent de la conception de la vie de chacun.

Raymond Barre, dans sa préface de l'ouvrage d'Histoire de l'Analyse Economique de Schumpeter aborde le même problème dans les termes suivants : « l'étude des phénomènes économiques n'est elle pas conditionnée par les intérêts que l'économiste peut trouver dans les problèmes qu'il étudie ou par les attitudes qu'il prend à l'égard de ces problèmes ? Il est le produit d'un certain environnement social déterminé ; il a une certaine position au sein de cet environnement. N'est il pas ainsi conduit à voir certaines choses plutôt que d'autres et à les voir dans un éclairage déterminé ?

Pour Mme Robinson, « il n'est pas difficile de fabriquer des théories à partir d'un ensemble d'hypothèses. La difficulté est de trouver les hypothèses qui aient un rapport avec la réalité ; théorie et réalité devant avoir le même contenu essentiel. Ils doivent être établis sans déviation idéologique afin de répondre aux exigences de cohérence et de pertinence ; leur objet étant d'aider au traitement de problèmes réels, ils doivent tenir compte de la manière dont l'économie fonctionne en faisant des analyses concrètes sur des situations concrètes. En effet, l'objet de la théorie est de servir de fil d'Ariane pour explorer le dédale que constitue la pratique lorsqu'elle devient complexe.

D) Les statistiques

Pour Hayek, la méthode statistique ne permet pas une correcte appréhension de la catallaxie. Elle recourt aux agrégats et ceux-ci ne permettent en aucun cas de savoir en quoi la structure productive sera modifiée par le biais d'une evolution des prix relatifs. Ainsi, les statistiques ne servent qu'a donner des indications supplémentaires mais ne peuvent en aucun cas permettre la confirmation ou la contestation d'une théorie. Sa méthode est purement déductive en ce qu'elle part d'hypothèses et par le recours à la logique procéder à des analyses souvent hors du commun, au même titre que ces conclusions et propositions. Une analyste dira : Sa position méthodologique se résume en ce que c'est dangereux de dériver des propositions théoriques des résultats de recherche statistiques ou même de chercher le fondement théorique dans l'expérience. Pour Hayek, on ne saurait déduire une explication à partir d'un raisonnement statistique43(*). »

Hayek lui-même dira: « Statistics can never prove or disprove a theoretical explanation; they can only present problems or offer fields for theoretical research. (MT-TC, p. 232)

Even as a means of verification, the statistical examination of the cycles has only a very limited value for Trade Cycle theory. » MT-TC, p.32

« ni les agrégats, ni les moyennes n'interagissent, et il ne sera jamais possible d'établir des relations systématiques entre eux » PP p62.

A son sens c'est uniquement avec les phénomènes individuels que l'on y parvient. Il nie aux agrégats toute capacité à constituer un lien sensé dans une analyse qui se veut scientifique. Ainsi les principales raisons pour lesquelles Hayek prend ses distances vis-à-vis de la théorie quantitative sont de nature épistémologique. « Nous devons notre compréhension des phénomènes économiques quelles qu'en soient les limites à cette méthode individualiste. »

Par contre, les statistiques sont une composante essentielle sans laquelle l'oeuvre de Keynes ne serait qu'un fatras de spéculations. Et s'il existe un gain qu'il a pu tirer de sa formation de mathématicien pour graver son originalité en économie, c'est certainement dans l'usage des statistiques sans pour autant tomber dans la séduction de l'arsenal de l'économétrie verificationniste. Keynes rejette cette approche44(*) souvent défendue par les ressortissants des sciences expérimentales (Frisch, Tinbergen...). Celle-ci cherche à tester la validité des théories économiques le plus objectivement possible sans en privilégier une à priori. Ce qui importe, c'est leur aptitude à expliquer la réalité économique et surtout permettre de faire des prédictions en matière de politique économique.

E) Analogie du débat liberaux-interventionnistes à celui entre partisans de l'hypnose et ceux de la psychanalyse

A bien des égards, le débat entre interventionnistes et libéraux est analogue à celui entre partisans de la psychanalyse et ceux de l'hypnose.

L'hypnose est un procédé thérapeutique par lequel un agent extérieur intervient dans le psychisme d'un individu, souvent sans avoir pris le temps nécessaire pour en maîtriser les contours, afin de supprimer les symptômes morbides manifestés par cet individu. Cependant, les causes de ces symptômes restent ignorés et entièrement dans la vie souterraine du psychisme du patient ; l'action de l'hypnose consiste d'ailleurs à cacher les causes des symptômes et non à les faire disparaître... Elle est purement cosmétique et pour une raison ou une autre, le problème ressurgit avec une violence et une virulence plus accrues pouvant mener à une névrose ou une crise aigue. C'est à ses échecs que nous devons la naissance de la psychanalyse dont l'instrument de base est la libre association, spontanée par essence.

Pour ce qui concerne la psychanalyse,le principal acteur est le patient lui-même incité dans sa démarche de sortie ou de prévention de crise par un individu beaucoup plus expérimenté qui n'est ni un berger et encore moins un guide ; et qui ne cesse d'apprendre. Il profère des conseils45(*) en cas de réel besoin et oeuvre pour mettre en place un cadre adéquat pour la fécondité de l'analyse de soi par soi-même. Son action s'installe dans le temps et ses résultats tardent à se manifester. Elle s'attaque non pas aux symptômes mais à leurs causes avant de les isoler. Ses effets sont assimilables à ceux d'une prophylaxie chirurgicale qui a le mérite de nettoyer le psychisme puis de le rendre beaucoup plus résistant face aux intempéries futures. Par ailleurs chaque progrès dans ce travail de ver de terre contrairement à celui de vol d'oiseau quand il s'agit de l'hypnose, libère une énergie que bloquait un psychisme névrosé à cause d'une évolution inadaptée à la réalité.

Est-ce qu'un cycle ne serait qu'une forme de névrose avec ses symptômes46(*) et ses processus inconscients ou souterrains (qui ne s'offrent pas dans les apparences) et que Keynes s'est focalisé sur les symptômes c'est-à-dire la partie visible tandis que Hayek s'est emparé de son équipement de plongé pour aller explorer jusqu'aux racines premières ? A cette question, il serait difficile d'apporter une réponse tranchée. Toutefois, à première vue c'est cette impression qui se dégage. Les lois économiques énoncées par Keynes se retrouvent très souvent dans le discours des profanes tenant une activité même informelle.

Par contre, les lois dont Hayek crédite l'économie sont tellement insolites que lui-même le reconnaît tout en soulignant que ce n'est de prime abord.  

Pour Hayek, le cycle est de nature double, à la fois monétaire et réelle. La conversion passe non pas par le biais du niveau général des prix mais par le système des prix relatifs et le cycle est maintenu grâce à une dissolution du mécanisme des prix qui dans ce cas devient analogue à la conscience. Dans la plupart des problèmes psychiques, la caractéristique principale est le recul de la conscience face aux avancées de l'inconscient qui en économie serait analogue, pour Hayek, aux autorités gouvernementales. D'ailleurs, la psychanalyse qui est un processus thérapeutique a pour objet de donner plus de force à la conscience au détriment de l'inconscient. L'équilibre (de l'économie comme du psychisme) se rétablit grâce à l'émergence du complexe système de coordination (mécanisme des prix pour l'un et conscience pour l'autre) afin de donner une réponse spécifique à chaque stimuli.

Dans cette optique, Hayek semble être le médecin qui appelé au chevet d'un malade prend tout le temps qu'il faut pour le diagnostiquer, en arrive même à établir l'historique du mal ; cependant, comme thérapie lui donne des conseils d'hygiène de vie et surtout en prenant soin de lui souligner que son organisme a tout de prévu pour lui redonner la santé et que toute forme d'intervention à travers des perfusions, des sérums ne fera que retarder le processus de guérison s'il ne finira pas par l'entraver. Sa fatalité devant la crise rappelle le XVIIIeme siècle, époque pendant laquelle les déséquilibrés étaient mis en quarantaine dans l'attente de la Providence. A l'autre bout, Keynes, en accordant une prééminence à l'inflation comme solution aux problèmes d'emploi et de richesse, rappelle Diafoirus, ce personnage de Molière qui pensait pouvoir guérir les maux à coup de citations d'Aristote.

Il y'a cependant une réserve à formuler au sujet de cette tentative. L'analogie entre les deux controverses ne porte probablement que sur leurs formes extérieures sans s'étendre à leurs natures même. Ce serait procédé à des généralisations abusives que de déduire une affinité de nature à partir d'une analogie des conditions mécaniques. Toutefois, même en tenant compte de cette réserve, nous jugeons la comparaison soutenable jusqu'à un certain niveau.

L'interventionnisme serait donc de nature hypnotique avec pour principale conséquence un regain d'inflation et une structure économique très inadaptée alors que le laisser faire, malgré tous les sacrifices que cela nécessite, serait de nature prophylactique en ce qu'il purge de l'économie grâce au processus concurrentiel, les structures parasites et la rend rigoureusement stable pour faire face aux exigences à la fois internes qu'externes.

* 39 Il est clair qu'un autodidacte en chimie, biologie, physique ou astronomie du XXeme siècle, après toute la quantité de savoir accumulée par les générations précédentes aurait beaucoup de mal a suscité un intérêt même controversé. En effet en ce qui concerne les sciences dites naturelles, les progrès a faire son tellement complexes que les chercheurs font appel a des instruments indisponibles chez l'homme tout en installant un échange fructueux assimilables a des coups de mains réciproques. Aussi l'outil mathématique dont ils font usage, du fait de son caractère universel et l'indépendance des phénomènes étudiés par rapport aux préférences de ceux qui l'étudient (pas de place pour l'idéologie ou la foi) font de ces sciences un terrain fertile que plusieurs peuvent se mettre a cultiver ensemble tout en relisant des économies d'échelle.

Par contre quand il s'agit des sciences sociales et plus particulièrement de l'économie, des divergences voient le jour sur les questions les plus élémentaires qu'une science ait a traiter. Même en décidant de travailler ensemble, les penseurs d'un même courant sont obligés de laisser de coté certains points sur lesquels ils ne peuvent s'entendre pour se retrouver autour de ce qui les unit et qui les opposent avec les autres camps.

C'est ainsi que l'école autrichienne malgré sa sensibilité pour le libéralisme est très heterogéne de par les oppositions et divergences que l'on décèle sur leurs analyses. Un auteur comme Schumpeter reconnaît des limites au marché alors que Mises et Hayek lui vouent un culte et des fois pour des domaines (celui de la monnaie) pour lesquels certains libéraux reconnaissent leur impuissance. La théorie de l'intérêt de Bohm Bawerk est dénigrée par Mises alors que Hayek en fait la pierre angulaire de sa théorie des cycles avec de légers remaniements. Ces divergences atteignent leur paroxysme lorsqu'il s'agit de religion ou de questions mystiques. Le symbole vivant est l'opposition violente qui a existé entre catholiques et protestants malgré qu'ils partagent le même Dieu, le même Prophète, le même livre Saint (donc la même source).

* 40 On peut quand même reconnaître à Keynes une certaine sélectivité dans ses activités intellectuelles ; en effet malgré son goût et sa formation pour les maths, il n'a pas succombé face à l'arsenal technique séduisant des néoclassiques. Peut être le doit il à son intelligence qui lui a permis d'aller au delà de l'apparent et de s'apercevoir de la supercherie ou a tout le moins des errements de cette tradition. Pour les mêmes raisons malgré que l'économétrie ait voulu être un de ses apôtres, il est resté sceptique face a ses aptitudes a informer avec fiabilité...

* 41 Pour Pierre Delfaud, en économie, il existe une approche inductive qui part des faits et une approche déductive issue d'un ensemble d'hypothèse donnée. Toutefois, il pense qu'il n'existe pas d'exclusivité accordée à l'une ou à l'autre ; une théorie économique serait donc la résultante d'un certain éclectisme, c'est-à-dire une combinaison des deux approches.

* 42 Quand à la singularité ou l'aspect insolite de la théorie des cycles de Hayek, il s'agit d'un caractère comme un autre. Il ne lui appartient pas de prescrire aux choses les mécanismes par lesquelles elles doivent se manifester. Sa mission, demeure à les mettre à nu et d'en indiquer le fondement, c'est-à-dire ce par quoi le reste se détermine

* 43 Une analyse en termes de relations entre divers agrégats ou moyennes tels que la demande ou l'offre globales, le niveau moyen des prix, etc est une approche qui occulte totalement la nature du mécanisme qui détermine la demande pour les différents types d'activité.

* 44 Dans cette approche, la théorie se retrouve sublimée en modèle dont on estime les paramètres des variables actives par le biais d'une inférence statistiques avant de les tester.

Pour des raisons epistemologiques, Keynes soutient que la méthode des moindres carrés ne fonctionne que si toutes les variables exogènes significatives sont prises en compte et cela n'est possible que lorsque l'information est parfaite ; ce qui n'est pas le cas dans la réalité. Par ailleurs, il existe certaines variables influentes non quantifiables (institutions, état d'esprit des individus...) et le découpage homogène du temps n'est qu'arbitraire car il n'existe pas de lois naturelles stables au sein de l'économie.

* 45 Un conseil est une proposition et en cela diffère de l'injonction qui est une contrainte

* 46 Un symptôme se forme à titre de substitution à la place de quelque chose qui n'a pas réussi à se manifester au dehors. Seulement, il disparaît lorsque leurs conditions inconscientes ont été rendues conscientes et l'énergie qui leur était associée, disloquée.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius