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La maltraitance des enfants et ses conséquences dans la mort du petit cheval d'Hervé Bazin

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par Erick MASHAKO Manishimwe
Université de Lubumbashi (UNILU) - Gradué en Lettres et Civilisation françaises 2008
  

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CONCLUSION GENERALE

La maltraitance des enfants est un problème dont l'actualité n'est plus à démontrer. Le phénomène grandissant d' « enfants de la rue », des filles-mères, ainsi que celui d'enfants battus dans les villes africaines le prouve à suffisance, sans parler du taux élevés des suicidés, des drogués et des violés chez les jeunes occidentaux et orientaux. De par le monde entier l'on note une nette croissance du nombre d'enfants négligés ou abandonnés par leurs géniteurs.

« Si l'on regarde attentivement autour de soi, on s'aperçoit qu'il y a peu de couples heureux. La statistique des divorces ne suffit pas à exprimer le nombre des mariages infortunés. Plus nombreux sont ceux qui, en maintenant leur légalité et même leur apparence d'entente, cachent une morne résignation, une soumission aux dogmes, aux conventions sociales, un accord, plus ou moins tacite, de liberté réciproque. »13(*)

Dans La Mort du petit cheval, Hervé Bazin nous présente trois couples : le couple Jacques et Paule Rezeau, le couple Ladourd et le couple Jean et Monique Rezeau. Le premier, qui occupe aussi la place centrale dans l'intrigue du roman, est un échec. Et ses ravages incalculables sur l'entourage se font sentir à court, moyen et long termes. Quant aux deux autres, ce sont des couples réussis.

Nombreux sont ces couples dont l'échec, aujourd'hui encore, rebondit sur toute la vie familiale, spécialement sur la vie de leurs enfants. Ceux-ci sont alors objet des maltraitances de la part de leurs parents.

La problématique qui a présidée à nos pérégrinations littéraires a été celle de savoir comment se libérer des maltraitances subies en famille. Est-il possible de connaître l'amour, le bonheur et la réussite sociale quand toute sa vie n'a été que haine, malheur et injustices ? Comment s'y prendre ?

Pour mieux cerner notre sujet, la lecture interne nous a paru être la méthode la plus indiquée. Aussi ne nous sommes-nous pas écartés du roman. Toutefois, nous nous sommes efforcés de traiter notre sujet d'une manière si générale que n'importe quel enfant maltraité, n'importe quelle famille, s'y retrouve.

Ce travail, La Maltraitance des enfants et ses conséquences dans La Mort du petit cheval d'Hervé Bazin, a été rendu en trois chapitres.

Le premier nous a présenté des généralités sur l'auteur et sur son oeuvre. Afin de mieux introduire notre lecteur à la compréhension de ce sujet, il nous a paru impérieux de lui présenter un résumé de La Mort du petit cheval.

Jean Rezeau échappe par sa résistance au plan machiavélique de sa mère. Objet d'une longue tyrannie de la part de cette dernière, Jean n'est pas préparé à l'amour. De longues années de haine ont miné et gangréné son avenir. Même éloigné, les attaques de la terrible « Folcoche » continuent à l'atteindre. Toutefois, la rupture de sa relation avec Micou sera la goutte qui fera déborder le vase et le poussera à l'action. Dès lors un front sera ouvert entre lui et sa mère, front qui le jettera, après quelques péripéties, dans les bras d'une autre Paule, qui cependant, est diamétralement l'opposée de sa mère. C'est chez celle-ci que Jean réalise l'apprentissage de l'amour et se prépare à la rencontre de sa vie : Monique Arbin, auprès de qui il retrouve enfin la félicité tant cherchée.

Le deuxième chapitre, nous a révélé en quoi consistait cette maltraitance des enfants. Après un examen minutieux des lieux, des auteurs et des causes de cette maltraitance, nous avons distingué les différents types de maltraitances. Ainsi les avons-nous regroupées en deux : la maltraitance psychologico-verbale et la maltraitance morale.

Fred et Jean Rezeau grandissent dans une famille avec la conscience d'être de trop. Méprisés, proscrits, c'est dans la peine et le stress qu'ils étudient. Au bout du compte, Jean s'en sort, réussit dans sa vie aussi bien conjugale que professionnelle. Fred, par contre, a la vie broyée. Il échoue dans sa vie professionnelle. Parasite attitré, il est un laissé pour compte de la société.

Le troisième chapitre, enfin, nous a parlé des conséquences de ces maltraitances. Il s'agit de l'éclatement de la cellule familiale, la fugue, l'inaptitude à intégrer un groupe ou une société, l'échec professionnel, la faiblesse du rendement scolaire, la paranoïa, la tiédeur spirituelle, l'inversion des valeurs, la haine de la famille, etc.

Les mêmes causes ne produisent pas toujours les mêmes effets chez l'homme. Tout dépend d'un individu à un autre. Elevés dans les mêmes conditions, Jean et Fred ne connaissent pas le même avenir. Déjà aux études, pendant que Jean réussit, Fred échoue. Il en va de même pour tout le reste.

En cela, la maltraitance pourrait aussi être formative. Nul n'a donc le droit de baisser les bras devant la maltraitance et de croire en la fatalité. Le plus important pour un homme n'est pas ce que l'on fait de lui, mais ce qu'il fait de ce qu'on a voulu faire de lui.

L'échec scolaire des enfants est un sérieux problème qui préoccupe les éducateurs, il tire ses racines dans l'univers familial. Il n'a pas toujours pour cause la maltraitance dont les enfants sont victimes dans leurs familles respectives. Quelques fois, il est dû à la négligence des enfants eux-mêmes ou à l'incompétence de leurs enseignants. Maltraités dans leurs familles, certains enfants trouvent dans les études l'unique voie de sortie et s'y appliquent avec tout le sérieux possible. Tandis que trop gâtés en famille, d'autres enfants ne trouvent pas la nécessité de se consacrer sérieusement aux études.

Comme pistes de solution à la maltraitance subie en famille, Hervé Bazin propose la révolte, l'amour et le mariage. Mais il s'agit d'une révolte raisonnée. « La révolte en soi n'est rien, ne mène à rien, elle permet seulement de reconsidérer les valeurs à l'abri du respect, fléau de la pensée ; elle doit toutefois se mettre aussi à l'abri de sa première fureur, de la frénésie de l'inversion ; en définitive ce ne sont pas les révoltes chaudes, mais les révoltes refroidies qui sont les plus lucides, les plus efficaces. »14(*) Par ailleurs, « l'amour, dit-il,  voilà ce qui rend un être unique, ce qui le sauve de la médiocrité.» 15(*)

Hervé Bazin a le mérite ici de peindre certains tourments vécus au sein de ce qu'il convient d'appeler les « grandes familles ». Tourments dont l'acuité est accrue par le respect humain généralement accordé aux ressortissants de ces familles. « On a beau avoir quelques lumières sur l'état d'esprit qui règne dans une famille, rien de tel que des exemples concrets pour vous mettre dans le coup »16(*). Liés par des rapports conventionnels à la société, certains membres de ces familles étouffent dans leur peau pour soigner les apparences. Ce contre quoi se révolte Jean, cherchant à être lui, à être vrai. Et voulant en tout abaisser sa famille ou l'épater, c'est-à-dire lui prouver qu'il est capable de se passer d'elle.

* 13R. Denis et S. Torkomian, Caractériologie appliquée, [Paris], SABRI, [1960], p. 155

* 14 Op. cit., p. 289.

* 15 Id., p. 175.

* 16 Id., p. 228.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams