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Problématique de la lutte anti-rabique a Conakry

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par Cheick Dangba BORAH
Université de Conakry - These de Doctorat de medecine 2008
  

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TABLE DES MATIERES

ABREVIATIONS 2

INTRODUCTION 3

CHAPITRE I : GENERALITES 7

1- Définition 8

2-Historique 8

3-Epidémiologie 9

4- Physiopathologie de la rage humaine 11

II-CLINIQUE 12

1-TYPE DE DESCRIPTION : la rage humaine 12

2- Diagnostic de la rage humaine 13

3-Les formes cliniques 17

III- TRAITEMENT DE LA RAGE 19

CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES 24

CHAPITRE III : RESULTATS 30

CHAPITRE IV : COMMENTAIRES ET DISCUSSION 43

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 50

REFERENCES 53

ANNEXE 57

ABREVIATIONS

ABL : Australian Bat Lyssavirus

ARN : Acide Ribonucléique

CAVET : Centrale d'Approvisionnement des Intrants d'Elevage CMC : Centre Médical Communal

DSV : Direction des services vétérinaires

EBL : European Bat Lyssavirus

LCR : Liquide Céphalo-rachidien

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PED : Pays en développement

PCR : Polymérase chaine réactive

PRSE : Programme de restructuration des services de l'élevage RREID: Rapid Rabies Enzym Immuno Diagnosis

INTRODUCTION

La rage est une anthropozoonose qui peut affecter tous les animaux à sang chaud, à la fois réservoir et vecteur du virus rabique. C'est une encéphalomyélite à issue fatale dont les agents sont groupés au sein du genre lyssavirus[5].

C'est une zoonose d'origine virale que l'on retrouve chez les animaux domestiques et sauvages [8].

Elle se transmet à l'homme ou à d'autres animaux par la salive, les morsures, les griffures, le léchage sur les excoriations et les muqueuses.

Une fois que les symptômes de la maladie sont apparus, l'issue est fatale chez l'animal comme chez l'homme.

En 1885, le vaccin de Pasteur a été utilisé pour un traitement après exposition avec un succès proche de 100%.

La rage sévit dans les pays en développement d'Asie (90% des cas de rage humaine dans le monde, d'Afrique et d'Amérique du sud (rage des chiens errants), en Europe (rage des renards), en Amérique du Nord (la rage des chauves souris vampires) [5].

La rage est classée au dixième rang des maladies infectieuses mortelles dans le monde [8].

Selon l'OMS, la rage tue environs 55000 personnes par an dans le monde .Cette mortalité est sous-estimée [24].

Dix millions de personnes reçoivent chaque année un traitement antirabique de post-exposition après contact avec un animal suspect [19].

La rage est encore à ce jour une maladie incurable. Elle a aujourd'hui pratiquement disparue chez l'homme dans la plupart des pays développés, mais représente toujours un problème de santé publique dans beaucoup de pays d'Asie et d'Afrique [33] .La vaccination contre la rage constitue le seul moyen de prévenir efficacement la maladie. Elle peut être administrée à titre préventif mais aussi à titre

curatif chez les personnes ayant été en contact avec un animal potentiellement enragé. [12]

La Guinée, pays d'Afrique de l'ouest avec quatre zones climatiques distinctes avec une population d'environ dix millions d'habitants n'échappe pas à cette problématique de la rage [3].

Le problème de la rage en Guinée a toujours fait l'objet de préoccupations des services de l'élevage et de la santé mais reste une menace permanente pour la population [3].

la Direction Nationale de L'Elevage a mis sur pied une politique de sensibilisation pour la vaccination des carnivores domestiques , la capture et l'abattage des chiens errants, la création du premier central d'approvisionnement des intrants d'élevage, par la suite la mise en place des officines privées répartitrice remplaçant la CAVET, par la création d'un centre de contrôle contre la rage aujourd'hui le centre des contrôle des zoonoses et des faunes sauvages et enfin l'implication des cabinets vétérinaires privés dès leur avènement dans la prévention [3].

Le problème de la rage ne peut demeurer l'apanage des seuls services vétérinaires .Il devrait obligatoirement intéresser la santé publique, tous les départements ministériels les institutions nationales et internationales pour la combattre afin de réduire son incidence sur la population et le cheptel.[3]

La fréquence élevée des cas d'exposition à la rage, la méconnaissance de la population sur le problème de la rage, le nombre croissant de chiens errants dans la ville de Conakry et surtout le manque d'études antérieures sur cette question en milieux hospitaliers sont les principaux arguments qui ont motivé le choix de ce thème libellé comme suit « problématique de la lutte antirabique à Conakry ».

Pour la réalisation de ce travail nous nous sommes fixés les objectifs suivants :

- Déterminer le profil épidémiologique des patients exposés au risques rabique ; - Identifier les facteurs d'exposition au risque rabique ;

- Evaluer la prophylaxie post-exposition.

Pour réaliser cette étude nous avons adopté le plan suivant : CHAPITRE I : GENERALITES

CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODE

CHAPITRE III : RESULTATS

CHAPITRE IV : DISCUSSION ET COMMENTAIRE CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS REFERENCES

ANNEXES

CHAPITRE I : GENERALITES

1- Définition

La rage est une encéphalomyélite animale touchant les mammifères, transmise accidentellement à l'homme par inoculation transcutanée en général par morsure [9].

2-Historique [11]

Le mot rage trouve son origine dans la langue Sanskrit, 3000 avant Jésus Christ : « Rabhas » signifie faire violence.

La maladie est décrite pour la première fois dans le code Eshuma à Babylone au 23ème siècle avant Jésus Christ. Elle sera ensuite décrite par Hippocrate, Démocrite et Aristote dans l'antiquité puis par Gilolamo FRACASTRO en 1530. A cette époque on a déjà fait le lien, grâce à Celsius, entre la rage humaine et la rage due aux morsures d'animaux comme le chien.

Au XIXème siècle, la rage canine (chien) et la rage loupine (loup) sévissent, créant une véritable phobie parmi les hommes : un humain mordu par un chien ou un loup se suicidait ou était tué par ses pairs.

En 1810, dans la petite ville de Meuse, un loup enragé mordit 40 personnes qui moururent toutes.

Duboue, qui avait compris qu'un micro-organisme chemine par voie nerveuse depuis le lieu de la morsure jusqu'au cerveau, avait reproduit la maladie chez le lapin en inoculant le virus dans le cerveau de celui-ci.

Louis Pasteur fut admiré de tous le 6 juillet 1885, quand il soigna Joseph Meister, jeune berger mordu par un chien enragé.

La dernière épidémie de la rage et le dernier cas de rage en France remonte à 1924 en côte d'Or.

La maladie est remarquée en 1920 au pôle Nord où elle touche les chiens de traîneau, sous une forme un peu différente du fait du climat ; cette forme selvatique passe au renard polaire puis, se dirigeant vers le sud au renard roux.

En 1935, la rage est en Pologne, en 1939 dans la région de l'Oder-Neisse, en 1951 en Allemagne de l'est, en 1955 en République fédérale Allemande et franchit le Rhin en 1959.La Hollande est touchée en 1962 ; en 1967 c'est le Danemark du nord, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse, l'Autriche du sud puis la France en 1968.

Le 28 mars 1968 à Montenach, petit village de Moselle près de la frontière Allemande, un renard enragé est tué. Cette même année d'autre seront abattus ou retrouvés morts en Moselle et dans les Ardennes. En 1969 la rage gagne la Meuse et la Meurthe et Moselle. De 200 cas de rage cette année là on passera à 300 en 1970, 542 en 1971, 746 en 1972, 1719 en 1975. La rage se propage lentement du nord-est vers le sud-ouest : Depuis 1968, elle aura avancé de 30 à 40 km par an, surtout en septembre/octobre, moment où les jeunes quittent leurs familles et devant conquérir un territoire, n'hésitent pas à se battre avec leurs congénères

3-Epidémiologie

- la rage sauvage

Les virus de la rage se perpétuent dans deux grands cycles naturels :

a- La rage des carnassiers sauvages [7].

Elle est présente sur tous les continents. Seuls quelques pays sont préservés de leur insularité et de mesures sanitaires draconiennes à leurs frontières : Grande Bretagne, Japon, Australie, Ile du pacifique. Les vecteurs du virus varient selon les régions.

- Europe c'est le renard roux

- Amérique du nord c'est le raton laveur et la moufette

- Afrique c'est le chacal

- Moyen orient c'est le loup

- Afrique du sud c'est la mangouste

b- la rage des rues [7]

Elle s'attaque le plus souvent aux animaux domestiques plus particulièrement au chien et est rependue partout où il y'a des cas de rage dans le monde.

Le contrôle de la rage reste une priorité de l'OMS. En effet, si la rage a régressé
en Europe du fait de la vaccination orale des renards il ne faut pas sous-estimer la
gravité de cette infection dans certaines parties du monde moins favorisées [10,11]

La situation épidémiologique dans le monde reste préoccupante. La rage est répandue dans le monde entier à l'exception de quelque territoires isolés, en générale les îles : l'Australie, la Nouvelle- Zélande, le Japon, l'Angleterre, l'Irlande et quelques autres pays continentaux : Norvège, Suède.

La rage canine reste encore très répandue en Afrique, en Asie et dans certaines régions d'Amérique latine.

On distingue :

- La rage enzootique et la rage des rues, qui touchent les chiens domestiques ou sauvages en ville ou à la campagne. Elles sévissent surtout dans les pays en développement (PED) d'Afrique, d'Asie et dans certaines régions d'Amérique latine. Elle est à l'origine de plus de 90% des cas de rage humaine dans le monde[14]. En Amérique du nord le réservoir du virus de la rage est constitué par les coyotes, les chauves-souris vampires et de nombreuses espèces insectivores qui sont responsables de nombreux cas de rage chez les bovins et de contamination humaine [13.17].

- La rage des animaux sauvages ou selvatique dont le réservoir est constitué par les renards. Elle sévit en Europe, au Canada, aux Etats-Unis, en Ex-URSS et dans le nord de France.

Dans bien des régions de la planète, on manque de données fiables sur la rage, d'où la difficulté de mesurer son impact réel sur la santé humaine et animale [5].

L'OMS a demandé de procéder à une réévaluation de la charge de la rage en 2004. Selon cette étude, le nombre annuel estimatif de décès provoqué par la rage est de 55000 dans le monde, pour la plupart dans les zones rurales de l'Afrique et de l'Asie. Chaque année 10 millions de personnes reçoivent un traitement après exposition à des animaux chez lesquels on soupçonne la rage. L'évaluation montre que cette charge pour la santé publique pèse en grande partie sur l'Asie avec une estimation de 31000 décès bien que cette estimation pour l'Afrique (24000) soit

beaucoup plus élevée que l'on pensait au départ. C'est également l'Asie qui supporte 96,5% du poids économique de la rage sur les PED en dépensant chaque année 560 millions de dollars américains principalement pour la prophylaxie post-exposition [24].

A la fin des années 90 et début des années 2000, la rage a été éliminée chez les animaux sauvages dans les pays d'Europe de l'ouest qui ont mené des campagnes de vaccination orale (en Suisse en1999 ; en France en 2000 ; en Belgique et Luxembourg en 2001 et en République Tchèque en 2004) [19].

Sur le plan épidémiologique quatre notions sont importantes :

- La rage humaine se contracte là où il y'a des cas de rage animal. La vaccination des animaux sauvages constitue une stratégie effective pour la protection des hommes.

- La contamination interhumaine est exceptionnelle, quoique signalée, à l'occasion de greffe de cornée chez l'adulte. Toute fois la transmission à partir d'un malade atteint de rage clinique, au personnel soignant dans les unités de soins intensifs est possible et impose la vaccination [13].

- La contamination aérienne n'a été décrite que chez les personnes qui s'étaient introduites au Texas dans les grottes, avec une pollution virale aérienne très importante, occasionnées par les colonies de chauve-souris infectées [13].

- Bien que toutes les classes d'âge soient touchées, la rage frappe surtout les enfants, 35% des sujets traités dans les centres antirabiques en France ont moins de 20 ans [5].

4- Physiopathologie de la rage humaine

Dans l'organisme, l'infection va gagner le cerveau en cheminant le long des nerfs, par voie axonale centripète : c'est la neuroproblastie. Ce trajet correspond à la période de l'incubation qui peut varier de 6 jours à 1 an ou plus. En effet le virus de la rage est fortement attiré par les tissus nerveux, et se réplique peu dans les muscles à proximité du site d'inoculation. S'il n'a pas été inactivé par la réponse immunitaire,

il progresse lentement vers le système nerveux central de cellule nerveuse en cellule nerveuse et échappe ainsi à toute reconnaissance immunitaire. Cette étape franchie, il est considéré comme invulnérable à la réponse immunitaire induite par la vaccination. Ultérieurement, le virus diffuse à partir du cerveau par voie nerveuse centrifuge à tout l'organisme : c'est la septinévrite qui fait que le virus se retrouve alors au niveau de la peau, des muqueuses et des glandes salivaires [9 ]. Ainsi, on peut subdiviser cette physiopathologie en 3 grandes étapes à savoir :

a- La pénétration du virus :

Le virus de la rage est le plus souvent inoculé à son hôte lors de la morsure par un animal contaminé. Il se multiplie d'abord dans les cellules musculaires et pénètre ensuite dans les cellules nerveuses par cytose au niveau des terminaisons nerveuses libres et les jonctions neuromusculaires [13].

b- L'invasion centripète du système nerveux :

Les virions sont transportés dans les axones par la dynéine vers le corps cellulaire ou le virus se multiplie. Les virions qui bourgeonnent du neurone infecté sont libérés dans l'espace inter synaptique et infecte le neurone post synaptique suivant. Le virus parvient au cerveau où il se réplique [13].

c- La diffusion centrifuge à partir du cerveau

Le virus se dissémine ensuite dans tous les tissus par voie centrifuge, infectant les glandes salivaires mais aussi l'oeil, les follicules pileux, le pancréas et les reins [13].

II-CLINIQUE

1-TYPE DE DESCRIPTION : la rage humaine

De façon générale, c'est par la morsure qu'un chien enragé transmet la maladie à l'homme. Très rarement, un simple léchage des muqueuses (yeux, bouche) peut entraîner la maladie. En revanche, les griffades ne sont pas dangereuses sauf si elles sont en même temps souillées par la salive de l'animal enragé [8].

La personne mordue ne va pas être malade immédiatement. Il faudra un certains temps qui dépendra du nombre, de la gravité et du siège de la morsure ; les morsures au cou et à la tête sont plus graves et entraîneront la maladie en moins de 20 jours [6]. Cependant, pour la plupart des morsures, des signes de la maladie apparaîtront entre le 35ème et le 90ème jour après la morsure [8]. Pour la symptomatologie de la rage il est important de reconnaître les signes suivants :

- douleur au niveau de la région mordue ;

- abattement et tristesse caractérisés par l'angoisse, les hallucinations, et les tremblements généraux. La moindre excitation (lumière, bruit, toucher) va entraîner des spasmes douloureux, surtout au niveau du larynx, avec modification de la voix [1]

- hydrophobie : signe classique de la rage. C'est en relation avec l'hyperesthésie pharyngo-laryngée, un spasme pharyngo-laryngée à la déglutition des liquides (eau). Il entraîne des étouffements par fausse route, s'étend largement jusqu'à la musculature respiratoire, et tel un réflexe pavlovien s'installe à la seule vue ou évocation de l'eau [8].

- aérophobie : c'est un spasme faciocervical extensif déclenché par insufflation d'air derrière l'oreille [8]

- encéphalite proprement dite est plus tardive [8].

A noter que 10% des cas de rage humaine sont purement paralytiques, sans hydrophobie, sous de paralysies ascendantes évoquant une poliomyélite ou un syndrome de Guillain Barré [13]. C'est un piège diagnostique auquel il faut penser.

La maladie n'est pas toujours facile à reconnaître, surtout si elle se déclare plus de trois mois après une morsure dont on a plus le souvenir.

Rappelons encore que jusqu'à nos jours tout malades qui présente les premiers signes de la rage est condamné à la mort.

2- Diagnostic de la rage humaine [4 ; 5 ; 6;7,24]

2-1- signes cliniques

Les prodromes peuvent être :

- la fièvre ;

- la nausée ;

- la douleur au niveau de la zone mordue ;

- l'insomnie ;

- l'hyperesthésie généralisé : le sujet ne supporte pas le contact de ses vêtements ; il souffre parfois de priapisme [5].

Ensuite apparaissent les signes généraux que sont :

- l'hydrophobie s'expliquant par la présence d'un spasme pharyngolaryngé à la déglutition ;

- l'aérophobie ;

- l'encéphalite proprement dite qui est tardive.

En effet, chez l'homme, la durée de l'incubation est variable et dure en moyenne 30 à 45 jours. Il s'agit d'un tableau d'encéphalite dont on distingue classiquement deux formes : l'une paralytique et l'autre furieuse. Cependant le diagnostic clinique de la rage (animale ou humaine) n'est jamais un diagnostic de certitude. Le seul diagnostic indiscutable est biologique effectué au laboratoire [7].

Tableau II PROGRESSION DE LA MALADIE [7]

Phase

symptomatologie

incubation

Statut viral

Statut
immunologique

Incubation

asymptomatiques

60 -365
jours

Multiplication du virus dans le tissu musculaire

Peu de vibrion

0

Prodromes

- fièvre, nausées -anorexie

-douleur au niveau de la morsure

2- 10 jours

Peu de vibrions dans le SNC et dans le cerveau

0

Neurologique 1
Neurologique 2

Spasme pharyngé Hydrophobie Hyperactivité Anxiété, dépression

Paralysie

2- 7 jours

Titre en vibrion
élevé

Anticorps dans
le sérum et le
SNC (LCR)

Coma

Coma

Arrêt cardiaque Hypotension hypoventilation

0 - 14 jours

Titre en vibrion
élevé

 

Problématique de la lutte anti-rabique à Conakry

2-2- Au laboratoire

Tableau III Condition d'expéditions des prélèvements [5]


· En phase tardive d'exposition

 
 

Prélèvements

Durée d'évolution clinique

 

Température d'expédition

Salive

Urine

Biopsie de la peau

(au niveau de la nuque) Sérum

Liquide céphalorachidien

0-8 jours > 8 jours

+ + + + + +

+ + + ??

+ + + + +

+ ++

+ +

 

-20°C -20°C -20°C -20°C

-20°C
-20°C

· En post mortem

 
 

Biopsie cérébrale (diagnostic de certitude)

 

+4°C ou - 20°C

· Règle d'expédition

 
 
 

Expédition avec un récipient agréé (triple emballage) Classe 6.2 des matières dangereuses, risque 3

 
 

Les prélèvements peuvent s'effectuer chez l'homme comme chez l'animal. Le choix des prélèvements conditionne la sensibilité du diagnostic ainsi que les techniques de diagnostic qui seront mises en oeuvre [5].

Chez l'homme, le diagnostic post mortem s'effectue à partir du cortex, de l'hippocampe et du bulbe rachidien comme chez l'animal. En revanche, le diagnostic intra vitam porte principalement sur la salive, le sérum, l'urine et des biopsies cutanées (au niveau de la nuque) [20].

Deux techniques de prélèvement rapide de biopsie cérébrale sont applicables à l'homme et à l'animal : la première par voie occipitale, la seconde par voie retroorbitaire. Les sensibilités de ces deux techniques sont identiques à celle de l'ouverture classique de la boite crânienne [23].

a- techniques de routine de diagnostic biologique

Le diagnostic vise à détecter les composants viraux ou les anticorps produits en réponse à ces composants viraux.

Les cibles du diagnostic de la rage sont le virus infectieux, la nucléocapside virale qui s'accumule dans le cytoplasme des cellules infectées, les acides nucléiques viraux composés d'acides ribonucléiques (ARN génomique, ARN anti-génomique et ARN messagers) [18]. Les techniques de laboratoire utilisées doivent permettre de donner un résultat dans un délai bref, compatible avec l'urgence du traitement antirabique, ainsi qu'avec l'application efficace des mesures de prophylaxies sanitaires et médicales chez les animaux exposés. Trois types de techniques sont employées pour le diagnostic de routine : l'immunofluorescence directe sur empreinte de cerveau qui est la technique de référence, l'isolement du virus rabique sur cellule en culture (neuroblastomes murins) et la troisième technique de diagnostic (RREID : rapid rabies enzym immuno diagnosis) qui est un ELISA sandwich basé sur l'immuno-capture de la nucléocapside du virus rabique [13;23].

b- la sérologie

Le titrage des anticorps rabiques permet d'apprécier le degré de l'immunité chez les sujets en cours de traitement antirabique ou vaccinés préventivement. Les experts de l'OMS considèrent qu'un individu vacciné doit présenter un taux d'anticorps supérieur à 0,5 unité internationale (UI)/ml [5]. La détection des anticorps n'a en revanche qu'un intérêt limité dans le diagnostic de la rage. En effet les anticorps n'apparaissent qu'en phase ultime de l'évolution de la maladie [20]. Le titrage des anticorps par séro-neutralisation s'effectue sur culture cellulaire (épreuve rapide de réduction des foyers fluorescents). Un délai de 24heures est nécessaire pour l'obtention du résultat. Une technique de titrage des anticorps par ELISA, moins lourde et plus rapide, est très largement utilisée en routine [20].

c- Le diagnostic biologique portant sur la détection des acides nucléique viraux

La technique de transcription inverse suivie de l'amplification en chaîne par polymérase (RT-PCR)a aussi été appliquée au diagnostic de la rage [15;20;21 ;22 ].

L'amplification du gène N par PCR présente une corrélation parfaite avec les techniques usuelles de diagnostique.

Les amorces oligonucléotidiques nécessaires à cette amplification sont définies dans des zones de la séquence présentant une forte conservation afin d'obtenir un spectre d'amplification le plus étendu possible au sein des lyssavirus.

Cette technique, de part sa grande sensibilité, est particulièrement adapté au diagnostic intra vitam chez l'homme à partir d'échantillon de salive, d'urine, de LCR et biopsie de peau (au niveau de la nuque) [20]

3-Les formes cliniques|

3-1-La rage du chien

En Afrique, au sud du Sahara, la rage du chien se développe après morsure par un autre chien en général. La maladie se déclare entre 3 semaines et 3 mois après la morsure. Cependant, il faut parfois attendre 6 mois avant que le chien mordu ne soit malade .Il faut donc surveiller de très près et pendant longtemps un chien qui a été mordu par un autre [1,30].

Le chien enragé change de comportement :

- il est abattu, épuisé, cherche le calme et l'obscurité

- il est excité, se précipite sur tout ce qui bouge et avale tout sorte de déchets. son regard est particulier : ses yeux sont sans cesse en mouvements, louche parfois

- Très vite, en moins de deux jours, la maladie va évoluer vers deux formes : - la rage furieuse et la rage paralytique.

· :
· La rage furieuse : l'animal cherche à mordre tout ce qu'il trouve, même son maître. Il s'enfuit souvent de la maison et attaque les passants qu'il rencontre. Sa voix est rauque, de la bave coule sans arrêt de sa gueule entrouverte, il est très maigre, puis les paralysies vont apparaître et le chien va mourir en 2 à 8 jours [13].

· :
· La rage paralytique : la paralysie va d'abord atteindre les pattes postérieures, puis les pattes antérieures et la mâchoire. Le chien ne peut plus aboyer

ni mordre .il est donc moins dangereux pour l'homme mais il ne faut pas quand même le toucher. Le chien va mourir en 2 à 8 jours [13].

De toute façon, quelle que soit l'évolution de la maladie, le chien deviendra paralysé et il mourra dans les deux cas [1].

3-2 La rage du chat

La maladie se déclare en général 15 jours à 1 mois après une morsure le plus souvent par un chien enragé. Le chat va rechercher les coins sombres, sous les meubles, en poussant de petits miaulements.

Si on le dérange il peut devenir très excité et se jeter sur sa victime qu'il va mordre et griffer. Le lendemain, l'animal est abattu, sa voie se modifie, les paralysies apparaissent, il meurt en 3 à 4 jours [1].

3-3 la rage des bovidés

La maladie se déclare en moins de 2 mois après la morsure par un animal enragé (le plus souvent le chien). L'animal devient très excité, attaque les autres animaux et même l'homme. Le mugissement est sourd et prolongé. Il a des difficultés pour avaler. Les paralysies apparaissent en commençant par les pattes de derrière. L'animal meurt en 3 à 6 jours [1].

3-4 La rage des équidés

Comme pour les bovidés la rage se déclare environs 2 mois après une morsure par un animal enragé. Les signes vont être à peu près les mêmes que pour les autres mammifères :

- le changement de comportement de l'animal qui devient excité, agressif avec des mouvements spasmodiques ; entre les périodes d'excitation l'animal est inquiet, triste.

Puis vont apparaître les paralysies avec perte de l'équilibre et la chute. La mort survient en 5 à 6 jours [1].

3-5 La rage des autres animaux

D'autres animaux comme le mouton, les chèvres, les porcs et les singes peuvent aussi avoir la rage et peuvent contaminer si on ne prend pas des précautions. Ces cas sont très rares, c'est avant tout le chien qui transmet la rage à l'homme [1].

En résumé, tout animal qui après une morsure de chien malade ou inconnu, présentant un ou plusieurs des signes suivant :

- modification du comportement,

- excitation

- paralysies,

doit être considéré comme potentiellement enragé et l'on doit éviter de s'en approcher[1].

III- TRAITEMENT DE LA RAGE

Il n'y a pas de traitement curatif de la rage une fois celle-ci déclarée. Il existe par contre un traitement après exposition au risque qui consiste en une vaccination et qui fait apparaître une protection avant que la maladie ne se déclare. Dans certain cas, on associera un traitement par immunoglobuline spécifique [8]. Cependant, après exposition, c'est-à-dire morsure par animal suspect, le traitement de première intention consiste à nettoyer soigneusement la plaie causée par la morsure à l'eau propre et au savon ou au détergent (virucide) puis à rincer abondamment et à appliquer une solution antiseptique tel que l'alcool à 70°, Bétadine, dakin, l'eau de javel diluée.

Il faut éviter l'eau oxygénée [8] ; éviter aussi de suturer la plaie en pensant à la prévention du tétanos. Une antibiothérapie est prescrite pour éviter l'infection de la blessure par d'autres agents pathogènes comme la Pasteurella pouvant être transmise par l'animal mordeur.

En effet, le traitement de la rage après exposition est basé sur l'induction par des antigènes d'une immunité actifs après la contamination. Les vaccins protègent surtout contre le génotype 1, moins bien contre les génotypes 5,6, 7 et pas contre les autres [5].

1- Les vaccins antirabiques [8]

Ils sont de deux types :

- Les vaccins non purifiés préparés sur cerveau d'animaux adultes (vaccin de type Semple 1911), toujours préparés et utilisés en Inde ou sur cerveau de souriceaux nouveau-nés (vaccin de type Fuenzalida-Palacios 1955), vaccin encéphalitogène, peu immunogène, utilisé dans les PED car fournis à bas prix ou gratuitement [5].

- Les vaccins purifiés préparé à partir de culture cellulaire dont le vaccin préparés sur cellules VERO (1978), non encéphalitogène très immunogène (efficacité à 100%) mais d'un coût prohibitif pour la plus part des PED [5].

2-les protocoles thérapeutiques

Le traitement après exposition se fait classiquement par voie intramusculaire (deltoïde) selon deux protocoles OMS :

- le protocole dit Essen repose sur cinq injections selon le calendrier suivant : une injection à J0, J3, J7, J14, J28 [5, 8, 10, 11, 13,27] .

- le protocole simplifié dit de Zagreb ou protocole réduit de l'institut Pasteur repose sur quatre injections à savoir deux injections à J0, une à J7 et une à J21 [5, 8, 10, 11, 13,27].

Il existe aussi des possibilités de traitement par voie intradermique. les protocoles par voie intradermique (ID) n'utilisent qu'une faible quantité d'antigène (0,1ml au lieu de 1ml par voie IM) d'où un coût réduit mais nécessitent une formation du personnel des centres très fréquentés et une injection à J90 :

- le protocole dit d'Oxford avec quatorze injections dont huit (8) à J0,

quatre (4) à J7, une (1) à J28 et une (1) J90.

- le protocole de Thaï Red Cross avec huit (8) injections dont deux (2) aux J0, J3, J7 et une (1) aux J28 et J90.

Les schémas vaccinaux par voie ID ont été validés par l'OMS en 1996 selon l'indication suivante :

Tableau IV LES INDICATIONS DE TRAITEMENT ANTIRABIQUE
POSTEXPOSITION [27]

catégorie

Nature du contact avec un animal

sauvage ou domestique présume enragé ou dont la rage a été confirmée, ou encore un animal qui ne peut pas être placé en observation

Traitement recommandé

I

- Contact ou alimentation de

l'animal

- léchage sur peau intacte

Aucun si une anamnèse fiable peut être obtenue

II

- Peau découverte mordillée

- griffures bénignes ou excoriation

sans saignement

- léchage sur peau érodée

Administrer le vaccin de suite. Arrêter le traitement si l'animal est en bonne santé après 10jours d'observation ou, si après

euthanasie, la recherche de la rage par les techniques de laboratoire sont négatives.

III

- Morsure(s) griffure(s) ayant

traversé la peau

- contamination des muqueuses par

la salive (léchage)

Administrer immédiatement des immunoglobulines et le vaccin antirabique. Puis même conduite qu'en II

IV- LES VIRUS DE LA RAGE

Les virus de la rage appartiennent au groupe des Rhabdoviridae, du genre Lyssavirus, ils font parti de l'ordre des Mononégavirales. Leur génome est un ARN négatif non segmenté. C'est des virus enveloppés, par conséquent fragiles. Le virus rabique est d'une grande fragilité. Il est inactivé par la chaleur, les rayons ultraviolets, la dessiccation et les solvants des lipides. Il est également inactivé par les pH inférieur à 3 ou supérieur à 11, par l'alcool et les ammoniums quaternaires [6, 8, 11, 13].

La détermination de la séquence du génome viral codant la protéine N permet de définir 7 génotypes :

- génotype 1 : virus classique de la rage ;

- génotype 2 : virus Lagos Bat ;

- génotype 3 : virus Mokola ;

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Problématique de la lutte anti-rabique à Conakry

- génotype 4 : virus Duvenhage ; - génotype 5 : virus EBL 1 ;

- génotype 6 : virus EBL 2 ; - génotype 7 : virus ABL.

La découverte des virus Mokola et Duvenhage est d'un très grand intérêt car iifaut penser à eux dans les cas de rage qui surviennent chez les chiens, des chats ou

chez l'homme qui a reçu un traitement antirabique correct. Chaque génotype a une zone de prédilection dans le monde et possède des caractéristiques plus ou moins spécifiques à lui.

Le tableau suivant nous résume ces caractéristiques :

Tableau I QUELQUES CARACTERISTIQUES DU VIRUS DE LA RAGE [11 ;13 ].

Génotypes

Virus

Distribution
géographique

Espèces
concernées

Vecteurs

Efficacité
du vaccin

Génotype1

Rage
classique

Monde***

Homme,
Carnivores
domestiques et
sauvages

Carnivores (monde),
Chauve souris
hématophages et
insectivores

Oui

Génotype 2

Lagos Bat

Afrique
Subsaharienne

Chauves-souris
frugivores, chat,
chien

Chauves souris
frugivores

Non

Génotype 3

Mokola

Afrique
Subsaharienne

Homme,
musaraignes,
chat, chien,
rongeurs

Mammifères

Non

Génotype 4

Duvenhage

Afrique du
Sud

Homme,
chauves-souris
insectivores

Chauves souris
insectivores

Non

Génotype 5

EBL1

Europe

Homme,
chauves-souris
insectivores

Chauves souris
insectivores

Partielle

Génotype 6

EBL2

Europe

Homme,
chauves-souris
insectivores

Chauves souris
insectivores

Oui

Génotype 7

ABL

Australie

Homme,
chauves souris
Frugivores et
insectivores

Chauves souris
frugivores et
insectivores

Non

Problématique de la lutte anti-rabique à Conakry

V-MESURES PREVENTIVES EN CAS DE MORSURE D'UN ANIMAL

Si l'animal qui a mordu est connu et peut être mis en observation, on le gardera attaché jusqu'à la fin de la période de surveillance c'est-à-dire 15 jours.

Si l'animal qui a mordu est reconnu enragé ou si c'est un animal inconnu, qu'on n'a pu retrouver les mesures de police sanitaires prévoient l'abattage sans délais des animaux contaminés sauf si bien sûr ils ont étés correctement vaccinés auparavant. Ainsi« tout animal non vacciné mordu par un par un animal enragé ou un animal inconnu non retrouvé doit être abattu» car il devient un danger pour l'homme et les autres animaux [1].

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CHAPITRE II :

MATERIEL ET METHODES

1- CADRE

Les cinq centres médico-communaux (CMC) de la ville de Conakry, les services de pédiatrie des hôpitaux nationaux de Donka et Ignace Deen, les services de la prévention, les cabinets vétérinaires, la direction nationale des services de l'élevage du ministères de l'agriculture, de l'élevage et des eaux et forêts et le Service des Maladies Infectieuses et Tropicales (SMIT) ont servi de cadre pour la réalisation de cette étude.

2- MATERIEL

Ont servi de supports pour cette étude,

- Une fiche d'enquête ;

- Les registres de consultations et/ou les dossiers des services sus cités ;

- Le support statistique du Ministère de l'Agriculture et des Eaux et Forêt Direction Nationale de l'Elevage.

3- METHODOLOGIE

> Type d'étude

Il s'agissait d'une étude rétrospective, de type descriptif, de 8 ans allant du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2007.

> Population d'étude

Cette étude a concerné toutes les personnes qui ont consulté dans l'un des services sus cités pour un cas d'exposition à la rage durant la période allant du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2007

> Critère d'inclusion

Ont été inclus dans notre étude tous les patients pour lesquels le diagnostic d'exposition à la rage a été retenu

> Critères de non inclusion

N'ont pas été inclus dans notre étude, tous les patients consultant pour morsure d'animaux chez lesquels le risque rabique n'a pas été retenu.

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Technique de collecte

Nous avons consulté les registres de consultation, les dossiers des différents services cités et les supports statistiques de la direction des services vétérinaires (DSV).

> Procédure de collecte

Nous avons collecté manuellement les données sur des fiches individuelles d'enquête établies dans le cadre de notre étude.

> Echantillonnage

Au total, un échantillon de 1294 cas d'exposition à la rage a été retenu. > Variables d'étude

Ils sont regroupés en variables épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques. 4-VARIABLES EPIDEMIOLOGIQUES

a- Concernant les hommes

-La fréquence : détermine le taux de cas clinique de rage parmi les personnes ayant consultés pour morsure d'animaux domestiques ou errants. Elle est exprimée en pourcentage

- Le sexe : c'est le genre du patient regroupé en deux modalités :

· masculin

· féminin

- L'âge : c'est le nombre d'années vécus par le patient et a été obtenu sur la base d'interrogatoire, il est exprimé en année et regroupé par tranche d'âge de 20 ans avec des extrêmes de 1-89 ans

- La profession : c'est l'activité exercée par le patient, dans notre étude

elle à été regroupée en catégories professionnelles dans le but de rechercher

une corrélation entre les cas d'exposition à la rage et la catégorie

socioprofessionnel au cours de notre étude les catégories rencontrées sont : Agents de santé, agriculteurs et éleveurs, élèves et étudiants, enfants non scolarisés, marchand, ménagères, sans profession.

-La provenance : c'est le lieu de résidence du patient et le lieu où l'exposition à la
rage s'est produite. Au cours de notre étude la majorité des cas d'expositions était

Problématique de la lutte anti-rabique à Conakry

de Conakry cependant certains cas enregistrés étaient en provenance d'autres préfectures de l'intérieur du pays;

Délais mis avant la consultation : c'est la période écoulée entre le contact avec l'animal et la date de consultation dans une structure sanitaire

b- concernant les animaux en cause

Pendant notre étude les animaux en cause étaient : le chien, le chat, certains animaux autres que les canidés tels que les herbivores domestiques (mouton, bovin)

-le mode de vie de l'animal : c'est le mode selon lequel l'animal appartient ou

pas à une famille. Cette variable est regroupée en deux modalités que sont :

· Domestique : il s'agit d'animaux appartenant à une personne ou à une famille

· Errant : il s'agit d'animaux n'appartenant à personne ou d'animaux dont le propriétaire n'est pas connu

-Le statut vaccinal de l'animal en cause : cette variable est regroupée en deux modalités à savoir :

· Les animaux vaccinés : il s'agit d'animaux ayant reçu un vaccin antirabique, il y a moins d'un an ou dont le carnet vaccinal est à jour.

· Les animaux non vaccinés : il s'agit d'animaux qui n'ont pas reçu de vaccins antirabique il y a moins d'un an ou dont le carnet vaccinal n'est pas à jour.

5- VARIABLES CLINIQUES

+- Signes cliniques

- douleur : sensation désagréable, pénible ou psychique chronique ou

aigue, secondaire à un traumatisme, une affection ou une situation.

- Hallucination : perception pathologique de faits, d'objets qui n'existent

pas, de sensation en l'absence de stimuli extérieurs.

- Agitation : état de trouble psychologique fait de mouvements irréguliers dans divers sens.

- Hydrophobie : peur morbide de l'eau qui est un signe classique de la rage elle est en relation avec une hyperesthésie pharyngo-laryngée

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- Abattement ou angoisse : anxiosité

- Aérophobie : spasme faciocervical extensif déclenché par insufflation d'air derrière les oreilles ;

- Insomnie : manque de sommeil

- Hyperesthésie : exagération de la sensibilité, elle entraîne un abaissement du seuil de la douleur ressentie au moindre contact

+ Type de la lésion : c'est le mode selon lequel l'exposition à la rage s'est produite. Cette variable a été regroupée en trois modalités à savoir :

- morsure - léchage

- griffure:

+ Siège de la lésion : c'est la partie du corps qui a constitué la zone à partie de laquelle s'est produit le contact

+ Evolution : c'est l'issue du traitement ou de l'isolation des patients ; elle est repartie en quatre modalités savoir :

Guéri (e) : Patient ayant subi le traitement normal avec une bonne évolution clinique sans faire la rage.

Evadé (e) : Patient hospitalisé et disparu sans avis médical

Décharge : Patient sorti contre avis médical sur demande des parents Décédé (e) : Patient décédé pendant son traitement ou son isolation.

6- VARIABLE THERAPEUTIQUE

+Nature du traitement : c'est le mode selon lequel le patient a suivi son traitement ; cette variable est regroupée en deux modalités que sont :

- patients ambulatoires : il s'agit des patients non hospitalisés et

traité en ambulatoire avec le schéma de Zagreb ou d'Essen.

- patients hospitalisés ou isolé : il s'agit des patients qui sont venus

avec les signes de la rage et qui ont été mis en quarantaine dans les différents services

Problématique de la lutte anti-rabique à Conakry

+Type du traitement : c'est le schéma thérapeutique suivi par le patient cette variable est regroupée en deux modalités que sont :

- le schéma de Zagreb : schéma thérapeutique dans la prévention post exposition de la rage ; il repose sur quatre injections selon la formule (j0) 2-(j7)1-(21)1

- le schéma de Essen : schéma thérapeutique dans la prévention post exposition de la rage ; il repose sur cinq injections selon la formule (j0)1- (j3)1-(j7)1-(j14)1-(j28)1

7- L'ANALYSE DES DONNEES

Pour l'analyse des résultats nous avons utilisé :

Le logiciel épi info version 3.3.2. 2006

Les logiciels Word et Excel ont été utilisés pour la saisie du document et la conception des tableaux et figures.

Les résultats sont présentés sous forme de tableaux et figures, comparés, commentés, et discutés selon les données de la littérature.

8-DIFFICULTES DE L'ETUDE

- la faiblesse de la collaboration entre les services vétérinaires et les

services sanitaires,

- l'absence de dossiers de certains patients,

- la mauvaise tenue de certains registres de consultation

Ont constitués les principales difficultés de notre étude

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CHAPITRE III : RESULTATS

N = 97,20%

n = 2,80%

Rage déclarée Rage non déclarée

Figure1 : Fréquence des cas de rage déclarés parmi les cas d'exposition

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42,40%

57,60%

Féminin Masculin

Figure 2 : Répartition des cas d'exposition selon le sexe

Tableau I : Répartition des cas selon les tranches d'age

TRANCHE D'AGE
(ans)

NOMBRE

POURCENTAGE

0-19

687

53,2

20-39

333

25,4

40- 59

198

15,4

60-79

71

5,5

80-100

5

0,5

TOTAL

1294

100

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Tableau II : Répartition des cas selon la provenance

PROVENANCE

EFFECTIF

POURCENTAGE

Commune de Ratoma

328

25,34

Commune de Matoto

271

20,94

Commune de Matam

115

8,88

Commune de Dixinn

95

7,34

Préfecture de Forecariah

52

4,01

Préfecture de Dalaba

51

3,04

Préfecture de Dubreka

50

3,86

Commune de Kaloum

49

3,78

Préfecture de Boffa

46

3,55

Préfecture de Télémélé

46

3,55

Préfecture de Kindia

44

3,40

Préfecture de Pita

42

3,24

Préfecture de Mamou

36

2,78

Préfecture de Dabola

34

2,62

Préfecture de Kouroussa

26

2,00

Préfecture de Macenta

6

0,46

Préfecture de Lelouma

3

0,23

TOTAL

1294

100

Tableau III : Répartition des cas selon la profession

Profession

Effectif

Pourcentage

Elève et étudiant

656

50,7

Ménagère

193

14,9

La petite enfance

156

12,1

Fonctionnaire

121

9,4

Marchand

72

5,6

Agriculteur

65

5,0

Sans emploi

24

1,9

Eleveur

5

0,4

Agent de santé

2

0,2

Total

1294

100

Tableau IV : Répartition des cas selon le délai mis avant la consultation

DATE EFFECTIF %

Jour de la morsure 88 6,80

Au cours de la première semaine 109 8,42

Au cours de deuxième semaine 148 11,43

Au cours de troisième semaine 298 23,02

Au delà de troisième semaine 651 50,3

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Tableau V : Répartition des cas selon les sièges de la lésion

SIEGE DE LA

LESION EFFECTIF POURCENTAGE

Membre inférieur 754 58,3

Membre supérieur 359 27,7

Plus d'un siège 113 8,7

Tête 40 3,1

Dos 14 1,1

Abdomen 14 1,1

Total 1294 100

Tableau VI : Répartition des cas selon le type de lésion

TYPE DE LESION NOMBRE POURCENTAGE

Morsure 1280 98,9

Griffure 9 0,7

Léchage 5 0,4

Total 1294 100

Tableau VII : Répartition des cas de rage selon les signes cliniques N =36

SIGNES CLINIQUES EFFECTIF POURCENTAGE

Agressivité 22 61,11

Agitation 18 50

 
 
 
 
 

100

 

Hydrophobie

 

36

 
 
 
 
 
 

Hallucination 15 41,66

Hyperesthésie 12 33,33

Paralysé et calme 8 22,22

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N = 97,20%

n = 2,80%

Décédé Guéri

Figure 3 : Répartition des cas selon l'évolution après la conduite tenue dans une
structure sanitaire

N = 97,20%

n = 2,80%

Isolation Ambulatoire

Figure 4 : Répartition des cas selon la nature du traitement

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Tableau VIII : Répartition des cas selon le schéma thérapeutique

SCHEMA NOMBRE POURCENTAGE

Zagreb 1086 86,32

Essen 172 13,67

Total 1258 100

Tableau IX : Répartition des cas selon l'animal en cause

ANIMAL EN CAUSE EFFECTIF POURCENTAGE

Chien 1242 96

Chat 50 3,9

Autre (mouton ; boeuf) 2 0,2

Total 1294 100

46%

54%

Domestique Errant

Figure 5 : Répartition des animaux selon leur mode de vie

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Vacciné

Non vacciné

 
 
 

n = 12,51%

 
 
 
 
 

N = 87,49%

Figure 6 : Répartition selon le statut vaccinal de l'animal en cause

CHAPITRE IV :

COMMENTAIRES ET DISCUSSION

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Nous avons réalisé une étude rétrospectives de type descriptif au service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Conakry, les cinq différents CMC de la ville de Conakry en collaboration avec la direction des services vétérinaires du ministère de l'agriculture et de l'élevage et les cabinets privés de vétérinaires sur une période de 8 ans allant du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2007consernant la problématique de la lutte antirabique à Conakry.

Dans notre étude nous avons enregistré 1294 cas d'exposition à la rage parmi lesquels 36 soit un pourcentage de 2,8% ont fait la rage.

Nos résultats sont différents de ceux de S. Dao et coll. dans une étude réalisée au Mali entre 2000 et 2003, qui ont trouvé sur 5870 cas de morsures, 10 cas de rage.

Cette différence pourrait s'expliquer soit par une prise en charge précoce des cas de morsure au Mali soit par le fait que ces animaux mordeurs étaient soit vaccinés soit sains. Aussi il est à noter que les durées de nos études sont différentes. En effet notre étude à été réalisée sur 8 ans tandis que la leur s'est faite sur 3 ans

En Guinée cette fréquence élevée de cas de rage pourrait s'expliquer par le manque de sensibilisation de la population sur ce problème. A cela s'ajoute le manque de structures spécialisées dans la prise en charge des cas d'expositions à la rage car en effet, la structure de lutte anti rabique qui avait été mise en place avant les années 2000 n'existe plus que de nom de nos jours parce que n'ayant plus de local et de financement ; ainsi les campagnes d'abattage d'animaux errants et de sensibilisation ont pratiquement cessé. Sans oublier que le coût du traitement varie entre 490000 et 500000 francs guinéens chose qui n'est pas à la porté de tous.

Le sexe masculin a été le plus exposé à la rage ; 745(57,60%) d'hommes pour 549(42,40%) de femmes soit un sex. ratio de 1,35 pour les hommes.

Nos résultats sont superposables à ceux de l'Institut Pasteur en France qui dans une étude réalisée en 2003 à trouvé 55% d'hommes contre 44% de femmes et 1% pour qui le sexe n'a pas été précisé.

Au Mali, S. Dao et coll. ont trouvé dans leur étude que le sexe masculin était exposé à hauteur de 66% contre 34% de femme.

Il faut savoir sexe n'est pas un facteur prédisposant aux expositions. Cependant cette prédominance masculine au cour de notre étude se justifierai plutôt par le fait que les hommes sont plus actifs en leur qualité de chef de famille ;ainsi ils sont contact avec les animaux errant lors de l'exercice de leurs différents métiers(chauffeur, marchand, éleveur...) .

L'âge de nos patients variait entre 1-89 ans.

Dans notre étude les tranches d'âges les plus touchées sont respectivement celle de 0 à 15 ans (43,3%) suivie de celle allant de 15 à 30 ans (25,5%).

Nos résultats sont comparables à ceux de S. Dao et coll. au Mali qui ont trouvé dans leurs études que les tranches d'âges les plus touchées sont celles allant de 0 à 10 ans (32,1%) et de 10 à 20 ans (29,5%).

La convergence de nos résultats pourrait être liée par fait que nos conditions de vie sont sensiblement les mêmes, ainsi la population de ces tranches d'ages n'évalue pas le risque qu'il y a à s'approcher des animaux surtout errants. Aussi le manque de vigilance des personnes responsables de la petite enfance dans leurs jeux avec les animaux est à souligner. Les secondes tranches d'age qui sont constituées d'adolescents, s'institue en cible privilégiée des animaux errants en ce sens qu'ils s'amusent à les provoquer.

La majorité de nos patients résidait à Conakry, cependant certains de nos patients résidaient dans d'autres villes du pays.

Dans notre étude la ville de Conakry a enregistré le plus grand nombre de cas d'exposition rabique car sur 1294 cas d'exposition, 858 (66,30%) sont venus de Conakry.

Les communes de Ratoma et de Matoto sont les plus touchées avec des pourcentages respectifs de 25,34%et de 20,94%. Les raisons pourraient êtres que ces deux communes soient des cités dortoirs où habite un nombre important de la population de la ville de Conakry. En effet la commune de Ratoma étant la plus vaste, avec de nombreux points de ventes de nourritures, entretient un nombre élevé de carnivores dans la rue surtout autours de ces points de ventes que fréquentent les personnes ; quant à la commune de Matoto c'est la commune ou les décharges

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publiques sont contiguës aux habitations, ainsi, pilule autour de ces habitations un nombre élevé d'animaux errants qui pourrait mettre la vie des riverains en danger.

En ce qui concerne les autres villes de Guinée, ce sont les préfectures de Forécariah suivi de celle de Dalaba avec des pourcentages respectifs de 4,01% et de 3,04% qui ont été les zones les plus touchées dans notre étude. En fait dans ces zones, l'agriculture et l'élevage sont les activités principales des populations qui ; la plupart ayant des chien ou d'autres animaux susceptibles de transmettre la rage et qui n'ont pas un suivi vaccinal.

Dans notre étude les faibles taux des préfectures de Macenta et de Lélouma pourrait êtres liés au fait que ces deux préfectures étant éloignées de la ville de Conakry, tout les cas d'expositions à la rage n'ont peut être pas pu être référé à Conakry où notre étude s'est réalisé, à cela il faut ajouter l'ignorance de la population sur le danger des morsures domestiques ou errants non vaccinés. Aussi nous pourront lier ces faibles taux à la pauvreté des populations qui fait qu'il est parfois difficile pour ces populations de se présenter dans une structure sanitaire pour une prévention ou même pour une prophylaxie post exposition.

Les élèves et étudiants ont constitué la couche socioprofessionnelle la plus touchée avec un pourcentage de 57,7% suivi des ménagères avec 14,9%.

Nos résultats pourraient êtres liés au fait que les élèves et étudiants, chemin faisant dans les deux sens, de la maison à l'école, rencontrent des animaux errants et n'évaluent pas le risque qu'il y a les provoquer ou à s'amuser avec eux. Quant aux ménagères, la plupart n'ayant pas un bon niveau d'étude voir même analphabètes, ignorent la réalité que constitue le problème de la rage.

Parmi les 1294 cas d'exposition à la rage, plus de la moitié (651) soit 50,32% ont consulté dans une structure sanitaire au delà de la troisième semaine après l'exposition rabique, seulement 88 soit 6,80% ont consulté le jour même de l'exposition.

Cette consultation tardive pourrait traduire l'ignorance des populations sur le problème de la rage. A cela pourrai s'ajouter la grande distance en ce qui concerne nos patient venant des autres villes du pays et aussi les difficultés pour les

populations à consulter dans une structure sanitaire pour une prophylaxie post exposition à cause de la pauvreté.

Le membre inférieur est le plus concerné, suivi du membre supérieur avec des pourcentages respectifs de 58,3% et de 27,7%.

En effet le membre inférieur étant la partie la plus exposée à la plus part des animaux en cause, il devient la partie la plus facile à atteindre par ceux-ci ; quant aux membres supérieurs ils sont atteints généralement lors de la défense contre ces animaux mordeurs.

Des 1294 cas d'expositions, 1294 (98,9%) sont suite à une morsure, 9 (0,7%) suite à une griffure 5 (0,4%) suite aux léchages d'une excoriation ou d'une plaie.

L'on pourrait lier ces résultats au fait que la majorité de la population ignore que les griffures et les léchages sont des moyens de transmission de la rage ainsi les personnes ne jugent pas nécessaires de se faire consulter dans une structure sanitaire suite à un léchage ou une griffure.

Le nombre élevé de morsure pourrait s'expliquer par le fait que ces animaux mordent pour se défendre.

Nos résultats sont différent de ceux de S. Dao et coll. au Mali qui dans leur ont trouvé que tous les cas d'exposition sont dues à des morsures d'animaux

La majorité de nos patients qui étaient enragés avaient présenté les signes cliniques de la rage furieuse.

En effet, la plupart de nos patients ont présenté l'agressivité (71,11%), l'agitation (50%), les hallucinations (41,66%), tandis que 8 de nos patients ont présenté des signes cliniques de la rage paralytique car ils étaient calmes et paralysés à leur admission. Il est à rappeler que tous nos patients se sont présentés avec une hydrophobie.

Nos résultats sont différents de ceux de S.DAO et coll. au Mali dans leur étude qui avaient rapporté que tous leurs patients malades se sont présentés avec des signes de la rage paralytique [28].

Des 1294 cas d'exposition à la rage, nos 36 patients qui ont présenté les signes confirmés de la rage en sont tous décédés quelques heures à 2 jours après leur

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isolation dans l'une de nos structures sanitaires. Les 1258 autres qui se sont présentés dans nos structures sans signes de rage et qui ont suivi correctement leur traitement post exposition sont tous guéris. Nos résultats pourraient être liés au fait que les animaux en cause seraient peut être sains ou peut être que les génotypes rencontrés dans notre zone seraient sensibles aux différents vaccins car le virus de la rage a 3 génotypes en occurrence les génotypes 2 (Lagos bat virus) génotypes 3(Mokola) et 4(Duvenhage) ne sont pas sensibles aux vaccins

Sur 1294 cas d'exposition à la rage, seulement les patients qui ont fait la rage ont étés isolés dans nos différentes structures, cependant tout les autres patients qui ont été soumis à un traitement l'on été de façon ambulatoire.

En effet, les patients enragés ont été isolés dans nos différentes structures par mesure de prévention car le malade laisser à lui-même dans les rues peut mordre d'autre personnes qui automatiquement seraient exposés à la rage. Cependant, les malades suivis en ambulatoire, ne présentant pas de signes de la rage n'avaient pas besoin d'êtres hospitalisés pour une prophylaxie post exposition.

La majorité de nos patients (1086) soit 86,32% a reçu un traitement post exposition a été soumis au schéma de Zagreb qui consiste en :

4 injections dont 2 le Premier jour du traitement 1 au 7ème jour et 1 au 21ème jour, tandis que 172(13,67%) de nos patients ont été soumis au schéma d'Essen qui consiste en

5 injections dont 1 au premier jour du traitement, 1 au 3ème jour,1 au 7ème jour 1 au 14ème jour, et 1 au 30ème jour.

Le nombre élevé de patients soumis au schéma de Zagreb pourrait s'expliquer par la facilité d'application de ce schéma.

Le chien a été incriminé à hauteur de 96% à l'origine des cas d'exposition rabique suivi du chat avec une proportion de 3,9%.

En effet le chien est pour la plus part des familles l'animal le plus aimé car il serait l'ami le plus fidèle de l'homme en ce sens qu'il le surveille et l'aide à la chasse et le défend ; à cela il faudra ajouter le nombre élevé de chien errants dans nos rues et

surtout le manque de vigilance et de surveillance des personnes vis-à-vis de cet animal.

Nos résultats sont conformes à ceux de S. Dao au Mali qui dans leur étude ont trouvé que le chien était à l'origine des cas d'exposition à hauteur de 97,1% suivi du chat qui était incriminé dans 1,6% des cas [28].

Ils sont aussi comparables à ceux de Rotivel et coll. dans leur étude réalisée en 2001 en France qui révélait que le chien était à l'origine des cas d'exposition à hauteur de 88,09%. Cependant, Selly Essis A.M et coll. en Côte d'Ivoire rapportaient dans leur étude que le chien n'était responsable des cas d'exposition qu'à hauteur de 37,77% [29].

Les animaux errants sont les plus incriminés dans le processus d'exposition à la rage à hauteur de 53,9% contre 46,1% d'animaux domestiques.

Nous pourrons lier le nombre élevé d'animaux errant à l'origine des cas d'expositions rabiques au fait qu'ils ne soient pas habitués aux passants qui ne sont pas généralement vigilants face à eux et aussi à l'absence de volonté politique pour juguler ce fléau .

S. Dao et coll. ; au Mali avaient dans leur étude rapporté que les chiens errants étaient les plus grands suspects dans la transmission de la rage.

R. Minkedem et coll. Au Tchad qui ont trouvé dans leur étude réalisée en 2001 que la transmission de la rage serait liée à la forte démographie de chiens errants à N'djamena [2]].

Le constat a été que 87,5% des animaux suspectés n'étaient pas vaccinés contre 12,5% d'animaux vaccinés.

Ce qui pourrait s'expliquer dans un premier temps par le fait que la plupart des animaux errants n'ont aucun suivi médical vétérinaire et dans un deuxième temps par l'ignorance par la négligence des propriétaires qui ne s'y intéressent pas. A cela on pourrait ajouter le coût élevé du suivi vaccinal de ces animaux qui oscille entre 50000 et 60000 francs guinéens.

Nos résultats sont superposables à ceux de l'institut Pasteur de France en 2003 qui trouvé que 85% d'animaux mordeurs étaient vaccinal inconnu donc supposé non vaccinés .ainsi de ces différentes études, il ressort que tout animal errant est considéré comme non vaccinées, d'où le lien entre la transmission de la rage, le statut vaccinal et le mode de vie de l'animal en cause.

Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS

CONCLUSION

ET

RECOMMANDATIONS

CONCLUSION

Au moment où dans les pays développés les cas de rage humaine sont pratiquement inexistants grâce à la prophylaxie pré et post-exposition, dans les PED en générale et particulièrement en Guinée ou notre étude s'est réalisée, les cas de rage sont encore d'actualité à cause de l'insuffisance de ces méthodes de prophylaxies.

Au cours de notre étude les fréquences d'exposition les plus élevés ont à Conakry, Forécariah, et Dalaba avec une prédominance dans la tranche d'âge de 0 à 19 ans.

L'ignorance des populations sur cette question, l'insuffisance de structures spécialisées pour la prise ne charge et la sensibilisation de la population surtout le coût élevé du traitement post exposition, font que la rage devient un véritable problème de santé publique en Guinée.

Notre étude, bien que connaissant des limites dans sa réalisation, pourrait servir

de tremplin pour d'autres études couvrant l'ensemble du pays, permettant ainsid'évaluer l'impact réel de la rage en Guinée.

Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS

RECOMMANDATIONS

A la lumière de tout ce qui précède, et pour essayer d'endiguer le problème de la rage en Guinée, nous formulons les recommandations suivantes :

>Aux populations

- Eviter de s'approcher des animaux errants ;

- Vacciner les animaux domestiques et suivre leur calendrier vaccinal ;

- Surveiller les enfants de bas âge dans leurs jeux avec les animaux domestiques ;

- Consulter dans une structure sanitaire en cas d'exposition à la rage. >Au personnel de santé

- Savoir les premiers gestes à pratiquer devant tout cas d'exposition à la rage afin d'empêcher l'évolution vers une rage (laver la plaie avec de l'eau et du savon détergent ;

- Reconnaître à temps les cas d'expositions à la rage ;

- Etre capable de référer dans les services spécialisés pour une prophylaxie post exposition.

>Aux autorités

- Inclure un programme de formation continue des agents de la santé sur la prise en charge des cas d'exposition à la rage ;

- Faire des campagnes de sensibilisation afin d'informer les populations sur la réalité de la rage ;

- Organiser des campagnes d'abattage des animaux errants et de vaccination des animaux domestiques ;

- Insister sur l'importation de vaccins purifiés et les rendre accessibles à toutes les bourses, dans les officines et dans les hôpitaux ;

- Réhabiliter la direction des services vétérinaires pour le bien être de la population ;

- Procéder à une vaccination orale des animaux errants (appâts).

REFERENCES

Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS

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28. ROTIVEL Y, GOUDAL M ET SIMON DE FANT A :

Prophylaxie de la rage humaine en France. Mèd Mal inf, 2001, 31,197- 201

29. AUBRY P., ROTIVEL Y.

Comment protéger de la rage les populations vivant en zone tropicale en 2002 ?

[BULL.SOC. PATHO. EXOT.] 2003, 56, pp52-53

30. E.PILLY 2006 La rage PP515-517

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ANNEXE

Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS

FICHE D'ENQUETE

I RENSEIGNEMENT GENERAUX

Nom

Prénoms

Age

Sexe Profession

Provenance

Date de la morsure Date d'admission

II ASPECTS CLINIQUES

Motifs de consultations

Examen Physique :

Douleur au niveau de la zone mordue Abattement ou angoisse

Hallucination Aérophobie

Agitation Insomnie

Hydrophobie Hyperesthésie Encéphalite proprement dite Type de la lésion

Morsure griffures léchage

III ANIMAL EN CAUSE

Chien Chat Autres à préciser

Domestique Errant

Vacciné : OUI NON

Mise en observation OUI NON

Signe de rage pendant la période d'observation OUI NON

Préciser

Période d'observation ;

IV ASPECT THERAPEUTQUE

Conduite tenue avant l'admission à l'hôpital

Vétérinaire Tradipraticien médecin rien

Conduite tenue pendant l'hospitalisation Vaccinothérapie Sérothérapie

Protocole

IM ESSEN ZAGREB

ID OXFORD THAI RED CROSS

V EVOLUTION

Guéri Evade Décharge DCD

Borah Cheick Dangba, thèse de doctorat en médecine, 42ème promotion FMPOS






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