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L'informatisation des bibliothèques universitaires algériennes : état des lieux et perspectives d'avenir

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par Hakim BENOUMELGHAR
Université d'Alger - Magister en bibliothéconomie et sciences documentaires 2002
  

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SECTION 2 : LES BIBLIOTHEQUES UNIVERSITAIRES ET

L'INFORMATISATION

SECTION 3 : LES RESEAUX DE BIBLIOTHEQUES ET LA BIBLIOTHEQUE

NUMERIQUE

SECTION 1 : LA NOTION DE BIBLIOTHEQUE

UNIVERSITAIRE

I 1.1- Définition : Les bibliothèques universitaires se développèrent à partir du XIII° siècle dans les célèbres universités européennes « en particulier en Angleterre (Cambridge et Oxford), en Allemagne et en France (La Sorbonne) »1(*).

Pour définir ce que c'est qu'une bibliothèque universitaire, nous avons retenu deux définitions qui expliquent clairement cette notion.

* Le dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information et de la communication : Il définit les BU à travers leur vocation et les missions qui leurs sont assignées :

« Les bibliothèques universitaires sont chargées de fournir aux étudiants, aux enseignants et chercheurs la documentation nécessaire à l'étude et à la recherche dans toutes les disciplines enseignées dans les universités et d'assurer une mission d'orientation et d'enseignement bibliographique et documentaire »2(*).

Les prestations d'une BU sont donc basées, à la lumière de cette définition, sur un nombre d'éléments déterminants à savoir :

- la nature du public potentiellement utilisateur (les étudiants et les enseignants),

- l'activité intellectuelle et professionnelle de ce public (préparation des examens, des exposés, des travaux de recherche tels que les mémoires, thèses et communications scientifiques, ainsi que la mise au point des contenus des cours dispensés au sein de l'université),

- les disciplines académiques assurées par l'université de rattachement (les spécialités admises par cette université déterminent la composition du fonds documentaire),

- un rôle pédagogique (qui se traduit par la mise en place de dispositifs de formation des usagers à l'exploitation optimale des ressources mises à leur disposition via des répertoires, catalogues et divers autres outils bibliographiques).

* Christine Ollendorff : Dans le cadre d'une thèse qui s'est donnée pour objectif : «  proposer aux managers de bibliothèques académiques un outil d'aide à la décision en milieu complexe »3(*), C. Ollendorff s'est attelée à mettre sur pied un modèle d'offre de service adapté à cette catégorie de bibliothèques.

Cette offre est constituée, selon elle, de trois services de base :

- la mise à disposition de documents,

- la recherche documentaire,

- et la formation.

Ces trois types de services et leurs subdivisions « peuvent être enrichis de compléments selon les moyens mis en oeuvre pour leur réalisation »4(*). Cette variété des prestations de service constitue ''la largeur de l'offre de service''.

Cette largeur a comme ambition : « répondre à la globalité des besoins des usagers »5(*).

Elle doit être, appuyée, pour qu'elle soit plus efficace, par une politique de ciblage qui donnerait naissance à des services spécialisés, personnalisés par segments d'utilisateurs.

« Pour chaque service, on détermine également un niveau de finesse, une profondeur en termes de rapidité, de coûts, de délais, de moyens mis en oeuvre »6(*).

Les trois services cités plus haut, dans leur largeur comme dans leur finesse ont été mis en évidence dans un tableau que nous reproduisons ci-dessous.

Service

Mise à disposition

Recherche documentaire

Formation

Service de base

? Consultation sur place

? Catalogue accès local

? Prêt

? Outils en local

? Banques de données commerciales

? Orientation vers d'autres sources

? Formation aux méthodes de recherche d'information

Service complémentaire

? Information, nouveautés

? Catalogues accès à distance

? Photocopieur

? Photocopie sommaires

? Espaces de consultation

? Fourniture des documents (prêt entre bibliothèques)

? Mise en place d'un module d'autoformation

Figure 1 : Base de l'offre de service en bibliothèque académique selon C. Ollendorff.

Source : Ollendorff, C.- L'offre de service... Op. cit. p.50.

Ce modèle d'offre de service peut être une référence pour les BU, et sa mise en oeuvre dépend des savoir-faire bibliothéconomiques et des moyens technologiques disponibles, ainsi que de l'orientation de la bibliothèque (bibliothèque à vocation d'enseignement, fonds de premier cycle, bibliothèque de recherche...).

L'offre actuelle en BU est fortement imprégnée par les canaux électroniques de transfert de l'information qui, de plus en plus, gagnent du terrain. Elle se distingue par « l'apparition de différents services accessibles par le Web : catalogues avec interface W3, accès à des périodiques en texte intégral (mémoires, rapports de recherche), catalogues de liens thématiques pour l'entrée sur Internet, modules d'autoformation à Internet »7(*).

Ainsi, ces produits électroniques viennent amplifier la profondeur de l'offre de service - ils rendent l'accès à l'information aussi rapide que précis. La largeur de l'offre se voit également augmentée que ce soit pour la disponibilité, les moyens de dépistage que la formation.

Il existe une variante à la bibliothèque universitaire, la bibliothèque de recherche qui peut être réservée exclusivement à la communauté des chercheurs, que constituent les étudiants du troisième cycle universitaire, et les enseignants-chercheurs, ou rattachée organiquement à la bibliothèque universitaire.

I 1.2- La bibliothèque de recherche : Au niveau de la recherche, « les ouvrages deviennent plus spécialisés, plus coûteux et les chercheurs scientifiques ont besoin de plus en plus de périodiques »8(*). Les revues académiques sont, en effet, des publications de prédilection des chercheurs, leur principale matière de travail. Chose confirmée par Daniel Renoult9(*), en ce qui concerne les BU françaises. Selon lui, 80 % des demandes reçues et envoyées par les services de PEB de France ont trait aux photocopies d'articles de périodiques et 98 % des usagers sont des chercheurs.

L'expression ''bibliothèque de recherche'' renferme trois acceptions selon Maurice Garden : celle du chercheur, celle ayant une orientation patrimoniale, et enfin la bibliothèque faisant office de réservoir d'ouvrages de référence.

I 1.2.1- La bibliothèque du chercheur : Le chercheur, pour réaliser son ''rêve'' qui consistait à rassembler toute la documentation d'une manière exhaustive entrant dans ses domaines d'intérêt, et d'assurer ainsi un accès immédiat aux documents, essayait au temps où l'imprimerie faisait ses premiers pas, de constituer ''son cabinet de lecture'' pour reprendre l'expression de M. Garden.

Mais aujourd'hui, « l'éclatement du savoir, son émiettement, et l'expansion considérable de l'imprimé ont théoriquement fait disparaître cette image ancienne »10(*). Cependant, l'essor prodigieux des nouvelles technologies de l'information et de la communication et les possibilités d'échange et d'accès ''instantané'' à la communication scientifique peut remettre au jour cette tendance, de bibliothèques individuelles.

I 1.2.2- La bibliothèque patrimoniale : Selon M. Garden, ce type de bibliothèques savantes est limité à quelques disciplines de sciences humaines et sociales. Elle se caractérise, par son caractère « unique » de la recherche. « C'est une instrumentation, un laboratoire, un peu à l'image de ce que sont les dépôts d'archives pour les historiens »11(*). Or, « Elles sont souvent comme des trésors patrimoniaux, pour lesquels les soins de protection et de conservation l'emportent sur le désire de communication »12(*).

I 1.2.3- La bibliothèque de référence : Elle existe à travers deux modèles différents :

? Une bibliothèque de référence ''généraliste'' : l'exemple donné est celle créée au Wissenschftskolleg de Berlin, en Allemagne, constituée de « quelques grandes séries de répertoires bibliographiques, des séries de catalogues sur CD-Rom ou sur microfiches, quelques écrans, à peine quelques outils de référence »13(*).

Le personnel spécialisé du service «cherche à satisfaire les demandes de chaque chercheur à partir des ressources de toute la ville, de la bibliothèque de l'Etat jusqu'aux bibliothèques des multiples instituts »14(*).

L'inconvénient est que ce système « ne peut fonctionner que pour un nombre limité d'usagers, et dans un contexte économique favorable »15(*). La balkanisation très poussée des spécialités universitaires fait que leur couverture en matière d'instruments bibliographiques devient une tâche hasardeuse.

? Une bibliothèque de référence spécialisée : cette catégorie de bibliothèque « doit être un instrument de pointe, ouvert sur l'ensemble de la production internationale sur le thème qu'est le sien »16(*). Cependant, la miniaturisation des champs de recherche associée au caractère ''généraliste'' des plus grandes revues souligne M. Garden remettent en question cette exhaustivité souhaitée.

La dispersion des travaux scientifiques sur plusieurs publications, et la variété des thématiques qui y figurent imposent la sélectivité dans l'acquisition.

La gestion a priori complexe d'un tel fonds qui ne peut être que gigantesque et le public très restreint attendu rendent l'obtention d'une surface financière suffisante aléatoire.

I 1.3- Présentation générale des bibliothèques universitaires de quelques pays développés :

Ci-dessous , l'organisation des bibliothèques universitaires dans quatre pays développés (Allemagne, Etas-Unis, Canada, France) est présentée. L'accent sera mis sur les aspects ayant trait aux services d'encadrement de leur adaptation à l'environnement ou elles évoluent, ainsi que sur les stratégies d'informatisation mises en oeuvre et leur portée dans la coopération entre ces établissements.

I 1.3.1- Les bibliothèques universitaires en Allemagne :

Les bibliothèques universitaires allemandes semblent avoir une bonne réputation à l'étranger. Pourquoi ? « leurs ressources documentaires, leur organisation et leur efficacité semblent constituer un modèle »17(*), déclare Dominique Arot.

A. Organisation : Arot rapporte le chiffre de 76 bibliothèques d'universités existantes en Allemagne. La réunification des deux Allemagnes survenue dans la dernière décennie et l'intégration de l'ex-RDA dans l'Ouest industrialisé a nécessité des efforts considérables pour mettre les bibliothèques universitaires de l'Est au même niveau que leurs homologues de l'ex-RFA. «Des efforts importants ont été entrepris avec le soutien de l'Etat fédéral, des Länder eux-mêmes et de fondations privées (comme la fondation Volkswagen) pour faire en sorte que les bibliothèques des universités des nouveaux Länder rattrapent leur retard »18(*)

Les progrès réalisés ont été essentiellement « dans le domaine technologique (informatisation des catalogues et équipements informatiques) et dans le domaine des bâtiments, qui ont été modernisés, agrandis ou construits »19(*).

Concernant l'organisation structurelle de ces établissements : il existe généralement une bibliothèque centrale de grande taille qui fédère un ensemble de bibliothèques disciplinaires réparties sur le campus.

B. Les collections : En 1999, selon Arot, la dépense documentaire par étudiant en Allemagne était de 1 056 FF, alors qu'en France, en 1998, ce type de dépense était de 274 FF. Quatre fois moins que la part de l'étudiant allemand.

A propos du ratio livres/étudiants ; l'étudiant allemand avait en moyenne, en 1995, à sa disposition 153 livres, au moment où le Français disposait de 18 livres en 1998 dans sa bibliothèque.

Quelques bibliothèques universitaires ont été classées comme des ''pôles d'excellence documentaire''. Ce sont des bibliothèques universitaires qui possèdent des collections de qualité et qui « s'engagent à constituer des collections de référence dans un secteur disciplinaire donné »20(*). Elles sont généralement soutenues sur le plan financier par la Deutsch Forschungsgemeinschaft (DFG), l'organisme fédéral qui coordonne et soutien les activités de recherche, puisqu'elles avaient « reçu en tout, 155 millions de Francs en 1998 »21(*).

Les bibliothèques universitaires allemandes « s'enorgueillissent de posséder globalement des collections de monographies et de thèses représentant cent seize millions de volumes »22(*), en 1994. Les collections sont caractérisées par une large couverture des domaines scientifiques, des sciences humaines à la technologie.

La DFG citée plus haut subventionne l'acquisition de publications étrangères (monographies et périodiques) considérées utiles à la recherche dans tous les domaines scientifiques. « les fonds avancés par la DFG permettent chaque année la souscription d'abonnements à près de 50 000 périodiques et l'acquisition d'environ 100 000 monographies »23(*).

Cette fondation pour la recherche intervient également dans les actions visant à normaliser les tâches documentaires. A cet égard, la DFG a « financé des projets de normalisation pour les noms propres (Personennamendatei), les institutions et les organismes (Köperschaftsdatei), les mots matière (Schlagwortnormdatei) et un certain nombre d'autres paramètres. »24(*).

C. La coopération : La décentralisation de la prise de décision en Allemagne à travers les Länder a laissé une marge de manoeuvre assez importante aux acteurs locaux pour réfléchir à résorber les problèmes qui surgissent sur leurs territoires ou à nouer des alliances avec les Länder voisins.

Ainsi, les bibliothèques universitaires d'une région (ou de plusieurs régions voisines) se constituent en consortiums « en particulier dans le domaine des catalogues collectifs et de la circulation des documents »25(*).

« Le catalogue collectif national créé pour les périodiques (le Zeitschriftendatenbank ou ZDB) comprend aujourd'hui près de 710 000 titres et 2 800 000 localisations »26(*).

La coopération entre les bibliothèques touche les différents maillons de la chaîne documentaire, de l'acquisition à la diffusion. « Les mesures les plus ambitieuses ont été introduites en Rhénanie-Westphalie ou un programme de coordination des abonnements aux périodiques est en vigueur depuis le milieu des années 70(...). Dans les années suivantes, la coopération a été étendue aux monographies dont le prix était élevé et aux achats de CD-Rom »27(*).

En matière de catalogage, « les directives publiées par la DFG concernent les évolutions nationales visant à harmoniser les équipements en matériels et en logiciels dont se sont jusque-là dotés les centres de traitement des catalogues collectifs »28(*).

D. Arot cite quelques réseaux coopératifs : Allemagne du Nord (GBV), de la Rhénanie- du Nord- Westphalie (HBZ), des bibliothèques de Berlin (KOBV).

Encore, pour étayer ses propos sur la réalité de la coopération interbibliothèques allemandes, elle nous donne l'exemple d'un catalogue en ligne à savoir : le Karlsruher virtuellere Katalog (KVK), qui « permet d'interroger en une seule session non seulement tous les catalogues allemands, mais aussi un grand nombre de catalogues étrangers »29(*).

En dépit de la richesse des collections des bibliothèques allemandes, le prêt entre bibliothèques reste une pratique courante. On y fait appel pour pallier l'indigence des fonds d'une bibliothèque donnée. Le PEB est passé de

1 800 000 demandes en 1982 à 2 500 000 demandes de prêt en 1994 selon G.U. Gabel.

D. Le multimédia et les services électroniques : L'offre de services en ligne se diversifie et se développe à la faveur des potentialités des technologies informatiques dédiées à l'information et à la communication. « La majorité des sites web des bibliothèques universitaires proposent une offre très riche, indique D. Arot. Cette offre est composée de :

 - catalogues,

- informations sur la bibliothèque (avec souvent les rapports annuels d'activité et de nombreuses informations statistiques),

- bibliothèque numérique (thèse et revues en ligne, documents patrimoniaux numérisés),

- et sélection de liens »30(*).

Une initiative fédérale a permis la mise en place d'un service national de fourniture électronique de documents dénommé SUBITO, rendu opérationnel à partir de 1998, année ou il a eu à traiter 100 000 demandes. Deux ans plus tard, ce chiffre a été quadruplé pour atteindre 410 000 requêtes en 2000.

Afin de contourner les coupes budgétaires qui se répercutent directement sur la croissance des fonds documentaires, et les risques de ''provincialisation '', qui veut dire isolement ou dispersion de la documentation universitaire, contre quoi les observateurs allemands mettent en garde, les bibliothèques universitaires s'organisent pour devenir un système unique au service des étudiants, compensant ainsi les insuffisances de chacune d'elles.

Le ministère fédéral de l'Education et de la Recherche assure « la promotion de projets qui rendent la connaissance accessible sous forme numérique, par exemple les bibliothèques numériques qui offrent un accès rapide et exhaustif à l'information universitaire »31(*).

Le soutien des autorités aux actions de modernisation des BU transparaît dans les actions de la DFG.

Celle-ci apporte un soutien financier substantiel, puisqu' « environ vingt-trois projets de recherche sont actuellement subventionnés dans les grands domaines suivants :

- Gestion et échange de documents numériques,

- Création, compression et transmission de données,

- Enseignement multimédia et systèmes d'apprentissage,

- Recherche conjointe avec les bibliothèques,

- Nouvelles applications et nouveaux aspects d'utilisation »32(*) .

A titre d'illustration, la DFG a engagé, en fin 1997, un projet de recherche ''stratégique'' appelé V3D2 (Traitement et diffusion partagés de documents numériques).

? Initiatives locales (au niveau des Länder) : Les Länder ont souvent leurs propres projets ayant comme objectif le développement de l'utilisation du multimédia dans les universités et les bibliothèques.

On citera ici deux cas : celui du Bade-Würtemberg et le cas de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

· Bade-Würtemberg : Ce Länder a lancé l'initiative ''Un futur pour la jeune génération'' qui vise à promouvoir les nouvelles technologies, dont le multimédia, dans les bibliothèques.

« Il s'agit de développer un serveur indépendant pour les objets numériques et les documents sonores concernant l'histoire contemporaine »33(*).

Ces documents qui proviennent des archives de la radiodiffusion allemande représentent « une collection exhaustive des documents sonores et filmés par les stations fédérales »34(*).

Un autre projet dans ce land, est celui initié à l'université de Karlsruhe baptisé DIVA (DIgital Video Archive, archives en vidéo numérique de l'université). Son but est de « promouvoir l'usage des ressources audiovisuelles par la numérisation. En numérisant les vidéos, il est possible de rendre ces documents accessibles depuis les postes de travail des chercheurs et des étudiants à toute heure et sans obligation de retours (sic) au personnel de la bibliothèque »35(*).

Quant aux données de signalement des vidéos numérisées, les métadonnées, elles sont « enregistrées dans le réseau des bibliothèques du Bade-Würtemberg et sont bien sûr disponibles sur les Opac locaux, mais également par la page d'accueil du site de la bibliothèque universitaire »36(*), ajoute-t-elle.

· Rhénanie-du-Nord-Westphalie : Située dans le nord-ouest de l'Allemagne, ce land, qui abrite un grand nombre d'universités et d'universités polytechniques, a créé un réseau de « compétences multimédia ». L'objectif est de « développer et d'échanger des modules d'enseignement multimédias afin d'augmenter la qualité de l'enseignement et de l'étude dans les universités »37(*).

Les projets en cours dans cette région couvrent les domaines des sciences humaines, des sciences de l'ingénieur, des mathématiques, des sciences économiques et du droit. Le but à long terme est d'incorporer les résultats dans la bibliothèque numérique du Länder en question.

Celle-ci «donne accès à de nombreux catalogues de bibliothèques allemands et internationaux, à des réseaux de bibliothèques, ainsi qu'à des ressources électroniques pour les universités qui ont obtenu les droits d'accès, par exemple, pour les bases de données sujet ou les périodiques électroniques d'éditeurs (tels que Elsevier) qui offrent l'accès au texte intégral »38(*).

Un des projets les plus connus dans ce land s'appelle MILESS (Multimedialer Lehr- und Lernserver Essen).

Pour atteindre les finalités du projet, la bibliothèque universitaire d'Essen a entrepris de « retrouver tous les produits et publications électroniques et multimédias pertinents en coopération avec les départements de l'université, et de fournir les fonctions de catalogage, d'accès et d'archivage »39(*).

I 1.3.2- Les bibliothèques universitaires aux Etats-Unis :

A la fin du dix-neuvième siècle, les bibliothèques universitaires aux Etats-Unis étaient peu nombreuses. « En 1876, la bibliothèque la mieux fournie- celle de Harvard University ne contenait que 227 650 volumes, la plupart des bibliothèques existantes étaient rassemblées sur la côte Nord-Est, dans les vieux Etats »40(*).

En dépit de leur ''dimension '', leur ''solennité'', assimilées par J. Reboult aux cathédrales européennes du Moyen Age, les BU américaines étaient, à ce moment là, devancées par leur homologues européennes « En 1875, les meilleures universités allemandes possédaient des bibliothèques bien supérieures aux bibliothèques des Etats-Unis par l'étendue et la qualité de leurs collections »41(*).

Cependant, les bibliothèques américaines surent se mettre à niveau et connurent le même développement rapide et accéléré que les universités.

Melvil Dewey, le célèbre bibliothécaire américain connu par sa classification décimale, nommé à Columbia University, à New York, «organisa son établissement selon des méthodes modernes, recruta du personnel et créa la première école de bibliothéconomie en 1887 à Columbia »42(*).

Les années suivantes, les Etats-Unis ont connu une percée remarquable dans les créations technologiques à usage bibliothéconomique «catalogues collectifs, classifications, prêt interbibliothèques, méthodes de gestion. Cette avance technologique s'est maintenue au cours du siècle avec l'introduction dans les bibliothèques de la microcopie, de l'audiovisuel et de l'informatique »43(*).

Cette mise à niveau a été soutenue d'une manière active par les autorités US. « Les Gouvernements des Etats-Unis et le gouvernement fédéral, depuis la fin du dix-neuvième siècle, mais surtout à partir de la Seconde Guerre mondiale, pratiquèrent une véritable politique documentaire (...). Des moyens importants furent accordés pour rassembler, conserver et gérer cette documentation »44(*).

Le Gouvernement fédéral n'a pas lésiné sur les moyens financiers pour relever le défi de la modernisation et cela en octroyant des crédits conséquents aux BU. « Ces crédits sont accordés par les départements d'Etat et par les institutions officielles comme la National Science Foundation, la National Commission on Libraries and Information Science, le Council on Library Ressources, etc.

Ces attributions de fonds ont été favorisées par le Library Service Act, en 1965, qui prévoit une aide financière pour l'enseignement et la recherche en bibliothéconomie, des subventions aux grandes bibliothèques universitaires de recherche, leur promotion et celle de la politique documentaire au sens large »45(*).

A. La coopération et les organisations professionnelles : Ayant une longue tradition dans ce pays, la coopération entre les bibliothèques universitaires consiste en l'échange de documents (le prêt inter), la coordination des achats et des abonnements, la constitution de catalogues collectifs, ainsi que la création de forums spécialisés par catégories de bibliothèques, organisations favorisant la concertation sur tous les aspects touchant au fonctionnement de ces bibliothèques.

« Des coopératives, des consortiums, des réseaux multiples se sont formés peu à peu, étroitement imbriqués les uns dans les autres, impliquant normalisation et harmonisation des politiques »46(*).

a) La Library of Congress : « Dès le début du siècle, la Library of Congress joua un rôle d'animation, d'impulsion et d'harmonisation de la coopération entre bibliothèques, et elle l'a conservé jusqu' à nos jours.

Que ce soit en matière de prêt interbibliothèques, de recherche technologique, de politique d'achat, de catalogue collectif ou de programmes spéciaux, son rôle est prépondérant »47(*).

Les actions de la Bibliothèque du Congrès allant dans le sens d'intensifier la coopération entre les bibliothèques se sont réalisées, dès 1901, par la mise en place d'un service de diffusion des fiches de son catalogue (le plus riche d'ailleurs) aux autres bibliothèques, ainsi que la mise en oeuvre de programmes d'acquisition en coopération.

Il y a lieu de signaler d'autres produits coopératifs :

ü La Union List of Serials in Libraries of the United States and Canada fut publiée en 1927.

Les années trente marquées par la crise économique ont vu le lancement de programmes coopératifs :

ü Le National Program for Acquisition and Cataloguing (NPAC),

ü Le Cooperative Cataloguing Program, auquel contribuèrent 400 bibliothèques du Canada et des Etats-Unis.

b) L'Oregon State Board of Higher Education : A travers ce bureau, les Etats américains procédaient, dès 1932, à l'unification des normes utilisées au niveau des BU.

D'autres initiatives ont été lancées après la Seconde Guerre mondiale :

- création de bibliothèques de dépôt, des plans d'acquisition (comme le Farmington Plan de 1948 et 1972) ,

- programmes spéciaux comme le Foreign Newspaper Microfilm Project en 1956 ,

- dans les années soixante se créèrent de nombreux réseaux de catalogage collectif, exemple : l'Ohio College Library Center-OCLC.

c) Le Research Libraries Group : Créé en 1973, il réunit les bibliothèques de Columbia University, de Yale University et la New York Public Library (NYPL). « Il est destiné à l'harmonisation des achats et à la mise en commun des ressources de ces établissements »48(*).

d) Le Council on Library Ressources : Il fut « institué en 1956, grâce à des fonds de la fondation Ford. Il avait pour but d'aider les bibliothèques et de promouvoir la recherche. Il a subventionné depuis cette date plus de 600 programmes divers »49(*). Cet organisme vise à trouver des solutions nouvelles, basées sur les résultats de la recherche, aux problèmes de recherche en particulier.

Les efforts de ce Conseil sont déployés :

« - pour développer les ressources et les services des bibliothèques ;

- pour améliorer les relations entre les bibliothèques et diverses institutions américaines et étrangères »50(*).

e) La National Science Foundation : Créée en 1958, « elle exerce des responsabilités capitales dans la coordination et la définition de la politique en matière d'information scientifique et technique. Elle finance également des programmes de recherche »51(*).

f) La National Commission of Libraries and Information Science (NCLIS) : Fondée en 1870, elle fait office d'une ''agence de planification'' au niveau national en ce qui concerne les bibliothèques.

g) Le Center for Research Libraries : Créé en 1949 à Chicago, cette structure regroupant les bibliothèques de recherche de cette région a étendu ses activités sur tout le territoire US.

Ce centre « possède un catalogue collectif de tous les documents entrés en dons, en dépôt permanent, en dépôt indéfini ou en dépôt en location (...). Le centre a de plus en plus évolué vers la constitution de collections originales pouvant servir aux autres établissements : collections de journaux étrangers, de documents gouvernementaux étrangers, de littérature marginale étrangère (par exemple, romans populaires indiens), périodiques très spécialisés (600 000 titres) et thèses étrangères.

Il est maintenant des plus importantes institutions de prêt interbibliothèques aux Etats-Unis »52(*).

h) Les Scientific Information Dissemination Centers (SIDC) : Créés à partir de 1960, ces centres sont localisés au niveau des universités. « Ils jouent le rôle de relais documentaires auprès des usagers »53(*).

D'autres associations professionnelles ont exercé une influence remarquable sur la coopération entre bibliothèques, telles que l'American Library Association (fondée en 1876) et l'Association of Research Libraries.

B. Missions et organisation des BU américaines :

« Le but principal de la bibliothèque universitaire est non seulement de fournir tous les documents requis sur différents supports nécessaires aux programmes d'enseignement académique, mais aussi d'encourager, de susciter, de promouvoir l'habitude de lire beaucoup et bien »54(*).

La BU aux Etats-Unis est appelée à répondre aux besoins documentaires des enseignements universitaires.

« Au second niveau, elle doit pouvoir fournir à la recherche toute la documentation qui lui est nécessaire et la lui rendre aussi accessible que possible, à la fois dans son contenu et dans sa forme (...). Elle joue un rôle intellectuel qui ne peut être réussi que si elle suit de près les orientations de la politique de recherche de l'université, en comprend les besoins et sait se montrer un interlocuteur valable pour les chercheurs »55(*).

Dans l'objectif de répondre à ces deux types de besoins : ceux de l'enseignement d'une part, et ceux de la recherche d'autre part, les bibliothèques centrales à l'université sont scindées en deux divisions : « l'une pour la recherche (siège du réseau), et l'autre pour les'' undergraduates'' (les étudiants préparant la Licence) »56(*). Cette fragmentation est faite en fonction des publics auxquels est destinée la BU à savoir : les étudiants des premiers et deuxièmes cycles et ceux du troisième cycle, ainsi que les enseignants.

Ce qui caractérise le plus les BU américaines, selon Raymond Bérard est leur gigantesque taille « très éloignée de la balkanisation des universités françaises »57(*).

Pour illustrer son constat, il donne l'exemple de l'Université de Californie composée de neuf campus (Berkeley, Davis, Irvine, Los Angeles, Riverside, San Diego, San Francisco, Santa Barbara et Santa Cruz). La compétence de la bibliothèque centrale dans ce cas s'étend à l'ensemble de ces campus. « Cette taille formidable permet en matière de documentation, de disposer de collections considérables et cohérentes, et de peser d'un poids plus lourd dans les négociations avec les éditeurs, en particulier dans le domaine des licences électroniques »58(*).

Elle a rendu également réalisables des projets, qui nécessitent un ensemble de compétences et de ressources, à l'image de celui mené dans l'université de Californie en vue de créer une bibliothèque numérique donnant accès aux catalogues et bases de données des neuf campus.

C. Ressources et usagers des BU américaines : Les bibliothèques universitaires américaines se distinguent également par la richesse de leurs fonds documentaires. Parmi celles destinées à la recherche, R.Bérard cite la moins bien classée, celle de l'Institut de technologie de Géorgie au

108ème rang possède 1,8 million d'ouvrages et plus de 11 000 périodiques. La plus petite dans la catégorie des bibliothèques d'enseignement, celle de l'Université technique de Louisiane compte 350 000 ouvrages et 2 600 titres de périodiques auxquels elle est abonnée.

Ces collections sont complétées par les documents provenant des universités européennes, de l'ex-URSS, de l'Extrême Orient ainsi que du Tiers-Monde.

Les universités américaines s'intéressent plus à l'échange de thèses soutenues dans les lettres et les sciences sociales beaucoup plus que celles relevant des domaines scientifiques car « elles estiment que leur niveau ne répond plus aux impératifs de qualité et sont conçues dans une perspective trop limitée de la recherche »59(*).

Les acquisitions sont assurées par un personnel composé de « bibliothécaires bibliographes et de spécialistes hautement qualifiés au point de vue intellectuel, dont beaucoup sont docteurs ou ont publié dans leur discipline »60(*).Ceux-là se répartissent les achats de documents selon les groupes linguistiques ou les disciplines académiques.

Orientées vers les utilisateurs, les BU américaines organisent des séances d'information appelées ''faculty seminars'' au profit des professeurs et des chercheurs, au cours desquelles, les services rendus, les nouveautés en matière d'acquisitions et une documentation de formation à la recherche documentaire sont explicités.

D. L'automatisation et les nouvelles technologies de l'information et de la communication : L'irruption massive des NTIC dans les BU américaines est très récente selon R.Bérard. Des dizaines de micro-ordinateurs sont mis à la disposition des étudiants pour accéder au catalogue automatisé.

L'université de Stanford a développé en 1972 un système informatique dénommé BALLOTS (Bibliographic Automation of Large Libary Operation Using a Time-Sharing System).

BALLOTS est un « système plus complexe qui intéresse davantage les bibliothèques de recherche, et qui comporte un plus grand nombre de fonctions relatives au traitement technique des documents »61(*).

Cette université utilise BALLOTS « non seulement pour le catalogage de ses ouvrages, mais aussi pour l'ensemble de ses services techniques(...), dans un programme d'ensemble intégré qui représente une base de données de plus de cent langues »62(*).

L'avènement des NTIC en général, et du média Internet en particulier a profondément transformé les méthodes de travail au niveau des BU américaines. Actuellement, celle-ci « offrent la plupart de leurs ressources électroniques sur le Web, avec des sites riches et performants qui proposent une quantité impressionnante de périodiques en texte intégral au prix d'un effort financier considérable (...).

Chaque service est responsable de la conception et de la mise à jour de ses propres pages web dans le cadre d'une charte éditoriale et graphique pré-établie »63(*).

Le canal électronique que constitue le web, ne se limite pas à la diffusion des documents scientifiques pour les usagers, mais également utilisé pour la communication interne au niveau de la bibliothèque. Ainsi, la BU de Princeton a « conçu des pages pour ses propres services internes, sur lesquels figurent des aides au catalogage et à l'indexation, ainsi que les manuels techniques »64(*).

Par ailleurs, de nouvelles catégories de personnels des bibliothèques sont apparues : des assistants à la navigation sur la toile, des consultants en informatique intervenant pour résoudre les difficultés posées par certains logiciels utilisés par le public, ainsi que des consultants en recherche documentaire.

La formation des utilisateurs des BU est passée des Faculty Seminars à la Teaching Library. Philip Tompkins cité par R. Bérard, assigne à cette bibliothèque d'enseignement cinq objectifs :

«- faciliter l'appropriation de la technologie par les étudiants et les enseignants ;

 - constituer un centre ou ceux-ci utiliseront en commun les NTIC pour les besoins de l'enseignement et de la recherche ;

- permettre l'accès aux collections imprimées et électroniques présentées sur le campus et dans le monde entier ;

- intégrer les technologies nouvelles et traditionnelles pour l'enseignement et la recherche ;

- proposer une formation à l'accès et à l'analyse de l'information, ainsi qu'à la préparation de cours et d'exposés s'appuyant sur les NTIC »65(*).

I 1.3.3- Les bibliothèques universitaires au Canada :

Dans les lignes qui suivent, ils seront exposés : les organismes créés en vue de favoriser une synergie entre les potentialités des bibliothèques universitaires québécoises, les actions et les projets mis en oeuvre afin de suivre et de s'adapter aux différents contextes universitaire, technologique et économique, ainsi qu'un exemple d'une bibliothèque universitaire, ou plutôt un réseau de bibliothèques dans la province du Québec.

A. La Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (Crepuq) : Cette organisation, créée en 1963, constitue un forum de concertation et d'échange d'informations.

La Crepuq est constituée d'une multitude de comités et sous-comités qui se penchent sur diverses questions présentant un intérêt pour l'accomplissement des missions confiées aux bibliothèques universitaires. Le plus important est le Comité de coordination des bibliothèques.

a) Le Comité de coordination des bibliothèques : « Composé du directeur des bibliothèques de chacun des établissements universitaires membres [sont membres : les universités : Laval, Montréal, Mc Gill, Sherbrooke, Bishop's et l'université Concordia], sauf l'Université du Québec qui, en raison du nombre de ses constituantes réparties à travers le Québec, y délègue quatre représentants »66(*).

Devenu Sous-comité des bibliothèques en 1972, les activités de cette structure visent à « favoriser un accès maximal aux ressources documentaires disponibles dans chaque bibliothèque »67(*).

Pour cela, les responsables des BU unissent leurs efforts pour « développer des outils communs, destinés à favoriser à la fois la rationalisation des ressources et une meilleure accessibilité à la documentation et à l'information »68(*).

Du fait que les ressources humaines, documentaires et financières dont disposent les bibliothèques ne progressent pas au même rythme que les besoins exprimés par les usagers, il était impératif de chercher à optimiser l'utilisation de celles-là et de les rentabiliser.

Pour consolider la coordination et le partage des ressources dont les BU disposaient « le comité doit d'abord étudier toutes les ressources disponibles dans la province et ailleurs s'il y a lieu, et soumettre ensuite un projet de collaboration entre les bibliothèques universitaires au niveau des collections de recherche »69(*), recommande les membres du Comité dans leur première réunion tenue en octobre 1967, dont un extrait du procès verbal l'ayant sanctionnée a été cité dans l'article, indiqué précédemment.

Etudier les ressources veut dire avoir des indicateurs précis qui reflètent les moyens et la situation des structures documentaires concernées.

· Les études stratégiques : Depuis 1967, les BU québécoises entreprenaient des travaux dans l'objectif de « recueillir annuellement des statistiques de gestion (...) grâce à un recueil maintenant informatisé et établi selon une procédure normalisée, elles produisent chaque année un tableau précis de l'ensemble des ressources documentaires, humaines, financières et matérielles des bibliothèques universitaires, ainsi que d'indicateurs quantitatifs relatifs à leur utilisation.

La méthodologie de recueil des données ainsi que les définitions de chacune de ces données ont été uniformisées au préalable, assurant ainsi un très haut degré de fiabilité et de comparabilité »70(*).

Le Sous-comité des bibliothèques développe une approche de coopération axée sur l'organisation de rencontres de réflexion, de concertation, et de discussion permettant de faire le point sur l'évolution des actions engagées et d'apporter des solutions aux carences décelées.

* Les projets : Des projets concrets ont été mis en chantier. Parmi ceux réalisés, on note celui qualifié de « plus spectaculaire et plus efficace ». Il s'agit du Réseau Pebuquill qui est un service de livraison quotidien des documents.

Malgré les distances qui séparent les universités dans cette vaste province, « ce réseau permet à un chercheur, quel que soit le lieu de son travail, d'avoir accès rapidement à l'ensemble de la documentation des universités québécoises »71(*).

« La Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) et le Council of Ontario Universities (COU) ont mis en place un système d'échange appelé ententes »72(*).

La coopération entre les BU du Québec et celles de l'Ontario qui a pris des formes multiples, a permis entre autres, la réalisation d'une liste collective informatisée des publications en série,  « connue sous l'acronyme Cactus, cette liste permet d'identifier et de localiser un ensemble considérable de collections, et éventuellement, d'y avoir accès par le prêt entre bibliothèques »73(*).

Un autre accord conclu avec le Gouvernement fédéral permet l'accès à l'ensemble des bibliothèques de la région d'Ottawa.

Ce maillage des bibliothèques «contribua à rationaliser le développement des collections dans chaque institution, à faire en sorte que les collections de chaque université se développent dans un contexte collectif »74(*).

b) L'automatisation et les réseaux : Les bibliothèques de l'université du Québec ont développé leur propre réseau de catalogue collectif appelé Badaduq.

Les autres BU de cette région du Canada se sont réunies au départ au sein du réseau Telecat/Unicat (Télécatalogage/Union cataloguing) affilié à Utlas (University of Toronto Library Automation System) de 1975 à 1980. « Ce réseau a permis d'améliorer considérablement l'efficacité et la rentabilité des services offerts à l'usager grâce à une réduction importante du temps et des ressources consacrées au traitement de la documentation »75(*).

Disparu en 1980, ce réseau fut remplacé par un regroupement de bibliothèques québécoises connu sous le nom de Riblin (Réseau informatisé des bibliothèques/Library Information Network).

Ce dernier a rendu possible, outre le développement d'un système intégré de gestion de bibliothèques adapté aux besoins locaux, la constitution d'un lieu privilégié « d'échange d'informations entre les usagers d'un même système alors que se poursuivent les études relatives à l'automatisation de l'ensemble des services de bibliothèque »76(*).

Des mécanismes d'interconnexion des systèmes locaux adaptés après l'abandon de celui qui vient d'être cité, ont été mis en place

· L'évolution des technologies : J. Chassé, J.-R. Brault et O. Dupuis dégagent les principales tendances qui caractérisent cette évolution. Elles consistent selon eux en un ensemble d'éléments :

« - le développement des télécommunications et des réseaux, des techniques d'accès à l'information et de l'interconnexion des systèmes qui permettront aux bibliothèques d'offrir un accès décentralisé, plus rapide et plus efficace, aux sources d'information disponibles ;

- l'utilisation de plus en plus généralisée chez les usagers du micro ordinateur personnel comme poste de travail scientifique (...) qui servira de guichet d'exploitation à distance des sources d'information ainsi offertes ;

- l'expansion et diversification des services d'information offerts directement à l'usager ;

- le développement d'une plus grande convivialité dans les modes d'accès »77(*) .

c) Perspectives pour les BU québécoises : L'année académique 1992-1993 a vu l'initiative du Sous-comité des bibliothèques d'engager une réflexion avec la communauté universitaire sur les nouvelles donnes ayant trait aux effets du développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication.

Cette initiative a consisté en l'organisation d'un colloque portant sur le thème « Communication scientifique, nouvelles technologies et rationalisation des ressources : un défi pour les bibliothèques universitaires ».

Les principaux facteurs dont les bibliothèques universitaires doivent en tenir compte ont été déterminés. Ces intervenants ont traité de la problématique des « modifications profondes du processus de communication scientifique et de diffusion de l'information, provoquées par le développement accéléré des nouvelles technologies, et la nécessaire redéfinition du rôle de la bibliothèque dans ce nouveau contexte »78(*).

Un plan triennal 1993-1996 a été adopté par le Sous-comité qui définit précisément l'orientation des activités à entreprendre.

Cinq objectifs prioritaires ont été identifiés :

a) Maximisation de l'étendue des sources d'information disponibles : Pour des considérations financières que technologiques, les BU québécoises orientent de plus en plus leurs choix prioritaires de développement vers « l'accès à l'information, plutôt que vers la conservation de collections sur place »79(*).

C'est la satisfaction des besoins documentaires des niveaux deuxième et troisième cycles qui a guidé leur démarche. Celle-là reposera désormais « en très grande partie sur un partage des ressources au sein du réseau et sur des sources externes à chaque institution »80(*).

b) Accroissement de l'accès aux ressources documentaires internes et externes : Cet effort d'élargir l'accès aux ressources documentaires locales et extérieures est « techniquement réalisable grâce au développement rapide des réseaux de télécommunication, à la prolifération de la documentation électronique, imprimée et plus généralement analogique »81(*), affirme l'un des intervenants au colloque cité plus haut.

Les objectifs du Sous-comité en ce sens vont même jusqu'à étudier l'intérêt et la possibilité de « mettre sur pied un catalogue collectif des tables de matières des périodiques du réseau (...), promouvoir l'automatisation du prêt entre bibliothèques en respectant le protocole OSI (Open Systems Interconnexion) et établir des ententes et une infrastructure en vue de l'implantation de systèmes de transfert électronique de documents »82(*).

c) Renforcement de la qualité des services offerts : Il s'agit principalement d'essayer d'intégrer les concepts de ''qualité totale'' et de ''valeur ajoutée'' des services et produits offerts par les bibliothèques.

Ces concepts qui sont intégrés dans les domaines industriels et économiques trouveront leur place, sans doute, dans les espaces documentaires universitaires.

d) Soutien aux gestionnaires des bibliothèques : Le souci du Sous-comité est d' « offrir un soutien accru aux gestionnaires par l'élaboration de méthodologies communes et d'instruments d'information de gestion »83(*), relève Clément Tremblay cité par J.Chassé. 

Un groupe de travail sur les statistiques a été constitué. Il «compile et analyse trois catégories de données de gestion : les statistiques générales portant sur l'ensemble des ressources et les activités, les statistiques sur le prêt entre bibliothèques et les statistiques sur les activités de catalogage »84(*).

e) Intensification du dialogue avec les partenaires académiques : Cela dans le but d'échanger les points de vue sur les évolutions en cours dans les deux sphères ; documentaire et universitaire, et d'assurer un développement conjoint de ces dernières.

Le partenariat entre les bibliothèques et les universitaires porte sur trois axes qui visent à : 

« - renforcer l'arrimage entre les objectifs prioritaires de développement des programmes d'enseignement et de recherche et ceux de développement et de conservation des collections ;

- développer une meilleure compréhension mutuelle de l'impact de la transformation du processus de communication scientifique et des nouvelles formes de dissémination de l'information sur le développement des collections et des services des bibliothèques ;

- poursuivre et intensifier la réflexion sur le rôle et la place de la formation documentaire dans la formation universitaire et le soutien à la recherche »85(*).

B. Le réseau des bibliothèques de l'université Mc Gill : L'université Mc Gill située à Montréal est la plus importante université anglophone du Québec. Elle est également la plus ancienne université dans cette province (fondée en 1821). Elle compte douze facultés et dix écoles associées, instituts de recherches avancées, hôpitaux universitaires, bibliothèques, «offrant les dernières technologies à leurs utilisateurs, tout est mis en oeuvre pour que l'université soit à la hauteur de ses ambitions et de sa réputation »86(*).

Le réseau bibliographique de l'université Mc Gill est le résultat d'une large politique d'informatisation qui s'est étendue aux seize bibliothèques du campus, ainsi qu'aux institutions affiliées (centres de recherche et hôpitaux).

L'accès à ce réseau des « bibliothèques universitaires (emprunt des documents directement ou par le biais du prêt entre bibliothèques) repose sur le principe de la complémentarité des ressources »87(*).

J.-P. Accart rapporte la mise en place, au sein de ce réseau, de quatorze banques de données référentielles et en texte intégral, offertes par le système Peruse sur tout le réseau de l'université, l'accès à Internet pour les étudiants et les professeurs, un prêt entre bibliothèques (PEB) très performant grâce notamment à l'utilisation d'un système de messagerie électronique dénommé Ariel.

a) Le projet d'informatisation Notis/Mc Gill : L'usager a été la pierre angulaire de la conception de ce projet. « A partir des fonctions classiques d'une bibliothèque (acquisition, traitement, disponibilité, prêt), c'est la disponibilité des documents pour l'usager qui a retenu toute l'attention des professionnels »88(*).

Mené entre 1986 et 1991, le choix de logiciel a porté sur Notis, un système de gestion de bibliothèques intégré.

Cette entreprise a été marquée par un ensemble d'opérations : « l'inventaire des collections et le codage par code à barres, une coopération intense avec le centre de calcul de l'université, l'amélioration des services aux usagers en unifiant et en intégrant les catalogues, tout s'est accompagné de mise en place de procédures et de règles, ainsi que de sessions de perfectionnement du personnel »89(*).

Le catalogue en ligne du réseau des bibliothèques (Muse), contient 1,5 millions de notices produites par le catalogage rétrospectif, courant ainsi que des notices externes, se trouvant dans les autres bibliothèques avec lesquelles des accords de coopération ont été conclus. Il est consultable également sur Internet.

b) La fourniture électronique de documents : Dans l'objectif d'atténuer les effets des restrictions budgétaires aux bibliothèques de l'université Mc Gill et qui se traduisent par des désabonnements aux périodiques scientifiques, on a cherché les moyens technologiques pour partager les ressources existantes dans chacune des bibliothèques, une ''globalisation'' des ressources.

« c'est le cas pour le département Chimie à l' Uquam qui propose en ligne cent titres sélectionnés qu'il est le seul à posséder, et ceci à titre de projet pilote.

D'autre part, un consortium des bibliothèques médicales, appelé Mc Gill Medical and Health Libraries Association (MMAHLA) réunissant vingt deux bibliothèques a défini une politique globale d'achat des périodiques »90(*).Cette politique est réajustée chaque année.

Le système Ariel permet d'optimiser l'usage des NTIC pour le développement des bibliothèques, la transmission via Internet de documents numérisés, ce qui favorisera l'accès à l'information désirée par les usagers.

I 1.3.4- Les bibliothèques universitaires en France :

Créées à la faveur de la réforme générale de l'enseignement supérieur après 1870, leur mise en place a été entérinée par des textes réglementaires parus en 1878 et 1886 qui ont défini leur fonctionnement.

Les missions qui leur ont été assignées, entre autre, l'inscription des ouvrages, leur classement par format et ordre d'entrée, la reliure, l'élaboration des fichiers (l'un par auteur, l'autre méthodique selon la classification de Brunet).

Le dépôt des thèses, le prêt et le prêt interbibliothèques ont été codifiés. La politique d'acquisition et le budget de ces structures ont été de la partie. « L'année 1952 marque, certes, le début d'un effort de modernisation qui se traduisit par la normalisation des fichiers de catalogage (125/75mm), par la création du catalogue alphabétique matières, par celle du CCOE [Catalogue collectif des ouvrages étrangers] »91(*).

La croissance du nombre d'étudiants (de 150 000 en 1855 à 820 000 en 1926 selon Jarrige et Pechenart) a imposé une nouvelle politique de construction et une nouvelle organisation des BU.

Dès 1962, des orientations en matière d'organisation des services de ces structures ont été arrêtées :

- mettre le plus grand nombre possible d'ouvrages en libre accès en utilisant la CDU (Classification décimale universelle) ;

- les ouvrages inactuels sont mis dans les magasins et classés en secteurs symbolisés par des lettres ;

- le fichier systématique doit désormais être élaboré selon les indices CDU.

Au milieu des années soixante-dix, d'autres textes ont défini l'organisation administrative et la nature juridique des BU.

« Du point de vue de leur nature juridique, les bibliothèques universitaires ou bibliothèques interuniversitaires sont des services communs à une ou plusieurs universités ; elles ont une mission d'orientation, d'étude, de recherche et d'enseignement bibliographique et documentaire. Elles sont dirigées par un directeur et administrées par un conseil des bibliothèques »92(*).

Celui-ci, composé à égalité de représentants des enseignants, chercheurs, étudiants et de représentants du personnel de la bibliothèque, a pour rôle de proposer le budget à l'adoption du Conseil de l'université et de se prononcer sur les règles de fonctionnement. Il participe par ailleurs à la définition et à la mise en oeuvre de la politique documentaire de l'université à travers les commissions scientifiques consultatives spécialisées créées pour chaque section documentaire.

Selon les auteurs cités plus haut, il existe actuellement 56 services communs de la documentation (SCD), 4 services interétablissements de coopération documentaire (SICD) et la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNUS) en province.

A. Typologie des bibliothèques universitaires françaises :

Ø Les bibliothèques interuniversitaires (BIU) : Ce sont des établissements communs à plusieurs universités situées dans une même Académie.

Ø Le service commun de la documentation (SCD) : Au début des années 1990, les BU de province furent régies par une nouvelle réglementation visant à leur associer les autres bibliothèques de l'enseignement supérieur telles les bibliothèques d'instituts, de laboratoires d'UFR (Unités de formation et de recherche) en vue de créer un même service : le service commun de la documentation. Toutes ces unités doivent mettre en commun leurs ressources documentaires.

Le SCD regroupe, outre les collections de documents, les moyens d'accès à l'information et les centres chargés de leur gestion. Un système documentaire unique comme résultat de la fusion.

Les principales missions confiées à ce service se résument à la mise en oeuvre d'une politique documentaire favorisant l'accès à l'information scientifique et technique en assurant un soutien et une formation aux usagers dans leurs différents niveaux.

Les universités qui ont leur siège dans une même ville, académie ou région doivent obligatoirement créer leur propre service commun de la documentation (SCD), mais elles peuvent également créer entre elles un ou plusieurs services interétablissements de coopération documentaire (SICD).

En dépit de la diversité de ces établissements coopératifs, l'objectif est le même : optimiser l'usage des ressources documentaires éparpillées dans des sites différents.

La coopération entre ces services peut porter sur la totalité des disciplines dispensées ou sur une partie. L'accent est mis plutôt sur la définition d'un référentiel en matière d'équipements, de réseaux documentaires et d'utilisation des techniques nouvelles. La création de catalogues collectifs est aussi un de leurs objectifs.

B. Les structures d'encadrement des BU françaises et l'informatisation :

Au fil des décennies, les BU en France, dans le cadre de leur mission d' «orientation, d'étude, de recherche et d'enseignement bibliographique et documentaire »93(*), ont été accompagnées par une panoplie de directions et de services ministériels spécialisés. Cela démontre l'intérêt porté par les autorités à l'université en général et à son système documentaire en particulier.

a) La Direction des bibliothèques de France et de la lecture publique (DBLP) : Créée en 1945, cette direction qui relève du ministère de la Culture a oeuvré pour la normalisation des activités des BU. Ses services techniques ont élaboré et mis au point, en collaboration étroite avec l'AFNOR (l'agence de normalisation), les agences de normalisation étrangères et l'ISO (Organisation internationale de normalisation), les normes concernant la documentation, en particulier celles de catalogage, d'indexation matière et de translittération. 

La BDLP créa en 1971 le Bureau d'automatisation des bibliothèques qui « développera une conception centralisatrice, proposant, à partir d'un centre de traitement deux types de services : une distribution de fiches normalisées (CANAC [Catalogage national centralisé] ) et un système de catalogage partagé (CAPAR) »94(*).

L'automatisation a été perçue par le BAB comme un outil de coopération entre les bibliothèques et un préalable pour la participation au projet CBU (Contrôle bibliographique universel) qui favorisait l'échange de bandes magnétiques de description bibliographique avec d'autres pays.

Casseyre et Gaillard soulignent que l'automatisation des bibliothèques françaises a été réellement engagée par la Division de la coopération et de l'automatisation (DICA), une des quatre composantes du Service des bibliothèques qui avait la charge, entre autre, des bibliothèques universitaires.

b) La division de la coopération et de l'automatisation (DICA) : Ses efforts ont été dirigés sur l'implantation de terminaux pour la recherche documentaire informatisée à partir de 1976. « la cadence moyenne de l'équipement s'élevait à 10 par an, pour atteindre, dès 1980, 50 unités »95(*).

c) La Direction de la planification et du développement universitaire : A travers cette structure, le ministère français de l'Education nationale s'est engagé, depuis 1987, à la mise en place d'un catalogue collectif national des ouvrages conservés dans les bibliothèques de l'Enseignement supérieur. Ce programme baptisé Pancatalogue, constitue un outil de localisation et de fourniture de notices pour les catalogues locaux de bibliothèques.

La participation au Pancatalogue est une obligation pour toutes les unités documentaires des universités. Ces unités doivent respecter les règles nationales de catalogage et notamment l'indexation RAMEAU. Un plan de saisie informatique par conversion rétrospective des catalogues des grandes bibliothèques a été lancé.

Parmi les grandes orientations de l'informatisation du catalogue, on cite :

ü l'adoption d'une stratégie de dérivation des données catalographiques à partir des sources. Le catalogage original tendrait ainsi à n'être que résiduel.

ü la généralisation de la conversion rétrospective des fichiers dans le cadre de l'informatisation locale des établissements.

Les incohérences et les lacunes constatées dans le processus de l'informatisation des bibliothèques universitaires « ont fait émerger la nécessité d'une démarche commune de réflexion et de méthodologie sur l'informatisation de la fonction documentaire universitaire dans son ensemble et dans le cadre des SCD »96(*).

Une procédure d'élaboration d'un schéma directeur informatique des bibliothèques universitaires a été mise en place.

Pour le catalogage, les BU doivent faire le choix d'un réservoir bibliographique parmi les trois recommandés : OCLC, SIBIL ou BN-Opale.

Ce choix repose sur la recherche de la meilleure adéquation du contenu d'une base de données avec les fonds d'un établissement et sa politique d'acquisition de façon à trouver le ratio le plus satisfaisant entre les créations et les dérivations de notices catalographiques.

Des outils coopératifs en ligne sont créés au cours des années 1980 :

- Le SUNIST (Serveur universitaire national pour l'information scientifique et technique) et ses différentes bases de données : le CCN-PS (Catalogue collectif national des publications en série), le CCF, et Téléthèses.

- Le CCF : Le projet du catalogue collectif de France a été lancé en 1989 par le ministère de l'Education nationale, la Bibliothèque de France (ancêtre de la BNF), 31 bibliothèques universitaires ainsi qu'une cinquantaine de bibliothèques municipales possédant des fonds d'ouvrages de taille importante. Pour cet effet, un schéma directeur informatique a été validé en 1994.

- Téléthèses : C'est une base de données mise en place en 1983, « elle signale les 273 000 thèses de doctorat soutenues en France dans toutes les disciplines depuis 1972, à l'exception des thèses soutenues dans le domaine de la santé recensés depuis 1983 »97(*).

- Le PEB : Le prêt entre bibliothèques est un service créé au niveau des bibliothèques universitaires en 1987. « Doté d'une messagerie interne, le PEB permet aux quelques 300 bibliothèques et centres de documentation participants d'établir des demandes de fourniture de documents primaires, après une recherche de localisation lancée auprès de groupes de bibliothèques classées en deux groupes thématiques : Droit-Lettres et Medecine-Pharmacie-Sciences. Il est ainsi possible d'obtenir ou bien la communication de l'original, ou bien la fourniture de produits de substitution »98(*).

d) La Direction de l'information scientifique et technique et des bibliothèques (DISTB) : Héritière de la DPDU, cette direction chargée des BU a entrepris en 1992 des travaux d'élaboration du schéma directeur informatique des réseaux des bibliothèques universitaires.

La réflexion a porté sur « l'ensemble des applications informatiques nationales mises à la disposition des bibliothèques universitaires »99(*) .

Il s'agit du système de prêt PEB, des catalogues collectifs permettant d'identifier et de localiser les documents (Pancatalogue, CCN-PS, Téléthèses) et enfin un outil professionnel, Rameau (harmonisation du vocabulaire de description du contenu des documents).

Ces applications conçues indépendamment les unes des autres, se sont avérées complémentaires sur le plan fonctionnel, d'où l'objectif des travaux engagés : « L'objectif du schéma directeur consistait donc à définir un plan concerté de développement à moyen (cinq ans), favorisant les complémentarités et prenant en compte les évolutions techniques »100(*).

Après un plan de l'existant et une étude des besoins des différents utilisateurs, des orientations ont été déterminées et allant dans le sens de répondre aux besoins documentaires de niveau recherche, de diminution des coûts et de se mettre au fait de l'évolution de l'environnement bibliothéconomique et technologique.

« Une conception nouvelle du système de prêt entre bibliothèques ; il s'agit principalement de permettre l'enchaînement des opérations d'identification, de localisation et de demande de fourniture de documents »101(*). Cela permettra de réduire les délais d'accès aux documents désirés par les usagers.

Les coûts de catalogage ont été analysés et on a proposé, au lieu de trois sources bibliographiques à savoir : BN-Opale, Sibil, et OCLC, de regrouper ces dernières en un seul réservoir avec une fonctionnalité de catalogage partagé.

Les retombées du nouveau système, comme attendues par Françoise Pellé sont :

- rationaliser l'achat des notices bibliographiques (du fait que leur acquisition soit centralisée, ce qui diminuera immanquablement le coût d'achat pour chaque participant),

- une diminution globale de la charge de catalogage, puisqu'un même document ne devrait plus être catalogué qu'une seule fois pour l'ensemble des bibliothèques.

- enfin, la cohérence des données sera améliorée dès l'origine puisqu'une seule source, avec les mêmes référentiels, sera utilisée par toutes les bibliothèques.

e) La Direction de l'information scientifique, des nouvelles technologies et des bibliothèques (DISNTB) : Cette direction a pris en janvier 1996 la succession de la DISTB. Elle comprend la Sous-direction de l'IST, la Sous-direction des technologies nouvelles, la Sous-direction des bibliothèques et la Mission des musées.

Ses missions sont :

« - d'une part, de définir la politique générale d'informatisation des bibliothèques universitaires,

- et d'autre part, de définir la politique générale de fourniture de l'information bibliographique aux bibliothèques universitaires »102(*).

Les auteurs de Administration et bibliothèques donnent le nombre de 53 BU jusqu'à fin 1995 qui ont fait le choix d'un système intégré de gestion des bibliothèques, 15 qui ont informatisé la plupart des fonctions bibliothéconomiques avec des logiciels intégrés et toutes les autres ont un projet en cours.

Conclusion de la première section :

Après une définition du type de bibliothèques abordé par la présente étude, à savoir la bibliothèque académique, ainsi que la délimitation de ses prestations standards et ses variantes, suivant le public auquel elle est destinnée, une fresque générale des bibliothèques universitaires nord-américaines et européennes est établie.

Ainsi, en Allemagne, aux actions fédérales, se joignent les initiatives locales, des lands, pour réussir le développement technologique des bibliothèques universitaires avec un soutien financier très perceptible. En dépit de la richesse et la qualité des fonds documentaires des BU germaniques, des programmes de coopération et de coordination des achats ont été mis sur pied et ceci depuis des décennies. L'appropriation des nouveaux média par les structures documentaires et pédagogiques constitue le mobile des différentes actions entreprises.

La situation des BU yankees se caractérisent par l'intégration et la capitalisation des technologies nouvelles de l'information et de la communication qui ont boulversé et l'organisation des espaces des bibliothèques et les fonctions des professionnels qui y exercent. Les réseaux de bibliothèques créés au départ dans un espace géographique resreint se sont généralisés au reste de ces structures dans ce pays. Il faut signaler également la profusion d'organisations et d'institutions aussi bien gouvernementales que corporatistes, aux coté de la prépondérante Bibliothèque du Congrès, qui oeuvrent dans l'objectif de faciliter la gestion, l'accès et la diffusion de l'IST.

L'harmonisation et la normalisation des politiques fondant ces opérations sont aussi poursuivies.

Un autre pays d'Amérique du Nord, le Canada, et plus exactement la province du Québéc, la coopération interbibliothèques académiques se voit prise en charge par un cadre organisationnel, le Comité de coordination, qui procède par une approche globale intégrant tous les éléments favorisant l'accès partagé à la documentation détenue par chacune des unités .

Dans l'Hexagone, les BU sont encadrées et accompagnées dans leur fonctionnement et informatisation par des départements spécialisés dédiés, qui étudient leurs ressources et la problématique de l'optimisation de leur usage. Contrairement aux trois autres pays étudiés, la France est imprégnée par une forte centralisation des projets et des initiatives. L'informatisation quant à elle arrive tardivement en comparaison avec son voisin du nord et évidemment du pionnier dans cette démarche de mise en phase avec les mutations technologiques intervenues dans le domaine de la gestion de l'information et sa diffusion, les Etats-Unis.

SECTION 2 : LES BIBLIOTHEQUES UNIVERSITAIRES ET

L'INFORMATISATION

I 2.1- Eléments historiques sur l'informatisation des bibliothèques :

Elles sont exposées ci-dessous, selon un ordre chronologique, les expériences qui ont marqué le processus de l'informatisation des bibliothèques, rapportées par P.-Y. Duchemin et A. Jacquesson.

I 2.1.1- Les procédés mécaniques et photographiques :

· En 1927, un système apparu aux Etats-Unis, Dickman Book Charger, créé en vue de mécaniser des tâches routinières telles que le prêt. « Il était composé d'une plaque métallique portant le nom et l'identification du lecteur (...). Ce procédé allégeait considérablement le travail de l'utilisateur de la bibliothèque »103(*).

· En 1936, à la bibliothèque de l'université du Texas, la carte perforée, inventée en 1890, a trouvé sa première application. Chaque demande de prêt était perforée sur une carte et la tabulatrice IBM triait les cartes, représentant chacune une transaction de prêt, par date, par emprunteur et par titre.

Ce système fut plusieurs fois amélioré afin de faciliter la tâche de prêt et de pouvoir gérer les statistiques, les rappels, etc. Il y a lieu de mentionner que l'utilisation de ce type de mécanisation s'est étendue à d'autres fonctions comme le bulletinage, la gestion de la reliure et enfin pour la gestion financière des acquisitions dans les années 1950/1960.

· A l'aube des années 1940, la Gary Public Library (Indiana, USA) a installé un système « qui photographiait livres et cartes de lecteurs (photocharging), évitant ainsi, une grande partie de la saisie d'informations »104(*).

Ce système a buté sur les délais longs de développement photographiques de l'époque.

« Un variante sonore (audiocharging) vit également le jour ; l'employé du guichet de prêt lisait les informations sur un magnétophone ; mais il n'eut pas plus de succès : le repérage des informations sur la bande magnétique était long et pénible »105(*).

I 2.1.2- Les procédés informatiques : L'utilisation effective de l'informatique est intervenue aux Etats-Unis au début des années soixante, suite aux développements qu'a connue cette discipline notamment, l'apparition de systèmes en temps partagé, et les réseaux de transmission de données, tel Arpanet, premier réseau de communication par paquets, destiné à relier par informatique les grands instituts de recherche.

· « En 1961, pour faire face à l'augmentation croissante du volume des publications à gérer dans les domaines scientifiques, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) met en oeuvre le prototype d'un serveur documentaire destiné à faciliter les recherches de ses utilisateurs »106(*). Il s'agit du projet TIP (Technical Information Project) qui démarra sur un fichier documentaire contenant des informations bibliographiques dans le domaine de la physique.

· En 1964, la firme Lockheed présenta, pour le compte de la NASA, confrontée à une masse volumineuse de rapports techniques, un système documentaire informatisé, appelé Converse, permettant de gérer cette documentation.

· A la Bibliothèque du Congres à Washington, Henriette D. Avram présenta en 1964 le résultat de son équipe qui s'était attelée à mettre au point un format utilisable pour l'enregistrement d'informations bibliographiques lisibles en machine. Le format élaboré prit le nom : MARC (Machine Readable Cataloguing).

· Lockheed présenta de nouveau, en 1965, pour le compte de la NASA, un système de recherche d'informations, interrogeable à distance par ses différents laboratoires et ses partenaires.

· En 1965, le MIT récidive en matière d'innovations en lançant le projet INTREX (Information Transfer Experiment), dont l'objectif ultime était de fournir à la communauté scientifique de cet établissement un serveur qui permettrait, non seulement de retrouver des références bibliographiques en utilisant une multitude de paramètres de recherche, mais également de rendre possible l'accès à l'information recherchée en texte intégral. Ce projet, pour les coûts élevés qu'il générait, fut arrêté. Il constitue le prélude aux systèmes actuels en la matière.

· En Suisse, précisément à Genève, au BIT (Bureau international du travail), en 1963, les travaux effectués dans le but de concevoir un système de documentation informatisé aboutirent à la mise au point de ISIS (Integrated Scientific Information System), opérationnel à partir de 1966.

· Entre 1966 et 1968 le format MARC fut utilisé à la Bibliothèque du Congrès et seize autres bibliothèques étasuniennes. Il se répandit, ensuite, sur tout le territoire américain, après la parution d'une seconde version, baptisée MARC II, ultérieurement dénommée US-MARC, plus spécifiquement conçue pour faciliter l'échange de notices bibliographiques.

· En Angleterre, la maison ALS (Automated Library System) fut la première à offrir, dès 1967, dans le domaine commercial un système de prêt informatisé (ALS-1) ; il fut installé pour la première fois à la Sussex County Library.

· En 1967, la conception orientée objet fut mise au point. Elle s'est développée dans les années 1970. Il s'agit d' « une organisation du logiciel en un ensemble d'objets dissociés qui comprennent à la fois une structure de données et un programme de traitement. Ce qui permet une modularité notablement plus importante, une syntaxe ''flexible'' et rend les objets cohérents et aisément manipulables »107(*) .

Associée à un système de gestion de bases de données relationnel (SGBDR), cette technique « permet la modélisation de tout objet multimédia en gérant parallèlement des objets textuels, des objets sonores et des objets graphiques, et offre des perspectives nouvelles à la gestion électronique de documents (GED) »108(*).

· Dans l'Hexagone, « en 1968, MONOCLE (Mise en ordinateur d'une notice catalographique de livre) est le premier catalogue produit informatiquement en France par la bibliothèque universitaire de Grenoble, sous l'impulsion de Marc Chauveinc »109(*).

· En 1969, la société SDC (System Development Corporation) développa le logiciel Orbit (Online Retrieval of Bibliographic Information Time-shared), un serveur documentaire. Suite à son exploit, cette compagnie fut chargée par la National Library of Medicine de réaliser un logiciel d'interrogation interactive du fichier bibliographique Medlars.

· En Angleterre, en 1970, la société Plessy équipait la bibliothèque publique de Camden d'un système de prêt utilisant les codes-barres (représentation de caractères au moyen de barres verticales en vue d'une lecture optique).

· L'année 1971, en France, a connu plusieurs expériences :

- la mise en service de l'Application de gestion automatisée aux périodiques (AGAPE), catalogue automatisé des périodiques de la Bibliothèque universitaire de Nice ;

- la création du catalogue de périodiques de l'Isère (CPI) et la publication de la première édition de l'International Standard Bibliographic Description (ISBD).

· En Allemagne fédérale, les premières réalisations virent le jour dans les bibliothèques d'universités : le format de données lisibles par machine MAB (Maschivelles Austauschformat für Bibliotheken) est conçu en 1973.

· Dès l'année 1973, les BU françaises intégrèrent les terminaux d'interrogation de bases de données. « En 1978, on compte 25 sections de bibliothèques universitaires dotées d'au moins un terminal d'interrogation et, en 1982, c'est un parc de 160 terminaux qui est disponible dans les bibliothèques françaises »110(*).

· Le modèle ISO/OSI est né en 1980. L'Open Systems Interconnection ou interconnexion de systèmes ouverts est réalisé suite aux travaux de l'Organisation internationale de normalisation (ISO). Porté sur la normalisation de l'interconnexion des systèmes informatiques, cette approche s'est donnée l'objectif de « diviser l'ensemble des procédures de connexion en sept ''couches'' normalisées, correspondant chacune à un niveau précis de la connexion et permettant ainsi de relier des systèmes fonctionnant sur des architectures différentes »111(*).

Grâce à cette conception, les bibliothèques peuvent réaliser des connexions distantes servant à l'échange de données bibliographiques, d'informations professionnelles, etc.

· En France, la DBIMIST (Direction des bibliothèques, des musées et de l'information scientifique et technique) décide en 1982 d'informatiser les fonctions de prêt et de catalogage d'une manière graduelle.

Des terminaux MOBICAT (pour le catalogage), ont été mis en place au niveau des BU suivant le format MARC. Cette action fut suivie par l'adoption du système MOBIPRET.

· Les premières années de la dernière décennie (1990) virent en France l'adoption par les BU des systèmes informatiques intégrés, notamment l'intégration des deux fonctions : catalogage et prêt.

· Le modèle client/serveur paru dans les années 1990 devient le modèle d'architecture des systèmes informatiques modernes. Contrairement aux architectures classiques basées sur le traitement de masse sur des applications centralisées suivant un schéma ''maître-esclave'', le modèle client/serveur vise à « favoriser l'accès individuel aux informations dans un schéma de dialogue d'égal à égal »112(*).

L'avènement de ce modèle a permis la redéfinition de la notion de réseau. « La centralisation des réseaux de bibliothèques disparaît au profit de l'interconnexion de réseaux »113(*).

L'objectif poursuivi : « réussir à interconnecter des applications hétérogènes grâce à des protocoles communs standardisés »114(*).

I 2.2- L'apport de l'informatique dans une bibliothèque universitaire :

I 2.2.1- Nécessité de l'informatisation :

Selon P.-Y. Duchemin115(*), deux principales raisons doivent amener le responsable d'une bibliothèque à informatiser son établissement :

- d'une part, le souci d'améliorer le fonctionnement de l'établissement par une réorganisation des opérations effectuées qui débouche sur un changement des méthodes de travail des bibliothèques. Une transformation à la faveur des services qu'offre l'outil informatique. Celui-ci étant susceptible de réduire la durée de certaines tâches lourdes et répétitives comme le catalogage et le prêt.

- d'autre part, le souci d'améliorer les services rendus aux usagers.

Ceux-ci sont principalement la mise à disposition de documents pertinents dans les meilleurs délais et la mise en place d'outils de recherche documentaires de qualité. Un catalogue automatisé, complet et à multiples critères d'accès rendra la phase de dépistage de l'information bibliographique des usagers facilement praticable et d'une efficacité et rapidité sans commune mesure avec les méthodes classiques basées sur des fichiers imprimés, multiples et à accès séquentiel.

L'automatisation de la fonction prêt permettra de réduire la durée des transactions, donc des files d'attente des utilisateurs.

L'informatisation de la bibliothèque a des retombées positives selon Jacquesson et sur plusieurs aspects :

a) amélioration des services techniques : «L'informatique doit permettre d'améliorer la rapidité et la qualité des services techniques d'une bibliothèque (acquisition, catalogage, prêt, etc.) »116(*) .

b) maîtrise des coûts : L'automatisation permet à la bibliothèque d'avoir une idée précise des coûts de fonctionnement du système.

c) amélioration des services aux utilisateurs, qui peut se concrétiser par la célérité de traitement des documents rendue possible par la performance des outils informatiques, ainsi que par les réservoirs bibliographiques automatisés.

La connexion des systèmes informatiques des bibliothèques donnera à l'utilisateur un seul catalogue des ressources documentaires dont regorgent les bibliothèques.

d) amélioration des outils de management : « Par outils de management, il faut comprendre, d'une part, les statistiques et rapports divers qui rendent compte de l'activité de la bibliothèque, d'autre part, les divers tableaux de bord que l'informatique permet de tenir en permanence (finances, personnel, prêt, etc.). Ces informations permettent aux responsables de prendre en tout temps les mesures qui s'imposent »117(*).

e) réorganisation de la bibliothèque : «Le passage à des procédures informatisées est l'occasion de modifier celles-ci, si elles ont pris de l'âge »118(*). En effet, l'opération de l'informatisation implique la prise en compte des procédures en cours de traitement des documents, de leur sélection et de leur mise à disposition. L'équipement d'ouvrages, à titre d'exemple, d'étiquettes de codes à barres, nécessaire pour le prêt, est une opération qui sous-entend la manipulation de toute la collection de la bibliothèque et qui peut être l'occasion de changer le type de classification adopté (CDD, CDU, propre, etc.) ou de tenir compte des mises à jour apportées à cette classification.

La réorganisation de la bibliothèque touche également le personnel en affectant les éléments ayant des notions dans le domaine informatique aux tâches qui nécessitent leur présence ou d'engager un programme de formation du personnel au système informatique choisi.

f) réponse à la crise du système manuel : La crise du système manuel s'observe dans les files d'attente des utilisateurs aux guichets de prêt, les retards considérables dans le traitement des documents acquis (catalogage, indexation, édition des notices bibliographiques à insérer dans les fichiers...), difficultés d'avoir des statistiques sur le mouvement des collections et des données comptables fines et à temps.

g) coopération : Aujourd'hui, les flux de nouvelles publications difficilement maîtrisables par les bibliothèques universitaires qui doivent rendre disponibles les documents d'étude et de recherche à leurs publics, impose à celles-ci d'asseoir des bases de coopération tant pour les catalogues collectifs, qui donneront des informations d'un intérêt certain des fonds documentaires des autres bibliothèques pour l'utilisateur, que pour le catalogage partagé qui épargnera aux catalogueurs de refaire un travail déjà réalisé par d'autres structures documentaires.

L'informatique s'avère comme un outil incontournable pour consolider la coopération entre les bibliothèques. La mise en place de réseaux permettant l'échange de notices bibliographiques, de renseignements (par e-mail) et de documents numériques en est une image illustrative.

h) l'informatique pour soi : L'utilisation des outils informatiques permet à la bibliothèque de ne pas se couper des procédés technologiques en cours dans la société. Elle lui permet de ne pas rester à la marge des techniques innovantes de traitement, d'échange, de communication et de gestion adoptées dans la plupart des services d'enseignement et dans les secteurs socio-économiques.

Après avoir montré l'intérêt de l'introduction de l'informatique dans la bibliothèque, nous allons voir quelles sont les fonctions d'un système automatisé aussi bien sur le plan bibliothéconomique que managérial.

I 2.2.2- Les fonctions d'un système informatisé pour bibliothèque :

Pour Duchemin, un système de gestion de bibliothèque devrait inclure les fonctionnalités suivantes :

« - un fichier bibliographique, contenant toutes les données catalographiques des documents conservés par la bibliothèque, normalement structurées selon un format respectant la norme ISO 2709 [voir infra. L'informatisation et la normalisation p.58], auquel il est possible de joindre des notices de données locales ;

- un fichier d'exemplaires, permettant la gestion des différents exemplaires d'un même document ;

- un fichier de bulletinage, permettant la gestion informatisée des collections de publications en série ;

- un fichier d'autorité, également structuré selon un format respectant la norme ISO 2709, offrant à l'ensemble des applications une cohérence globale en ce qui concerne les accès contrôlés ;

- un accès public en ligne permettant à l'utilisateur de sélectionner et d'obtenir les documents qu'il recherche ;

- un fichier des utilisateurs, permettant l'identification des emprunteurs lors des opérations de prêt ;

- un fichier de prêt, mettant en relation le fichier bibliographique et le fichier des utilisateurs inscrits à la bibliothèque ;

- un module spécifique, largement paramétrable, permettant d'éditer toutes sortes de tris, de statistiques ou de petites éditions »119(*).

Les fonctionnalités d'un système informatique pour bibliothèques sont en nombre de six pour Jacquesson : les acquisitions, le catalogage, le bulletinage, le prêt, l'accès public aux catalogues et enfin les fonctions de gestion. Il en explique les contours avec forts détails :

A. Les acquisitions : La gestion des acquisitions a pour objectif de faciliter les ordres de commandes, de contrôler les arrivées et les retards et gérer les dépenses relatives aux achats.

L'architecture informatique propre aux acquisitions met en relations les ensembles de données suivants :

a) Les données des commandes proprement dites : Les enregistrements contiennent les informations bibliographiques relatives à la commande (auteur, titre, édition, etc.), mais également le code du fournisseur retenu pour la commande et le compte à débiter,

b) Les données concernant les fournisseurs : Il s'agit de constituer un fichier d'adresses des fournisseurs qui seront des libraires, des distributeurs, des sociétés savantes, etc.,

c) Les données concernant les lecteurs : Cet ensemble de données est optionnel, on ne l'utilise que dans le cas ou le nombre de lecteurs autorisés à faire des propositions d'achat est élevé. Les informations concernant les lecteurs (les mêmes que celles utilisées pour la gestion du prêt) permettront à la bibliothèque d'avertir ses utilisateurs de la disponibilité des ouvrages désirés.

d) Le système comptable des acquisitions : Une bibliothèque doit généralement gérer plusieurs dizaines de comptes, soit par département ou professeurs dans une université, soit par type de documents, soit par succursale, etc. Il s'agit pour chaque compte de connaître l'attribution budgétaire annuelle, la somme des paiements effectués, la somme engagée (commandes en cours ou abonnements), et le solde disponible.

B. Le catalogage : Le catalogage fait appel, pour l'informaticien, aux notions de structure des données et de saisie.

a) La structure des données : Trois types de données bien particulières vont servir à la description des entités bibliographiques physiques.

* Les données bibliographiques descriptives : Elles concernent le catalogage en vigueur.

* Les données concernant l'analyse de contenu : Il peut s'agir des grandes classifications systématiques encyclopédiques comme la CDU ou la Dewey.

On trouvera également des informations concernant une indexation analytique telle les vedettes matières de Laval et ses différents dérivés (par ex. Rameau) destinées aux bibliothèques encyclopédiques.

* Les données locales : Ce sont des informations sur l'exemplaire physique possédé par la bibliothèque telles son numéro d'inventaire, sa côte, sa localisation (salle de lecture, magasins,...), son mode d'acquisition...

- Les fichiers d'autorité : Ils répertorient les formes normalisées des vedettes, tant alphabétiques que matières, ainsi que les différents renvois qui leur sont nécessaires. Les fichiers d'autorité permettent donc une normalisation du classement et de l'accès aux notices. Pour un accès alphabétique, un fichier d'autorité comportera donc des noms de personnes, collectivités, livres classiques (anonymes ou sacrés).

Le principe général de fonctionnement des fichiers d'autorité est d'ordre qualitatif. Ils agissent comme filtres sur toute nouvelle notice entrée en machine ; ils permettent de comparer les données à l'inclusion à celles que les fichiers d'autorité codifient déjà.

Vu leur importance pour la gestion des catalogues, les systèmes d'information développés gèrent désormais les fichiers d'autorité.

b) Principes de saisie du catalogage : L'auteur suscité indique qu'il existe plusieurs méthodes permettant d'introduire des notices bibliographiques dans un système informatisé de la bibliothèque.

La méthode la plus classique consiste en la saisie par la bibliothèque elle-même des données catalographiques. C'est une méthode qui pose des contraintes de temps, de personnel qualifié et d'ordre organisationnel.

Une nouvelle méthode s'est développée à la faveur du développement des technologies informatiques telles les bandes magnétiques, les réseaux bibliographiques et les prestataires de services bibliographiques.

Cette méthode est pratiquée sur trois modes :

* Le transfert sur support magnétique de notices : Des bibliothèques nationales stockent les notices bibliographiques qu'elles ont élaborées sur des bandes magnétiques. Celles-ci reflètent les bibliographies nationales des pays des bibliothèques en question. Les bibliothèques qui reçoivent ces bandes sélectionnent les notices correspondantes à leurs fonds documentaires respectifs.

* Les bases de données commerciales : Certaines éditeurs produisent des bases de données bibliographiques recensant une grande part de la production éditoriale d'un pays. Le Cercle de la Librairie en France constitue un exemple avec son cédérom Electre Bilblio qui signale les ouvrages de langue française publiés en France ou à l'étranger.

* La connexion à un serveur bibliographique : C'est la tendance des années quatre-vingt-dix. La bibliothèque se rattache à un serveur bibliographique (ex. Online Computer Library Center, OCLC), et bénéficie ainsi de tout le catalogage effectué par les autres bibliothèques participant au réseau.

Les notices pertinentes repérées par les bibliothécaires sont télédéchargées sur le système local.

Outre les données bibliographiques extérieures, fournies par les serveurs et les cédéroms, les codes tels l'ISBN, l'ISSN, etc. constituent un autre moyen de bénéficier des notices établies par les éditeurs d'autant plus que ces identificateurs se trouvent imprimés sur le livre lui-même sous une forme lisible par machine (ex. Codes-barres).

C. Le bulletinage : Cette fonction concerne la gestion des publications en série reçues par les bibliothèques. Les périodiques se définissent comme « toute oeuvre publiée en parties successives, à intervalle régulier ou irrégulier, qui a généralement une numérotation ou une désignation chronologique et ayant une durée de vie indéterminée »120(*).

Un système de bulletinage informatisé peut comporter toutes ou une partie des fonctionnalités suivantes :

a) La commande initiale : Il s'agit d'initialiser un abonnement, une commande ou un ordre permanent auprès d'une librairie, d'un éditeur, d'une société savante, etc.

b) Le bulletinage proprement dit : C'est le contrôle de réception de tous les numéros d'un titre de périodique, d'une série, d'une collection, etc.

Le système doit être à même de générer les numéros spéciaux, les hors série, les suppléments, etc.

c) Les réclamations : Le système informatique doit être en mesure de prévoir les dates d'arrivée des différents numéros ; par conséquent, il doit pouvoir effectuer de façon automatique des réclamations pour les numéros manquants.

d) La circulation : Le personnel et certaines catégories du public de la bibliothèque peuvent être autorisés à emprunter des numéros individuels des périodiques. Ce prêt doit pouvoir être contrôlé par le système.

e) La reliure : Le système signale les titres de périodiques prêts pour la reliure, c'est-à-dire qu'aucun fascicule n'est manquant. Il prépare à cet effet une fiche de travail indiquant la couleur de la reliure, les indications à porter au dos du volume, etc.

f) La gestion des abonnements : Ce module du système indique au bibliothécaire et à temps les abonnements à renouveler. Il permet en outre, de gérer l'évolution des prix des titres auxquels on a souscrit un abonnement et de tenir à jour une comptabilité fine, permettant une gestion financière prévisionnelle.

g) L'édition des listes diverses : Un système de bulletinage performant permet d'éditer toute une série d'états ; bibliographiques, comptables, par reliure, des statistiques, etc. Ces états peuvent être édités soit sur demande, soit de façon périodique automatiquement.

D. Le prêt : Un système de prêt automatisé met en relation au moins deux ensembles de données : le premier concerne les entités bibliographiques, le second rassemble les informations concernant les lecteurs. Le module de prêt génère un fichier transitoire appelé le fichier des transactions du prêt.

En ce qui concerne le fichier bibliographique, on notera que le système travail au niveau de l'unité physique (l'exemplaire ou le volume) et non de l'unité catalographique.

Le système de prêt dispose en général des fonctionnalités suivantes :

v prêt d'ouvrages à un lecteur inscrit ;

v prolongation du prêt ;

v contrôle du retour des documents prêtés ;

v réservation des documents non restitués dans les délais ;

v lettres de rappel des documents non retournés ;

v gestion des documents exclus du prêt ;

· ouvrages de référence ou précieux,

· ouvrages réservés pour séminaristes,

· ouvrage en restauration.

v gestion des amendes, y compris la comptabilité ;

v impression de listes, de rapports et de données statistiques.

Chacune de ces fonctions se divise en une multitude de sous-fonctions.

Techniquement, l'opération de prêt s'effectue de façon aussi automatique que possible. Il est donc nécessaire d'identifier les lecteurs et les documents de manière simple et rapide. Le système des codes à barres est le plus répandu. Il s'agit d'un système permettant de coder des informations numériques ou alphanumériques au moyen de bâtonnets parallèles dont l'épaisseur et la distance reflètent les caractères codés

La lecture de l'étiquette en codes-barres se fait au stylo à rayon infrarouge rattaché au clavier du terminal. L'identification de l'ouvrage la plus simple peut se limiter à un numéro séquentiel unique sans rapport avec la cote car l'identification doit être unique pour chaque unité physique.

Par ailleurs, les utilisateurs de la bibliothèque possèdent une carte de légitimation comportant son identification sous la forme retenue par la bibliothèque (ex. code à barres).

L'opération de prêt se résume ainsi à la lecture de la carte du lecteur et de l'étiquette fixée sur le livre.

E. L'accès public aux catalogues : Les catalogues de bibliothèques changeaient de forme, de support et de modes d'accès suivant l'évolution des techniques informatiques. Des fiches imprimées, les catalogues prenaient les bandes magnétiques comme support, puis des microformes pour terminer sur les mémoires d'ordinateurs et prendre comme nom OPAC (Online Public Access Catalog) consultables à distance.

a) Les produits en différé : Les produits en différé sont classés en deux grandes catégories : il y a d'une part ceux qui utilisent les imprimantes traditionnelles des systèmes informatiques, et d'autre part, les techniques photomécaniques, c'est-à-dire essentiellement les produits COM (Computer Output Microfilms) et photocomposés.

* Les fiches de catalogues : Produites au début en utilisant la mécanographie, puis l'ordinateur. Dans les années soixante-dix, les fiches de catalogues étaient produites sur bandes magnétiques MARC (Machine Readable Cataloguing (voir infra. l'Informatisation et la normalisation, p.58), proposées notamment par la Library of Congress auxquelles on ajoutait les données propres à la bibliothèque récipiendaire. En France un système similaire vit le jour en 1976 nommé Canac (Catalogage national centralisé). Une bibliothèque quelconque pouvait à partir de la bibliographie de la France commander des fiches de catalogues portant sur les collections qu'elle détient.

* Les catalogues imprimés et les listages : La plupart des grandes bibliothèques cherchèrent dès la fin du XIX° siècle à publier sous forme imprimée le catalogue de leur fonds, mais l'accélération du rythme de publication des monographies après la fin de la Seconde Guerre mondiale a rendu de tels projets irréalisables (catalogues imprimés gigantesques et coûteux). C'est pour cela qu'elles ont opté à des listages partiels de catalogues communiqués aux utilisateurs et les autres bibliothèques.

* Les produits COM : Les différents procédés COM (microfilms et microfiches) allaient offrir dès le milieu des années soixante une alternative pratique et relativement peu coûteuse.

Le fichier bibliographique est trié, puis au lieu d'être édité sur imprimante, il est transféré sur une machine COM : la caméra COM est un périphérique d'ordinateur fonctionnant en mode différé. Les informations à traiter sont fournies sous forme de bandes magnétiques. L'appareil COM lit les informations digitales contenues sur la bande magnétique, la caméra expose chaque caractère sur le microfilm photosensible, selon la mise en page choisie. Le microfilm ainsi traité sert de matrice permettant de reproduire le catalogue en nombre d'exemplaires voulu.

Les procédés COM, même s'ils sont peu appréciés par les utilisateurs des bibliothèques, ils ont permis l'échange de catalogues et la constitution de catalogues collectifs, ainsi que la fonction d'archivage de sécurité en cas de défaillance des systèmes informatiques.

* Les produits photocomposés : Il s'agit généralement de répertoires, de bibliographies spécialisées et de listes bibliographiques thématiques.

Techniquement, le procédé de photocomposition est semblable à la technologie COM. Les données à photocomposer arrivent sur bandes magnétiques ou sur disquettes et sont traitées en différé par la photocomposeuse. Cette dernière produit un film photographique portant, généralement en réduction, l'image des pages désirées. Ce film permet à l'imprimeur de tirer directement des plaques offset nécessaires à l'impression. La qualité typographique des produits photocomposés est jugée excellente.

Les bibliothèques utilisent la photocomposition pour la production d'imprimés de qualité faisant l'objet de publications commerciales ou scientifiques (ex. Index Medicus, Bulletin signalétique du CNRS).

b) Les accès en ligne - les OPAC : Les performances de plus en plus grandes de l'outil informatique et la baisse des coûts des différents matériels ont permis d'informatiser la recherche documentaire. L'accès en ligne est devenu une réalité pour l'utilisateur. Celui-ci, lors de l'opération de l'interrogation de la base de données, répond à des questions prédéfinies ou utilise un langage de recherche nécessitant une formation préalable.

Les terminaux de recherche bibliographique automatisée sont disposés généralement dans la bibliothèque en position ''debout'',  afin que ceux qui consultent ne monopolisent pas indéfiniment les postes de recherche.

La généralisation des réseaux informatiques, et plus particulièrement des réseaux locaux dans les administrations et les universités doivent permettre à terme l'interrogation du catalogue de la bibliothèque de la place de travail du lecteur.

Les Opac (Online Public Access Catalog) les plus récents utilisent toute la gamme des développements techniques apportés aux ordinateurs (écrans couleur, écrans haute définition, fenêtrage, etc.). Le poste de travail comporte également une imprimante pour éviter à l'utilisateur de recopier les informations qu'il sélectionne sur l'écran.

* Modes de dialogue : Il existe un ensemble de modes de dialogue avec la machine, et chacune de ces formules contient des avantages et des inconvénients.

Dialogue par langage de commande : Il s'agit de la plus ancienne forme de dialogue homme/machine dans le domaine bibliographique. Dans ce type de dialogue, les ordres de recherche sont donnés sous forme de commande :

ex. FIND : AU= BALZAC, H.

Basé sur la logique booléenne, ce type de dialogue est extrêmement concis et efficace. Cependant, il est destiné essentiellement à des utilisateurs réguliers et avertis.

Dialogue par menus : C'est le mode de dialogue le plus répandu. Cela est dû d'une part à sa simplicité d'utilisation, et d'autre part à l'aide naturelle qu'il offre à l'usager.

Les choix de l'utilisateur peuvent être exprimés de plusieurs manières :

- par caractères alphanumériques : On tape alors une lettre (A, B, C...) ou un chiffre (1, 2, 3...) pour choisir parmi les alternatives proposées,

- par une touche de fonction programmée qui peut être PF1, PF2, etc.

L'inconvénient majeur est la mauvaise compatibilité de ces touches sur des matériels de constructeurs différents,

- par un écran tactile : les terminaux à écran tactile utilisent un mode de dialogue homme/machine bien particulier : il demande à l'utilisateur de désigner du doigt la réponse qu'il veut donner à la machine.

La recherche booléenne : « En recherche documentaire, les opérations booléennes ont pour objectif de combiner les termes de la recherche au moyen des opérateurs de la logique de Boole : l'opérateur  « OU » calcule la somme logique d'ensembles en vue de l'élargissement de la recherche, l'opérateur « ET » calcule le produit logique d'ensembles en vue de restreindre la recherche, enfin l'opérateur « SAUF » correspond à l'opération d'exclusion »121(*).

La recherche en langue naturelle : Le traitement automatique des langues permet à l'utilisateur de systèmes de recherche de formuler sa question en utilisant la langue naturelle (français, anglais, etc.), évitant ainsi d'être limité par un langage d'interrogation qu'il faut maîtriser absolument.

Les interrogations selon le modèle « entité-relation » : Certaines bibliothèques travaillent sur d'autres types de navigation dans les bases de données bibliographiques. Le système Newwave, cité par Jacquesson, de la bibliothèque royale de Belgique fait figure d'exemple. La navigation consiste en une exploration non-linéaire de la base de données. A partir d'une référence pertinente, on se déplace vers d'autres enregistrements non retenus par le premier critère de recherche, mais liés à la référence repérée par le système.

Les systèmes non-conventionnels : De nombreuses recherches ont eu pour objectif de donner une plus grande souplesse dans la phase d'interrogation.

Des méthodes mathématiques d'analyse de données (ex. analyse en grappes) fournissent à l'utilisateur des réponses ou les références sont listées en ordre décroissant du coefficient de similarité entre la question et les références.

* Architecture informatique des OPAC et les points d'accès :

Les catalogues en ligne peuvent prendre des architectures diverses. Cela dépend de la taille du fichier bibliographique et du nombre potentiel d'utilisateurs simultanés. Ils peuvent fonctionner indifféremment sur les gros systèmes, sur mini-ordinateurs ou sur micro-ordinateurs.

Pour les postes d'accès aux catalogues, dans certains systèmes, le public accède en même temps que les bibliothécaires au fichier bibliographique, dans d'autres cas, un ordinateur est entièrement consacré à l'OPAC ; le système contient une copie, mise à jour périodiquement, de la base de données catalographiques.

- Les points d'accès aux catalogues : Ils se limitaient à cinq paramètres : auteur, titre, collection, index alphabétique matière et quelquefois systématique. Désormais, les systèmes de recherche en ligne pour le public permettent d'entamer une recherche avec des renseignements extrêmement fragmentaires : un mot du titre, le lieu ou s'est tenu un congrès, etc. A cela s'ajoute la possibilité de sélectionner des ouvrages par localisation dans le cas de travail en réseau.

- Les Opacs de ''troisième génération'' : Des développements techniques ont été apportés au système de l'Opac. Cet outil perfectionné qualifié de troisième génération possède en plus des fonctionnalités classiques évoquées plus haut, de nouvelles caractéristiques. Madjid Ihadjadène énumère cinq de ces caractéristiques :

« 1. Nouvelles fonctions d'accès et de navigation :

- interrogation en langage naturel,

- technique d'aide à la recherche en ligne et à la traduction de la requête,

- techniques de recherche non-booléennes,

- affichage des documents dans l'ordre de pertinence,

- feedback et reformulation,

- recherche multilingue,

- navigation hypertextuelle,

- intégration des classifications, des listes d'autorité et des mots-clés,

2. Enrichissement du contenu des notices MARC (résumé, table des matières, augmentation du nombre des vedettes matières, etc.),

3. Mise en réseau avec d'autres catalogues : Un accès à d'autres bases de données et à des catalogues en ligne distants.

4. Filtrage coopératif : Offrir des outils de personnalisation de la recherche, permettre des recherches coopératives entre les différents usagers (novices, usagers distants, bibliothécaires, etc.)

5. Des interfaces plus ergonomiques »122(*).

6- Les fonctions de gestions : L'informatisation des bibliothèques ne s'arrête pas à la gestion des catalogues et celle des transactions de prêt de documents. La gestion d'une bibliothèque peut être améliorée par l'utilisation d'un ordinateur.

Jacquesson distingue d'une part les fonctions de gestion pure et d'autre part les outils de management.

* Les fonctions de gestion : « (...) une bibliothèque devrait disposer d'un outil informatique qui permette de gérer :

a) la comptabilité courante ;

b) la comptabilité prévisionnelle (frais engagés) ;

c) la comptabilité analytique (analyse des dépenses) ;

d) la préparation du budget ;

e) la gestion du personnel (gestion des postes, procédures d'engagement, gestion du personnel temporaire, contrats, contrôle des honoraires, des absences, des vacances, etc.) ;

f) la sécurité des personnes, des lieux et des objets ;

g) les différents inventaires (autres que les livres ) ;

h) toutes les fonctions bureautiques (traitement de texte, tableurs, courrier électronique, publication assistée par ordinateur, etc.) ;

i) les statistiques »123(*).

* Les fonctions de management : Elles peuvent être réalisées par les outils suivants :

- tableaux de bord des activités de la bibliothèque (prêt, finances, personnel, catalogage, etc.) ;

- simulation des différents moyens nécessaires au fonctionnement de la bibliothèque (budget, personnel, locaux, etc.).

Certaines de ces fonctions (des deux types) peuvent être offertes par l'administration (ex. l' Université) qui coiffe la bibliothèque. C'est le cas généralement de la bibliothèque disposant d'un terminal connecté au système comptable de la structure de tutelle.

I 2.3- L'informatisation des bibliothèques et la normalisation :

Dans le domaine de l'informatisation des bibliothèques, un certain nombre de normes ont été élaborées par de grandes bibliothèques ou des grandes organisations professionnelles internationales. Le respect de ces normes par les logiciels de gestion des bibliothèques est une condition impérative pour qu'il ait échange et interaction entre les systèmes informatisés. Il s'agit de la « conformité à des standards imposés par l'usage, qu'ils aient ou non le caractère officiel d'une norme »124(*).

Les normes établies portent surtout sur la présentation des données catalographiques. Celles-ci doivent être indépendantes du logiciel utilisé par la bibliothèque par ce qu'elles sont susceptibles d'être échangées ou reprises sur un nouveau système en cas de réinformatisation.

I 2.3.1- Le format MARC (Machine Readable Cataloguing) : Mis au point sur l'initiative de la Bibliothèque du Congrès à Washington en 1964, ce format permet de convertir l'information contenue dans les catalogues sur fiches dans une forme lisible par machine.

Ce format reconnaît à chaque élément constituant une notice catalographique sa nature et sa fonction. Il tient compte des informations permettant de sélectionner, de trier, d'imprimer, d'indexer, de rechercher ou de corriger. La nature de l'information peut être textuelle, numérique (date, langues, etc..). La fonction de l'élément informatif d'une notice permet, par exemple, à un nom d'une personne d'être tour à tour un auteur, un préfacier, voir le sujet d'un ouvrage.

Par ailleurs, le format Marc prenait en compte la totalité des codes de catalogage, alors en cours de normalisation (AACR II, ISBD) et s'adaptait au fil des années aux nouveaux supports de l'information qui se succédaient.

Ce format a été adopté par plusieurs bibliothèques nationales dans la perspective d'informatiser leurs fonds documentaires, toutefois avec des adaptations.

Ainsi la British Library a définit le format UK-Marc, la Bibliothèque interuniversitaire de Grenoble (France) proposa le format Monocle, le Japon, le Japan-Marc et tant d'autres formats Marc.

Ce foisonnement de formats nationaux allait nécessiter un travail d'harmonisation :

- un groupe de spécialistes européens encadrés par la Bibliothèque nationale de Paris a définit en 1975 le format Intermarc.

- les travaux de l'IFLA en ce sens aboutirent en 1977 à la définition du format universel Unimarc, dans lequel tous les formats Marc nationaux peuvent être traduits. Un format qui allait être adopté par la plupart des grandes bibliothèques nationales et s'est imposé au niveau des fournisseurs de données bibliographiques, ainsi qu'au sein des systèmes informatiques destinés aux bibliothèques.

Duchemin souligne que la gestion d'un format Marc par le fichier bibliographique et le fichier d'autorité est la seule possibilité qui permette l'importation et l'exportation de notices bibliographique dans le cadre d'un réseau coopératif.

* L'importation : «on doit pouvoir récupérer des notices bibliographiques extérieures...l'essentiel et de pouvoir récupérer des notices issues d'autres bases gérées sous le même logiciel. Il peut alors s'agir de récupération sans conversion(...). Quels que soient le ou les formats de récupération, il est essentiel que le ou les programmes de conversion traitent des notices présentées selon la norme ISO 2709 »125(*).

I 2.3.2- La norme ISO 2709 : Elaborée par l'International Standard Organisation  cette norme «est une structure de format destinée à permettre l'échange, c'est-à-dire aussi bien l'importation que l'exportation de données bibliographiques stockées sur des bandes magnétiques(...). Cette structure de format permet de gérer les données provenant de différents formats de la famille MARC (INTERMARC, US-MARC, UK-MARC, etc.), mais également des formats non-MARC tels que, par exemple, le format ISDS ou le Common Communication Format (CCF) »126(*).

* L'exportation des données : Le logiciel doit pouvoir effectuer des exportations de données bibliographiques en format Marc.

L'exportation peut survenir dans les situations suivantes :

- fourniture de notices liées à un échange de documents ;

- fourniture de notices dans le cadre d'un accord entre bibliothèques, pour alimenter leurs catalogues ; 

- versement de notices dans un catalogue collectif ;

- accessibilité du catalogue en ligne, dans le cas de certaines interrogations selon le modèle client/serveur reposant sur la norme Z 39.50

- garantie d'une migration possible en cas de changement de système.

I 2.3.3- La norme Z 39.50 : C'est une norme nord-américaine ANSI qui recouvre le projet « Search and Retreive » initié par la Bibliothèque du Congrès, le réseau RLIN (Reaserch Libraries Information Network) et le réseau OCLC (Online Computer Library Center) en vue d'effectuer un catalogage partagé des notices d'autorité.

Ce projet lancé dans les années 1970 visait également « l'interconnexion des trois accès publics en ligne [ceux de la Bibliothèque du Congrès, de RLIN et d'OCLC] , ce qui offrait la possibilité d'interroger des ressources hétérogènes et distantes, grâce à l'utilisation de requêtes normalisées »127(*).

L'implémentation de la norme Z 39.50 dans les logiciels de bibliothèques permet « de transmettre des requêtes et de gérer des réponses. Son fonctionnement selon le modèle client/serveur permet le dialogue entre deux machines hétérogènes et distantes »128(*).

I 2.3.4- Les fichiers d'autorité : « Afin de faciliter l'échange de données bibliographiques et la coopération dans le cadre des réseaux, l'indexation devrait néanmoins également se situer de plus en plus dans une perspective normative, par l'utilisation systématique d'un vocabulaire de référence »129(*).

Pour cela, les grands centres bibliographiques, tels que la Library of Congress (LC) ou la Bibliothèque nationale de Paris, ont cherché à normaliser le contrôle des vedettes.

Dans un système de bibliothèque informatisé, les résultats de ce contrôle prennent la forme de fichiers d'autorité. Généralement, ils seront logiquement séparés de la base de données bibliographiques et serviront à contrôler la validité des informations que l'on cherche à introduire dans la base de données.

De façon pratique, Jacquesson détermine les quatre groupes d'information suivants que contiennent les fichiers d'autorité :

- les formes adoptées des vedettes dans leur plus grande exhaustivité,

- les formes rejetées des vedettes (ex. utilisation de pseudonymes),

- les renvois d'orientation qui permettent, notamment dans les fichiers d'autorité matières, d'aider le lecteur à naviguer dans la base de données,

- les notes et les données complémentaires permettent d'expliquer les relations éventuelles entre les différentes notices d'autorité et d'indiquer les sources consultées.

Parmi les fichiers d'autorité matières élaborés, il y a lieu de citer le Library of Congress Subject Headings-LCSH, le Medical Subject Headings-MeSH conçu par la National Library of Medicine des Etats-Unis.

Le LCSH a été adapté au Canada par l'Université Laval dans le Québec pour donner naissance au RVM (Répertoire de vedettes matières de Laval). Celui-ci a été ensuite repris par la DBMIST (La Direction des bibliothèques, des musées et de l'information scientifique et technique - France) et la Bibliothèque nationale de Paris en 1987 pour développer le Répertoire d'autorité de matières encyclopédique et alphabétique unifié (RAMEAU).

En 1981, la LC proposa une norme de format propre à gérer l'échange de fichiers d'autorité (Authorities : a MARC Format). Elle gère actuellement non seulement les deux fichiers d'autorité les plus importants, mais elle en a également strictement formalisé la structure sous la forme d'un format désormais largement diffusé.

* le premier fichier (Name Authorities) comporte en 1952 plus de 2.7 millions de notices ( personnes physiques et collectivités) ;

* le second (LCSH), contenant des vedettes matières, porte sur plus de 188 000 notices.

Les fichiers de la LC sont aujourd'hui distribués sous la forme de microfiches, de bandes magnétiques et de cédéroms ; ils sont également disponibles en ligne.

Les fichiers d'autorité sont des outils essentiels pour la coordination dans le domaine des fichiers catalographiques : ils permettent d'une part, la décentralisation du catalogage en réseau, mais ils permettront à terme la fusion des fichiers bibliographiques en vue de la mise en place de catalogues collectifs de haut niveau.

I 2.4- Les modalités d'intégration de l'outil informatique dans une bibliothèque :

Le projet d'introduction de l'outil informatique dans les activités de la bibliothèque passe par deux étapes principales : la phase d'étude, qui consiste à déterminer les carences du système en cours, les besoins de la bibliothèque et les caractéristiques du logiciel à adopter, et la phase de sélection, elle consiste à choisir en fonction de critères déterminés dans la première étape le meilleur système informatique proposé qui répond mieux aux attentes de la bibliothèque.

I 2.4.1- La phase d'étude : Le bibliothécaire s'engage à définir dans un premier temps un plan informatique destiné plus spécifiquement aux décideurs et aux autorités de tutelle qu'aux professionnels qui composent le personnel de la bibliothèque.

« Le plan informatique doit présenter globalement les orientations de la bibliothèque dans le domaine informatique en distinguant les objectifs, les priorités, les moyens nécessaires et les résultats attendus ; il doit en outre clairement montrer les conséquences qu'aura l'informatisation, notamment sur une amélioration des services rendus aux utilisateurs (instruments de recherche plus performants, meilleure qualité des données bibliographiques, accessibilité accrue par une éventuelle décentralisation du catalogue, etc.), sur une meilleure organisation interne de la bibliothèque (rationalisation de la gestion interne de la bibliothèque, utilisation d'outils modernes et performants, réduction des tâches répétitives pour le personnel) et sur une valorisation de l'image de la bibliothèque »130(*).

Ce plan touche également à des choses beaucoup plus palpables. Il doit « présenter quelques scénarios possibles qui décrivent, sans trop entrer dans le détail, les principales fonctions et services de la bibliothèque qui seront informatisés, les moyens nécessaires à mettre en oeuvre (volumétrie des données, nombre de postes de travail, etc.), un calendrier indicatif et une évaluation des budgets prévisionnels incluant les éventuels coûts de récupération de notices et de télécommunication »131(*).

Ainsi, le plan, soumis aux autorités, peut être approuvé facilement par les décideurs.

La mission consistant à définir les modalités de l'informatisation de la bibliothèque est réalisée par un groupe local de la bibliothèque qui jouera un rôle de supervision de l'opération.

a) Le comité de supervision : Selon Jacquesson, ce comité aura la tâche de fixer les objectifs généraux du projet. Il sera composé des personnes suivantes :

- le directeur de la bibliothèque,

- les responsables des principaux services de la bibliothèque (acquisition, traitement, prêt, etc.),

- un représentant des utilisateurs qui exprimera les attentes de ceux-ci vis-à-vis de la bibliothèque,

- un représentant de l'organisme de rattachement,

- un expert en informatique.

Ce comité aura, concrètement, à établir un schéma directeur de l'informatisation. Ce dernier a pour objectif « de fixer les grandes étapes de développement du projet d'informatisation : étude détaillée, réalisation, mise en oeuvre »132(*).

Il comporte plusieurs niveaux :

« - la définition de la politique stratégique de l'établissement et les orientations fondamentales du projet d'informatisation,

- un scénario de développement à moyen et à long terme,

- des plans d'action annuels.

Ces trois niveaux précisent les objectifs à atteindre, les moyens mis en oeuvre, les coûts prévus et les délais attendus »133(*).

L'étape qui suit la rédaction du plan directeur et son approbation est constituée par l'établissement d'une planification générale de la mise en place, en rapport avec la solution informatique retenue.

b) La planification : Trois types de planification à déterminer selon Jacquesson :

* La planification dans le temps : C'est le plan de réalisation du projet ; un calendrier indiquant les dates prévues pour les différentes étapes du projet.

Les outils de gestion de projets plus élaborés permettent de visualiser la planification et d'exprimer plus clairement les opérations qui peuvent être effectuées en parallèle (ressources en personnel, synchronisation des étapes du projet, etc.)

* La planification financière : Le plan financier, portant sur l'ensemble du projet, comporte deux ensembles de postes : les premiers étant les frais d'investissement qui serviront à l'acquisition du système, les seconds étant les frais de fonctionnement, à savoir les frais récurrents à prévoir dans le budget annuel de la bibliothèque.

Les frais d'investissement concernent principalement les :

- coûts de conception du projet,

- coûts du matériel informatique,

- coûts du logiciel,

- coûts de préparation du site,

- coûts de conversion ou d'achat de données,

- coûts de formation du personnel,

- dépenses diverses et imprévues.

Les frais de fonctionnement sont des coûts opérationnels :

- salaires et indemnités,

- fournitures (consommables),

- maintenance et location de matériels,

- utilisation d'un serveur,

- dépenses imprévues.

* Planification concernant le personnel : Une planification rigoureuse du processus d'engagement du personnel d'encadrement du projet est nécessaire.

- établissement d'un cahier des charges,

- annonces publiées dans la presse spécialisée,

- interviews,

- délais de démission des personnes retenues,

- procédure administrative d'engagement,

- mise au courant.

Outre le personnel d'encadrement, il faut trouver les personnes à qui confier les tâches essentielles, mais répétitives, comme l'est par exemple le catalogage rétrospectif.

c) Le catalogage rétrospectif : Le catalogage rétrospectif « consiste à recataloguer sous une forme normalisée des documents antérieurement catalogués sur fiches selon des principes de normalisation plus ou moins rigoureux »134(*).

Cela permettra d'avoir une base de données bibliographiques homogène. Le catalogage rétrospectif, appelé également la rétroconversion du catalogue, est motivé, selon Jacquesson, par les raisons suivantes :

« 1) nécessité de disposer d'une base de données des collections de la bibliothèque pour pratiquer un prêt informatisé ;

2) offrir une base de données de données bibliographique homogène pour l'interrogation en ligne par les lecteurs ; anciennement, il s'agissait de produire le catalogue COM de la bibliothèque ;

3) participer à un catalogue collectif en ligne ;

4) créer un catalogue informatisé sans autre objectif immédiat que de disposer de données lisibles par machine en vue de projets futurs à préciser »135(*).

Citons enfin, qu'il existe une vaste panoplie de solutions pour effectuer une opération de rétroconversion du catalogue. Des réservoirs bibliographiques que constituent et distribuent les bibliothèques nationales aux cédéroms bibliographiques, en passant par les sociétés de services spécialisés, les choix sont multiples. En cas d'achat des notices, et non la saisie en local, le choix d'une stratégie de recatalogage dépendra notamment du taux de recouvrement de la base choisie.

I 2.4.2- Phase de sélection : La phase de sélection consiste à lancer un appel d'offres ou des demandes de propositions auprès des différents constructeurs, fournisseurs ou organismes proposant des systèmes ou des services informatiques au profit des bibliothèques.

L'appel d'offre a pour but de mettre en concurrence les fournisseurs potentiels qui peuvent être des sociétés commerciales de développement de solutions informatiques, organismes ayant développé leur propre logiciel ou des prestataires de services bibliographiques.

Parallèlement au lancement de cet appel, le comité de pilotage de l'informatisation se penche à finaliser les détails à transcrire dans le cahier des charges, un document qui sera remis aux intéressés.

* Le cahier des charges : Dans ce document, on exprime tous les besoins et les contraintes de la bibliothèque et des questions de type commercial ou juridique. Il est composé de deux parties :

Dans sa première partie, le cahier des charges donne les informations descriptives concernant les collections et leur croissance, les bâtiments, le public et le personnel de la bibliothèque, le volume maximum des transactions quotidiennes, la structure du réseau et la base de données envisagée.

La seconde partie, elle, décrit les fonctionnalités informatiques que devra remplir le système (acquisitions, catalogage, prêt, bulletinage, etc.).

Les soumissionnaires, ceux qui proposent des offres, répondent par un document dans lequel est spécifiée en détail une configuration informatique apte à satisfaire la situation de la bibliothèque. Elle devra être à même d'évoluer dans le temps suivant la croissance de la base, des transactions et du public lecteur. Cette offre sera sous forme de descriptifs techniques du système informatique proposé.

L'évaluation des offres des soumissionnaires par le comité de l'informatisation passe par un travail de formalisation des données de provenances diverses en vue d'en tirer des tableaux comparatifs, correspondants aux différentes fonctions demandées, permettant finalement de sélectionner la solution la plus adéquate pour la bibliothèque.

Les démonstrations constituent également un critère de sélection important. La bibliothèque teste l'efficacité et la bonne marche des différentes fonctionnalités du système sur un fichier bibliographique informatisé.

Une fois les choix sont arrêtés, il y a lieu d'établir les contrats d'acquisition du système. Ceux-ci doivent refléter les droits et les devoirs du fournisseur, mais aussi de la bibliothèque signataire. Ils portent sur l'achat, la maintenance du système, les délais d'installation et les services d'accompagnement (formation du personnel au système, assistance à distance,...).

I 2.5- Typologie des systèmes informatiques pour bibliothèques :

Deux grands types de systèmes de gestion de bibliothèques existent. On distingue d'une part, les systèmes intégrés qui offrent la majorité des fonctions bibliothéconomiques, et d'autre part les systèmes modulaires composés de plusieurs programmes, ou chacun est dédié à une fonction particulière.

I 2.5.1- Systèmes intégrés : « Généralement, l'adjectif intégré, appliqué à un système de gestion de bibliothèque, signifie que l'ensemble des opérations informatisées d'une bibliothèque a été soigneusement planifié, et que les responsables se trouvent libérés de tout souci opérationnel »136(*).

Le choix d'un système local intégré est fait en fonction des besoins et des ressources propres à chaque bibliothèque. Il existe, par exemple, des besoins locaux très différents entre une bibliothèque spécialisée en sciences humaines, c'est-à-dire travaillant essentiellement avec des monographies, donc avec un volume de prêt important, et une bibliothèque de médecine ou de sciences exactes travaillant principalement avec des périodiques. La première cherchera un système de prêt performant, alors que la seconde orientera son choix essentiellement en fonction d'un système de bulletinage efficace.

I 2.5.2- Systèmes modulaires : Dans les grandes bibliothèques un seul système local est rarement suffisant. Il est nécessaire de disposer de plusieurs systèmes locaux, spécialisés par fonction (prêt, Opac, serveur de Cd-Rom, etc.).

L'intégration verticale (système intégré unique central) est abandonnée au profit d'une intégration horizontale, « C'est-à-dire il couvre toutes les fonctions d'une bibliothèque par différents systèmes spécialisés communicant entre eux »137(*).

Pour gérer les différents systèmes spécialisés adoptés, leur intégration devient indispensable.

«Le niveau le plus simple [de l'intégration, ndlr] consisterait à offrir la possibilité d'interroger un système quelconque d'une place quelconque de la bibliothèque. Le second niveau devrait permettre la mise à jour manuelle à partir d'une place quelconque. Le niveau d'intégration le plus complet a pour ambition de reporter les différentes modifications dans les différents systèmes en temps réel »138(*).

La réalisation d'une telle intégration entre différents systèmes passe par un ensemble de prérequis dont le premier concerne l'utilisation de réseaux informatiques locaux auxquels doivent obligatoirement pouvoir être connectés les différents systèmes.

* Les systèmes informatiques pour bibliothèques se distinguent par leurs capacités de stockage des notices et le nombre de terminaux qui peuvent être reliés à l'ordinateur central.

Ils se caractérisent également par les différentes interfaces qu'ils offrent avec des fournisseurs de données « Ces données peuvent être accessibles à distance; c'est alors des connexions avec les serveurs bibliographiques des grands réseaux. Mais les données peuvent être également disponibles localement, c'est alors la connexion avec les disques optiques, également des CD-Rom »139(*).

Une autre caractéristique, est leur capacité ou non à gérer des alphabets non latins. Les systèmes qui en sont dépourvus acculent les bibliothèques à recourir à la translittération des langues comme le grec, les langues slaves. Le traitement des caractères de ces langues a été rendu possible par les développements qu'ont accusé les divers matériels informatiques périphériques tels les imprimantes. Des langues telles l'hébreux ou l'arabe posent le problème du traitement directionnel inverse (de droite à gauche) par rapport aux langues latines et slaves.

Les difficultés que pose la gestion des langues non latines, sont amplifiées lorsque l'on doit gérer des bases de données bibliographiques multilingues et multiscripts, c'est-à-dire respectant la langue originale.

Ces problèmes ont été résolus dans les différents systèmes. Ainsi, le cyrillique est traité dès 1986, l'hébreux dès 1988 et l'arabe dès 1990.

Conclusion de la deuxième section :

Dans cette section, nous avons passé en revue les diverses tentatives d'abord de mécanisation, puis d'informatisation des tâches documentaires au niveau des bibliothèques. Les expériences les plus remarquables ont pris naissance aux Etats-Unis d'Amérique. Les innovations les plus ingénieuses et les plus profitables pour le monde des bibliothèques ont été mises au point dans ce pays.

Les possibilités immenses de traitement, de stockage et de restitution rapides et efficaces que permet l'outil informatique ont été saisies par les bibliothécaires. L'apport de cette technologie comme on l'a vu est de taille. L'informatisation a rendu possible la constitution de réservoirs communs de ressources bibliographiques exploitables par l'ensemble des bibliothèques et ceci vu l'harmonie qui caractérise les données, conséquence de la généralisaton des normes. Les catalogues collectifs réalisés consultables par les usagers ont transformé ces espaces. Les Opacs sont devenus des portes d'accès à l'information bibliographique, reflet de la documentation detenue par toutes les bibliothèques constituées en réseau.

Pour qu'elle réalisent les objectifs qu'attendent les bibliothèques en intégrant les outils informatiques, les étapes précédent l'opération ainsi que la sélection et la mise en service des sysèmes choisis ont été présentées.

SECTION 3 : LES RESEAUX DE BIBLIOTHEQUES ET LA

BIBLIOTHEQUE NUMERIQUE

Cette dernière section de ce chapitre est réservée à la notion de réseau de bibliothèques, leur genèse, typologie, et les réseaux mis en place dans les pays développés. Elle se termine par le point de mire du processus de l'informatisation des bibliothèques qui est la constitution de collections numériques et leur diffusion.

I 3.1- Les réseaux de bibliothèques :

I 3.1.1- La notion de réseau : Un réseau est défini par Victor Sandoval comme «un ensemble d'éléments interconnectés qui permet de véhiculer une information»140(*).

Dans le domaine particulier des bibliothèques, un réseau est défini par Baker, cité par Dahmane, comme étant «une organisation structurée de deux ou plusieurs bibliothèques en vue d'échanger des informations selon un mode commun (...), par le truchement d'un système de communication »141(*).

Cet échange d'informations revêt, selon Dahmane, «un caractère régulier et organisé. Il est formalisé par certains protocoles et codes normalisés »142(*).

Aussi précis que restrictif, A. Jacquesson souligne qu'un réseau informatisé de bibliothèques consiste à «faire travailler en ligne un ensemble de bibliothèques autour d'une base de données commune »143(*).

I 3.1.2- Typologie des réseaux : Il existe une grande variété de réseaux, de taille, de forme, d'organisation et de structuration diverses.

Le Dictionnaire du multimédia signale deux types de réseaux : l'un suivant l'architecture sous laquelle se présentent les réseaux, l'autre en fonction de l'espace géographique sur lequel ils s'étendent :

« - du point de vue de l'agencement géométrique, on distingue les architectures en étoile, en boucle (ou en anneau), en ligne (ou en bus), hiérarchique (ou en arbre) et maillée ;

- du point de vue des fonctions, on distingue le réseau local desservant une entreprise, le réseau métropolitain couvrant des distances de la taille d'une ville et pouvant relier différents réseaux locaux, et le réseau à longue distance assurant l'interconnexion des réseaux métropolitains et des réseaux locaux »144(*).   

2

1

1

3

4

5

Serveur

Terminal

1. En étoile 2. En boucle 3.En ligne 4. Hiérarchique 5.Maillé

Figure 2 : Les différents agencements de réseaux

Source : NOTAISE, J. et al.- Dictionnaire du multimédia... Op. cit. p.49

Les architectures des réseaux présentées ci-dessus vont des plus classiques aux plus contemporaines. Les types de réseaux dits ''en étoile '' constituent « le schéma de réseau le plus ancien, dont l'origine remonte à l'architecture centralisée des années 1970, mais toujours couramment utilisée de nos jours »145(*). Les réseaux maillés par contre correspondent aux formes modernes d'interconnexion des réseaux.

P.-Y. Duchemin distingue pour sa part trois catégories de réseaux définies en fonction de leur dimension spatiale.

a) Les réseaux locaux (Local Area Network, LAN) : Il entend par cette expression le fait de « partager l'accès à plusieurs postes de travail situés dans un même bâtiment, à un même matériel, par exemple une imprimante laser ou un serveur de disques optiques compacts »146(*).

Cette façon de faire permettra de réduire les coûts d'investissement en équipements.

b) Les réseaux à l'intérieur d'une agglomération : Appelés par V. Sandoval réseaux métropolitains ou Metropolitan Area Network, MAN, ce type de réseaux est adapté aux bibliothèques ayant plusieurs sites distants, situés dans la même ville. « Ce cas de figure peut être particulièrement utile dans le cas d'une bibliothèque centrale qui possède plusieurs annexes ou sur un campus universitaire : tous les postes de travail ont ainsi accès, à partir de plusieurs sites relativement proches, à une base de données bibliographiques »147(*).

Dans chacun des sites, un réseau local dit d' ''entreprise '' est installé puis relier les réseaux ainsi constitués.

c) Les réseaux à longue distance (Wide  Area Network) : Si la distance entre les sites est plus importante (exemple : sites répartis sur plusieurs villes), la solution consiste à « équiper chacun des sites d'un réseau local d'entreprise et à relier ces différents réseaux locaux par l'intermédiaire de simples lignes téléphoniques (...) si le débit de données transmises n'est pas très important »148(*). Si ce n'est pas le cas, l'utilisation de lignes spécialisées à haut débit devient indispensable.

Les différents réseaux locaux, appelés également régionaux, peuvent être interconnectés entre eux pour constituer un réseau national, à l'image du RENATER français (Réseau de télécommunications pour la technologie, l'enseignement et la recherche) crée en 1992, qui permet une liaison avec les autres réseaux internationaux.

Il est à noter que « les réseaux à longue distance peuvent également être étendus à plusieurs pays, voir plusieurs continents »149(*). Dans les réseaux de cette dimension, on fait appel aux « liaisons téléphoniques internationales ou intercontinentales transatlantiques, les liaisons hertziennes et les satellites de télécommunication pour effectuer les transferts de données, qui peuvent être pour l'utilisateur aussi rapides et aussi transparentes que s'ils provenaient des bureaux d'à coté »150(*).

I 3.1.3- L'interconnexion et l'interopérabilité des réseaux : Les éléments composant un réseau «sont mis en relation par des moyens d'interaction appelés interfaces. La coopération de plusieurs composants est réglée par un ensemble de conventions et de règles appelé protocole »151(*).

a) L'interconnexion des réseaux : Une architecture d'interconnexion comprend une gamme de dispositifs, logiciels et/ou matériels sur chacun des segments constituant un réseau, énumérés par V. Sandoval, dont nous résumons comme suit :

- le matériel nécessaire pour les différents types de signalisation électrique utilisés sur les divers systèmes de liaison,

- le logiciel appelé à examiner les trames transitoires pour vérifier leur validité,

- les répéteurs, considérés par V. Sandoval comme des dispositifs de base.

Ils « permettent  d'étendre la longueur, la topologie ou l'interconnectivité du réseau physique au-delà des limites d'un segment unique »152(*) ,

- les ponts qui servent à la jonction de deux réseaux et les rendre ainsi communicables,

- les routeurs permettant la communication (le routage des données), entre deux sous-réseaux,

- la passerelle qui, en effectuant les opérations de conversion de protocoles nécessaires, permet la communication entre deux réseaux.

b) L'interopérabilité des réseaux : La notion d'interopérabilité de deux réseaux consiste en leur capacité à « véhiculer la même information de bout en bout, avec des matériels et des débits quelquefois différents, mais sans qu'il ait de dégradation »153(*).

L'élément impératif à prendre en compte, pour la réussite de ce transfert d'information, est le respect des normes. En effet, «seuls les équipements dont les fonctionnalités se conforment à une certaine normalisation, peuvent intercommuniquer, s'interconnecter et ineropérer »154(*).

Outre l'inconditionnelle conformité aux normes établies, les contraintes budgétaires, que posent la gestion et la maintenance des réseaux, peuvent constituer un autre rempart devant l'interopérabilité de ceux-ci. Ce type de difficultés « favorisent le downsizing, c'est-à-dire l'éclatement des gros systèmes en plusieurs petits sous-systèmes, sous-réseaux, qui sont normalement hétéroclites et dispersés »155(*).

I 3.1.4- L'intérêt de la mise en réseau des bibliothèques : L'avènement des réseaux de bibliothèques remonte aux années soixante. Leur émergence, particulièrement aux Etats-Unis, a été rendue possible suite à la mise en place d'outils normatifs et leur large diffusion au sein des bibliothèques et autres systèmes d'information. Ceux-ci étaient venus à point nommé pour renforcer la coopération entre les bibliothèques en homogénéisant les instruments de travail usités : les règles de catalogage (AACR, ISBD), et le format de présentation des données catalographiques (MARC) font figure d'exemple.

La création des réseaux était également motivée par la volonté des gestionnaires de ces unités documentaires de contrecarrer les obstacles qui allaient à l'encontre de l'accomplissement de leurs missions vis-à-vis des usagers.

A. Jacquesson souligne les difficultés, générées par l'évolution de l'environnement extérieur, auxquelles font face les bibliothèques :

« - masse documentaire en croissance constante ;

- difficultés de stockage ;

- apparition de publications non-conventionnelles (« littérature grise ») hors commerce et difficile à bibliographier et à acquérir ;

- contraintes budgétaires ;

- extension des domaines d'acquisition par rapport aux nouveaux enseignements de leur organismes de rattachement ;

- nombre de lecteurs en croissance continue dû à l'augmentation du nombre d'étudiants et à l'élévation du niveau général d'éducation »156(*).

L'ensemble de ces éléments a favorisé l'éclosion de projets de coopération matérialisés par la création de catalogues collectifs locaux, régionaux et nationaux, d'autant même que cette coopération via les outils informatiques apporte des solutions certaines à certains problèmes (réduction des coûts par le partage des tâches, variété des services offerts aux utilisateurs par l'apport des ressources des autres bibliothèques).

La mise en réseau et l'échange d'informations qui en découle ne s'établissent « qu'entre systèmes d'information semblables, contigus ou complémentaires (...). Ce qui exprime autrement les communautés d'intérêt qui sont à la base de la constitution des réseaux documentaires.

Ces intérêts se reflètent soit au niveau de la répartition des différents modules de la chaîne documentaire entre différents participants au réseau de façon à réaliser une intégration verticale, soit à se partager les ressources documentaires réalisant par là une intégration horizontale de services à thématiques connexes »157(*).

I 3.1.5- Les réseaux de bibliothèques nord-américains : On citera ici trois grands réseaux américains et un autre ontarien au Canada.

a) Ohio College Library Center (OCLC) : Créé en 1965 par l'Ohio College Association dans le cadre de son plan d'informatisation des bibliothèques universitaires situées dans l'Etat de l'Ohio, ce réseau était assez original du fait qu'il a pris en compte, dès sa conception, l'ensemble des BU de cet Etat. « C'était le premier projet de système informatisé multibibliothèques (...). En 1987, OCLC dénombre des bibliothèques appartenant à 38 Etats des Etats-Unis »158(*).

Plusieurs fonctions sont offertes par OCLC : catalogage partagé, catalogue collectif, bulletinage, gestion des acquisitions et une fonctionnalité de prêt interbibliothèques via une messagerie électronique.

« Devenu Online Computer Library Center, il regroupe en 1995, 17 000 établissements situés dans 61 pays utilisant 373 langues (y compris les alphabets non latins), offre 31 millions de notices structurées selon le format OCLC-Marc »159(*). Ce système traite divers types de documents : monographies, périodiques, enregistrements sonores, musique imprimée documents audiovisuels et logiciels, etc.

La base de données est alimentée à 80% par le catalogage des différentes bibliothèques et 20% par des notices en provenance des bibliothèques nationales.

b) Research Libraries Information Network (RLIN) : Ce réseau fut créé en 1974 par de prestigieuses bibliothèques américaines, académiques pour la plupart (Harvard, Yale, Columbia et la New York Public Library) constituées en association : le Research Libraries Group (RLG).

L'adhésion à ce réseau était conditionnée par la détention de collections de qualité ; ce critère drastique a fait que, selon A. Jacquesson, RLIN ne compte en 1988 que 36 membres au moment que OCLC en avait plus de 9 000.

Ce consortium de bibliothèques a adopté le système informatique BALLOTS (voir supra p.26), et prit le nom à cet effet de RLIN.

RLIN comprend plusieurs modules, dont un des premiers OPAC académiques, Spires (Stanford Public Information Retrieval System). Des développements, cités par A. Jacquesson, ont été apportés au système en 1985 :

- la réalisation d'un terminal permettant de traiter les ensembles de caractères des langues asiatiques (chinois, japonais, coréen),

- la création d'un terminal pour les langues à alphabet non romain (cyrillique, puis arabe et hébreux),

- facilité de déchargement de notices sur les ordinateurs personnels des chercheurs et des étudiants

Par ailleurs, le RLG a créé une panoplie de bases de données spécialisées :

- Catalogue abrégé des publications du XVIII° siècle (Eighteenth Century Short Title Catalog, ESTC), réalisé en collaboration avec la British Library,

- Collection de dessins d'architecture basée sur la collection internationale de l' « Avery Architecture Library » de la Columbia University,

- Scipio, catalogue d'oeuvres d'art ou des descriptions détaillées sont fournies.

c) Washington Library Network (WLN) : Développé par la Bibliothèque de l'Etat de Washington, WLN est fonctionnel depuis 1978. Il est  «extrêmement bien conçu »160(*), et il comporte notamment un système local de recherche d'informations, des accès par matières et surtout un système de contrôle des notices d'autorité.

En plus des fonctions de catalogage partagé, ce réseau offre un module d'acquisitions comportant des liens avec les libraires, et un autre pour le prêt et le prêt inter. Il traite une multitude de documents sur divers supports : imprimés, audiovisuels,...

Avec l'extension du réseau à tous le nord-ouest des USA et la région du Pacifique, il prend en 1985 le nom de Western Library Network.

d) University of Toronto Library Automated System (UTLAS) : Le gouvernement de l'Ontario (Canada), en voulant offrir aux étudiants et aux chercheurs un catalogue collectif informatisé, met sur pied à la fin des années soixante le réseau UTLAS.

Chaque participant à ce système conservait la propriété de ses propres données et recevait des royalties pour toute utilisation par une autre bibliothèque.

Les données bibliographiques d'origine externe provenaient de la Library of Congress, de la Bibliothèque nationale du Canada, de la British Library et de la Diet Library.

Les services offerts par UTLAS étaient les suivants : catalogage, recherche bibliographique, PEB, contrôle d'autorité, Opac et catalogage rétrospectif. UTLAS a cessé de fonctionner comme un réseau coopératif après avoir été racheté en 1985 par une multinationale.

I 3.1.5- Les réseaux européens : Les réseaux construits au niveau de trois pays européens, à savoir la Hollande, le Royaume-Uni et la France sont présentés ici.

a) La Hollande : « La Hollande est le premier pays européen à avoir conçu dès 1969 un réseau informatisé de ses bibliothèques : Pica »161(*).

PICA* ou Le Center for Library Automation est subventionné par le Gouvernement. Toutes les bibliothèques participantes payent une taxe de base proportionnelle à la nature et au volume des services demandés.

La base de données de Pica est chargée avec des notices en provenance d'OCLC, de la LC, de la British Library et de la Deutsch bibliothek. Les fonctions assurées par le système sont : le catalogage partagé, la recherche en ligne, le prêt inter et le système de courrier électronique dénommé Picamail, leur permettant de communiquer.

Le système Pica a été, selon A. Jacquesson, le premier réseau de bibliothèques à réaliser une interface OSI (voir supra p.47), entre un système central de catalogage et des systèmes locaux pour le transfert de notices, de demandes de prêt interbibliothèques, etc.

b) Royaume-Uni : Il existe dans ce pays plusieurs réseaux à couverture régionale.

* Birmingham Libraries Cooperative Mechanisation Project (BLCMP): Ce projet de coopération a été lancé en 1972 par les bibliothèques des universités d'Ashton, de Birmingham et par la bibliothèque publique de cette dernière ville.

A fin 1989, 52 membre sont dénombrés, essentiellement universitaires. La base de données, alimentée par des fichiers en provenance de la British Library, de la LC et par du catalogage partagé, comptait à cette année 8 millions d'enregistrements.

* South West Libraries Cooperative Automation Project (SWALCAP) : Son siège est située dans la région de Bristol (sud-ouest de l'Angleterre). Ce réseau fonctionne comme une société privée où les utilisateurs sont des actionnaires du réseau.

Il offre les fonctions traditionnelles de catalogage partagé, catalogue collectif, ainsi que de prêt. En 1988, vingt-sept bibliothèques pour la plupart académiques y participent.

* Viewdata and Interlibrary Systems Communication Network (VISCOUNT) : Ce réseau est une extension d'un réseau anglais : LASER (London and Southeast Library Region).

Plus de 74 bibliothèques participent à ce réseau. La base de données, mise en place en 1975, est alimentée en grande partie par des bandes magnétiques contenant des notices UK-Marc fournies par la British Library.

L'originalité du réseau VISCOUNT est d'être également accessible par le système du vidéotex anglais qui se nomme Viewdata, ce qui permet un accès à tous le public.

c) France : Il existe en France plusieurs réseaux constitués suivant la similarité de leur membres, ou pour le cas de l'AUROC (Association des utilisateurs du réseau OCLC), et de SIBIL-France par le fait qu'ils font appel à une même source bibliographique.

* SIBIL-France : Crée en 1987, ce réseau d'origine suisse compte actuellement, selon P.-Y. Duchemin, 27 établissements membres regroupant 45 sites.

La base de données comporte près de 600 000 notices, structurées selon le format SIBIL et plus de 900 000 localisations. « L'orientation intellectuelle de cette base est nettement tournée vers les lettres et sciences humaines, qui représentent environ 70 ? du fichier »162(*). L'orientation linguistique, quant à elle est à dominance francophone.

Outre le catalogage partagé, SIBIL-France permet la recherche en ligne sur la base bibliographique.

I 3.2- La bibliothèque numérique :

I 3.2.1- Le passage de l'automatisation au numérique : L'appropriation de l'outil informatique par les bibliothèques s'est réalisée essentiellement par l'élaboration des bases de données documentaires, les instruments automatisés de recherche bibliographique (OPAC) ; les bases de données documentaires et les catalogues collectifs.

L'accès au document primaire, quant à lui est resté problématique. Ceci en dépit des actions de globalisation des ressources documentaires opérées par les BU des pays développés.

Ces actions se sont concrétisées par la conclusion d'accords multiformes entre les bibliothèques universitaires comme le mécanisme de PEB (Prêt entre bibliothèques), l'échange de documents ou encore les ententes visant à permettre l'accès et le prêt de documents aux lecteurs extérieurs à l'établissement.

Parallèlement à ces tentatives de répondre aux besoins documentaires des usagers, d'autres acteurs ont mis en place des serveurs documentaires rendus possibles par les développements qu'a connue la télématique dans les années soixante-dix.

Questel, Orbit,  Dialog, Datastar et tant d'autres serveurs offraient depuis ces années-là, des services de recherche et d'accès à distance au document primaire aux usagers notamment les textes intégraux des articles des revues scientifiques.

Ceux-là ont également mis en oeuvre des bases de données textuelles sur cédéroms permettant, en local, l'extraction du texte intégral de l'artcile désiré.

Cette forme électronique de la documentation scientifique a été soutenue par le développement de la GED (Gestion électronique de documents) dans les années 1980.

Cette dernière notion recouvre, selon P.-Y. Duchemin, « non seulement les documents numériques de ''naissance'', mais également le résultat de la numérisation d'un document primitivement édité sur papier, ou d'un substitut sur support photographique, et la gestion de ces documents électroniques »163(*).

Les réseaux électroniques d'information et de communication qui ont proliféré dans les années soixante-dix ont entretenu leur ''maturation'' dans la décennie 1990 jusqu'à leur interconnexion, ce qui a donné vie à la plus spéctaculaire des technologies de l'information qu'est Internet.

Celui-ci est défini par Christine Ollendorff comme étant « une structure complexe construite autour d'une composante technologique normalisée (la circulation de l'information par le protocole TCP/IP) et d'une composante sociale favorisant l'échange d'informations (les newsgroups et la messagerie électronique). Ces deux aspects cohabitent et s'influencent mutuellement »164(*).

Les documents numériques que véhicule Internet sont au confluent de ces deux composantes.

« - ils bénéficient d'une normalisation qui permet d'envisager un accès démultiplié et une garantie d'archivage pour l'avenir ;

- ils peuvent être exploités (lecture, critique, citation) en mode local comme en mode connecté »165(*).

I 3.2.1.1- Les potentialités des réseaux et des documents électroniques : Les systèmes de communication électroniques et les techniques d'édition électronique viennent a point nommé pour favoriser la circulation de l'information depuis les créateurs (les auteurs) jusqu'aux consommateurs (les lecteurs) et sous toutes les formes possibles.

Ghislaine Chartron relève les mutations que traverse le système de production de l'IST (Information scientifique et technique) « étroitement liées à l'essor des nouvelles technologies et particulièrement aux réseaux du type Internet »166(*). L'ensemble des phases de la chaîne informationnelle s'en trouvent ainsi affectées (production, traitement, diffusion et recherche).

a) Modes de production : Deux effets majeurs sont ressortis :

- l'autonomie croissante des acteurs : cette indépendance est favorisée par la disponibilité de logiciels performants, libres de droits et aisément praticables.

- le renforcement du travail coopératif : il s'agit de renforcer les échanges de points de vue et le partage des ressources entre les acteurs scientifiques dans le cadre de collaboratoires. Ceux-ci se présentent selon la National Information Infrastructure américaine, citée par G. Chartron, comme « des centres de production scientifiques et techniques sans murs, dans lesquels les chercheurs réalisent leurs recherches sans être limités par leur localisation géographique »167(*).

b) La diffusion : La numérisation selon G. Chartron a boulversé les méthodes traditionnelles de diffusion. Elle a suscité la « dématérialisation des supports et en conséquence l'a-localisation des lieux de diffusion »168(*). L'émergence des revues électroniques et des bibliothèques numériques en sont un exemple.

c) Le traitement : Dans le contexte électronique le signalement, l'analyse et la représentation de l'information prennent le nom de métadonnées. « Contrairement à la notice bibliographique traditionnelle, qui contient l'information ''secondaire'' descriptive jointe au document lui-même ou document ''primaire'', les métadonnées sont inscrites à l'intérieur même du document primaire ; elle ne sont pas alimentées par une personne chargée du catalogage au sein d'une bibliothèque, par exemple, mais par l'auteur ou l'éditeur lors de la mise en forme du document »169(*).

d) La recherche : Les techniques de recherche usitées pour les CD-Rom difficiles à pratiquer pour l'utilisateur néophyte seront escamotées par des interfaces beaucoup plus conviviales.

Le canal électronique offre la possibilité de diffuser des informations de tout types. Les formats électroniques permettent de «représenter plusieurs types d'informations que l'on ne peut trouver dans un document imprimé »170(*). Marie-Hélène Vézina et Martin Sevigny en signalent quatre types :

- L'information statique : C'est celle représentée par l'imprimé comme les textes et les images qui ne changeront pas une fois imprimés ;

- L'information dynamique : Elle est l'information en mouvement (vidéo, séquences sonores) si peu controlée par les utilisateurs. Ceux-ci peuvent intervenir sur le déroulement de la lecture (avancer, reculer, arrêter, etc.) ;

- L'information interactive : Elle se distingue de l'information dynamique par le fait que sa lecture peut être controlée par l'utilisateur. « Par exemple, la simulation d'une molécule en trois dimensions, avec la possibilité pour l'utilisateur de manipuler la molécule dans tous les sens pour la voir sous tous ses aspects, constitue de l'information fortement interactive »171(*).

- L'information active : Dans ce type d'information, l'utilisateur peut « agir sur le contenu du document ou encore sur l'environnement de consultation. Les liens hypertextuels font partie de cette catégorie, de même que les formulaires interactifs »172(*).

L'élaboration de ces différents types d'information fait appel à plusieurs normes, de même que leur consultation nécessite l'installation par les utilisateurs de modules externes (plug-in) ou des applications informatiques supplémentaires.

I 3.2.2- Définition des concepts liés à la bibliothèque électronique : Pour Alain Jacquesson et Alexis Rivier, les bibliothèques numériques « représentent la deuxième génération de l'informatisation »173(*). Elles constitueraient, selon cet ordre d'idée, la suite logique des travaux d'introduction de l'informatique dans les bibliothèques. Cette informatisation ''primaire'' a concerné les fonctions documentaires et managériales.

L'adjectif ''numérique'' renvoie à la forme de stockage de l'information diffusée par ces bibliothèques.

Le concept de bibliothèque numérique fait référence , selon G. Chartron, à « la possibilité d'accéder à des documents, à des collections numérisées, sans avoir besoin de se déplacer physiquement dans un lieu particulier où ces documents sont stockés ; la matérialisation (impression) étant à la charge de l'utilisateur sur son poste de travail »174(*). La notion de bibliothèque numérique constitue une traduction littérale de «digital library » qui est aussi un projet de l'Université de Californie (University of California Digital Library) qui s'est lancée dans la numérisation des collections des dix bibliothèques du campus, relève C. Ollendorff.

* La numérisation : Elle consiste en « un processus de conversion d'une information analogique en une information digitale, exploitable par l'informatique. Elle peut s'appliquer aussi bien au texte qu'au son, à l'image fixe qu' à l'image animée»175(*).

Quant à l'expression bibliothèque électronique, elle est liée à un projet britannique : eLib ou UK Electronic Libraries Program opposé au DLI (US Digital Libraries Initiative).

C. Ollendorff met en évidence la différence entre les deux projets : « Tandis que le projet DLI a pour objectif d'amener les différentes ressources aux utilisateurs, le projet eLib part des besoins des institutions, des usagers et des bibliothécaires pour en déduire les ressources utiles»176(*).

La bibliothèque virtuelle, un autre terme utilisé dans la littérature, consiste en la « potentialité de consulter des millions de pages en ligne avec l'aide d'outils de navigation et d'agents intelligents spécialisés»177(*), soulignent des étudiants de l'INSA-Lyon dans leur mémoire, cité par Ollendorff. Celle-ci poursuit plus loin : «la bibliothèque virtuelle représenterait donc la bibliothèque totale, existant depuis toujours dans l'imaginaire collectif »178(*). Ce type de bibliothèque est constitué de l'ensemble des bibliothèques numériques qui existent sur Internet et qui sont accessibles pour tout le monde.

En faisant une systhèse sur la clarification des trois concepts, C. Ollendorff conclue : « Ainsi, les trois expressions correspondraient à trois concepts différents ; la bibliothèque virtuelle est une collection de documents sans limite et non détenue, la bibliothèque électronique, un ensemble de services qui dépassent la seule collection numérique »179(*).

I 3.2.3- La mise en place de bibliothèques numériques : La conversion en format numérique passe par plusieurs étapes : la production du document sous forme électronique, l'archivage ou le stockage de ce document sous des formats donnés, la diffusion ou la mise en consultation des documents selon des formats à déterminer, faciliter son repérage et sa consultation.

I 3.2.3.1- Les objectifs d'une campagne de numérisation des collections :

P.-Y. Duchemin donne les principales finalités d'une initiative de numérisation des collections  que nous résumons comme suit :

- améliorer la préservation et la conservation des documents originaux , et particulièrement des documents rares ou précieux, fragiles ou encombrants.

Cela permettra en effet de réduire, voir de supprimer la consultation des documents qui ont fait l'objet d'une campagne de numérisation, en proposant à l'utilisateur un substitut électronique ;

- amplifier l'accès aux documents à un grand nombre d'utilisateurs : « un document numérisé est immédiatement accessible et peut, par ailleurs, être simultanément communiqué à plusieurs utilisateurs »180(*). Sur un autre plan, la numérisation permet une meilleure lecture que celle offerte par le document original ;

- une campagne de numérisation peut être un moyen de valorisation d'un fonds documentaire particulier, d'une collection prestigieuse de documents. Cette mise en valeur pourra se concrétiser par une édition sous forme de cédéroms ou par une diffusion en ligne (sur le Web) ;

- la numérisation peut également faciliter la diffusion des collections détenues par les différentes bibliothèques et l'échange entre ces établissements de documents très sollicités par les usagers.

I 3.2.3.2- L'acquisition ou la production de documents numériques :Il existe deux modes d'acquisition sous forme numérique des documents imprimés :

A. La numérisation en mode image : Cette technique peut s'appliquer soit directement sur le document primaire (sous forme papier tels les ouvrages, ou des diapositives ou bien des microformes), par le biais de toute une gamme de scanners présentés par A. Jacquesson et A. Rivier : scanners bureautiques, scanners de livres, appareils photographiques numériques, scanners de diapositives et de transparents et les scanners de microformes.

Ces derniers supports dont disposent fréquemment les bibliothèques sont également utilisés comme des documents de base de la numérisation, un support intermédiaire entre le document original et le document numérisé.

Les auteurs précités affirment que de nombreux projets de conversion en format numérique entrepris dans les bibliothèques adoptent cette solution qui procède «d'abord par le microfilmage des collections, puis la numérisation des microfilms ainsi obtenus »181(*), d'autant plus que celles-là disposent généralement de stations de microfilmage.

Ajouté à cela, l'opération même de la numérisation « implique une manipulation intensive, donc coûteuse en personnel, mais somme toute très semblable à celle que nécessite le microfilmage des collections »182(*).

Cette approche de production de documents numériques semble avoir de multiples avantages :

« - premièrement on rassemble dans un même élan deux objectifs : préservation du document et numérisation proprement dite ;

- deuxièmement, le travail et les coûts requis pour numériser des microformes sont beaucoup moins élevés que ceux consentis pour le microfilmage des collections »183(*).

Cette façon de faire a cependant ses limites : la qualité du résultat final, le document numérique, dépendra de la qualité des microfilms utilisés.

La numérisation en mode image permet d'obtenir une ''photographie'' de la page numérisée et le texte « n'est pas manipulable par l'utilisateur, mais seulement affichable sur un micro-ordinateur muni d'une carte graphique et d'un écran de visualisation »184(*).

L'avantage de cette méthode consiste en la possibilité de conserver l'aspect de l'original , sa typographie, sa mise en page, etc. Ajouté à ceci ses coûts relativement bas.

* Le passage du mode image en mode texte : L'utilisation d'un logiciel de reconnaissance optique de caractères (OCR) permet de passer en mode texte  c'est-à-dire d' « obtenir le contenu de la page dans un logiciel de traitement de texte, voir un simple format ASCII »185(*).

L'application des logiciels OCR offrent des résultats satisfaisants lorsqu'il s'agit d'imprimés récents, mais moins bons pour les typographies anciennes.

Des recherches sont en cours visent « non seulement une amélioration de l'exactitude de la conversion, mais également une meilleure reconnaissance des structures logiques du document. Des systèmes spécialisés permettent d'identifier les différents blocs ISBD d'une fiche classique de catalogage gràce à sa typographie normalisée.

Le texte résultant n'est plus un simple fichier ASCII plat, mais il est déjà enrichi au moyen d'un langage de balisage (SGML, ODA) issu de cette analyse »186(*).

Cela conviendrait mieux pour la conversion de documents dans leur présentation physique, tels que des bibliographies imprimées.

D'autres développements portent sur les problèmes de lisibilité des manuscrits. « On parle alors de logiciels de type ICR (Intelligent Character Recognition) qui mettent en oeuvre des techniques informatiques avancées, les réseaux neuronaux, inspirés du mode de fonctionnement présumé du cerveau humain »187(*).

B. La numérisation en mode texte : Elle passe par la saisie au clavier des documents imprimés. « Le degré d'exactitude de la saisie est très élevé grâce à la méthode du double keying. Deux employés saisissent chacun le même texte et une comparaison informatique des deux fichiers obtenus permet de confronter immédiatement les divergences et de corriger facilement les erreurs »188(*).

Coûteuse en main d'oeuvre, cette méthode offre, cependant, « la base nécessaire à des traitements ultérieurs tels qu'une structuration des données qui facilite la navigation dans le texte et la manipulation du document, la création de fichiers inverses qui permettent l'indexation de tous les mots-clés, etc »189(*).

I 3.2.3.3 -Supports et formats d'archivage des documents numériques :

Les supports informatiques offrent actuellement des capacités de stockage assez importantes pour pouvoir conserver les collections numériques multimédia.

Il existe toute une série de supports : CD-Rom, DVD, disques optiques, bandes magnétiques, disques durs, CD-Audio, Photo-Cd, Cd-Interactif...

Les besoins de stockage s'expriment avec acuité quand il s'agit de documents contenant des images animées.

La question des formats révêt une importance capitale pour réussir un projet de numérisation des collections ou pour l'édition électronique car « elle a des impacts majeurs sur la production, la diffusion ainsi que la conservation des documents »190(*), soulignent Marie-Hélène Vézina et Martin Sévigny.

* Nécessité du choix d'un format de production : Pour assurer une conservation à long terme, certains critères doivent être pris en considération avant le choix d'un format de documents électroniques :

- Le format seléctionné doit être capable de représenter correctement l'information contenue dans le document et même celle de type multimédia,

- Il doit en outre pouvoir être lu par une application informatique aussi longtemps que nous le souhaitons.

La conversion d'un format à un autre ou d'une version à une autre d'un même format engendrent des pertes d'information, des changements dans la présentation et d'autres manifestations typographiques brouillant le texte.

C'est pour cela qu'au moment de la production, il faut choisir un format d'encodage de l'information qui permette de répondre à un nombre de besoins énumérés par M.-H. Vézina et M. Sévigny, dont nous résumons ci-dessous :

- manipuler aisément les documents pour exploiter d'une manière optimale les possibilités de production (divers formats), et de diffusion (différents supports).

- permettre l'exploitation de toutes les potentialités qu'offrent les documents électroniques présentés plus haut,

- conserver à long terme l'information et sa structure pour assurer la pérennité de l'information.

Les formats structurés (XML, SGML, HTML), constituent un point de convergence des spécialistes, puisqu'ils répondent efficacement à ces besoins : « Un modèle de traitement centré sur XML peut s'avérer suffisant. En effet XML permet d'intégrer des parties de documents en différents formats.

Ainsi, assembler un document ayant des composantes textuelles, iconographiques, vidéo, sonores et des algorithmes n'est pas un réel problème...XML et HTML sont tous deux des formats '' hypermédia'' et constituent des solutions intéressantes pour la gestion et la diffusion de tels types de documents »191(*).

* SGML (Standard Generalized Markup Language) : En français, Langage normalisé de balisage généralisé, ce format a le statut de norme internationale ISO 8879 de 1986. Ce langage universel s'applique sur la structure logique des documents. «Le balisage réalisé est indépendant du contenu et du support du document et c'est un format d'échange neutre, indépendant du système informatique offrant le document.(...)

Ce langage SGML permet de coder la structure des documents ayant des contenus composites : texte, graphique, image, mais aussi des sructures telles que celles des formules mathématiques, des formules chimiques et des tableaux. SGML permet également la notation des liens hypertextes »192(*).

La conversion des collections imprimées en format électronique passe tout d'abord par l'acquisition de ces collections sous forme numérique (phase de numérisation), mais l'obtention de documents structurés implique la mise en oeuvre d'une chaîne de traitement composée de plusieurs étapes. Nous mentionnons ici les étapes suivies par le projet ERUDIT basé sur la norme SGML, mené aux Presses de l'Université de Montréal, qui vise la production électronique des revues scientifiques traditionnellement éditées sous forme imprimée.

? Création ou reprise d'une Définition du type de document (DTD) : « Au début d'un projet basé sur SGML, le choix ou la création d'une définition du type de document (DTD), est une étape primordiale (...). C'est elle qui détermine de quelle façon les documents seront représentés, les traitements qui seront possibles, etc. »193(*).

Avant de procéder à la conception ou le choix d'une DTD, quelques questions méritent des réponses, puisque c'est de celles-ci que découle la DTD à appliquer aux documents numériques acquis :

«- Quels sont les types de documents à traiter ? Quels sont les types de documents semblables ?

- quelles sont les composantes structurelles des documents ? Quels sont les autres types d'éléments logiques apparaissant dans chaque type de document ?

- en plus des contenus textuels, quelles autres informations ou propriétés peuvent être assignées à chaque type d'élément ?

- quelles sont les relations logiques entre chacun des élements ?

- que veut-on faire de l'information ? Quelles sont les types de structures et de relations que l'on veut encoder dans le balisage SGML de façon à pouvoir répondre aux besoins d'échange (partage), de repérage, de diffusion et de réutilisation de l'information »194(*).

Cet ensemble de questions constitue une analyse des besoins en fonction des coûts encourus et des bénifices retirés. Les réponses qui en seront données permettront d'exploiter optimalement les potentialités que recèlent les documents électroniques.

? Analyse préliminaire : Il s'agit d'examiner attentivement les documents numérisés ou existants sous forme électronique propriétaire (ex. MS Word).

« Cette analyse servira à identifier les types de documents (articles, comptes-rendus, notes, études, etc) et leur structure sémantique (titres, résumés, sections, subdivisions, tableaux, équations, illustrations, citations, renvois, références, notes infrapaginales, etc. »195(*).

Ceci permettra de s'assurer de leur conformité à la DTD créée ou adaptée. Si ce n'est pas le cas, des modifications sont à apporter soit à la DTD, soit aux documents, soit à la fois à la DTD et aux documents.

? Prétraitements : Ce sont des opérations qui préparent les documents numérisés à être convertis en SGML.

? Mise en styles et préparation des textes : Elle consiste à « appliquer un ensemble de styles, contenus dans un modèle de document (feuille de style), à un document original en format MS Word »196(*).

La feuille de style à appliquer aux documents numérisés ou existants sous format électronique non structuré permet de « manipuler la signification logique de la structuration d'un texte (titre, chapitre, paragraphe, sommaire...)par son interprétation physique (style, retrait, majuscules...) et la visualisation immédiate du résultat »197(*).

L'utilisation de styles (codes) sur des parties de texte permettra d'automatiser le balisage en SGML.

? Conversion en SGML : Une conversion en SGML peut être automatisée dans le cas ou la feuille de style utilisée est conforme à la DTD définie antérieurement.

Cette conversion « implique un lien entre un document dans un format propriétaire (où la structure logique est habituellement perçue de façon visuelle par le lecteur) à un document SGML intelligent (ou la structure logique est codée de façon explicite, suivant une DTD donnée) »198(*). Cette opération qui consiste en «l'interprétation des informations existantes et l'ajout d'informations dérivées, requiert cependant un outil spécialisé »199(*). Il s'agit de logiciels paramétrables capables de convertir des textes d'un format à un autre (ex. Omnimark).

I 3.2.3.4- La diffusion des documents numériques : « Les formats de diffusion de documents électroniques sont multiples et variés. Toutefois, il y a présentement une assez forte convergence vers deux formats associés au Web : HTML et PDF »200(*).

* PDF (Portable Document Format) : Ce format est « particulièrement bien adapté pour la représentation exacte de documents imprimés dans un format facilement diffusable sur le Web, car le logiciel pour consulter les documents PDF (Acrobat Reader, ndlr) est gratuit, disponible en plusieurs langues et bien connu des utilisateurs »201(*).

Ce format permet de « supporter à la fois la structure et la forme du document (...). Le document codé en PDF est principalement destiné à l'affichage ou à l'impression de l'information texte, image ou graphique »202(*).

* HTML (Hypertext Markup Language) : Ce format est né avec le Web et popularisé avec l'évolution de ce réseau. « Lorsqu'on associe HTML avec le langage JavaScript et les feuilles de style CSS et qu'on obtient ainsi du Dynamic HTML (DHTML), il est possible de créer de véritables interfaces de consultation et non de simples documents électroniques »203(*).

* SGML : Il constitue, dans la majorité des cas, le format de naissance des documents électroniques.

Le visionnage des documents en SGML par les utilisateurs peut être effectué à l'aide de Panorama Viewer, un navigateur SGML qui s'installe comme un module externe d'un navigateur Web. 

Panorama Viewer permet une lecture interactive du document (création de liens entre documents ou leurs parties, possibilité d'annotation, ajout de signets). 

I 3.2.3.5- La gestion des ressources électroniques :

Les documents électroniques en ligne prennent plusieurs formes : texte, images, documents sonores, séquences vidéo, des graphiques... La gestion de cette multitude de ressources, c'est-à-dire leur description (pour faciliter leur repérage) et leur identification (pour qu'elles soient différentiables), a suscité l'intérêt des spécialistes de l'information véhiculée par les réseaux.

A. La description des ressources électroniques : La description passe par l'élaboration des métadonnées. « Utilisée dans le contexte de l'information numérique géospatiale, une métadonnée sera perçue comme l'information de fond qui décrit le contenu, la qualité, les conditions et autres propriétés et caractéristiques des données »204(*).

Le terme de métadonnées selon C. Lupovici « désigne de manière générique les données crées pour fournir des informations sur des ressources électroniques d'information »205(*).

Elles peuvent, selon elle, remplir différentes fonctions :

« - la gestion des ressources décrites (par exemple le suivi du cycle de vie d'un document) ;

- la gestion des informations décrivant le contenu d'un document ou d'une ressource pour en faciliter la découverte ou la localisation, puis l'accès ;

- ou celle encore des informations relatives aux droits d'accès aux ressources »206(*).

Les métadonnées peuvent exister dans le format de codage des ressources décrites. Cela s'explique par le fait que « les métadonnées et le document sont traités dans un même fichier informatique dès lors qu'il sont encodés dans le même format et gérées par les mêmes logiciels »207(*).

L'opération de description des ressources Internet a fait l'objet d'un effort de normalisation.

Cependant le foisonnement de standards de metadata a créé un besoin de leur intégartion. A titre d'exemple, le W3 Consortium en a défini un cadre général depuis 1997 appelé : Ressource Description Framework (RDF). Celui-ci est une « modélisation des différentes façons de gérer des métadonnées qui intègre celles qui existent déjà dans la documentation et dans la gestion des ressources électroniques des différentes communautés participant à son élaboration »208(*).

Les mentions de métadonnées peuvent être liées à la ressource de quatre manières différentes selon C. Lupovici :

- les métadonnées sont incluses dans la ressource (le mode embedded) ;

- les métadonnées sont fournies avec la ressource lors de sa localisation (le mode « along with ») ;

- les métadonnées sont séparées de la ressource et servent à une recherche d'information ; éventuellement dans des bases de données différentes (mode « service bureau ») ;

- les métadonnées donnent un lien vers la ressource (le mode wrapped).

* Les standards intégrés par le modèle RDF :

1- Standards pour le mode « service bureau » : Ils concernent la description bibliographique ou documentaire. Ils recouvrent :

- les règles de description : « c'est-à-dire la définition des éléments de description et les règles à observer pour créer ces descriptifs à partir des informations figurant dans les ressources que l'on décrit »209(*) ;

- les formats de description : C'est-à-dire le codage en machine permettant de structurer les données en vue de leur exploitation dans les systèmes d'interrogation ;

Certaines de ces normes appliquées pour les documents primaires ont déjà été adaptées au contexte des ressources électroniques. « C'est ainsi que les formats MARC (...) offrent désormais la possibilité d'indiquer la localisation de la ressource électronique, ses caractéristiques techniques, ainsi que le lieu à partir duquel on pourra y accéder »210(*).

2- Standards pour le mode ''embedded'' : Deux standards principaux ont été définis :

* La Text Enconding Initiative (TEI) : Le projet a aboutit à la conception d'une DTD SGML accompagnée de recomandations pour le codage de structures et l'échange des textes.

« La DTD TEI s'applique à chaque document électronique encodé selon la DTD et définit pour chaque unité documentaire électronique un entête obligatoire comportant les métadonnées »211(*). Celle-ci peuvent être rédigées selon des règles de description standardisées ou propriétaires.

* La syntax « meta» HTML : « La DTD HTML (Hypertext markup language) qui a été définie pour la structuration des pages Web de l'Internet comporte une codification <meta> et une syntaxe pour l'écriture des métadonnées dans les pages Web »212(*).

La typologie des métadonnées, a également fait l'objet de standardisation. Les bibliothèques et les producteurs de banques de données en réunion aux Etats-Unis en 1995 ont mis en place le DublinCore, un ensemble de quinze métadonnées (voir annexe D), réparties en trois grands types :

- des métadonnées relatives au contenu intellectuel de la page Web ;

- des métadonnées relatives à la propriété intellectuelle et en particulier aux informations sur la gestion des droits d'utilisation de la page Web ;

- des métadonnées relatives à la ressource elle-même et en particulier l'identifiant de la ressource, si possible unique et persistant »213(*).

3- Standards pour le mode ''wrapped'' : Pour ce mode, C. Lupovici cite la DTD EAD (Encoding Archival Description) développée en Amérique du Nord pour « la structuration et l'encodage en XML des instruments de recherche décrivant des collections spécialisées telles que les archives ou les collections de papiers.(...)

Cette DTD autorise une structuration de l'instrument de recherche en douze niveaux hiérarchiques, et permet d'attacher la ressource électronique à sa description »214(*).

B. L'identification des ressources sur Internet : Plusieurs systèmes d'identification des ressources électroniques ont été utilisés par les bibliothèques pour la gestion de leur diffusion commerciale.

La particularité de ces systèmes d'identification, pour les ressources en ligne est qu'outre la localisation de la ressource sur la Toile, ils en donne accès par le biais des hyperliens.

a) Le système URI : Le système URI (Uniform Ressource Identifier) avait pour objectif de « proposer un cadre et des règles pour permettre à des organismes d'enregistrement de décrire des ressources et d'en assurer la disponibilité de manière à ce qu'elles soient finalement accesssibles dans un ou plusieurs sites via leurs URL »215(*).

Ce système comporte trois codes :

- L'URN (Uniform Ressource Name) : La ressource a un nom unique et persistant. «Il désigne une ressource qui pourra être prèsente sur plusieurs sites comme autant d'exemplaires»216(*).

- L'URL (Uniforme Ressource Locator) : C'est « la syntaxe utilisée sur le Web pour indiquer la localisation physique d'un fichier sur un serveur connecté au réseau »217(*).

Vu que les URL ne sont pas stables, c'est-à-dire que les documents peuvent changer de serveur et donc d'adresse physique, leur repérage devient problématique.

On a cherché à définir des élémernts non tangibles caractérisant un document et on a aboutit à la mise en place de l'URC.

- L'URC (Uniform Ressource Characteristic) : Ce code contient des métadonnées sur la ressource identifiée. C'est un système qui « garantit le repérage des ressources sur les serveurs Web, en se fondant sur une adéquation constante entre l'URL et l'URN »218(*) d'un document.

Ces identifiants sont gérés par des agences d'enregistrement et de résolution de noms.

b) Le système DOI (Digital Objectif Identifier) : Initié par un groupement d'éditeurs commerciaux, le numéro DOI « est un URN au sens Internet et il en a la structure, composé d'un préfixe attribué à l'éditeur et le détenteur des droits »219(*). L'attribution de ce numéro, qui peut être un ISBN, un ISSN... relève de la responsabilité de ceux-ci.

Les numéros DOI pointent sur les URC qui renseignent sur les conditions de consultation de la ressource.

I 3.2.4- La gestion d'un projet de numérisation : Se lancer dans une opération de numérisation pour une bibliothèque suppose la maîtrise d'un nombre de facteurs favorisant sa réussite :

· volume important des documents concernés par la numérisation ce qui nécessite de faire un choix, une sélection ;

· contraintes financières ; les projets de conversion en numérique impliquent des investissements multiformes importants ;

· nécessité de disposer d'un personnel qualifié en amont et en aval de l'opération ;

· les questions juridiques liées aux droits d'auteur, à l'exploitation des documents imprimés sous une forme électronique et leur diffusion ;

· les limites techniques des équipements (scanners) et des logiciels (archivage, dépistage et restitution de documents numériques).

A. Jacquesson et A. Rivier pensent qu'il n'existe pas de cahier des charges types adaptés pour des projets de numérisation comme ceux concernant l'informatisation d'où le recours à « des schémas empiriques » pour mener à bien ce type d'opération.

Néanmoins, les deux auteurs citent la liste de contrôle de la Bibliothèque du Congrès ( voir annexe C ) élaborée pour la conduite du projet NDLP ou le Programme de bibliothèque nationale numérique qu'ils trouvent transposable dans toute autre bibliothèque.

Cette liste qui laisse transparaître une approche d'entreprendre une opération de numérisation comprend plusieurs étapes recouvrant une multitude d'actions.

Tout d'abord la sélection des documents qui feront l'objet de numérisation (conversion en mode image), après avoir vérifié les restrictions légales d'accès.

Ensuite, une planification de la campagne de numérisation doit être établie. Cette étape permet de déterminer les ressources humaines, matérielles et technologiques appropriées à l'opération. Ceci va des formats d'acquisition jusqu'aux règles d'accès aux documents. C'est à ce stade que la numérisation des documents sélectionnés et l'établissement des outils d'accès et de recherche correspondants interviennent.

Les collections numériques ainsi constituées doivent être archivées d'une manière à faciliter leur restitution au moment où on a besoin. Ceci passe par l'établissement des noms identifiant chaque fichier.

La mise à dispostion de ces collections se fera à travers des formats de diffusion déterminés sur le serveur Web de la bibliothèque.

Pour une consultation interne, c'est-à-dire à travers des postes de travail disponibles en salle de lecture, il faudrait penser à équiper ceux-ci de logiciels de visualisation nécessaires.

Le projet ainsi finalisé doit être mis à l'épreuve des tests pour s'assurer de l'exactitude et de la cohérence de l'ensemble des aspects (les documents numériques, les outils de recherche, le bon fonctionnement des hyperliens, etc.). Enfin, le dispositif de diffusion électronique peut être mis en service et contrôlé suivant la réaction du public et les objectifs de la bibliothèque.

I 3.2.5- Expériences de numérisation des collections dans le monde développé :

Les grandes réalisations de numérisation « à moins d'émaner d'une institution importante, n'ont pu être concrétisées que sur la base d'une impulsion prise à un niveau national.

Une autre constante (...) apparaît dans les critères de choix des collections : les documents anciens, antérieurs au XX siècle, sont les plus fréquemment retenus,  pour limiter les problèmes relatifs aux droits d'auteur et de reproduction ; en outre ils relèvent le plus souvent d'une thématique générale, en relation avec l'histoire et la culture nationales »220(*).

Il y a lieu de citer ici deux institutions qui ont ouvert la voie grande aux projets de numérisation : la Bibliothèque du Congrès et la Bibliothèque nationale de France (BNF).

a) La Bibliothèque du Congrès : Toujours à l'avant-garde de l'innovation technologique dans le domaine documentaire, cette institution à entrepris le projet `'American Memory'' qui visait « la constitution d'un corpus de documents intéressant l'histoire américaine destiné à être largement diffusé, particulièrement dans les écoles, universités et bibliothèques de tous le pays »221(*).

Les documents numérisés (textes, images, sons et images animées) ont été mémorisés sur cédéroms, puis, dès 1994, ils sont distribués par le Web.

La Library of Congress a complété ce programme par un autre plus important vu le nombre d'institutions qu'il impliquait (différentes bibliothèques et centres d'archives dans tous le pays). Il a eu pour objectif la mise en place d'une bibliothèque nationale numérique décentralisée (NDLP). Pour cela, les partenaires devaient proposer des projets de conversion en numérique de collections qui auraient une large audience et ceux-ci devaient admettre les normes en la matière adoptées par la LC.

b) La Bibliothèque nationale de France : La BNF a lancé en 1990 un projet de numérisation de « près de 100 000 ouvrages, 300 000 images et 1 000 heurs d'enregistrement sonores »222(*). Pour accélérer cette opération, elle a utilisé même les bandes magnétiques de photocomposition, utilisées par les imprimeurs, pour la conversion des ouvrages.

I 3.2.6- Les projets de numérisation dans les bibliothèques universitaires:

a) Etats-Unis : Dans ce pays, le Research Libraries Group qui regroupe, rappelons-le, de grandes bibliothèques universitaires américaines qui se distinguent notamment par la qualité de leur système documentaire, a mis en place le programme ARIEL. C'est « un système de fourniture électronique utilisé aujourd'hui dans le monde par environ 600 sites »223(*).

La Colorado Alliance of Research Libraries (CARL) a créé un système informatique favorisant « un accès partagé aux collections des bibliothèques membres de cet organisme »224(*). Parmi les services que recouvre ce système, on cite UnCover lancé en 1988. Il s'agit d' « une base de données en ligne de titres d'articles de périodiques indexés, reçus »225(*), par les participants.

L'accès au texte intégral est réalisé à partir de 1991 avec UnCover 2. « Les demandes d'articles trouvés dans la base UnCover concernent soit un titre existant sous forme électronique dans la base, auquel cas elles sont fournies dans l'heure par télécopie, soit un titre détenu par une bibliothèque du réseau »226(*). Cette dernière est tenue de scannériser l'article recherché et de l'envoyer « par voie électronique sur l'ordinateur central de CARL (...) qui le réoriente sur le télécopieur du demandeur »227(*).

b) Pays-Bas : Plusieurs projets sont relevés dans ce pays :

* RAPDOC : PICA, organisme développant des services en direction des bibliothèques a conçu en 1991 le projet qui consistait en la fourniture des articles des 7 000 périodiques les plus demandés en moins de 48 heures.

« Ce service repose sur la coopération d'une vingtaine de bibliothèques qui possèdent les titres. En 1994, PICA a ajouté au système central qui héberge sa base de données des titres de périodiques une base de données des sommaires des titres inclus dans RAPDOC, dont le nombre était porté à 14 000 »228(*).

* DutchESS (Dutch Electronic Subject Service) : C'est un autre projet de développement en commun des collections. Les ressources pertinentes pour les étudiants et les chercheurs, disponibles sur Internet, sont récupérées et classées selon la classification néerlandaise (NBC) et mises à la disposition de ces derniers.

« Lancé en 1996 par la Koninklijk Bibliotheek, ce projet doit à terme se transformer en un service d'envergure nationale auquel coopéreront l'ensemble des bibliothèques universitaires »229(*).

Cette action s'accorde avec le rôle donné par Hervé Le Crosnier, rapporté par C. Ollendorff, aux bibliothécaires dans l'ère du numérique : « Nous devrons assurer à la fois les fonctions de médiateurs dans la recherche d'informations pour aider l'usager à naviguer dans le flot des documents numériques et de capitalisateurs de documents dans un lieu centralisé »230(*).

c) Allemagne : Le gouvernement fédéral en concertation avec les autorités concernées de chaque land ont conçu le système dénommé SUBITO, se voulant « accélérer l'accès aux documents, cette initiative commence à se concrétiser avec les projets Jason et Jade »231(*).

* JASON : Est un système de commande et de diffusion rapide d'articles de périodiques localisés au niveau des quinze bibliothèques universitaires de la région Westphalie-Rhénanie-du-Nord. « Une base de données de ces collections a été dérivée du catalogue collectif national et chargée sur chaque site, soit sur CD-Rom, soit sur disque dur, avec des mises à jour régulières (...). La fourniture se fait par voie électronique jusqu'à la bibliothèque demandeuse, après scannérisation chez le fournisseur quand tous les moyens sont réunis, ou par courrier ou télécopie directement chez le lecteur »232(*).

* JADE : Celui-ci est un système en cours de développement à la bibliothèque universitaire de Bielefeld. Il « liera une base de données d'articles de périodiques avec accès multicritères au système de commande directement accessible au lecteur »233(*).

* 1 LAMIZET, Bernard ; SILEM, Ahmed.- Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information et de la communication.- Paris : Ellipses, 1977, p.64.

* 2 Ibid.

* 3 OLLENDORFF, Christine.- L'offre de service en bibliothèque académique.- In BBF, t.44, n°4, 1999, p.48.

* 4 Ibid. p.49.

* 5 Ibid. p.48.

* 6 Ibid. p.49.

* 7 Ibid. p.50.

* 8 REBOULT, Jacquette.- Les cathédrales du savoir ou les bibliothèques de recherche aux Etats-Unis : étude d'organisation.- Paris : Publications de la Sorbonne, 1982. p.159.

* 9 RENOULT,  Daniel.- Les bibliothèques dans l'université.- Paris : Ed. Du Cercle de la Librairie,1994. 358p.

* 10 GARDEN, Maurice.- Les bibliothèques de recherche.- In BBF, t.41, n°2, 1996. p.22.

* 11 Ibid.

* 12 Ibid. p.23.

* 13 Ibid. p.24.

* 14 Ibid.

* 15 Ibid.

* 16 Ibid.

* 17 AROT, Dominique.- Les bibliothèques des universités en Allemagne : un modèle en crise. In Bulletin d'information de l'Association des bibliothécaires français, n°190, 1 trimest. 2001, p.17.

* 18 Ibid.

* 19 Ibid.

* 20 Ibid. p.18.

* 21 Ibid.

* 22 GABEL, Gernot u. ; trad. Par BONIS, Oristelle.- Les bibliothèques universitaires allemandes : les enjeux actuels.- In BBF, t.41, n°2, 1996, p.53.

* 23 Ibid.

* 24 Ibid. p.55.

* 25 AROT, D.- les bibliothèques des universités en Allemagne...Op. cit. p.19.

* 26 GABEL, Gernot U.- Les bibliothèques universitaires...Op. cit. p.54

* 27 Ibid. p.57.

* 28 Ibid.

* 29 AROT, D.- Les bibliothèques des universités en Allemagne... Op. cit.19.

* 30 Ibid.

* 31 CREMER, Monika ; trad. Par DUCHEMIN P.-Y.- Le multimédia dans les bibliothèques allemandes : intégration et aspects de coopération.- In Bulletin de l' Association des bibliothécaires français, n°190, 1 trimest., 201, p.21.

* 32 Ibid.

* 33 Ibid. p.22.

* 34 Ibid.

* 35 Ibid.

* 36 Ibid

* 37 Ibid.

* 38 Ibid. p.23.

* 39 Ibid. p.24.

* 40 REBOULT, Jacquette.- Les cathédrales du savoir ou les bibliothèques universitaires... Op. cit. p.38

* 41 Ibid. p.39.

* 42 Ibid. p.40.

* 43 Ibid.

* 44 Ibid. p.47.

* 45 Ibid. p.105.

* 46 Ibid. p.242.

* 47 Ibid.

* 48 Ibid. p.243.

* 49 Ibid. p.245.

* 50 Ibid.

* 51 Ibid. p.247.

* 52 Ibid. p.250.

* 53 Ibid.

* 54 Ibid. p.46

* 55 Ibid. p.47.

* 56 BERARD, Raymond.- Les bibliothèques universitaires américaines : exemple ou modèle ?- In BBF, t.43, n°6, 1998, p.19.

* 57 Ibid.

* 58 Ibid.

* 59 REBOULT, Jacqette.- Les cathédrales du savoir... Op. cit. p.171.

* 60 Ibid. p.163.

* 61 Ibid. p.254.

* 62 Ibid. p.187.

* 63 BERARD, Raymond.- Les bibliothèques universitaires américaines ...Op. cit. p.23.

* 64 Ibid.

* 65 Ibid. p.24.

* 66 CHASSE, Jules; BRAULT, Jean-Rémi; DUPUIS, Onil.- Les bibliothèques universitaires québécoises : la concertation comme levier de développement.- In BBF, t.39, n°3, 1999. p.50.

* 67 Ibid.

* 68 Ibid.

* 69 Ibid. p.53.

* 70 Ibid. p.53-54.

* 71 Ibid. p.52-53.

* 72 ACCART, Philippe.- Une expérience nord- américaine: le réseau informatisé des bibliothèques de l'université Mc Gill à Montréal.- In BBF, t.41, n°2, 1996, p.72.

* 73 CHASSE, J. et al.- Les bibliothèques universitaires québécoises...Op. cit. p.53.

* 74 Ibid.

* 75 Ibid.

* 76 Ibid.

* 77 Ibid. p.55.

* 78 Ibid. p.56.

* 79 Ibid.

* 80 Ibid.

* 81 Ibid. p.58.

* 82 Ibid.

* 83 Ibid. p.60.

* 84 Ibid.

* 85 Ibid.

* 86 ACCART, J.-P.- Une expérience nord-américaine...Op. cit. p.73.

* 87 Ibid. p.72.

* 88 Ibid. p.73.

* 89 Ibid.

* 90 Ibid. p.74.

* 91 JARRIGE, Marie-Thérèse; PECHENART, Jean.- Administration et bibliothèques.- Nouv. Ed.- Paris : Ed. du Cercle de la Librairie, 1996. p.136.

* 92 Ibid. p.137.

* 93 CASSEYRE, Jean-Pierre; GAILLARD, Catherine.- Les bibliothèques universitaires.- Paris : Presses universitaires de France, 1992.- (Que sais-je ? 2714). p.13.

* 94 DUCHEMIN, P.-Y.- L'art d'informatiser une bibliothèque : guide pratique.- Paris : Electre- Ed. du Cercle de la Librairie, 196. p.163.

* 95 CASSEYRE, J.-P. ; GAILLARD, C.- Les bibliothèques universitaires. Op. cit. p.19.

* 96 Ibid. p.51.

* 97 DUCHEMIN, P.-Y.- L'art d'informatiser une bibliothèque... Op. cit. p.173.

* 98 Ibid. p.174.

* 99 PELLE, Françoise.- Le schéma directeur informatique des réseaux de bibliothèques universitaires.- In BBF, t.39, n°1, 1994. p.24.

* 100 Ibid.

* 101 Ibid. p.25.

* 102 JARRIGE, M.-T.; PECHENART, J.- Administration et bibliothèques... Op. cit. p.169.

* 103 JACQUESSON, Alain.- L'informatisation des bibliothèques ...Op. cit. p.13.

* 104 Ibid. p.14.

* 105 Ibid.

* 106 DUCHEMIN, P.-Y.- L'art d'informatiser une bibliothèque... Op. cit. p.23.

* 107 Ibid. p.41.

* 108 Ibid. p.43.

* 109 Ibid. p.25.

* 110 Ibid. p.28.

* 111 Ibid. p.147

* 112 Ibid. p.44.

* 113 Ibid. p.48

* 114 Ibid.

* 115 DUCHEMIN, P.-Y.- L'art d'informatiser une bibliothèque... Op. cit.

* 116 JACQUESSON, A.- L'informatisation des bibliothèques...Op. cit. p.30.

* 117 Ibid. p.31.

* 118 Ibid.

* 119 DUCHEMIN, P.-Y.- L'art d'informatiser une bibliothèque... Op. cit. p.81.

* 120 JACQUESSON, A.- L'informatisation des bibliothèques... Op. cit. p.71.

* 121 Ibid. p.91.

* 122 IHADJADENE, Madjid.- L'accès sujet dans les catalogues en ligne: le cas des bibliothèques universitaires en France.- In BBF, t.43, n°4, 1998, p.104.

* 123 JACQUESSON, A.- L'informatisation des bibliothèques... Op. cit. p.99-100.

* 124 DUCHEMIN, P.-Y.- L'art d'informatiser une bibliothèque... Op. cit. p.263.

* 125 Ibid. p.265.

* 126 Ibid. p.141.

* 127 Ibid. p.150.

* 128 Ibid. p.151.

* 129 Ibid. p.87.

* 130 Ibid. p.200-201.

* 131 Ibid. p.201.

* 132 Ibid. p.216.

* 133 Ibid.

* 134 Ibid. p.107.

* 135 JACQUESSON, A.- L'informatisation des bibliothèques ...Op. cit. p.233.

* 136 Ibid. p.219.

* 137 Ibid. p.220.

* 138 Ibid. p.224.

* 139 Ibid. p.201.

* 140 SANDOVAL, Victor.- Les autoroutes de l'information : mythes et réalités.- Paris : Hermès, 1995, p.95.

* 141 DAHMANE, Madjid.- Contribution à l'étude des systèmes d'information scientifiques et techniques : approche théorique et étude de cas de l'Algérie.- Thèse de doctorat en sciences de l'information, université de Bordeaux, 1990. p.95.

* 142 Ibid. p.96.

* 143 JACQUESSON, A.- L'informatisation des bibliothèques... Op. cit. p.136.

* 144 NOTAISE, Jacques ; BARDA, Jean ; DUSANTER, Olivier.- Dictionnaire du multimédia : audiovisuel, informatique et télécommunications.-2e éd.- Paris : AFNOR, 1996, p.48.

* 145 DUCHEMIN, P.-Y.- L'art d'informatiser une bibliothèque... Op. cit. p.316.

* 146 Ibid. p.315.

* 147 Ibid.

* 148 Ibid.

* 149 Ibid.

* 150 Ibid. p.16.

* 151 SANDOVAL, V.- Les autoroutes de l'information...Op. cit. p.95.

* 152 Ibid. p.100.

* 153 Ibid. p.103.

* 154 Ibid.

* 155 Ibid.

* 156 JACQUESSON, A.- L'informatisation des bibliothèques... Op. cit. p.136.

* 157 DAHMANE, M.- Contribution à l'étude des systèmes... Op. cit. p.96.

* 158 JACQUESSON, A.- L'informatisation ...Op. cit. p.139.

* 159 DUCHEMIN,P.-Y.- L'art d'informatiser ...Op. cit. p.186.

* 160 A. JACQUESSON.- L'informatisation des bibliothèques...Op. cit. p.146.

* 161 Ibid. p.149.

* Project Integrated Catalogue Automation ou Réseau informatisé des bibliothèques hollandaises.

* 162 DUCHEMIN, P.-Y.- L'art d'informatiser une bibliothèque...Op. cit.187.

* 163 Ibid. p.327

* 164 OLLENDORFF, Christine.- Construction d'un diagnostic complexe d'une bibliothèque académique.- Thèse de doctorat, Ecole nationale supérieure des arts et métiers, 1999. p.16.

* 165 Ibid.

* 166 CHARTRON, Ghislaine.- Nouvelles problématiques pour l'IST.-In Documentaliste-Sciences de l'information, vol.32, n°6, 1995, p.290.

* 167 Ibid.

* 168 Ibid. p.292.

* 169 DELAINE, Virginie.- La gestion au quotidien des revues électroniques sur Internet. In Documentaliste- Sciences de l'information,vol. 37, n°3-4, 2000, p.185.

* 170 VEZINA, Marie-Hélène ; SEVIGNY, Martin.- De l'imprimé vers l'électronique : réflexions et solutions techniques pour une édition savante en transition.- Documentaliste-Sciences de l'information, vol.36, n°6, 1999, p.310

* 171 Ibid.

* 172 Ibid.

* 173 JACQUESSON, Alain; RIVIER, Alexis.- Bibliothèques et documents numériques : concepts, composantes, techniques et enjeux.- Paris : Electre- Ed. du Cercle de la Librairie, 1999, p.14.

* 174 CHARTRON, G.- Nouvelles problématiques...Op. cit. p.292-293.

* 175 JACQUESSON, A ; RIVIER, A.- Bibliothèques et documents numériques... Op. cit. p.71.

* 176 OLLENDORFF, C.- Construction d'un diagnostic... Op. cit. p.20.

* 177 Ibid.

* 178 Ibid.

* 179 Ibid.

* 180 DUCHEMIN, P.-Y.- L'art dinformatiser une bibliothèque... Op. cit. p.339.

* 181 JACQUESSON, A. ; RIVIER, A.- Bibliothèques et documents numériques... Op. cit. p.196.

* 182 Ibid.

* 183 Ibid.

* 184 DUCHEMIN, P.-Y.- L'art d'informatiser... Op. cit. p.334.

* 185 Ibid.

* 186 JACQUESSON, A. ; RIVIER, A.- Bibliothèques et documents numériques...Op. cit. p.86-88.

* 187 Ibid.

* 188 Ibid. p.73.

* 189 DUCHEMIN, P.-Y.-L'art d'informatiser... Op. cit. p.334.

* 190 VEZINA, M.-H.; SEVIGNY, M.- De l'imprimé vers l'électronique.. Op. cit. p.309

* 191 Ibid. p.311.

* 192 LUPOVICI, Catherine.- Le périodique électronique.- In BBF, t.40, n°2, 1995. p.34.

* 193 VEZINA, M.-H.; SEVIGNY, M.- De l'imprimé vers l'électronique.. Op. cit. p.312.

* 194 Ibid. p.312-313

* 195 Ibid. p.313.

* 196 Ibid. p.314.

* 197 LUPOVICI, Catherine.- Le périodique électronique.- In BBF, t.40, n°2, 1995. p.32.

* 198 VEZINA, M.-H.; SEVIGNY, M.- De l'imprimé vers l'électronique.. Op. cit. p.316.

* 199 Ibid.

* 200 Ibid. p. 309.

* 201 Ibid.

* 202 LUPOVICI, Catherine.- Le périodique électronique.- In BBF, t.40, n°2, 1995. p. 35.

* 203 VEZINA, M.-H.; SEVIGNY, M.- De l'imprimé vers l'électronique.. Op. cit. p.310.

* 204 AMAR OUALI, Youcef.- Metadata : nouveau concept de description des ressources ?- In RIST, vol. 9, n°2, 1999, p.95.

* 205 LUPOVICI, Catherine.- Identification des ressources sur Internet et métadonnées : diversité des standards.- In Documentaliste-Sciences de l'information, vol. 36, n°6, 1999. p.321.

* 206 Ibid.

* 207 Ibid. p.322.

* 208 Ibid.

* 209 Ibid. p.323.

* 210 Ibid.

* 211 Ibid.

* 212 Ibid.

* 213 Ibid

* 214 Ibid.

* 215 Ibid. p.324

* 216 Ibid.

* 217 DELAINE, Virginie.- La gestion au quotidien des revues électroniques sur Interanet.-InDocumentaliste-Sciences de l'information, vol.37, n°3-4, 2000. p.183.

* 218 Ibid. p.184

* 219 LUPOVICI, Catherine.- Identification des ressources...Op. cit. p.324.

* 220 Ibid. p.198.

* 221 Ibid. p.199.

* 222 Ibid. p.201.

* 223 GINGOLD, Monique.- Les bibliothèques universitaires et la fourniture électronique de documents. In BBF, t.41, n°1, 1996,p.70.

* 224 Ibid.

* 225 Ibid.

* 226 Ibid.

* 227 Ibid.

* 228 Ibid.

* 229 Ibid. p.82.

* 230 OLLENDORFF, C.- L'offre de service en bibliothèque académique...Op. cit. p.48.

* 231 GINGOLD, M.-Les bibliothèques universitaires et la fourniture électronique...Op. cit. p.71.

* 232 Ibid.

* 233Ibid.

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