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L'informatisation des bibliothèques universitaires algériennes : état des lieux et perspectives d'avenir

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par Hakim BENOUMELGHAR
Université d'Alger - Magister en bibliothéconomie et sciences documentaires 2002
  

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SECTION 1 : LA PLACE DE L'INFORMATISATION DANS LE

DISPOSITIF RÉGLEMENTAIRE RÉGISSANT LES

BIBLIOTHÈQUES UNIVERSITAIRES

Les bibliothèques universitaires sont considérées comme des services communs à toutes les entités rattachées à une université donnée. Les universités sont des établissements de formation supérieure, sous tutelle du département ministériel de l'Enseignement supérieur.

La première question de notre problématique de recherche porte sur l'existence ou non d'une politique d'informatisation des structures relevant du secteur de l'enseignement supérieur, et particulièrement des bibliothèques centrales universitaires.

Une politique d'informatisation est constituée d'un ensemble d'éléments qui définissent la nature de l'informatisation à adopter, le champ de son application et les finalités de cette action. Cette politique est traduite généralement par une stratégie d'action, et en matière d'informatisation, c'est la mise au point d'un schéma directeur informatique qui détermine précisément au niveau pratique, les applications informatiques à développer, les types de matériels et de logiciels informatiques à mobiliser, ainsi que les normes et standards à respecter d'une façon impérative afin de garantir une compatibilité des systèmes informatiques à retenir, donc une interaction et un échange de ressources possibles.

La mise en place d'une politique aussi complexe et a fortiori appelée à baliser les projets d'informatisation de tout un secteur ne pourrait être entreprise que par des organes centraux ayant une autorité sur l'ensemble des unités entrant dans le secteur sus-cité. L'administration centrale de ce secteur, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) constitue théoriquement l'organe qui peut initier et mettre en oeuvre un programme d'une dimension sectorielle.

Pour ce faire, cette administration peut consacrer un service spécialisé à cette tâche ou à notre avis, après conception d'une telle politique, la traduire dans des textes juridiques régissant les unités qui relèvent de sa compétence.

Ainsi, notre approche de répondre à cette question-là est rendue beaucoup plus claire. D'abord, dans une première étape, nous disséquerons l'organisation structurelle de ce département ministériel, ensuite nous analyserons quelques textes juridiques traitant du fonctionnement des bibliothèques universitaires, puisque c'est celles-ci qui constituent le champ de recherche de cette étude. Dans la deuxième étape nous présenterons les structures et les actions nationales en faveur de l'informatisation des bibliothèques.

II 1.1- Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique :

Nous nous sommes intéressés à l'organisation structurelle du MESRS pour voir s'il existe au niveau de ce département, à l'instar de ses homologues dans le monde développé, une direction ou une structure chargée de développer les nouvelles technologies de l'information et de la communication en général et d'automatiser le fonctionnement des établissements qu'il chapeaute en particulier.

L'organigramme du ministère en question (voir figure 3), récupéré du site Web242(*) de ce dernier, donne l'organisation suivante :

Outre les services du ministre, se trouvant au sommet de la hiérarchie tels le Secrétariat général et le Cabinet, le MESRS comprend six directions, subdivisées en sous-directions :

a) La Direction de l'enseignement et de la formation : Structurée en quatre sous-directions : deux consacrées respectivement à la graduation et à la post-graduation, une pour les moyens et les méthodes pédagogiques et de la communication, et la quatrième pour la formation continue et celle accomplie à l'étranger.

b) La Direction de la coordination, de la recherche scientifique et du développement technologique : Subdivisée également en quatre sous-directions. Une est dédiée à la recherche scientifique, une autre s'occupant de la valorisation de la recherche et du développement technologique, une troisième du financement et de l'administration de la recherche, enfin une structure de l'évaluation et des études prospectives.

c) La Direction de la réglementation et de la coopération : Comme son nom l'indique, cette direction est chargée des études juridiques, de la réglementation, ainsi que des aspects liés à la coopération et aux échanges.

d) La Direction du développement et de la planification : Cette direction est scindée en trois sous-directions : une pour les études stratégiques et de la planification, une autre pour les investissements et enfin une troisième pour le suivi des projets.

Le Chef de cabinet LE MINISTRE Le secrétaire général

Direction de la réglementation et de la coopération

Sous-direction de la réglementation

Sous-direction des études juridiques

Sous-direction des

échanges et de la coopération

Direction des ressources

humaines

Sous-direction de la planification et du développement des ressources humaines

Sous-direction de la formation et du perfectionnement

Direction de l'enseignement

et de la formation

Sous-direction de la

graduation

Sous-direction de la post-

graduation

Sous-direction des moyens et

des méthodes pédagogiques

et de la communication

Sous-direction de la formation

continue et du suivi de

Direction de l'administration des moyens

Sous-direction de gestion du personnel et des moyens généraux

Sous-direction du budget et de la comptabilité

Sous-direction de contrôle de gestion

Sous-direction des archives et de la documentation

Direction du développement et de la planification

Sous-direction des études

statistiques et de la planification

Sous-direction des investissements

Sous-direction du suivi des projets

Direction de la coordination

et de la recherche scientifique

et du développement

technologique

Sous-direction de la recherche scientifique

Sous-direction de la valorisation

de la recherche et du

développement technologique

Sous-direction du financement

et de l'administration de

la recherche

Sous-direction de l'évaluation

et des études prospectives

la formation à l'étranger

Figure 3 : Organigramme du MESRS

e) La Direction des ressources humaines : Elle s'occupe du développement des ressources humaines, leur formation et leur perfectionnement.

f) La Direction de l'administration des moyens : Les quatre sous-directions qui la composent sont chargées respectivement de : la gestion du personnel et des moyens généraux, le budget et la comptabilité, le contrôle de gestion, et enfin une des archives et de la documentation.

Parmi ces six directions, trois ont attiré notre attention et cela pour leurs appellations qui laisseraient penser qu'elles auraient un rôle à jouer en matière d'élaboration de politiques visant le développement de l'informatique dans les établissements rattachés au MESRS. Ce sont :

Ø la Direction de la coordination, de la recherche scientifique et du développement technologique,

Ø la Direction du développement et de la planification,

Ø et la Direction de l'administration des moyens, à travers la Sous-direction des archives et de la documentation.

Les responsables de ces directions et sous-directions que nous avons pu joindre nous ont affirmé qu'il n'existe aucune étude et aucun projet visant le balisage des actions d'informatisation entreprises au niveau local, par un ensemble de principes directeurs présentés sous forme d'une politique sectorielle d'informatisation, ni d'ailleurs de quelconques directives ou recommandations qui orienteraient les chefs de projets informatiques au niveau des structures documentaires de l'enseignement supérieur.

La sous-direction des archives et de la documentation s'occupe plutôt des collections documentaires utilisées par le personnel de l'administration centrale que des entités de documentation des universités.

Concernant les bibliothèques universitaires, nos interlocuteurs ont déclaré qu'ils n'ont pas de regard sur leur gestion et leur fonctionnement, et par conséquent sur tous les aspects liés au développement des technologies informatiques dans ces unités. Les BU se trouvent ainsi sous la seule tutelle de leur université de rattachement.

Est-il réellement vrai que les BU sont autonomes vis-à-vis de la tutelle (MESRS) ? Nous répondrons à cette question dans le point consacré aux textes juridiques régissant l'enseignement supérieur et les bibliothèques universitaires.

La première hypothèse formulée se trouve ainsi confirmée, puisque les différentes déclarations des personnes que nous avons rencontrées ou jointes par téléphone se recoupent et nous amène à déduire que le ministère de l'Enseignement supérieur n'intervient nullement dans le processus d'appropriation des technologies informatiques par notamment les bibliothèques universitaires.

Sur un plan global, ce constat converge avec les conclusions du dernier rapport de la Banque mondiale à propos du niveau d'informatisation atteint par divers pays, dont l'Algérie. Ce rapport analysé par une journaliste d'El Watan, fait ressortir entre autres : « l'inexistence d'un véritable plan de développement informatique censé définir les besoins à court, moyen et long termes en matière de logiciels et de matériels »243(*).

Ces affirmations restent tout de même provisoires et non définitives jusqu'à l'analyse des textes réglementaires et ce qui adviendrait comme conclusions.

II 1.2- Les bibliothèques universitaires et l'enseignement supérieur : Dans les lignes qui suivent nous présentons la nature du système universitaire algérien et les structures documentaires qui s'y trouvent, notamment les bibliothèques universitaires, objet d'étude de ce travail.

II 1.2.1- De l'enseignement supérieur : L'enseignement supérieur est un secteur qui a connu un développement considérable depuis l'Indépendance du pays en 1962, et cela de par le nombre ''important'' d'étudiants actuellement inscrits auprès des universités (près de 500 000 en 2000/2001) comparé aux 3 000 environ des années soixante, ainsi que de par la multitude d'établissements d'enseignement supérieur créés depuis cette date.

Le ''réseau'' universitaire compte aujourd'hui 53 établissements de différents statuts, tailles et vocations selon le guide244(*) établi par le MESRS. Ce nombre est réparti comme suit :

§ 18 universités, dont une est spécialisée dans la formation continue (UFC) ;

§ 15 centres universitaires ;

§ 11 écoles et instituts nationaux ;

§ 5 instituts nationaux d'enseignement et de formation supérieurs (INES et INFS) ;

§ 4 écoles normales supérieures (ENS), dont une d'enseignement technique (ENSET).

La création de ces établissements est motivée par le souci de « répondre aux besoins de la société dans les domaines suivants :

ü la formation supérieure ;

ü la recherche scientifique et technologique, la valorisation de ses résultats, ainsi que la diffusion de la culture et de l'information scientifique et technique »245(*), relève-t-on dans l'article 5 de la loi n° 99-05 du 4 avril 1999 sur l'enseignement supérieur.

II 1.2.2- Des universités : Les universités sont régies par le décret exécutif n° 98-253 du 17 août 1998 portant statut-type de l'université.

L'université est composée, selon ce texte, d'un nombre de facultés, elle assure la coordination des activités de ces dernières, des services techniques et administratifs communs et de la bibliothèque centrale.

Trois instances exercent les fonctions de direction de l'université :

* Le Conseil d'orientation de l'université : Présidé par le ministre, ce conseil est composé de représentants de divers ministères (Finances, Education nationale, Fonction publique), de l'autorité chargée de la recherche scientifique, des principaux secteurs utilisateurs, des doyens de facultés, des enseignements par faculté, des personnels administratifs, techniques et de service, ainsi que des étudiants.

Il est à noter que le secrétaire général et le responsable de la bibliothèque centrale assistent aux réunions du conseil d'orientation avec voix consultatives. Il convient de souligner aussi que les délibérations et les décisions qui en résultent ne sont exécutoires qu'après l'aval de l'autorité de tutelle et le département des Finances en ce qui a trait aux aspects budgétaires abordés lors des réunions.

Ceci entame l'autonomie, des établissements, avancée par nos interlocuteurs du MESRS, du moins celle des bibliothèques universitaires. Ajouté à cela, les responsables de ces bibliothèques qui connaissent mieux les besoins de leurs structures se trouvent réduits à un rôle de consultation.

* Le Conseil scientifique de l'université : Il comprend, outre le recteur de l'université, qui se voit attribuer la fonction de président du Conseil, les vice-recteurs, les doyens de facultés, les présidents de conseils scientifiques de celles-ci, un représentant des enseignements par faculté ainsi que le responsable de la bibliothèque centrale.

Ledit conseil, selon la loi citée plut haut, émet des avis et recommandations, entre autres, sur :

· les plans annuels et pluriannuels d'enseignement et de recherche de l'université ;

· les projets de création, de modification ou de dissolution de facultés, de départements ou d'unités de recherche ;

· les programmes d'échange et de coopération inter-universitaires.

Il propose également des orientations des politiques de recherche et de documentation scientifiques et techniques de l'université.

Les ''avis et recommandations'' qui sanctionnent les réunions du conseil scientifique sont transmis au conseil d'orientation qui en discute et décide des suites à en donner. Pour rappel, les délibérations de ce dernier sont soumises à l'approbation des autorités ministérielles.

* Le Rectorat : Cette instance est placée sous l'autorité du recteur. Elle comprend :

§ les vice-recteurs,

§ le secrétaire général,

§ et le responsable de la bibliothèque centrale.

Le recteur veille au bon fonctionnement de l'université, au respect de la législation appliquée à l'enseignement supérieur. Il peut prendre de ce fait, toute mesure propre à améliorer les activités pédagogiques et scientifiques au sein de l'université dans le respect des attributions des autres organes de l'université.

II 1.2.3- Des bibliothèques universitaires : L'arrêté interministériel du 30 juin 1996 fixant l'organisation de la bibliothèque universitaire et de la bibliothèque d'institut d'université donne les différents services dont dispose une BU :

Conduite par un conservateur en chef, la bibliothèque universitaire est organisée en quatre sections :

Ø section des Acquisitions,

Ø section du Traitement,

Ø section de la Recherche bibliographique,

Ø section de l'Orientation.

A propos du personnel, les dispositions, concernant la filière des BU, arrêtées par le décret exécutif n° 89-122 du 18 juillet 1989 portant statut particulier des travailleurs appartenant aux corps spécifiques de l'enseignement et de la formation supérieurs, sont les suivantes :

Le personnel est composé, outre le responsable qui occupe le poste de conservateur en chef, des catégories suivantes :

· les Conservateurs de BU,

· les Attachés de BU,

· les Assistants de BU,

· les Agents techniques de BU,

· et les Aides-techniques de BU.

Parmi les attributions du premier responsable d'une BU (indiquées par l'article 52), et pertinentes à notre problème de recherche (informatisation des BU), on trouve qu'il est tenu de :

ü participer à la création de réseaux d'information scientifique et à l'élaboration de bases et banques de données ;

ü d'initier et de promouvoir une politique de coopération et d'échange de documentation en vue de la constitution de réseaux d'information scientifique et technique.

Ces deux missions précises sont reprises pour le corps des conservateurs, sauf ici il y a un détail et pas des moindres, évoqué par l'article 55 :

La politique de coopération et d'échange appelée à être appuyée par les conservateurs en chef est mieux explicitée : les partenaires potentiels sont définis. Il s'agit des établissements du même type, nationaux et étrangers. La finalité de cette coopération consiste en la mise en place de réseaux d'IST. 

Il semble d'après ces dispositions juridiques, notamment les charges des conservateurs en chef et des conservateurs de BU, qui viennent d'être citées, que le MESRS laisse les modalités d'informatisation à la charge de leurs responsables. Cependant, ils sont incités à créer des réseaux d'IST, à élaborer des produits documentaires informatisés (bases et banques de données), et exhortés d'agir de concert avec les autres structures, nationales soit-elles ou étrangères pour atteindre ces objectifs.

En apprenant ces missions spécifiques dont les responsables de BU s'en trouvent chargés un ensemble d'interrogations méritent d'être posées :

v dans qu'elle stratégie s'inscrivent les actions d'élaboration de bases et banques de données dont le législateur parle ? Et pour quelle finalité ?

v les autorités en promulguant un décret d'une telle teneur et qui exprime clairement l'intérêt aux nouvelles technologies de l'information et de la communication (bases de données, réseaux d'IST), offrent-elles pour autant les moyens financiers, matériels et humains nécessaires pour la réussite et l'aboutissement des actions appelées à être concrétisées au niveau des BU ?

v est-ce que les responsables des BU tiennent-ils compte de ces dispositions ? En d'autres termes, entreprennent-t-ils des actions d'informatisation de leurs services ? Et pour ce faire, agissent-ils dans un contexte collectif ?

Les réponses à ces questions parviendront de l'enquête menée auprès des établissements en question, les bibliothèques universitaires et les bibliothèques des centres universitaires que nous présentons, dévoilons ses résultats et analysons dans la section suivante.

II 1.3- Les structures ayant oeuvré pour l'informatisation des bibliothèques universitaires :

II 1.3.1- Le Comité pédagogique national de documentation (CPN) : La problématique de l'informatisation et de la modernisation des bibliothèques, pour et organe, est perçue comme « un état de fait qui s'impose déjà »246(*), rapporte Dahmane en citant un rapport établi en 1987 par le comité sus-cité.

Les actions à entreprendre, selon ses rédacteurs, doivent être axées sur « l'informatisation, la micrographie, les moyens audiovisuels, la reprographie et la reliure »247(*).

Le CPN opte pour une informatisation généralisée, dans la mesure où elle concerne «  tous les services : acquisitions, catalogage, recherche

bibliographique, circulation des documents, fichiers, gestion du personnel »248(*).

Les initiateurs de cette réflexion ont appelé à la création d'une commission nationale de l'informatisation des bibliothèques, à qui il incombera la conduite des projets d'informatisation et notamment de « définir les choix techniques »249(*), pour que les applications à mettre en place soient compatibles et communicantes.

A notre connaissance, la création de cette commission n'a jamais eu lieu.

II 1.3.2- La Commission nationale des bibliothèques universitaires (CNBU) : Créée vers la fin des années soixante-dix, cette structure faisait office d'un cercle où les questions de développement des BU étaient discutées entre les responsables de celles-ci.

Ses travaux ont porté sur les éléments suivants :

ü l'élaboration d'un répertoire des bibliothèques de l'enseignement supérieur,

ü la réalisation d'une enquête nationale statistique auprès des grandes bibliothèques universitaires,

ü la production et la traduction du livre universitaire,

ü l'importation et la diffusion de la documentation scientifique,

ü la coopération et l'échange interbibliothèques par le biais des réseaux,

ü et les moyens matériels et humains dont disposent les BU algériennes.

La CNBU étant disparue aujourd'hui et les personnes qui ont travaillé dans ce cadre étaient injoignables, et par conséquent l'indisponibilité de documents et rapports, établis par cette commission, auquelle nous avons été confrontés.

Cependant, un document évaluant la consistance des travaux et des axes ayant suscité l'attention de la CNBU a été repéré, à savoir un mémoire de licence en bibliothéconomie élaboré par M. Dahmane.

A ce sujet, celui-ci déclare : « Quoique certains des axes relatifs aux modalités d'organisation des réseaux de bibliothèques, aux procédures d'acquisition et la formation du personnel avaient été pertinents, la refléxion de la CNBU était plus une somme de propositions qu'un ensemble harmonieusement articulé »250(*).

Abdallah Abdi, conservateur en chef de la BU d'Alger abonde également dans cette analyse, lors d'une interview que nous avons menée avec lui. Il a souligné surtout le manque de qualité des répertoires et guides des bibliothèques universitaires (absence de données statistiques et qualitatives sur les fonds documentaires disponibles dans les BU).

A propos de l'informatisation, notre interlocuteur nous signale que les initiatives concrètes émanaient principalement des responsables des bibliothèques que de cette structure.

Et parmi ces initiatives, Tahar Bensalah rapporte que la BU de l'Université des sciences et de la technologie d'Oran (USTO) « a été la première initiatrice dès 1978 du premier catalogue collectif national des périodiques avec la collaboration de l'Université d'Alger et [celle] de Constantine et 60 autres institutions documentaires universitaires et autres »251(*)

II 1.3.3- Le Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (CERIST) : Héritier de l'Organisme national de la recherche scientifique (ONRS), le CERIST est créé par le décret présidentiel n°85-56 du 16 mars 1985.

La mission assignée à cette structure consiste à « mener toute recherche relative à la création, à la mise en place et au développement d'un système national d'information scientifique et technique.

A ce titre, dans un cadre concerté et en liaison avec les secteurs concernés. Il assure la coordination des programmes d'information scientifique et technique »252(*).

Le Centre est chargé notamment :

« - d'étudier et de proposer toutes mesures réglementaires propres à assurer le développement et la promotion de l'information scientifique et technique;

- de participer à la mise en place et au développement d'un réseau national d'information scientifique et technique;

- de participer à la constitution de banques de données dans tous les domaines de la science et de la technologie par chacun des secteurs concernés et de favoriser, par son action de coordination, leur accès aux divers utilisateurs;

- de proposer toutes mesures propres à assurer l'acquisition rationnelle et la circulation de l'information scientifique et technique à l'échelle nationale et à satisfaire les besoins des utilisateurs;

- de promouvoir l'introduction de moyens techniques modernes tels que l'informatique pour la collecte, l'analyse et le traitement de l'information scientifique et technique

- l'élaboration de systèmes logiciels pour l'automatisation de la recherche documentaire et l'information scientifique et technique;

- d'assurer la coordination et l'interconnexion du réseau documentaire national avec des réseaux étrangers et internationaux dans le domaine de l'information scientifique et technique »253(*).

En scrutant les points évoqués par ce texte, il ressort clairement la volonté des autorités de promouvoir l'usage des outils informatiques pour favoriser l'accès à l'information scientifique et technique aux utilisateurs potentiels.

L'accent est mis sur l'élaboration de programmes informatiques permettant l'automatisation des opérations en amont et en aval de la mise à disposition de l'IST à savoir la collecte, le traitement et la diffusion de celle-ci. Pour cette dernière fonction, la constitution de banques de données est privilégiée.

En outre, la conception de réseaux documentaires et leur interconnexion avec ceux existants dans d'autres pays ou internationaux sont préconisées.

Cependant, ledit texte ne précise pas les secteurs concernés par le développement du système national de l'information scientifique et technique confié pour la circonstance au CERIST. Celui-ci se voit également attribuer un rôle uniquement de proposition, de promotion et de vulgarisation des technologies informatiques nécessaire à l'automatisation du processus de fourniture de l'IST.

Gageons que les secteurs concernés par le développement du SNIST sont les secteurs qui expriment des besoins en IST. Ces secteurs peuvent être économiques, universitaires, culturels ou administratifs. L'IST étant véhiculée par une multitude de supports et de documents (ouvrages, périodiques, actes de congrès, rapports de recherche, thèses universitaires, bases de données,...), et sa gestion relève des services d'information et de documentation des bibliothèques appartenant aux établissements les plus divers (entreprises, universités, administrations, laboratoires, centres de recherche,...).

Ces services et leurs tutelles ne sont pas nommément désignés par le texte qui régit le CERIST, ce qui hypothèque leur participation aux actions de cet organisme en faveur du développement du SNI. Ils ne sont pas tenus, par ailleurs, de tenir compte des propositions et des mesures que cette structure mettrait au point.

Or la mise en place du SNIST projeté nécessite l'observation par tous les éléments constituant ce dernier des règles de fonctionnement standardisées et communes. « Ce regroupement [des services et systèmes d'information composant le SNI, ndlr], se fonde sur une normalisation des procédés, des équipements ainsi qu'un fonctionnement ordonné et compatible de ces unités »254(*), précise M. Dahmane.

Le texte cité plus haut, tel que rédigé ne permet pas au CERIST de faire respecter, par ses partenaires, les mesures visant le développement de la collecte, gestion et la mise à disposition de l'IST qu'il arrêterait.

Revenons aux actions qu'a engagées le CERIST dans le cadre de ses attributions. Les efforts déployés par cet organisme se sont concrétisés par le lancement d'activités de recherche et de développement en IST entreprises par les différents départements dont est composé le Centre :

 
 
 
 
 
 

 

 

<>Département Collecte Traitement et Diffusion

 

<>Laboratoire des Logiciels de Base

 

<>Laboratoire Bases de Données et Systèmes d'Information

 

<>Département Réseaux et Serveurs d'Information

 

<>Laboratoire R&D en Information Scientifique et Technique

 

<>Systèmes Multimédias

* 242 www.mesrs.edu.dz/organi.htm. Consultée le 25/02/01

* 243 RIF, Nahla.- Informatisation en Algérie : prédominance de l'aspect matériel.- In El Watan, n° 3141 du 8 avril 2001. p.11

* 244 Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.- Guide des établissements d'enseignement supérieur.- Alger : Office des publications universitaires, [2001]. 138p.

* 245 Texte consulté sur le Web : www.mesrs.edu.dz/french/loi-univ.htm. Page consultée le 08/03/01

* 246 DAHMANE,  M. - Contribution à l'étude des systèmes... Op. cit. p.492.

* 247 Ibid.

* 248 Ibid.

* 249 Ibid.

* 250 DAHMANE, M.- Documentation et université : contribution à l'étude de la problématique documentaire de l'enseignement supérieur algérien.- Mémoire de licence en bibliothéconomie, Université d'Alger, 1986. p.81.

* 251 BENSALAH, Tahar.- Informatisation d'une structure documentaire : exemple de la bibliothèque universitaire de l'USTO.- Mémoire de PGS en IST, CERIST, 1997. p.12.

* 252 Décret n° 85-56 du 16 mars 1985 portant création du centre de recherche sur l'information scientifique et technique, JORA , 17 mars 1985. p.202-203. C'est nous qui soulignons.

* 253 Ibid. C'est nous qui soulignons.

* 254 DAHMANE, M.- Système national d'information et politique nationale d'information : état de la question et conditions d'application en Algérie. In Actes du premier séminaire national d'information : Système national d'information : état actuel et perspectives, 27-28 juin1993, p.10.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"