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Obstacles socioculturels et dynamique de l'assainissement écologique en milieu rural : cas de Petit Badien S/P de Dabou

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par Sylvanus Innocent N'GORAN
Université de Cocody-Abidjan - DEA Option développement économique et social 2007
  

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III.1.4- LE TRANSPORT DES EXCRETA

L'utilisation des excréta exige leur transport du lieu de production, au fût de stockage pour hygiénisation. Cette distance peut se révéler grande pour certains ménages du fait de sa situation et constituer un blocage pour d'autres.

Cet obstacle a été révélé par sept ménages lors de l'enquête ménage soit 15% de l'ensemble des ménages enquêtés. Le même problème a été soulevé lors des deux focus groups organisés.

Lors de l'entretien de groupe avec les jeunes, le problème a été posé. Pour M. Ackmel, il est difficile de transporter de l'urine sur un vélo pour aller dans un champ éloigné quand on considère l'état des routes. La majorité des participants était favorable à son intervention. Le transport pour eux constitue un obstacle sérieux à partir du moment où ils ne disposent pas de tracteur avec remorque.

Il en a été de même avec l'entretien de groupe organisé avec les personnes âgées. La question du transport s'est révélée un noeud. Cependant, des pistes de solution ont été abordées. Selon M. Nomel J-B., la question du transport ne peut faire reculer le projet EcoSan. Pour lui en effet, quand tu admets les avantages d'une action, tu ne peux te laisser distraire par quelques contraintes que ce soit. Ses propos ont été soutenus par les contraintes qu'induit l'exploitation de l'hévéa. « Au début de l'exploitation de l'hévéa culture, personne ici n'en voulait à cause de sa forte odeur de pourriture, aujourd'hui, tout le monde veut avoir une plantation d'hévéa et bénéficier de sa rente mensuelle estimée à 400.000F CFA, l'hectare en moyenne».

Au demeurant, la question du transport reste à résoudre et demande de la créativité, de l'initiative et du courage. Cette question même est exacerbée par la relative facilité qu'induisent les travaux relatifs à l'exploitation de l'hévéa culture.

III.1.5- L'INFLUENCE DE L'HEVEA CULTURE ET DE LA VILLE

L'introduction et l'exploitation de l'hévéa ont contribué pour beaucoup à la perturbation des valeurs relatives au travail agricole, à la désorganisation du modèle de consommation et des systèmes de valeur en général. L'hévéa en tant que culture d'exportation se présente comme un obstacle socioculturel. En fait, sa production ne tient qu'à la seule valeur économique qui en résulte. Suffise que les cours mondiaux dégringolent pour que les villageois l'abandonnent comme c'est le cas actuellement pour le café. A la différence des autres cultures d'exportation, les travaux qu'exige l'hévéa culture sont relativement plus faciles et plus rentables financièrement. Les populations qui bénéficient de cette « manne » perdent leur fougue d'antan qu'exigeaient les cultures vivrières et pas toujours rentables financièrement.

Cette considération à l'excès pour l'hévéa de la part de la communauté pose un réel problème à partir du moment où les rentabilités éventuelles que pourrait procurer une autre culture entre en comparaison directe avec celui de l'hévéa. Quand bien même que cette culture d'exportation améliore considérablement le revenu des ménages, il faut aussi souligner un risque de dérapage de la communauté qui a tendance à accorder une trop grande importance à l'argent au détriment d'actions d'intérêt général. Cette remarque a été perçue lors du focus group des jeunes. A la question de savoir s'ils pouvaient s'adonner à la culture du maraîcher, en coeur ils répondaient par l'affirmative, à condition que ces cultures leur permettent de gagner beaucoup d'argent. L'on peut déduire à partir de là, leur penchant prononcé pour l'argent.

La possession d'un revenu moyen par ménage qui dépasse les 150.000F CFA alors que vivant dans un milieu où les charges fixes sont moindres montre que la population dispose de ressources relativement satisfaisantes. C'est sans doute ce qui leur permet d'acheter les légumes et le vivrier (manioc, igname, riz...) alors qu'elle pouvait en produire.

« En fait, pourquoi souffrir pour faire du vivrier quand on sait qu'avec l'hévéa on a l'argent nécessaire pour se procurer du vivrier » ? Question pertinente posée par M. Mel R. lors d'une enquête informelle.

La communauté dans son ensemble est beaucoup influencée par ce qui se fait et se dit de la ville à tel enseigne que des échanges d'idées entre équipe EcoSan et ruraux s'imposent.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"