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Obstacles socioculturels et dynamique de l'assainissement écologique en milieu rural : cas de Petit Badien S/P de Dabou

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par Sylvanus Innocent N'GORAN
Université de Cocody-Abidjan - DEA Option développement économique et social 2007
  

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I.3- LA REVUE DE LA LITTERATURE

Cette revue de la littérature présente deux parties. La première partie s'intéresse aux modèles théoriques de la sociologie de l'environnement. Quant à la seconde, elle fait l'analyse des ouvrages qui ont concrètement traité de l'environnement et plus particulièrement des problèmes d'assainissement.

I.3.1- LES PARADIGMES ENVIRONNEMENTALISTES

Les paradigmes en sociologie de l'environnement peuvent se classer en quatre grands groupes : les paradigmes classique, technoscientifique, idéologique et hybride.

Le paradigme classique se présente comme une réaction idéal-typique qui part d'un conflit qui oppose différents acteurs pour parvenir à un compromis négocié. Lorsqu'il y a un conflit autour d'une mise en question de la société par la nature, les recherches portent sur le phénomène de transformation de cet état d'interaction. BEURET1 en est un illustre représentant. Dans son étude sur la gestion rurale, il cherche à identifier la nature des conflits, à les comprendre et à expliquer leur fondement.

Cette approche classique est intéressante en ce sens qu'elle permet de poser les questions essentielles pour entamer le processus de concertation en vue de trouver des solutions adéquates. Cependant, elle ne permet pas de s'interroger sur les logiques et les moyens mis en oeuvre pour aboutir à un meilleur rapport entre les êtres humains et la nature.

La seconde catégorie de paradigme concerne les réactions liées au risque et à l'expertise, c'est le paradigme technoscientifique. La démarche part du constat que la globalisation du risque a conduit à un doute généralisé envers les institutions.

1 BEURET J. 2003, « La gestion concertée de l'espace rural : médiation locale et politique d'appui », in BILLE R. et MERMET L. Concertation, Décision et Environnement : Regards croisés, vol.1.

C'est ce qui fait dire à CHARLE et KALAORA1 qu'il faut accorder plus d'importance à l'individu. Celui-ci devient le seul levier d'action possible. Pour eux en effet, dans bon nombre de sociétés, on assiste à un dessaisissement politique et psychologique partiel des individus. Ces deux formes de dessaisissement font que les individus se sentent déchargés d'avoir à assumer personnellement la confrontation du risque. Cette approche explique en partie l'immobilisme et l'apathie des populations sur les questions d'ordre environnemental. Aussi, montre-t-elle que les actions à mener seraient davantage porteuses si elles prenaient pour fondement les individus. Les deux auteurs montrent une prise en charge très importante des individus par l'Etat.

Pour ce qui est de l'expertise, MORMONT2 montre que les experts sont des révélateurs de connaissance, mais se contredisent surtout entre eux-mêmes. Les solutions trouvées sont vite remises en cause et cela participe du doute qui se crée chez les populations bénéficiaires de ces découvertes.

Enfin, à travers le modèle technoscientifique, GENDRON3 révèle que le « fondement scientifique » des décisions politiques est fort discutable. Il montre que les décisions prises par les autorités politiques, visent souvent des intérêts personnels ou d'un groupe particulier au détriment des intérêts généraux qu'elles sont sensées régler.

Dans le cadre de notre étude, cette démarche nous aide à comprendre l'attitude et le comportement des ruraux face à l'environnement. Elle nous aide également à percevoir les fondements des décisions des autorités à promouvoir l'assainissement écologique. Malgré toute la richesse de cette démarche, la question de l'idéologie demeure.

1CHARLES L., et KALAORA B., 2003, « sociologie et environnement en France : l'environnement introuvable »? Ecologie et politique, n°27 pp.31-57.

2 MORMONT M., 1993, avec la collaboration de Mougenot C., « Sciences sociales et environnement. Approche et conceptualisations », rapport au service de la recherche du Ministère de l'Environnement, Fondation Universitaire Luxembourgeoise, Belgique.

3 GENDRON C. 1999, « La gestion sociale de l'environnement », in Dumas B. et al. (dir.), les sciences sociales de l'environnement, PUM, Montréal, pp 121-131.

Le paradigme idéologique poursuit la critique de l'expertise en la radicalisant. En effet, les modèles scientifiques que construisent les scientifiques se réfèrent généralement, au moins dans leurs premières formulations, à des représentations du social qui servent à penser la nature. Au fur et à mesure que ces modèles se précisent, se confrontent aux données et se construisent comme outils, ils délimitent progressivement leur aire de validité, leur domaine de pertinence, en même temps qu'ils peuvent toujours être ressaisis (dans le champ social) comme arguments dans la lutte sociale, voire comme des idéologies. C'est ce qui fait dire à KALAORA1 in Le musée vert que, les analyses émanant de ce modèle s'attachent plus à déjouer les idéologies pour montrer au grand jour les phénomènes cachés plutôt que de démontrer les logiques d'expertise et de rationalisation. L'auteur montre que l'accès idéalisé d'une nature ouverte à tous, cache une domination de la nature par et pour les classes supérieures. Après cette démarche, évoquons comment les analyses qui s'intéressent à l'interdisciplinarité évoluent.

Enfin, le paradigme hybride. Il s'agit ici de réexaminer les liens entre nature, science et politique. En effet, les analyses de LATOUR2 proposent « un nouveau bicaméralisme» lié à un changement de statut des non humains. « Si jusque là nous considérons la nature comme extérieure à notre collectif », dit-il, « il faut à présent agrandir ce collectif et par là, mettre en cause les limites épistémologiques des sciences ». Pour lui, il faut créer des lieux d'échange sur les diagnostics scientifiques, limiter la séparation entre sphères (science, politique, nature et/ou humains et non humains) et instituer des sortes de parlement du diagnostic environnemental. En fait, il est question de faciliter les échanges de connaissances et de favoriser une dynamique entre les champs d'intervention et les parties prenantes.

1 KALAORA B., 1993, Le musée vert, radiographie du loisir en forêt, l'harmattan, Paris.

2 LATOUR B., 2004, Politique de la nature. Comment faire entrer les sciences en démocratie, la Découverte, Paris, 383p.

Les approches théoriques que nous venons d'exposer nous permettent d'aborder et d'analyser aisément les problèmes d'assainissement.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci