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L'opération de maintien de paix de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci)

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par Kouadio Bla Anne-Marie KOFFI
Université Cocody-Abidjan - Diplôme d'Etudes Approfondies 2006
  

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A- L'intérêt au maintien de la paix

Si à travers la résolution 1318 du Conseil de sécurité sur «la nécessité d'assurer au Conseil un rôle effectif dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, le Conseil de sécurité des Nations Unies se déclare résolu à accorder une égale priorité au maintien de la paix et de la sécurité internationales dans chacune des régions du monde et, compte tenu des besoins particuliers de l'Afrique, à accorder une attention spéciale à la promotion d'une paix et d'un développement durables sur ce continent ainsi qu'aux caractéristiques particulières des conflits africains » c'est qu'il reconnaît les défaillances de l'ONU dans la réalisation de son objectif principal à savoir le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

La défaillance de l'ONU est manifeste pendant le conflit Rwandais qui a débouché sur l'extermination des Tutsi par les Hutut.

En effet, le génocide au Rwanda se déroule dans une sorte d'indifférence générale, alors qu'au même moment sont présentes sur les lieux deux missions de maintien de la paix : une Mission des Nations Unies pour l'Assistance au Rwanda, la MINUAR I et II, et une autre commandée par la France dénommée « l'opération Turquoise 58(*) ». Le fait choquant de cette tragédie tient au fait que tout avait été planifié et exécuté au vu et su de ces deux missions présentes sur le terrain. Même M. Kofi ANAN, l'ex Secrétaire général de l'ONU qui, à l'époque des faits, était le responsable du département des OMP, était au courant de ce qui allait se passer. Il avait été averti de l'imminence des exterminations par Roméo DALLAIRE, son Général sur le terrain au Rwanda. M. ANAN n'a pas cru bon de transmettre cette alerte au Conseil de sécurité59(*).

Par ce que ne pouvant pas à elle seule intervenir dans tous les conflits, l'ONU délègue certaines de ses compétences aux organisations sous régionales et régionales.

Le fait est que les organisations telles que l'Union Européenne disposent des moyens pour faire face aux conflits dans les Etats Européens et même pour participer à la reconstruction des structures dans les Etats Africains en crise60(*), ce qui n'est pas le cas des organisations régionales et sous-régionales africaines.

En effet, lorsque les affrontements en Bosnie-Herzégovine prennent fin le 11 octobre 1995, à compter de cette date et jusqu'au 20 décembre de la même année les soldats de la Force de Protection des Nations Unies (FORPRONU) surveillent le cessez-le-feu mis en place afin de permettre le lancement des négociations de paix de Dayton Ohio61(*). Malgré la présence de la force onusienne, des massacres et tueries ont été perpétrés en 1995 à Srebrenica de même que des agents de la FORPONU ont été pris en otages par les serbes. Il a fallu que la communauté internationale fasse appel à l'OTAN comme instrument pouvant permettre de circonscrire le conflit et d'y mettre fin. A ce titre l'OTAN met en oeuvre l'opération effort concerté en décembre 1995. Ensuite, en décembre 1996, les ministres des affaires étrangères et de défense de l'OTAN concluent qu'une présence militaire réduite doit être maintenue pour garantir la stabilité nécessaire. C'est ainsi que la force de la stabilisation (SFOR) est entrée en fonction. Comme on le voit, le conflit en Bosnie Herzégovine se résout peu à peu par les soins de l'OTAN.

Qu'est-il des moyens dont disposent l'OUA et la CEDEAO ?

En ce qui concerne l'OUA, dans son rapport d'activités présenté à la cinquante et unième session ordinaire du conseil de ministres réunis à Addis-Abeba du 19 au 24 février 199062(*), le secrétaire général insiste lourdement sur la situation alarmante que constituent les arrières de contributions dus par les Etats membres63(*) compte tenu de ce qui précède et étant donné le coût particulièrement élevés des opérations civiles ou militaires de maintien de la paix même de taille et de durée réduites, il apparaît clairement que l'OUA fera face à de redoutables difficultés financières dans la mise en oeuvre de ses décisions dans le domaine de la gestion et de règlement des conflits comme ce fut le cas au Rwanda.

Quant à la CEDEAO, qui, faut le dire, se présente comme l'organisation sous régionale la plus active, elle ne dispose ni de moyens financiers, ni de moyens institutionnels suffisants, pour gérer les crises en son sein et au sein de ses Etats membres. Elle a même été critiquée pour les exactions commises par sa force d'interposition en Sierra Léone. Cette force est également perçue comme un outil de la politique hégémonique du Nigeria dans la sous région.

De ce qui précède, l'on constate qu'en pratique les organisations africaines manquent de ressources financières criardes pour mener des OMP. Ce qui permet à l'ONU de se redécouvrir en créant plusieurs OMP non seulement dans le monde entier mais aussi en Afrique. Ainsi de 1948 jusqu'aujourd'hui, environ soixante (60) opérations de maintien de la paix64(*) classées en trois (3) catégories couvrant trois (3) périodes ont été menées par l'ONU65(*). Il s'agit notamment de l'UNFICYP à Chypre (depuis Mars 1964, l'opération en cours), la MINUBH en Bosnie-Herzégovine depuis 1995, toujours en cours), la MONUG en Georgie depuis août 1993, toujours en cours), la FINUL au Liban depuis Mars 1979, en cours), la MIPONUH en Haïti depuis 1997, en cours).

Quant aux opérations terminées, on peut citer l'ONUVEM au Nicaragua (Août 1989 - Mars 1990) et l'ONURC en Croatie (Mars 1995 - Janvier 1996). En Afrique, la première OMP des Nations Unies a été déployée au Congo de juillet 1960 à juin 196466(*). Après le Congo, l'ONU est intervenue ensuite dans la guerre civile qui a ravagée l'Angola67(*). Et depuis lors, elle ne cesse de déployer des OMP dans des Etats africains lorsqu'elle constate que le conflit peut affecter la paix et la sécurité internationales. C'est à ce titre que les Nations Unies sont intervenues au Libéria (MINUL), en Sierra Léone (MINUSIL), au Congo de nouveau (MONUC), en Côte d'Ivoire (ONUCI)68(*) et dans les autres Etats africains.

En somme, l'intérêt au maintien de la paix est symptomatique de la création de nombreuses OMP. Ce qui permet de se demander si l'Afrique n'est pas devenue un terrain d'expérimentation desdites OMP.

Qu'en est-il de l'implication volontaire des parties au conflit ?

* 58 L'Opération Turquoise est la force Française déployée dans la région des grands lacs comme une force délégataire pour assurer une zone humanitaire sûre, est restée sans agir devant le génocide qui se déroulait pourtant sous ses yeux.

* 59SAMANTHA Power, op.cit.

* 60 L'Union Européenne a accordé une aide de 820.000 Euros au gouvernement ivoirien pour la réhabilitation des hôpitaux des villes du Nord. Source : RFI, « Journal Afrique Midi » en date du 10/07/06 à 12H 30mn.

* 61 Cf. http:// www.un.org.french, op. Cit., consulté le 08/02/2006.

* 62 Cf. Rapport du Secrétaire général sur les activités du Secrétaire général pour la période allant de juillet à février 1990. Addis-Abeba, février 1990. Document CM (1570 (LI), PART II., Michel Cyr DJIENA WEMBOU op.Cit. 

* 63 Sur un budget de 28 930 941 dollars des Etats-Unis approuvé par le Conseil des Ministres au titre de l'exercice financier 1989-1990, seulement sept Etats se sont entièrement acquittés de leur contribution s'élevant à 3 541 162 dollars au 31 janvier 1990, soit un taux de recouvrement de 12,24%. Le montant des arriérés de contribution s'élevait à 55 712 137,75 dollars américain, Michel Cyr DJENA WEMBOU, op.cit

* 64Disponible sur http:// www.onu.fr, consulté le 04/05/2006.

* 65 Il existe trois (3) générations d'OMP.

- Les OMP de la première génération, ou « traditionnelles «. 1948-1949. Ce sont les premières opérations qui font le plus souvent suite à des conflits interétatiques. Elles sont composées de légers contingents essentiellement militaires, faiblement armés, provenant la plupart du temps de « petits « Etats. Elles sont chargées de vérifier l'application d'accords en attendant la conclusion de traités de paix, de surveiller les retraits de troupes ou de patrouiller les frontières et les zones démilitarisées, aménager des zones tampons entre les forces adverses et accompagner la mise en pratique des arrangements réglant définitivement les conflits.

- Les OMP de deuxième génération 1989-

Les OMP de deuxième génération se différencient de celles de la génération précédente par le fait qu'elles ont une multitude de fonctions et des dimensions politiques, humanitaires, sociales et économiques qui exigent la présence, aux côtés des soldats, d'experts civils et de spécialistes. Ces opérations « polyvalentes « englobent la gestion administrative, la reconstruction des infrastructures, le déminage, la protection des droits de l'homme, la promotion de la démocratie, l'assistance électorale, l'aide humanitaire, le rapatriement des réfugiés. L'objectif n'est plus de contenir une situation dans l'attente d'un règlement politique mais d'aider les parties adverses à s'orienter vers la réconciliation politique et la reconstruction. Au maintien de la paix s'ajoute la consolidation de la paix.

- Les OMP de troisième génération

Devant la complexité croissante des tâches qui incombent à l'ONU et une succession d'erreurs qui ont pu miner sa neutralité et sa crédibilité, l'ONU tente de s'adapter, l'imposition de la paix n'est plus seulement pratiquée par l'ONU, de nouveaux acteurs régionaux entrent en jeu. C'est en ce sens que l'on peut parler d'une nouvelle génération d'OMP. Disponible sur http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/dossier_international/maintien.../nouveauxacteurs.shtm.consulté le 25/08/06.

* 66 La force de maintien de paix de l'ONU au Congo avait pour appellation Organisation des Nations Unies au

Congo (ONUC).

* 67 - La première mission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM I) Janvier 1989 - Juin 1991.

- La deuxième mission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM II) Juin 1991 - février 1995.

La troisième mission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM III) février 1995 - juin 1997. Source Michel VOELCKEL, quelques aspects de la conduite des OMP, Annuaire français de droit international, XXXIX, 1993, P.77.

* 68 Selon un responsable de l'ONUCI qui préfère garder l'anonymat, la force des Nations Unies appartient à la 4e génération d'OMP dont les caractéristiques sont les suivant : une OMP très complexe, ayant un volet politique important, une mission à vocation spécialement politique par ce que la crise est politique, tous les accords signés par les parties sont politiques, le DDR, l'organisation des élections ainsi que les autres domaines comportent un volet politique très important. C'est dire que pour d'autres OMP, la crise est beaucoup plus militaire que politique .Ce qui n'est pas le cas de la Côte d'Ivoire.

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