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L'opération de maintien de paix de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci)

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par Kouadio Bla Anne-Marie KOFFI
Université Cocody-Abidjan - Diplôme d'Etudes Approfondies 2006
  

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SECTION II : LA CREATION DE L'ONUCI

La présence dynamique des Nations Unies a été renforcée lorsque le Conseil de sécurité par la résolution 1528 du 27 février 2004 a établi l'ONUCI qu'il convient d'analyser le processus de création (Paragraphe I) avant d'étudier la composition (Paragraphe II).

Paragraphe I : Les étapes de la création

L'ONUCI est déployée sur le territoire ivoirien suite à la correspondance adressée au Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi ANAN par le Président Laurent GBAGBO en date du 10 novembre 2003 tendant à transformer la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire (MINUCI) en une opération de maintien de la paix70(*).

La CEDEAO appuyant le chef d'Etat ivoirien, a, le 24 novembre 2003 introduit auprès du Secrétaire général des Nations Unies, une requête de création d'une telle opération afin de conduire le processus de paix jusqu'à son terme71(*).

Prenant acte de ces deux correspondances et constatant que la situation en Côte d'Ivoire continue de menacer la paix et la sécurité internationales de la région et agissant en vertu du Chapitre VII72(*) de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité, a, aux termes de sa résolution 1528, décidé de créer l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI)73(*) pour une durée initiale de douze mois à compter du 4 avril 2004.

Aussi, l'ONUCI n'est-elle pas créée par le Conseil de façon fortuite. Plusieurs forces l'ont précédée notamment la force de la CEDEAO (A) et la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire (MINUCI) (B).

A - L intervention de l'Ecoforce

La mise sur pied d'une force de 1264 hommes de la CEDEAO74(*) en Côte d'Ivoire, est décidée lors du sommet d'Accra I le 29 septembre au Ghana75(*). Lors de leur réunion à Dakar le 18 décembre, les dirigeants de la CEDEAO décident que la force de paix de la CEDEAO en Côte d'Ivoire (MICECI)76(*) se déploie le 31 décembre 2002. Ils désignent également compte tenu de son expérience et du fait qu'il est un habitué des opérations onusiennes de maintien de la paix, le Général Papa Khalil FALL77(*), commandant de l'Ecoforce, et le nigérian Ralph UWECHUE, Représentant spécial du Secrétaire exécutif de la CEDEAO pour la Côte d'Ivoire78(*). Les forces de l'ECOMICI ont commencé à être déployées en janvier 2003.

Leur déploiement a été retardé du fait des difficultés rencontrées dans la recherche d'un appui logistique et financier des pays donateurs79(*). Constituées de contingents du Bénin (312 soldats), du Ghana (300 soldats), du Niger (309 soldats), du Sénégal (255 soldats)et du Togo(302 soldats), les forces de l'ECOMICI assurent la sécurité dans leurs zones de responsabilité le long de la ligne de cessez-le-feu qui, en raison du retrait en cours des armes lourdes et de la levée des points de contrôle, s'étend à une « zone de confiance » traversant le pays d'est en ouest. Outre le contrôle du respect du cessez-le-feu, la force de la CEDEAO contribue à renforcer la confiance entre les forces nouvelles80(*) et les FANCI et à faciliter la libre circulation des personnes ainsi que la fourniture de l'aide humanitaire81(*).

Apportant son appui à la CEDEAO par sa résolution 1498 du 4 août 2003, le Conseil de sécurité décide de renouveler pour une période de six (6) mois l'autorisation donnée aux Etats membres participant à la force ouest africaine82(*).

Constatant l'insuffisance financière que connaît la CEDEAO83(*) et prenant note « de l'existence de défis pour la stabilité et considérant que la situation en Côte d'Ivoire constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales dans la région » le Conseil de sécurité décide d'établir la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire (MINUCI).

B- L'établissement de la MINUCI

La MINUCI est créée par la résolution 1479 du Conseil de sécurité en date du 13 mai 2003 pour une durée initiale de six (6) mois84(*). Placée sous le commandement du Général de brigade bangladais Abdoul HAFIZ85(*), la MINUCI a pour mandat de faciliter la mise en oeuvre par les parties ivoiriennes de l'Accord de Linas Marcoussis et comprend une composante militaire en complément des opérations menées par les forces françaises de l'Opération Licorne86(*) et celles de la CEDEAO. Accessoirement à ses attributions militaires, la mission a, en son sein une équipe restreinte chargée de fournir un appui au Représentant spécial du Secrétaire général en ce qui concerne les questions politiques et juridiques, les affaires civiles , la police, les élections , les médias et les relations publiques, les problèmes humanitaires et les questions relatives aux droits de l'homme ainsi qu' un groupe de liaison militaire qui se compose de vingt six (26) officiers pour la période initiale et que jusqu'à cinquante (50) autres pourront être progressivement déployés lorsque le Secrétaire général le jugera nécessaire et estimera que les conditions de sécurité le permettent87(*).

Les pays qui ont fourni du personnel militaire sont : l'Autriche, le Bangladesh, le Bénin, le Brésil, la Gambie, le Ghana, l'Inde, l'Irlande, la Jordanie, le Kenya, le Népal, le Nigeria, le Niger, le Paraguay, les Philippines, la Pologne, le Pakistan, la Moldavie, la Roumanie, la Russie, le Sénégal, la Tunisie et l'Uruguay88(*).

Malgré la présence des forces ci-dessus analysées, la situation en Côte d'Ivoire devenait préoccupante. Ainsi, des mesures adéquates devaient être prises pour ne pas que la paix et la sécurité de la sous région ne soient entamées.

Le Conseil ayant pris conscience de la persistance de la crise ivoirienne et agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, a, aux termes de la résolution 1528 du 27 février décidé de créer l'ONUCI pour une durée initiale de douze (12) mois89(*) à compter du 4 avril 2004, prié le Secrétaire général de transférer, à cette date, l'autorité de la MINUCI et des forces de la CEDEAO à l'ONUCI.

Successivement le béninois Albert TEVOEDJRE90(*) et le suédois Pierre SCHORI91(*) ont été désignés Représentants spéciaux du Secrétaire général des Nations Unies en Côte d'Ivoire.

Nommé le 19 octobre 2007 par le Secrétaire général des Nations Unies, le Sud Coréen CHOI Young-Jin est le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire92(*). Il a officiellement pris fonction le lendemain de son arrivée à Abidjan c'est-à-dire le mardi 21 novembre 200793(*).

Aussi notons-nous que la présence des différents Représentants spéciaux du Secrétaire général des Nations Unies sur le territoire ivoirien ne remet pas en cause où ne porte pas atteinte à la souveraineté de la Côte d'Ivoire dans la mesure où les personnalités ci-dessus énumérées n'ont pas en charge l'administration du territoire ivoirien. C'est dire que les Représentants spéciaux ne se substituent pas aux autorités ivoiriennes dans l'exercice de leur fonction.

Qu'en est-il de la composition de l'ONUCI ?

* 70 Cf. Résolution 1528 du Conseil de sécurité en date du 27 février 2004.

* 71 Ibid.

* 72 Le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies est le statut juridique de l'ONUCI. Aux termes de la Charte ce chapitre est mis en oeuvre en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'agression.

* 73 Cf. 1er rapport S/2004/443 du Secrétaire général sur l'ONUCI en date du 2 juin 2004, P.1.

* 74 La force de la CEDEAO est appelée ECOFORCE avant de devenir suivant les documents la MICECI ou ECOMICI. Cité par Gilles COTTEREAU, une LICORNE en Côte d'Ivoire au service de la paix. Avant Marcoussis et jusqu'à la réconciliation, Annuaire Français de Droit International XLIX-2003-CNRS Editions, Paris, P.412.

* 75 Cf. Fraternité Matin du 19 septembre 2003, op. Cit., P.9.

* 76 MICECI signifie Mission de la Communauté Economique en Côte d'Ivoire, la communauté étant la CEDEAO, et ECOMICI son équivalent à partir de l'anglais ECOWAS, Economic Mission in Côte d'Ivoire.

* 77 Pour la nomination du Général de division Papa Khalil FALL au poste de commandant de la force de l'ONUCI, Cf. Lettre datée du 25 mars 2004, adressée au Président du Conseil de sécurité par le secrétaire général et celle du 31 mars 2004, adressée au Secrétaire général par le Président du Conseil de sécurité.

* 78 Cf. Rapport S/2003/374 du Secrétaire général, op. Cit. P.5.

* 79 Du fait du manque grave de ressources financières, la force de l'ECOMICI n'a pas pu atteindre son objectif. En outre, les troupes qui ont été déployées en janvier 2003 n'ont pas été relevées depuis près d'un an. Ce sont certainement les raisons qui ont poussée la CEDEAO à proposer que l'ECOMICI soit transformée en une force de maintien de la paix renforcées par les Nations Unies. Cf. Rapport S/2004/3 du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire du 06 janvier 2004 présenté en application de la résolution 1514 (2003) du Conseil de sécurité en date du 13 novembre 2003, P.13.

* 80 Nouvelle identité politique acquise par les trois mouvements rebelles pour marquer leur intégration au processus de paix en Côte d'Ivoire depuis la signature de l'Accord de Linas Marcoussis.

* 81 Cf. Rapport S/2004/3 du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire présenté en application de la résolution 1514 (2003) du Conseil de sécurité en date du 06 janvier 2004, P.12.

* 82 Ladite autorisation a été renouvelée par la résolution 1527 du 4 février 2004 jusqu'au 27 février 2004.

* 83 Cf. Fraternité Matin du 19 septembre 2003, op.cit.

* 84 Le mandat de la MINUCI a été prorogé par les résolutions 1514 du 13 novembre 2003, 1527 du 4 février 2004 et 1528 du 27 février 2004 du Conseil de sécurité.

* 85 Pour la nomination Général de brigade bangladais Abdoul HAFIZ au poste de Chef de liaison militaire de la MINUCI, cf. Lettre datée du 3 juin 2003, adressée au Secrétaire général par le Président du Conseil de sécurité.

* 86 A l'instar de l'ECOMICI, l'opération Licorne est chargée, dans le cadre de son mandat, de surveiller le respect du cessez-le-feu, d'assurer la sécurité dans la zone de confiance et de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire. En outre, les gendarmes de l'opération Licorne apportent un appui aux gendarmes de l'ECOMICI en vue d'assurer la sécurité des membres du Gouvernement de réconciliation nationale. Toutefois, la France a indiqué que les soldats de l'opération Licorne ne seraient pas en mesure d'entreprendre certaines tâches, notamment aider à la mise en oeuvre du processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion, assurer la sécurité pendant les élection et déployer du personnel de police civile en appui au rétablissement d'une présence policière dans le nord du pays et à la restructuration de police nationale. Cf. Rapport S/2004/3 du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire du 06 janvier 2004, op. Cit. P.12.

* 87 Cf. Résolution 1479 du 13 mai 2003 précitée

* 88 Cf. Lettre datée du 29 mai 2003, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général.

* 89 Le mandat de l'ONUCI a été successivement prorogé par les résolutions 1594 du 4 avril 2005, 1600 du 4 mai 2005, 1603 du 3 juin 2005, 1609 du 24 juin 2005, 1652 du 24 janvier 2006,1726 du 15 décembre 2006,1739 du 10 janvier 2007, 1763 du 29 juin 2007, 1765 du 16 juillet 2007, 1795 du 15 janvier 2008.

* 90 Pour la nomination de M. Albert TEVOEDJRE au poste de Représentant spécial du Secrétaire général des NU en Côte d'Ivoire, cf. Lettre datée du 07 février 2003, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général. M. TEVOEDJRE fût le premier Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Côte d'Ivoire et Président du comité de suivi de L'Accord de Linas Marcoussis. Il prit officiellement fonction à Abidjan le 11 février 2003 et rendit démission le 24 novembre 2004.

* 91 M. Pierre SCHORI a pris ses fonctions de Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies le 1er avril 2005. Cf. Cinquième rapport S/2005/398 du Secrétaire général sur l'ONUCI du 17 juin 2005. Il a achevé son affectation en Côte d'Ivoire le 15 février 2007, cf. Douzième rapport S/2007/133 du Secrétaire général sur l'ONUCI en date du 5 mars 2007. Après le départ de M. SCHORI, l'intérim du poste de Représentant spécial du Secrétaire général en Côte d'Ivoire fut assuré par son Adjoint en la personne de M. Abou MOUSSA jusqu'à l'arrivée de l'actuel Représentant spécial.

* 92Cf. http://news.abidjan.net./article/?n , consulté le 21/11/2007.

* 93 Source : RFI, « Journal Afrique Midi » en date du 21/11/2007 à 12h 30mn.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote