WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'enseignement/apprentissage en langues nationales: une alternative au renforcement des compétences intellectuelles pour un développement durable

( Télécharger le fichier original )
par Aristide Adébayo ADJIBODOU
Université d'Abomey-Calavi (BENIN) - DEA en Sociolinguistique 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.3.4.4. Difficultés rencontrées.

Les difficultés rencontrées sont entre autres les suivantes :

- mentalités et attitudes d'une certaine frange de la population, particulièrement certains intellectuels (réticents, réservés, manifestant une hostilité voilée vis-à-vis des langues nationales etc.) ;

- rigidité des emplois de temps scolaire ;

- limite des moyens pour répondre à l'engouement pour l'école bilingue ; - surplus de travail pour les maîtres ;

- pauvreté des parents d'élèves etc.

Malgré ces difficultés, il est apparu que l'éducation bilingue expérimentée au Burkina Faso avec les langues nationales offre plus d'avantages que l'éducation classique.

3.3.5. Autres expériences.

Les langues nationales gagnent les bancs de l'école dans plusieurs autres pays de l'Afrique.

En Tanzanie, le swahili a servi de langue d'alphabétisation ; cela a permis de poursuivre l'éducation grâce à une formation initiale et continue assurée par des adultes bénévoles. Cette expérience a connu une réussite.

En Guinee par exemple, les autorités ont décidé que tout le primaire devrait être fait en langues nationales. Les instituteurs formés pour enseigner en français se transforment en enseignants en langues nationales. La précipitation conduit tout droit à l'échec. Voici une séquence du témoignage d'un "rescapé" de ce système publié dans Diagonales n° 24, p. 11.

« Guinéen, mes premières années scolaires, de l'école primaire à la première année du secondaire, se sont déroulées en poular, la langue maternelle. Sans transition, en deuxième année du secondaire, je suis passé au français, une langue inconnue que nous ne savions ni lire ni écrire. Mes camarades et moi apprenions nos cours comme des vers latins ou des versets du Coran. Les élèves ont commencé à déserter massivement l'école. Après le brevet, j'ai quitté mon pays pour la Côte d'Ivoire, sans le consentement de mes parents. J'ai dû me débrouiller pour payer mes frais de scolarité et me concentrer essentiellement sur le français au détriment des disciplines scientifiques dans lesquelles pourtant j'excellais. C'est ainsi que j'ai pu accéder à l'Université en 1987 et obtenir, quatre ans plus tard, une maîtrise en sciences juridiques.

Le système éducatif guinéen de l'époque était suicidaire. Combien de mes compatriotes, munis d'un bac guinéen, échouent dans les universités de Dakar ou d'Abidjan ou bien mettent douze ans à obtenir un diplôme correspondant à quatre années d'études. Dans bien des cas, ces échecs sont imputables d'abord à l'absence de bases linguistiques solides (...) »56.

Au Senegal, on choisit la télévision scolaire pour introduire le wolof dans les classes. Cette initiative, intéressante sur un plan didactique, échoue.

D'autres pays comme le ZaIre, le Nigeria etc. on fait cette expérience de l'utilisation des langues nationales à l'école. Cela a permis de conclure que les études primaires en langues africaines n'ont jamais empêché un excellent apprentissage du français ou de l'anglais.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984