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L'influence des revenus pétroliers sur les recettes budgétaires de l'état tchadien

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par Guerindjita NAMBATIBE
IRIC - Yaounde II - Master II 2010
  

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B. Les effets induits des variations

Au titre des effets induits des variations, on présentera les effets positifs (1) et les effets négatifs (2).

1. Les effets positifs

Les effets induits positifs des variations proviennent de la hausse des productions et des cours mondiaux. La hausse des recettes des hydrocarbures permet au pays des taux d'investissement élevés et une augmentation maîtrisée des salaires. En revanche, le pays reste très dépendant du pétrole. Les nouvelles recettes pétrolières, perçues par le gouvernement dès novembre 2003, ont bouleversé les indicateurs économiques du pays : le PIB était de 1,6 milliard de dollars en 2001, 2,6 en 2002-2003 et 4,3 en 2004, avec un taux de croissance de 31% (pour 2004) essentiellement imputable au secteur pétrolier. Fin 2005, le Tchad a exporté 134 millions de barils et a cumulé ainsi près de 399 millions de dollars de revenus directs bruts. Ceci a permis au Gouvernement d'accroitre le niveau des investissements publics, de soutenir la croissance et de réduire le service de la dette car les recettes budgétaires ont considérablement augmentées. Soulignons ici que la hausse des prix du brut en 2004 ne s'est pas transmise dans le montant des royalties en raison d'un coüt de transport particulièrement élevé et d'un rabais de 10 $ environ, opéré par le consortium sur le prix du baril de pétrole de Doba dû à sa qualité inférieure (FMI, 2005).

La hausse du niveau des recettes budgétaires de l'Etat, le recrutement de personnel et les investissements réalisés par les sociétés pétrolières sont les effets positifs des variations des cours du pétrole.

2. Les effets négatifs

L'analyse de la performance des économies de la quasi-totalité des pays exportateurs de pétrole révèle un phénomène contre-intuitif : la richesse naturelle limite les opportunités de développement économique. Les pays producteurs de pétrole ont souvent enregistré une stagnation, voire un déclin de leur croissance économique avec l'exploitation de leurs ressources pétrolières. La situation économique des pays producteurs d'Afrique subsaharienne est éloquente : malgré les énormes recettes pétrolières, les indicateurs de développement de ces pays restent parmi les plus faibles au monde. A l'exemple du Nigeria, premier producteur de la région, qui a accumulé plus de 100 milliards de dollars de revenus des exportations pétrolières entre 2000 et 2004, dont 29 milliards pour la seule année 2004 (selon le Département d'énergie américain); et pourtant, plus de 70 % de la population continue à vivre avec moins de 1$ par jour, et le PIB par tête n'est que de 430 $. De plus, le pétrole a souvent été associé à des situations de conflits et de violence, ce qui est conforté par les guerres du Biafra au Nigeria (1967- 1970) et du Cabinda en Angola.

Les expériences de développement des grands pays pétroliers comme l'Angola ou le Nigeria, montrent que la bénédiction des ressources naturelles se transforme souvent en malédiction. En effet, les niveaux élevés de dépendance envers les exportations pétrolières augmentent le risque de guerres civiles, voir le niveau de malédiction. Ce qui se vérifie aisément au Tchai Les facteurs de transmission de la malédiction sont les déficits de gouvernance et mauvaise gestion de la rente. Le syndrome hollandais, qui provient de l'appréciation réelle du taux de change de la monnaie domestique avec l'augmentation des revenus pétroliers, est le pire des malédictions des pays producteurs du pétrole.

Il ne faudrait pas aussi perdre de vue l'importance des institutions en tant que variable explicative de la croissance économique et que les ressources naturelles ont un impact négatif sur la qualité institutionnelle d'un pays et sur la corruption. L'affaire Elf reste une parfaite illustration de l'importance des flux financiers issus de la production pétrolière qui ont été utilisés pour des fins politiques ou personnelles. Cette appréciation entraîne la contraction, sinon la destruction du secteur des biens échangeables non pétroliers qui devient de moins en moins compétitif. Nous observons aussi un transfert de la main-d'oeuvre vers le secteur pétrolier, car les facteurs de production y sont mieux rémunérés. C'est pourquoi l'économie tchadienne est devenue largement tributaire des revenus du pétrole.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius