WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les benzodiazépines chez les patients alcoolodépendants « état des lieux » analyse de 308 prescriptions de sortie au centre hospitalier spécialisé du Mans

( Télécharger le fichier original )
par Dr Wassim CHEHADE
Angers - Attestation de formation spécialisée en psychiatrie 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

8.2. Résultats :

L'analyse de 256 ordonnances ressort les pourcentages suivants (Tableau 3) : 61 % (155) de prescriptions comportaient des antidépresseurs, 16 % (42) des thymorégulateurs, 40 % (102) des neuroleptiques, 64 % (164) des hypnotiques, 87 % (224) des BZD, 12 % (30) du naltrexone, 73 % (68) d'acamprosate et 2 % (5) de disulfirame.

Tab1eau 3 : Fréquence de 1a prescription des différentes fami11es thérapeutiques.

Les antidepresseurs

39%

61%

Antidépresseurs + Antidépresseurs -

 

Antidépresse

BZD

Neuroleptiq

Thymorégulat

Hypnotiq

Disulfira

Naltrexo

Acampros

 

urs

 

ues

eurs

ues

me

ne

ate

256

155

224

102

42

164

5

30

68

(100

(39 %)

(87

(40 %)

(16 %)

(64 %)

(2 %)

(12 %)

(27 %)

%)

 

%)

 
 
 
 
 
 

13%

87%

Les Benzodiazépines

Les thymorégulateurs

16%

84%

Thymorégu lateur + Thymorégu lateur -

Benzodiazepine + Benzodiazepine -

Les Neuroleptiques

40%

60%

Neuro leptique + Neuro lpetique -

Les hypnotiques

36%

Hypnotiques+
Hypnotiques -

Naltrexone

12%

88%

Na ltrexone + Na ltrexone -

Acamprosate

27%

73%

Acamprosate + Acamprosate -

Disulfirame

Disu lfirame + Disu lfirame -

2%

98%

Concernant la répartition entre les différents sous-groupes de BZD, l'analyse constate : 67 % (152) d'oxazépam (Séresta), 19 % (42) de diazépam (Valium), 9 % (21) d'alprazolam (Xanax), 2 % (4) de prazépam (Lysanxia), 1 % (3) de clonazépam (Rivotril), 1% (1) de clorazépate (Tranxéne), 0 % de lorazépam (Temesta) et 0 % (1) de nordazépam (Nordaz).

Alprazolam
9 %

Diazépam
19 %

Autres
5 %

Oxazépam
67 %

Pour la durée du traitement des BZD : 22 % des patients bénéficiaient d'une prescription pour une durée de 2 semaines, 5 % entre 2 à 4 semaines, 56 % pour une durée d'un mois. 12 % des ordonnances étaient renouvelables. Seulement 5 % des ordonnances portaient sur une durée limitée ou arrêt progressif (cf. graphique).

Arr*t progressif

5% < -2semaines

22%

2 a 4 Semaines
5%

Rénouve lab le
12%

Arret progressif < -2semaines 2 a 4 Semaines 4 Semaines Rénouve lab le

4 Semaines
56%

8.3. Discussion :

À travers l'analyse des résultats de notre enquête, on remarque la

présence de trois points qui pourraient favoriser un usage nocif des BZD chez le sujet alcoolodépendant.

D'abord, on observe un fort recours aux BZD qui s'élève à 87 %.

La molécule la plus prescrite l'oxazepam (67 %) est une BZD à demi-vie c ourte (5 à 12 heures).

Le troisième élément concerne la durée du traitement après la sortie qui est de 4 semaines dans 56 % des cas ce qui correspond à une période minimale de 6 semaines de consommation de BZD compte tenu des deux semaines de l'hospitalisation.

Ce n'est que dans un faible pourcentage (5 %) des ordonnances qu'on a trouvé un protocole d'arrêt progressif. Douze pour cent notaient la consigne « traitement renouvelable » ce qui porte la durée à plus de deux mois sans parler des ordonnances qui ensuite seront reconduites.

Il s'avère important de noter que plus que la moitié des patients, pris en charge pour la maladie alcoolique, sont sous traitement antidépresseurs, ce qui reflète la fréquence des troubles thymiques dans cette catégorie de patients. D'après la revue de la littérature, les troubles de l'humeur représentent un facteur de vulnérabilité chez les alcooliques ayant tendance à une utilisation abusive des anxiolytiques. L'interprétation de ces troubles de l'humeur est délicate ; en effet, il est difficile de faire la part des choses entre un trouble de l'humeur précédent les troubles addictifs et les troubles thymiques secondaires à l'alcoolisme. Il est même possible de discuter le

rôle des BZD dans ces troubles thymiques suite à usage prolongé.

La revue de la littérature 1,7,20,21 montre que l'antécédent de dépendance à l'alcool représente un grand facteur favorisant de survenue de plusieurs complications :

1. Dépendance croisée aux BZD

2. Polytoxicomanie

3. Augmentation de la toxicité d'alcool lors de son association
aux BZD (neurotoxicité et hépatotoxicité).

4. Troubles psychiatriques dus à la consommation prolongée des BZD.

5. Effet paradoxal des BZD

6. Rechutes fréquentes à l'alcool.

7. Coût économique élevé (Coût de BZD et coût des
hospitalisations)

Les alcooliques avec ou sans comorbidité psychiatrique manifestent fréquemment des symptômes d'angoisse sans pouvoir faire la distinction entre l'anxiété due au syndrome de manque d'alcool et les problèmes psychiatriques d'où l'importance de bien évaluer l'origine des troubles anxieux et d'essayer de prescrire des anxiolytiques non BZD comme les IRS, IRSNA, Buspar, Atarax et les bêtabloquants* avec un recours aux différentes techniques psychothérapeutiques pour lutter contre cette

anxiété.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius