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Dynamique des paysages et développement durable dans les préalpes carniques

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par Amelia ROTAR
Université Paris 7 -Denis Diderot - Master 2 2008
  

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II.4. Végétation, faune et aires protégés

Les paysages caractéristiques de végétation préalpine peuvent être classés, d'une manière générale, en deux catégories:

- des paysages caractérisés par la forte présence d'une couverture boisée, discontinue, des pineraies naturelles, aussi bien que des reboisements, à pin noir (Pinus nigra) ainsi que des formations thermophiles de frêne (Fraxinus ornus) et de charme noir (Carpinus nigra), en particulier sur les versants sud. De plus, il y a des formations thermophiles caducifoliées souvent réduites à des populations alto arbustives, issues de la récente colonisation des anciens glaciers et des amoncellements calcaires (ex: Ostrya sp.). Par contre, les versants septentrionaux aux faibles pentes, sont, dans la plupart des cas, caractérisés par la présence de hêtraies assez étendues; la présence de l'épicéa commun (Picea abies), du sapin blanc (Abies alba) et du pin noir (Pinus nigra) est faible et généralement due aux interventions de reforestation;

- de denses couvertures boisées d'essences caducifoliés mésophiles (ex: Quercus sp.), localement associées à des extensives superficies occupées par des prés permanents.

Cette répartition spatiale a été préalablement abordée (Poldini, 1975-2006, Garlatti, 2007) et est en rapport avec plusieurs facteurs: les nuances du climat, l'exposition des versants, les strates pédologiques, etc.

Dans les fonds des vallées, il y a une végétation arborée résiduelle, constituée de petits peuplements caducifoliées mésophiles (Quercus sp., Acer sp., Fraxinus sp., Tilia sp.), situées aux limites des superficies des prés permanents associées aux parcelles cultivé s notamment en mais.

Au long des cours d'eau, prédominent les saules arbustifs (Salix sp.). Par contre, dans les secteurs de gorges, il y a plutôt des peuplements mixtes de caducifoliés, caractérisés par la prédominance du frêne commun (Fraxinus excelsior), de l'érable sycomore (Acer pseudoplatanus), et du charme (Carpinus betulus).

Un autre aspect particulier est donné par la forte présence de la couverture végétale, même sur les versants assez escarpés.

Une caractéristique des versants déboisés est l'état d'abandon progressif des anciens prés, qui, à présent, ne sont plus fauchés sur des vastes étendues, comme ils l'étaient autrefois. (références : ancien cadastre autrichien ; Piano Territoriale Regionale, 2007)

En ce qui concerne la strate herbacée, dans les pineraies, il y a une presence assez forte de diverses variétés de Carex , aussi bien que de bruyère (Erica herbacea). En plus, dans tous les étages, nous avons remarqué plusieurs especes de Calamagrostis (fig. 12), et surtout, cÕest à noter la presence de lÕhellebore vert (Helleborus viridis), considérée comme plante rare, mais dont lÕabondance, dans le cadre de notre region, témoigne dÕun développement florissant (fig. 13.).

Fig. 12. Calamagrostis sp. Fig. 13. Hellebore vert - Helleborus viridis

(clichés : A. ROTAR)

En ce qui concerne les especes endémiques, cÕest Poldini (1991) qui les a recensées: Arenaria huteri Kern., Brassica glabrescens Poldini, Campanula zoysii Wulf., Centaurea dichroantha Kern., Centaurea haynaldii Borb. ssp. julica (Hayek) E. Mayer, Cerastium subtriflorum (Rchb.) Pach., Euphorbia triflora Schott, N. & K. ssp. kerneri (Huter) Poldini, Euphrasia marchesettii Wettst. ex March., Festuca calva (Hackel) K. Richter, Festuca laxa Host, Galium margaritaceum Kern., Gentiana

froelichii Jan ssp. zenarii Martini & Poldini, Knautia ressmannii (Pach.) Briq., Leontodon berinii (Bartl.) Roth, Leontodon brumatii Rchb., Medicago pironae Vis., Primula tyrolensis Schott, Primula wulfeniana Schott, Rhinantus pampaninii Chab., Saxifraga tenella Wulf., Spiraea decumbens Koch ssp. decumbens, Thlaspi minimum Ard. (Annexe 1)

Nous nous interrogeons quant aux enjeux de conservation de ces espèces, aussi bien qu'au rapport qu'elles ont avec des paysages menacés ou potentiellement menacés. Le manque d'information liée à l'appartenance de certaines de ces espèces aux diverses formations végétales nous empêche de formuler des hypothèses à ce sujet.

En ce qui concerne la faune, le gibier est assez abondant, et, parfois, le nombre très élevé (comme dans le cas du sanglier) pose des problèmes aux communautés locales.

Quant aux aires protégées, nous avons visité la Riserva Naturale del Lago di Cornino (la Réserve Naturelle du Lac de Cornino), oà nous avons pu constater l'existence d'un projet réussi de conservation du griffon (Gyps fulvus). Ainsi, depuis 1992, date d'introduction des premiers exemplaires, la population des griffons, atteint, en 2000, 40 individus. La réserve est aussi une réussite quant à son ouverture au public, et aussi à la diffusion et la vulgarisation des informations.

III. Population III.1. L'abandon

La région préalpine a subi, pendant ces dernières décennies, un phénomène progressif d'abandon, dont la preuve est la très basse démographie des centres principaux, par rapport au patrimoine bâti existant, aussi bien que la dégradation des hameaux aux habitats saisonniers (fig. 14, 15). Des telles caractéristiques sont plus accentuées dans les parties centrale et occidentale.

Les effets visuels de la dépopulation sont très évidents. Les maisons traditionnelles s'effondrent et arrivent à être dissimulées dans le cadre du paysage (fig. 14, 15). Certains deviennent tout simplement des piles de pierres, alors que des autres restent enfermées, en vue du retour des propriétaires, retour qui, dans la plupart des cas, ne va jamais se passer. Les terres, elles aussi, sont beaucoup moins travaillées et utilisées: des périodes plus longues de jachère, la conversion des terrains arables en pâturages, l'abandon des versants et des terrasses.

L'hypothèse que l'émigration (le départ) des gens libérerait le marché des terres afin de permettre la consolidation du cadastre très fragmenté n'est pas, d'une manière générale, réalisée. Les migrants gardent leurs terres pour les utiliser en fin de semaine ou pour une pratique «passe-temps» de l'agriculture, ou, tout simplement, pour des raisons sentimentales. (King, 1991, in «Le développement régional rural en Europe»)

Dans leurs travaux sur l'abandon et la déprise dans les zones rurales, Baldock et al. (1996) ont défini la marginalisation (fragilisation, risque d'abandon) comme étant «un processus piloté par une combinaison de facteurs sociaux, économiques, politiques et environnementaux, qui conduisent à rendre non viable l'activité agricole, dans les conditions existantes de structure d'utilisation des terres».

Fig. 14. Bâtiment abandonné, à coté de Vito d'Asio Fig. 15. Même bâtiment, à l'intérieur

(clichés : A. ROTAR)

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand