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Analyse de la prise en compte de l'environnement, dont la biodiversité, par les ONG de développement belges

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par Salima Kempenaer
IGEAT-ULB - Master en Sciences et Gestion de l'Environnement  2010
  

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Université Libre de Bruxelles
Institut de Gestion de l'Environnement et d'Aménagement du Territoire
Faculté des Sciences
Master en Sciences et Gestion de l'Environnement

Analyse de la prise en compte de l'environnement, dont la
biodiversité, par les ONG de développement belges

Mémoire de Fin d'Etudes présenté par
KEMPENAER, Salima
en vue de l'obtention du grade académique de
Master en Sciences et Gestion de l'Environnement

Année Académique : 2009-2010

RESUME

Depuis trois décennies, les organismes de conservation de la nature se sont employés à incorporer les objectifs de développement humain dans leurs actions. Ces initiatives font par ailleurs l'objet de nombreuses études. Qu'en est-il, à l'inverse, des organisations de développement, comment appréhendent-elles les préoccupations environnementales ? Ce mémoire se propose d'y répondre partiellement et d'analyser les pratiques de prise en compte de l'environnement, ou intégration environnementale, au sein des organisations non gouvernementales de développement en Belgique. Cette étude porte plus particulièrement sur les actions mises en oeuvre dans les pays en développement. L'objectif est de dégager les tendances actuelles des pratiques d'intégration dans la coopération non gouvernementale belge mais aussi de tenter d'en comprendre les déterminants. Seront à cette fin mobilisés et combinés des éléments de deux disciplines différentes : la psychologie environnementale et l'anthropologie du développement. À la description des pratiques s'ajoute donc l'analyse des motivations, freins et enjeux qui les sous-tendent.

La recherche, de nature exploratoire, est néanmoins structurée par trois hypothèses, correspondant à trois dimensions présumées du problème, dont la variable dépendante est l'intégration environnementale. La première hypothèse examinera le rôle de l'attitude des individus travaillant dans les ONG étudiées à l'égard de l'environnement et de sa prise en compte. La deuxième explore l'influence d'autres groupes d'acteurs et de leurs interactions avec les ONG sur les pratiques et stratégies de ces dernières. La troisième et dernière hypothèse se penche sur les contraintes structurelles qui conditionnent et pourraient limiter leur prise en compte de l'environnement. L'enquête soumet les répondants, des personnes occupant des postes à responsabilité au sein des ONG sélectionnées, à un questionnaire suivi d'un entretien semidirectif. Les résultats révèlent l'importance des trois dimensions identifiées et de leur combinaison. Ils mettent surtout en avant l'impact du sens donné à l'intégration de l'environnement par les ONG et leurs bailleurs de fonds.

Remerciements

Ce travail n'aurait pu voir le jour sans l'aide de mes directrices de mémoire, Mme Godart et Mme Franklin, que je remercie sincèrement.

Je tiens aussi à remercier Mme Hadjaj-Castro, M. Croizer et M. Ledant pour l'intérêt qu'ils ont porté à ce travail et pour leurs conseils avisés.

Je souhaiterais exprimer ma profonde gratitude à toutes les personnes qui ont eu la gentillesse d'accepter de participer à cette enquête.

Enfin, je remercie de tout coeur ma famille, mes proches et mes amis qui m'ont soutenu avec patience et m'ont encouragé tout au long de la réalisation de ce mémoire.

TABLE DES MATIERES

1. INTRODUCTION 6

2. CONTEXTE DE LA RECHERCHE 7

2.1. Contexte international de la coopération non gouvernementale 7

2.1.1. Les ONG et l'évolution de l'aide au développement 7

2.1.2. Crise identitaire des ONG 9

2.2. Contexte réglementaire de la coopération non gouvernementale belge 10

2.2.1. Le système de cofinancement 10

2.2.2. La prise en compte de l'environnement 12

2.3. Les ONG belges : typologie et histoire 15

3. PROBLEME GENERAL DE RECHERCHE ET QUESTION DE RECHERCHE 18

3.1. Problème général de recherche 18

3.1.1. Population, développement et environnement 18

1.1.1.1. Les liens entre pauvreté et environnement 18

3.1.1.1. L'intégration du développement dans les sciences de la conservation 20

3.1.2. Nécessité de convergence des deux objets d'action 21

3.2. Questions de recherche 24

3.2.1. Sous question de recherche . 24

4. PROBLÉMATIQUE 25

5. MODELE D'ANALYSE . 32

5.1. Hypothèses 32

5.2. Cadre conceptuel. 33

6. CADRE METHODOLOGIQUE DE LA COLLECTE DE DONNÉES 42

6.1. Présentation des outils de collecte des données 42

6.1.1. Documents écrits 42

6.1.2. Questionnaires 42

6.1.3. Entretiens. 43

6.2. Présentation de l'échantillon . 44

6.3. Présentation du déroulement de la collecte des données 45

7. LA DGCD : RESULTATS DE L'ANALYSE 47

7.1. Fonctionnement du service 47

7.1.1. Le cycle d'approbation des projets/programmes 47

7.1.2. La place de l'intégration environnementale dans le cycle d'approbation 49

7.1.3. Schéma de présentation et fiche d'appréciation 50

7.2. Trois dimensions 53

7.2.1. Attitude. 53

7.2.2. Le service ONG et les autres groupes stratégiques 54

7.2.3. Les contraintes structurelles 56

7.3. La boîte à outil environnement 57

7.4. Conclusion. 59

8. ONG : RESULTATS DE L'ANALYSE 61

8.1. Les pratiques d'intégration de l'environnement 61

8.1.1. Programmation. 61

8.1.2. Conception : identification et formulation 63

8.1.3. Mise en oeuvre 71

8.1.4. Au Nord 72

8.2. Trois dimensions 73

1.1.2. Attitude 73

1.1.3. Les ONG et les autres groupes stratégiques 77

1.1.4. Les contraintes structurelles 84

9. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 86

10. BIBLIOGRAPHIE 89

11. ANNEXES 97

Figure 1: Théorie du comportement planifié (Ajzen, 1991, p. 182) 29

Figure 2 : Concept opératoire « intégration environnementale » 37

Figure 3: Diagramme des hypothèses et concepts 41

1. INTRODUCTION

Réduction de la faim et de la pauvreté, conservation de la biodiversité, lutte contre le changement climatique,... les défis auxquels nos sociétés sont confrontées aujourd'hui sont multiples et la nécessité d'y trouver des réponses se fait de plus en plus pressante. Une multitude d'acteurs et d'organismes s'attèlent quotidiennement à cette tâche. Parmi eux, se trouve une catégorie d'acteurs omniprésente et de taille : les organisations non gouvernementales. Ces dernières se sont en général réparties en deux groupes distincts poursuivant l'un ou l'autre des deux objectifs globaux, la protection de l'environnement et le développement humain. Pourtant, les principes du développement durable tel que nous le concevons de nos jours incitent à la convergence de ces luttes. Les enjeux de l'aide au développement sont énormes et les ONG occidentales intervenant dans des pays en développement se sont attribuées une mission lourde de responsabilité. En effet, on ne peut douter que la nature de leurs actions influence au moins en partie le modèle de développement qui sera adopté par les populations concernées.

Nous souhaitions savoir si les ONG de développement belges s'étaient saisies de cette question et comment cela s'est répercuté sur leur travail. L'objet de ce mémoire s'est donc défini comme une analyse des pratiques d'intégration des préoccupations environnementales dans les interventions de développement des ONG belges. Plus qu'un état des lieux, nous souhaitions surtout comprendre le contexte de ces pratiques, les raisons qui ont motivé leur application et les obstacles qui peuvent en empêcher la généralisation ou l'amélioration. Les résultats de l'enquête porteront dès lors spécifiquement sur le contexte belge de la coopération non gouvernementale, même si elle s'insère inévitablement dans le système international de l'aide au développement. La spécificité de l'objet de la recherche nous amènera tout d'abord à présenter brièvement l'évolution et la situation actuelle des ONG belges dans le monde de l'aide au développement ainsi que le contexte réglementaire de la coopération non gouvernementale en Belgique. Sera ensuite décrit le questionnement général qui nous a conduits à réaliser cette étude. Nous exposerons alors le modèle d'analyse et la méthodologie qui structureront la recherche. Enfin, nous passerons à la description des résultats du travail sur lesquels nous nous baserons pour proposer des conclusions et recommandations.

2. CONTEXTE DE LA RECHERCHE

2.1. Contexte international de la coopération non gouvernementale

2.1.1. Les ONG et l'évolution de l'aide au développement

Les organisations non gouvernementales, entendues comme toute association privée à but non lucratif engagée dans l'amélioration des conditions de vie humaine (Lewis et Kanji, 2009, p. 10-11), ont existé depuis des décennies. En Belgique, l'origine des ONG remonte aux années 1930 (Stangherlin, 2001, p 6). Ce n'est pourtant qu'à partir de la fin des années 80 qu'elles ont commencé à attirer l'attention de la communauté de l'aide au développement, ce qui est reflété par l'augmentation de leur nombre. À partir de cette époque, les bailleurs de fonds occidentaux et internationaux ont envisagé les ONG comme des acteurs privilégiés du développement dont le rôle devait être valorisé (Lewis et Kanji, 2009, p. 16-17 ; Stangherlin, p. 56). La reconnaissance de la valeur ajoutée des ONG s'inscrit tout d'abord dans le contexte historique de l'époque, marqué par la fin de la Guerre froide et le renforcement du néolibéralisme. Les ONG ont été considérées comme faisant partie du secteur privé et leur présence dans les États en transition devait contribuer à leur privatisation, à la création d'une société civile active et donc, in fine, à leur démocratisation. Leurs actions devaient aussi permettre de pallier les difficultés occasionnées par les programmes d'ajustement structurel et le retrait des États. En outre, la corruption des gouvernements bénéficiaires avait entamé la confiance des bailleurs, qui ont préféré augmenter l'aide indirecte (Lewis et Kanji, 2009, p. 38-39; Stangherlin, p. 57, Simon, 2003, p. 6). L'essor des ONG s'explique aussi par « l'impasse théorique » dans laquelle se trouvait le monde de l'aide au développement. Les théories dominantes du développement (théories de la modernisation et de la dépendance) avaient perdu de leur attrait et les ONG semblaient offrir des alternatives progressistes tant du point de vue de leurs idées que de leurs méthodes (Lewis et Kanji, 2009, pp. 39-40 ; Simon, 2003, p. 6). Nombre de ces approches « alternatives » ont d'ailleurs été progressivement récupérées par les grandes agences internationales de développement et institutionnalisées, perdant ainsi pour certains de leur originalité et de leur radicalité (Lewis et Kanji, 2009, p. 71-88 ; Stangherlin, p. 57).

Depuis quelques années, le système de l'aide au développement connaît des changements majeurs qui ne sont pas sans conséquence pour les ONG. Tout d'abord, les efforts pour encourager la bonne gouvernance ont incité les bailleurs a reconsidérer leur position face aux États bénéficiaires et à privilégier une politique de responsabilisation de leurs gouvernements. Cette politique se traduit par un accroissement de l'aide budgétaire directe et de l'aide sectorielle, ce qui a eu pour effet d'éclipser quelque peu les ONG de développement (Totté et Hadjaj-Castro, 2004, p.7 ; Lewis et Kanji, 2009, p. 42-43). Cette « re-gouvernementalisation » de l'aide est liée au vaste débat sur l'efficacité de l'aide et à la Déclaration de Paris de 2005 (Lewis et Kanji, 2009, p. 43). Cet accord international établit cinq principes autour desquels doivent s'articuler les efforts d'amélioration de l'impact de l'aide : l'appropriation, l'alignement, l'harmonisation, la gestion axée sur les résultats, et la responsabilité mutuelle. Dans l'Union européenne, les principes de la Déclaration de Paris ont été incorporés dans le consensus européen pour le développement, une déclaration politique qui « définit des valeurs, des objectifs, des principes et des engagements communs qui seront mis en pratique par la Commission européenne et par les États membres dans leurs politiques de développement »1, puis dans le « Code de conduite de l'UE sur la division du travail dans la politique de développement » qui vise à renforcer la complémentarité des bailleurs de fonds.

Ce vaste mouvement vers une meilleure efficacité de l'aide ainsi que les principes qu'il met en avant impliquent une spécialisation géographique, thématique et sectorielle qui ne concerne pas uniquement les grandes agences de développement. En Belgique par exemple, dans le cadre de l'Accord entre le Ministre de la Coopération au Développement et les Organisations non gouvernementales belges de développement, du 4 mai 2009, les ONG se sont engagées à limiter à dix le nombre de pays dans lesquels elles interviendraient. L'importance de l'enjeu de l'efficacité de l'aide et de ses implications pour les ONG transparaît aussi dans trois notes de consensus rédigées par le Groupe de Pilotage « DGCD - ONG », qui rassemble des représentants de la DGCD, des fédérations d'ONG (COPROGRAM et ACODEV) et des coupoles d'ONG (11.11.11 et CNCD) : « L'efficacité de l'aide belge », « Spécialisation, complémentarité et synergies » et « Les différents rôles des ONG Nord ». La première et la deuxième note visent,

1Commission européenne, « Le consensus européen pour le développement », [En ligne], http://ec.europa.eu/development/policies/consensus_fr.cfm (consulté le 9 juillet).

d'une part, à donner une définition commune (c'est-à-dire partagée par la DGCD et les ONG) des principes fondamentaux de la Déclaration de Paris et de ses modalités générales de mise en oeuvre et, d'autre part, à identifier les responsabilités de chacun dans le succès de leur application. Quant à la troisième note, si elle s'inscrit bien dans la réflexion générale sur l'impact de l'aide, elle a la particularité de mettre le doigt sur un phénomène qui touche spécifiquement les ONG : la crise identitaire.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard