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De l'applicabilité du chapitre VII de la charte de l'ONU dans les conflits identitaires en RDC: cas de l'Ituri et des deux Kivu

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par Vérité LEBABO KABISABO
Université officielle de Ruwenzori - Licence en relations internationnales 2010
  

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B. Enjeux du conflit

L'Ituri abrite 18 groupes ethniques différents, les communautés des Hema-Gegere et des Lendu-Ngiti représentant ensemble environ 40% des habitants. Les autres groupes majeurs sont les Bira, les Alur, les Lugbara, les Nyali, les Ondo-okebo et les Lesse.

L'identité ethnique prenant une importance croissante, un nouveau groupe a fait son apparition ; les « non originaires » à savoir les « étrangers »c'est à dire qui ne sont pas nés en Ituri. Les Nande du Nord Kivu, représentent les non originaires les plus importants à cause de la place qu'ils occupent dans le secteur des affaires. L'émergence de Mbusa Nyamwisi un Nande, comme chef du RCD/KML a soulevé la question de la place des Nande en Ituri. Les élites Hema, cherchant à asseoir et à protéger leur contrôle sur les sphères politiques et économiques en Ituri, tendent à considérer les autres comme adversaires directs.

Les Hema, Lendu et les autres ethnies servant de mandataires pour le gouvernement et les mouvements rebelles, cherchent également à définir des priorités servant leurs propres intérêts. Ils sont habiles à jouer les divers rivaux extérieurs les uns contre les autres et changent de camp suivant leurs intérêts. Chacun voulant son intérêt personnel, cela a déclenché la guerre ethnique, ce qui est dangereux, c'est l'intervention des pays étrangers dans le conflit. Comme l'Ouganda, le Rwanda pour ne citer que ceux-là, qui ont profité pour s'enrichir de toute les façons en profitant de l'exploitation de l'or, diamant, bois et autres. Les gouvernements étrangers et leurs soldats et des nombreux autres acteurs qui leurs sont liés de façon officieuse veulent profiter de ces ressources nombreuses et à forte valeur dans cette région, y compris le commerce transfrontalier et les revenus des douanes.

Un certain nombre de rapports indépendants dont ceux de groupe d'experts des Nations Unies et ceux des Organisations Internationales et des Organisations Non Gouvernementales, ont recueilli des informations sur le lien entre conflit en RDC et l'exploitation des ressources naturelles. A l'exemple de Mongwalu, les récits des témoins ont montré à quelle vitesse les forces victorieuses au combat se sont lancées dans l'exploitation des ressources locales, dans ce cas précis, l'or. Les statiques commerciales montrent combien l'Ouganda a profité des richesses de la RDC.49(*)

Les exportations d'or de l'Ouganda ont plus que doublé après que les troupes eurent franchi la frontière avec la RDC alors qu'il n'y a pas eu d'augmentation dans les capacités de production nationale. Cet accroissement a coïncidé avec le fort déploiement des troupes ougandaises dans les zones minières en Ituri comme aux bords de Kilo moto, décrit comme l'une des mines d'or les plus productives du congo. Selon les experts des Nations Unies, le frère de MUSEVENI, Salim SALEH et l'ancien major de l'armée ougandaise, le général James KAZINI, ont été identifiés comme étant les responsables du réseau utilisant l'armée ougandaise et diverses milices rebelles comme leur force d'exécution d'intérêt personnel sur des fins commerciales.

Les autorités du Rwanda auraient également voulu profiter de l'or de l'Ituri. L'UPC de Thomas LUBANGA aurait été prête à aider le Rwanda à obtenir une part de l'or extrait de Mongbwalu mais, s'est trouvé dans l'incapacité de le faire lorsque ce groupe a perdu le pouvoir à Bunia.

La découverte de pétrole dans la vallée de la Semuliki, une zone qui enjambe la frontière entre l'Ouganda et l'Ituri, est une garantie que la compétition au sujet de l'Ituri va augmenter. Héritage Oïl à qui le gouvernement congolais a concédé les droits d'exploitation en Ituri, a procédé à des forages test sur le côté ougandais de la frontière.

Le 31/03/2003, la compagnie a annoncé qu'elle avait trouvé du pétrole en Ouganda et que la zone avait le potentiel pour devenir un nouveau bassin pétrolier d'importance mondiale. Le directeur ougandais d'héritage-oïl envisageait de débuter les activités du côté congolais de la frontière en mars 2003, projetant qu'il faudrait cinq ans et 15 à20 millions de dollars d'investissements pour dégager un profit50(*)

Signalons que en plus de son contrat avec le gouvernement de la RDC, Héritage-oïl maintient des liens étroits avec les autorités ougandaises. En 2002, les agents de la compagnie ont commencé à prendre contact avec de chefs locaux en Ituri dont plusieurs à Burasi ainsi qu'avec le chef Kahwa de Mandro qui aurait déclaré nous citons : j'ai été contacté par les canadiens de la compagnie pétrolière qui sont venu me voir. Je leur ai dit qu'ils ne pourraient commencer à travailler en Ituri que quand j'aurais pris Bunia à l'UPC.51(*)

Comprenons par là, le mauvais choix du gouvernement congolais d'avoir signé le contrat avec cette compagnie et qu'il était impérieux de le résilier.

La déclaration de Kahwa indiquait que les droits sur le pétrole pouvaient être changés contre le soutien nécessaire en vu d'occuper Bunia. Cela entraînerait de nombreux risques si des acteurs locaux ambitieux commencent à solliciter et à recevoir un soutien auprès sociétés multinationales.

Des observateurs locaux et internationaux craignaient les conséquences graves si l'une des industries d'extractions à plus forte proportion de capitaux au monde, arrive dans l'une des zones de conflit les plus complexe au monde. Comme l'a affirmé Dhetchuvi alors Ministre des affaires étrangères de l'UPC : En Ituri ,on est dans une guerre de pétrole. Pour d'autres, la guerre en Ituri est un gain économique.

La situation dans les Grand Lacs peut se compliquer davantage si une solution définitive n'est pas trouvée au conflit de l'Ituri, région aux potentialités énormes. Les raisons de continuer ces affrontements seraient alors plus économiques et politiques qu'ethniques.

Doté d'un sol et d'un sous-sol riches en ressources naturelles, le district de l'Ituri est une zone de plus en plus enviée dans le Nord-Est de la RDC. L'or, le coltan et le pétrole de l'Ituri, figurent parmi les ressources minières les plus recherchées au monde. L'activité commerciale est très florissante dans cette partie du pays et les Etats voisins considèrent l'Ituri comme un important marché, surtout pour les trafics d'armes à destination des milices tribales.

Au-delà de ces enjeux économiques se trouvent les enjeux politique et militaire. La guerre pour le contrôle de l'Ituri oppose plusieurs milices rivales essentiellement d'ethnies Lendu et Hema. Ses groupes armés n'ont pas hésité à signer des alliances avec des armées étrangères pour défendre leurs intérêts. L'UPC s'est allié tantôt avec l'Ouganda tantôt avec le Rwanda. Plusieurs années après les massacres et les destructions inutiles, aujourd'hui certains groupes passent par cette voie pour faire entendre leur voix sur l'échiquier national et pour décrocher des postes dans l'administration publique du pays.

Les affrontements interethniques en Ituri, depuis 1998, ont provoqué la mort d'environs 50000 personnes et déplacé 500000 autres52(*) . Les Nations Unies ont demandé aux parties en conflits d'arrêter définitivement les combats, source des violations répétées des droits de l'homme. Les groupes armés devraient remplacer la logique de guerre par une dynamique de paix et de réconciliation. Bien entendu, la fin des activités militaires devrait être accompagnée de solutions et de mesures politiques prises au niveau du gouvernement. Et la MONUC devrait être associé que nous verrons très loin au chapitre 4 de ce travail.

* 49 Xxx, Pillages des ressources à l'Est de la RDC, rapport du Panel de l'ONU, des organisations internationale et des ONGD, 2004.

* 50 Heritage-oil annonce l'exploitation du pétrole en Ituri au mois de mars, directeur héritage oïl, disponible sur http www. groupe l'avenir.cd/annonce-Heritage-Oil.

* 51 Interview réalisée par le groupe de chercheur du PANEL de l'ONU et ceux de Human Right Watch, disponible sur http// :www.humanrightwatch.ituri-couvert- de- sang

* 52 J. Tshimanga, Ituri : les enjeux d'une paix toujours fragile, in monuc magazine N° 08, P 14.

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