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Les forces armées camerounaises face aux nouvelles formes de menaces à  la sécurité : d'une armée de garde vers une armée d'avant garde 1960-2010

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par Ernest Claude MESSINGA
Université de Yaoundé II-SOA - Doctorat/Ph.D en science politique 2011
  

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1- LES INSTANCES DE REFLEXION ET D'ORIENTATION

Il s'agit du Comité National de la Mer et de la Conférence Maritime Nationale. Au niveau local, il s'agit du Comité Local de Concertation, de conduite et de coordination dont la composition varie selon qu'il s'agit de l'action en mer ou de l'action sur les fleuves et les lacs.

En ce qui concerne la mer, le comité local comprend, outre le commandant des Forces de surface de la Marine, l'autorité maritime compétente de la Marine marchande, le responsable de l'administration des douanes de l'échelon considéré, le responsable de pêche de l'échelon considéré et la conférence maritime locale.

Pour les fleuves et les lacs, le comité local est composé des Préfets des départements concernés, du responsable de l'administration des douanes de l'échelon considéré et de la conférence fluviale ou lacustre départementale (Belinga Ela 2008 : 29).

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2- LES INSTANCES D'ACTION ET DE COORDINATION

La conduite et la coordination de l'action de l'Etat en mer s'exercent, sous l'autorité du Président de la République, par le Délégué Général à la Mer. A ce titre, il a autorité à la fois, sur le Commandant des Forces de surface de la Marine Nationale dans la conduite de l'action de l'Etat en mer et sur les responsables civils et militaires de l'échelon local chargés de l'action de l'Etat sur les fleuves et les lacs.

En ce qui concerne la mer, le Commandant des Forces de surface de la Marine Nationale (COMFORSUR) exerce ses attributions sous la double autorité du Ministre de la Défense (à travers le Chef d'Etat-Major des Armées) et du Délégué Général à la Mer. Il dispose, de ce fait, d'un Bureau Action de l'Etat en Mer et d'un Centre des Opération Maritimes (COM) composé, non seulement de personnel de la Marine Nationale, mais aussi, des autres administrations en tant que de besoins (Ministère des transports, Douanes, Pêches, Gendarmerie, Police, Environnement etc.). Le COMFORSUR peut notamment réquisitionner tout moyen public ou privé nécessaire à l'exécution de ses missions, et donner des directives aux autres administrations intervenant en mer et leur réclamer des comptes rendus. En outre, dans le cadre de ses attributions, il préside la conférence maritime locale qui se regroupe trimestriellement et qui comprend les représentants des gouverneurs des régions du Littoral, du Sud et du Sud-ouest, les Préfets des départements côtiers ou leurs représentants, l'autorité maritime locale compétente de la Marine marchande, le représentant de l'administration des douanes de l'échelon considéré, les commandants des bases navales, le commandant de la base aérienne de Douala, les commandants de légion de Gendarmerie du Littoral et du Sud-ouest ou leurs représentants, les commandants de groupement des sapeurs pompiers implantés dans les ressorts territoriaux des départements côtiers et les représentants des autres

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administrations et organismes exerçant des actions en mer ou situés dans les ressorts territoriaux des départements côtiers.

S'agissant de l'action dans les fleuves et les lacs, le Délégué Général à la Mer s'appuie sur les Préfets et, le cas échéant sur les Gouverneurs. A ce niveau, la conduite de l'action de l'Etat dans son volet opérationnel est dévolue au responsable local des Forces de la Marine Nationale ou à défaut, au responsable de la Gendarmerie Nationale du ressort territorial du fleuve ou du lac considéré. Il est prévu ici une Conférence Fluviale ou Lacustre départementale présidée par le Préfet et regroupant tous les responsables départementaux concernés par les actions sur les plans d'eaux sus cités. Toutefois, au cas ou la zone d'activité sur le lac ou le fleuve couvre le ressort territorial de plusieurs départements, une conférence fluviale ou lacustre interdépartementale sous la présidence du Gouverneur de la région du ressort territorial desdits départements peut être envisagée (Belinga Ela 2008 : 29).

La conduite de l'action de l'Etat en mer par la Marine Nationale est aujourd'hui traduite dans les eaux camerounaises par des opérations quotidiennes de sécurisation, des opérations et installations pétrolières, escorte de tankers, de patrouilles maritimes régulières exécutées par les bâtiments des Forces de Surface en l'occurrence les éléments du BIR DELTA.

Elles disposent à cet effet :

· D'un Bureau Action de l'Etat en Mer ;

· D'un Centre Opérationnel de la Marine (COM) pouvant être sollicité pour toute détresse en mer et armé 24h/24 par du personnel de la Marine et des représentants des administrations intervenant en mer ;

· De patrouilleurs et de vedettes de surveillance (Njonou Akoutou 2009 : 29).

A titre d'illustration, en 2007, les unités navigantes des Forces de surface de la Marine ont totalisé 856 jours de mer avec une moyenne de 86

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jours par navire. Au premier trimestre de l'année 2008, elles totalisaient déjà 433 jours de mer avec une moyenne mensuelle de 15 jours de mer par navire.

c) LES OPÉRATIONS DE LA MARINE NATIONALE

Dans les années 1980, le moyen mis en place par le gouvernement camerounais pour juguler les cambriolages et la pêche à la dynamite dans le champ pétrolifère a été la création de l'opération « Dynamite » confiée à la Marine Nationale. Cette opération consistait à avoir en permanence au moins une vedette dans le champ et à repartir tous les soirs les trinômes de fusiliers marins sur quelques plates-formes choisies de manière aléatoire. A l'époque, la piraterie sur les côtes camerounaises et dans ses eaux se réduisait pratiquement à ces deux phénomènes et la Marine avait des moyens opérationnels. Les résultats ont été probants mais l'opération a pris fin en 1994.

A compter de cette date en effet, tous les moyens opérationnels de la Marine ont été mis à contribution dans le différend frontalier avec le Nigeria. Parallèlement à la Marine chargée d'assurer le contrôle, la protection et l'assistance à l'industrielle halieutique. Au terme de cette première phase, le gouvernement a réagi à la recrudescence de la piraterie en lançant l'opération Galilée, qui n'est rien d'autre qu'un pendant de la première opération, mais avec moins de moyens.

L'opération Galilée a donc été doublée par la création et le déploiement à Bakassi du BIR DELTA.

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Figure N°15 : Une patrouille du BIR DELTA aux côtés de la Marine Nationale

Source : Le Magazine des Forces de Défense camerounaises, Honneur et Fidélité, Numéro spécial du 20 Mai 2009, Page 20.

Cette unité, embryon des gardes côtes, avait un personnel bien formé et disposant des matériels conformes et adaptés, lui permettant de mener à bien ses missions. Parallèlement, le gouvernement a pensé à un train de mesures préventives et dans cette optique, d'énormes investissements ont

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été réalisés pour viabiliser la zone, éduquer les populations autochtones, améliorer leur couverture sanitaire et y réduire la pauvreté.

Mais, conscient qu'une solution pérenne reste la maîtrise en tout temps de la situation en tout point des eaux territoriales, le Cameroun a engagé des études pour couvrir la frange côtière et les eaux territoriales par un système intégré de surveillance par radar et radio avec un centre décisionnel à Douala et éventuellement à Yaoundé ; les mêmes études visaient à doter la Marine Nationale de moyens nautiques adaptés ; réalisations très coûteuses qui ne peuvent se concevoir qu'étalées sur plusieurs années budgétaires.

Sur le plan normatif, le gouvernement s'est entouré d'une législation pour la mise en oeuvre de ses initiatives en mer. D'où les décrets de novembre 2007 sur l'action de l'Etat en mer, de Juin 2008 portant création d'un Comité National de la Sécurité Maritime et, de Novembre 2009 relatif à la pollution en mer (Ntuda Ebodé 2010 : 15-16).

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo