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Les forces armées camerounaises face aux nouvelles formes de menaces à  la sécurité : d'une armée de garde vers une armée d'avant garde 1960-2010

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par Ernest Claude MESSINGA
Université de Yaoundé II-SOA - Doctorat/Ph.D en science politique 2011
  

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e) REPONDRE AUX BONNES QUESTIONS

Nous savons que les institutions militaires sont particulièrement aptes à développer des solutions impressionnantes aux problèmes qu'elles aiment résoudre plutôt qu'aux problèmes que vont poser leurs futurs adversaires. Les défis actuels demandent de contenir leur dérive et de résister à la tentation de s'appuyer seulement, comme naguère sur sa supériorité dans le domaine technologique et ses capacités de destruction pour faire face à des adversaires bien différents de ceux d'hier.

Il n'y a pas d'autres choix que de prendre en compte l'évolution du monde et celle des acteurs potentiels. Il n'y a pas d'autres choix que de comprendre la guerre probable. A trop parler de techniques et de capacités, dans un espace de mimétisme explicable, nous amène à oublier de nous poser certaines questions fondamentales sur la finalité de l'engagement militaire. Permettant de faire encore mieux la guerre d'hier, nous avons cru que les prouesses technologiques étaient naturellement adaptées à l'évolution de la guerre, n'ayant pas compris que son visage subissait une véritable mutation. Le débat sur la « transformation » est un débat plus que légitime ; il ne doit pas porter essentiellement sur la technologie et les organisations, mais plutôt sur la finalité de la guerre, les meilleures voies pour y parvenir aux objectifs recherchés. Faut-il aller jusqu'à l'instauration d'une « contre révolution dans les affaires militaires » suivant la formule de Ralph Peters ? Peut être pas, mais le livre blanc 2008 constate que « les évolutions attendues dans les années 1980 et 1990, fondées sur une haute sophistication technologique, n'ont pas apporté les garanties de succès espérées ; le facteur humain demeure et demeurera déterminant » (Desportes 2008 : 8). Il faut donc sûrement s'orienter aujourd'hui fermement vers une « transformation de la transformation », vers une vraie capacité à comprendre et défaire les nouvelles menaces, parfois radicales, qui sortent du cadre de l'action militaire traditionnelle. Les Forces Armées

Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces à la sécurité : d'une Armée « de garde » vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010

doivent se préparer à la guerre qu'elles auront à conduire, non à celle qu'elles préféreront parce qu'elles savent le faire. Ils doivent donc modifier profondément leurs schémas de pensées. Or, par un mouvement normal de balancier vers les réalités pérennes, la guerre montre bien aujourd'hui qu'elle n'est pas un problème de système d'armes mais, un problème politique, social et humain, infiniment plus complexe et incertain : ils doivent donc maîtriser les excès de la culture « digitale » et ne pas laisser la technologie conduire l'analyse stratégique. Il faut réintroduire la dimension politique dans la réflexion technique et opérationnelle.

C'est peut être parce qu'ils ont éludé ces réflexions que les éléments du Bataillon d'Intervention Rapide (BIR) et du Groupement Polyvalent d'Intervention de la Gendarmerie Nationale (GPIGN) continuent de côtoyer les coupeurs de routes dans le Grand Nord au grand désarroi des populations, le BIR DELTA et les pirates de mer dans la presqu'île de Bakassi, que le gouvernement américain n'a pas cesser de compter ses victimes marins traduisant sa débâcle en Irak et en Afghanistan, que les Forces spéciales françaises restent impuissantes face la recrudescence des menaces terroristes, que les israéliens sont intervenus au Liban de manière décalée par rapport à la réalité. Ils n'ont pas perdu, bien sûr, mais face à un adversaire asymétrique, une puissance militaire qui ne gagne pas subit un revers dont les conséquences la dépassent largement. Quelques soit l'avis qui est porté sur leurs succès dans leurs engagements respectifs, ils font partie des victimes collatérales de toutes les difficultés militaires ce qui, dans chaque cas, peut altérer la perception chez l'autre de la puissance militaire classique, et partant, l'utilité de leurs modèles de Forces.

Au cours de ces dernières années, chacun a pu observer que la puissance militaire conventionnelle pouvait être contournée. Nous sommes donc devant l'ardente nécessité de restaurer la crédibilité et l'efficacité des Forces Armées. A nous de réfléchir aux évolutions souhaitables, aux nouveaux équilibres, en évitant d'apporter des réponses toujours plus

Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces à la sécurité : d'une Armée « de garde » vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010

perfectionnées à des questions qui ne se posent plus. A nous de penser autrement, de préparer la guerre probable à travers un système antiterroriste.

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