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Les forces armées camerounaises face aux enjeux militaires dans le golfe de Guinée: le cas du conflit de Bakassi

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par Ernest Claude MESSINGA
Université de Yaoundé II-SOA - Master en science politique 2007
  

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II- LE BILAN DES ESCARMOUCHES : UNE RESISTANCE
INSOUPÇONNÉE DES FORCES CAMEROUNAISES

La Guerre étant le langage des armes, il est tout naturel qu'on s'attende à un bilan en terme de pertes de vies humaines et des dégâts matériels. Mais la guerre de Bakassi a été une guerre qui n'a pas dit son nom, voire une guerre inavouée par les gouvernements belligérants. Les deux gouvernements n'ont pas partagé avec leurs peuples respectifs la situation de guerre qu'ils vivaient de peur de l'étendre aux civils. Le gouvernement camerounais a géré cette guerre en toute intimité, certainement pour la sécurité de la forte communauté nigériane vivant sur son territoire. Le gouvernement nigérian quant à lui n'a avoué l'état de guerre qu'au cours de l'échange de prisonniers de guerre à Yaoundé d'après le Général d'armée Pierre SEMENGUE.

N'ayant pas fait de déclaration de guerre, aucun des deux gouvernements n'a dressé un bilan officiel. Mais d'après des hauts officiers camerounais, le Cameroun a subi des pertes minimes comparativement au Nigeria qui en a subi lourdement.

~ Sur le plan humain, le Cameroun a perdu environ 200 à 300 hommes sans compter les disparus à l'instar du médecin porté disparu à la suite d'un accident d'hélicoptère. Le Nigeria quant à lui a perdu environ 2000 à 3000 hommes dans cette guerre. Le bilan nigérian le plus lourd a été enregistré lors de la riposte camerounaise en mars 1996 à Kombo A Janea (2000 morts environ). A coté de ces pertes en vie humaine, on peut ajouter les

prisonniers de guerre qui ont été libérés à la suite de l'échange organisé à Yaoundé en juin 2006 par les deux gouvernements sous l'égide de la Croix Rouge Internationale. Le Cameroun a libéré environ 150 prisonniers nigérians parmi lesquels le corps du Capitaine FOUTOUMBE, mort en captivité à Yaoundé. Le Nigeria à son tour en a libéré environ 120 parmi lesquels deux corps des sous officiers rapatriés.

~ Sur le plan matériel, le Cameroun a perdu trois (03) hélicoptères (deux sont tombés en mer, un a été emporté par un tourbillon marin et est allé tomber à 500 mètres de la côte et à 300 mètres de profondeur de la mer) ; un sweep Ship ; beaucoup d'armes et de munitions lors de la prise d'Idabato I et II par les forces nigérianes en février 1996. le Nigeria quant à lui a perdu trois bâtiments de guerre parmi lesquels le « JONATHAN » détruit par les fusiliers marins commandos camerounais encore appelés « hommes grenouilles » ; beaucoup d'armes et de munitions abandonnées lors de la riposte camerounaise de mars 1996.

D'après des sources militaires nigérianes officieuses, le Nigeria a perdu environ 1 millier d'hommes ; quelques disparus ; une centaine de prisonniers de guerre. Le Cameroun en a perdu des centaines d'hommes ; une centaine de prisonniers également. Sur le plan matériel, quelques frégates, beaucoup d'armes et de munitions ont été perdues par le Nigeria contre des hélicoptères, des corvettes, des embarcations légères, des armes et des munitions en grand nombre du coté camerounais.

En faisant la moyenne de ces deux versions de bilan, il apparaît que le Nigeria paye le tribut le plus lourd dans cette guerre. Non seulement il n'a pas pu s'approprier la presqu'île par la force des armes, mais aussi il a connu des pertes insoupçonnées devant le Cameroun. Une telle situation ne correspond pas aux prévisions d'avant la guerre, lorsqu'on se réfère au potentiel militaire du Nigeria considéré comme première puissance de la sous région et deuxième puissance africaine après l'Afrique du Sud.

A la question de savoir qu'est ce qui a fait le mérite des forces camerounaises dans cette guerre, le Général d'armée Pierre SEMENGUE évoque la qualité des hommes et la spécificité de l'armement.

· Le Nigeria a mobilisé pour cette guerre environ 10000 hommes de formation au rabais (45 jours environ de formation) et beaucoup de moyens mal organisés. Le Cameroun de son coté a présenté 2000 hommes environ, nantis d'une formation de haute facture (deux ans) et des moyens limités, mais spécifiques, c'est-à-dire adaptés pour le combat dans la mangrove. Le Nigeria était assez équipé pour la parade, mais manquait d'équipement de combat dans la mangrove au début de la guerre.

· La qualité de l'organisation des forces camerounaises a primé également, c'est-à-dire leur sens de la discipline et leur cohésion devant une armée nigériane indisciplinée et politisée par des hommes d'affaires. D'après le Général SEMENGUE, l'armée nigériane n'est pas comme l'armée camerounaise le creuset de l'unité nationale.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault