WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les forces armées camerounaises face aux enjeux militaires dans le golfe de Guinée: le cas du conflit de Bakassi

( Télécharger le fichier original )
par Ernest Claude MESSINGA
Université de Yaoundé II-SOA - Master en science politique 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IV- LA VALEUR DES ACCORDS DE COOPÉRATION MILITAIRE FRANCO-CAMEROUNAIS : UNE SOURCE D'INSÉCURITÉ STRATÉGIQUE ET UN PILIER DE LA DÉPENDANCE MILITAIRE ET POLITICO-STRATÉGIQUE DU CAMEROUN VIS-Á-VIS DE LA FRANCE

La guerre de Bakassi nous offre l'opportunité d'évaluer ces accords de coopération militaire. Si l'on s'en tient au rôle mineur joué par la France pendant le conflit étudié, il va de soi que ces accords sont nuls car ils sont restés inopératoires face à la première nécessité. Le Cameroun, engagé dans un conflit majeur s'est retrouvé tout seul face à un agresseur impressionnant malgré la survivance des accords militaires.

Contre toute attente, les forces camerounaises ont plutôt été fragilisées par cette présence militaire française pendant la guerre. Selon des sources militaires camerounaises, mettre entre parenthèses ces accords pendant la guerre a été un impératif pour la victoire camerounaise. De fait, le Cameroun a été attaqué plusieurs fois avec succès par les forces nigérianes occupant ainsi les 3/5e des terres querellées. Les unités camerounaises sont allées ainsi de perte en perte malgré leur grande collaboration avec la France. Cette dernière sera par ces faits soupçonnée de protéger ses intérêts nigérians et par conséquent classée dans le camp des ennemies. C'est après cette exclusion du secret défense que les forces camerounaises vont reprendre le contrôle des opérations. Si l'on s'arrête un temps soit peu sur ces aveux des autorités militaires camerounaises, le Cameroun aurait certainement subi beaucoup plus de pertes en vies humaines et de dégâts matériels s'il continuait à collaborer avec la France. Tout ces faits établissent l'insécurité stratégique dans la quelle s'est trouvé le Cameroun au début de cette guerre.

Cette présence militaire française peut aussi constituer un contrepoids à l'autonomie stratégique et politique du gouvernement camerounais. La France considérée comme un traître pendant la guerre va se refaire une nouvelle image au terme de celle-ci à travers le Recamp V organisé à Yaoundé au Cameroun du 9 novembre au 8 décembre 2006. Á travers cet exercice, la France veut reconstruire

sa personnalité protectrice, elle veut effacer le doute qu'elle a semé autour de la coopération militaire pendant la guerre. C'est ainsi qu'elle entreprendra de former à Yaoundé une force sous régionale africaine disposant des personnels qualifiés et des moyens spécifiques pour pouvoir assurer le maintien de la paix dans une zone conflictuelle. Il s'agissait ici d'apprendre à défendre les points névralgiques, de sécuriser les personnes et les biens, tout en mettant l'accent sur le soutien de l'homme en matière d'évacuation, de soins, d'alimentation et autres. C'était un exercice qui a permis d'après des sources militaires camerounaises, de regrouper les forces armées de la sous région pour effectuer une simulation à grande échelle pour le cas d'un pays imaginaire appelé « WENAMEL » qui se serait retrouvé confronté à une double attaque : une attaque extérieure à cause de sa richesse en ressource pétrolière d'une partie de son territoire et une attaque intérieure orchestrée par une faction sécessionniste.

Il était donc question dans cette session de donner aux militaires une formation à dimension humanitaire permettant de limiter les dégâts, de sécuriser les personnes et les biens, de sécuriser les victimes afin de minimiser les pertes en vies humaines en cas d'un double conflit ouvert dans un pays quelconque. Ce fut une véritable opération de charme à l'endroit du Cameroun amplifiée par de nombreuses retombées à savoir :

- Une logistique d'appoint (matériel roulant, matériel nautique, armes...) ; - Un stage de recyclage en France offert aux officiers pilotes ;

- Une remise au point de l'aéroport international de Nsimalen ;

- Dix blocs opératoires installés à l'hôpital La Quintinie à Douala capables de soutenir les interventions chirurgicales de plusieurs personnes aussi bien en temps de paix qu'en temps de crise. Ces dons, loin d'être une aide au développement, viennent renforcer la dépendance stratégique et politique du Cameroun vis-à-vis de la France.

En définitive, en se référant à la guerre de Bakassi, ces accords de coopération militaire franco-camerounaise loin d'être salvateurs, ne sont rien d'autre qu'une source d'insécurité stratégique, un pilier de la dépendance militaire et politico-stratégique du Cameroun vis-à-vis de la France.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand