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Déterminants communautaires de la fréquence élevée des abandons de la vaccination entre le BCG et le VAR chez les enfants de 0 a 11 mois dans la ville de Pouytenga (Burkina Faso )

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par Mamadou SERME
Ecole nationale de santé publique (Burkina Faso) - Attaché de santé en épidémiologie 2011
  

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Chevalier de l'ordre National Chevalier de l'ordre du mérite de la santé

SECRETARIAT GENERAL Unité Progrès Justice

******************

SERVICE DE FORMATION DES AGENTS SPECIALISTES

SECTION EPIDEMIOLOGIE

MINISTERE DE LA SANTE BURKINA FASO

ECOLE NATIONALE DE SANTE PUBLIQUE

« Docteur Comlan Alfred Auguste QUENUM » ******************

DIRECTION REGIONALE DE OUAGADOUGOU

Directeur de Mémoire : Conseiller de mémoire :

Docteur Norbert COULIBALY M. Oumarou BADIEL

Médecin Epidémiologiste Conseiller de Santé

Présenté par

SERME Mamadou

En vue de l'obtention du Diplôme d'Attaché de Santé en Epidémiologie

DETERMINANTS COMMUNAUTAIRES DE LA FREQUENCE ELEVEE DES ABANDONS DE LA VACCINATION ENTRE LE BCG ET LE VAR CHEZ LES ENFANTS DE 0 A 11 MOIS DANS LA VILLE DE

POUYTENGA

*****************

*****************

***************** *******

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES

i

SOMMAIRE

TITRES PAGES

IN MEMORIAM iii

DEDICACES iv

REMERCIEMENTS v

DEFINITIONS DES TERMES viii

RESUME DE L'ETUDE ix

LISTES DES TABLEAUX x

LISTES DES GRAPHIQUES xii

LISTE DES ABREVIATIONS xiii

INTRODUCTION 2

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE 5

1.1 Enoncé du problème 5

1.2 Justification de l'étude 9

1.3 Question de recherche 10

1.4 Hypothèses de recherche 10

1.5 But de l'étude 10

1.6 Objectif général 10

1.7 Objectifs spécifiques 11

CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE ET CADRE DE REFERENCE 13

2.1 Revue de la littérature 13

2.1.1 Définition des concepts 13

2.1.2 Généralités sur le PEV au Burkina 16

2.1.3 Résumé des études antérieures 20

2.2 Cadre de référence 26

CHAPITRE III : PRESENTATION DU MILIEU DE L'ETUDE 36

3.1 Cadre d'étude : district sanitaire de Pouytenga 36

3.2 Présentation du champ d'étude : Ville de Pouytenga 38

ii

CHAPITRE IV : METHODOLOGIE 43

4.1 Type d'étude 43

4.2 Population d'étude 43

4.3 Méthodes d'échantillonnage 44

4.4 Méthode, techniques et outils de collecte des données 48

4.5 Déroulement de l'étude 49

4.6 Considérations éthiques 49

4.7 Difficultés rencontrées 49

4.8 Méthodes de traitement des données 50

4.9 Limites méthodologiques 50

CHAPITRE V : PRESENTATION DES RESULTATS 52

5.1 Niveau de réalisation de l'étude 52

5.2 Résultats issus de l'exploitation des carnets de vaccination des enfants de 12 à 23 mois 52

5.3 Résultats issus des entretiens individuels avec les parents d'enfants de 12 à 23 mois. 55

CHAPITRE VI : DISCUSSION DES RESULTATS 76

6.1 Discussion des résultats par points 76

6.2 Synthèse des résultats 85

CHAPITRE VII : SUGGESTIONS/RECOMMANDATIONS 88

CONCLUSION 92

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 94

Annexe1:Intrument d'analyse du contenu des carnets de vaccination des enfants de 12 a 23 mois A

ANNEXE 2 :guide d'entretien adresse aux parents d'enfants de 12 a 23 mois B

Annexe 3: Liste des quartiers par secteur de la ville de Pouytenga J

Annexe 4 : Carte du district sanitaire de Pouytenga L

Annexe 5 : Carte de la ville de Pouytenga M

Annexe 6 : Autorisation d'enquête N

Annexe 7 : Récapitulatifs du statut vaccinal des enfants enquêtés par secteur P

iii

IN MEMORIAM

A mon grand-père et à ma grande mère

Vous n'êtes plus de ce monde mais votre souvenir reste gravé en ma mémoire tout comme la bonté et la sagesse qui vous a inspiré tout au long de mon éducation restent vivace en mon esprit ! Merci pour vos bons soins dont j'ai de tout temps profité. Reposez en paix, dans la grâce et la miséricorde du Tout-Puissant !

A toi, Landolo Abdoul Razack SERME, mon premier-né, qui n'est plus de ce monde. Que ton âme repose en paix, mon fils !

A mon épouse ZERBO Safia Ruffine. A ta mémoire, je dédie ce travail. Que ton âme repose en paix !

A notre ami et frère SAWADOGO Martinien qui nous a quittés au moment même où nous profitions de son soutien combien appréciable. A toi Martinien, je dédie ce travail.

iv

DEDICACES

A ALLAH le Tout Puissant

Qui nous a permis de surmonter toutes ces épreuves et de réaliser ce travail.

A Papa et Maman

Merci pour l'attention et l'amour sans cesse renouvelés.

Merci pour les sacrifices consentis pour assurer mon éducation et mon instruction.

A ma Fille Zaynab

Tu as été privée quelque temps de l'amour paternel pendant ce travail.

Sois sage et adore le travail ; c'est la clé du succès et de la réussite. Il faut que tu saches que tu dois mieux faire que Papa.

A ma très chère épouse SAWADOGO W. Yasmine Fabienne

Merci pour l'amour, la patience, l'attention et la compréhension à mon égard. Merci pour les soins à Zaynab notre fille. Merci encore pour la bonne gestion de notre ménage dans un contexte particulièrement difficile.

Aux enfants de la ville de Pouytenga qui n'ont pas accès aux services de vaccination malgré les très « bonnes couvertures vaccinales ».

Aux amis dont les noms suivent : DOMBOUE Amadou, BAKOUAN Eugène, BAMBARA Robert, GANSONRE Janvier, ZAMPALIGRE Yacouba, SOULAMA Brahima, TIENDREBEOGO Ismaël. Ce travail est le votre.

A tous les collègues de la section épidémiologie 2009-2011.

REMERCIEMENTS

Nous voulons à travers ses lignes remercier très sincèrement tous ceux qui ont contribué au bon déroulement de notre formation et à l'aboutissement de la présente étude.

Nos remerciements vont particulièrement :

· Au Docteur Norbert COULIBALY, Médecin épidémiologiste en service à UNFPA notre directeur de mémoire. Vos immenses qualités morales, votre volonté de transmettre vos connaissances ont enrichi notre apprentissage. Malgré vos multiples occupations, vous avez accepté de diriger ce travail. Merci pour la grande disponibilité et la grande compréhension dont vous avez fait preuve à mon égard pendant la conduite de ce travail. Merci pour l'enseignement que nous avons reçu de vous. Recevez cher directeur, toute notre admiration et notre profond respect. Merci mon directeur qu'ALLAH le tout Puissant vous bénisse abondamment;

· A Monsieur Oumarou BADIEL, conseiller de santé notre conseiller de mémoire. Malgré votre état de santé vous avez accepté de nous encadrer pour ce travail lorsque nous vous avions approché. Votre rigueur méthodologique et votre amour du travail bien fait nous ont guidés vers vous. Merci pour la pertinence de vos orientations et pour tout le soutien que vous nous avez apporté. Vivement que le seigneur vous accorde une santé de fer !

· A Monsieur le Directeur Général de l'Ecole Nationale de Santé Publique et son personnel ;

· A Monsieur le Directeur Régional de l'Ecole Nationale de Santé Publique de Ouagadougou et son personnel ;

· A Monsieur Benoît OUEDRAOGO, coordonnateur de la promotion 2009-2011 d'Epidémiologie ;

vi


· A l'ensemble des enseignants de la Section Epidémiologie de la promotion 2009-2011 et tout particulièrement à KABORE Alain, NACOULMA Firmin, KABORE Nobila ;

· A Monsieur le Directeur Régional de la Santé du Centre-Est ;

· Au Médecin chef du district sanitaire de Pouytenga, Dr Aimé BILGO et son personnel pour le soutien dans tout le processus de ce travail ;

· Au Dr Blaise BASSOLETH, Médecin Chef du District Sanitaire de Bittou, vos avez été un pour moi grand appui pour ce travail ;

· Au Docteur Tegawendé Pierre ILBOUDO médecin à l'UNICEF pour vos observations enrichissantes ;

· Au Docteur Nassa SAWADOGO pour avoir accepté de lire ce travail et nous faire profiter de ses remarques pertinentes ;

· A messieurs PORGO Celestin, KABORE Albert, OUEDRAOGO, Harouna pour leur soutien combien inestimable dans ce travail ;

· Aux ainés de la section épidémiologie et singulièrement à SAVADOGO Moise, SAWADOGO Nobila, OUEDRAOGO Asalfo, TONI BERNARD, SAWAGODO Mahamoudou, KABORE Mady. Merci pour avoir bien voulu relire ce texte et me faire bénéficier de vos judicieuses remarques ;

· A monsieur ROUAMBA Noel Professeur de Français au Lycée Bogodogo pour avoir bien voulu relire notre travail ;

· A OUATTARA Késsé, BATIONO Djakalia, BAMBARA Idrissa et BAKOUAN Issa à Pouytenga pour leurs soutiens multiformes au cours de ma formation ;

· A la famille TAONDEYANDE et BADO à Ouagadougou ;

· A la famille ZOU à Ouagadougou ;

· A ma belle famille à Ouagadougou ;

vii


· A l'ensemble des collègues de la promotion Epidémiologie 2009- 2011 et singulièrement à WANGO Lassana, Diallo Ibrahim, Doussou Karl, SAWADOGO Rosalie, KOUDOUGOU Chantal, OUEDRAOGO Simon, KABORE Sakman, OUEDRAOGO Jean Baptiste. Merci pour la collaboration dont vous avez tous fait preuve et bonne suite de carrière à tous ;

· Aux enquêteurs pour tous les efforts consentis ; ce sont Mme NAKOARE Aîssata, Mme KABORE Abzeta, Mlle BALMA, Mlle BOUGMA, ZOMBRE Alexis, TAPSOBA Issaka, et KABORE Saîdou

· Aux ASC qui ont accompagnés les équipes des enquêteurs ;

· Tous les parents d'enfants qui ont accepté répondre à nos questions. Nos remerciements vont à tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont soutenus et dont les noms n'ont pu être cités. Nous leur traduisons à travers ces lignes, l'expression de nos vifs remerciements.

DEFINITIONS DES TERMES

Abandon ou perdu de vue : c'est la situation d'un enfant qui a eu au moins un contact avec les services de vaccination et qui n'a pas terminé toute sa série de 5 contacts avant son premier anniversaire. Dans notre étude il s'agit des enfants ayant reçu le BCG et qui n'ont pas reçu le VAR.

Connaissance : C'est l'ensemble des savoirs qu'un individu possède sur un sujet donné.

Concession : c'est un ensemble constitué d'un ou de plusieurs ménages. Dans les quartiers lotis les parcelles habitées sont considérées comme des concessions.

Couverture vaccinale : elle représente la proportion de la population cible qui a été vaccinée.

Enfant complètement vacciné : c'est un enfant qui a reçu une dose de BCG, trois doses de Pentavalent + Polio, une dose du vaccin antiamaril et une dose du vaccin anti- rougeoleux avant l'âge d'un an

Fréquence des abandons ou taux d'abandon : c'est le pourcentage des enfants perdus de vue.

Occasion manquée : désigne une possibilité de vaccination non exploitée lors d'une visite à un centre de vaccination d'un enfant justifiable à la vaccination. C'est aussi toute visite dans un site de vaccination d'une cible et qui en ressort sans être vacciné.

Perception : c'est l'image que la population se fait d'un problème de santé, d'une mesure proposée par un service ou le service lui-même.

ix

RESUME DE L'ETUDE

Au Burkina Faso, l'un des problèmes majeurs de santé publique rencontrés dans l'immunisation est la recrudescence de maladies évitables par la vaccination telle que la rougeole, dont l'une des causes serait l'inachèvement des séries vaccinales chez les enfants de 0 à 11 mois dans le PEV de routine. Dans la ville de Pouytenga, le problème posé par l'abandon de la vaccination entre le BCG et le VAR est demeuré préoccupant durant ces trois dernières années. C'est dans ce contexte, qu'une étude transversale à visée descriptive et analytique a été conduite dans cette localité du Burkina afin d'y étudier les déterminants communautaires de la fréquence élevée des abandons de la vaccination entre le BCG et le VAR chez les enfants de 0 à 11 mois.

La population d'étude était constituée des enfants de 12 à 23 mois, c'est-à dire ceux qui sont nés entre le 29 mars 2009 et le 04 avril 2010, ayant au moins reçu le BCG ainsi que l'un des parents (mères ou pères). La méthodologie du sondage en grappes à deux degrés a été utilisée. Les variables étudiées étaient les attributs sociodémographiques, les connaissances sur les avantages de la vaccination, les maladies cibles du PEV, le calendrier vaccinal et les perceptions des mères sur les services de vaccination.

Au terme de notre analyse, le non respect de la date de la vaccination par des parents, le type de zone de résidence (non lotie), le faible niveau d'instruction des parents, le nombre d'enfants de moins de 5 ans, le long temps d'attente, les occasions manquées, l'insuffisance de connaissances des parents sur le calendrier vaccinal et les maladies cibles du PEV, sont apparus comme étant les principaux déterminants des abandons de la vaccination dans la ville de Pouytenga. Le renforcement des connaissances des populations en matière de vaccination, l'amélioration de la qualité des prestations de vaccination et la mise en place d'un système de rappel et de recherche de perdus de vue adapté au contexte de la ville sont nécessaires pour la réduction de ce phénomène.

LISTES DES TABLEAUX

Tableau I: Calendrier de vaccination des enfants de 0 à 11mois en

vigueur au Burkina 19
Tableau II: Répartition de la population du District de Pouytenga par

tranche d'âge et par population cible en 2010 36
Tableau III : Evolution de quelques indicateurs de couverture vaccinale

administrative (%) du district sanitaire de Pouytenga de 2007 à 2009

38

Tableau IV : Situation de la chaine de froid et du matériel d'IEC 40

Tableau V: Quelques indicateurs de soins de la ville de Pouytenga 41

Tableau VI: répartition de l'échantillon par secteur 45

Tableau VII: répartition du nombre de grappes par secteur 46

Tableau VIII: Répartition des enfants enquêtés selon l'âge. 52

Tableau IX: Répartition des enfants selon le sexe et l'abandon de la

vaccination. 54
Tableau X: Répartition des enfants selon le rang de naissance et

l'abandon de la vaccination. 54
Tableau XI : Répartition en pourcentage des parents enquêtés selon

l'âge. 55
Tableau XII : Répartition des mères d'enfants de 12 à 23 mois selon

leurs occupations principales. 56
Tableau XIII: Répartition des parents selon le niveau d'instruction et

l'abandon de la vaccination. 59
Tableau XIV: Répartition des parents selon la résidence et l'abandon de

la vaccination. 59
Tableau XV: Répartition des parents selon le report de la vaccination et

l'abandon de la vaccination. 60
Tableau XVI: Répartition des mères selon la profession et l'abandon de

la vaccination. 60
Tableau XVII : Répartition des enquêtés selon le nombre d'enfant de

x

moins de 5 ans en charge et l'abandon de la vaccination. 61

xi

Tableau XVIII: Répartition des parents selon le statut matrimonial et

l'abandon de la vaccination 61
Tableau XX : Répartition des enquêtés selon leur connaissance du

nombre de contacts vaccinaux requis par enfant. 63
Tableau XXI: Répartition des parents selon le niveau d'instruction et la

connaissance sur les maladies cibles du PEV. 66
Tableau XXII: Répartition des parents selon le niveau d'instruction et la

connaissance du calendrier vaccinal. 66
Tableau XXIII: Répartition des parents selon la connaissance des

maladies cibles du PEV et l'abandon de la vaccination 67
Tableau XXIV: Répartition des parents selon la connaissance du

calendrier vaccinal et l'abandon de la vaccination. 67
Tableau XXV: Répartition des parents selon la connaissance de l'âge

d'administration du VAR et l'abandon de la vaccination 68
Tableau XXVI: Répartition des parents selon la connaissance de la

rougeole comme maladie cible du PEV et l'abandon de la

vaccination. 68
Tableau XXVII : Répartition des mères selon les informations reçues sur

la vaccination. 70
Tableau XXVIII : Répartition des mères selon le montant dépensé au

cours de la dernière séance de vaccination de leur enfant. 71
Tableau XXIX: Répartition des mères/tutrices selon l'appréciation du

temps d'attente et l'abandon de la vaccination. 72
Tableau XXX: Répartition des mères/tutrices selon «l'occasion manquée

de vaccination » et l'abandon de la vaccination. 72
Tableau XXXI: Raisons de non achèvement de la vaccination des

enfants selon les parents enquêtés. 73

Tableau XXXII : Principales suggestions des parents d'enfants 74

xii

LISTES DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Répartition des parents d'enfants (229 mères/tutrices et 61

pères/tuteurs) de 12 à 23 mois selon le niveau d'instruction 57
Graphique 2 : Fréquence des maladies cibles citées par les parents

enquêtés. 62
Graphique 3 : Répartition des parents selon le nombre de maladies au

moins cité 63
Graphique 5 : Principaux sources d'information des parents sur la

vaccination 65
Graphique 6: Répartition des mères enquêtées selon leur appréciation

du temps d'attente 69

LISTE DES ABREVIATIONS

ASC : Agent de santé communautaire

AVS : Activité de vaccination supplémentaire

BCG : Vaccin anti tuberculeux

BSM Bureau pour la santé mondiale

Centre d'Information Sanitaire et de Surveillance

CISSE : Epidémiologique

CMA : Centre Médical avec Antenne Chirurgicale

CNRSS Consultation de Nourrisson Sain

COGES : Comité de Gestion

CSPS : Centre de Santé et de Promotion Sociale

DGSF : Direction Générale de la Santé de la famille

Direction nationale du Programme Elargi de Vaccination et DNPEVSSP : des Soins de Santé Primaires

DPV : Direction de la Prévention par les vaccinations

DRS : Direction Régionale de la Santé

DRS-CE : Direction Régionale de la Santé du Centre Est

DS : District Sanitaire

Direction de la Surveillance Epidémiologique et des DSEV : Vaccinations

DTC-HepB-hib Diphtérie Tétanos Coqueluche Hépatite B Haemophilus B

xiii

ECD : Equipe Cadre de District

ENSP : Ecole Nationale de Santé Publique

ICP : Infirmier Chef de Poste

IEC : Information Education Communication

IRSP : Institut Régionale en Santé Publique

MAPI : Manifestation Adverse Post Immunisation

MCD : Médecin Chef de District

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

xiv

ONG : Organisation Non Gouvernementale

OSMIN Office de la Santé des Maladie Infectieuse et de Nutrition

PEV : Programme Elargi de Vaccination

PF : Planification Familiale

PFA : Paralysie flasque aiguë

PNDS : Plan National de Développement Sanitaire

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitation

SIDA : Syndrome d'Immunodéficience Acquise

Service d'Information-Education-Communication et

SIECA : d'Assainissement

SSP : Soins de Santé Primaire

UNICEF : United Nations of International Children's Emergency Fund

USAID : United states Agency for International Development

VAA : Vaccin Anti Amaril

VAR : Vaccin anti rougeoleux

INTRODUCTION

 

2

INTRODUCTION

La lutte contre les maladies et surtout celles évitables par la vaccination constitue une priorité pour les autorités sanitaires mondiales. La vaccination apparaît comme une des stratégies porteuses sur la santé de l'enfant et la lutte contre les maladies. Elle revêt aujourd'hui une importance capitale dans l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), notamment à travers la réduction de la mortalité infanto-juvénile d'ici à fin 2015.

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en 2009, la vaccination a permis d'éviter des millions de décès d'enfants dans le monde [1]. L'éradication mondiale de la poliomyélite, l'élimination de la rougeole et du tétanos maternel et néonatal par le biais de la vaccination, constituent les grandes offensives en cours. C'est pour cela que cette organisation recommande que tous les enfants reçoivent la totalité des vaccins du Programme Elargi de Vaccination (PEV) avant leur premier anniversaire. Pour ce faire, de nombreux efforts et investissements y sont consacrés et plus que jamais, l'accroissement du nombre d'enfants complètement vaccinés reste un défi à relever.

En dépit des espoirs suscités par la vaccination, des investissements consentis et de la hausse de la couverture vaccinale déjà enregistrée, de nombreux enfants restent encore incomplètement vaccinés dans le monde et surtout en Afrique. La baisse de l'immunisation due à cette situation, entraîne des résurgences épidémiques et constitue un frein pour l'atteinte des objectifs des programmes de vaccination. C'est le cas du Burkina Faso qui a connu une flambée épidémique de rougeole et notifié 15 cas de poliomyélite en 2009 [2]. A cela, s'ajoutent les cas de zéro dose observés lors des différentes campagnes de masse (polio, rougeole).

La couverture vaccinale globale, même si elle est satisfaisante, est aujourd'hui contrastée par les abandons de la vaccination. La distribution de ce phénomène montre qu'il existe bien de disparités d'abord au niveau des districts mais aussi entre zones urbaines et zones rurales.

Ainsi, dans le district sanitaire de Pouytenga, en 2009, le taux d'abandon entre le BCG et le VAR était de 27,07% dans la ville tandis qu'il était de 7,75% en moyenne pour l'ensemble des autres localités du district. Pourtant des études récentes ont montré qu'en milieu urbain, les services de vaccination sont mieux utilisés [3]. Plusieurs facteurs notamment communautaires pourraient expliquer cet état de fait dans la ville de Pouytenga. Leur connaissance permettrait d'y apporter les solutions idoines.

C'est dans ce cadre que cette étude est conduite afin de décrire les déterminants communautaires de la fréquence élevée des abandons de la vaccination entre le BCG et le VAR chez les enfants de 0 à 11 mois dans cette localité de Pouytenga.

Elle s'articule autour des points suivants :

· la problématique ;

· la revue de la littérature et le cadre de référence ;

· la présentation du milieu de l'étude ;

· la méthodologie ;

· la présentation des résultats ;

· la discussion et synthèse des résultats ;

· les recommandations.

CHAPITRE I
PROBLEMATIQUE

 

5

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE

1.1 Enoncé du problème

A l'exception de l'eau potable, il n'y a rien d'autre, même pas les antibiotiques, qui ait eu un effet si important sur la réduction de la mortalité que le vaccin [4]. L'OMS estime que la vaccination permet d'éviter chaque année 2,5 millions de décès d'enfants liés à la diphtérie, au tétanos, à la coqueluche et à la rougeole [1]. La vaccination a ainsi fait ses preuves comme instrument principal de lutte contre les maladies, voire de leurs éradications. Elle a permis d'éradiquer la variole, une maladie qui au début menaçait 60% de la population mondiale et tuait une personne sur quatre atteintes. En outre, grâce à la vaccination, l'éradication de la poliomyélite est à portée de main. Le nombre de cas de l'infection a reculé de 99% et certaines régions ont déjà éradiqué cette maladie. C'est le cas de la région OMS de l'Amérique et du pacifique occidental [1]. L'éradication mondiale de la poliomyélite, l'élimination de la rougeole et du tétanos maternel et néonatal sont maintenant les objectifs visés à court terme par les organismes de santé.

Les tendances mondiales de la couverture vaccinale sont certes en nette progression depuis 2000 dans la plupart des pays. Dans les régions d'Amérique, d'Europe et du Pacifique Occidental par exemple, la couverture vaccinale adéquate en 2008 reste supérieure à 99% [1]. Malgré cette performance, 24 millions d'enfants n'ont pas reçu en 2007 leur première dose du vaccin anti-rougeoleux (VAR) avant l'âge d'un an. L'Inde en comptait 8,5 millions et la Chine 1 million [5]. En 2008, c'est encore 22,7 millions d'enfants qui sont dans la même situation dont respectivement 7,63 et 1,10 millions en Inde et en Chine [6].

7

En Afrique, les couvertures vaccinales ont également connu une nette progression depuis 2001 dans la plupart des pays, suite aux efforts déployés par les États et les partenaires nationaux et internationaux. En effet, selon les estimations de l'OMS et de l'UNICEF, la couverture par la première dose du VAR est passée de 57% en 2001 à 73% en 2008 [7]. Malgré cet exploit, on a dénombré en 2008 dans la région OMS Afrique, près de 7,5 millions d'enfants qui n'ont pas reçu leur première dose du vaccin anti-rougeoleux [8]. Certains de ces enfants vivent dans des quartiers défavorisés des agglomérations urbaines.

En Afrique subsaharienne, un enfant sur deux reçoit une vaccination incomplète [9]. Le Nigéria est le pays qui renferme le plus d'enfants ayant manqué à la première dose du VAR en 2008 avec 2,04 millions d'enfants [6]. Le taux d'abandon entre le BCG et le VAR en milieu rural Sénégalais était de 18,2% en 2007 [10]. Au Bénin il était supérieur à 25% en 2008 [11]. Le constat est que l'éclosion actuelle de la rougeole touche les cibles du PEV dans certains pays, mais également les enfants appelés « hors tranche » dont la plupart est la résultante du cumul des enfants non vaccinés au fil des années.

Au Burkina Faso, les couvertures vaccinales administratives en BCG et VAR sont respectivement passées de 103,8 et 86,0% en 2005, à 106,0 et 99,4% en 2009 [2]. Mais à y voir de près en considérant des niveaux d'agrégation infra-régionaux (province, commune), on s'aperçoit très vite de la disparité de cette couverture vaccinale d'une localité à une autre. En conséquence, on note toujours la recrudescence des maladies évitables par la vaccination dans le pays : flambée d'épidémie de rougeole en 2009 avec au total 53866 cas dont 353 décès [2] et qui a touché beaucoup plus les grandes villes. L'une des raisons de cette situation épidémiologique est l'inachèvement des contacts vaccinaux des

enfants. Le taux d'abandon entre BCG et VAR au Burkina était de 15,24% en 2008 [12] et 14,40% en 2009 [10] alors que la norme OMS est de moins de 10%.

Au niveau de la région du Centre-Est, le taux d'abandon entre le BCG et le VAR était de 11,59% en 2008 [2] et de 10,9% [10] en 2009.

Dans le district sanitaire de Pouytenga, le taux d'abandon entre le BCG et le VAR était de 14,73 % en 2009 ce qui est supérieur à la norme de 10% tolérée par l'OMS. C'est d'ailleurs le district qui avait le plus fort taux d'abandon de vaccination dans la région du Centre-est en 2009. La situation est beaucoup plus importante dans la ville de Pouytenga où le taux d'abandon de vaccination entre le BCG et le VAR était de 27,07%. Un recul de deux années précédentes donne les statistiques suivantes dans la ville de Pouytenga en matière de taux d'abandon entre le BCG et VAR : 35,77% en 2007 et 17,63% en 2008 [13].

Les facteurs pouvant expliquer cet état de fait seraient liés aux services de santé et à la communauté.

Les responsables du district conscients de la situation ont développé des actions afin d'apporter des solutions. Il s'est agi entre autres du renforcement des compétences des agents, de la tenue de cadres de concertation à tous les niveaux, de l'instauration de prime de meilleurs CSPS sur la base des indicateurs du PEV, de la mise en oeuvre des activités de communication à tous les niveaux et de l'organisation de campagne de rattrapage. Aussi, une réflexion a-t-elle été menée en 2009 sur l'identification de stratégies de renforcement des activités de vaccination dans les différents secteurs de la ville.

La mise en oeuvre de ces différentes actions a permis au district
d'enregistrer la meilleure performance en matière de qualité des

données du PEV en 2009 dans la région du Centre-Est. Cette performance a été attribuée à une bonne micro planification des activités de vaccination, une bonne gestion des vaccins, un bon monitorage et suivi des activités de vaccination et un bon archivage et rapportage des données. Nonobstant ces résultats, le phénomène des abandons de la vaccination entre le BCG et le VAR dans la ville est demeuré préoccupant en témoigne le taux de 25% de 2010. Cette situation, engendrerait comme conséquences, la baisse de la couverture vaccinale adéquate, l'augmentation de l'incidence des maladies évitables par la vaccination (rougeole), l'augmentation de la mortalité infanto juvénile mais aussi des conséquences économiques ; toutes choses qui entravent l'atteinte des OMD. L'épidémie de rougeole de 2009 qui a touchée la ville en est une révélation. La méconnaissance des raisons de ces abandons de la vaccination ne permet pas de développer des stratégies adaptées, efficaces et durables.

La présente étude est donc entreprise pour explorer les déterminants communautaires de la fréquence élevée de ce phénomène.

9

1.2 Justification de l'étude

Motivation personnelle

Au cours de notre expérience de terrain en tant que responsable de formation sanitaire et ensuite responsable du PEV dans le DS de Pouytenga, nous avons été confronté à divers problèmes dont les perdus de vue ou abandons de la vaccination auxquels nous avons eu du mal à faire face. C'est pourquoi nous voulons à travers cette étude apporter notre contribution à la réduction de ce phénomène.

Pertinence scientifique

La problématique des abandons de la vaccination a intéressé (et le demeure toujours) plusieurs chercheurs au plan national et international ; en témoigne la multitude d'articles à ce sujet. Mais le sujet est loin d'être dépassé. Il est d'actualité. La recrudescence actuelle des maladies évitables par la vaccination surtout en milieu urbain africain montre bien que les facteurs en cause ne sont pas tous maîtrisés. Ainsi, notre étude s'inscrit également dans la dynamique des recherches opérationnelles actuellement voulues par les programmes de vaccination en vue de cerner d'autres contours du problème. Aussi, à notre connaissance aucune étude n'a exploré ce problème dans le DS de Pouytenga.

Pertinence sociale

La vaccination permet de sauver la vie de milliers d'enfants. Elle empêche également plusieurs millions d'autres de souffrir de maladies invalidantes et d'incapacité à vie. Il n'est donc pas surprenant que beaucoup de personnes pensent que l'accès généralisé à des vaccins qui sauvent la vie, constitue l'une des plus grandes réussites de la santé publique de tous les temps.

10

1.3 Question de recherche

Quels sont les déterminants communautaires de la fréquence élevée des abandons de la vaccination entre le BCG et le VAR chez les enfants de 0 à 11 mois dans la ville de Pouytenga?

1.4 Hypothèses de recherche

· Les caractéristiques sociodémographiques des parents d'enfants déterminent la fréquence élevée des abandons de la vaccination entre le BCG et le VAR chez les enfants de 0 à 11 mois dans la ville de Pouytenga.

· L'insuffisance de connaissances des parents d'enfants en matière de vaccination détermine la fréquence élevée des abandons de la vaccination entre le BCG et le VAR chez les enfants de 0 à 11 mois dans la ville de Pouytenga.

· Les perceptions des parents d'enfants vis-à-vis des services de vaccination déterminent la fréquence élevée des abandons de la vaccination entre le BCG et le VAR chez les enfants de 0 à 11 mois dans la ville de Pouytenga.

1.5 But de l'étude

Contribuer à la réduction du taux d'abandon vaccinal chez les enfants de 0 à 11 mois dans le district sanitaire de Pouytenga.

1.6 Objectif général

Identifier les déterminants communautaires de la fréquence élevée des abandons de la vaccination entre le BCG et le VAR chez les enfants de 0 à 11 mois dans la ville de Pouytenga.

1.7 Objectifs spécifiques

· Décrire les caractéristiques sociodémographiques des parents d'enfants de 12 à 23 mois dans la ville de Pouytenga,

· Apprécier les connaissances des parents d'enfants de 12 à 23 mois en matière de vaccination dans la ville de Pouytenga,

· Apprécier les perceptions des mères d'enfants de 12 à 23 mois vis-à-vis des services de vaccination de la ville de Pouytenga,

· Recueillir les difficultés et suggestions des parents d'enfants de 12 à 23 mois par rapport à la vaccination,

· Formuler des recommandations en vue de réduire le taux d'abandon de vaccination entre le BCG et le VAR des enfants de 0 à 11 mois dans la ville de Pouytenga.

CHAPITRE II : REVUE DE
LA LITTERATURE ET
CADRE DE REFERENCE

 

13

CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE ET DU CADRE DE REFERENCE

2.1 Revue de la littérature

Dans notre étude nous nous intéressons aux déterminants communautaires de la fréquence élevée des abandons de la vaccination entre le BCG et le VAR dans la ville de Pouytenga. Ce thème nous a conduits à une revue de littérature dont la présentation sera faite à travers les points suivants :

· définition des concepts ;

· généralités sur le PEV au Burkina ;

· résumé d'études antérieures.

2.1.1 Définition des concepts

« Le savant doit d'abord définir les choses dont il traite afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question » [14]. Autrement dit la définition des concepts est indispensable dans une étude scientifique. Nous tenterons donc d'élucider les notions clés pour une compréhension plus univoque de la présente étude :

 

Déterminants communautaires

Déterminant est un terme générique utilisé pour nommer, décrire tout élément, facteur ou phénomène dont la présence est susceptible de modifier la santé des individus [15]. Dans la présente étude nous entendons par déterminants l'ensemble des éléments, conditions et caractéristiques qui peuvent expliquer la survenue d'un phénomène, ou qui sont à l'origine d'une situation donnée (les abandons de la vaccination). Déterminants communautaires regroupent donc pour nous l'ensemble des facteurs liés à la communauté ou perçus par elle et qui peuvent expliquer les abandons de la vaccination.

Taux d'abandon de vaccination entre BCG et VAR

Selon DICOS Encarta, l'abandon est un manque de soins ou une négligence de la part de quelqu'un ou de quelque chose ; l'abandon est également synonyme de délaissement [16].

Selon le Guide pratique, des fondements de l'immunisation, les cas d'abandons dans le cadre de la vaccination, communément appelés les «décrocheurs» sont des personnes qui ont commencé à respecter le calendrier de vaccination mais qui l'ont abandonné en cours de route. Ils ont tous eu au moins un accès aux services de vaccination et la motivation initiale pour y recourir mais par la suite, ont abandonné pour des raisons quelconques [17]. Pour notre étude le taux d'abandon entre le BCG et le VAR, représente la proportion des enfants qui, ayant reçu le BCG n'ont pas reçu le VAR avant l'âge d'un an. Il est matérialisé par la formule suivante :

Taux d'abandon BCG/VAR= (nombre d'enfant de 0 à 11 mois vaccinés en BCG - nombre d'enfants vaccinés en VAR)* 100/ nombre d'enfants vaccinés en BCG

 

Connaissances des parents d'enfants en matière de vaccination

La connaissance désigne la maîtrise intellectuelle acquise par l'apprentissage, la recherche ou l'expérience [16].

Selon le Dictionnaire Petit Larousse, la connaissance désigne la faculté de connaître, de se représenter, de comprendre ou de percevoir quelque chose. Quant aux connaissances, elles désignent l'ensemble des choses acquises par l'étude ou la pratique [18].

Dans cette étude, connaissances des populations en matière de
vaccination désignent l'ensemble des informations dont disposent les
parents d'enfants sur la vaccination. Il s'agit de leurs connaissances sur

15

les avantages de la vaccination, les maladies cibles du PEV, le calendrier vaccinal, les sources d'informations sur la vaccination et les effets indésirables de la vaccination.

Perceptions des parents d'enfants vis-à-vis des services de

vaccination

Selon le Petit Larousse [18], la perception est la représentation intellectuelle de quelqu'un ou de quelque chose, ou tout simplement une impression de quelque chose.

Pour DICOS Encarta [16], la perception se définit comme étant la représentation et la compréhension de quelque chose par l'esprit.

Dans notre contexte, la perception est l'image mentale que se font les mères sur les services d'immunisation. C'est leurs jugements sur des aspects pratiques, leur vécu sur les lieux de vaccination. Il s'agit de la représentation que se font les mères des services de vaccination par rapport à la qualité des prestations de services (l'accueil, le temps d'attente lors des séances de vaccination, les occasions manquées, les informations reçues lors des séances de vaccination), à l'organisation des services de vaccination (les convenances jours de vaccination, l'appréciation du dispositif de rappel) et aux coûts.

Les caractéristiques sociodémographiques

La caractéristique est selon le Larousse un des traits dominants ; ce qui constitue la particularité, le caractère distinctif de quelqu'un ou de quelque chose. Les caractéristiques sociodémographiques d'un individu sont les traits aussi bien sociaux que démographiques de cet individu [19].

Il s'agit dans notre étude des critères traditionnels de segmentation de la
population qui concernent à la fois les structures sociales et
démographiques. Ce sont les caractéristiques de personnes telles que

l'âge, le statut matrimonial, le niveau d'instruction, la religion, le pouvoir de décision, le nombre d'enfants de 0 à 5 ans, les occupations professionnelles, ainsi que les caractéristiques de milieu comme le type de zone de résidence et le secteur.

2.1.2 Généralités sur le PEV au Burkina + Historique du PEV

Suite à la déclaration d'Alma- Ata en 1978, le Burkina Faso a décidé d'instaurer le Programme Elargi de Vaccination (PEV) pour améliorer la santé maternelle et infantile qui est une composante des soins de santé primaires. Ce programme visait à réaliser la couverture vaccinale des populations cibles contre les principales maladies endémo-épidémiques évitables par l'immunisation. Elaboré en 1979, il a connu une mise en oeuvre progressive : en 1980 à Bobo- Dioulasso, en 1981 Ouagadougou et en 1982 dans les zones médicales de Tougan, Kaya, Nouna, Koupéla, Kongoussi et Boulsa.

Le PEV a connu son véritable essor après la « vaccination commando1 » de décembre 1984 grâce à l'appui de plusieurs organismes bilatéraux, multilatéraux, des Organisations Non Gouvernementales et des associations(ONG). Cet appui a permis d'étendre le PEV à l'ensemble du territoire national en fournissant l'équipement et les moyens de fonctionnement du programme.

Au plan institutionnel, l'organisation du PEV a connu plusieurs évolutions. En effet, de la Direction de la Surveillance Epidémiologique et des Vaccinations (DSEV) en 1982, la structure est depuis 2005 une direction technique à part entière : Direction de la Prévention par la Vaccination (DPV) [20].

17

+ Organisation du PEV au Burkina Au niveau central

L'organigramme du Ministère de la santé fait de la DPV l'une des 4 directions techniques de la Direction Générale de la Santé de la famille (DGSF). Elle est chargée de :

- concevoir, planifier, coordonner, assurer le suivi et l'évaluation des activités de vaccination ;

- assurer la surveillance épidémiologique des maladies cibles du programme élargi de vaccination en collaboration avec la Direction de la Lutte contre la Maladie ;

- contribuer aux renforcements des capacités du personnel impliqué dans les activités de vaccination ;

- ravitailler les DRS en vaccins et consommables ;

- participer aux travaux de recherche opérationnelle sur les vaccinations. Au niveau régional

La gestion du programme est sous la supervision du Directeur régional de la santé (DRS). Un responsable PEV et un responsable du Centre d'Information Sanitaire et de Surveillance Épidémiologique (CISSE) ont été désignés à ce niveau pour la coordination des activités du PEV. Il s'agit notamment des activités d'appui à la formation et la supervision du personnel du niveau district, la mise à la disposition de vaccins et consommables pour satisfaire les besoins des districts.

Au niveau district

A ce niveau, la gestion du programme y est sous la supervision du Médecin-chef de District (MCD). Les responsables PEV, CISSE et du Service d'Information-Education-Communication et d'Assainissement (SIECA) sont désignés pour assurer respectivement la coordination des activités du PEV et de la surveillance. Ces activités concernent

notamment les aspects de planification, de supervision, de ravitaillement des formations sanitaires en vaccins et consommables, de formation du personnel des formations sanitaires et de communication, telles que les émissions radiophoniques, les projections de films, les animations et théâtres forums dans les villages.

Au niveau CSPS

La gestion du PEV est sous la responsabilité de l'infirmier chef de poste qui, en collaboration avec les autres agents de santé du CSPS et du COGES mènent les activités de vaccination de routine (en fixe et avancée), les AVS et les activités de communication et de surveillance.

+ Informations sur la vaccination

- Les maladies ciblées par le PEV au Burkina

Depuis janvier 2006, les neuf (9) maladies cibles du PEV sont : la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, la fièvre jaune, la rougeole, l'hépatite virale B et les infections à Haemophilus influenzae type b (dont les méningites).

- Les populations cibles du PEV

Pour les vaccinations de routine, les enfants de 0 à 11 mois et les femmes enceintes sont concernées.

En ce qui concerne les activités de vaccination supplémentaire, les tranches d'âge diffèrent selon la maladie ciblée.

19

Le calendrier vaccinal du PEV de routine chez les enfants de 0 à 11 mois

Le calendrier de vaccination en vigueur actuellement au Burkina est le suivant :

Tableau I: Calendrier de vaccination des enfants de 0 à 11mois en vigueur au Burkina

Contacts Age de l'enfant Vaccins recommandés

1. Naissance BCG, Polio 0

2. 8 semaines (2mois) DTC-HepB-Hib1+ polio1

3. 12 semaines (3mois) DTC-HepB-Hib2+polio2

4. 16 semaines (4mois) DTC-HepB-Hib3+polio3

5. 9 mois VAR /VAA

Chaque enfant doit recevoir les cinq (5) contacts avant son premier anniversaire. L'intervalle minimum entre chaque dose du pentavalent est de 28 jours.

- Les manifestations indésirables post-immunisation (MAPI)

Ce sont des réactions vaccinales. On distingue les MAPI mineures et les MAPI majeures. Les mineures sont courantes ; elles surviennent un à deux jours après la vaccination, (sauf la fièvre et les symptômes généralisés pour le vaccin anti- rougeoleux qui peuvent survenir dans les 5 à 12 jours suivants la vaccination). Elles peuvent se manifester sous forme de fièvre, de douleur, de rougeur, d'oedème, d'irritabilité, de malaises, de céphalées ou de diarrhée.

21

23

2.1.3 Résumé des études antérieures

Plusieurs auteurs ont abordé la problématique des abandons de la vaccination. Notre revue de la littérature a permis de retenir quelques écrits à ce sujet.

SAWADOGO S., [21] dans une étude portant sur les causes des abandons de la vaccination des enfants de 0 à 11 mois au Burkina Faso et qui a porté sur un échantillon de 11080 enfants de 12 à 23 mois et 11293 mères d'enfants de 0 à 11 mois avait obtenu les résultats suivants :

- Un taux d'abandon entre BCG et VAR de 20.71% au niveau national et 15,96% dans la région du centre -Est

- L'utilité de la vaccination était connue à 94.4% par les populations en ville.

- Aucune maladie cible n'a pu être citée par 14% des mères

- Les raisons de non vaccination étaient essentiellement liées à la méconnaissance de l'importance de la vaccination et du calendrier vaccinal ainsi que les contraintes familiales.

- les résultats des focus groupes qu'il a réalisés montraient que les mères étaient satisfaites des services de vaccination (bon accueil, convenance des horaires de vaccination).

BOLANDA D., TALANI P., NAZABA P. et coll. [22], dans une enquête de couverture vaccinale sur la rougeole à Brazzaville portant sur un échantillon de 468 enfants de 9 à 23 mois dans deux types de quartiers (urbaines et périurbaines), avaient trouvé que le manque d'informations et la méconnaissance du calendrier vaccinal constituaient les raisons

majeures de non vaccination chez 80% des mères interrogées. La même étude a montré une couverture vaccinale plus élevée en zone urbaine.

OUEDRAOGO E., [23] dans une étude ayant porté sur 212 mères d'enfants de 12 à 23 mois dont 154 en zone urbaine a trouvé que cellesci étaient satisfaites de l'accueil par les agents vaccinateurs (88,5%) ; la plupart d'entre elles (84.5%) savaient qu'il faut réaliser cinq contacts vaccinaux pour immuniser l'enfant. Seulement 7,4% des mères connaissaient toutes les maladies cibles du PEV. Elles étaient polygames dans 66.7% des cas et exerçaient des activités au foyer dans 65.9% des cas.

MAGATTE M. et coll., [24] au Sénégal, dans une enquête exhaustive de type transversale sur les abandons de la vaccination auprès de 562 mères d'enfants de 10 à 23 mois, ont trouvé que la proportion des enfants complètement vaccinés avait un lien statistique avec les connaissances des mères sur le calendrier vaccinal, le sexe de l'enfant.

OUEDRAOGO L. T. et coll., [25] au Burkina Faso, dans une étude transversale sur les déterminants du non respect du calendrier vaccinal ayant concerné 384 mères d'enfants de 0 à 11 mois et 54 prestataires de santé, ont trouvé que les mères d'enfants étaient satisfaites de l'accueil ( 93,1%), du temps d'attente ( 63,2%), des horaires et programmes des séances de vaccination (98,2%). Les avantages de la vaccination étaient également bien connus (75,5%). Les connaissances des mères sur le calendrier vaccinal et les maladies cibles étaient insuffisantes (17,7 %).

Dans la revue approfondie du PEV au Burkina Faso [20], les auteurs ont procédé par une enquête transversale par sondage en grappes à plusieurs degrés pour l'évaluation de la couverture vaccinale.

Un échantillon de 13230 mères d'enfants de 12 à 23 mois a été enquêté. Les auteurs ont obtenu les principaux résultats suivants :

- la majorité des mères était analphabète (89,9%)

- La proportion des enfants de 12 à 23 mois ayant reçu une série complète de vaccination était de 85,5% selon les informations du carnet,

- Le taux d'abandon global était en moyenne de 5,1% pour le pays et de 3,4 pour la région du Centre-Est,

- Les parents connaissant les cinq contacts requis par enfant étaient de 34.2% ; leurs principales sources d'information sont les agents de santé, les ASC, la radio.

- La non disponibilité des vaccins, l'inadaptation des horaires de vaccination, la non disponibilité de l'agent vaccinateur, le long temps d'attente, le mauvais accueil ainsi que le coût de la vaccination ont été évoqués par les mères comme raison de non vaccination des enfants.

Selon le guide pratique des fondements de l'immunisation [17], certaines personnes reçoivent un ou des vaccins mais ne souhaiteraient pas se représenter car elles n'ont pas apprécié les services reçus pour les raisons suivantes : une longue file d'attente, mauvais accueil par le personnel de santé (impolitesse et l'indifférence du personnel), les frais non autorisés facturés et indument perçus par les prestataires, le manque de vaccins ou autres fournitures.

JENNIFER N. et coll. [26], dans une enquête démographique aux philippines ayant concerné 1324 mères d'enfants de 12 à 23 mois ont étudié la relation entre les caractéristiques individuelles et les variables communautaires avec le statut vaccinal des enfants. Le niveau d'instruction des mères, le rang de naissance de l'enfant, le lieu de

résidence (milieu rural) étaient associés à la vaccination complète de l'enfant. Par contre, le sexe de l'enfant, le nombre des enfants de moins de 5 ans dans la famille, la religion, le nombre de coépouses n'étaient pas significativement associés à la vaccination complète des enfants. La même étude a trouvé que les mères étaient âgées en moyen de 29 ans et 20% d'entre elles avaient au moins 2 enfants de moins de 5 ans en charge.

SIA D., KOBIANE J.F., SONDO B.K., FOURNIER P. [1], dans une étude ayant comporté un échantillon de 805 enfants de 12 à 23 mois ont trouvé que les facteurs individuels suivants étaient associés à la vaccination complète des enfants :l'éducation des parents, la multiparité, le rang de naissance de l'enfant, l'utilisation d'une source d'information, l'accessibilité financière, l'occupation des mères et leurs conjoints, le niveau de vie, et enfin la continuité des soins prénataux et l'accouchement assisté.

SAVADOGO M. [27], dans une étude sur les déterminants des abandons de la vaccination chez les enfants de 0 à 11 mois dans le district sanitaire de Tenkodogo, a procédé par un tirage aléatoire d'un village par FS et interviewé 232 mères d'enfants de 12 à 23 mois sur leurs connaissances . Les résultats auxquels il est parvenu montraient que 88.1% d'entre elles ne connaissaient pas l'âge d'administration du vaccin anti-rougeoleux ; les maladies cibles du PEV étaient insuffisamment connues. Dans la même étude, il est également ressorti que 39,22% des mères ont cité la rougeole comme maladie cible du PEV et que 25% ne connaissent pas l'âge auquel l'enfant doit terminer sa vaccination.

FAYE A., SECK I., DIA AT. [9], ont étudié en milieu rural Sénégalais les
facteurs d'abandon de la vaccination sur un échantillon de 562 mères et
pères d'enfant de 10 à 23 mois. Ils ont trouvé que le temps d'attente

ainsi que l'accueil étaient jugés satisfaisants. La maladie la plus connue était la rougeole (58,5%) et seulement 38,1% des parents connaissaient le calendrier vaccinal.

MAKOUTODE M. et coll. [28], ont exploré en 2006 l'influence de certaines caractéristiques parentales sur la couverture vaccinale des nourrissons au Bénin. Ils avaient constitué un échantillon des 438 parents d'enfants de 12 à 23 mois choisis aléatoirement par la technique de grappes dans cinq communes. Les principaux résultats auxquels ils étaient parvenus se présentent comme suit :

· Aucun parent ne connaissait toutes les maladies évitables par le PEV

· Seulement 3% des parents connaissaient cinq (5) des neuf (9) maladies

· les parents qui connaissaient le calendrier des cinq contacts vaccinaux représentaient 24,7%

· Le niveau de connaissances des parents a été jugé faible dans 70%

· La qualité des services de vaccination a été décriée dans 11,1% KABORE J. [29] dans une étude sur les déterminants du taux d'abandon élevé entre les vaccinations du BCG et du VAR dans le DS de OUAHIGOUYA en 2006 a procédé par un tirage au sort des enfants de 12 à 23 mois sur la base des cahiers de vaccination par village pour constituer son échantillon. Les parents des enfants étaient ensuite interrogés. Il avait trouvé un taux d'abandon de 21.14%. Les mères, elles étaient en majorité des femmes au foyer (90.78%) et âgées de 15 à 38 ans avec une moyenne de 27.5 ans. Les avantages de la vaccination étaient connus dans 95.74% des cas. Seulement 17.73% d'entre elles connaissaient les cinq contacts

25

vaccinaux requis par enfant. L'accueil a été jugé mauvais (65%) et le temps d'attente long (59.93%).

BOA A. [30] dans une étude anthropologique en Côte d'Ivoire avait trouvé que les populations ne connaissaient pas les noms des maladies cibles du programme de vaccination. La vaccination y était comprise comme un acte curatif. Dans la même étude il a montré que les réticences des populations face à la vaccination étaient en partie liées aux incompatibilités entre le calendrier vaccination et les occupations des populations. Selon la même étude la plupart des agents de santé vaccinent sans indiquer aux populations contre quelle maladie ils leur administrent les vaccins.

2.2 Cadre de référence

A défaut d'un cadre théorique adapté nous avons construit notre cadre de référence à la lumière de la revue de littérature.

2.2.1 Variable dépendante

La variable dépendante est l'abandon de la vaccination entre le BCG et le VAR.

2.2.2 Variables indépendantes

Notre variable dépendante est influencée par trois groupes de variables indépendantes qui sont :

· les connaissances des parents d'enfants sur la vaccination,

· les perceptions des parents d'enfants vis-à-vis des services de vaccination,

· les caractéristiques sociodémographiques des parents d'enfants.

2.2.3 Opérationnalisation des variables

2.2.3.1 Connaissances des parents d'enfants en matière de vaccination

Il s'agit des connaissances des parents d'enfants. Ils ont une bonne connaissance en matière de vaccination, si elles parviennent à donner certaines informations clés sur la vaccination. Ces informations clés constituent les indicateurs que nous allons mesurer. Ce sont :

v' les avantages de la vaccination v' Les maladies cibles du PEV

v' Le calendrier vaccinal

v' Les effets indésirables des vaccins.

27


· Les avantages de la vaccination

Les parents d'enfants doivent connaître les avantages que peut apporter la vaccination : la protection des enfants contre les maladies (telles que la rougeole, la poliomyélite) à travers le renforcement de leur immunité, la réduction des complications des maladies cibles en cas de survenue. La connaissance des avantages de la vaccination par les parents peut motiver ceux-ci à terminer la série vaccinale de leurs enfants.

· Les maladies cibles du PEV

Les parents d'enfants doivent connaître les maladies contre lesquelles leurs enfants seront protégés après une vaccination complète. Au Burkina Faso, on compte neuf (9) maladies cibles du PEV. Nous considérons que les parents ont une connaissance acceptable sur les maladies cibles du PEV s'ils arrivent à citer au moins cinq (5) maladies.

· Le calendrier vaccinal

C'est un calendrier qui fixe les intervalles et les périodes devant s'écouler entre les différentes vaccinations et doses. Il est important car il faut que les parents le maîtrisent afin de le suivre correctement. Ils doivent savoir le nombre de contacts vaccinaux pour un enfant avant son premier anniversaire ainsi que les âges des différents contacts.

· Les Manifestations Adverses Post-Immunisation(MAPI)

Ce sont des effets indésirables ou des incidents médicaux pouvant survenir après l'administration d'un vaccin et dont on pense qu'ils sont dus à la vaccination. La fréquence élevée des MAPI mineures nécessite que les parents soient informés à l'avance de la possibilité de MAPI après la vaccination de leurs enfants et de la conduite à tenir (par exemple donner un antipyrétique ou se présenter devant l'agent de

santé). De plus leur connaissance est très importante pour les parents d'enfants dans le respect du calendrier vaccinal car selon plusieurs études menées, elles constituent la cause majeure des abandons.

· Connaissance du statut vaccinal de l'enfant

C'est la connaissance du statut vaccinal de l'enfant par ses parents au moment de l'enquête. Les parents peuvent penser que leur enfant est complètement vacciné alors qu'il ne l'est pas.

· Les sources d'informations des parents

Il s'agit des canaux utilisés par les parents pour s'informer sur la vaccination. Ils doivent connaître les canaux utilisés par les services dans le cadre de PEV tels que les ASC, les agents de santé, la radio, la télévision.

2.2.3.2 Perceptions des mères sur les services de vaccination

La perception des mères sur les services de vaccination sera appréciée à partir des éléments suivants : la perception de la qualité des prestations, la perception de l'organisation ainsi que des coûts engendrés par la vaccination.

> Perceptions de la qualité des prestations

Il s'agit de la perception de l'accueil, du temps d'attente et de la qualité des informations reçues par les mères lors des séances de vaccination.

· L'accueil

C'est le comportement des agents de santé à la réception de mères lors des séances de vaccination. Un bon accueil peut renforcer la communication interpersonnelle et constitue un atout pour l'utilisation ultérieure du service. Le respect envers les mères, le respect de l'ordre

29

d'arrivée, ainsi que la disponibilité pour elles de places assisses sont entre autre des éléments de la qualité d'un bon accueil.

· Le temps d'attente

C'est le temps mis par une mère au cours d'une séance de vaccination depuis son arrivée jusqu'à l'obtention du vaccin pour son enfant. Le long temps d'attente pourrait la décourager les mères pour la suite de la vaccination et est par ailleurs, incompatibles avec des mères occupées par des activités surtout commerciales.

· La qualité des informations reçues

Il s'agit des informations sur la nature des vaccins administrés, les éventuels effets secondaires ainsi que les informations sur les prochains rendez-vous de vaccination de l'enfant. Ces informations renforcent les connaissances de mères en matière de vaccination.

> Perception sur l'organisation des services de vaccination

· Les occasions manquées

C'est le fait pour une cible (enfant ou femme enceinte) qui vient au centre de santé ou au poste avancé pour la vaccination et qui en repart sans avoir reçu la ou les doses qu'elle devait recevoir. Lorsqu'une mère vient à plusieurs reprises aux rendez-vous de vaccination de son enfant sans obtenir le vaccin pour lui, elle pourrait se décourager et ne plus se présenter.

· Convenance des jours de vaccination

C'est l'acceptation ou non des jours de vaccination par les utilisateurs. Si les jours de vaccination ne conviennent pas avec les mères, elles auront du mal à suivre la vaccination de leurs enfants.


· Appréciation du dispositif de rappel

C'est le dispositif mis en place par les services de vaccination pour rappeler les mères non à jour de la vaccination de leurs enfants. Ce dispositif devrait être perçu par les mères. Si les mères savent qu'elles seront rappelées en cas de non respect de rendez-vous, elles seront assidues aux séances de vaccination. Il s'agit également de savoir comment les mères font pour se rappeler des rendez-vous.

> Coût de la vaccination

Il s'agit de l'argent dépensé lors des séances de vaccination soit pour le transport, la restauration, ou le paiement de l'agent vaccinateur. Cela peut-être source d'abandon.

2.2.3.3 Les caractéristiques sociodémographiques

Certaines caractéristiques des parents en charge des enfants peuvent expliquer des comportements en matière de vaccination. Ce sont :

v' l'âge : c'est une variable quantitative continue et qui a été mesurée

en année.

v' le niveau d'instruction des parents : le faible niveau de d'instruction semble expliquer l'insuffisance de connaissances en matière de vaccination. Cette variable a été mesurée à partir des modalités suivantes : Aucune instruction, alphabétisée en langue locale, medersa/école coranique niveau primaire, niveau secondaire, niveau supérieur.

v' la profession ou occupation des parents : la profession est une variable qualitative nominale qui peut prendre les modalités suivantes : cultivateur, commerçant, travailleur salarié, ouvrier

31

élève/étudiant, femme au foyer, artisan, sans emploi. Les occupations des mères pourraient amener à des reports de la vaccination de l'enfant. De plus les mères du fait de leurs occupations peuvent être intolérantes par rapport à l'attente.

v' le statut matrimonial : statut matrimonial est une variable qualitative nominale qui peut prendre les états suivants : marié polygame, marié monogame, divorcé, Veuf/veuve, célibataire.

v' la religion : c'est un variable catégorielle avec comme modalités animisme, musulmane, chrétienne. Certaines croyances pourraient constituer des obstacles à la vaccination.

v' le nombre d'enfants de moins de 5 ans : un nombre élevé d'enfants
de moins de 5 ans pourrait constituer une charge pour la mère.

v' le pouvoir de décision : c'est la capacité pour la mère de décider librement de la vaccination de l'enfant. Si la mère doit toujours avoir la permission du père ou du chef de ménage par exemple, la vaccination de l'enfant pourrait être reportée pour diverses raisons.

v' Zone d'habitation : c'est une variable catégorielle dichotomique avec « loti » et « non loti » comme modalités. Des études ont montré que la couverture vaccinale était faible dans les zones non loti.

v' Le respect des rendez-vous de vaccination : il s'agit de savoir si les parents ont déjà reporté une séance de vaccination. Le non respect des rendez-vous pourrait être préjudiciable à l'achèvement de la vaccination.

v' le secteur : il s'agit du secteur de résidence numéroté de 1 à 5.

2.2.4 Liens entre les variables


· Liens entre les variables indépendantes et la variable dépendante

Les trois groupes de variables indépendantes ont un lien direct sur la variable dépendante.

Une bonne connaissance en matière de vaccination par les parents des enfants, constitue une source de motivation pour un suivi correct et complet des contacts vaccinaux. Les hommes, s'ils ont une bonne connaissance, peuvent encourager et même amener les mères à respecter le calendrier vaccinal des enfants. Les abandons de la vaccination seraient ainsi réduits.

Aussi, les perceptions des mères ont un lien avec les abandons de la vaccination. Motiver les populations en les informant et en les assurant un bon accueil est une condition indispensable au succès de service de prévention comme le PEV. En effet, lorsqu'elles sont satisfaites de l'accueil, du temps d'attente par exemple (surtout dans un contexte de ville commerciale) cela devrait les motiver davantage à continuer toutes les séries de vaccinations des enfants. De plus, lorsque les programmes de vaccination ne conviennent pas aux mères cela peut être source de démotivation.

Les caractéristiques comme les occupations des parents, le pouvoir de décision, le nombre d'enfants en charge, et le niveau d'instruction peuvent être à l'origine du non respect de dates de rendez-vous de la vaccination et influencer ainsi le suivi de la vaccination de l'enfant.

33


· Liens entre les variables indépendantes entre elles.

Il existe également des liens entre les différentes variables indépendantes.

Les caractéristiques de parents agissent sur les connaissances des parents et sur les perceptions des mères. En effet, le niveau d'instruction contribue à la compréhension des messages en rapport avec la vaccination des enfants et par conséquent détermine les connaissances des parents sur ce sujet. Les occupations des mères peuvent expliquer leur jugement sur les prestations de services notamment par rapport au temps d'attente.

Les connaissances des parents et les perceptions des mères entretiennent également des liens. Une non maîtrise du calendrier vaccinal peut expliquer que les mères se trompent de dates de rendezvous et avoir une mauvaise perception des services de vaccination. De plus, si une mère n'est pas satisfaite de l'accueil, elle pourrait être moins disposée à écouter les informations qu'on lui donne. La satisfaction des mères par rapport à l'accueil pendant les séances de vaccination est une condition pour une bonne écoute des informations sur la vaccination et renforce ainsi leur connaissance.

Les différents liens entre les variables seront schématisés par la figure 1

I Avantages de la vaccination, I Maladies cibles du PEV,

I Calendrier vaccinal,

I Effets indésirables des vaccins, I Sources d'information,

I Statut vaccinal de l'enfant.

CONNAISSANCES DES PARENTS
D'ENFANTS EN MATIERE
VACCINATION

PERCEPTIONS DES PARENTS VIS-A-VIS DES SERVICES DE VACCINATION

Qualité des prestations

( Accueil,

v' Temps d'attente,

( Qualité des informations reçues. Organisation des services

v' Convenance des jours de vaccination, v' Occasions manquées,

1' appréciation du dispositif de rappel Coût de la vaccination

ABANDON DE LA
VACCINATION ENTRE
LE BCG ET LE VAR

CARACTERISTIQUES SOCIO
DÉMOGRAPHIQUES DES

PARENTS D'ENFANTS I lien de parenté,

I Age,

I Niveau d'instruction, I Statut matrimonial, I Religion,

I Nombre d'enfants de moins de 5 ans vivants,

I Profession / occupations, I Pouvoir de décision,

I Respect des rendez-vous de

vaccination,

I Type de quartier de résidence, I Secteur.

Figure 1 : Schéma du cadre conceptuel

CHAPITRE III :

PRESENTATION

DU MILIEU DE L'ETUDE

36

CHAPITRE : III PRESENTATION DU MILIEU DE L'ETUDE

3.1 Cadre d'étude : district sanitaire de Pouytenga

3.1.1 Données géographiques et administratives

Le district sanitaire de Pouytenga est l'un des sept districts que compte actuellement la région sanitaire du Centre Est. Il forme avec le DS de Koupéla les deux DS de la province du Kourittenga. Le district est desservi par la route nationale N°16 qui le relie a ux villes de Boulsa et Kaya au Nord et à la nationale N°3 au Sud. Il est l imité par les DS de Boulsa au Nord, Bogandé au nord-est, Koupéla au sud-est et Zorgho à l'ouest. Il couvre une superficie de 1180 km2.Le découpage administratif dénombre 88 villages et 5 secteurs répartis dans deux communes rurales et une commune urbaine (Pouytenga).

3.1.2 Données démographiques

La population actualisée en 2010 à partir du RGPH 2006 du district sanitaire de Pouytenga est de 171655 habitants, avec une densité de 145 habitants/Km2.Le tableau suivant donne la répartition de la population du district en 2010.

Tableau II: Répartition de la population du District de Pouytenga par

tranche d'âge et par population cible en 2010

Population cible Effectif

Enfant de 0-11 mois (4,23%) 7261

Population cible BCG (4,6%) 7896

Enfant de 12 à 23 mois (4,45%) 7638

Accouchements attendus (4,6%) 7896

Population totale 171655

Source : recensement général de la population et de l'habitat 2006

3.1.3 Données socio-économiques

L'agriculture et l'élevage demeurent les principales activités de la population du district. Le commerce est très développé dans la ville de Pouytenga et occupe presque la quasi-totalité de la population active. La ville de Pouytenga abrite un des plus grands marchés de bétail du Burkina et l'exportation se fait vers la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigeria. D'autres marchés comme ceux de Kalwartenga, Koupéla, Andemtenga et Zaogho constituent des pôles d'échanges des populations du district.

La population du district du Pouytenga est à majorité mossi (89%). On y rencontre aussi des peuhls (7,5%), des bissa (0,54%), des gourmantchés (0,44%), des groupes Djerma, Haoussa, Yoruba (0,55%) etc. L'organisation sociale est basée sur la chefferie traditionnelle « moaga » qui constitue l'élément fondamental de la gestion des affaires de la communauté. La polygamie est le type d'union la plus rependue. Trois (03) principales religions animent la vie spirituelle dans le district : l'islam (57,89%), le christianisme (36,17%) et l'animisme (4,39%).

Le taux brut de scolarisation de la province de Kourittenga en 2008 est de 73% (filles : 67,8%; garçons : 78,10%) contre 68,7% au niveau national. La parité garçons/filles est de 100 garçons pour 86 filles.

3.1.4 Données sanitaires

> Les couvertures vaccinales en 2009

Le tableau ci-dessous présente les couvertures vaccinales des enfants de 0 -11 mois des 13 FS du district de Pouytenga de 2007 à 2009

38

Tableau III : Evolution de quelques indicateurs de couverture vaccinale administrative (%) du district sanitaire de Pouytenga de

2007 à 2009

 
 
 
 
 
 
 

Antigènes

2007

2008

2009

BCG

105,37

112,63

115,77

VAR

92,23

105,68

136,37

Abandon BCG /VAR

12,47

14,31

14,7

 

Source : Rapport PEV, 2007, 2008, 2009

Le taux de déperdition entre le BCG/VAR reste élevé et augmente au cours des années malgré les activités de recherche des perdus de vue.

> La situation des maladies cibles du PEV

Le district a connu une épidémie de rougeole en 2009 de la semaine 11 à semaine 36. Au total 1247 cas de rougeole dont 02 décès ont été enregistrés en 2009. Sur les 1247 cas 903 ont été décrits. Les enfants de moins de 5 ans représentent 44,87% des cas et 76,79% d'entre eux étaient non vaccinés. Entre 2008 à 2009, 3 cas de polio virus sauvage confirmé provenaient du district dont deux dans la ville de Pouytenga [31].

3.2 Présentation du champ d'étude : Ville de Pouytenga

3.2.1 Données géographiques et administratives

La Ville de Pouytenga relève de la province du Kourittenga qui forme avec les provinces du Boulgou et du Koulpelogo la Région du Centre - Est. La ville est limitée :

- Au Nord-Est par la commune rurale d'Andemtenga ;

- Au Sud et au Sud- Est par la commune urbaine de Koupéla ;

- Au Sud-Ouest par la commune urbaine de Zorgho (Province du Ganzourgou);

- Au Nord et Nord-Ouest par la commune rurale de Kando.

Elle est accessible par plusieurs axes routiers dont le principal est la RR15 (Sapaga-Boulsa). Cette route relie Pouytenga à la RN4 (Ouagadougou-Koupéla). Pouytenga est chef lieu de Commune Urbaine conformément à la loi N°055-2004/AN du 21 décembre 2004. Dans ses limites territoriales, elle couvre une superficie de 15,128 km2 et compte cinq (05) secteurs numérotés de 1 à 5. Les différents secteurs de la ville sont partiellement lotis et sont inclus dans l'agglomération urbaine. La ville de Pouytenga est aussi chef lieu de Département.

3.2.2 Données démographiques

Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2006 la population de la ville de Pouytenga est de 60618 habitants dont 52.5% de sexe féminin avec une densité de 400,30 habitants/km2. Le taux de croissance est de 4,34%. La ville de Pouytenga reçoit des immigrants venant des autres régions du Burkina et de pays voisins (Ghana, le Togo, le Bénin, la Côte d'Ivoire et le Niger). Cette situation rend la maîtrise des données démographiques difficile d'une part, et pourrait d'autre part, expliquer les couvertures vaccinales de plus de 100%.

3.2.3 Données socioéconomiques

Le commerce est pratiqué par la majorité de la population de la ville (soit environ 80% de celle-ci) qui est d'ailleurs réputé pour cette fonction de ville commerciale au niveau national. Les différentes aires d'échanges sont le marché central (qui inclus le marché de cycles, le marché de volailles), le marché de cola, le marché de céréales, le marché de bétail et le marché de « Seko ». Les autres secteurs économiques sont l'agriculture, l'élevage surtout extensif et l'artisanat.

Les principales religions sont l'Islam, le Christianisme et l'Animisme. On
dénombre plusieurs groupes ethniques de nationalités diverses

40

constitués essentiellement de Burkinabé (mossi, peulh, bissa, gourmantché, samo, gourounsi, etc) ; de Ghanéens (ashanti, frafra) ; de Nigérians (haoussa et ibo) ; de Nigériens (djerma et haoussa) ; de Maliens ; de Béninois, de Togolais, d'Ivoiriens, de Sénégalais, de Mauritaniens, etc. Le taux de scolarisation était de 87,10 pour l'année scolaire 2008/2009 [32].

3.2.4 Données sanitaires

· Nombre de structures Sanitaires

La ville de Pouytenga abrite le Centre Médical sans antenne chirurgical (CMA), le CSPS de Balkiou. A l'intérieur du CMA se trouve un CSPS niché qui s'occupe des activités du premier échelon dont la vaccination. On note également quatre (04) cabinets privés de soins et 8 dépôts pharmaceutiques privés.

· Situation de la chaine de froid et du matériel d'IEC sur le PEV La situation de la chaine de froid et du matériel d'IEC sur le PEV se présente dans le tableau ci-dessous

Tableau IV : Situation de la chaine de froid et du matériel d'IEC

Désignation

Nombre et État

 

Passable

Congélateur

5

1

Réfrigérateur

3

1

Bouteille de gaz

4

0

Porte vaccin

45

10

Boite à image

0

0

Affiche sur le PEV

2

0

Audio-visuel

0

0

 


· Le profil sanitaire

La situation sanitaire de la ville reste caractérisée par la persistance de maladies telles que le paludisme, les infections respiratoires, les diarrhées et les affections dermiques. Cette situation s'est aggravée avec l'apparition du VIH/SIDA. En plus des maladies citées ci-dessus, on note des cas de méningite, de rougeole, de tuberculose et d'infections sexuellement transmissibles. En 2009, une épidémie de rougeole a touché 613 personnes dans la ville de Pouytenga. Le taux d'abandon de vaccination entre le BCG et VAR était de 27,07 % en 2009. Le tableau suivant présente quelques indicateurs de soins en 2010 de la ville de Pouytenga

Tableau V: Quelques indicateurs de soins de la ville de Pouytenga

Indicateurs

Couverture (%)

Accouchement assistés

132.70

PF

16.38

CNRSS

51.06

BCG

138.63

VAR

104.38

Abandon BCG/VAR

25

 

Source :CISSE_Pouytenga_RASI2010

CHAPITRE IV :
METHODOLOGIE

 

43

CHAPITRE IV : METHODOLOGIE

4.1 Type d'étude

Il s'agit d'une étude transversale à visée descriptive et analytique.

4.2 Population d'étude

Notre population d'étude est composée des :

· enfants de 12 à 23 mois : ils constituent notre cible secondaire et permettront d'identifier les parents. Ils devraient avoir reçu la totalité des vaccins du PEV en routine. c'est pourquoi nous intéressons à eux au lieu des enfants de 0 à 11 mois qui n'ont pas en principe terminé leurs séries de vaccination.

· parents d'enfants de 12 à 23 mois : constituent notre cible primaire. Ce sont des personnes en charge de la santé de l'enfant. Les critères d'inclusion

Pour les enfants : être âgé de 12 à 23 mois au moment de l'enquête (enfants nés entre 28 Mars 2009 et le 4 Avril 2010), avoir reçu au moins le BCG, et disposer d'un carnet de vaccination pour la vérification des informations sur l'enfant. L'accord des parents pour la consultation du carnet a été au préalable obtenu.

Pour les parents :

v' être mères / tutrices ou pères/tuteurs d'enfants de 12 à 23 mois inclus dans l'échantillon,

v' être résidents permanents de la ville de Pouytenga depuis au moins 12 mois.

4.3 Méthodes d'échantillonnage

4.3.1 Echantillon

Notre échantillon est composé de :

- 290 enfants de 12 à 23 mois

- 290 parents d'enfants de 12 à 23 mois

4.3.2 Echantillonnage


· Détermination de la taille de l'échantillon

Pour déterminer le nombre d'enfants à enquêter nous avons pris en compte les paramètres suivants :

v' Le paramètre de précision (i) que nous avons fixé à 5%

v' La proportion (p) des abandons de la vaccination dans le district qui était de 14,7% en 2009.

v' L'écart réduit Z pour á/2 (Zá/2=1.96 pour á =0.05)

Ainsi, pour la taille minimale de l'échantillon nous avons utilisé la formule suivante de SCHWARTZ: n= Z2 *p.q. /i2

Ce qui donne n= (1,96)2*0,147*0,853/(0,05)2 =192,7 que nous avons arrondi à 193 enfants.

Nous avons considéré un effet grappe de 1,5 pour corriger notre échantillon ; la taille corrigée de notre échantillon est donc égal 193*1.5 ce qui donne un total de 289.5 que nous avons arrondi à 290

Notre échantillon est donc composé de 290 enfants de 12 à 23 mois. Pour chaque enfant retenu dans l'enquête, nous avons interrogé un des parents. Ce qui donne également 290 parents d'enfants.

45


· Détermination de la taille d'échantillon par secteurs

La taille de l'échantillon par secteur a été proportionnelle à son poids démographique.

Tableau VI: répartition de l'échantillon par secteur

Secteur

Population

Enfants de
12 à 23 mois
(4,45%)

Proportion

Echantillon

Secteur 1

9 851

438

0.14

41

Secteur 2

18 035

803

0.26

75

Secteur 3

19 303

859

0.28

81

Secteur 4

13 030

580

0.19

55

Secteur 5

8 639

384

0.13

38

Total

68 858

3 064

1

290

Méthode d'échantillonnage

Nous avons retenu la méthode d'échantillonnage aléatoire à deux degrés type OMS. Cette méthode recommande 30 grappes par unités d'observations avec au moins 7 enfants par grappe. Pour notre étude, nous avons un échantillon de 290 enfants à répartir dans 30 grappes soit une moyenne de 9.7 enfants par grappe. Il en est de même pour les parents d'enfants. Dans la présente étude, la grappe physique est représentée par les quartiers de la ville de Pouytenga.

- Notre premier degré est représenté par les quartiers. Pour choisir le

nombre de quartiers par secteur, nous avons procédé comme suit :

v' Calcul des effectifs cumulés des enfants de 12 à 23 mois des secteurs et attribution des numéros. Exemple : la population des enfants de 12 à 23 mois cumulée au secteur 1 est égale à 438 et les numéros attribués vont de 1-438.

v' Calcul de l'intervalle d'échantillonnage (k) : effectif cumulé total divisé par le nombre de grappes(30) ; ce qui correspond à 3 064 divisé par 30 soit 102.

v' Détermination du nombre de grappes (quartiers) par secteur : Première grappe à enquêter : tirer au sort un nombre á entre 1 et le pas de sondage qui ici est 102. Pour cela nous avons utilisé la fonction ALEA.ENTRE.BORNES du logiciel Excel et trouvé 75. Le numéro 75 est compris entre 1 et 438 ; le premier quartier à enquêter est donc dans le secteur1.

Grappe suivante à enquêter : ajouter au numéro tiré au sort (75) au pas de sondage (102) : 75+102=176. Le second quartier est toujours dans le secteur 1. Ajouter chaque fois le pas de sondage jusqu'à obtenir 30 quartiers. Le tableau suivant donne le nombre de grappes par secteurs.

Tableau VII: répartition du nombre de grappes par secteur

Secteurs

Enfants de

Effectifs

N° d'attribution

Nombre de

 

12 à 23
mois

cumulés

 

grappes

 

(4,45%)

 
 
 

Secteur 1

438

438

1-438

4

Secteur 2

803

1241

439-1241

8

Secteur 3

859

2100

1242-2100

8

Secteur 4

580

2680

2101-2680

6

Secteur 5

384

3064

2681-3064

4

Total

3 064

3064

 

30

Sur la base de la liste des quartiers par secteur, nous avons procédé à un tirage aléatoire simple (tirage sans remise) des nombres de quartiers retenus dans chaque groupe.

- Notre deuxième degré a consisté au choix des ménages à visiter. Pour cela, nous avons utilisé la méthode aléatoire-marche utilisée dans les enquêtes PEV. La démarche suivante a été appliquée par les enquêteurs :

47

> Choix des concessions

· Choisir un repère dans un endroit central du quartier (lieux public, bâtiments administratifs, école, maison du chef de quartier, lieux de culte, etc.) ;

· A partir de ce repère déterminer une direction au hasard en lançant un stylo ou un crayon en l'air ; la pointe indiquera la direction dans laquelle on doit commencer ;

· parcourir cette direction en numérotant les concessions de proche en proche avec un schéma sur une feuille, en allant bien jusqu'à la limite du quartier ou se limiter à un repère précis (rue par exemple) ;

· choisir la première concession dans cette direction : tirer au sort un nombre compris entre 1 et le nombre de concessions numérotées ; le numéro tiré correspond à la première concession de départ ;

· après avoir visité la première concession, on choisit la prochaine concession la plus proche sur la droite en sortant de la porte.

· après avoir parcouru tout le quartier et que vous n'avez pas eu tous les enfants et/ou les parents pour la grappe, allez au quartier le plus proche.

> Choix des foyers ou ménages

Une fois dans la concession, on recense l'ensemble des foyers/ ménages et on leur donne des numéros de façon à pouvoir les identifier en cas de besoin. On recense ensuite les enfants nés entre le 28 Mars 2009 et le 4 Avril 2010 puis on identifie ceux disposant d'un carnet de vaccination et vaccinés contre le BCG. On choisi un seul ménage par concession et un enfant dans ce ménage. L'un des parents de cet enfant est interviewé. Si les deux parents sont présents, utiliser une pièce de monnaie, attribuer à chacun une face et faire un jet pour choisir un parent.

4.4 Méthode, techniques et outils de collecte des données

· Méthode de collecte des données

La méthode de collecte des données est l'enquête.

· Techniques de collecte des données

L'interview pour les parents d'enfants et l'exploitation des documents de vaccination des enfants (revue documentaire) pour recueillir certaines informations sur les enfants telles la date de naissance, les dates de vaccinations, etc., ont été les techniques utilisées.

· Outils de collecte des données

v' guide d'entretien semi-structuré adressé aux parents d'enfants (mères/tutrices ou Pères/tuteurs) de 12 à 23 mois ;

v' instrument d'analyse de contenu pour les informations du carnet de vaccination.

La pré-enquête/ validation des outils

Les outils de collecte ont fait l'objet d'un pré-test le 22 mars 2011 dans la ville de Koupéla, une ville voisine. Cela nous a permis d'apprécier la compréhension des outils par les enquêtés et d'apporter quelques reformulations à certaines questions.

Anciennes formulations

1. Selon vous, à quel moment l'enfant reçoit son premier vaccin ? A la naissance /__/ Ne sait pas/__/ autres réponses /__/ (préciser)

2. Selon vous, à quel âge l'enfant doit-il recevoir le vaccin antirougeoleux ?

9 mois /__/ ne sait pas /__/ Autres /__/ (préciser)....

49

Nouvelles reformulations

1. Selon vous, à quel moment l'enfant reçoit son premier vaccin ?

2. Selon vous, à quel âge l'enfant doit-il recevoir le vaccin antirougeoleux ?

4.5 Déroulement de l'étude

Quatre (4) équipes de deux enquêteurs chacune, tous des agents de santé non impliqués dans la vaccination de routine ont été identifiés pour l'enquête dans les ménages. La composition des équipes a tenu compte de l'approche genre. Ils ont été formés le 28 Mars 2011. La collecte de données proprement dite a duré sept (7) jours et s'est déroulée du 29 mars au 04 Avril 2011. Les équipes ont été accompagnées sur le terrain par des représentants des secteurs afin de mieux identifier les quartiers. Toutes les équipes ont été supervisées sur le terrain.

4.6 Considérations éthiques

La sélection des individus qui ont pris part à notre étude s'est basée sur l'équité à travers des méthodes statistiques qui conviennent dans ce genre de situation. Les objectifs de l'étude ont été présentés aux enquêtés avant l'administration du questionnaire et la participation a été volontaire après consentement éclairé. Les outils de collecte ont porté des codes numériques préservant ainsi l'anonymat des répondants.

4.7 Difficultés rencontrées

La principale difficulté rencontrée a été l'absence des parents d'enfants dans les ménages à partir d'une certaine heure. Pour pallier cette difficulté, les enquêteurs se rendaient très tôt le matin sur le terrain. Mais cela a allongé la durée de l'enquête préalablement prévue pour 5 jours.

4.8 Méthodes de traitement des données

Les données recueillies ont été saisies et analysées avec le logiciel EpiInfo 3.5.1 du 13 Août 2008 et Excel, Word. Les mesures de fréquences et les moyennes des variables ont été calculées avec un intervalle de confiance de 95%. La mesure d'association utilisée se comporte comme un rapport de prévalence (RP) et les tests statistiques ont été interprétés au seuil de signification p<0.05.

4.9 Limites méthodologiques

Les déterminants communautaires des abandons de la vaccination sont certes multiples. Nous avons perçu cela mais nous avons délibérément choisi de nous limiter à seulement quelques aspects de ces déterminants communautaires concernant les bénéficiaires directs de la vaccination. Cette restriction est liée à la modestie de nos ressources. Nous aurions aimé prendre en compte d'autres aspects tels que : l'implication des autorités communales, coutumières et religieuses, l'implication des organisations à base communautaire et d'exécution (OBC-E).

Etant donné que certaines informations recueillies révèlent du passé, d'éventuels biais de mémoire peuvent avoir influencé certains résultats qui font appel à la mémoire des répondants.

La technique utilisée qui est l'entretien n'est exempte de bais. Mais nous pensons que la formation des enquêteurs ainsi que la mise à leur disposition d'un guide de l'enquêteur a permis de les minimiser.

CHAPITRE V :
PRESENTATION DES
RESULTATS

52

CHAPITRE V : PRESENTATION DES RESULTATS

Les résultats de l'étude sont présentés selon le plan suivant :

niveau de réalisation de l'étude ;

résultats issus de l'exploitation des carnets de vaccination des enfants de 12 à 23 mois ;

résultats issus des entretiens individuels avec les parents d'enfants de 12 à 23 mois.

5.1 Niveau de réalisation de l'étude

Le taux de réalisation de notre étude est de 100% pour les différentes cibles que sont les enfants de 12 à 23 mois et leurs parents.

5.2 Résultats issus de l'exploitation des carnets de vaccination des enfants de 12 à 23 mois

5.2.1 Caractéristiques des enfants

~ Age des enfants

Tableau VIII: Répartition des enfants enquêtés selon l'âge.

n=290

Tranche d'âge (mois)

Fréquence absolue

Fréquence relative(%)

12-14

74

25.52

15-17

81

27.93

18-20

77

26.55

21-23

58

20.00

Total

290

100.00

L'âge des enfants varie de 12 mois 9 jours à 23 mois 15 jours. La tranche d'âge de 15 à 17 mois est la plus représentée avec 27.93%.

L'âge moyen calculé des enfants est de 17.18 [16.81 ; 17.55] mois avec un écart type de 3.22 mois. Le mode et l'âge médian sont de 17 mois.

~ Sexe des enfants

Les enfants de sexe féminin représentent 52.8% [46.8% ; 58.8%]. Le sex-ratio (Masculin /Féminin) est de 0.89.

~ Lieu de naissance

Les enfants nés en maternité représentent 97.6% [95.1 ; 99.0]. ~ Rang dans la fratrie

Le rang de naissance des enfants varie du 1er au 8e rang. Les enfants qui sont les aînés de leur mère représentent 21.40%. Ceux qui occupent au moins un 3e rang de naissance représentent 53.10% des enfants.

5.2.2 Informations sur le statut vaccinal des enfants

~ Statut vaccinal des enfants vis-à-vis de la rougeole

La proportion des enfants non vaccinés contre la rougeole selon les données des carnets au cours de cette enquête est de 13.10% [09.40 ; 17.50] soit un effectif de 38 enfants. Les enfants vacciné contre le VAR représentent 86.9% [82.5% ; 90.6%]. Six (6) d'entre eux étaient vaccinés après leur premier anniversaire.

La proportion des enfants non vaccinés contre la rougeole avant l'âge d'un an est de 15.2% [11.2 ; 19.8]. Cette mesure représente la proportion des cas d'abandon de la vaccination entre le BCG et le VAR appelée communément taux d'abandon entre le BCG le VAR.

5.2.3 Relation entre les caractéristiques des enfants et l'abandon de la vaccination

Nous avons voulu tester la relation entre statut vaccinal de l'enfant et certaines de leurs caractéristiques telles le sexe et le rang de naissance.

54

~ Sexe de l'enfant et l'abandon de la vaccination.

Tableau IX: Répartition des enfants selon le sexe et l'abandon de la vaccination.

 
 
 

n=290

Sexe

Abandon

 

Total

Oui

Non

 

Féminin Masculin

20 (13.1%)
24 (17.5%)

133
113

153
137

Total

44

246

290

RP = 0.75 [0.43 ; 1.29] ÷2 (Pearson)= 1,11 ddl =1 p=0,29

La proportion des abandons chez les enfants de sexe féminin est de 13.1% contre 17.5% chez les enfants de sexe masculin. La différence entre les deux mesures de fréquences n'est pas statistiquement significative (p>0.05).

~ Rang de naissance de l'enfant et l'abandon de la

vaccination.

Tableau X: Répartition des enfants selon le rang de naissance et l'abandon de la vaccination.

n=290

Rang de naissance

Abandon Total

Oui Non

 

< 3

 
 

21 (15.4%)

115

136

> =3

 
 

23 (14.9%)

131

154

Total

 
 

44

246

290

RP = 1.03

[0.60 ;

1.78]

÷2 = 0.0144

ddl=1

p=0.90

La proportion des enfants de rang de naissance inférieur à 3 qui n'ont pas reçu le VAR avant l'âge d'un (15.4%) n'est pas statistiquement différente de celle des enfants de rang de naissance supérieur à 3 (p> 0.05, ÷2 de Pearson).

5.3 Résultats issus des entretiens individuels avec les parents d'enfants de 12 à 23 mois.

5.3.1 Caractéristiques sociodémographiques des parents

· Liens de parenté avec l'enfant

Au total 229 mères ou tutrices et 61 pères ou tuteurs d'enfants de 12 à 23 mois ont été interviewées, soit respectivement 79% et 21%.

· Age des parents enquêtés Tableau XI : Répartition en pourcentage des parents enquêtés selon

l'âge.

 
 

n=290

Age (en

Mères

Pères

Total parents

années)

 
 

(n=290)

 

(n1=229)

(n2=61)

 

15- 19

6.99

3.28

6.20

20- 24

28.82

9.84

24.80

25- 29

29.26

18.03

26.90

30- 34

20.52

14.75

19.30

35- 39

10.92

21.31

13.10

40 et plus

3.49

32.79

9.60

Total

100.00

100.00

100.00

 

La classe d'âge la plus représentée chez l'ensemble des parents est celle de 25 à 29 ans avec un pourcentage de 26,90%. L'âge moyen des parents est de 28.98 ans avec un écart type de 7.12 ans.

La classe modale de l'âge des mères/tutrices d'enfants est de 25-29 ans et celle des pères/tuteurs est de 40 ans et plus. L'âge moyen calculé des 229 mères ou tutrices d'enfants est de 27.48 ans avec un écart type de 5.97ans. Celui des pères ou tuteurs est de 34.67 ans et un écart type de 8.21 ans.

56


· Occupations principales des parents d'enfants

· Occupations des mères/tutrice d'enfants

Tableau XII : Répartition des mères d'enfants de 12 à 23 mois selon leurs occupations principales.

n=229

Occupations Fréquence absolue Fréquence relative

principales (%)

Femme au foyer 135 58.95

Commerce 51 22.27

Artisanat 35 15.28

Travail salarié 3 1.31

Autre 5 2.18

Total 229 100.00

La majorité des mères/tutrices d'enfants sont des femmes au foyer (58.95%). Les salariées représentent 1.31%.

· Occupations de pères/tuteurs d'enfants

Parmi les hommes enquêtés, 54.10% sont des cultivateurs/éleveurs. La proportion des pères qui mènent d'autres activités (commerce, salariés, activités artisanales...) est de 45.90%.

58


· Nombre d'enfants de moins de 5 ans en charge par les mères des enfants enquêtés

Le nombre d'enfants de moins de 5 ans par mère d'enfants de 12 à 23 mois varie de 1 à 3 avec une moyenne de 2 enfants. Les mères qui ont au moins 2 enfants de moins de 5 ans représentent 25.17%.

· Pouvoir de décision

Selon les dires des parents, 76.20% des mères des enfants enquêtés ne sont pas obligées d'avoir une permission expresse (du chef de la famille ou du père de l'enfant) avant d'aller au rendez-vous de vaccination. Par contre 23.80% devrait avoir au préalable cette permission.

· Non respect des rendez-vous de vaccination

Concernant les reports de la vaccination 39 parents dont 11 hommes ont reconnu les avoir occasionnés pour les raisons suivantes :

- Marché/activités commerciales (41.03%) ;

- Occupations familiales (25.64%) ;

- Enfant malade (17.95%) ;

- Evénements sociaux : mariage, baptême (12.82%) ;

Le nombre de report varie de 1 à 4 avec une moyenne environ 2 reports. Parmi les parents ayant déjà reporté une séance de vaccination, 84.6% (35) l'ont fait plus d'une fois.

· Lieu de résidence des parents

La proportion des parents enquêtés résidant dans des quartiers non lotis est 43.4% [37.7% ; 49.4%] contre 56.6% [50.6% ; 62.3%] en zone lotie.

5.3.2 Relation entre les caractéristiques sociodémographiques des parents et l'abandon de la vaccination.

~ Niveau d'instruction et l'abandon de la vaccination.

Tableau XIII: Répartition des parents selon le niveau d'instruction et l'abandon de la vaccination.

 
 
 

n=290

Niveau d'instruction

Abandon

 

Total

 

Non

 

Instruit Aucun

8 (7.2%)
36 (20.1%)

103
143

111

178

total

44

246

290

 

RP= 0.36 [0.17 ; 0.74] ÷2 (Pearson)= 8.86 ddl= 1 p=0.0029

La proportion des enfants non vaccinés contre le VAR avant l'âge d'un an et dont les parents n'étaient pas instruits est de 20.1% contre 7.2% parmi les enfants dont les parents étaient instruits. La différence entre les deux proportions est statistiquement significative (p< 0.05).

~ Zone de résidence des parents et l'abandon de la

vaccination.

Tableau XIV: Répartition des parents selon la résidence et l'abandon de la vaccination.

 
 
 

n=290

Zone de résidence

Abandon

 

Total

 

Non

 

Loti

Non loti

14(8.5%)
30(23.8%)

150
96

164
126

Total

44

246

290

 

RP= 0.36 [0.19 ; 0.65] ÷2(Pearson) = 12.91 ddl= 1 p=0,0003261

La proportion des cas d'abandon dans les quartiers non lotis (23.8%) est statistiquement différente de celle dans les quartiers lotis (8.5%) avec une probabilité p< 0.05.

~ Relation entre le report de la vaccination par les parents (non

respect des rendez-vous) et l'abandon de la vaccination.

Tableau XV: Répartition des parents selon le report de la vaccination et l'abandon de la vaccination.

n=290

Report de vaccination

Abandon Total

 
 

Oui

14(56.00%)

25

39

Non

30(13.57%)

221

251

Total

44

246

290

 

RP= 3.0 [1.75 ; 5.14] ÷2 (Pearson)= 15.04 ddl= 1 p=0.0001

La proportion des cas d'abandon chez les parents ayant déjà reporté une séance de vaccination (56.00%) est statistiquement différente de celle du groupe de parents ne l'ayant jamais reporté (13.57%). Il y a un lien statistiquement significatif entre le report de la vaccination de l'enfant par les parents et l'abandon de la vaccination (p< 0.05).

~ Relation entre la profession des mères et l'abandon de la

vaccination.

Tableau XVI: Répartition des mères selon la profession et l'abandon de la vaccination.

n=229

Occupation de la mère

Abandon Total

 
 

Femme au foyer

19(25.33%)

75

94

Autre occupation

16(13.45%)

119

135

Total

35

194

229

 

RP= 1.71 [0.93 ; 3.14] ÷2 (Pearson)= 2.99 ddl= 1 p=0.08368

60

La proportion des abandons de la vaccination chez les femmes au foyer (25.33) n'est pas statistiquement différente de celle des femmes exerçant d'autres occupations (13.45%) Il n'y pas de lien statistiquement significatif entre la profession de la mère et l'abandon de la vaccination de l'enfant (p>0.05).

~ Relation entre le nombre d'enfants de moins de 5 ans en

charge et l'abandon de la vaccination

Tableau XVII : Répartition des enquêtés selon le nombre d'enfant de moins de 5 ans en charge et l'abandon de la vaccination.

n=290

Nombre d'enfant de moins de 5 ans

Abandon Total

 
 

Un enfant

27(12.4%)

190

217

Deux enfants et +

17(23.3%)

56

73

Total

44

246

290

 

RP= 0.53 [0.31 ; 0.92] ÷2 (Pearson)= 4.99 ddl= 1 p=0.025

La proportion des abandons de la vaccination chez les parents ayant un seul enfant de moins de 5 ans en charge est de 12.1%. Celle dans le groupe de parents ayant deux enfants ou plus est de 23.3%. La différence entre les deux mesures est statistiquement significative (p<0.05).

~ Relation entre le statut matrimonial des parents et l'abandon

de la vaccination

Tableau XVIII: Répartition des parents selon le statut matrimonial et l'abandon de la vaccination

n=288

Statut matrimonial Abandon Total

 

Oui

Non

 

Monogame

21(12.4%)

159

180

Polygame

22(23.3%)

86

108

Total

43

245

288

 

RP= 0.53 [0.33 ; 0.99] ÷2 (Pearson)= 4.03 ddl= 1 p=0.0448

La proportion des abandons chez les parents monogame (12.4%) est statistiquement différente de celle dans le groupe des parents polygame (23.3%) ; p<0.05.

62

64


· Connaissance de l'âge d'administration du premier contact

Les parents qui savent que le premier contact vaccinal se fait à la naissance représentent 83.79%. La proportion des mères qui ont donné cette réponse est de 86.46% contre 73.77% pour les pères/tuteurs.

· Connaissance de l'âge d'administration VAR

Pour 61.37% des parents, le VAR s'administre à l'enfant à l'âge de 9 mois. Parmi les mères/tutrices c'est 69.43% qui savent que l'âge d'administration du VAR est à 9 mois contre 31.11% chez les pères/tuteurs.

· Niveau de connaissance du calendrier vaccinal

La connaissance du calendrier vaccinal a été évaluée par la connaissance simultanée de ces trois éléments (nombre de contact requis, âge d'administration du premier contact, âge d'administration du VAR). Selon cette logique, 47.2% des parents ont une connaissance acceptable du calendrier vaccinal. Parmi les mères/tutrices d'enfants 56.76% ont une connaissance acceptable sur le calendrier vaccinal contre 14.75% chez les pères ou tuteurs.

· Connaissances sur les MAPI.

Interrogés sur les éventuelles manifestations indésirables post vaccinales, 83.8% des parents ont cité la fièvre, 8.6% de la douleur/inflammation, 4.8% la diarrhée, 3.8% les pleurs, et 1.7% l'abcès. Au total 20 enquêtés soient 6.9% ignorent la notion d'effets indésirables possibles après un contact vaccinal. Selon les parents, 59.31% des enfants ont présenté de la fièvre après un contact vaccinal ; 5.52% de la diarrhée et 8.27% de la douleur/inflammation. La plupart des parents (94.18%) disent donner du paracétamol face à ses manifestations.

66

La connaissance du calendrier vaccinal est acceptable si les trois éléments du dit calendrier étudiés dans cette étude (nombre de contact requis, âge d'administration du premier contact, âge d'administration du VAR) sont à la fois connus.

~ Niveau d'instruction et connaissance sur les maladies cibles

Tableau XX: Répartition des parents selon le niveau d'instruction et la connaissance sur les maladies cibles du PEV.

n=290

Niveau d'instruction

Connaissance sur les maladies cible de PEV Total

 
 

Instruits

43(38.7%)

68

111

Non instruits

37(20.7%)

142

179

Total

80

210

290

 

RP= 1.86 [1.29 ; 2.71] ÷2 (Pearson) = 11.20 ddl= 1 p= 0.00082

Parmi les parents « non instruits », 20.7% ont une connaissance acceptable sur les maladies cible du PEV (connaissent au moins 5 maladies) contre 38.7% pour ceux « instruits ». La différence entre les deux proportions est statistiquement significative (p<0.05).

~ Niveau d'instruction et connaissance sur le calendrier vaccinal

Tableau XXI: Répartition des parents selon le niveau d'instruction et la connaissance du calendrier vaccinal.

n=290

Niveau d'instruction

Connaissance sur le calendrier vaccinal Total

 
 
 

Instruits 69 (62.6%) 42 111

Non instruits 70 (39.10%) 109 179

Total 137 153 290

RP=1.60 [1.26 ; 2.01] ÷2 (Pearson)= 16.06 ddl= 1 p=0.000062

Parmi les enquêtés « instruits », 62.6% ont une connaissance acceptable sur le calendrier vaccinal contre 38.0% chez les « non instruits ». La différence entre les deux proportions est statistiquement significative (p< 0.05).

5.3.5 Relations entre les connaissances des parents en matière de vaccination et l'abandon de la vaccination.

· Niveau de connaissance des parents sur les maladies cibles du PEV et l'abandon de la vaccination.

Tableau XXII: Répartition des parents selon la connaissance des maladies cibles du PEV et l'abandon de la vaccination.

 
 
 

n=290

Connaissance maladie cible du PEV

Abandon

 

Total

 

Non

 

Acceptable Insuffisant

5(6.6%)
39(18.57%)

75
171

80
210

Total

44

246

290

 

RP=0.34 [0.14 ; 0.82] ÷2(Pearson) = 6.83 ddl= 1 p= 0.00894

Parmi les parents qui ont une connaissance acceptable sur les maladies cibles du PEV, 6.6% de leurs enfants ont abandonné contre 18.57% des enfants dont les parents ont une connaissance insuffisante. La différence entre les deux proportions est statistiquement significative (p<0.05).

· Niveau de connaissance des parents sur le calendrier vaccinal et l'abandon de la vaccination.

Tableau XXIII: Répartition des parents selon la connaissance du calendrier vaccinal et l'abandon de la vaccination.

 
 
 

n=290

Connaissance

Abandon

 

Total

calendrier vaccinal

Oui

Non

 

Acceptable Insuffisant

7(5.03%)
37(24.50%)

132
114

139

151

Total

44

246

290

 

RP=0.21 [0.09 ; 0.46] ÷2(Pearson) = 21.31 ddl= 1 p=0.00000507

Parmi les parents qui ont une connaissance acceptable sur le calendrier vaccinal, 5.03% de leurs enfants ont abandonné contre 24.50% des enfants dont les parents ont une connaissance insuffisante. La différence entre les deux proportions est statistiquement significative (p<0.05).

68


· Connaissance de l'âge d'administration du VAR par les parents et l'abandon de la vaccination.

Tableau XXIV: Répartition des parents selon la connaissance de l'âge d'administration du VAR et l'abandon de la vaccination

Connaissance âge d'administration du VAR

Abandon

 

Total

 

Non

 

13 (7. 3%)
31 (27.7%)

165

81

178
112

Total

44

246

290

 

RP= 0.26 [0.14 ; 0.44] Chi-2 (Pearson) = 22.17 ddl= 1 p=0.00 3 10-3

La proportion des enfants non vaccinés contre le VAR avant l'âge d'un an et dont les parents qui connaissent l'âge d'administration du VAR est de 7.3% contre 27.7% chez ceux dont les parents ne connaissent pas l'âge d'administration du VAR. la différence entre les deux proportions est statistiquement significative (p<0 .05).


· Connaissance de la rougeole comme maladie cible du PEV par les parents et l'abandon de la vaccination.

Tableau XXV: Répartition des parents selon la connaissance de la

rougeole comme vaccination.

maladie cible du

PEV et l'abandon de la

Connaissance de

Abandon

 

Total

la rougeole comme cible PEV

Oui

Non

 

Oui Non

25(11.0%)
19(30.2%)

202
44

227
64

Total

44

246

290

 

RP=0.36 [0.21 ; 0.61] ÷2 = 14.04 ddl= 1 p= 0.0001796

Les parents qui ont cité la rougeole comme maladie cible du PEV ont 11.0% de leur enfant non vaccinés alors que 30,2% des enfants de ceux qui n'ont pas pu citer la rougeole sont non vaccinés contre la rougeole. La différence entre les deux proportions est statistiquement significative (p<0.05).


· Qualité des informations

Tableau XXVI : Répartition des mères selon les informations reçues sur la vaccination.

Informations reçues

Informée sur la maladie contre laquelle on a vacciné son enfant

Informée sur les éventuelles MAPI Informée sur les prochains rendez-vous Mère ayant reçue les trois informations

n=229

Fréquence
absolue

Fréquence
relative (%)

72

31.44%

188

82.10%

225

98.25%

63

27.51%

 

Les mères qui ont déclaré qu'elles recevaient ces trois informations clés sur la vaccination représentent 27.51%.

~ Perceptions sur l'organisation des services

· Convenance de jours de vaccination

La programmation et les jours de vaccination sont jugés convenables par l'ensemble des mères.

· Les occasions manquées

Le nombre d'occasions manquées par les mères varie de 1 à 3. Les mères qui ont manqué une occasion de faire vacciner leur enfant représentent 24.0%. Celles qui ont manqué plus d'une fois représentent 61.82%. Les principales raisons données par les mères sur ces occasions manquées sont les suivantes :

70

- Refus d'ouvrir un flacon pour un petit nombre (40%)

- Date de rendez-vous non arrivé /mères s'est trompée de date (34.55%) - Temps d'attente très long (18.18%)

- Report de la séance de vaccination par les agents de santé (10.91%) - Age de l'enfant dépassé (3.64%).

71


· Dispositif de rappel

Nos résultats indiquent que 95.63% des mères d'enfants ne sont

pas informées de l'existence d'un dispositif de rappel des enfants perdus de vue dans le cadre de vaccination dans la ville de Pouytenga.

Aussi, 20.52% des mères ne savent pas si la date du prochain rendez-vous est marquée dans le carnet de l'enfant. Pour 78.60% d'entre elles, cette date n'est pas marquée dans le carnet. La plupart des mères (80.35%) comptent les 28 jours d'intervalle donnés par les agents pour se rappeler la prochaine date de rendez-vous. Selon ces mères les élèves sont souvent sollicités pour les aider dans cet exercice.

~ Coût de la vaccination

Tableau XXVII : Répartition des mères selon le montant dépensé au cours de la dernière séance de vaccination de leur enfant.

Montant dépensé FCFA Fréquence Pourcentage

0 Franc 118 51.53

Moins de 200 36 15.72

200-500 67 29.26

Plus de 500 8 3.49

Total 229 100.00

Les frais occasionnés par la vaccination selon les propos des mères varient de moins de 200 à plus de 500 francs. Les montants dépensés ont été attribués à l'achat des médicaments (paracétamol pour prévenir la fièvre : 61.3%) et à leur restauration (37.8%).

5.3.7 Relation entre les perceptions de mères vis-à-vis des services de vaccination et l'abandon de la vaccination

~ Appréciation du temps d'attente par les mères/tutrices et

l'abandon de la vaccination.

Tableau XXVIII: Répartition des mères/tutrices selon l'appréciation du temps d'attente et l'abandon de la vaccination.

Appréciation

Abandon

 

Total

du temps

Oui

Non

 

dattente Long/Très long

29(19.6%)

119

148

Pas Long

6(7.4%)

75

81

Total

35

194

229

 

RP= 2.65 [1.15 ; 6.10] ÷2 = 6.01 ddl =1 p= 0.01425

Parmi les mères/tutrices d'enfants qui ont apprécié le temps d'attente long ou très long, 19.6% de leurs enfants de 12 à 23 mois n'ont pas reçu le VAR avant l'âge d'un an contre 7.4% des enfants de celles qui ont jugé ce temps pas long. La différence entre les deux mesures est statistiquement significative. (p<0.05).

~ Occasion manquée de vaccination par les mères/tutrices et

l'abandon de la vaccination.

Tableau XXIX: Répartition des mères/tutrices selon «l'occasion manquée de vaccination » et l'abandon de la vaccination.

Occasion
manquée

Abandon

 

Total

 

Non

 

Oui Non

16(29.1%)
19(10.9%)

39
155

55
174

Total

35

194

229

 

72

RP= 2.66 [1.47 ; 4.81] ÷2 = 10.66 ddl =1 p= 0.00109

Parmi les mères ayant déjà manqué une occasion de faire vacciner leurs enfants, on a enregistré 29.1% de cas d'abandon de la vaccination contre 10.9% chez les mères qui disent n'avoir jamais manqué une occasion. La différence entre les deux proportions est statistiquement significative (p<0.05).

5.3.8 Difficultés / suggestions

~ Raisons pour lesquelles certaines mères n'achèvent pas la

série vaccinale de l'enfant selon les enquêtés

Tableau XXX: Raisons de non achèvement de la vaccination des enfants selon les parents enquêtés.

n=277

Raisons de non achèvements des contacts vaccinaux

Fréquence
(%)

Raisons liés aux populations

 

Méconnaissance des informations clés sur la vaccination

47.13

Insuffisance de motivation

32.18

Peur des effets secondaires

16.09

Occupations des mères

14.37

Oubli des rendez-vous

10.34

Non implication des hommes dans la vaccination des enfants

9.77

Il existe des rumeurs concernant l'efficacité des vaccins

5.75

Distance

4.02

 

Raisons incriminants les services de vaccination

Attente trop longue

19.77

Occasions manquées

12.90

Insuffisance de communication

8.05

Accueil non satisfaisant

5.17

Qualité des injections (du sang)

3.45

Peur des agents vaccinateurs

4.02

Coût des culotes

2.87

 

Selon les parents, la méconnaissance des informations clés sur la vaccination (intérêt, maladie cible, et calendrier vaccinal), la peur les effets indésirables, l'insuffisance de motivation (paresse, négligence) et le temps d'attente long seraient les principales raisons probables pour lesquelles certaines mères n'arrivent pas à terminer la série vaccinale des enfants.

74

Suggestions des parents d'enfants pour réduire les abandons de la vaccination dans la ville de Pouytenga

Tableau XXXI : Principales suggestions des parents d'enfants

 

n=255

Suggestions

Fréquence (%)

Mener des séances de sensibilisation dans les quartiers en impliquant les hommes

32.94%

Augmenter le nombre des agents vaccinateurs

18.20%

Prévoir suffisamment de place

16.24%

Améliorer l'accueil lors de séances de vaccination

13.41%

Prévoir suffisamment de culotes

10.02%

Rechercher les perdus de vue

5.92%

 

L'IEC et l'amélioration de l'organisation des prestations de services de vaccination sont les principales suggestions des parents.

CHAPITRE VI :
DISCUSSION DES
RESULATS

 

CHAPITRE VI : DISCUSSION DES RESULTATS

Au regard des résultats obtenus et des données de la revue de la littérature nous allons organiser notre discussion autour de nos hypothèses de recherche. Pour la comparaison avec les résultats des études antérieures nous avons utilisé le principe d'inférence statistique pour affirmer les similitudes ou les différences.

6.1 Discussion des résultats par points

Avant de présenter la discussion autour des hypothèses, nous présentons d'abord un point discussion sur le statut vaccinal des enfants enquêtés.

~ Statut vaccinal des enfants

Les enfants 12 à 23 mois vaccinés contre le VAR avant l'âge d'un an représentent 84.8%.Ce résultat est similaire à celui trouvé dans la revue du PEV au Burkina en 2009 qui était de 87.6% [20] mais diffère des 57% [10] trouvé dans la revue du PEV au Benin en 2008. Le taux d'abandon entre le BCG et le VAR de 15.2% [11,2 ; 19,8] est supérieur à la norme OMS (moins de 10%).Ce taux est aussi supérieur à celui trouvé lors de la revue du PEV 2009 au Burkina (5.4%) [20] mais semble se rapprocher de celui du niveau national de 2009 selon les données administratives qui était de 14.40% [11] et des 15.96% que SAWADOGO S., [21] a trouvé en 2002 dans la région du Centre-Est.

Le sexe et le rang de naissance de l'enfant ne sont pas associés à l'abandon de la vaccination dans notre étude (p=0.29 et 0.90). Par contre MAGATTE et Col. [24], avaient trouvé que les enfants de sexe masculin avaient plus de chance d'être complètement vaccinés et JENNIFER N. [26] avait trouvé un lien entre le rang de naissance et le statut vaccinal de l'enfant.

Hypothèse 1 : Les caractéristiques sociodémographiques des parents d'enfants déterminent la fréquence élevée des abandons de la vaccination entre le BCG et le VAR chez les enfants de 0 à 11 mois dans la ville de Pouytenga.

· . Influence des occupations des parents

Les occupations des mères pour les activités génératrices de revenu peuvent avoir une influence sur le suivi vaccinal des enfants surtout si le temps d'attente est long et aussi si les programmes de vaccination coïncident avec les sorties de vente dans les marchés.

Dans notre étude, la majorité des mères/tutrices d'enfants sont des femmes au foyer (58,95%). Celles qui mènent d'autres occupations représentent 41,05%. Les pères menant des activités telles que le commerce, le travail salarié, les activités artisanales etc., représentent 45,90%. Bien que certains reports de vaccination soient attribués aux occupations des mères, notre étude n'a pas trouvé de lien statistiquement significatif entre l'occupation des mères et l'abandon de la vaccination (p=0.083). Dans leur étude portant sur Les facteurs individuels et du milieu de vie associés à la vaccination complète des enfants en milieu rural au Burkina, SIA D., KOBIANE JF. , SONDO B K., FOURNIER P., [1] avaient trouvé un lien entre les occupations des mères et leurs conjoints avec la vaccination complète.

· . Influence du niveau d'instruction des parents

77

Les parents « instruits » (alphabétisés, primaire, secondaire, supérieur) représentent 38,28%. Parmi les pères 57.38% sont instruits. Les mères/tutrices n'ayant aucune instruction représentent 62.88% et 37.12% sont « instruites ». Il existe une association statistiquement significative entre le niveau d'instruction des parents et le statut vaccinal de leurs enfants (p=0.0029). OUEDRAOGO L.T. et coll. [25] avaient aussi trouvé que l'analphabétisme (73.3%) des mères influençait l'adhésion à la vaccination des enfants. Le faible niveau d'instruction peut constituer un handicap à l'accès à l'information sur la vaccination.

Le niveau d'instruction plus élevé des pères pourrait être un atout important s'ils sont impliqués dans les activités de sensibilisation.

+ Influence de la situation matrimoniale

La grande majorité des parents enquêtés vit en couple (99.31%). MAGATTE et Col. [25], ainsi que MAKOUTODE M. et col. [28], avaient trouvé des résultats semblables avec respectivement 98% et 95% de mariés. La vie en couple est un atout si les deux conjoints s'impliquent dans la vaccination de l'enfant et si les questions de vaccination sont discutées ensemble. Toutefois notre étude a montré que les enfants nés de couples polygames abandonnent plus la vaccination (p=0.0448).cela peut s'expliquer par la charge des travaux domestiques.

+ Influence du nombre d'enfants de moins de 5 ans par mère Le nombre d'enfants de moins de 5 ans en charge par mère varie de 1 à 3 avec une moyenne de 1.26 enfants ; 25,17% des mères ont au moins 2 enfants de moins de 5 ans. Les enfants de moins de cinq ans nécessitent beaucoup d'attention et constituent une charge surtout pour leurs mères d'autant plus lourde que leur nombre est élevé. Ce qui pourrait expliquer le fait que chez les mères ayant en charge deux enfants ou plus de moins de 5 ans, le taux d'abandon de la vaccination soit plus élevé que chez celles ayant un seul enfant en charge (p=0.025). JENNIFER N. et coll. [26], avaient trouvé des résultats différents. Dans leur étude, le nombre d'enfants de moins de 5 ans en charge par les parents n'avait pas de lien avec la vaccination complète.

+ Influence du lieu de résidence des parents

Parmi les parents d'enfants enquêtés, 43,40% résident dans une zone non lotie et 56.60% en zone lotie. La proportion des cas d'abandon dans les quartiers non lotis (23,8%) est statistiquement plus élevée que celle constatée dans les quartiers lotis (8,5%). Les enfants dont les parents résident en zone non lotie sont plus sujet à l'abandon de la vaccination

(p=0.0003). B. BOLANDA, P. TALANI, P. NZABA et al [22] à Brazzaville avec 42.8% parents résidant en zone périurbaine et 57.2% en zone urbaine avaient également trouvé le même lien.

+ Influence du non respect des rendez-vous de vaccination Le nombre de désistement des parents les jours indiqués pour la vaccination de leur enfant varie de 1 à 4. Parmi les parents ayant déjà désisté à une séance de vaccination, 84,6% (35) l'ont fait plus d'une fois ; 28.20% des désistements ont été occasionnés par les chefs de ménage ou le père de l'enfant. Parmi les raisons de ces désistement figurent en bonne place les activités commerciales /Marché (41,03%), les occupations familiales (25,64%). Les enfants dont les parents ne respectent pas les rendez-vous de vaccination, sont plus sujet à l'abandon de la vaccination (p=0.0001). La prise en compte des occupations des mères dans la programmation des activités de vaccination est donc une nécessité.

Vérification de l'hypothèse 1

L'analyse de nos résultats montre que le niveau d'instruction des parents, le quartier de résidence (non loti), le nombre d'enfants de moins de 5 ans ainsi que le non respect de rendez-vous de la vaccination favorisent l'abandon de la vaccination. Ce qui confirme notre hypothèse de départ selon laquelle les caractéristiques sociodémographiques des populations déterminent la fréquence élevée des abandons de la vaccination.

79

Hypothèse 2 : L'insuffisance de connaissances des parents d'enfants en matière de vaccination détermine la fréquence élevée des abandons entre le BCG et le VAR chez les enfants de 0 à 11 mois dans la ville de Pouytenga.

+ Influence de la connaissance des avantages de la vaccination

Les avantages de la vaccination sont bien connus par les parents (98.88%) ce qui montre une bonne prédisposition à l'adhésion à celle-ci. Ce résultat est similaire à celui trouvé par KABORE J. [29] en 2007 dans le DS de OUAHIGOUYA au Burkina Faso qui était de 95.74%. OUEDRAOGO E., [23] avait également trouvé à Ouagadougou que 92.42% des mères connaissent des avantages à la vaccination. Il faut cependant noter dans cette étude, que certains parents (4.88%) pensent que la vaccination est un acte curatif (on vaccine les enfants pour soigner les maladies). BOA A., [30] avait aussi trouvé en Bouna en Côte d'Ivoire que la vaccination était comprise comme un acte curatif.

+ Influence de la connaissance des maladies cibles du PEV

par les parents

Les maladies les plus connues sont la poliomyélite (82.1%), la rougeole (78.3%), la méningite (74.4%). SAWADOGO M. [27] a également trouvé ces trois principales maladies avec toutefois des proportions différentes des nôtres : 52.16% pour poliomyélite 39.30% pour la rougeole et 29.31% pour la méningite. La forte prédominance de ces maladies est probablement due aux multiples campagnes de vaccination de masse organisées au cours ces dernières années.

Le niveau de connaissance des parents sur les maladies cibles du PEV (au moins cinq maladies citées) est faible (27,59%). Il est plus faible chez les pères/tuteurs (18,03%) que les mères/tutrices 30,13%. Aussi certains parents ont cité des maladies qui ne sont ciblées par le PEV. Le

81

niveau de connaissance des parents avait également été jugé faible (30%) au Benin par MAKOUTODE M. et coll. [28]. Nous avons trouvé que les parents instruits (alphabétisés, primaire, secondaire, supérieur) connaissent plus les maladies cibles du PEV par rapport à ceux non instruits (p= 0.00082). Aussi ceux qui ont une connaissance acceptable des maladies cibles achèvent mieux la série vaccinale des enfants (p=0.00894).

+ Influence de la connaissance du calendrier vaccinal

Concernant le nombre de contacts nécessaires pour l'immunisation complète d'un enfant, 68,62% des parents savent qu'il en faut cinq ; 83,79% des parents savent que le premier contact vaccinal commence à la naissance et 61.37% connaissent le calendrier spécifique du VAR (9 mois). La connaissance du calendrier vaccinal est acceptable seulement chez 47,2% des parents. Elle est de 54,59% chez les mères/tutrices contre 19,67% chez les pères ou tuteurs. Ce résultat chez les mères est supérieur à celui trouvé par OUEDRAOGOL.T. et coll. au Burkina qui était 17.7% [25], mais se rapprocher de celui de FAYE A., SECK I., DIA AT [9] au Sénégal qui avaient trouvé que seulement 38.1% des parents connaissaient le calendrier vaccinal.

Les parents instruits (alphabétisés, primaire, secondaire, supérieur) connaissent mieux le calendrier vaccinal que ceux non instruits (p=0.000062). Par ailleurs, l'insuffisance de connaissance sur le calendrier vaccinal par les parents occasionne des cas d'abandon de vaccination de l'enfant (p<0.05). Ce qui corrobore avec les résultats obtenus par SAWADOGO S., [21] et B. BOLANDA, P. TALANI, P. NZABA et coll. [22] qui avaient trouvé que la méconnaissance du calendrier vaccinal était l'une des raisons majeures de non vaccination des enfants de 12 à 23 mois.

Les hommes ont une faible connaissance sur la vaccination des enfants. Cela n'est pas favorable à leur implication dans le suivi vaccinal des enfants. Cela pourrait être du à une exploitation non diversifiée des canaux de communication surtout ceux communautaires. Effet nos résultats montrent que la plupart des parents sont informés par les agents de santé. La communication étant au centre de toute action de prévention, nous pensons que celle-ci doit être faite au travers de canaux et supports adaptés.

+ Influence des connaissances des MAPI par les parents

Les MAPI simples sont bien connues par les parents (93.1%) et principalement la fièvre (83.8%). Concernant la connaissance de la fièvre, des résultats similaires ont été trouvés au Bénin dans la revue du PEV 2008 [10] et au Burkina par SAWADOGO M. [27], qui étaient respectivement de 86% et 85.34%. Les autres MAPI simples sont toutefois moins connues dans la présente étude.

Vérification de l'hypothèse 2

Concernant cette hypothèse notre analyse montre que le niveau de connaissance des parents sur les maladies cible du PEV et sur le calendrier vaccinal est faible respectivement de l'ordre de 27.59% et 47.2%. Ces niveaux de connaissance se sont trouvés statistiquement associés à l'abandon de la vaccination des enfants. Ce qui confirme cette hypothèse.

83

Hypothèse 3 : Les perceptions des parents d'enfants vis-à-vis des services de vaccination déterminent la fréquence élevée des abandons de la vaccination entre le BCG et le VAR chez les enfants de 0 à 11 mois dans la ville de Pouytenga.

~ Perceptions sur la qualité des prestations + Influence de l'accueil

La majorité des mères 95.63% disent qu'elles sont bien reçues lors des séances de vaccination. Toutefois, 3.5% d'entre elles ont déclaré qu'elles n'ont pas été reçues dans l'ordre d'arrivée et 37.7% n'ont pas eu une place assise pendant l'attente. FAYE A., SECK I., DIA AT [9] avaient également trouvé que l'accueil était bien apprécié (99.8%).

+ Influence du temps d'attente

Le temps d'attente a été jugé long ou très long par 85,6% des mères. Dans un contexte de ville commerciale l'attente longue est incompatible avec les occupations de mères. Ce résultat diffère de celui trouvé par OUEDRAOGO L.T et Coll., [25] où le temps d'attente a été jugé long par seulement 33.6%. Le long temps d'attente dans cette étude engendre des coûts pour les mères qui sont obligées de se restaurer.

+ Influence des informations reçues lors des séances

Seulement 27.51% des mères ont déclaré qu'elles recevaient les trois informations clés sur la vaccination. Elles sont dans leur majorité informées sur les prochains rendez-vous (98.25%) et des éventuelles MAPI (82.10%). Par contre elles sont moins informées (31.44%) sur nature des antigènes lors des différents contacts vaccinaux. Ces résultats corroborent avec ceux trouvés dans le district sanitaire de Boussé [25] où 47.7% des mères disaient être informées sur les maladies concernées par la vaccination, 63.8% sur les réactions indésirables de la vaccination et 90.8% sur les MAPI. La faible proportion

des mères informées sur la nature des antigènes lors des contacts vaccinaux, explique leur faible niveau de connaissance sur les maladies cibles du PEV toute chose qui a une influence sur l'abandon de la vaccination.

~ Perception sur l'Organisation des services de vaccination + Influence des occasions manquées

Les mères qui ont manqué une occasion de faire vacciner leur enfant représentent 24.0%. Ce résultat est similaire au 16.9% d'occasion manquée trouvée par OUEDRAOGO L.T et Coll., [25]. Dans notre étude, les mères qui ont manqué plus d'une occasion représentent 61.82%. Nous avons trouvé un lien entre les occasions manquées par les mères et le statut vaccinal de l'enfant. La proportion de cas d'abandon est plus élevée chez les mères ayant expérimenté un ou plusieurs occasions manquées (p=0.001).

+ Influence du dispositif de rappel

Dans le cadre de la vaccination, un dispositif de rappel et/ou de recherche des perdus de vue est important. Dans cette étude, la majorité des mères disent être informée sur les prochains rendez-vous (79.48%), mais 78.60% d'entre elles disent que la date du prochain rendez-vous n'est pas inscrite dans le carnet de l'enfant. C'est ce qui explique pourquoi certaines mères se trompent de date de rendez-vous. Aussi, les mères ne sont pas informées (95.63%) de l'existence d'un dispositif de rappel des enfants perdus de vue dans le cadre de vaccination dans la ville de Pouytenga. Même parmi les cas d'abandons, personne n'est au courant d'un quelque système de recherche des enfants défaillants. On peut déduire qu'aucun d'entre eux, n'a jamais été rappelé. Ce qui traduit une faiblesse du système de recherche des perdus de vue en ville.

Vérification de l'hypothèse 3

En somme concernant les perceptions des mères vis-à-vis des services de vaccination nos résultats montrent que le long temps d'attente et les occasions manquées sont statistiquement liés à l'abandon de la vaccination dans notre étude. Nous en déduisons donc que notre troisième hypothèse est confirmée.

6.2 Synthèse des résultats

Points forts

· Les mères reconnaissent les avantages de la vaccination (98.96%) pour les enfants ;

· Les mères avouent qu'elles sont bien reçues lors de séances de vaccination (95.63%) ;

· Certaines maladies cibles du PEV sont bien connues (rougeole, poliomyélite, méningites) ;

· La plupart des mères est informée sur les MAPI (82.10%) ;

· Les informations sur les prochains rendez-vous sont communiquées aux mères (98.25%) ;

· La programmation (jours planifiés) de la vaccination convient aux mères ;

· Les agents de santé sont les principales sources d'informations des parents (84.5%) en matière de vaccination.

Points à améliorer

· Les occasions manquées par les mères : 24% des mères viennent à la vaccination mais repartent sans obtenir la vaccination ;

85


· Insuffisance d'organisation des sites de vaccination (il y a une insuffisance de places assisses pour les mères et leurs enfants lors des séances de vaccination et elles ne sont pas toujours reçues dans l'ordre d'arrivée) ;

· Le dispositif de recherche des perdus de vue n'est pas ressenti dans la communauté ;

· Plus de la moitié des mères (69.6%) ne sont pas informées sur la nature des antigènes administrés à leur enfant pendant l'acte vaccinal ;

· Les dates de rendez-vous pour la prochaine vaccination ne sont pas marquées sur les carnets des enfants (78.60%) ;

· La couverture insuffisante des quartiers non lotis : la plupart des
enfants ayant abandonné résident en zone non lotie (68.18%) ;

· L'insuffisance de connaissance du calendrier vaccinal : seulement 47.2% des parents ont une connaissance acceptable du calendrier vaccinal ;

· L'insuffisance de connaissance des maladies cibles du PEV : 72.41% des parents connaissent moins de 5 maladies cibles, seulement 1.38% connaissent les 9 maladies cibles ; 23.1% des parents ont cité des maladies non ciblées par le PEV ;

· Certains parents (13.45%) ne respectent pas les rendez-vous de vaccination des enfants (reportent à une à une date ultérieur) ;

· Exploitation non diversifiée des canaux de
communication communautaires : aucune source d'information concernant les ONG et associations, les religieux traditionnels.

RECOMMANDATIONS

 

88

CHAPITRE VII : SUGGESTIONS/RECOMMANDATIONS

+ Aux Infirmiers chefs de poste des FS de la Ville

Court terme

· Mettre en place un dispositif de rappel téléphonique systématique des parents des enfants absents à la vaccination ;

· Effectuer le monitoring mensuel des activités de vaccination des secteurs de la ville ;

· Améliorer les commodités des sites de vaccination : prévoir suffisamment de places assises pour les femmes lors des séances de vaccination. Choisir des sites propres, ombrageux et bien aérés.

· Mener des activités de sensibilisation sur la vaccination dans les quartiers en impliquant les hommes et les leaders communautaires ;

Moyen terme

· Mettre en place un système efficace de recherche des PDV en procédant par une approche multidimensionnelle : mise en place d'un cahier par secteur, implication des ASC et OBC/E, Communiquer radio, message ou appel téléphonique.

+ Aux membres l'Equipe Cadre du District sanitaire de Pouytenga

Court terme

· Renforcer les compétences des agents vaccinateurs en matière de vaccination : Ces formations doivent comporter des modules sur l'accueil, la communication interpersonnelle, l'organisation du site de vaccination, la gestion des MAPI et des données de vaccination ;

· Doter les agents vaccinateurs de supports d'IEC (Mégaphone, Boite à image) ;

· Mettre en place des sites de vaccination dans les zones non loties ;

· Effectuer des plaidoyers en direction des autorités communales administratives et religieuse en faveur de la vaccination ;

· Organiser des campagnes de rattrapage en mettant l'accent sur les zones non loties ;

· Moyen terme

· Faire une cartographie sociale de la vaccination des enfants de la ville de Pouytenga ;

· Elaborer et mettre en oeuvre un plan intégré de communication en matière de vaccination ;

· Mener des recherches opérationnelles de façon périodique pour explorer davantage tous les contours du phénomène.

90

+ Au Maire de la commune urbaine de Pouytenga

· Apporter un appui à l'ECD dans la réduction des abandons de la vaccination (mise en place des sites des sites de vaccination, mise en oeuvre du plan intégré de communication).

· Renforcer les capacités d'accueil dans les sites de vaccination (dotation ou construction en place assisses)

+ Aux autorités sanitaires à la DRS -CE Moyen terme

· Accompagner l'ECD dans l'élaboration de la cartographie sociale et le renforcement des compétences des agents en matière de vaccination ;

· Effectuer des plaidoyers au niveau national pour l'obtention de supports d'IEC sur la vaccination.

+ Aux autorités sanitaires à la DPV

· Elaborer une fiche de présentation des maladies cibles du PEV ainsi que le calendrier vaccinal pour les populations en langue locale ;

· Faire un plaidoyer pour l'obtention de petites doses (1 à 5) pour le VAR ;

· Affecter des ressources pour la recherche des perdus de vue en milieu urbain ;

· diffuser des messages sur la vaccination de routine sur les réseaux téléphoniques.

CONCLUSION

92

CONCLUSION

Cette étude aborde la problématique des abandons de la vaccination en milieu urbain dans un contexte de couverture vaccinale administrative de plus de 100%. L'analyse des déterminants communautaires des abandons de vaccination entre le BCG et le VAR dans la ville de Pouytenga a fait apparaître des insuffisances. La résolution de ces dernières permettrait de réduire le nombre de ces abandons et d'améliorer significativement la proportion des enfants complètement vaccinés. L'insuffisance d'information et d'éducation en matière de vaccination explique la faible connaissance des maladies cibles du PEV et du calendrier vaccinal par certains parents. Par ailleurs, le long temps d'attente ainsi que la communication insuffisante avec les mères sont des facteurs qui réduisent la qualité des prestations offertes et contribuent à détourner les mères des services de vaccination. Dans un contexte de relance de la vaccination par des campagnes de masse, il est nécessaire que soit prises des mesures adéquates à corriger ces insuffisances afin que chaque enfant puisse achever sa série de vaccinations. Pour ce faire les compétences des agents vaccinateurs doivent être continuellement renforcées notamment en communication interpersonnelle. La dotation en supports d'IEC appropriés est indispensable si l'on veut se faire comprendre par des populations non instruites. Le programme de vaccination devrait donc être soutenu par un plan de communication qui prenne en compte les objectifs spécifiques de chaque zone d'intervention.

Enfin, nous pensons que d'autres recherches, avec une méthodologie plus élaborée incluant les COGES, les ASC, les leaders communautaires, les autorités religieuses, les autorités communales, ainsi que les OBC-E, permettrons d'explorer davantage tous contours du phénomène d'abandon de vaccination en milieu urbain.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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13. District sanitaire de Pouytenga .Plan d'action 2010, Décembre 2009, 103p

14.

95

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15. Ministère de la Santé, CADSS. Formation des médecins en gestion de district module1 : concept généraux et approches en santé publique, 2e Edition Août 2007 pages 13

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19. Dictionnaire de langue française LAROUSSE 2009 Grand format (2008), Paris, 1812 p.

20. Burkina Faso, Ministère de la Santé, Direction de la Prévention par les Vaccinations (DPV). Revue approfondie du PEV 2009 rapport final Juin 2010 ; 166 pages

21. SAWADOGO S. : Etude des causes des abandons de la vaccination des enfants de 0 à 11 mois au Burkina. Mémoire opérationnelle de recherche EPIVAC 2003, IRSP
Ouidah/EPIVA003, 58p.

22. B. BOLANDA,P. TALANI, P. NZABA et al : Enquête de couverture vaccinale sur la rougeole à Brazzaville. Bull Soc Pathol Exot, 2000, 03, 3,123-124

23. OUEDRAOGO E. : Etude des déterminants de la faible utilisation des services de vaccination au niveau du DS de Pissy en 2002. Mémoire opérationnelle de recherche EPIVAC 2003, IRSP Ouidah/EPIVA003, 50p.

24. MAGATTE N. et coll. : Facteurs d'abandon de la vaccination des enfants âgées de 10 à 23 mois à Ndoulo (Sénégal). Cahiers Santé vol.19, n°1, Janvier-février,mars 2009

25. OUEDRAOGO L.T. et coll. : déterminant du non-respect du calendrier vaccinal au niveau district sanitaire : cas du district sanitaire de Boussé, Burkina Faso. Médecine et maladies infectieuses Vol.36, 2006 138-143

26. JENNIFER N. Bondy : Identifying the determinants of childhood immunization in the Philippines. Vaccine, 2009 ; n°27, 169-175

27.

SAVADOGO M. Déterminants des abandons de la vaccination entre le BCG et le VAR chez les enfants de 0 à 11 mois dans le district sanitaire de Tenkodogo en 2009. Mémoire de fin d'études Epidémiologie ; ENSP Ouaga, 2009,132 pages

28. MAKOUTODE M. et col. Influence de certaines caractéristique parentales sur la couverture vaccinale des nourrissons au Bénin. Médecine tropicale 2009 ; 69 : 267-271

29. KABORE J. Etude des déterminants du taux d'abandon élevé entre les vaccinations BCG et VAR chez les enfants de 0 à 11 mois dans le DS de Ouahigouya en 2007. Mémoire de fin d'études Epidémiologie ; ENSP Ouaga, 2008,99 p

30. BOA A. Perceptions du PEV et des ses dysfonctionnement dans le district sanitaire des Bouna. Bull soc patho exot, 2006,99 ;5 pages 386-390.

31. District sanitaire de Pouytenga .Plan d'action 2011, Décembre

2010, 91p

32. Commune de Pouytenga. Plan communal de développement (PCD) 2010-2014 de la commune urbaine de Pouytenga. Rapport diagnostic, Février 2010 p35

ANNEXES

A

Annexe1

INTRUMENT D'ANALYSE DU CONTENU DES CARNETS DE
VACCINATION DES ENFANTS DE 12 A 23 MOIS

SECTION 1 : ELEMENTS D'IDENTIFICATION

N° de la fiche /__/__/__/ Date de l'enquête /__ __//____//____/ Heure : Nom de l'enquêteur SECTION 2: CARACTERISTIQUES DES ENFANTS

Date de naissance: /____//____//____/ ou âge en mois /___/ Sexe : Masculin Féminin

Lieu d'accouchement : maternité domicile

Rang de la fratrie /___/

SECTION 3 : INFORMATIONS SUR LE STATUT VACCINAL

Statut vaccinal de l'enfant : complètement vacciné partiellement

vacciné

Statut vaccinal vis- à vis du VAR : Vacciné Non vacciné

Si vacciné contre le VAR date de vaccination: / // // /

B

ANNEXE 2 GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX PARENTS
D'ENFANTS DE 12 A 23 MOIS

A. GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX MERES/TUTRICES D'ENFANTS DE 12

A 23 MOIS

SECTION 1 : ELEMENTS D'IDENTIFICATION

N° de la fiche de l'enfant /__/__/__/ Date de l'e nquête /___//___//___/ Secteur /__/ Numéro de la grappe /__/

Type de quartier de résidence Loti Non loti

SECTION 2 : CARACTERISTIQUES SOCIO DEMOGRAPHIQUES

1. Quel âge avez-vous? (âge en années) /__//__/

2. Quelle est votre activité principale ?

Elève/étudiante Femme au foyer

Travailleurs salariée Artisan*

Commerçante Sans emploi

Autres (préciser) .

*Artisan : mécanicienne, tisserande, coiffeuse, et teinturière

3. Quel est le plus haut niveau de scolarité que vous avez fréquenté ?

Aucun Alphabétisé langue locale

Medersa/ école coranique Primaire

Secondaire Supérieur

4. Quel est votre situation matrimoniale ?

Mariée polygamie Mariée monogamie

Divorcée Veuve Célibataire

5. A quelle religion appartenez-vous ?

Animisme Islam

Christianisme Autre à préciser

6. Quel est le nombre d'enfants de moins de cinq ans que vous

avez ? /__/

7. Etes-vous toujours obligé d'avoir la permission du père de l'enfant ou celui du chef de famille avant d'aller à une séance de vaccination ?

Oui Non

C

8. Vous est-il déjà arrivé de reporter la vaccination de l'enfant à une date ultérieure ?

/

Oui Non Si oui combien de fois /__

Si oui quelles étaient les principales raisons pour laquelle la
vaccination de l'enfant a été reportée ?

SECTION 3 : CONNAISSANCES EN MATIERE DE VACCINATION

9.

Selon vous, la vaccination est-elle avantageuse pour les enfants ? Oui Non

10. Selon vous, pourquoi doit-on, faire vacciner les enfants ?

11. Quelles sont les maladies contre lesquelles on vaccine habituellement les enfants ? cocher le(s) bonne(s) réponse(s)

Tuberculose Tétanos Coqueluche

Diphtérie Poliomyélite Rougeole

Fièvre jaune Hépatite infection à haemophilus (méningite)

autre (préciser)

12. Selon vous, au bout de combien de contacts dit-on qu'un enfant est

complètement vacciné ? /__/

13. Selon vous, à quel moment l'enfant reçoit son premier vaccin ?

14. Selon vous, à partir de quel âge l'enfant peut-il recevoir le vaccin anti-rougeoleux ?

15. Quels sont les effets indésirables possibles dont peut souffrir un enfant après un contact vaccinal ?

Fièvre Diarrhée

Abcès/plaie Douleur/inflammation

Ne sait pas autres

16.

Votre enfant a-t-il déjà présenté un ou des effets indésirables (ou réactions) après un contact vaccinal ?

Oui Non (Si non passer à la question 18)

Si oui le(s) quel(s) ?

Fièvre Diarrhée

Abcès/plaie Douleur/inflammation autres

17. Qu'avez-vous fait face à cette situation ?

Automédication voir l'agent de santé

Rien autres à préciser

18. Quelles sont vos sources d'information sur la vaccination de votre

lieu ?

Radio Télévision Affiches/banderole

Agent de santé Crieur public/ASC entourage

Elève Religieux/traditionnel associations/ONG

Autre précisez

19.

Selon vous, quel est le statut vaccinal de votre enfant à ce jour Complètement vacciné Partiellement vacciné

SECTION 4 : PERCEPTION SUR LES SERVICES DE VACCINATION

20. A votre dernière séance de vaccination, comment avez-vous été reçu par l'agent de santé ?

Bien Pas bien

(Si pas bien reçu) justifiez votre réponse ?

21.

Avez- vous trouvé de la place assise pendant votre attente ? Oui Non

22. A votre dernière vaccination avez-vous été reçu selon votre ordre d'arrivé ?

23.

E

A la dernière séance de vaccination de votre, comment avez-vous trouvé le temps que vous avez mis avant d'avoir le vaccin pour votre enfant ?

Très long Long Pas long

24. Pendant les séances de vaccination de votre enfant, est-ce que les agents vaccinateurs vous informaient contre quelles maladies ils vaccinent l'enfant ?

Oui Non

25. Vous expliquent-ils les réactions indésirables possibles de la vaccination ?

Oui Non

26. Vous expliquaient-ils quand ramener votre enfant pour la suite de la vaccination ?

Oui Non

27. Vous est-il déjà arrivé d'aller à une séance de vaccination et ne pas recevoir de vaccin pour votre enfant ?

/

Oui Non Si oui combien de fois /__

Si oui quelles étaient les principales raisons pour laquelle vous
n'avez pas eu le vaccin pour votre enfant ?

28. Combien de franc avez-vous dépensée au cours de la dernière séance de vaccination de votre enfant ?

0 Franc moins de 200 F 200F-500F plus de 500 F Pourquoi avez-vous dépensé cette somme ? (si la question 27 différent de 0 franc)

Acte vaccinal Restauration

Transport Achat médicaments Autre

29.

F

Est -ce que les jours de vaccination au centre de santé vous conviennent ?

Oui Non

Si non quel(s) jour(s) ne vous conviennent pas

Jour de marché Autres jours de la semaine

(précisez)

30. La date du prochain rendez-vous est-elle chaque fois inscrite dans le carnet de votre enfant ?

Oui Non Ne sait pas

31. Comment faites vous pour vous rappeler de la prochaine date de vaccination de votre enfant ?

32. Existe-t-il dans votre FS un dispositif qui vous rappelle en cas non respect des rendez-vous ? Oui Non
Si oui quels sont les moyens utilisés pour vous rappeler ?

Radio ASC

Visite à domicile Téléphone Autre précisez

SECTION 5 : DIFFICULTES /SUGGESTIONS

33. Selon vous, pourquoi certaines mères abandonnent la série vaccinale de leurs enfants ?

34. Quelles suggestions pouvez-vous faire en vue d'améliorer la vaccination des enfants ?

Heure à la fin : Merci de votre disponibilité

G

B. GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX PERES/TUTEURS D'ENFANTS DE 12

A 23 MOIS

SECTION 1 : ELEMENTS D'IDENTIFICATION

N° de la fiche de l'enfant /__/__/__/ Date de l'e nquête /___//___//___/ Secteur /__/ Numéro de la grappe /__/

Type de quartier de résidence Loti Non loti

SECTION 2 : CARACTERISTIQUES SOCIO DEMOGRAPHIQUES 1. Quel âge avez-vous ? (âge en année) /__//__/

2. Quelle est votre activité principale ?

Elève/étudiant Travailleurs salarié

Cultivateur Commerçant

Sans emploi Artisan*

Autres (préciser) .
*Artisan : mécanicien, coiffeur, et teinturier

3. Quel est le plus haut niveau de scolarité que vous avez fréquenté ?

Aucun Alphabétisé langue locale

Medersa/ école coranique Primaire

Secondaire Supérieur

4. Quel est votre situation matrimoniale ?

Marié polygame Marié monogame

Divorcé Veuve Célibataire

5. A quelle religion appartenez-vous ?

Animisme Musulmane

Chrétienne Autre à préciser

6. Quel est le nombre d'enfants de moins de cinq ans que vous avez avec la mère de cet enfant ? /__/

7.

La mère de l'enfant doit-il toujours avoir votre permission ou celui du chef de famille avant d'aller à une séance de vaccination ? Oui Non

H

I

8. Vous est-il déjà arrivé de faire reporter la vaccination de l'enfant à une date ultérieure ?

/

Oui Non Si oui combien de fois /__

Si oui quelles étaient les principales raisons pour laquelle la vaccination de l'enfant a été reportée ?

SECTION 3 : CONNAISSANCES EN MATIERE DE VACCINATION

9.

Selon vous, la vaccination est-elle avantageuse pour les enfants ? Oui Non

10. selon vous, pourquoi doit-on faire vacciner les enfants ?

11. Quelles sont les maladies contre lesquelles on vaccine
habituellement les enfants ? cocher le(s) bonne(s) réponse(s)

Tuberculose Tétanos Coqueluche

Diphtérie Poliomyélite Rougeole

Fièvre jaune Hépatite infection à haemophilus

(méningite) autre (préciser)

12. Selon vous, au bout de combien de contacts dit-on qu'un

enfant est complètement vacciné ? /__/

13. Selon vous, à quel moment l'enfant reçoit son premier
vaccin ?

14. Selon vous, à quel âge l'enfant doit-il recevoir le vaccin anti-
rougeoleux?

15. Quels sont les effets indésirables possibles dont peut souffrir
un enfant après un contact vaccinal ?

Fièvre Diarrhée

Abcès/plaie Douleur/inflammation

Ne sait pas autres...

16. Votre enfant a-t-il déjà présenté un ou des effets indésirables (ou réactions) après un contact vaccinal ?

Oui Non (Si non passer à la question 18)

Si oui le(s) quel(s) ?

Fièvre Diarrhée

Abcès/plaie Douleur/inflammation autres

17. Qu'avez-vous fait face à cette situation ?

Automédication voir l'agent de santé

Rien autres à préciser

18. Quelles sont vos sources d'information sur la vaccination de

votre lieu ?

Radio Télévision Affiches/banderole

Agent de santé Crieur public/ASC entourage

Elève Religieux/traditionnel associations/ONG

Autre précisez

19. Selon vous, quel est le statut vaccinal de votre enfant à ce

jour ?

Complètement vacciné Partiellement vacciné

SECTION 4 : DIFFICULTES /SUGGESTIONS

20. Selon vous, pourquoi certaines mères abandonnent la série vaccinale de leurs enfants ?

Quelles suggestions pouvez-vous faire en vue d'améliorer la vaccination des enfants ?

Heure à la fin Merci de votre disponibilité

J

Annexe 3: Liste des quartiers par secteur de la vile de Pouytenga

(Source : Marie Pouytenga 2010) SECTEUR 1

Noms du quartier

Type de
quartiers

Quartiers
tirés


Grappe

1.

TANLII-BOUSSINSIN

loti

 
 

2.

BAARIN-GUIEBRINI

Non loti

 
 

3.

KOUGBILA

Non loti

 
 

4.

KIENDPALGO I

Loti

x

1

5.

KIENDPALGO II

Loti

 
 

6.

SEEDIN-SINGHIN

Non loti

 
 

7.

SOURGOU

Non loti

 
 

8.

GUIONGHIN

Loti

 
 

9.

NAKOMTENGA

Non loti

x

2

10.

KIEDSOMMIN

Non loti

 
 

11.

SAMANKAORÉ

Loti

x

3

12.

DAMESSIM 1

Loti

x

4

13.

SARIA-TENGSOBDOGO

Non loti

 
 

SECTEUR 2

Noms du quartier

Type de
quartiers

Quartiers
tirés


Grappe

1.

BACKA-ZAOGO

Non Loti

x

5

2.

GUIEBRNI

Loti

x

6

3.

NEMATOULAYE

Non loti

 
 

4.

KAROBGHIN

Non loti

 
 

5.

KOUGRAOGHIN-TEYOKHIN

Loti

 
 

6.

GUIONGHIN

Loti

x

7

7.

POESSIN

Non loti

x

8

8.

NARYAOGHIN

Non loti

x

9

9.

PISSIN

Non loti

 
 

10.

TINGUEMNAORÉ

Non loti

x

10

11.

YARCIN

Loti

x

11

12.

KOULG-ROUDE-KONDOULGHIN

Non loti

 
 

13.

HAMDALAYE

Loti

 
 

14.

DAMESSIM 2

Loti

x

12

K

SECTEUR 3

Noms du quartier

Type de
quartiers

Quartiers
tirés


Grappe

1.

KANKONGBTINGA

loti

x

13

2.

WOMYONDIN- BÉGDBAKA

Non loti

 
 

3.

SANKANGO- FILIGOU

Non loti

 
 

4.

LÉONKONSAN

Loti

 
 

5.

SILGUIN- BAKA

Non loti

x

14

6.

CYPRIEN-POUGO

Loti

x

15

7.

KONDOULGHIN- KOUGRAOGHIN

Loti

 
 

8.

SIGUINVOUSE

Loti

x

16

9.

YOUGSIN-SAMMIN

Non loti

 
 

10.

TANZOUGOU

Loti

x

17

11.

GARBOGDIN-TANGHIN

Loti

x

18

12.

YARGO

Non loti

x

19

13.

HAMA GARGHIN-KIENDPALGO

Non loti

x

20

14.

GARGHIN

 
 
 

SECTEUR 4

Noms du quartier

Type de
quartiers

Quartiers
tirés

N° Grappe

1.

SOLAGHIN

Loti

 
 

2.

SILMINAABIN

Non loti

x

21

3.

SOLGOMNORE

Non loti

x

22

4.

OUIDI

Non loti

 
 

5.

BOANANBIN

Non loti

 
 

6.

ZOETASSGA

Non loti

x

23

7.

GOURMDAGA

Loti

x

24

8.

DAGANDBANGO

Loti

 
 

9.

BANGRIN

Loti

x

25

10.

KORSMOHIN

 
 
 

11.

BOALGABOOKIN

 
 
 

12.

SAANBIN

 

x

26

SECTEUR 5

Noms du quartier

Type de
quartiers

Quartiers
tirés

N° Grappe

1.

BALKIOU

Non loti

x

27

2.

KONBOUGO

Non loti

 
 

3.

SINIMISSIN

Non loti

 
 

4.

KOSRAMBIN

Non loti

 
 

5.

NATENGA

Non loti

x

28

6.

GOMSIN

Loti

x

29

7.

SAMANKAORIN

Non loti

 
 

8.

SOOLGOMNORE

Non loti

 
 

9.

KIEDPALGO

Loti

x

30

10.

LALITENGA

Non loti

 
 

11.

KOLINKOOMIN

Loti

 
 

12.

TANLILI

Non loti

 
 

13.

TAMBILI

Non loti

 
 

Annexe 4 : Carte du district sanitaire de Pouytenga

L

Annexe 5 : Carte de la ville de Pouytenga

500 0 500 1000 Mètres

5

4


·

·

1

2

3

Aménagement de l'espace urbain Abattoir

Auberge

Centre d'embouche

Centre hospitalier

Château d'eau

Cimetière

Cinéma

Commissariat de police

Culte

Domaine privé

Ecole

Ecole et CEB Pouytenga 1 Eglise catholique

Elevage & Parc de vaccination Espace à boiser

Espace vert

Etablissement secondaire

Aménagements

Garderie

Gare routière

Gendarmerie & Marché de Céréales Mairie

Marché central

Marché de bétail

Marché de colas

Marché de sékos

ONATEL SONAPOST

Parcellle

Péfecture & Perception

Réserve administrative

Santé Sport Stade YAAR Zone non lotie

Routes

Zone dino

Route bitumée

Route

Limite de secteur

Barrage Bas-fond

N

ordinaire

ndation

M

N

Annexe 6 : Autorisation d'enquête

P

Annexe 7 : Récapitulatifs du statut vaccinal des enfants enquêtés par secteur

Secteur

Echantillon enquêté

(A)

Statut vaccinal vis- à-vis du VAR

Statut vaccinal vis- à-vis du VAR avant le 1er anniversaire

Proportions des abandons entre BCG et VAR(E/A)

Vaccinés (B)

Non vaccinés (C)

Vaccinés (D)

Non vaccinés (E)

Secteur 1

40

34

6

34

6

15.0%

Secteur 2

75

62

13

61

14

18.7%

Secteur 3

80

65

15

64

16

20.0%

Secteur 4

56

54

2

52

4

7.1%

Secteur 5

39

37

2

34

4

10.3%

Total

290

252

38

246

44

15.2%






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams