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Déterminants communautaires de la fréquence élevée des abandons de la vaccination entre le BCG et le VAR chez les enfants de 0 a 11 mois dans la ville de Pouytenga (Burkina Faso )

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par Mamadou SERME
Ecole nationale de santé publique (Burkina Faso) - Attaché de santé en épidémiologie 2011
  

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CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE

1.1 Enoncé du problème

A l'exception de l'eau potable, il n'y a rien d'autre, même pas les antibiotiques, qui ait eu un effet si important sur la réduction de la mortalité que le vaccin [4]. L'OMS estime que la vaccination permet d'éviter chaque année 2,5 millions de décès d'enfants liés à la diphtérie, au tétanos, à la coqueluche et à la rougeole [1]. La vaccination a ainsi fait ses preuves comme instrument principal de lutte contre les maladies, voire de leurs éradications. Elle a permis d'éradiquer la variole, une maladie qui au début menaçait 60% de la population mondiale et tuait une personne sur quatre atteintes. En outre, grâce à la vaccination, l'éradication de la poliomyélite est à portée de main. Le nombre de cas de l'infection a reculé de 99% et certaines régions ont déjà éradiqué cette maladie. C'est le cas de la région OMS de l'Amérique et du pacifique occidental [1]. L'éradication mondiale de la poliomyélite, l'élimination de la rougeole et du tétanos maternel et néonatal sont maintenant les objectifs visés à court terme par les organismes de santé.

Les tendances mondiales de la couverture vaccinale sont certes en nette progression depuis 2000 dans la plupart des pays. Dans les régions d'Amérique, d'Europe et du Pacifique Occidental par exemple, la couverture vaccinale adéquate en 2008 reste supérieure à 99% [1]. Malgré cette performance, 24 millions d'enfants n'ont pas reçu en 2007 leur première dose du vaccin anti-rougeoleux (VAR) avant l'âge d'un an. L'Inde en comptait 8,5 millions et la Chine 1 million [5]. En 2008, c'est encore 22,7 millions d'enfants qui sont dans la même situation dont respectivement 7,63 et 1,10 millions en Inde et en Chine [6].

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En Afrique, les couvertures vaccinales ont également connu une nette progression depuis 2001 dans la plupart des pays, suite aux efforts déployés par les États et les partenaires nationaux et internationaux. En effet, selon les estimations de l'OMS et de l'UNICEF, la couverture par la première dose du VAR est passée de 57% en 2001 à 73% en 2008 [7]. Malgré cet exploit, on a dénombré en 2008 dans la région OMS Afrique, près de 7,5 millions d'enfants qui n'ont pas reçu leur première dose du vaccin anti-rougeoleux [8]. Certains de ces enfants vivent dans des quartiers défavorisés des agglomérations urbaines.

En Afrique subsaharienne, un enfant sur deux reçoit une vaccination incomplète [9]. Le Nigéria est le pays qui renferme le plus d'enfants ayant manqué à la première dose du VAR en 2008 avec 2,04 millions d'enfants [6]. Le taux d'abandon entre le BCG et le VAR en milieu rural Sénégalais était de 18,2% en 2007 [10]. Au Bénin il était supérieur à 25% en 2008 [11]. Le constat est que l'éclosion actuelle de la rougeole touche les cibles du PEV dans certains pays, mais également les enfants appelés « hors tranche » dont la plupart est la résultante du cumul des enfants non vaccinés au fil des années.

Au Burkina Faso, les couvertures vaccinales administratives en BCG et VAR sont respectivement passées de 103,8 et 86,0% en 2005, à 106,0 et 99,4% en 2009 [2]. Mais à y voir de près en considérant des niveaux d'agrégation infra-régionaux (province, commune), on s'aperçoit très vite de la disparité de cette couverture vaccinale d'une localité à une autre. En conséquence, on note toujours la recrudescence des maladies évitables par la vaccination dans le pays : flambée d'épidémie de rougeole en 2009 avec au total 53866 cas dont 353 décès [2] et qui a touché beaucoup plus les grandes villes. L'une des raisons de cette situation épidémiologique est l'inachèvement des contacts vaccinaux des

enfants. Le taux d'abandon entre BCG et VAR au Burkina était de 15,24% en 2008 [12] et 14,40% en 2009 [10] alors que la norme OMS est de moins de 10%.

Au niveau de la région du Centre-Est, le taux d'abandon entre le BCG et le VAR était de 11,59% en 2008 [2] et de 10,9% [10] en 2009.

Dans le district sanitaire de Pouytenga, le taux d'abandon entre le BCG et le VAR était de 14,73 % en 2009 ce qui est supérieur à la norme de 10% tolérée par l'OMS. C'est d'ailleurs le district qui avait le plus fort taux d'abandon de vaccination dans la région du Centre-est en 2009. La situation est beaucoup plus importante dans la ville de Pouytenga où le taux d'abandon de vaccination entre le BCG et le VAR était de 27,07%. Un recul de deux années précédentes donne les statistiques suivantes dans la ville de Pouytenga en matière de taux d'abandon entre le BCG et VAR : 35,77% en 2007 et 17,63% en 2008 [13].

Les facteurs pouvant expliquer cet état de fait seraient liés aux services de santé et à la communauté.

Les responsables du district conscients de la situation ont développé des actions afin d'apporter des solutions. Il s'est agi entre autres du renforcement des compétences des agents, de la tenue de cadres de concertation à tous les niveaux, de l'instauration de prime de meilleurs CSPS sur la base des indicateurs du PEV, de la mise en oeuvre des activités de communication à tous les niveaux et de l'organisation de campagne de rattrapage. Aussi, une réflexion a-t-elle été menée en 2009 sur l'identification de stratégies de renforcement des activités de vaccination dans les différents secteurs de la ville.

La mise en oeuvre de ces différentes actions a permis au district
d'enregistrer la meilleure performance en matière de qualité des

données du PEV en 2009 dans la région du Centre-Est. Cette performance a été attribuée à une bonne micro planification des activités de vaccination, une bonne gestion des vaccins, un bon monitorage et suivi des activités de vaccination et un bon archivage et rapportage des données. Nonobstant ces résultats, le phénomène des abandons de la vaccination entre le BCG et le VAR dans la ville est demeuré préoccupant en témoigne le taux de 25% de 2010. Cette situation, engendrerait comme conséquences, la baisse de la couverture vaccinale adéquate, l'augmentation de l'incidence des maladies évitables par la vaccination (rougeole), l'augmentation de la mortalité infanto juvénile mais aussi des conséquences économiques ; toutes choses qui entravent l'atteinte des OMD. L'épidémie de rougeole de 2009 qui a touchée la ville en est une révélation. La méconnaissance des raisons de ces abandons de la vaccination ne permet pas de développer des stratégies adaptées, efficaces et durables.

La présente étude est donc entreprise pour explorer les déterminants communautaires de la fréquence élevée de ce phénomène.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon