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Etude de la filière de commercialisation de la viande de brousse à  Kinshasa

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par Heritier Mpamu Bakutu
Université de kinshasa - Licence 2010
  

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CHAPITRE I : LA CHASSE COMMERCIALE

1.1 Etat de la ressource faunique dans le bassin du Congo

Faute d'inventaires systématiques et réguliers, le potentiel faunique du bassin du Congo reste peu connu. Toutefois, les résultats d'enquêtes et observations scientifiques menées en forêt, en savane et, plus particulièrement, dans les aires protégées permettent de se faire une idée de la richesse biologique de la région. Parmi les espèces les plus remarquables on peut citer les grands mammifères dont l'éléphant, l'okapi, le rhinocéros blanc, le rhinocéros noir, le gorille de plaine, le gorille de montagne, le chimpanzé, le lion, le lamantin, la tortue-luth, le cob de Buffon, le cob defassa, le buffle de forêt, le buffle de savane, la panthère, l'hippopotame, le crocodile du Nil, l'élan de Derby, l'élan du Cap, le bongo, la girafe, le zèbre de Burchell et une grande variété de primates dont les colobes. En ce qui concerne l'avifaune, on y retrouve pélicans, perroquets, hérons, cigogne, ibis olivâtre, paon du Congo, l'aigle pêcheur, le jacko, le touraco du Ruwenzori, la picatharte du Cameroun, le faucon pèlerin africain, le bec en sabot, etc. S'agissant des différentes formes d'utilisation de la viande de brousse, il faut noter que les traditions ou cultures d'élevage du gibier sont peu développées (SILVA/ARIAT, 2007).

Les usages faits du gibier, qui provient pour l'essentiel de la chasse illicite ou du braconnage, vont de la consommation à la commercialisation de la viande et des produits issus de la transformation en passant par les pratiques médico-magiques (les fétiches, notamment les talismans de chasse et de protection contre les envoûtements, la guérison des brûlures et des plaies...). Ainsi, certaines dépouilles et parties animales comme la queue de buffle ou d'éléphant ou des peaux de panthère sont utilisées lors des cérémonies rituelles symbolisant la force et la puissance. Les autres utilisations, traditionnelles et modernes, sont la taxidermie (technique de conservation des trophées par la mise en peaux bourrées, plâtrées ou simplement empaillées), les recherches scientifiques et techniques divers (vaccins, parasitologie, étiologie, ethnobiologie etc.), les collections d'espèces pour les musées et la formation des ressources humaines dans les sciences biologiques.

1.2 Pression sur les ressources

Deux facteurs essentiels compromettent la pérennité des ressources de la diversité biologique en général et de la faune en particulier : d'une part, le braconnage et le commerce de la viande de brousse et, d'autre part, la dégradation des habitats, liée à l'agriculture sur brûlis, l'exploitation forestière non durable ou illégale. Selon Wilkie et Carpenter (1999), dans le Bassin du Congo, environ 80% de la viande est d'origine sauvage, ce qui représente près d'un million de tonnes de gibier, essentiellement composés d'ongulés (environ 70%), de primates (environ 15 %) et de rongeurs (environ 10 %), qui est mis en vente et consommé chaque année. En RDC, la quantité de viande annuellement vendue à Bukavu serait d'environ 400 tonnes (Kofimoya et al, 1988). Au Cameroun, une étude menée par Fondo et al (1999) estime la quantité de gibier qui arrive journellement à Yaoundé de l'ordre de 2,3 à 3t soit entre 70 à 90t de viande par mois. En ce qui concerne le braconnage et le commerce de la viande de brousse, Kornelia estime à plus de 800 000 kg la viande transportée par train au Cameroun. Entre 1990 et 1998, environ 1 700 kg d'ivoire ont été saisis à l'aéroport de Douala.

Au Gabon, Sted (1994) a estimé à 500 tonnes la quantité moyenne du gibier que les marchés de Mt Bouet, Aloumi et Nkembo (Libreville) reçoivent par an. Une étude similaire sur six marchés (Libreville, Oyem, Port Gentil et Makokou) a estimé à 1 105 t/an la quantité de viande reçue, représentant une valeur de plus de un milliard de FCFA. Par ailleurs de 1991 à 1993, 31 130 tonnes de spécimens de 1 568 espèces de mammifères et d'oiseaux ont été saisies.

En RCA, les études réalisées par Doki (1987) et Kalivesse (1990) montrent que la consommation moyenne de gibier par an sur l'ensemble du pays est de l'ordre de 4 800 tonnes, soit une valeur de 16,5 milliards de FCFA.

Au Congo, dans la région du Kouilou, Ancrenaz et Lucasa (1990) estimaient que le commerce associé au braconnage correspondait à un chiffre d'affaire de près de 3 milliards de FCFA. En 1997, 200 éléphants ont été abattus dans la région de la Sangha.

Cependant, le manque de précision de toutes ces estimations rend difficile toute évaluation sur les conséquences réelles de ces pratiques.

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