WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'équité dans la mise en oeuvre des projets de marketing social: étude du cas de PSI-Bénin. (Population Services International )

( Télécharger le fichier original )
par Hugues Pascal S. SETHO
Fondation universitaire Mercure Belgique - Master gestion des projets 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I. 3) La Planification Marketing à PSI (Population Services International)

Les plans marketing de PSI sont basés sur un cadre conceptuel de travail, appelé PERForM. Ce modèle est un cadre conceptuel de travail adapté spécialement à l'approche du marketing social de PSI. Il traduit le cadre logique des projets de PSI. PERForM est schématisé sous la forme du diagramme suivant :

Cadre PERForM de PSI tiré des cours de Planification Marketing DELTA 2009

PERForM comprend des composantes importantes mais l'élément le plus important sont les quatre niveaux : `'but `', `'objectif», `'résultats» et `'activités». Ces niveaux correspondent au cadre logique d'un projet et se détaillent de la manière suivante :

1. Le niveau `'but `' correspond à la situation sanitaire et la qualité de vie sur lesquels le projet espère avoir un impact. Par exemple : « réduire l'incidence du VIH chez les jeunes de 15-25 ans de 13 à 10 % d'ici 2010. » De nombreux facteurs influenceront la capacité du projet à atteindre ce but. PSI ne s'attend pas à être le seul acteur

responsable, toutefois, le niveau `'but» fournit une direction importante à l'ensemble du projet.

2. Le niveau `'objectif» fait référence au comportement désiré. Le comportement désiré peut être la plus grande utilisation d'un produit, la plus grande utilisation d'un service ou la réduction d'un comportement à risque. La logique de PERForM veut que si un comportement désiré a été réalisé, alors des progrès ont été accomplis pour atteindre l'objectif sanitaire (niveau but). Parmi les exemples d'indicateurs de niveau `' objectif», on retrouve par exemple : « Augmenter l'utilisation systématique des préservatifs dans les trois derniers mois chez les hommes âgés entre 15 et 25 ans, de 54 à 75 % d'ici 2010. » ou « Réduire le nombre de partenaires sexuels simultanés chez les jeunes de 15 à 25 ans, de 2,3 à 1,7 d'ici 2010 ».

Auparavant, PSI fixait généralement un indicateur de niveau `'objectif» par projet. Nous nous sommes cependant rendu compte que certains projets demandaient une approche plus globale avec plusieurs objectifs ou comportements souhaités.

Par exemple, un programme conçu pour améliorer la santé des personnes vivant avec le VIH (ce qui correspond au niveau `'but») peut avoir comme indicateurs de niveau `'objectif» l'augmentation de l'utilisation du préservatif, de l'utilisation des moustiquaires et le traitement d'assainissement de l'eau.

3. Le niveau `'résultats» renvoie au modèle du changement de comportement dans lequel on retrouve les déterminants de comportement qui, pour le responsable de marketing social, peuvent avoir un impact positif sur le comportement désiré (niveau objectif). Autrement dit, si les indicateurs du niveau des `'résultats» sont atteints, la logique de PERForM veut que les indicateurs du niveau `'objectif» le soient aussi. Contrairement au niveau `'but'' PSI se considère cette fois responsable de la réalisation de ces indicateurs. Un exemple d'indicateur du niveau `'résultats» : «Augmenter de 32 à 65 % d'ici 2010 du nombre de personnes du groupe cible croyant courir un risque de contracter le VIH/SIDA si elles n'utilisent pas de préservatif à chaque rapport sexuel occasionnel».

4. Le niveau `'activités» renvoie aux activités programmatiques que PSI va mettre en oeuvre dans le cadre de son intervention. Ce sont des activités menées par PSI ou sur

lesquelles PSI a un impact direct. PERForM suppose que si ces activités sont bien menées, cela affectera les déterminants de comportement et les indicateurs du niveau `'résultats» seront atteints. Ces activités sont conçues à travers le marketing mix (les quatre « P »). Ce sont des activités qui visent à mettre en valeur les attributs et bénéfices du comportement, du produit ou du service promu (P-Produit), qui visent à en réduire les coûts (P-Prix), à les rendre accessibles (P-Place) et à les promouvoir (P-Promo) pour encourager le changement de comportement. Par exemple : «lancer une nouvelle campagne télévisée», «vendre 12,2 millions de préservatifs Prudence Plus d'ici 2010» et «former 100 pairs éducateurs».

Le modèle PERForM peut être lu du bas vers le haut comme une chaîne de cause à effets. PSI met en oeuvre le plan marketing au niveau des `'activités» de PERForM. Cela doit ensuite conduire à atteindre les indicateurs du niveau `'résultats», qui sont les déterminants de comportements spécifiques et qui apparaissent dans le plan marketing sous forme d'objectifs marketing. Ces indicateurs doivent à leur tour permettre de réaliser les indicateurs de comportement au niveau `'objectif», qui sont aussi des objectifs du plan marketing et qui doivent contribuer à la réalisation de l'impact sur la santé au niveau `'but».

La planification et la mise en oeuvre de projets chez PSI comprennent cinq grandes phases :

1. Création du plan du projet - pour cette étape, on rédige une offre technique à soumettre à un bailleur de fonds. Chez PSI, chaque projet se base sur PERForM (Performance Framework for Social Marketing ou cadre conceptuel de performance en marketing social, en français). Ce modèle se traduit à travers le cadre logique du projet qui décrit la manière dont il sera conçu, mis en oeuvre, suivi et évalué. PERForM est le fondement logique qui constitue l'assise de tout projet.

2. Procéder à une première analyse de segmentation - les responsables marketing utilisent un processus appelé `'segmentation» pour diviser de grands groupes de populations hétérogènes en sous-groupes plus homogènes, à partir des caractéristiques qui influent sur la manière dont ils réagissent aux interventions marketing. Scinder une population cible en groupes homogènes facilite le travail d'identification des besoins et l'élaboration d'un plan marketing conçu spécialement

pour eux. Bien que le plan marketing ciblera un segment relativement précis, cette première étape de segmentation vise à identifier le groupe cible élargi. Cette étape est nécessaire pour s'assurer que les premières études et recherches soient réalisées auprès des bonnes personnes. Lors de la troisième phase, plus bas, les résultats des études et recherches seront utilisés pour affiner ou scinder davantage les segments sélectionnés pour le plan.

3. Concevoir un plan marketing - le plan marketing traite d'une composante spécifique d'un projet plus large. Chaque plan expose la manière dont le programme va encourager un comportement spécifique auprès d'un segment de la population cible et ce, pendant une période relativement courte (généralement 12 mois) d'un projet qui dure généralement plusieurs années. Nous nous concentrerons sur la manière d'élaborer le plan à partir des « quatre P ». Étant donné qu'un plan marketing vise à traiter une problématique très précise sur une période généralement courte (12 mois), un projet nécessitera probablement plusieurs plans marketing pour atteindre tous ses objectifs.

4. Mettre en oeuvre et suivre le plan marketing - c'est la phase «action» du processus, lorsque les activités sont mises en oeuvre et ajustées de manière continue à partir des informations rassemblées au fur et à mesure du projet.

5. Evaluer la mise en oeuvre du plan marketing - cette activité évalue si les changements observés durant la mise en oeuvre peuvent être attribués aux efforts marketing de PSI ou non. Par exemple, une plus grande utilisation du préservatif pourrait être le fruit du travail d'une autre organisation, et pas de PSI.

I. 4) Relation Secteur Public - Secteur Privé - Marketing Social

Le marketing dans le secteur public est une fonction dans l'organisation et un ensemble de processus pour créer, communiquer et délivrer de la valeur aux clients et pour gérer les relations avec les clients d'une façon qui bénéficie à l'organisation et à ses parties prenantes.

L'histoire du marketing et des marketeurs nous montre que ce n'est pas parce qu'il n'y
aurait pas de financements publics que l'on serait contraint d'en passer par la

demande sociale et de restreindre sa liberté; c'est au contraire et paradoxalement lorsqu'il existe une pluralité de demandes sociales et de financements possibles que l'on regagne des marges de liberté, parce que l' « on sait y faire » : collecter des fonds tous azimuts, orienter les crédits alloués dans le cadre de la formation vers le financement de la recherche, mettre en place des bourses, développer le mécénat, instituer des chaires dotées et des budgets individuels de recherche, recourir à des fondations ou à des instituts qui permettent d'obtenir des fonds d'origine privée sans que la mise à disposition de ces financements ne nécessite pour autant de répondre directement à une demande sociale.

Si l'un des buts du marketing social est d'accroitre le marché, à quoi peut ressembler le marché idéal? Le graphique ci-dessous nous en donne une idée :

Graphique 1 : vue schématique du marché idéal

Un exemple de marché idéal peut être comme on le montre ici, là où le marché de condom s'est augmenté après 10 ans, en commençant par 10% d'utilisateur quand PSI commence son programme de promotion de condom, et atteint 100% quelques années après. Sur l'axe des y ou vertical, on peut observer le % d'utilisation.

La définition du % de l'utilisation peut être diversement définie, mais PSI a choisi de le définir par exemple par le % de personnes qui utilisent le condom de manière consistante, ou le % de personnes qui utilise le condom au cours des rapports sexuels à haut risque. La manière avec laquelle on choisi de définir ce pourcentage peut être

basée sur ce qui est utile pour le programme et comment les études TRaC sont formulées.

Une des critiques portée sur le marketing social est que, plutôt que d'élargir globalement le marché, les programmes de markéting social remplacent simplement le marketing du secteur commercial par le marketing des produits subventionnés qui pourront bénéficier du financement des donateurs. L'inquiétude est donc que les sociaux marketers, appréhendent la part du marché du secteur, plutôt que d'ajouter et d'accroitre le marché général. Ceci montre l'importance du but: «remarquable accroissement du secteur commercial augmente la part du marché du privé». Dans les stratégies de positionnement à PSI en matière de marketing social, le concurrent direct des produits est le `'non comportement» et non les produits assimilés promus pas le secteur privé.

Pour la collaboration avec les donateurs, on ne veut pas seulement montrer l'accroissement de la part du marché, mais on a besoin de mesurer les données relatives au marché afin d'aider à la croissance de la part de marché du secteur commercial. Tous les buts du markéting social doivent être traités ensemble.

Ces données peuvent être obtenues à partir des études TRaC. Grâce à elle, on peut évaluer la part du marché des produits de marque de PSI, du secteur public et celui du secteur privé. Au cours de la réalisation des études, il est alors important de s'interroger sur quels produits de marques les clients utilisent.

Pour faciliter la collecte de ces informations dans certains pays, des photos de marques sont montrées pour aider les enquêtés à pointer du doigt les marques de produit qu'ils utilisent. Ces questions peuvent être formulées de différentes manières aboutissant à fournir plusieurs types d'informations. Par exemple, on peut demander à un enquêté, quelle marque de préservatif il a toujours utilisé? Ou quel type de préservatif a t-il utilisé au cours de son dernier rapport sexuel ou qu'il utilise fréquemment. Aucune réponse à ces questions ne pourra en effet permettre de gauger la part de marché de chaque secteur illustrée par le graphique ci-dessous :

Graphique 2 : vue schématique de la part du marché des secteurs public, privé et du marketing social.

Ce graphique nous présente une simulation de l'évolution de la part des marchés du secteur publique, du marketing social et du secteur commercial. Sur celui des Y, se trouve les taux d'utilisation du produit qui sont utilisés pour mesurer les parts du marché respectif.

En 2007, l'utilisation du préservatif est très basse et envoisine 10%. Presque tous ceux qui utilisent les préservatifs s'approvisionnent à partir du secteur public et à la base le secteur privé et le secteur du marketing social n'existent pas. De 2008 à 2011, le marché de marketing social s'accroit, comme le montre la ligne verte, donne une idée de l'augmentation de la demande et par conséquent le nombre de personnes qui s'approvisionnent dans le secteur du marketing social. Elle conduit par ailleurs les demandes de préservatifs des autres secteurs (public et commercial), qui commencent toutes par s'accroitre. Au même moment que le marketing social continu son expansion de 2012 à 2014, la part du marché du secteur public décroit à la faveur de l'accroissement de la part du marché du marketing social et du secteur commercial. Le secteur public a toujours une part de marché, cependant, il ne sert que ceux qui ne sont pas capables de payer. Finalement, le secteur commercial, s'arroge la plus grande part du marché en 2015. Parallèlement, le marketing social permet encore de jouer un rôle important dans le maintient de la grande demande et

permet aux pauvres et vulnérables d'avoir accès aux produits du secteur commercial. Mais il ne peut malheureusement pas couvrir les demandes sur toute l'étendue du pays.

Encadré 4

Le marketing social crée progressivement la demande informée, et une fois cette demande crée, le secteur commercial en profite pour augmenter sa part de marché en offrant un accès durable aux produits et services de santé promus par le markéting social qui n'est plus financé. Le secteur public essai timidement de satisfaire la demande des plus pauvres, ceux qui ne disposent d'aucun moyen financier pour acheter les produits du secteur commercial. Les programmes de marketing social pour un produit de santé ont une durée de vie relativement courte ainsi que ceux publics.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus