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Contribution à  l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou

( Télécharger le fichier original )
par Coffi Charles KPOKPOYA
Université d'Abomey-Calavi - Diplôme d'études approfondies (DEA) 2007
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
FACULTE DES LETTRES ARTS ET SCIENCES HUMAINES (F.L.A.S.H.)

ECOLE DOCTORALE PLURIDISCIPLINAIRE :
« Espace, Culture et Développement »

DIPLOME D'ETUDES APPROFONDIES (DEA)

OPTION : GESTION DE L'ENVIRONNEMENT
SPECIALITE : ENVIRONNEMENT ET SANTE PUBLIQUE
N° d'enregistrement : 175/07/ GEN/EDP

CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA PRODUCTION
ET DE LA GESTION DES HUILES USAGEES
DANS LA VILLE DE COTONOU
.

Présenté par : Coffi Charles KPOKPOYA

Sous la direction de :
Prof. Michel BOKO,
Professeur Titulaire, FLASH/UAC

et la co-direction de
Dr. David AZOCLI,
Enseignant - Chercheur, EPAC/UAC

JURY :

Président : Prof. Michel BOKO, Professeur Titulaire,- FLASH/UAC Rapporteur : Dr. David AZOCLI, Enseignant - Chercheur, EPAC/UAC Examinateur : Prof. Benoît D. N'BESSA, Maître de Conférences, FLASH/UAC

UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
FACULTE DES LETTRES ARTS ET SCIENCES HUMAINES (FLASH)

ECOLE DOCTORALE PLURIDISCIPLINAIRE :
« Espace, Culture et Développement »

DIPLOME D'ETUDES APPROFONDIES (DEA)

OPTION : GESTION DE L'ENVIRONNEMENT
SPECIALITE : ENVIRONNEMENT ET SANTE PUBLIQUE
N° d'enregistrement : 175/07/ GEN/EDP

CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA PRODUCTION ET DE LA GESTION DES HUILES USAGEES DANS LA VILLE DE COTONOU.

Présenté par : Coffi Charles KPOKPOYA

Sous la direction de :
Prof. Michel BOKO,
Professeur Titulaire, FLASH/UAC

et la co-direction de
Dr. David AZOCLI,
Enseignant-Chercheur, EPAC/UAC

JURY :

Président : Prof. Michel BOKO, Professeur Titulaire, FLASH/UAC
Rapporteur : Dr. David AZOCLI, Enseignant-Chercheur, EPAC/UAC
Examinateur : Prof. Benoît D. N'BESSA,
Maître de Conférences, FLASH/UAC

Mémoire de DEA

Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou

 

SOMMAIRE

SOMMAIRE iDEDICACE iiREMERCIEMENTS iiiLISTE DES SIGLES ET ACRONYMES iv

LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES v

LISTE DES PHOTOS .. viRESUME .. viiABSTRACT viii

INTRODUCTION . 1

PREMIERE PARTIE : GENERALITES .. 2

1.1. JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME 2

1.2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE .. 5

1.3. GENERALITES SUR LES HUILES USAGEES ... 23

DEUXIEME PARTIE : PRODUCTION ET GESTION DES HUILES

USAGEES A COTONOU .. 29

2.1. APPROCHE METHODOLOGIQUE . 29

2.2 RESULTATS ET DISCUSSION . ... 34

2.3. DIFFICULTES RENCONTREES . 55

2.4. RECOMMANDATIONS 55

2.5. PERSPECTIVES POUR LA THESE .. 56

CONCLUSION 59

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES . 60

TABLE DES MATIERES 64
ANNEXES 67

Mémoire de DEA

Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou ii

DEDICACE

Je dédie ce travail à la mémoire de ma soeur défunte Jocelyne

Mémoire de DEA

Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou

 

REMERCIEMENTS

Je voudrais témoigner ma reconnaissance à :

- Mon Créateur, pour ses oeuvres gigantesques et merveilleuses dans ma vie

- toutes les personnes qui d'une manière ou d'une autre ont contribué à la réalisation de ce mémoire :

· Ma mère, Françoise ZONSIGA ;

· Mon tuteur, Edmond QUENUM ;

· Mon Directeur de recherche, le Professeur Michel BOKO ;

· Mon co-Directeur de recherche, le Docteur David AZOCLI ;

· Mon épouse Michèle ADIKPETO et ma fille Grâce ;

· Mes frères et soeur, Moïse, Mathieu et Jeannette ;

· Madame Alice AGLO ATINDOGBE ;

· Mon cousin, Christophe KPOKPOYA dit « Chef » ;

· Mon cousin Isidore DAGOUDO, qui m'a beaucoup assisté lors des travaux de terrain ;

· Mes tantes jumelles, Justine et Martine KPOKPOYA ;

· Le directeur du cabinet ECOPLAN, Jean Bosco TODJINOU ;

· Jean-Luc KOUTCHORO, Eugène GBEMENOU, Raoul MEDJIGBODO du Cabinet ECOPLAN, ;

· Mon ami et frère, Charles GBEHI ;

· Mon ami, Rigobert CANTY ;

· Monsieur Mustafa, Chef service Commercial à Camin ;

· Monsieur Boko, chef atelier à Camin ;

· Monsieur Morieno, chef service après-vente à West Cost Motor ;

· Tous les chefs de garages et d'ateliers qui ont accepté de m'accorder des entretiens.

Mémoire de DEA

Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou

 

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

ABE : Agence Béninoise pour l'Environnement

ADEME : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie

CES : Conseil Economique et Social

COGEDA : Coordination des Organisations non Gouvernementales de Gestion des

Déchets Solides Ménagers et de l'Assainissement

DDEHU : Direction Départementale de l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme

DEN : Direction de l'Energie

DH : Direction de l'Hydraulique

DIEPA : Décennie Internationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement

DST : Direction des Services Techniques

DTT : Direction des Transports Terrestres

EPAC : Ecole Polytechnique d'Abomey-CalaviFLASH : Faculté des Lettres Arts et Sciences Humaines

GIGG : Groupement GKW-IGIP-GRAS

HAP : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques

IEC : Information Education Communication

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

MEHU : Ministère de l'Environnement de l'Habitat et de l'Urbanisme

MEPN : Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature

MISD : Ministère de l'Intérieur de la Sécurité et de la Décentralisation

MMEH : Ministère des Mines de l'Energie et de l'Hydraulique

MTPT : Ministère des Travaux Publics et des Transports

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONUDI : Organisation des Nations Unies pour le Développement International

PAZH : Programme d'Aménagement des Zones Humides

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

RGPH3 : Troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SBEE : Société Béninoise d'Electricité et d'Eau

SERHAU-SA : Société d'Etudes Régionales d'Habitat et d'Aménagement Urbain SIBEAU : Société Industrielle d'Entretien et d'Assainissement Urbain
SONACOP : Société Nationale de Commercialisation des Produits Pétroliers

SONEB : Société Nationale des Eaux du Bénin

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

Mémoire de DEA

Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou

 

LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES

Tableau I: Faune lagunaire à Porto-Novo et Cotonou (quelques espèces de poisson) . 10

Tableau II : Structure par sexe de la population de Cotonou en 2002 .. 12

Tableau III : Evolution de la population de Cotonou de 1979 à 2002 .... 12

Tableau IV : Arrondissements de Cotonou et territoires correspondants . 13

Tableau V : Récapitulation des charges polluantes émanant des sources mobiles de combustion au Bénin et à Cotonou 17

Tableau VI : Bilan des lotissements à Cotonou (1970-1990) . . 21

Tableau VII : Méthode d'échantillonnage 30

Tableau VIII : Estimation de l'effectif d'engins à 2 roues dans la ville de Cotonou..... 40 Tableau IX : Estimation de la production annuelle d'huiles usagées par

les véhicules à 4 roues et plus (1995-2004) 41

Tableau X : Estimation de la production annuelle d'huiles usagées par les motos

(1995-2004) 42

Figure1 : Carte de la ville de Cotonou 6
Figure 2 : Carte administrative de la ville de Cotonou 15

Figure 3 : Répartition du parc automobile de Cotonou par type de véhicule . 39

LISTE DES PHOTOS

Photo 1.a : Végétation de Paspalum vaginatum à Avotrou, 1er arrondissement 8

Photo 1.b : Végétation de Typha australis à Vodjè, 11ème arrondissement 8

Photo 1.c : Haie de Terminalia mentalis sur la place de l'étoile rouge . 8

Photo 1.d : Haie de Kahya senegalensis dans le terre-plein central de

l'avenue du Canada 8 Photo 2.a : Exemple de garage moderne (Atelier de réparation d'un concessionnaire) 37

Photo 2.b : Exemple de garage ordinaire 37

Photo 2.c : Atelier de réparation de moto dans une rue . 37

Photo 3.a : Véhicule garé sur une fosse à vidange muni d'un tank réceptacle

et d'un entonnoir 45

Photo 3.b: Lieu de stockage d'huiles usagées dans un garage moderne 45

Photo 3.c : Lieu de stockage d'huiles usagées dans un garage ordinaire 45

Photo 4.a : Equipement fournissant du feu à la fonderie du centre Songhaï (réservoir d'huile fluidifiée et 2 souffleurs électriques) . .. . 48

Photo 4.b: Foyer de combustion 48

Photo 5.a : Sol d'un atelier de réparation de motos noirci par l'huile de vidange . 50
Photo 5.b : Trottoir pavé noirci par les huiles de vidanges d'un atelier de réparation

de motos 50
Photo 5.c : Souillure du sol due au mauvais conditionnement des huiles de vidange

dans un garage ordinaire ........ . 50
Photo 5.d : Souillure du sol due au mauvais conditionnement des huiles de vidange

dans un garage moderne .... 50

Photo 6 : Lieu de rejet d'huiles de vidange dans une parcelle vide 51

RESUME

Au Bénin, les déchets liquides en général et les huiles usagées en particulier, font de nos jours l'objet d'une production en masse du fait de l'évolution croissante du parc automobile et des motos à deux et à trois roues. Le cas de Cotonou est sans doute le plus préoccupant compte tenu de son caractère de ville administrative, économique et commerciale. En considérant la combinaison des facteurs comme l'accès à l'eau potable en milieu urbain, la réalité de l'utilisation des eaux de puits pour nombre d'usages domestiques et le niveau de la nappe phréatique dans la ville de Cotonou, la question de la gestion des huiles usagées se présente comme une préoccupation de santé publique.

La présente étude a permis de constater que sur 10 ans (1995 à 2004), rien que le secteur des transports produit dans la ville de Cotonou environ 4.965.071 litres d'huiles usagées par an dont environ 90% (4.468.563,9) sont destinés au rejet dans la nature. En réalité, il n'existe pas un mode structuré de gestion des huiles usagées. Il n'existe pas non plus de mesures d'appréhension et de dissuasion des rejets dans la nature, alors que le phénomène est très remarquable.

Une meilleure connaissance des huiles usagées, des textes qui régissent leur gestion au Bénin et la mise en application effective de ces textes permettrait d'évoluer progressivement vers une gestion respectueuse de l'environnement.

ABSTRACT

In Benin, waste liquidate in general and used oils in particular, are the subject nowadays of a mass production because of increasing evolution of the automobile park and the machines with two and three wheels. The case of Cotonou is undoubtedly most alarming taking into account its character of administrative, economic and commercial city. By regarding the combination of the factors as the access to drinking water in urban environment, the reality of the use of water of well for a number of domestic uses and the level of the ground water in the town of Cotonou, the question of the management of used oils is presented as a concern of public health.

The present study made it possible to note that on 10 years (1995 to 2004), only the transport sector produces in the town of Cotonou approximately 4,965,071 liters of used oils per annum of which approximately 90% (4,468,563.9) are intended for the rejection in nature. There is not a structured mode of management or an arbitrary form of apprehension and dissuasion from the rejections in nature.

A better knowledge of used oils, texts which govern their management in Benin and the effective implementation of these texts would make it possible to evolve gradually to a respectful management of the environment.

INTRODUCTION

Cotonou, capitale économique du Bénin, connaît comme la plupart des grandes villes africaines, une situation d'insalubrité préoccupante. Avec une croissance démographique dont le taux moyen est de 3%, la ville s'est rapidement développée, partant d'un noyau central dans les années soixante dix, vers les quartiers périphériques, sans aménagement ni installation d'infrastructures socio-sanitaires préalables (GBEDO, 2002). La croissance démographique ainsi que le développement des activités économiques ont favorisé la production en grande quantité de déchets de toutes sortes dont la gestion a vite échappé au pouvoir public. Mais l'implication du secteur privé et des structures non gouvernementales a contribué un tant soit peu à la maîtrise de la gestion des déchets, notamment les déchets solides ménagers (DSM) qui sont collectés à 34% (GBEDO, 2004).

Toutefois, la situation des déchets industriels n'a pas évolué comme celle des déchets solides ménagers. L'intérêt pour la prise en compte de ces déchets ne se constate pas sur le terrain. Pourtant les activités industrielles et de transport ne font qu'augmenter avec l'urbanisation, entraînant la production de plus en plus croissante des déchets industriels dont les huiles usagées. Malgré l'existence de textes de loi pour réglementer leur gestion, dans l'état actuel de nos connaissances, il n'existe pas, comme cela est le cas pour les déchets solides ménagers et les déchets liquides domestiques, de données qualitatives et quantitatives sur la production et la gestion des huiles usagées.

La présente étude ambitionne donc de faire un diagnostic aussi clair que possible de la situation de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou, et de proposer une approche de gestion qui prenne en compte les réalités socioéconomiques et l'environnement institutionnel du Bénin.

Nous présenterons dans une première partie, les généralités (Justification du choix du thème, Présentation de milieu d'étude, Généralités sur les huiles usagées) puis dans une seconde, l'approche méthodologique, les résultats et discussions, les difficultés rencontrées, les recommandations et les perspectives pour la thèse.

Mémoire de DEA

Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou

 

PREMIERE PARTIE : GENERALITES.

Cette partie comporte deux (2) chapitres : la justification du choix du thème (problématique, objectifs, questions de recherche), la présentation du milieu d'étude et les généralités sur les huiles usagées.

1.1 JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME.

1.1.1 Problématique.

Aujourd'hui plus que jamais, l'humanité toute entière est confrontée à de grands défis dont la donnée environnementale constitue un problème planétaire qui préoccupe grands et petits, riches et pauvres, (MEHU, 1992). Pour s'en convaincre, il suffit de se référer aux différentes mobilisations des communautés nationale et internationale autour des questions d'environnement depuis le début des années soixante-dix, qui témoignent d'une prise de conscience des dangers qui menacent notre planète.

Au Bénin, cette prise de conscience se traduit par un certain nombre d'actions dont la signature et la ratification de plusieurs conventions sur la protection de l'environnement - jusqu'à Rio 1992, le Bénin a adhéré à 28 accords, traités et conventions (MEHU, 1993) - la création d'un ministère de l'environnement avec un arsenal institutionnel important (la Commission Nationale pour le Développement Durable, l'Agence Béninoise pour l'environnement,...), l'intérêt de plus en plus accru de la société civile pour les questions d'environnement.

Des actions d'envergure ont accompagné les changements institutionnels et structurels en faveur de l'environnement. Plusieurs programmes concernant les domaines sensibles sont en cours d'exécution. Ainsi, le Projet d'Aménagement des Zones Humides (PAZH) s'évertue à protéger, à aménager et à mettre en valeur les zones humides, le programme anti-pollution en cours dans nos grandes villes vise la réduction de la pollution de l'air par les gaz et fumée d'échappement, les structures de gestion des déchets solides s'organisent de mieux en mieux.

Dans ce contexte de mobilisation générale pour la préservation de la qualité de l'environnement et donc de la vie, aucune source de nuisance ne saurait être négligée. La gestion des huiles usagées demande alors une attention toute particulière.

En effet, d'une part, les huiles usées provenant des vidanges de véhicules et des motos à deux ou trois roues connaissent une prolifération (il existe aujourd'hui sur le marché des produits provenant du secteur formel (SONACOP, ORYX, TEXACO, TOTALFINA, SACOGI, NATIONAL OIL, etc.) et les produits provenant de la contrebande. De même, depuis l'année 1996, environ 28% des déplacements journaliers sont assurés par des véhicules particuliers et 10% sont assurés par les engins à deux roues (ECOPLAN et ABE, 2005). Dix (10) ans après, et avec l'évolution du parc automobile - motivée par le marché des véhicules d'occasion - et le phénomène de zémidjan, la production d'huiles usagées prend des proportions inquiétantes. D'autre part, les véhicules lourds, les engins de levage et les industries, en nombre relativement réduit, sont susceptibles de produire plus d'huiles usagées dont le mode de gestion n'est pas non plus très connu. Or, les huiles usées, une fois dans le sol, peuvent y persister au moins pendant cinq (5) années et passer dans la nappe phréatique (BURNS et TEALS, 1979). De même, MALIKI (1993), BOUKARI et al (1995) et SAGBO (2000) ont démontré la vulnérabilité des nappes alimentant les puits de Cotonou. Plus particulièrement, SAGBO, (2000) a révélé la présence de micros organismes provenant des latrines et des ordures ménagères dans l'eau des puits du voisinage immédiat, par le phénomène d'infiltration. Il est donc probable que les huiles usagées par le même mécanisme atteignent les nappes d'eau.

Pour les populations de la ville de Cotonou dont 43,6 % sont abonnés au réseau d'eau potable de la SONEB à la maison (INSAE, 2003) et où les eaux de puits continuent d'être utilisées par une frange de la population comme eau de boisson, de vaisselle et de bain (MEHU/ONUDI/PNUD, 1998), il serait important de disposer d'informations scientifiques sur la production et la gestion des huiles usagées.

Mémoire de DEA

Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou

 

La présente étude intitulée « Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la yille de Cotonou » est initiée dans le but de combler un tant soit peu le déficit d'informations sur la production des huiles usagées dans la ville de Cotonou et sur les risques éventuels pour l'environnement urbain et la santé des populations que pourrait engendrer une gestion inadéquate.

1.1.2 Objectifs.

L'objectif principal de cette étude est de contribuer à la réflexion sur les problèmes d'amélioration de la qualité de l'environnement urbain et la préservation de la santé.

Les objectifs spécifiques sont :

- estimer la quantité d'huiles usagées produite sur le territoire de la ville ;

- analyser les différentes méthodes actuelles de gestion des huiles usagées ; - analyser les impacts sur l'environnement et la santé ;

- faire des propositions pour une meilleure gestion.

1.1.3 Questions de recherche

En vue de mieux structurer la recherche, deux (2) questions fondamentales ont été formulées. Les réponses à ces questions nous permettront d'atteindre les objectifs de l'étude.

1- Quel est le niveau de la production des huiles usagées ?

2- Existe-t-il des formes de gestion des huiles usagées par les unités de production et pouvant être améliorées ?

3- Quels sont les impacts sur l'environnement et la santé ?

1.2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE.

1.2.1 Caractéristiques physiques de la ville de Cotonou.

Cotonou, la capitale économique du Bénin, est située sur le bassin côtier. Du point de vue géographique, elle est située à 6°21' de latitude Nord et 2°26' de longitude Est. La ville est bâtie sur un cordon littoral large de 4 à 6 km entre l'Océan Atlantique au Sud et le lac Nokoué au Nord, ce qui constitue un obstacle à son extension. Les frontières Est et Ouest sont diffuses. Cependant il est admis que les arrondissements de Godomey (Commune d'Abomey-Calavi et d'Agblangandan (Commune de Sèmè-Kpodji), localités situées respectivement à 11 km et 7 km du centre ville, constituent les limites de la ville. La ville couvre une superficie de 79 km2.

1.2.1.1 Données climatologiques.

La ville de Cotonou, de par sa situation géographique, possède les caractéristiques climatiques de la bande côtière du Golfe de Guinée à laquelle appartiennent toutes les régions du bas-Bénin. Il s'agit d'un climat béninien de type sub-équatorial à quatre saisons :

- une grande saison des pluies d'avril à juillet, - une petite saison sèche d'août à septembre,

- une petite saison pluvieuse d'octobre à novembre - une grande saison sèche de décembre à mars.

Les températures sont élevées mais jamais excessives. Les maxima se situent en mars (26°C) et les minima en août (24°C). L'amplitude thermique annuelle (température moyenne du mois le plus chaud moins température moyenne du mois le moins chaud) est faible, inférieur à 5°C. L'humidité est élevée (70 à 90%) à cause de la proximité de l'océan (ADAM & BOKO, 1993).

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Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou

 

Cotonou est sous l'influence de vents dominants soufflant dans le sens SudOuest/Nord-Est. Environ 60% des vents ont des vitesses comprises entre 2m/s et 4m/s. Le vent au sol est plus fort en bordure de la mer qu'à l'intérieur.

1.2.1.2 Flore et faune.

a- Flore

Selon N'BESSA (1997), les berges du lac Nokoué et les rivages de la lagune de Cotonou portent des espèces adaptées aux variations physico-chimiques des eaux et du sol. La végétation caractéristique de ces milieux est la mangrove qui supporte une forte salinité. Trois espèces végétales se distinguent et dominent par endroits le couvert végétal : le palétuvier rouge (Rhizophora racemosa) ; le palétuvier blanc (Avicennia africana), la fougère des mangroves (Acritichum aureum).

Aujourd'hui, la forêt de mangrove a pratiquement disparu : elle a été exploitée par la population à la recherche de bois pour la construction des cases, la pisciculture traditionnelle Acaja et aussi pour l'usage domestique. A la place de la forêt de mangrove, il se développe d'immenses prairies à Paspalum vaginatum (Poaceae), herbe toujours verte dont se nourrissent les animaux domestiques : bovins, ovins, caprins. Ces prairies sont parsemées d'autres espèces herbacées dont les plus importantes sont : Amaranthus spinosus (Amaranthaceae), Cleome viscosa (Cleomaceae), Shrankia leptocarpa (Salviniaceae), Cassia occidentalis (Caesalpiniaceae), Commelina erecta (Commelinaceae), Crotalaria retusa (Fabaceae), Chromolaena odorata (Asteraceae).

En ce qui concerne la flore des nombreux marécages de Cotonou, Typha australis est souvent l'espèce dominante. Mais on y rencontre également en abondance Thalia welwitchii, Kyllinga peruviana (Cyperaceae), Paspalum vaginatum (Poaceae), Cylosorus sp., Scirpus jacobi (Cyperaceae), Pistia stratiotes (Piperaceae), Nymphea lotus (Moraceae).

Un peu partout dans la ville on rencontre des essences d'alignement et des fruitiers parmi lesquelles on peut citer : Ficus sp., Cassia auriculiformis (Mimosaceae), Casuarina equisetifolia (Casuarinaceae), Azadiracta indica (Meliaceae), Tectona grandis (Verbenaceae), Terminalia catappa (Combretaceae), Cocos nucifera (Arecacée), Elaeis guineensis (Arecacée), Carica papaya (Caricacée), Mangifera indica, Musa sinensis (Musaceae), etc.

Photo 1.a. Végétation de Paspalum vaginatum à Avotrou, 1er arrondissement.

Photo 1.b. Végétation de Typha australis à Vodjè, 11ème arrondissement

Photo 1.c. Rangée de Terminalia mentalis sur la place de l'étoile rouge.

Photo 1.d. Rangée de Kahya senegalensis sur le terre- plein central de l'avenue du Canada.

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Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou

 

b- Faune

Outre les espèces végétales, ces milieux sont aussi riches en espèces animales. La faune aquatique comprend toutes sortes de poissons adaptés aux conditions offertes par le milieu. Ainsi on distingue trois grandes catégories d'espèces :

- Les espèces d'origine marine remontant dans la lagune au début des basses

eaux et se retirant en mer pour une courte durée pendant les hautes eaux.

- Les espèces d'origine continentale (poissons d'eau douce) envahissant les lagunes dès le début des crues et y restant jusqu'à la décrue, soit pendant deux mois environ. Elles vont se réfugier généralement sous les végétaux, les marécages ou les trous à poissons pour se multiplier.

- Les espèces d'estuaire qui peuvent supporter une forte variation de salinité comme Mugil cephalus, Mugil curema, Mugil bananensis, Liza falcipinus, Elops laterta, Elops senegalensis, Megalops atlanticus, Callinectes latimanus (crabe nageur des lagunes).

La faune terrestre est constituée d'insectes (grillon, criquet, sauterelle, fourmi, moustique, mouche, libellule, ...), de mollusques (escargot géant), de petits rongeurs (rat de Gambie, aulacode, ...), de reptiles (serpent cracheur, python royal, varan, tortue d'eau douce, ...), d'oiseaux (poule d'eau, héron garde boeuf, martin pêcheur, ...), et de batraciens (CEIE, 2001). La présence de crocodiles et de ruminants (bubales) a été signalée dans les marécages de Agla et de Ahogbohouè.

Tableau I : Faune lagunaire à Porto-Novo et Cotonou (quelques espèces de poisson).

NOMS SCIENTIFIQUES

NOMS COURANTS

CARACTERISTIQUES

Clarias lazera

Silure noir

Fleuves, marécages, étangs,

flaques d'eau isolées.

Caranx carangus

Carangue

Espèce marine présente dans les eaux continentales et lagunes en saison sèche.

Malapterarus electricus

Poisson électrique

Mares, marécages, plaines

d'inondation.

Tilapia heudelotti

Carpe

Forme estuarienne en bancs

dans les eaux libres des lagunes et eaux saumâtres.

Ethmalosa fimbriata

Sardine, Ethmalose

Espèce estuarienne en bancs

dans les eaux libres des lagunes et eaux saumâtres

Chrysichthys migrodigitatus

Silure de mer, silure blanc

Lits mineurs des fleuves,

plaines d'inondation, lagunes
saumâtres.

Source : La pêche dans le Sud-Ouest du Bénin, cité par N'BESSA (1997).

1.2.1.3 Substratum géologique et types de sol.

La ville de Cotonou s'étend sur des sols sableux, acides dans leur majeure partie. Un cordon littoral sableux, d'une largeur de 2 km à 5 km et découpé par des lagunes et des marais, s'étend le long de la côte. Les sols de ce cordon littoral sont des sols peu évolués de profil. Les sols chimiquement pauvres et blancs à tendance podzolique sont des sols hydromorphes lessivés situés à l'Est où ils occupent de larges bandes au Sud des sols ferrugineux tropicaux lessivés. Ces sols périodiquement engorgés jusqu'à la surface sont d'une grande pauvreté chimique. Entre les sols lessivés sans concrétion et les sols du cordon littoral, s'étend un complexe pédologique constitué des sols ocre jaunes à hydromorphie temporaire de profondeur, sols gris ou ocres à hydromorphie temporaire de surface, sols des marais, quelquefois salés.

Sur le plan géologique, le site de Cotonou repose sur des terrains quaternaires de formation récente alluviale, littorale et marine. Le sol est essentiellement sablonneux avec la présence d'éléments argileux et organiques par endroits. Il est constitué à 80% de sable grossier sur une épaisseur qui varie entre 9 et 15 mètres.

Sur le plan hydrogéologique, on note la présence d'un aquifère semi-continu dont le niveau est de 1 à 2 mètres en saison sèche. Avec la saison des pluies, ce niveau monte rapidement au bout de 2 à 3 semaines. La nappe phréatique est peu profonde (moins d'un mètre par endroits) et se trouve de ce fait très influencée par les eaux des pluies et les lixiviats, entraînant une contamination des eaux souterraines par des déchets de toutes sortes.

1.2.2 Données socio-démographiques.

1.2.2.1 Structure et évolution de la population.

Le dernier recensement de la population et de l'habitation a estimé en 2002 la population de la ville de Cotonou (la seule commune du département du littoral) à 665100 habitants, soit 9,82% de la population du Bénin. Les femmes représentent 51,41% de cette population et les hommes, 48,59%. Par rapport aux précédents recensements de 1979 et de 1992, le taux d'accroissement annuel, pour la population de Cotonou, a connu une variation sensible avec une tendance à la baisse pour la période de 1992 à 2002 (de 2,50% entre 1979 et 1992, il est passé à 2,17% entre 1992 et 2002), tandis que pour la population béninoise, il a connu un mouvement contraire (de 2,84% entre 1979 et 1992, il est passé à 3,25% entre 1992 et 2002). Par ailleurs, l'évolution du poids démographique de Cotonou montre que sa population qui représentait 6,12% de la population du Bénin en 1979 est passée à 10,92% en 1992 puis a varié très peu entre 1992 et 2002 en diminuant de 1,1% (9,82%). Ceci suppose que la ville, à cause de son caractère cosmopolite a connu un essor démographique entre 1979 et 1992. Mais à partir de 1992, la croissance démographique est modérée ou du moins le flux migratoire est en équilibre dynamique (en même temps que la ville se peuple à cause de l'exode rural, elle se dépeuple à la faveur de l'émergence de

nouveaux quartiers résidentiels qui se créent dans les communes de l'Atlantique et de l'Ouémé, en réponse à la pression foncière sur la ville de Cotonou). Les données du RGPH3 confirment bien cette analyse car le solde migratoire en 2002 est déficitaire (-42.793). Toutefois, Cotonou garde son attribut de département à plus forte densité du Bénin (8419 habitants/km2) soit environ 15 fois la densité du département de l'Ouémé qui vient au second rang sur le plan national (570 habitants/km2).

Les informations sur la structure et l'évolution de la population de la ville de Cotonou sont présentées dans les tableaux 2 et 3.

La population de Cotonou est entièrement urbaine et composée de différents groupes socio-linguistiques dont les plus importants sont le groupe fon majoritaire (56,7%) suivi du groupe adja (18,3% et du groupe Yoruba (11,5%). Les principales religions pratiquées sont : le catholicisme (57,8%), l'islam (14,2%) et les nouvelles religions chrétiennes 7,8%).

Tableau II : Structure par sexe de la population de Cotonou en 2002.

 

Population en 2002

Total

Hommes

%

Femmes

%

Cotonou

665.100

323.168

48,59

341.932

51,41

Bénin

6.769.914

3.284.119

48,51

3.485.795

51,49

Poids démographique

9,82

9,84

 

9,81

 

Source : INSAE (2003)

Tableau III : Evolution de la population de Cotonou de 1979 à 2002.

 

Populations

Accroissement

1979

1992

2002

1979-1992

1992-2002

Cotonou

203.842

536.827

665.100

2,50%

2,17%

Bénin

3.331.210

4.915.555

6.769.914

2,84%

3,25%

Poids démographique

6,12

10,92

9,82

 
 

Source : INSAE (2003)

1.2.2.2 Organisation administrative.

La ville de Cotonou est l'une des trois Communes à statut particulier définies par les lois de la décentralisation en vigueur dans notre pays. Elle est la seule commune du département du littoral. La municipalité est administrée par un conseil municipal de 45 membres ayant à sa tête le Maire élu. La Commune est divisée en arrondissements, sans personnalité juridique ni autonomie financière (MISD, 2002). Les arrondissements de la commune de Cotonou sont constitués par une ou plusieurs ex-communes de la Circonscription Urbaine de Cotonou. La ville est composée de 13 arrondissements et de 140 quartiers de villes (INSAE, 2005).

Tableau IV : Arrondissements de Cotonou et territoires correspondants.

ARRONDISSEMENTS

RESSORT TERRITORIAL

POPULATIONS

1er Arrondissement

Ex-Communes de : Avotrou et Dandji

55.413

2ème Arrondissement

Ex Communes de : Sènadé et Yénawa

53.708

3ème Arrondissement

Ex Communes de : Ségbèya et Ayélawadjè

59.830

4ème Arrondissement

Ex Communes de : Sodjèatinmè et Missessin

39.012

5ème Arrondissement

Ex Communes de : Gbédokpo, Gbéto et Wxlacodji

32.864

6ème Arrondissement

Ex Communes de : Dantokpa, Aîdjèdo et Ahouansori

71.085

7ème Arrondissement

Ex Communes de : Saint Michel et Dagbédji

36.158

8ème Arrondissement

Ex Communes de : Sainte Rita

37.631

9ème Arrondissement

Ex Communes de : Fifadji

61.585

10ème Arrondissement

Ex Communes de : Kouhounou

41.806

11ème Arrondissement

Ex Communes de : Gbégamey et Vodjè

36.219

12ème Arrondissement

Ex Communes de : Cadjèhoun et Djomèhountin

76.217

13ème Arrondissement

Ex Communes de : Houénoussou

63.572

COMMUNUNE DE COTONOU

665.100

Source : INSAE (2003) ; MISD (2002).

1.2.3 Caractéristiques socio-économiques.

Selon les données du RGPH3, 97,7% de la population de Cotonou est occupée ; 1,3% cherchent leur premier emploi et seulement 1,0% est au chômage. Le secteur informel occupe 82,8% de cette population active.

Les activités pratiquées sont multiples et tournent autour de quelques industries manufacturières, de la pêche, de l'élevage, du jardinage et surtout du commerce.

La pêche est relativement développée et mobilise beaucoup de personnes, des nationaux comme des étrangers. Dans les nombreux plans d'eau (lacs et lagunes), la pêche se pratique sous plusieurs formes :

- pêche continentale,

- pêche maritime artisanale,

- pêche maritime industrielle.

La pêche continentale s'opère dans le Nohoué et les étangs piscicoles à l'aide des filets et des acadjas.

Dans le domaine de l'industrie c'est le département qui abrite le plus grand nombre d'usines au plan national. Les activités d'artisanat sont assez diversifiées. C'est le département où le secteur moderne est le plus développé.

Sur le plan commercial, Cotonou abrite beaucoup de marchés d'importance locale, nationale et un marché international. Les activités commerciales sont orientées aussi bien vers la consommation intérieure que vers l'importation et l'exportation (INSAE, 2005).

Figure 2 : Carte administrative de la ville de Cotonou.

1.2.4 Aperçu sur la gestion de l'environnement dans la ville de Cotonou.

La situation de la gestion de l'environnement a connu une évolution dans le temps. Bien avant la création du Ministère chargé des questions environnementales en République du Bénin, les initiatives visant la préservation de l'environnement ont été prises tant sur le plan législatif que sur le plan opérationnel. En effet, c'est depuis le lendemain des indépendances que le Bénin a commencé à s'engager dans les accords, traités et conventions internationaux relatifs à l'environnement. Mais les bases les plus tangibles ont été jetées après la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement tenue à Stockholm en 1972. En application des résolutions de cette Conférence, le Bénin a, dès 1974, mis en place des structures chargées de l'animation environnementale et organisé des manifestations en vue de sensibiliser l'opinion nationale aux problèmes de l'environnement. Ainsi furent créés successivement :

- la commission Nationale chargée de la lutte contre la pollution de la nature et
pour l'amélioration de l'environnement (Décret n° 74-60 du 08 mars 1974),

- le Comité National du Programme de l'UNESCO sur l'Homme et la Biosphère (MAB) (Décret n° 78-180 du 14 juillet 1978),

- le Comité National de l'Eau Potable et de l'Assainissement chargé de l'élaboration et du suivi de l'exécution des programmes des secteurs eau et assainissement dans le cadre la DIEPA (Décennie Internationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement),

Par décret n° 85-291 du 23 juillet 1985, une journée nationale de l'arbre a été instituée.

Ces différentes structures ont animé au niveau national de nombreuses équipes de recherches et mené d'importantes activités.

Après la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation, la constitution du Bénin a stipulé en son article 27 que « Toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et a le droit de le défendre. L'Etat veille à la protection de l'environnement ». Ainsi, le Ministère de l'Environnement de l'Habitat et de

l'Urbanisme créé à l'ère du renouveau démocratique devient l'organe national chargé de la mise en oeuvre de la politique nationale en matière d'environnement.

Actuellement, dans le cadre de la mise en oeuvre des lois sur la décentralisation en matière d'environnement, le Forum National sur la Gouvernance Environnementale a permis depuis janvier 2004, de définir les rôles et responsabilités des différentes composantes de la Nation, et le MEHU a très tôt fait de transférer à la Mairie de Cotonou, ses prérogatives en matière d'environnement.

1.2.4.1 Pollution de l'air.

L'utilisation des véhicules automobiles est la première cause de pollution atmosphérique. Elle représente dans les pays industrialisés, près de la moitié des oxydes d'azote engendrés par l'activité humaine, les deux tiers du monoxyde de carbone, environ la moitié des hydrocarbures et, dans le tiers monde, la quasi totalité du plomb en suspension dans l'air (Moore, 1994). Au Bénin, la pollution de l'air par les activités de transport est surtout imputable aux transports terrestres. Les transports maritimes, aériens et ferroviaires interviennent dans une moindre proportion. Le transport routier est à la base de la production de 93% des matières particulaires, 50% des SO2, 88% des oxydes d'azote, 98% des hydrocarbures et 99% des oxydes de carbone émis par les moyens de transport (CES, 2000).

Tableau V : Récapitulation des charges polluantes émanant des sources mobiles de combustion au Bénin et à Cotonou.

TYPE DE
VEHICULES

MATIERES
PARTICULAIRES
(t/an)

SO2
(t/an)

NOx
(t/an)

Hydrocarbures
(t/an)

CO
(t/an)

Bénin

Cotonou

Bénin

Cotonou

Bénin

Cotonou

Bénin

Cotonou

Bénin

Cotonou

Trafic routier

1.025

717

151

105

3.599

2.520

18.046

12.635

95.690

66.989

Trafic aérien

17

17

16

16

230

230

105

105

388

388

Trafic maritime

34

34

89

89

103

103

68

68

94

94

Total

1.076

768

256

210

3.932

2.853

18.219

12.808

96.172

67.471

Pourcentage (%)

 

71,35

 

82,03

 

72,56

 

70,30

 

70,16

Source : Cabinet FOCON/ABP, 1999 cité par CES (2000).

La lecture de ce tableau révèle que la ville de Cotonou produit à elle seule plus de la moitié des polluants de l'air au Bénin par les activités de transport.

Les autres sources, non moins importantes, sont les déchets ménagers et les industries. Dans la zone industrielle d'Akpakpa, les industries en activité rejettent des gaz et des particules, soit par la fumée des moteurs soit, par les gaz résultant des activités de production. De toutes ces usines, ce sont les cimenteries, la brasserie, l'usine de textile, et l'huilerie, qui représentent une pollution évidente de l'air à Cotonou (CES, 2000).

Les conséquences de la pollution de l'air sur la nature et les êtres vivants sont nombreuses et dangereuses. Aussi, les autorités béninoises ont-elles pris des mesures de lutte pour préserver la nature et les hommes. Au nombre de ces mesures, il y a :

- l'entrée en vigueur au Bénin le 16 mars 1993 de la Convention de Vienne pour la protection de la couche d'ozone ;

- l'entrée en vigueur le 16 mars 1993 du Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone ;

- le décret n° 2000-671 du 9 décembre 2000, portant réglementation de l'importation, de la commercialisation et de la distribution des matériels et biens d'équipement d'occasion ;

- le décret n° 2001-110 du 04 avril 2001, fixant les normes de qualité de l'air en République du Bénin ;

- l'arrêté interministériel portant fixation du pourcentage d'huile à moteur dans les carburants des engins à 2 roues ;

- les opérations de réglage gratuit suivi de contrôle coercitif des gaz d'échappement des véhicules ;

- la formation de 53 mécaniciens auto et de 41 mécaniciens motos pour le réglage des

moteurs et l'édition d'un Guide pratique du mécanicien auto dépollueur 2000 ; - le passage à l'essence sans plomb en 2005 ;

- l'organisation de plusieurs ateliers de formation et les IEC sur la pollution atmosphérique.

1.2.4.2 Eau.

a- Disponibilité et gestion

Selon MIDDLETON (1995), l'eau est l'élément de base de la vie sur Terre. L'homme peut survivre sans nourriture pendant plusieurs semaines, mais sans eau il moura en quelques jours. Dans les économies modernes, l'eau est aussi essentielle à l'agriculture, à l'industrie, à la production de l'électricité et aux transports. Bien qu'étant l'élément le plus abondant de la terre, elle n'est utilisable que dans une infirme proportion, de l'ordre de 0,003%. Le reste est tellement inaccessible que l'on se demande si le monde court vers un manque d'eau. Depuis 1983, l'Etat a confié à la SBEE la responsabilité de l'exécution de sa politique pour la mise en valeur des ressources à des fins d'hydraulique urbaine (TOUPE et MANIGUI, 2001). La principale source de pompage d'eau potable au Bénin est située sur le plateau continental d'Allada. D'une superficie de 2.500 km2 et appartenant à plusieurs entités hydrographiques indépendants du système aquifère supérieur, cette source alimente la ville de Cotonou et toute son agglomération en eau potable. Les champs de captage du système d'alimentation en eau potable dénommés champ A et champ F sont situés à Godomey (banlieue de Cotonou) et desservent respectivement les installations de la station de Godomey et l'usine d'eau de Vêdoko à Cotonou. La capacité maximale de l'usine de Vêdoko est de 1.800 m3 d'eau/heure ou une production quotidienne de 30.800 m3 sur la base de 22 heures de fonctionnement (SBEE, année non précisée).

Pour l'année 2001, la production d'eau à Cotonou représente 57,80% de la production nationale de la SBEE. Selon le RGPH3, 43% de la population de Cotonou sont branchés sur le réseau de la SONEB et 54,5 s'approvisionnent en eau potable de la SONEB auprès de tiers. Seuls les 2,5% restants consommeraient exclusivement donc de l'eau non potable.

Malgré ces statistiques apparemment satisfaisantes, le constat sur le terrain est que les
conditions socio économiques marquées par la faiblesse et la précarité des revenus des
ménages et les habitudes de consommation, amènent les populations à utiliser des

sources d'approvisionnement autres que le réseau d'adduction d'eau de la SBEE (ODOULAMI, 1999). Sur la base de 80 litres/hbt/jour, la consommation totale d'eau s'élèverait à 19.420.920 m3 par an à Cotonou. Et si l'on tient compte des rapports de la SBEE, on peut alors estimer à 11.823.456 m3 la quantité d'eau de puits consommée à Cotonou, soit un déficit de 7,5 millions de m3, ce qui correspond à la consommation de 256.850 personnes, soit 38,61% de la population non satisfaite.

b- Problèmes de l'eau

D'après le rapport 2001 de la SBEE, la distribution de l'eau potable couvre moins de la moitié de la ville de Cotonou. Selon ADJAMOSSI (1994) cité par ODOULAMI (1999), les eaux de puits, utilisées par plus de 60% de la population renferment souvent des germes fécaux qui sont responsables de plusieurs maladies hydriques telles que le choléra, la fièvre typhoïde, la dysenterie bacillaire, 9.570 cas de parasitose intestinale ; 821 cas d'amibiase intestinale, 3.889 cas de diarrhée et 143 cas de bilharziose ont été enregistrés à Cotonou.

La non maîtrise des eaux de pluies due à la fois à des causes naturelles et anthropiques soumet certains quartiers, la majorité malheureusement, aux impacts des inondations saisonnières. Quant aux eaux usées domestiques, elles sont soit directement jetées dans la rue où elles stagnent parfois et constituent des lieux de prolifération de vecteurs de maladies, soit recueillies dans des puisards peu étanches, soit jetées dans les collecteurs publics.

1.2.4.3 Sol.

a- Occupation du sol

La superficie urbanisée représente 74 % (5 846 ha) de l'ensemble de la ville de Cotonou (7.900 ha) et l'habitat structuré occupe plus de 78 % de cette superficie urbanisée et 60 % de toute la ville. Depuis le schéma de structure élaboré par GIGG, la superficie urbanisée est passée de 4 580 ha en 1983 (3.350 ha si on exclue les marais habités) à plus de 5.000 ha.

L'application d'une trame orthogonale rigide ou d'un tracé fantaisiste ne laisse aucune place à des espaces publics intéressants (marchés, entrées d'équipements publics, terrains de jeux, espaces verts mettant en valeur les soupçons de relief), toute la surface « publique » étant absorbée par des voies aux emprises souvent excessives. L'absence de prise en compte du relief certes léger, n'est pas sans inconvénient pour la mise en place d'un système de drainage à un coût raisonnable et susceptible d'être entretenu (occupation des exutoires naturels - bas fonds, blocage des couloirs d'écoulement des eaux, etc.).

Tableau XI: Bilan des lotissements à Cotonou (1970-1990)

 

Cotonou

Surface totale lotie

2.922,10 ha

Nombre total de parcelles produites

43.501

Nombre moyen de parcelles par hectare

14,8

Taille moyenne des parcelles initiales

671,73 m2

Source : Livre blanc, ABE (2000).

Cotonou est aujourd'hui débordé par une croissance démographique et spatiale à laquelle elle n'a pas été préparée : un zonage inadapté et un sous-équipement crucial qui posent des problèmes tant dans les centres que dans les quartiers périphériques. Ce constat est également largement partagé par le maire et la plupart des chefs d'arrondissements de Cotonou (ABE 2000).

b- Pollution des sols

A Cotonou la pollution des sols peut être d'origine agricole, industrielle et domestique. Les travaux de SANNY (2001) ont décelé la présence d'éléments polluants dans les sols du périmètre maraîcher de Houéyiho. Il s'agit des métaux (Plomb, Cuivre dans des proportions dépassant les normes), des germes responsables de la pollution bactériologique (coliformes totaux, coliformes fécaux, streptocoques fécaux) et des molécules de pesticides responsables de la pollution chimique (les organochlorés). Ces différents éléments se retrouvent également dans l'eau et des plantes et constituent une menace grave pour la santé des consommateurs.

Dans la zone industrielle d'Akpakpa, les différents types d'industries déversent des déchets liquides (effluents, huiles usagées) et solides sur les sols, en l'absence de système efficace de gestion de ces déchets.

Quant à la pollution d'origine domestique, elle est principalement due à la mauvaise gestion des déchets solides ménagers et à la qualité des ouvrages d'assainissement individuel et collectif tels que les latrines, les puisards et les fosses sceptiques (SAGBO, 2000).

1.2.4.4. Déchets solides ménagers.

D'après les travaux du cabinet GIGG réalisés en 1983 et cité par DESSAU (1997), la quantité des déchets produits à Cotonou est de 0,46 kg/hbt/jour. Mais, TONON (1986), en tenant compte des types d'habitats et les niveaux de vie, a estimé la quantité moyenne à 0,42 kg/hbt/jour. En 2000, GBEDO, V. E. se basant sur les estimations de DESSAU (1996) qui a révélé que chaque habitant de la ville de Cotonou produit 0,59 kg/j, a évalué la production journalière à 400 tonnes en considérant une population de 665100 habitants pour Cotonou.

Avant les années 90, seule la voirie urbaine de Cotonou assurait le ramassage des ordures ménagères. Mais elle s'est trouvée submergée face à l'augmentation continue de la production. En 1990, Cotonou a vu démarrer la première entreprise privée offrant des prestations d'assainissement aux particuliers et aux entreprises : la SIBEAU. Le volume collecté par la SIBEAU est équivalent à celui des services techniques municipaux, pour totaliser ensemble un taux de collecte de moins de 30% (TA, 1998).

Face à l'insuffisance de l'action publique comme de l'initiative privée, des expériences communautaires ont vu le jour en 1993 et 1994, aidées par des ONGs ou des aides internationales. Depuis août 2002, le système de gestion des déchets solides ménagers à Cotonou se veut assez proche du système classique de gestion en trois phases à savoir précollecte, collecte et traitement. Tout le système de précollecte est relativement organisé autour de la Coordination des Organisations non Gouvernementales de Gestion des Déchets Solides Ménagers et de l'Assainissement (COGEDA). Les déchets

précollectés sont déposés à des points de regroupements définis et ensuite convoyés vers la décharge de Hêvié où ces déchets subissent un traitement.

D'après GBEDO (2004), certains problèmes sont inhérents au système actuel de gestion des déchets solides ménagers et constituent des faiblesses du système. Il s'agit entre autres du coût exorbitant, le défaut d'aménagement des points de regroupement, conduisant les charretiers à déposer les ordures dans des milieux non indiqués (marécages, abords des plans d'eau, espaces publics, parcelles vides), la surcharge de la décharge de Hêvié.

1.3 GENERALITES SUR LES HUILES USAGEES.

1.3.1 Définition.

D'une manière générale, toutes huiles ayant servi dans un processus de transformation et destinée à l'abandon du fait de la perte de ces propriétés physico-chimiques de base est désignées par le terme « huiles usées ». On distingue :

- les huiles usées domestiques qui sont des huiles alimentaires d'origine végétale ayant servi dans la friction ;

- et des huiles usées industrielles provenant des moteurs, des industries, des transformateurs, des circuits hydrauliques et des turbines.

Les huiles objets de notre étude sont celles de la seconde catégorie. Elles sont désignées par « huiles usagées » selon la législation béninoise en la matière, le Décret N° 2003-330 du 27 août 2003 portant gestion des huiles usagées en République du Bénin et définies comme :

« toutes huiles, issues du raffinage du pétrole brut ou synthétique, destinées à la lubrification ou à autres fins, et qui sont devenues impropres à leur usage original en raison de la présence d'impuretés ou de la perte de leurs propriétés initiales ; elles incluent les huiles lubrifiantes, les huiles hydrauliques, les huiles pour le travail des métaux et les liquides isolants ou caloporteurs. »

Tout comme le Bénin, la réglementation française utilise la terminologie « huiles usagées » tandis que celle canadienne utilise « huiles usées ». C'est la terminologie issue de la réglementation béninoise qui sera employée dans le document.

1.32. Caractéristiques générales.

Les huiles usagées peuvent être d'origine minérale ou synthétique. On distingue deux grandes catégories :

- les huiles noires qui comprennent les huiles de moteurs et certaines huiles industrielles (huiles de trempe, de laminage, de tréfilage et autres huiles entières d'usinage des métaux) : ces huiles sont fortement dégradées et contaminées.

- Les huiles claires qui proviennent des transformateurs, des circuits hydrauliques et des turbines. Elles sont peu contaminées et chargées en général d'eau et de particules.

D'une manière générale, les huiles usagées sont peu biodégradables. Elles ont une densité plus faible que l'eau. C'est pourquoi un (1) litre d'huile usagée peut couvrir une surface de 1000 m2 d'eau et réduire l'oxygénation de la faune et de la flore du milieu aquatique. Les conséquences d'un rejet direct de l'huile usagée dans le milieu naturel sont donc évidentes au vu de leur composition chimique. En effet, l'analyse en France et au Canada des huiles à moteur usagées à la sortie des carters révèle la présence d'un certain nombre de polluants :

- des suies, des résines,

- des métaux lourds,

- des acides organiques provenant de l'oxydation partielle de l'huile, - du chlore provenant de certains additifs de lubrification,

- des composés aromatiques parmi lesquels des hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP),

- des phénols et des phtalates.

La bonne gestion de ces huiles répond donc au double enjeu :

- de la préservation de la qualité de l'environnement et de la santé ; - des économies de matières premières ou d'énergie.

A cet effet, le cadre législatif et réglementaire existe en République du Bénin. Il s'agit de la constitution du 11 décembre 1990, de la loi cadre sur l'environnement et du décret N° 2003-330 du 27 août 2003 portant gestion des huiles usagées en République du Bénin.

1.3.3. Autres définitions.

- Collecte : Toute opération de ramassage, de tri ou de regroupement d'huiles usagées en vue de leur transport.

- Regroupement : L'immobilisation provisoire sur un site avec possibilité de mélanger des huiles usagées d'origines différentes, pour autant que ces huiles mélangées sont de nature compatible.

- Valorisation : Toute opération visant à permettre la réutilisation des huiles usagées, c'est-à-dire la régénération et la valorisation énergétique.

- Régénération : Tout procédé permettant de produire des huiles de base par un raffinage d'huiles usagées, impliquant notamment la séparation des contaminants, des produits d'oxydation et additifs que ces huiles contiennent.

- Valorisation énergétique : L'utilisation des huiles usagées en tant que combustible avec récupération adéquate de la chaleur produite.

- Elimination : Le traitement ou la destruction des huiles usagées ainsi que leur stockage et leur dépôt sur ou dans le sol.

- Producteur : L'exploitant d'un établissement oü se produisent des huiles usagées, qu'il s'agisse de garages automobiles, d'ateliers de mécanique de motocyclettes ou d'usines.

1.3.4. Travaux réalisés sur les huiles usagées au Bénin et dans le monde

1.3.4.1. Au Bénin

ABDOU KARIM et GBAGUIDI (2004), dans leur étude sur l'analyse environnementale de la gestion des déchets automobiles dans la ville de Cotonou, ont fait une estimation de la production des huiles usagées. La méthode d'estimation a consisté à demander le nombre de véhicules qui subissent la vidange par jour, par semaine ou par mois dans chaque garage enquêté, de même que leur capacité en huile. Les résultats sont consignés dans un tableau à deux entrées. Ensuite, le nombre de garagistes en activité sur le territoire de Cotonou et qui sont inscrits au service des impôts a été déterminé. Puis, en se servant des résultats d'enquête, le pourcentage de garagiste qui versent des taxes à ce service est calculé. Ceci a permis d'estimer le nombre total de garagistes. Connaissant le volume moyen d'huiles usagées produit par garagiste et par jour, le volume qui est déversé dans la ville de Cotonou a été calculé.

D'après les résultats de l'étude, 314 garagistes sont en activité sur le territoire de Cotonou et produisent en moyenne 12 litres d'huiles usagées par jour, ce qui correspond à une production annuelle de 2.373.960 litres.

Cette étude a le mérite d'aborder pour la première fois la question sensible de la production d'huiles usagées dans la ville de Cotonou. Toutefois, il faut reconnaître que l'étude n'a pas donné de précision sur les types de garage dans la mesure oü il existe des garages de véhicules légers et de véhicules lourds et des services qui ne font pas de la réparation mais qui s'occupent uniquement de l'entretien. Elle n'a pas non plus pris en compte des véhicules à 2 roues, les machines des industries et des gros engins (engins de levage, tracteurs et autres).

1.3.4.2. Dans le monde (l'expérience du Canada)

L'institut Canadien des Produits Pétroliers (ICPP) répartit les consommateurs et les producteurs d'huiles en quatre (4) secteurs de marché :

- Groupe 1 : les particuliers qui font eux-mêmes la vidange d'huiles de leur véhicule ; - Groupe 2 : le secteur agricole et rural ;

- Groupe 3 : la grande industrie (urbaine et en milieu éloigné) ;

- Groupe 4 : les petits producteurs urbains (les ateliers de lubrification rapide, les stations-service, etc.).

Le cadre général de la gestion des huiles usées est Le Règlement sur la gestion des huiles usées et des combustibles résiduaires, pris en vertu de la l'article 34 de la Loi sur la protection de l'environnement.

La gestion des huiles usées est de compétence provinciale. Les ministres fédéral et provinciaux collaborent au sein d'un organisme appelé le Conseil Canadien des Ministres de l'Environnement qui a publié un Code de pratiques de gestion des huiles usées au Canada. L'institut Canadien des Produits Pétroliers (ICPP) s'est servi de ce code pour élaboré un plan d'action sur les huiles, traitant de la récupération des huiles usées au Canada. Ce plan fait notamment appel à :

- l'installation obligatoire de dépôts et de point de collecte d'huiles usées par les industries membres de l'ICPP et tous les autres vendeurs de lubrifiants, afin de cibler les huiles usées produites par les groupes 1 et 2, ce qui permettra de récupérer les huiles usées au point d'achat, afin d'en faire le recyclage ou la récupération.

- l'élaboration d'un programme de sensibilisation visant à encourager la

population à retourner ses huiles usées au lieu de les mettre au rebut.

Des études récentes, commanditées par l'Association de gestion des déchets de l'Ontario et l'association de gestion des huiles usées de l'Ontario estiment que 129.000.000 kg d'huiles usées ont été collectées à Ontario en 2001. Ce qui représente approximativement 79% du total d'huile usées produites.

Une bonne partie des industries et des centres d'entretien mécanique, conscients des dangers des rejets répétés des huiles usées dans l'environnement ont pour leur part, déjà adopté une politique de gestion efficace pour leurs huiles usées. Il reste toutefois à uniformiser cette saine pratique préventive et d'inciter l'ensemble des industries et des entreprises canadiennes à amorcer rapidement cette démarche.

L'accent est mis sur l'incitation à la création de structures privées, le renforcement des infrastructures et d'équipements et la sensibilisation pour assurer le succès des programmes de gestion des huiles usées.

CONCLUSION PARTIELLE

De la description du milieu d'étude, il ressort que la ville de Cotonou présente une certaine vulnérabilité en ce qui concerne sa nappe phréatique. Mais, force est de constater que malgré l'existence d'activités génératrices d'huiles usagées (risques de pollution des eaux souterraines) dans cette ville, les différents acteurs de la protection de l'environnement se sont peu intéressés aux problèmes de la gestion de ces huiles.

Toutefois, l'intérêt traditionnel de ces acteurs pour les problèmes d'environnement et l'existence de texte de loi réglementant la gestion des huiles usagées sont des opportunités à saisir pour faire de la gestion des huiles usagées une préoccupation importante. Mais avant tout, il importe de trouver les moyens de focaliser l'attention des pouvoirs publics, de la communauté scientifique, de la société civile, des acteurs de la production des huiles usagées et des populations en général sur les problèmes environnementaux liés à la production et à la gestion des huiles usagées.

DEUXIEME PARTIE : PRODUCTION ET GESTION DES
HUILES USAGEES A COTONOU

2.1 APPROCHE METHODOLOGIQUE.

2.1.1 Nature et portée de l'étude.

L'étude est de type descriptif et adopte une approche transversale. Les différents acteurs intervenant dans la consommation d'huile à moteur et de la production d'huiles usagées constituent les unités d'observations. L'étude couvre toute la ville de Cotonou et s'intéresse particulièrement au secteur des transports terrestres.

2.1.2. Nature, source et qualité des données.

Deux types de données sont exploitées dans la réalisation de l'étude. Il s'agit des données quantitatives et des données qualitatives. Ces différentes données proviennent d'une part des travaux réalisés et validés tels que les bases de données d'institutions (DTT par exemple), les rapports d'études, les publications scientifiques, etc., et d'autre part de l'enquête réalisée dans le cadre de cette étude sur un échantillon défini.

2.1.3. Population cible.

La cible visée pour la collecte de données est constituée des structures de réparation et d'entretien de véhicules automobiles et de cyclomoteurs (engins à 2 ou à 3 roues) de même que les exploitants de moulin à maïs installées aux abords des rues. Les effectifs des différentes structures sont calculés à partir des estimations faites par ABDOU KARIM, A. Y., et M. A. N. GBAGUIDI en 2004. En effet, le nombre de garages automobiles était estimé à 314 pour toute la ville de Cotonou. En l'absence de données sur le taux d'accroissement dans le secteur, nous avons utilisé le taux d'accroissement de la ville de Cotonou (2,17%) pour obtenir le nombre estimé de garages automobiles en 2005 qui est 321. Le nombre d'ateliers de mécanique moto et des autres structures

est calculé après avoir déterminé l'importance relative de ces ateliers et structures par rapport aux garages automobiles dans la ville de Cotonou.

La taille des échantillons représente 10% de la population. La méthode d'échantillonnage est consignée dans le tableau ci-dessous :

Tableau VII : Méthode d'échantillonnage.

Structures

Effectifs
calculés

Echantillon

Observations

1

Garages de réparation et d'entretien de véhicules légers

321

40

3 garages par arrondissement mais 4 dans le 1er arrondissement dont 2 concessionnaires.

2

Ateliers de réparation et d'entretien de vélomoteurs

877

90

39 ateliers à raison de 3 par
arrondissement (La taille de

l'échantillon a été réduite car iis'agit d'une population très

homogène)

3

Garages de réparation et

d'entretien de véhicules lourds,

50

5

 

4

Unités de réutilisation des

huiles usagées (moulins à maïs)

25

3

 

5

Stations-services

13

2

 

6

Structures de lavage de

véhicules automobiles

13

2

 
 

TOTAL

 
 

91 structures enquêtées.

Source : Enquête de terrain (2005).

2.1.4. Techniques et outils de collecte des données.

La collecte de données a été faite à travers : la recherche documentaire, l'observation et les enquêtes.

2.1.4.1. Documentation.

La phase de recherche documentaire a eu pour objectif de rassembler et de structurer
l'ensemble des informations relatives au milieu d'étude et aux travaux déjà réalisés et
qui sont en rapport avec le sujet. Cette phase s'est appuyée sur les sources

d'information écrites, graphiques ou orales. Les informations recueillies auprès des sources locales ont été complétées par l'utilisation des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) en l'occurrence l'outil internet surtout en ce qui concerne les généralités sur les huiles usagées. En effet, peu d'études ont été réalisées sur les huiles usagées au Bénin et en Afrique.

Il s'est agit en réalité de la consultation de l'essentiel de la documentation relative au milieu d'étude, à la situation de l'environnement en général, au sol et à l'eau en particulier. Les centres de documentation fréquentés sont ceux du MEHU, de la DDEHU/ATLANTIQUE-LITTORAL, de la DTT/MTPT, de la DEN, de la DH/MMEH, de la FSA, de l'EPAC, de la SEHRAU-SA, de la FLASH. Cette phase a été capitale pour l'étude dans la mesure où elle a permis d'avoir une connaissance assez précise de ce qui a été déjà fait à propos de la gestion des huiles usagées à Cotonou ou hors du Bénin et de mieux comprendre les méthodologies utilisées afin d'adopter une démarche méthodologique efficiente.

Il a été également à cette phase organisé des entretiens non structurés avec les acteurs concernés par ces problèmes de pollution et des personnes ressources. Les entretiens sont individuels et nous ont permis de mieux orienter les enquêtes.

2.1.4.2. Observation.

L'observation fait partie des techniques de collecte utilisées. Elle a été associée à l'interview afin de valider certaines réponses immédiatement vérifiables. Il s'agit notamment de (i) l'existence ou non de fosse à vidange, (ii) la qualité des récipients de vidange et de stockage, (iii) l'existence de tâche d'huile sur le lieu de vidange ou sur le lieu de stockage des huiles usagées, (iv) le déroulement de l'opération de vidange, etc.

2.1.4.3. Enquêtes.

L'interview est la technique de collecte utilisée pour recueillir les informations auprès des structures de production d'huiles usagées. Cette technique est utilisée afin de donner à l'interviewé la liberté de livrer au maximum les informations sur ses pratiques et de nous permettre également de formuler d'autres questions éventuelles que pourraient susciter les réponses qu'il apporte. Toutefois, le guide d'entretien utilisé est réalisé de manière à collecter également certaines données quantitatives.

39.000 mètres linéaires de rues ont été parcourus dans la ville de Cotonou à raison de 3 parcours de 1.000 mètres linéaires par arrondissement. Dans chacune des rues, les garagistes, les ateliers, les structures de lavage de véhicules, les moulins à maïs, les stations services ont été dénombrés. Ce sont les acteurs des structures qui ont au moins deux ans d'existence sur le site qu'elles occupent qui ont été pris en compte par les enquêtes.

2.1.5. Techniques et outils de traitement des données.

Différentes techniques ont été utilisées pour transformer les données recueillies.

- les sources de production : A partir de la recherche documentaire et des enquêtes, les unités de production ou les activités générant les huiles usagées ont été répertoriées. Connaissant l'effectif des garagistes automobiles, les effectives des autres producteurs (garages de gros porteurs, ateliers de réparation de motos, stations services, structures de lavage de voitures) ont été déterminés.

- les quantités produites : Dans le questionnaire type destiné aux enquêtes auprès des producteurs d'huiles usagées identifiés, certaines questions ont permis de relever des données concernant le processus de production. Ces questions concernent précisément :

· le cycle de vie de l'huile dans le moteur où elle est utilisée ;

· la quantité nécessaire pour la vidange ;

· la quantité vidée pour chaque type de véhicule.

En associant ces données aux effectifs estimés de chaque type de véhicule, il a été fait une estimation de la quantité d'huile produite par cette catégorie de véhicule pour une période de temps.

Les véhicules à quatre (4) roues sont regroupés par catégories selon le volume de leur carter, c'est-à-dire par rapport à la quantité moyenne d'huile qu'ils consomment par vidange tandis que les véhicules à deux (2) roues constituent une seule catégorie.

La quantité estimée d'huiles de vidange produite dans la ville de Cotonou est la somme des quantités produites par chaque groupe d'entités génératrices, pour une période donnée (semaine, mois, année).

L'estimation du parc automobile de la ville de Cotonou est faite à partir des données de la Direction des Transports Terrestres relatives à l'immatriculation des véhicules et en considérant, selon ABE (2000) que :

- sur une période de 15 années, 70% des véhicules immatriculés restent en circulation ;

- 70% du parc effectif du Bénin est concentré dans le Sud ; - 60% des véhicules du Sud-Bénin circulent à Cotonou.

Les données de 1995 à 2004 sont utilisées.

- les filières de gestion : Des réponses à certaines questions contenues dans le questionnaire type ont permis de connaître de quelle manière les huiles usagées sont gérées par les structures qui les produisent. Du fait que ces huiles usagées entrent dans un circuit de réutilisation, nous avons essayé de remonter la chaîne de réutilisation. Il s'agit de connaître qui sont les réutilisateurs (individus, groupements), leur profil socio-professionnel, les différentes possibilités de réutilisation et le devenir des huiles usagées au bout de la chaîne.

- Les effets sur l'environnement : Pour la présente étude, il a été essentiellement question des aspects physiques. Une estimation de la surface de sol souillée a été faite à partir du calcul de nombre d'atelier de réparation d'engins à 2 et à 3 roues et de la surface moyenne souillée par un atelier.

Les différents calculs sont faits à l'ordinateur avec le logiciel MS Excel.

2.2 RESULTATS ET DISCUSSION.

2.2.1 Le gisement de lubrifiants et la production d'huiles usagées.

2.2.1.1 La consommation de lubrifiants neufs

La principale opération qui conduit à la production des huiles usagées dans la ville de Cotonou est la vidange qui découle du processus de lubrification des moteurs et des autres compartiments des véhicules (cas des automobiles).

La lubrification consiste à introduire dans un compartiment d'un véhicule de l'huile moteur spécifique pour assurer le bon fonctionnement du système. Les principaux compartiments concernés sont :

- le moteur,

- le pont,

- la transmission,

- la boîte à vitesse,

- le système de freinage,

- le système de direction assistée.

Les lubrifiants introduits dans ces compartiments, au bout d'un certain temps perdent progressivement leurs propriétés de base (lubrification, refroidissement, nettoyage) si bien qu'il faut procéder à leur remplacement. Les causes de cette perte progressive de propriétés sont :

- élévation de température (fonction de refroidissement),

- souillure due aux particules de métaux issus des frottements (fonction de lubrification et de nettoyage).

Il existe différents types d'huile selon le compartiment à lubrifier. Les huiles sont classifiées selon la viscosité. La classification SAE définie les grades de viscosité à différentes températures. Ainsi, Les grades SAE adaptés au fonctionnement hivernal, pour les huiles moteurs, sont suivis de l'initial W (de Winter = hiver) : 0W, 10W, 15W, 25W. Les grades adaptés au fonctionnement à hautes températures sont 20, 30, 40, 50, 60. Ces huiles sont dites monogrades.

Les huiles multigrades répondent à la définition d'un grade d'hiver et d'un grade d'été (15W-40 par exemple). Les huiles monogrades sont souvent les plus utilisées au Bénin. Mais avec l'avènement des sociétés privées d'importation d'huiles à moteur et de lubrifiants, les huiles multigrades sont de plus en plus introduites sur le marché béninois. Elles ont l'avantage d'être plus résistantes aux variations de température et par conséquent sont doublement plus durables que les huiles monogrades.

2.2.1.2 Identification des sources de production d'huiles usagées.

Diverses sources de production d'huiles usagées ont été identifiées. Selon les niveaux de production, on distingue :

a- Les producteurs primaires

Ce sont les unités qui intègrent à leur technologie des huiles neuves qui, au bout d'une période, sont vidées afin d'être renouvelées. Les principaux producteurs primaires sont :

- les structures de réparation et d'entretien des automobiles

· 321garages de véhicules automobiles,

· 50 garages de gros porteurs et d'engins lourds,

· 13 stations services,


· 13 structures de lavage et d'entretien de véhicules automobiles. - 877 ateliers d'entretien et de réparation des cyclomoteurs.

Du point de vue de la typologie, il existe des garages à caractère moderne, c'est-à-dire dont le fonctionnement répond à certaines normes techniques et légales (équipement au complet, acquisition de pièces de rechange et de lubrifiants auprès des sociétés agréées, agrément de l'Etat pour l'exercice de la fonction et pour l'installation). Ce sont les concessionnaires installés au Bénin et les garages modernes légalement installés (Photo 2.a). Ils existent dans une proportion de 15,38%. Leur clientèle est essentiellement composée des services publics, des ministères, des grandes entreprises. Les rares particuliers qui les fréquentent sont ceux qui achètent des véhicules neufs.

Les garages ordinaires sont des garages ou des ateliers de fortune installés le long des trottoirs, devant les maisons ou dans des parcelles vides (Photo 2.b). La clientèle de ces derniers se compte parmi les détenteurs de véhicules d'occasion à usage personnel ou de transport en commun, les camions, etc.

Certaines structures présentent les deux caractères à la fois.

Les ateliers de réparation de cyclomoteurs sont majoritairement des baraques de fortune installées aux abords des rues (Photo 2.c). Les ateliers modernes sont ceux des concessionnaires qui offrent des services après vente à leur clientèle qui se résume aux ONG et aux Organismes Internationaux. C'est avec l'avènement des motos à quatre temps d'origine asiatique que des ateliers modernes se sont multipliées dans le cadre du service après-vente.

Les stations services et les structure de lavage de véhicules connaissent une très faible activité de vidange.

b- Les producteurs secondaires :

Ce sont les unités qui, pour des raisons surtout économiques et parfois stratégiques, achètent des huiles provenant des sources primaires pour les réutiliser. Ces unités à leur tour sont appelées à rejeter ces huiles qui sont usées davantage. Les plus importants producteurs secondaires sont :

- les détenteurs de moulins à maïs (qui utilisent rarement de l'huile neuve pour la lubrification de leur moteur). 100% des unités enquêtées utilisent les huiles usagées ou rarement un mélange d'huiles usagées et d'huiles neuves ;

- les détenteurs de camions (qui ont l'habitude de mélanger de l'huile neuve et de l'huile ayant connu un premier niveau d'usure pour lubrifier leur moteur). Ce sont pour la plupart des transporteurs privés. Les camions appartenant aux entreprises de référence et à l'Etat font généralement exception à cette pratique.

Photo 2.a : Exemple de garage moderne Photo 2.b : Exemple de garage ordinaire

(Atelier de réparation d'un concessionnaire) Source : Enquête de terrain (2005).

Source : Enquête de terrain (2005).

Photo 2.c : Atelier de réparation de moto dans une rue Source : Enquête de terrain (2005).

2.2.1.3. Estimation de la production d'huiles usagées.

a- Estimation du parc de véhicules dans la ville de Cotonou

L'analyse des données collectées auprès de la DTT révèlent que le Bénin a connu une augmentation de son parc automobile depuis 1996. Jusqu'en septembre 2004, le parc total est estimé est 222.323 véhicules immatriculés dont 155.626 sont effectivement en circulation et 65.363 pour la ville de Cotonou (Annexe 1). Cotonou abriterait donc 42% du parc automobile national, ce qui confirme les constats du document de projet de déclaration d'une politique nationale de mobilité urbaine (MEHU, 2002) selon lesquels la majorité des véhicules est concentrée au niveau des grands centres urbains et que, le parc béninois est essentiellement composé de véhicules particuliers et de camionnettes. En effet, en 2004, les voitures particulières représentent 72,55% du parc automobile et les camionnettes 12,81% (Figure 3).

Figure 3 Répartition du parc automobile de Cotonou par types de véhicule

5,86%

12,81%

3,08%

3,01%

2,08%

0,20%

0,40%

72,55%

VP CTTE CAM TR SRM BMB AB AUT

VP

 

: Voiture particulière

SRM

: Remorque et Semi-remorque.

CTTE : Camionnette

BMB

: Bus et Minibus

CAM

: Camion

AB

: Autobus et Autocar

TR

: Tracteur agricole et routier

AUT

: Autres véhicules

b- Estimation du parc de motos dans la ville de Cotonou

Le parc de motos est essentiellement dominé par les taxis-motos communément appelé Zémidjan. Du fait que l'immatriculation des engins à deux roues n'est pas entrée dans les habitudes au Bénin et n'est obligatoire qu'à partir de 75 cc, il a été plus facile de prendre comme base de l'estimation, l'effectif des taxis-motos qui sont soumis à une immatriculation obligatoire pour l'exercice de leur activité.

Selon les statistiques de la mairie de Cotonou, l'effectif des taxis-motos a évolué en dents de scie de 1992 à 2001 (données disponibles). Il a varié de 2.830 à 15.327 soit un accroissement annuel de 8,67%. En supposant que ce taux d'accroissement est maintenu jusqu'à 2004, les nombres de taxis-motos immatriculés ont été calculés pour les années 2002, 2003, et 2004. L'effectif en 2001 était de 72.015, il serait passé à

103.335 en 2004 ce qui reflète les estimations faites par les services de la voirie. En utilisant le ratio taxi-motos/motos personnelles obtenu par ABE (2000), on déduit l'effectif des motos personnelles. La somme des effectifs de taxis-motos et de motos personnelles donnent le parc de motos.

TableauVIII : Estimation de l'effectif des motos dans la ville de Cotonou.

ANNEE

NOMBRE DE
TAXIS-MOTOS

CUMUL

NOMBRE DE
MOTOS NON TAXI

NOMBRE TOTAL
DE MOTOS

1992

3.842

 

2.183

6.025 29.715 34.153 39.764 47.477 56.370 65.334 75.066 99.101 112.933

1993

15.107

18.949

10.766

1994

2.830

21.779

12.374

1995

3.578

25.357

14.407

1996

4.918

30.275

17.202

1997

5.671

35.946

20.424

1998

5.716

41.662

23.672

1999

6.206

47.868

27.198

2000

15.327

63.195

35.906

2001

8.820

72.015

40.918

2002

9.585

81.600

46.364

127.964

2003

10.416

92.016

52.282

144.298

2004

11.319

103.335

58.714

162.049

TOTAL

103.335

 
 
 

Source : DST/Mairie Cotonou, Recensement des taxis-motos de 1992 à 2001.

c- Estimation des quantités d'huiles vidées par catégorie de véhicule à 4 roues Les informations recueillies auprès des différents acteurs du secteur de la réparation et de l'entretien des véhicules ont permis de connaître le processus et les facteurs qui conditionnent la production des huiles. Il s'agit notamment de la nécessité d'assurer la lubrification de certains compartiments des véhicules et de l'usure dans le temps des huiles utilisées.

Les véhicules ont été regroupés par sous-catégories en fonction du volume moyen d'huile à moteur utile par vidange :

- Catégorie A : Véhicules particuliers, camionnettes.

- Catégorie B : Camions, tracteurs, semi-remorques, bus et mini bus, autobus et autocar.

- Catégorie C : Autres véhicules (engins lourds)

Le tableau 9 Présente l'estimation de la production annuelle.

Tableau IX : Estimation de la production annuelle d'huiles usagées par les véhicules à 4 roues et plus (1995-2004).

ANNEE

NOMBRE DE VEHICULE

PRODUCTION ANNUELLE

Catégorie
A

Catégorie
B

Catégorie
C

Catégorie
A

Catégorie
B

Catégorie
C

Ensemble

1995

9.955

1.511

2

716.760

271.980

960

989.700

1996

12.607

1.898

4

907.704

341.640

1.920

1.251.264

1997

16.084

2.363

6

1.158.048

425.340

2.880

1.586.268

1998

19.724

2.895

7

1.420.128

521.100

3.360

1.944.588

1999

24.109

3.487

10

1.735.848

627.660

4.800

2.368.308

2000

32.256

4.531

17

2.322.432

815.580

8.160

3.146.172

2001

40.702

6.142

23

2.930.544

1.105.560

11.040

4.047.144

2002

46.221

7.310

31

3.327.912

1.315.800

14.880

4.658.592

2003

51.250

8.373

77

3.690.000

1.507.140

36.960

5.234.100

2004

55.793

9.306

261

4.017.096

1.675.080

125.280

5.817.456

Moyennes annuelles par catégories

2.222.647

860.688

21.024

3.104.359

Production moyenne annuelle d'huiles usagées par les véhicules à 4 roues

3.104.359

Source : Enquête de terrain (2005).

La production d'huiles usagées par les véhicules à 4 roues et plus a été multipliée par 6 en 10 ans, passant de 989.700 litres en 1995 à 5.817.456 litres en 2004, soit un taux d'accroissement de 19,38%.

d- Estimation des quantités d'huiles vidées par les motos

Il existe deux catégories de motos. Celles dont les moteurs sont 2 temps et qui
consomment 0,75 l d'huile par vidange et celles dont les moteurs sont à 4 temps et qui
consomment 1 l d'huile par vidange. Les estimations sont faites sur la base que toutes

les motos utilisent en moyenne 0,75 l d'huile pour chaque vidange. La fréquence de vidange affirmée par tous les mécaniciens enquêtés est de 15 jours pour les conducteurs de taxis-motos et de 30 jours pour les autres motos. La moyenne pondérée des durées qui séparent les vidanges a permis de trouver 20 jours comme durée commune aux taxis-motos et aux autres motos. Le tableau 10 présente les productions annuelles estimées des motos.

Tableau X : Estimation de la production annuelle d'huiles usagées par les motos (1995-2004)

ANNEE

NOMBRE DE MOTOS

PRODUCTION ANNUELLE
(litres)

1995

39.764

795.280

1996

47.477

949.540

1997

56.370

1.127.400

1998

65.334

1.306.680

1999

75.066

1.501.320

2000

99.101

1.982.020

2001

112.933

2.258.660

2002

127.964

2.559.280

2003

144.298

2.885.960

2004

162.049

3.240.980

MOYENNE

1.860.712

Source : Enquête de terrain (2005)

La production d'huiles usagées par les motos a quadruplé en 10 ans, passant de 795.280 litres en 1995 à 3.240.980 litres en 2004, soit un taux annuel d'accroissement de 12,76%.

Encadré1.

Ainsi, le secteur des transports produit environ 4.965.071 litres d'huiles usagées par an du fait des vidanges. Ce chiffre représente la moyenne annuelle sur 10 ans. La production annuelle a atteint 9.058.436 litres en 2004.

2.2.1.4 Caractérisation des huiles usagées.

Les huiles usagées provenant des carters des véhicules et des motos présentent les mêmes caractéristiques physiques. Ces dernières sont appréciées par rapport aux huiles neuves. Les huiles usagées sont reconnues par leur noircissement. Elles sont plus fluides et perdent leur viscosité.

2.2.2 Méthodes actuelles de gestion des huiles usagées.

Deux mécanismes conduisent à la présence indésirable des huiles usagées dans la nature : - le rejet accidentel dû à la mauvaise manipulation ;

- le rejet dans la nature pour cause d'encombrement.

2.2.2.1 Cas des garages d'entretien et de réparation

a- les services structurés

Ces garages présentent un aspect propre du lieu de travail parce que certaines précautions sont prises lors de la vidange et du nettoyage des moteurs. En effet, tous les véhicules à vidanger montent sur une fosse construite à cet effet (Photo 3a). Les huiles sont recueillies dans un bac puis versées dans des fûts de 200 l ou dans des bidons de 50 litres (Photo 3b) à l'aide d'entonnoirs spéciaux. A cette étape de manipulation, les fuites accidentelles par terre sont très limitées.

En ce qui concerne la destination des huiles stockées, il existe généralement un service distinct du garage qui s'occupe de l'évacuation de ces huiles. Les huiles sont vendues à des acheteurs qui sont parfois des clients bien connus et à qui sont réservées les « marchandises ». Ces clients qui viennent acheter des quantités importantes d'huiles sont en nombre très limité et la fréquence d'achat est faible. La plus grande partie des huiles usagées reste en stock, attendant des acheteurs ou des demandeurs éventuels.

b- les services non structurés

Parmi les garages ordinaires, certains disposent d'une fosse à vidange. Ils présentent les mêmes caractéristiques que les services structurées en ce qui concerne le rejet accidentel d'huiles à moteur usagées lors des manipulations.

Mais pour la grande majorité par contre, il n'existe pas de fosse de vidange. La vidange se fait dans un récipient glissé sous le véhicule et à même le sol. La marge de manoeuvre réduite de celui qui effectue la vidange due au dispositif en place conduit à la chute de l'huile vidée. Ainsi, de grands espaces continuent d'être souillés du fait de la mauvaise manipulation pendant les vidanges.

Le mode de stockage est le même (Photo 3c). Par contre, il subsiste des doutes sur la destination des huiles encombrantes. En effet, selon les responsables des services non structurés, la gestion des huiles usagées est du ressort des apprentis qui les vendent à des « clients ». Les responsables ne s'en mêlent parfois que pour en offrir à leurs amis qui en auraient besoin.

2.2.2.2. Cas des ateliers de réparation des motos et de vélomoteurs

Il n'existe pas de mesures particulières pour empêcher les huiles de se répandre sur le sol.

Du fait du faible volume qu'ils produisent, les mécaniciens n'hésitent pas à faire parfois le mauvais geste en versant les huiles dans un coins de l'atelier en prenant toujours le soin de réserver une certaine quantité. Ici aussi, l'esprit mercantiliste fait sont effet surtout que les huiles usagées provenant des motos sont estimées plus aptes à être réutilisées par les meuniers.

Encadré 2.

Quelle que soit la structure, le stock d'huiles usagées est toujours disponible, souvent à la limite de l'encombrement. Comment comprendre qu'un produit qui serait bien vendu existe en stock jusqu'à plus de 2000 litres dans un même garage? Pourtant toutes les structures visitées ont opposé un refus catégorique à l'idée de faire collecter leurs huiles encombrantes moyennant un coût, prétextant que c'est de la marchandise à vendre.

Photo 3 a : Véhicule garé sur une fosse à vidange munie Photo 3b: Lieu de stockage d'huiles usagées

d'un tank réceptacle et d'un entonnoir. dans un garage moderne.

Source : Enquête de terrain (2005). Source : Enquête de terrain (2005).

Photo 3c : Lieu de stockage d'huiles usagées dans un garage ordinaire.

Source : Enquête de terrain (2005).

2.2.2.3. Les différentes formes de réutilisation des huiles usagées.

a- la lubrification des moteurs de moulin

Les détenteurs de moulin à maïs, pour des raisons économiques rachètent des huiles usagées auprès des garages et des ateliers pour la vidange de leur moulin. Ces huiles sont vidangées de nouveaux après 3 à 4 mois d'usage.

b- la lubrification des moteurs de camion

Certains camionneurs utilisent les huiles usagées provenant des véhicules légers pour la vidange de leurs camions. Ils prennent toutefois le soin de les mélanger avec de l'huile neuve.

c-la protection des bois

Les huiles de vidanges ont une double fonction quant à leur utilisation sur du bois. En couche superficielle elles servent à lutter contre la dégradation du bois sous l'action des pluies. En plus de cette fonction, son odeur aide à éloigner les insectes qui détruisent le bois.

d- la lutte contre les mauvaises odeurs des latrines :

Certains ménages, pour éliminer les mauvaises odeurs de leurs latrines, y versent des huiles à moteur usagées. Cette pratique a été reconnue par ABDOU KARIM & GBAGUIDI (2004) comme ayant des conséquences néfastes. En effet, l'huile de vidange réduit les échanges gazeux entre les micro-organismes et l'air ambiant. La conséquence qui en découle est la mort massive des micro organismes aérobies (larves de mouches, bactéries, ...) chargés de la dégradation de la matière fécale. On assiste ainsi à un ralentissement du processus de dégradation aérobie et un accroissement du processus anaérobie entraînant de plus belle les fortes odeurs. Les résultats escomptés sont de courte durée et conduisent en fin de processus à l'effet contraire.

Si éventuellement ces fosses ainsi traitées sont vidangées, alors la pollution locale liée à une telle pratique se voit ainsi répandue jusqu'au site de rejet.

e- le badigeonnage des cases en banco

Dans certains villages, les cases en banco sont badigeonnées de l'extérieur par plusieurs couches d'huiles usagées. Ce procédé servirait à assurer l'étanchéité des murs, empêchant les suintements à l'intérieur des cases pendant la pluie.

f- la lutte contre les ectoparasites des porcs

Certains fermiers utilisent les huiles de vidange pour laver les porcs à titre de prévention contre les attaques des ectoparasites.

g- a production d'énergie thermique

Une expérience particulièrement intéressante a été enregistrée au niveau du centre Songhai. Il s'agit de la production d'énergie thermique au niveau de la fonderie du centre. Le procédé consiste à brûler l'huile usagée après l'avoir chauffée au préalable pour la rendre plus fluide. L'huile fluide est stockée dans un réservoir muni de robinet relié au foyer. Le feu brûle dans le foyer en présence de l'huile et de l'air sous pression apporté par un souffleur électrique (photo 4a et 4b).

Ce procédé présente certains avantages : (i) la quantité d'huiles usagées utilisée est relativement élevée (environ 300 litres par mois en temps ordinaire et plus du double en période d'activité intense), (ii) les huiles usagées qui entrent dans le processus disparaissent totalement au cours de la combustion. Il n'en demeure pas moins qu'une inquiétude fondamentale subsiste : quelle est la composition de la fumée issue de la combustion ? Quelles sont les conséquences des gaz sur l'homme et sur l'environnement ?

h- la lutte contre les moustiques

Les habitants des zones marécageuses procèdent à l'épandage d'huiles usagées à la surface de l'eau pour empêcher la multiplication des larves de moustiques.

Encadré 3.

De la production à la réutilisation en passant par le stockage, la « gestion » actuelle des huiles usagées ne répond à aucune norme et ne se réfère à aucun texte de loi . Chaque garagiste agit selon qu'il est soucieux ou non de l'hygiène de son milieu. La dimension environnementale (qualité de l'environnement et impact sur l'environnement) ne préoccupe guère les garagistes et autres acteurs de la production des huiles usagées.

Photo 4a: Equipement fournissant du feu à la fonderie du centre Songhaï (Réservoir d'huile fluidifiée et 2 souffleurs électriques)

Source : Enquête de terrain (2005).

Photo 4b: Foyer de combustion Source : Enquête de terrain (2005).

2.2.3. Impacts sur l'environnement

Les impacts environnementaux relatifs à la production et à la gestion des huiles usagées sont multiples. Les aspects physiques sont les plus visibles et attirent beaucoup plus l'attention.

2.2.3.1. Souillure des espaces publiques et atteinte au paysage.

a- Pollution ponctuelle

Au niveau des garages d'entretien et de réparation de véhicules automobiles et de motos, des superficies de sol sont souillées par des huiles usagées (Photo 5 a, et 5b). Les entretiens et les observations ont révélé que ces huiles qui modifient radicalement l'aspect physique du sol ne sont pas déversées sciemment. Elles sont la conséquence d'une mauvaise pratique de l'hygiène du milieu. En effet, dans les ateliers de réparation de motos, tout l'espace de travail est souillé de même que le voisinage. Cela résulte du fait que pendant les opérations de vidange, les précautions ne sont pas suffisamment prises pour empêcher les rejets accidentels. De la même manière, aucune précaution n'est prise pendant le nettoyage des moteurs. En ce qui concerne les garages automobiles, ce sont les lieux de stockage des huiles usagées qui reçoivent les huiles qui s'échappent par mauvaise manipulation (Photo 5c et 5d).

Les espaces souillés par les huiles usagées sont plus remarquables au niveau des ateliers de réparation des motos. L'étendue de sol et de pavés souillée du fait des activités des mécaniciens motos (100% des ateliers ) est estimée à 3.508 m2 alors que peu de garages automobiles (12,5%) présentent des tâches étendues d'huiles sur leur sol. Ceci permet de conclure qu'en matière de pollution ponctuelle, les petits producteurs sont les plus grands pollueurs.

Photo 5.a : Sol d'un atelier de réparation de Photo 5b : Trottoir pavé noirci par les huiles de

motos noirci par l'huile de vidange vidange d'un atelier de réparation de motos

Source : Enquête de terrain (2005). Source : Enquête de terrain (2005).

Photo 5.c : Souillure du sol due au mauvais Photo 5.d : Souillure du sol due au mauvais

conditionnement des huiles de vidange dans un conditionnement des huiles de vidange dans un

garage ordinaire. garage moderne.

Source : Enquête de terrain (2005). Source : Enquête de terrain (2005).

b- Pollution diffuse

De toutes les quantités d'huiles usagées produites, une zone d'ombre persiste quant à la destination exacte des huiles, lorsqu'elles deviennent encombrantes. Les unités de production des huiles usagées, en l'occurrence les structures non agréées, n'ont jamais pu dire clairement la destination de leurs huiles usagées. Selon ABDOU KARIM et GBAGUIDI (2004), 50% des huiles produites par les structures qu'ils ont enquêtées sont jetées dans la nature, 36% sont vendues et 14% sont restituées aux propriétaires. Toute analyse faite, les huiles vendues et celles retournées aux propriétaires n'auraient pour meilleure destination que de retourner dans la nature. Par conséquent, environ 90% des huiles produites ont pour destination finale la nature soit environ 4.468.563,9

litres (4.468 m3) par an pendant 10 ans. Pour les huiles qui se trouvent au niveau des garages et ateliers, les saisons de pluies favoriseront leur ruissellement vers les plans d'eau en amont tandis qu'une partie s'infiltrerait dans le sol pour aller atteindre les nappes d'eau. Ceci est d'autant plus pertinent que la vulnérabilité de la nappe phréatique au niveau de Cotonou a été démontrée par plusieurs études.

D'une manière générale la plupart des structures qui vidangent les huiles usagées trouvent souvent plus facile de les jeter que de les récupérer encore qu'il n'existe pas de structure de récupération. Les pratiques usuelles sont :

- le rejet dans des parcelles vides ; - le rejet dans les marécages ;

- l'enfouissement ;

- le rejet dans des puisards isolés ou reliés à la fosse de vidange.

Photo 6 : Lieu de rejet d'huiles de vidange dans une parcelle vide.

Source : Enquête de terrain (2005).

2.2.3.2. Risques de pollution de la nappe phréatique et des eaux de surface.

Ils résultent de la présence des huiles usagées dans les milieux naturels, notamment le
sol et les eaux. Certains producteurs d'huiles usagées les jettent directement dans les
marécages qui communiquent parfois avec d'autres plans d'eau. Ainsi, de vastes

étendues d'eau sont exposées à la pollution chimique due à l'introduction de produits pétroliers. Certains plans d'eau reçoivent également les résidus d'huiles usagées par ruissellement.

La nappe phréatique dont la vulnérabilité a été démontrée par plusieurs études est exposée à la pollution chimique par infiltration des huiles usagées répandues sur les sols.

2.2.3.3. Risques de maladies.

Les risques de maladies sont de trois (3) ordres :

- les risques d'intoxication due à la contamination indirecte par la chaîne alimentaire : En effet, le déversement direct des huiles usagées ou par ruissellement dans les eaux de surface pourrait entraîner une augmentation de ces milieux en métaux lourds. La consommation des espèces halieutiques issues de ces plans d'eau pourrait être préjudiciable à la santé.

- les risques d'intoxication directe par la consommation d'eau polluée par infiltration d'huiles usagées : Les populations exposées à ce risque sont celles qui utilisent les eaux de puits pour les usages domestiques.

- les risques d'infections respiratoires aigues dues à l'inhalation de gaz très chargés et toxiques (dioxines, furanes, dioxyde de soufre, dioxyde de carbone, hydrocarbures aromatiques polycycliques, acides forts, etc) : Ces risques sont liés notamment à la réutilisation des huiles usagées dans les moteurs des moulins et de certains camions et à leur utilisation comme comburant.

2.2.4. Proposition de méthodes de gestion

Le cadre législatif et réglementaire de la gestion des huiles usagées en République du Bénin est élaboré et il ne reste que sa mise en application.

Pour réagir adéquatement à la gestion de la totalité des huiles usagées produites, en conformité avec la politique de développement durable choisie par le gouvernement du Bénin, il est nécessaire d'appliquer le principe des 3R-VE. Ce principe prône dans l'ordre : la réduction, la récupération, le recyclage, la valorisation et l'élimination.

Réduction : Réduire le volume d'huiles usagées qui est généré, grâce aux innovations technologiques qui améliorent la qualité mécanique des automobiles et permettent de diminuer leur consommation d'huiles. D'ailleurs, les technologies de fabrication des huiles moteur évoluent progressivement vers la production et la commercialisation d'huiles à usage permanente.

Récupération : Récupérer la totalité des huiles usagées produites : l'Etat doit organiser la collecte des huiles usagées. Il veillera à la mise en place des instruments nécessaires et encourager la participation active de tous.

Recyclage : Il existe deux types de traitement pour recycler les huiles usagées :

a) La régénération qui consiste à rendre à une huile usagée ses propriétés d'origine par raffinage, c'est la technique la plus recommandée à cause de ses effets bénéfiques sur l'environnement.

En effet, on peut restaurer complètement les propriétés lubrifiantes de l'huile et ainsi la remettre sur le marché en tant que matière première ce qui permet de diminuer la consommation des huiles vierges. L'huile régénérée rencontre les mêmes spécifications de rendement exigées que l'huile vierge contrairement à la croyance populaire voulant que les huiles régénérées soient de qualité inférieure.

Actuellement au Bénin, il n'existe aucune usine de régénération.

b) Un traitement intérimaire permet également de faire un produit à partir de ces huiles. Cela comprend des traitements physico-chimiques simples qui éliminent les contaminants de base des huiles usagées, ce qui permet de les utiliser pour des applications moins exigeantes. Par exemple, les huiles lubrifiantes usagées sont nettoyées afin de produire du carburant ou des huiles pour chauffage.

Valorisation : On peut profiter de la valeur calorifique des huiles usagées pour produire une énergie qui permet d'assurer le fonctionnement et les opérations d'une entreprise : Il s'agit de valorisation énergétique. Cette alternative en plus de réduire la consommation de combustible fossile non renouvelable est économiquement et écologiquement acceptable.

Elimination : Ce troisième et dernier recours pour disposer des huiles usagées concerne uniquement les huiles hautement contaminées qui ne peuvent faire objet de recyclage ou de valorisation. Il importe alors que ces huiles soient éliminées par des entreprises spécialisées autorisées par le Ministère en charge de l'Environnement.

Ces propositions constituent une batterie d'actions concertées et complémentaires. D'une part, il faut une bonne vulgarisation des textes régissant la gestion des huiles usagées et une bonne sensibilisation de tous les acteurs impliqués dans la chaîne de production et de consommation d'huiles à moteur (exportateurs, distributeurs, consommateurs), d'autre part l'organisation d'un système de collecte efficace et la mise en place d'équipement de regroupement et de traitement. Ces actions devraient être à l'initiative de l'Etat qui a su bien montrer l'exemple dans les domaines de la gestion des déchets solides et des déchets liquides.

2.2.5. Contraintes liées à la gestion

La contrainte majeure liée à la gestion des huiles usagées est l'absence de toutes dispositions pratiques relatives à la mise en oeuvre du décret n° 2003-330 du 27 août 2003 portant gestion des huiles usagées en République du Bénin. Un silence coupable est entretenu autour de la question des huiles usagées tout comme s'il ne s'agit pas

d'une préoccupation importante. Pourtant, un simple coup d'oeil dans les rues de Cotonou révèle l'importance de la pollution physique par les huiles usagées.

La seconde contrainte est l'absence constatée sur le terrain de technologies appropriées pour la mise en oeuvre des méthodes de traitement.

2.3. DIFFICULTES RENCONTREES

Certaines difficultés ont été rencontrées au cours de la réalisation de ce travail. Les plus importantes sont :

- l'insuffisance de la documentation concernant les huiles usagées ;

- la réticence de certains garagistes notamment les mécaniciens des motos ;

- l'impossibilité de faire sur place des analyses chimiques ;

- la difficulté d'accès à certaines données telles que les statistiques sur l'importation de lubrifiants neufs.

2.4. RECOMMANDATIONS.

A la suite de l'analyse de l'état des lieux de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou, il importe de faire certaines recommandations allant dans le sens d'une gestion plus écologique de ce type de déchet. Ces recommandations sont à l'endroit des pouvoirs publics en l'occurrence le Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature (MEPN) et la Mairie de Cotonou. Il s'agit de :

- faire connaître aux acteurs du secteurs des transports et aux populations de la ville de Cotonou que la production d'huiles usagées est une préoccupation environnementale et sanitaire importante par une campagne de sensibilisation soutenue ;

- sensibiliser les structures productrices d'huiles usagées sur la nocivité des huiles usagées pour l'environnement et la santé ;

- faire une vulgarisation du décret n° 2003-330 du 27 août 2003 portant gestion des huiles usagées et République du Bénin ;

- faire équiper les garages d'équipements adéquats pour la manipulation et le stockage des huiles usagées ;

- mettre en place un système de collecte des huiles usagées de manière à collecter le maximum d'huiles usagées ;

- promouvoir la mise en place d'entreprises agréées pour la collecte et le traitement des huiles usagées.

2.5. PERSPECTIVES POUR LA THESE

2.5.1. Contexte

La présente étude intitulée « Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la yille de Cotonou » a permis d'avoir une idée de l'importance de la production annuelle, de faire une description et une analyse des systèmes actuels de gestion de ces huiles. Elle a également été l'occasion de mettre un accent sur les impacts sur l'environnement, notamment les aspects physiques. Mais force est de constater que cette étude a été beaucoup plus descriptive, notamment en ce qui concerne les systèmes actuels de gestion et les impacts sur l'environnement. L'analyse approfondie des systèmes de gestion n'est pas suffisamment faite et les aspects quantitatifs des impacts sur l'environnement n'ont pas été étudiés. Ces préoccupations devront faire l'objet d'une étude qui nécessite du temps et des moyens dépassant le cadre de la présente étude.

Afin de parvenir à une connaissance plus approfondie et de rendre les travaux plus utiles à la communauté, les perspectives pour la thèse ambitionnent d'aborder trois aspects principaux que sont : (i) l'estimation de la production nationale des huiles de vidange, incluant toutes les sources de production, (ii) l'étude analytique du processus de la pollution des sols et des eaux incluant l'analyse des sols et des eaux à différents points, la recherche de l'ampleur et de l'étendue de la pollution, (iii) l'étude comparative des différents méthodes de gestion qui va déboucher sur la proposition de plan de gestion.

2.5.2. Objectif de l'étude

L'objectif est de faire l'étude quantitative de la pollution par les huiles usagées et de proposer un plan de gestion.

2.5.3. Aperçu de la démarche méthodologique

L'étude sera réalisée en trois phases dont certaines sont subdivisées en étapes : Phase1 : La documentation

Elle consistera à compléter la recherche documentaire effectuée lors de la rédaction du mémoire de DEA. Du fait de l'insuffisance des informations sur le plan national, nous allons faire recours à des structures et à des personnes ressources hors du territoire national (France et Canada par exemple). Certains aspects seront étudiés avec les personnes ressources locales telles que les cadres du Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature et d'autres institutions intervenant dans la protection de l'environnement.

Phase2 : Les travaux de terrain

Elle comprend l'étape de collecte de données auprès des structures et des personnes ressources et l'étape de prélèvement d'échantillons à analyser au laboratoire.

La collecte de données se fait sur la base de questionnaires administrés à des groupes cibles spécifiques (différentes structures productrices d'huiles usagées et les structures en charge de la protection de l'environnement).

Les prélèvements d'échantillons seront faits selon les normes et les conditions indiquées par les laboratoires qui seront chargées de faire les analyses. Les laboratoires nationaux et internationaux seront sollicités.

Phase3 : L'analyse et interprétation des résultats

Les différentes informations recueillies seront traitées suivant les méthodes d'analyse spécifiques. Les échantillons pour lesquels les procédés d'analyse chimique ne sont pas disponibles sur place seront envoyés dans des laboratoires étrangers ; les possibilités d'analyse seront recherchées dans la sous régions avant tout recours aux laboratoires occidentaux.

La compilation des données recueillies, analysées et interprétées conduira à la rédaction de la thèse.

CONCLUSION.

La présente étude a établi la réalité qu'il existe des activités qui conduisent à la production d'huiles usagées au Bénin et en particulier dans la ville de Cotonou. Malgré l'ampleur de la production actuelle et les indices d'une augmentation certaine de la production dans le temps, rien ne semble être fait pour réglementer la gestion de ces huiles. Rien qu'en parcourant la ville de Cotonou, il n'est point besoin de poser de questions à qui que ce soit pour se rendre à l'évidence que les huiles usagées sont néfastes pour l'environnement. Des étendues assez grandes sont souillées et noircies et parfois à des endroits sensibles de la ville. Il existe pourtant un décret dont la mise en oeuvre conduirait à limiter les dégâts. Malheureusement, ce décret n'est pas du tout connu des acteurs des structures de production d'huiles usagées.

En un mot, personne ne semble perturbée par la présence anarchique des huiles usagées dans la ville. Des initiatives doivent être prises de la part du pouvoir public et par la municipalité de Cotonou pour trouver des approches de gestion adéquates afin de garantir un environnement sain et propre et de préserver la santé des populations.

Ces actions doivent débuter par la sensibilisation des acteurs sur les conséquences néfastes liées à la présence anarchique des huiles usagées dans la nature et aboutir à la mise en place d'une politique de collecte et de traitement.

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3- www.guide-dechets.com

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE iDEDICACE iiREMERCIEMENTS iiiLISTE DES SIGLES ET ACRONYMES iv

LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES v

LISTE DES PHOTOS .. viRESUME .. vii

INTRODUCTION . 1

PREMIERE PARTIE : GENERALITES .................. ......... 2

1.1. JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME 2

1.1.1. Problématique 2

1.1.2. Objectifs . 4

1.1.3. Questions de recherche 4

1.2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE .. 5

1.2.1. Caractéristiques physiques de la ville de Cotonou 5

1.2.1.1 Données climatologiques 5

1.2.1.2 Flore et faune 7

1.2.1.3 Substratum géologique et types de sol 10

1.2.2. Données socio-démographiques . 11

1.2.2.1 Structure et évolution de la population 11

1.2.2.2 Organisation administrative 13

1.2.3. Caractéristiques socio-économiques. .. 14

1.2.4. Aperçu sur la gestion de l'environnement dans la ville de Cotonou 16

1.2.4.1 Pollution de l'air . 17

1.2.4.2 Eau 19

1.2.4.3 Sol 20

1.2.4.4. Déchets solides ménager 22

1.3 GENERALITES SUR LES HUILES USAGEES . 23

1.3.1 Définition 23

1.3.2. Caractéristiques générales . 24

1.3.3. Autres définitions 25

1.3.4. Travaux réalisés sur les huiles usagées au Bénin et dans le monde 26

1.3.4.1. Au Bénin . 26

1.3.4.2. Dans le monde (l'expérience du Canada) 27

DEUXIEME PARTIE : PRODUCTION ET GESTION DES HUILES

USAGEES A COTONOU 29

2.1. APPROCHE METHODOLOGIQUE . 29

2.1.1. Nature et portée de l'étude 29

2.1.2. Nature, source et qualité des données . 29

2.1.3. Population cible 29

2.1.4. Techniques et outils de collecte des données 30

2.1.4.1. Documentation 30

2.1.4.2. Observation 31

2.1.4.3. Enquêtes 32

2.1.5. Techniques et outils de traitement des données 32

2.2 RESULTATS ET DISCUSSION 34

2.2.1 Le gisement de lubrifiants et la production d'huiles usagée ... 34

2.2.1.1. La consommation de lubrifiants neufs . 34

2.2.1.2 Identification des sources de production d'huiles usagées 35

2.2.1.3. Estimation de la production d'huiles usagées 38

2.2.1.4 Caractérisation des huiles usagées. . 43
2.2.2. Méthodes actuelles de gestion des huiles usées 43

2.2.3. Impacts sur l'environnement . 49

2.2.3.1. Souillure des espaces publiques et atteinte au paysage .. 49

2.2.3.2. Risques de pollution de la nappe phréatique et des eaux de surface 51

2.2.3.3. Risques de maladies . 52

2.2.4. Proposition de méthodes de gestion 53

2.2.5. Contraintes liées à la gestion . 54

2.3. DIFFICULTES RENCONTREES . 55

2.4. RECOMMANDATIONS 55

2.5. PERSPECTIVES POUR LA THESE .. 56

2.5.1. Contexte . 56

2.5.2. Objectif de l'étude 57

2.5.3. Aperçu de la démarche méthodologique 57

CONCLUSION 59

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES . 60

TABLE DES MATIERES 64

ANNEXES 67

ANNEXES

Annexe 1 : Situation du parc automobile de Cotonou (Immatriculation des véhicules à 4 roues de 1995 à 2004).

Annexe 2 : Guide d'entretien.

Annexe 3 : Copie du décret n° 2003-330 du 27 août 2003 portant gestion des huiles usagées en République du Bénin.

Annexe 1 : Situation du parc automobile de Cotonou (Immatriculation des véhicules à 4 roues de 1995 à 2004).

 

VP

CTTE

CAM

TR

SRM

BMB

AB

AUT

TOTAL

1990

2760

575

145

66

76

23

9

1

 

1991

3721

725

247

156

137

71

12

4

 

1992

4712

827

383

242

208

41

21

1

 

1993

5657

1467

639

285

273

49

11

1

 

1994

4510

1144

466

190

193

36

3

1

 

1995

6419

1350

603

238

242

69

6

5

 

1996

7645

1374

613

234

269

171

28

8

 

1997

10178

1650

749

296

283

235

19

6

 

1998

10624

1757

801

363

338

269

40

5

 

1999

12776

2138

914

413

348

311

26

11

 

2000

23437

4274

1543

720

688

534

65

24

 

2001

25423

3304

2601

1062

1088

646

82

19

 

2002

15782

2990

1348

1061

870

642

51

27

 

2003

14423

2682

1086

836

842

812

38

158

 

2004

13233

2219

891

691

834

726

33

626

 

Total

161300

28476

13029

6853

6689

4635

444

897

222323

Parc effectif

112910

19933

9120

4797

4682

3245

311

628

155626

Sud Bénin

79037

13953

6384

3358

3278

2271

218

440

108938

Cotonou

47422

8372

3831

2015

1967

1363

131

264

65363

Source : DTT/MTPT Cellule informatique(2005) Légende :

VP : Voiture particulière SRM : Remorque et Semi-remorque.

CTTE : Camionnette BMB : Bus et Minibus

CAM : Camion AB : Autobus et Autocar

TR : Tracteur agricole et routier AUT : Autres véhicules

GUIDE D'ENTRETIEN

A l'attention des producteurs potentiels d'huiles usagées

1. IDENTIFICATION

1.1 Type d'exploitation :

1.2 Nom ou raison social :

1.3 Nom du promoteur :

1.4 Ancienneté dans la profession : 1.5 Ancienneté sur le site :

1.6 Activités menées :

2. ACTIVITES/PRODUCTION ET PROCESSUS DE PRODUCTION 2.1. Activités nécessitant l'utilisation d'huile ou de lubrifiant.

2.2. Quel processus conduit à la production des huiles usagées ?

· description du processus ;

· équipement (fosse à vidange ou autres) ;

· état du lieu de vidange et des alentours.

2.3. Quels sont les types de véhicules qui font les vidanges chez vous ?

2.4. Quelle est la quantité d'huile nécessaire pour chaque vidange par type de véhicule ? 2.5. Quelle est la quantité d'huile vidée pour chaque type de véhicule ?

2.6. Quel est le mode d'acquisition de lubrifiant ?

· achat en gros ou en détail ;

· approvisionnement auprès des structures agréées ;

· achat de Kpayo.

2.7. Quelle est la fréquence de vidange requise ? 2.8. Combien de vidange faites vous par jour ?

3. GESTION

3.1. Que faites-vous des huiles usagées ?

· rejet dans la nature, où et comment ?

· réutilisation.

3.2. Quel est le mode de conservation (Où et comment stockez-vous les huiles usagées) ?

· type de contenant ;

· quantité en stock ;

· état du lieu de stockage et des alentours.

3.3. Quel est le mode de cession (vente ou don)?

· clientèle (catégorie) ;

· fréquence des ventes ;

· relation avec la clientèle (permanente ou sporadique) ;

· prix de cession.

3.4. Savez vous que les huiles de vidange ont un effet néfaste sur l'environnement ? 3.6. Savez-vous qu'il existe un décret qui régit la gestion des huiles usagées ?

3.7. Etes-vous prêts à vous abonner à une structure pour l'enlèvement des huiles usagées de votre garage ? A quel coût ?






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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote