2.1.2. EXIGENCES ECOLOGIQUES :
2.1.2.1 La température
Le dattier est une espèce termophile, son
activité se manifeste a partir de 10°C, le dattier est
cultivé comme arbre fruitier dans les régions arides et
semi-arides chaudes, le dattier peut donc supporter des températures
tres élevées. La fructification du dattier ne peut s'effectuer
dans de bornes conditions que pendant l'époque de l'année la plus
chaude pendant laquelle l'humidité relative de l'air est faible et la
pluviométrie est nulle.
2.1.2.2. L'eau
Le palmier résiste à l'eau chargée, en
sel, qui est indispensable même à sa croissance. Les besoins en
eau sont les plus élevés de toutes les fruitières 15000
à 2500 m3/an/ha. Pour D.N les besoins sont de 23.647
m3/ha/ an. 1 kg de dattes nécessite 1m3 d'eau.
Il faut un débit moyen annuel continu de 0,5 à 0,6
l/s.
Le Dattier redoute les pluies et humidité
atmosphérique pendant les périodes de pleine floraison et de
développement du fruit, ces conditions constituent des limites à
sa culture au même titre que le manque de chaleur estivale. Pendant la
floraison une forte humidité favorise la pourriture des inflorescences
et gène la germination des grains de pollen. Pendant la maturation elle
diminue la transpiration des dattes, les fruits restent gorgés d'eau
peuvent éclater. La pulpe en contact avec l'air va fermenter et
pourrit.
2.1.2.3. Le sol :
Le dattier est assez peu exigent sur la qualité du sol,
bien que relativement résistante à l'asphyxie ses racines ne
peuvent pas végéter dans l'eau stagnant, en effet dans les oasis
le manque de drainage entraîne rapidement la salure du sol et la
stérilité du terrain ceci est d'autant plus vrai qu'il s'agit de
terre lourde. Dans le Djerid un réseau de drainage (à ciel
ouvert) à 2,5 m de profondeur et distant de 150 à 200 m est
suffisant pour assurer une bonne culture.
2.1.2.4. La lumière
Le dattier est une espéce héliophile
cultivée dans les régions à forte luminosité,
l'action de lumière favorise la photosynthèse et la maturation
des dattes, la densité ne doit pas dépasser 120 pieds/ha pour
bénéficie de la luminosité.
2.1.3. CULTURE DU PALMIER DATTIER :
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5DXP1-rDi1-
L'implantation d'une palmeraie dépend, dans une large
mesure, des ressources hydrauliques à utiliser, aussi celles-ci
conditionnent souvent le choix des terrains à mettre en valeur.
L'emplacement devra cependant être d'un accés
facile et permanent. Les bordures immédiates des cours d'eau sujets
à des crues violentes et à des changements de lits sont à
éviter, pouvoir être drainé, ou de se stériliser par
suite de l'accumulation du sel apporté par l'eau d'irrigation. Le
terrain à mettre en valeur devra être d'un relief peu
accusé et présente une pente générale faible mais
bien orientée par rapport au débouché de l'eau
d'irrigation, la pente optimale oscille de 2 à 6% pour permettre une
bonne irrigation, éventuellement un bon drainage.
2.1.3.2. Choix du sol
La qualité primordiale du sol d'une palmeraie est la
perméabilité, qu'elle soit irriguée ou alimentée
directement par la nappe phréatique. Le choix du sol devra donc etre
orienté vers les sols légers, les sables, sables limoneux, les
limons sableux à faible teneur en argile (moins de 10 %). Les sols
lourds, argileux, rocheux ou caillouteux sont à rejeter.
Lorsque la plantation ne dépend pas directement de la
nappe phréatique, le sol doit avoir une profondeur minimale de 1,50 m
à 2 m.
2.1.3.3 Préparation et aménagement du
sol
a) Défrichement : Même en
région désertique, le sol est rarement dépourvu d'une
certaine végétation. La mise en valeur d'un terrain
nécessite donc presque toujours d'être
précédée par le défrichement de celui-ci. Cette
opération ne comportera pas seulement l'enlévement ou la
destruction de la partie aérienne de la végétation, les
souches, les grosses racines devront etre également extraites et
éliminées, ce qui évitera par la suite la repousse des
espèces vivaces, facilitera les travaux d'aménagement, et
permettra l'utilisation éventuelle d'engins mécaniques.
b) Nivellement : Le sol des palmeraies doit
présenter une légère pente générale pour
permettre une bonne irrigation et éventuellement un bon drainage. L'eau
doit pouvoir circuler facilement sans risque d'érosion, et bien imbiber
le sol. La pente optimale est comprise entre 1 et 5 %o.
c) Défoncement : Le défoncement
ne se justifie que dans certains sols. Il peut etre envisagé sur la
surface entière ou etre localisé aux emplacements des plants.
Parfois les travaux de défoncement doivent être
complétés par l'enlévement de débris rocheux.
En sol alluvionnaire ou éolien suffisamment profond, on se
contente le plus souvent d'effectuer de simples trous de plantation.
d) Piquetage : le piquetage doit être
établi très soigneusement en se basant sur un plan
général, matérialisé en place par des
repères bien visibles et pouvant subsister jusqu'à l'acheminement
de plantation.
2.1.3.4 Etablissement des réseaux d'irrigation
et de drainage
Lorsque le drainage doit être pratiqué en
même temps que l'irrigation en raison de la salinité du sol et de
l'eau, il convient de combiner les deux réseaux de telle façon
que la distribution de l'eau d'irrigation ne soit pas gênée par
les drains.
L'eau étant précieuse, il convient de l'utiliser
dans les meilleures conditions. Le système d'irrigation devra être
rationnel.
Les jeunes plants sont irrigués par planches ou par
cuvettes, dispositifs qui évolueront par la suite au fur et à
mesure du développement des sujets jusqu'à l'adoption du
système définitif. 2.1.3.5 Densité de
plantation
Les plantations peuvent être établies selon trois
formations en carré, en ligne, en quinconce. En zone sahélienne,
il est nécessaire que les plantations soient bien ventilées pour
obvier aux inconvénients des pluies précoces ; il semblerait que
la plantation en lignes donne de meilleurs résultats : 238 pieds/ha, 6
sur la ligne, 7 entre les lignes.
Lorsque des cultures associées sont envisagées, il
est nécessaire de déterminer la densité et dans ce cas la
formation en lignes est à conseiller.
Un programme de réalisation sera également
établi, ainsi qu'un devis estimatif des travaux é effectuer et du
montant des fournitures nécessaires (matériel
végétal, matériel d'équipement hydraulique,
outillage...)
2.1.3.6 Protection contre le vent
En région désertique, le régime des vents
est en général très irrégulier ; après une
période de calme, ils peuvent souffler avec violence.
L'action du vent se manifeste par son action mécanique
et son pouvoir desséchant. Lorsqu'il est chargé de particules
arrachées du sol (sable, petits cristaux de sel), il a une action
abrasive. Pour être efficaces, les lignes brise-vent doivent être
orientées face au vent, non pas forcément dominant, mais le plus
à craindre ; la largeur de protection est estimée à 10-12
fois leur hauteur.
2.1.3.7 La plantation
Les meilleurs rejets sont ceux prélevés à la
base du tronc, au voisinage de sol.
On préfère les rejets droits et trapus à
ceux longs et courbés ; leur grosseur est très importante, les
petits rejets reprennent difficilement, les plants qui en résultent sont
moins vigoureux et produisent plus tardivement ; les gros rejets sont
difficilement maniables, leur sevrage est plus délicat. Les rejets
couramment utilisés ont un poids de 15 à 20 kg.
les rejets doivent être plantés dans un sol bien
ameubli. Il est recommandé de mélanger du fumier bien
décomposé à la terre du fond du trou de plantation.
Les rejets doivent être plantés verticalement.
Après plantation, il convient de bien tasser le sol autour pour qu'ils
puissent garder leur position.
Dès leur mise en place, les rejets devront être
irrigués, et ils devront recevoir une irrigation tous les trois à
quatre jours, jusqu'à leur reprise.
Dans certaines régions, les rejets dont parfois
entourés d'un manchon de protection contre les vents secs ou contre le
froid, en paille grossière, en palmes sèches, en toile...
En prenant le maximum de soins lors du sevrage et de la
plantation, il est possible d'obtenir une reprise à 75 %. Il convient
donc, lorsqu'on établit un projet de plantation, de majorer le nombre de
rejets nécessaires d'au moins 30 %.
Dans les régions où l'infestation par la cochenille
blanche est à craindre, il est recommandé de traiter les rejets
avant plantation par trempage dans une solution de Parathion.
2.1.3.8 Le sevrage
La séparation du rejet du pied mère doit
être effectuée avec beaucoup de soins ; cette opération
conditionne dans une grande mesure sa reprise. La base du rejet doit être
dégagée soigneusement pour permettre d'effectuer le sevrage
proprement ; l'opération doit être effectuée à
l'aide d'un outil tranchant, on utilise un ciseau spécial ou une barre
de fer dont l'extrémité est aplatie pour former un tranchant.
Dans de nombreux pays, on utilise un ciseau à douille. Il convient de
couper la liaison entre le rejet et le pied mère dans sa partie la plus
étroite, afin d'obtenir une plaie de sevrage aussi petite que possible,
il faut éviter d'entailler le pied mère ou le rejet.
Les rejets sevrés doivent être disposés
à l'ombre ou recouverts de palmes en attendant d'être
utilisés. Il convient de les mettre en terre en place, dans les
meilleurs délais de sevrage, en prenant des précautions pour les
protéger de la dessiccation ; il est possible de les conserver de 8
à 15 jours, selon l'époque de l'année.
2.1.3.9 L'époque de
plantation
Le meilleur taux de reprise (60 à 70 %) est obtenu en
plantant au printemps, de Février à Mai.
2.1.3.10 La pollinisation :
C' est la technique culturale la plus importante et elle est
l'étape déterminante de la production sur le plan quantitatif et
qualitatif ; il faut choisir un bon pollinisateur, connu par ses
caractéristiques à savoir la qualité du fruit, la
quantité, la maturité, le rapport noyau/pulpe ..., le pollen doit
être prélevé à partir des spathes males müres
et juste à l'ouverture de celles-- ci ; la pollinisation ne doit pas
dépasser l'intervalle (0 --6 j)à partir de l'ouverture des
spathes femelles et elle doit être pratiquée dans des conditions
climatiques bien déterminés (le matin ou l'après midi --
pas de vent violent ni pluie ) pour assurer la réussite de
l'opération.
Le dattier est une plante dioïque
L'influence du pollen se manifeste :
- Sur la grosseur du fruit.
- Sur la grosseur de la graine (noyau).
- Sur le rapport pulpe/noyau.
- Sur la précocité de la maturation, etc...
L'indice de nouaison est d'autant plus élevé que la
pollinisation est effectués des l'épanouissement des
inflorescences femelles, à l'ouverture des spathes.
Pollinisation effectuée le jour même
............
|
90 à 95
|
%
|
Pollinisation effectuée 6 jours après
............
|
80 à 90
|
%
|
Pollinisation effectuée 8 jours après
............
|
70 à 80
|
%
|
Pollinisation effectuée 10 jours apres ............
|
40 à 60 %
|
Jusqu'au quatrième jour après l'ouverture des
spathes, l'indice se maintient autour de 90 % ; il est donc recommandé
d'effectuer la pollinisation dans ce délai et de ne pas dépasser
six jours.
Le meilleur moment de la journée se situe de 10 heures
à 15 heures.
La pluie survenant pendant la pollinisation peut
entraîner le pollen ou le faire germer avant fécondation, la pluie
survenant quatre heures après la pollinisation est pratiquement sans
effet, mais que, lorsque la pollinisation est pratiquée dix à
douze heures après une pluie, la nouaison sera réduite de 25
à 30%.
La pollinisation traditionnelle effectuée à la
main consiste à introduite un épillet d'inflorescences males dans
le régime femelle après d'ouverture de la spathe, qui peut
être liée ensuite pour maintenir le rameau introduit.
Le pollen est très sensible à la chaleur. Aussi
est-il conseillé le conserver à une température voisine de
3 à 4 °C, dans un réfrigérateur du type
ménager, on dans un endroit aéré.
2.1.3.11. La fertilisation
Pour améliorer la production du palmier dattier il faut
apporter les amendements nécessaires au sol à savoir le fumier,
l'Ammonitre, le Phosphate et le Potasse ; ces éléments jouent un
rôle très important dans l'amélioration de la texture et
structure du sol et l'augmentation de la capacité de rétention
d'eau. Les quantités à apporter au palmier dattier varient en
fonction de la structure du sol.
Fumier : 80kg/Arbre
N (sulfate d'ammoniaque ) : 2 kg/ Arbre
P ( super phosphate) : 1,5 kg/ Arbre
K ( sulfate de potasse) : 1,5 kg/Arbre
Et elle est pratiquée en trois fois : en fin de saison des
pluies, à la nouaison, au virage des dattes.
2.1.3.12. La taille
Cette technique consiste à enlever les palmes
sèches du palmier qui représentent souvent des foyers de
maladies.
2.1.3.13. Eclaircissage
L'opération d'éclaircissage vise l'obtention
d'un fruit de qualité, elle doit se faire juste après la nouaison
et elle consiste à diminuer le nombre de régimes au sein du
palmier pour assurer l'équilibre (généralement on garde un
régime pour 9 - 10 palmes) et aussi éliminer quelques
branchées au sein du régime (au milieu) pour assurer une bonne
aération du régime et éviter l'apparition des pourritures
et des maladies.
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