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La construction de territoires imaginaires par et pour les diasporas à  travers trois radios locales grenobloises

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par Elsa Mathews
Université Stendhal - CoMundus: Media, Communication and Cultural Studies 2010
  

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1.5 Représentation Linguistique

Ce qui distingue la voix d'autres bruits humains comme le cri et le hurlement c'est la langue. Le langage est le corps de la voix. Le langage n'est pas immatériel, il est corps subtil, mais il est corps. (Lacan cité par Ducard, 2001 : 204) L'apprentissage de la langue est lié avec le développement du cerveau. Selon les théories des behavioristes la pensée et la langue vont de pair. Il n'y a pas de pensées non-verbalisées. Selon la théorie du déterminisme linguistique de Sapir-Whorf, les individus s'appuient sur la langue pour former leurs idées. Chaque langue a un lexique et une grammaire différents, par conséquent, les locuteurs des langues diverses expérimentent le monde différemment. Bien qu'il existe plusieurs critiques25 de cette théorie on ne peut pas nier l'influence de la langue sur la pensée. Alors que la voix est plutôt une représentation individuelle, la langue représente une culture. Stuart Hall dans son étude des représentations affirme que la culture est faite de « significations partagées ». Les participants de chaque culture donnent des significations aux choses, peuples, et événements par la langue. La langue devient un moyen de donner un sens aux choses ainsi que de faciliter les productions et l'échange de ces significations.

25 Neil Parr-Davies: The Sapir Whorf Hypothesis: A critique ; disponible sur

http://www.aber.ac.uk/media/Students/njp0001.html

Pendant l'époque de colonisation, les langues, par conséquent, les cultures des pays colonisateurs ont dominé. Edward Said soutient que les langues sont une partie importante du processus de décolonisation et de la culture de la résistance. La recherche de l'authenticité d'une origine nationale plus réelle que celle de l'histoire coloniale, d'un nouveau panthéon de héros et (à l'occasion) d'héroïnes, de mythes, de religions À tout cela n'a été possible que grace au sentiment de réappropriation de la terre par son peuple. Et ces premières ébauches nationalistes de l'identité décolonisée se sont toujours accompagnées d'un essor presque magique, presque alchimique, de la langue indigène (Said 1994, 2000 : 322)

1.6 Représentation par la parole

Le dictionnaire Le Robert Micro définit la parole comme : Faculté de communiquer la pensée par un système de sons articulés (une langue) émis par la voix. Etudiant le rôle de la parole dans un cadre religieux Thierry Paquot écrit « Le Christianisme est certes une des religions du Livre mais d'un livre, ne l'oublions pas rassemblement des paroles :

« Au commencement était le Verbe

Et le Verbe était avec Dieu

Et le Verbe était Dieu »

La parole est ce qui distingue, ce qui convainc, ce qui rassemble, mais aussi ce qui oppose, condamne, éloigne, divise et excommunie. La Parole utilise la métaphore, la parabole, et se fait enseignement. La parole brandit la menace, dénonce les hóésies, appelle à la croisade, elle se fait mobilisatrice. La parole est réconfort, sécurité, appui. Cependant la parole est aussi contestation, discussion, remise en cause.

En 1215, les universités apparaissaient. La parole universitaire s'organise
comme scolastique et est fondée sur la « question » et la « dispute ». Pour les

métiers nés du développement du droit et de la justice l'utile est aussi la parole. Un nouveau personnage de la société est l'avocat qui représente ceux qui ne pouvaient pas se représenter. (Le Goff et Schmitt cité dans Paquot, 1992). Dans les « Coutumes de Beauvais » Philippe de Beaumanoir présente ce nouveau venu sur la scène sociale « comme beaucoup de gens ne savent pas comment se servir de coutume, ni comment plaider leurs causes, ils cherchent des personnes qui « parolent » pour eux ; et ceux qui « parolent » pour autrui sont appelés avocats ».

Les cafés devinrent les nouveaux espaces de la parole au XIXème siècle. L'émergence de la presse écrite renforce cette évolution. Point de rencontre et de confrontation directe et extérieure à la rue, le café est une barricade dressée à la hâte avec des moyens de fortune qui façonne une entraide sociale et provoque une communication élémentaire. Ce sont les contestations qui cimentent les rapprochements, par définition provisoires et précaires. Le café est donc un lieu d'intégration et d'exclusion à la fois. Mais la voix qui s'élève dans ce nouveau temple des Idées n'est pas une parole improvisée : c'est un commentaire. Cette voix lit et apprécie les arguments de l'auteur d'un texte, d'un texte imprimé. En effet sans la presse écrite pas de café de ce genre. (Paquot, 1992).

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera