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Relation entre le taux de change et les prix relatifs des biens échangeables en RDC de 1992 à  2009

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par Valère OMWAMI
Université de Kisangani - Licence 2011
  

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Section 2 : Généralités sur les concepts clés

A. Taux de change

En première analyse, le taux de change représente le prix d'une monnaie par rapport à une autre. A partir de cette définition simple, deux groupes de théories ont proposé une analyse de taux de change :

v' Une approche par les marchés de biens, cette approche est la plus ancienne et était importante lorsque le commerce international était essentiellement celui des marchandises ; il reste que sur le long terme, l'évolution de taux de change est surtout déterminée par ces fondamentaux que sont la balance courante et la parité de pouvoir d'achat (PPA).

v' Une autre approche dite financière de change dont l'importance ne cesse de croître avec l'explosion de mouvement des capitaux. Aujourd'hui, le motif financier est à l'origine de la majorité des transactions : le volume quotidien échangé sur le marché des changes équivaut à cinquante fois à celui des transactions courantes. La variation de taux de change à court terme est due essentiellement à ces variables financières11.

En 1945 déjà, NURKSE avait défini le taux de change d'équilibre comme étant le taux qui conduirait à l'équilibre de la balance des paiements, mais avec trois conditions importantes :

il ne doit pas exister de restrictions excessives aux échanges commerciaux,

il ne doit pas y avoir d'incitations particulières pour les entrées ou les sorties de capitaux et

11 Banque Centrale du Congo, Journal officiel numéro spécial, 20 janvier 2010, P 49

le chômage ne doit pas être excessif12. En d'autres termes, l'équilibre de la balance des paiements doit refléter des politiques économiques et des conditions économiques sous-jacentes appropriées, et ne doit pas être réalisé à l'aide de distorsions de la politique économique ou de taux non viables d'utilisation des ressources; en conséquence, une position de la balance des paiements accompagnée d'une demande excédentaire chronique et de taux d'inflation élevés serait aussi considérée comme une position extérieure inappropriée13.

L'élément essentiel de l'analyse de la concordance des taux de change avec les données fondamentales de l'économie est la période d'évaluation des taux de change et de leurs déterminants. L'élément temporel est important pour deux raisons. Tout d'abord, les facteurs qui influent le plus sur les taux de change à court terme ne sont pas nécessairement ceux qui auront le plus d'influence à long terme. Par exemple, si la période considérée est de deux mois, les variations de l'orientation à court terme de la politique monétaire et l'évolution des taux d'intérêt à court terme qui en résulte peuvent être le principal déterminant des taux de change. Par contre, si l'on travaille à long terme, par exemple sur une période de dix ans, il convient d'accorder davantage d'attention à des facteurs tels que la propension structurelle à épargner et à investir, qui est influencée par des facteurs dont les variations sont lentes, comme les évolutions démographique et technologique. Les diverses méthodes d'évaluation de la concordance des taux de change avec les données fondamentales de l'économie utilisent souvent différents horizons temporels et choisissent donc implicitement différentes séries de données fondamentales de l'économie.

Donc, des fluctuations notables des taux de change réels sont plus probables dans un régime de taux de change flottants, mais la flexibilité du taux nominal est aussi un mécanisme important pour l'ajustement macroéconomique. De même, le présent document n'analyse pas en détail les raisons particulières pour lesquelles les taux de change s'écartent du niveau induit par les données fondamentales de l'économie. Une telle analyse ferait évidemment partie intégrante d'un examen des problèmes d'orientation de l'action gouvernementale.

Par contre, lorsque le taux de change nominal est maintenu à l'intérieur d'une étroite fourchette de fluctuation, les variations du taux de change réel tendent à être plus

12 NURKSE, Conditions of International Monetary Equilibrium, Princeton Essay publié à Bruxelles en 1945

13Les principes qui guident la surveillance des politiques de change précisent les types de distorsions et de politiques qui sont incompatibles avec l'équilibre de la balance des paiements, expliqués par FMI.

modérées. Si le taux de change réel ne reflète plus les données fondamentales de l'économie, il convient de prendre une décision claire : il faut soit modifier le taux de change nominal, soit prendre d'autres mesures ou utiliser d'autres mécanismes pour rétablir la concordance entre les données fondamentales de l'économie et le taux de change nominal existant. Par exemple, si l'on souhaite maintenir un taux de change fixe qui est devenu incompatible avec la compétitivité extérieure, il convient d'opérer des ajustements dans d'autres domaines, tels que les prix et les salaires intérieurs, afin d'obtenir un taux de change réel compatible avec une position d'équilibre.

a. Compétitivité et « mésalignements » des taux de change

Si les taux de change effectifs réels et les taux de change réels internes donnent plus qu'une indication sur le diagnostic de change des monnaies, ce n'est pas pour autant qu'ils reflètent l'ensemble des situations où le besoin d'ajustement peut se faire sentir. Un exemple permet de poser le problème. Une économie peut être dans une situation compétitive par le niveau de ses prix relatifs et ne pas générer suffisamment d'exportations pour faire face aux obligations de la dette antérieure. L'effort d'exportation n'est donc pas indépendant de l'endettement passé et des conséquences qu'il fait naître en termes de paiements d'intérêt et éventuellement d'amortissements pour le cas où le refinancement deviendrait plus difficile. Le bon niveau du taux de change disons, le taux de change d'équilibre est donc potentiellement associé à un vecteur de variables plus étendu que ne l'impliquerait la seule référence aux prix relatifs (Edwards, 1988, 1989 ; Williamson, 1994).

Ce constat a été à l'origine d'une importante littérature sur le concept de taux de change d'équilibre et la nature des « mésalignements » auxquels peuvent donner lieu d'importants changements au niveau des variables fondamentales

b. Importance du taux de change

Les taux de change présentent une importance capitale dans une économie car ils affectent directement ou indirectement les prix relatifs des biens de base d'une économie donnée par rapport aux biens étrangers. Il est le traducteur monétaire des termes de l'échange et indique si les ventes extérieures (exportations) sont rentables, et si les achats

à l'extérieur (importations) sont meilleurs marchés que les biens concurrents des importations et disponibles dans le pays.

Le taux de change c'est-à-dire le prix d'une devise étrangère exprimé en monnaie nationale est l'un des liens essentiels entre une économie ouverte et le reste du monde. Le taux de change lie en effet l'économie nationale au reste du monde par le biais du marché des biens et services et du marché d'actifs. Sur le marché des biens, le taux de change crée un lien entre les prix dans l'économie nationale et des prix spécifiques sur les marchés mondiaux. Ce lien qui est exprimé formellement par le taux de change réel.

Ce prix relatif peut être mesuré de diverses manières. La première consiste à comparer les prix des biens et services qui ne font pas l'objet normalement d'échanges internationaux (bien non échangeables) avec ceux des biens et services qui font l'objet d'échanges internationaux réguliers (bien échangeables), à partir d'un ratio des indices de prix dans les deux secteurs. Une seconde méthode, appliquée fréquemment aux pays industriels, consiste à comparer les coûts unitaires de main-d'oeuvre dans le pays considéré à ceux d'autres pays, mesurés en une même monnaie, ce qui permet de mesurer la compétitivité de l'économie concernée. De façon plus générale, les économistes présentent souvent le taux de change réel comme un ratio des prix intérieurs mesurés en monnaie nationale (en pesos, par exemple) aux prix étrangers exprimés en pesos :

Où :

· P est le niveau des prix intérieurs en pesos,

· e le taux de change (défini en pesos par dollar) et

· P* le niveau des prix mondiaux exprimé en dollars.

Le taux de change réel permet (entre autres) de suivre l'évolution de la compétitivité de l'économie en faisant apparaître le nombre d'unités de biens étrangers requis pour acheter une unité de produits nationaux. Une hausse du taux de change réel c'est-à-dire une appréciation réelle de la monnaie, équivaut à une perte de compétitivité, en supposant que la productivité du pays visé reste inchangée par rapport à celle de ses partenaires commerciaux. Inversement, une dépréciation réelle de la monnaie signifie que la compétitivité de l'économie visée s'améliore, en supposant là, encore que la productivité relative n'a pas changé.

La politique de change doit tenir compte des effets du régime de change et des fluctuations du taux de change sur la compétitivité. De même, il lui faut prendre en compte l'impact des variations du taux de change sur le niveau des prix intérieurs, que ce soit leur effet direct, par l'intermédiaire du prix des biens et services importés ou leur effet indirect, comme dans le cas où le renchérissement des biens importés entraîne une dépréciation qui influe sur les revendications salariales. En tant que telles, les préoccupations de compétitivité doivent être mises en balance avec les préoccupations inflationnistes14. L'arbitrage entre compétitivité et lutte contre l'inflation est au coeur de nombreux débats sur les mérites comparés des politiques de change et sur le choix d'un régime de change.

Pour essayer de réconcilier ces deux objectifs contradictoires de la politique de change, les gouvernements ont parfois recours à des formes de taux de change multiples applicables à différents types d'opérations touchant aux comptes extérieurs. Toutefois, les régimes de taux de change multiples ont un coût économique élevé, en dépit des avantages apparents qu'ils présentent à court terme, car ils entraînent inévitablement de graves distorsions dans l'allocation de ressources rares.

La mise en place d'un système de change dual ou l'instauration d'un contrôle des mouvements de capitaux sont souvent considérés comme des réponses possibles à ces questions.

À ces liens macroéconomiques correspondent, très étroitement, les connexions microéconomiques que le taux de change crée entre les secteurs des biens et services échangeables et non échangeables. Le taux de change sert de mécanisme de « transfert », orientant les ressources entre le secteur des biens échangeables et celui des biens non échangeables lorsque les prix relatifs se modifient en réponse aux fluctuations du taux de change. Les variations du taux de change réel influent aussi sur la distribution du revenu entre secteurs et entre d'autres groupes. Ainsi, la sous-évaluation d'une monnaie augmente la rentabilité du secteur des exportations, de l'agriculture ou le secteur minier, par exemple.

Cependant, le taux de change apparaît comme le régulateur de l'échange international, comme un remplaçant de terme de l'échange15.

c. Les hypothèses de construction des taux de change réels

14 L'arbitrage existe seulement à court terme, car la politique de taux de change nominal ne peut affecter le taux de change réel à long terme; cet arbitrage n'en pèse pas moins sur les décisions économiques.

15 KABAMBA TENTA, Cours de l'Economie Monétaire Internationale, FSEG, UNIKIS 2009-2010, Inédit.

Une manière de compléter le diagnostic en relâchant certaines des hypothèses des indices sectoriels de taux change d'équilibre réel (TCER) peut consister à recentrer l'attention sur les prix relatifs internes, en particulier sur le rapport de prix entre les biens non échangeables et les biens échangeables. Sur la base des valeurs unitaires mondiales par produit, rapport entre les valeurs en dollars et les volumes physiquement commercialisés par les principaux exportateurs, les productions traditionnelles comme les biens manufacturés de diversification se prêtent à l'établissement d'indices de prix des biens échangeables.

Par construction, le taux de change réel calculé ici implique la prise en compte explicite du prix des biens échangeables quand ces derniers ne sont qu'implicitement présents dans les taux de change effectifs réels de « spécialisation » et de « diversification ». Sous l'hypothèse de la « loi du prix unique », le prix du bien échangeable disparaît en effet du TCER puisque l'on raisonne sur un ensemble de pays produisant le même bien. Par le taux de change réel, la prise en compte explicite de ce prix a quelques avantages.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld