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De la démocratie belligène à  la rotative

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par Mahatma Julien TAZI K. TIEN-A-BE
Université de Kinshasa RDC -  2010
  

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DE LA DEMOCRATIE BELLIGENE A LA DEMOCRATIE ROTATIVE

Par Mahatma Julien TAZI K. Tien-a-be

Mahatmajulien.tazi@unikin.cd, julientazi@yahoo.fr

Tel. 243 81 16 42 903 - 243 998 612741 -243 89 89 45 107

Chef de Travaux et Diplôme d'études supérieures en Relations Internationales

Université de Kinshasa.

Plusieurs fois, la pratique du Bulding et making peace, spécialement dans les pays post conflit envisage la démocratisation des régimes. Cependant dans plusieurs pays divisés, l'application de la démocratie universelle est belligène. Cet article, qui entre dans le cadre de la politique internationale tente de solutionner la question en proposant à la place la démocratie rotative sur base du facteur divisant.

Introduction

L'analyse des différents systèmes politiques internationaux qui ont caractérisé les siècles qui se sont succédé a démontré les vicissitudes que les royaumes et empires ont connues dans l'élaboration de leurs propres systèmes politiques et dans la création des normes universellement acceptables pour une gestion efficiente des problèmes internationaux.

L'Europe a connu sa première semblant de stabilité politique par l'adaptation dans une quasi-totalité des pays, des monarchies absolues ou parlementaires. Etant incapable d'assurer une participation populaire dans la gestion de la chose publique et le mieux être des citoyens, les critiques constructives feront naître deux divergences : le progressisme monarchique et le progressisme républicain. Ces deux écoles vont s'affronter pour donner au monde un régime politique idéal. Tel qu'il est conceptualisé chez notamment Montesquieu, Diderot, Jean - Jacques Rousseau et Alexis de Toqueville...

Le système politique après la guerre froide est celui qui fait de la démocratie et du respect des Droits de l'homme une caractéristique principale. Ceci fait dire à WEYDERT que « ... la démocratie reste une valeur à laquelle les peuples sont fortement attachés et des femmes établis hier en Grèce, Portugal, Espagne. Elle s'installe aujourd'hui non sans difficulté dans le pays de l'ancien bloc soviétique. Elle progresse en Amérique latine, elle est présente dans les pays d'Asie, elle se construit laborieusement en Chine et en Afrique (1(*)).

La démocratie a représenté et représente encore à ces jours le système politique sinon le plus parfait, du moins le plus désirable. Dans tous les continents, elle n'a aucune solution de rechange envisageable. Cette option devient très discutable à ces jours. Ainsi, les spécialistes de science politique moderne sont partagés entre les adeptes du monopole de « la valeur démocratique » et ceux qui préfèrent s'en méfier.

Nous nous plaçons sur la liste de ceux qui, depuis la fin de la guerre froide, tentent de se méfier de l'application universelle des valeurs de ce système sans une adaptation conséquente selon les traditions et les réalités des sociétés concernées. D'aucun pourra penser que nous faisons allusion uniquement aux communautés africaines ou tiers-mondistes. Loin delà. Notre option tient grandement compte des réalités et pratiques des Etats du système international dans sa globalité.

Il y a lieu de constater malheureusement que la pratique de la démocratie universelle actuelle fait d'elle une démocratie illusoire, ce système politique fait que la société soit prise en otage par les politiciens, le vote populaire est confisqué par les plus forts, les leaders politiques sont fabriqués par le pouvoir télécratique ou par les grands lobbies médiatiques. Dans les pays sous développés, elle fonctionne à double vitesse, ses piliers sont respectés à géométrie variable. Elle ne cesse de prendre de nouvelles dimensions et des qualificatifs.

Dans presque tous les pays industrialisés, les intellectuels ont tendance aujourd'hui à rechercher des nouvelles formules d'adaptation. C'est ainsi qu'on est partie de la démocratie à mandat impératif à la démocratie représentative, de la démocratie libérale à la démocratie populaire, de la démocratie sociale du marché à la sociale démocratie jusque peu à la démocratie d'opinion. Comme cela ne suffisait pas, chaque pays tente des adaptations par rapport à sa propre évolution.

Les pays à grandes spécificités sociales sont prêts à formuler leurs propres adaptations. Certains ont tenté des formes diverses comme démocratie communautaire, démocratie consociative.

Il va sans dire que dans certains pays dont les facteurs sociaux sont instrumentalisés et surtout a une valeur politique, à l'instar de Rwanda (l'ethnie), du Burundi (ethnie), du Kenya (ethnie) de l'Afrique du Sud (la race), la Belgique (la langue), de la Chine (langue et religion),de l'Inde (langue et religion),de l'Irlande du Nord (religion) et , l'application de la démocratie universelle devient tout à fait belligène.

En effet, à prendre l'exemple du Rwanda, quand on lui applique la démocratie universelle dans toute sa rigueur, c'est-à-dire une personne une voix, une ethnie, les tutsi n'arriveront jamais au pouvoir de manière démocratique. De ce qui précède, une voie sera grandement ouverte pour une autre forme de prise de pouvoir. Conséquence : guerre ethnique, instabilité politique, absence de cohabitation et manque de vouloir vivre collectif. C'est pourquoi cette appelle à l'invention démocratique adaptée à la réalité de ces différents Etats est très nécessaire.

Cette analyse, pour atteindre ses objectifs, sera structurée de la manière ci-après :

1. De l'illusion de la démocratie représentative à la crise de la démocratie contemporaine

2. De la présentation sommaire de la Théorie de la Démocratie Belligène

3. De la solution à la Démocratie Belligène de certains Etats spécifiés

Conclusion

I. De l'illusion de la démocratie représentative à la crise de la démocratie contemporaine

Depuis très longtemps, nous avons célébré l'importance de la démocratie. Nous avons venté ses mérites et nous avons soutenus qu'elle était le meilleur système politique au monde. Les analystes de renom ont stigmatisé les Etats restés en marge de la civilisation démocratique. Il y a lieu aujourd'hui de penser que ce que nous avons observé n'était qu'une illusion, une farce et une idée frappe oeil.

Nous allons tenter d'analyser et de démontrer que le souverain primaire a été pris en otage par les « faiseurs » d'idées.

1. De l'illusion de la représentation démocratique

Nous nous donnons la peine de ne pas entrer dans les méandres de définition du concept démocratie. Cela parce que nous nous disons que cette réflexion s'adresse d'abord à ceux qui sont censés et lettrés.

La première illusion est bien relative à sa définition. Si nous prenons la définition la plus populaire, faisant de la démocratie, le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, nous pouvons bien nous rendre compte de cette illusion. En effet, Pour Alain MOUGNIOTTE cette définition est vague. A quels signes dire qu'il y a gouvernement du peuple, les élections elles mêmes ne constituent pas un critère sûr, car elles peuvent être biaisées. Cette définition correspond uniquement à l'organisation des pouvoirs publics, mais elle ne spécifie pas ce qui est caractérisé, une gestion démocratique des autres institutions en instance (2(*)).

En plus, les analystes de la science politique moderne s'accordent sur le fait que le concept peuple est politiquement abstrait. Pour le spécifier, il faut bien aller au principe de représentativité. Là encore rien n'est sûr que le représentant prend réellement fait et cause pour sa base surtout que le mandat n'est plus impératif mais plutôt national. Ceci revient à dire que le représentant évalue ce qui est bon pour le peuple en tenant compte de ses propres intérêts.

Il faut faire savoir avec simplicité de style scientifique que la démocratie universelle actuellement enseignée est une farce, mieux une illusion. S'il est vrai que tout le monde a le droit de vote, il est aussi vrai que les souverains primaires ne présentent pas des programmes politiques. Ils adhèrent à ceux qui sont cousus de toutes pièces par les grands centres intellectuels. Ils sont objet des propagandes politiques. Il faut encore penser qu'ils y adhèrent par connaissance ou par conviction ou encore par simple attrait.

En plus, qui peut ignorer que le système international censé être démocratique est gouverné par une minorité, ainsi, une portion infime contrôle tout : les mass- media, la radio, la télévision, les journaux. Cette minorité possède le pouvoir de l'agro alimentaire au secteur cinématographique. Elle manipule l'information à sa guise et l'électeur ne qu'un simple consommateur. (3(*))

De cette triste réalité, nous pouvons observer le spectre du totalitarisme qui guette les sociétés mondialisées. Non pas un totalitarisme similaire à celui qui a sévi en Union soviétique ou dans l'Allemagne nazie, mais une nouvelle forme d'oppression issue de la défection des citoyens eux-mêmes pour l'idéal démocratique. La démocratie, méthodiquement vidée de son contenu, ne serait plus qu'un théâtre d'ombres ; elle serait en train de mourir faute de combattants. (4(*))

L'illusion de la démocratie contemporaine a engendré un écart et un manque de confiance criant entre les élus et leurs bases, entre le sommet et la base, le souverain primaire ne croit plus aux politiciens, qu'ils ont élus parce qu'ils ne font que leur propre politique sans vraiment tenir compte du peuple.

Les Technocrates de l'Administration appliquent principes pour principes sans que ces derniers profitent à l'administré. C'est ainsi que le peuple par diverses manières réclame une participation plus directement aux affaires de l'Etat et rejette de plus en plus la vieille notion de la représentativité.

2. De la crise de la Démocratie Contemporaine.

La crise de la démocratie est une manifestation visible de l'érosion de la démocratie représentative. Cette crise est exprimée par l'impuissance politique, le manque de confiance des citoyens vis-à-vis de la classe dirigeante..., A l'intérieur de plusieurs pays, on constate une montée vertigineuse des extrémistes, l'abstentionnisme chronique, le manque de confiance des citoyens vis-à-vis de la classe politique.

Les esprits avertis de la question peuvent s'en rendre compte et écrire avec aisance que les démocraties connaissent aujourd'hui, pour la deuxième fois de leur histoire, une crise de croissance. La première avait eu lieu après la Première Guerre mondiale. Le suffrage universel voyait se mettre en place des régimes parlementaires décevants tandis que la société était déchirée par l'antagonisme entre classes sociales. La conséquence de cette crise est bien connue: ce fut l'avènement des totalitarismes dans les années 1930. Mais après 1945, les démocraties libérales, en menant des réformes profondes tant politiques, administratives que sociales, étaient parvenues à surmonter la crise.
Malgré des similitudes, celle que les démocraties connaissent aujourd'hui résulte surtout de l'approfondissement du libéralisme, qui s'exprime par un individualisme de masse et le triomphe des droits de l'homme. Désormais la souveraineté de l'individu a supplanté la souveraineté du peuple. Il y a un recul et même une «autodestruction douce» de la démocratie. Son universalisme la conduit à vouloir se dissocier de tout cadre historique ou politique et lui fait perdre son sens (5(*))

Cette crise de la démocratie est dans la pratique perceptible par les nombreuses actions sociales et manifestations populaire contre telle ou telle autre décision du gouvernement, on notera par exemple : les pétitions, les grèves, les manifestations, le militantisme de terrain ou encore aujourd'hui le cyber militantisme. Comment comprendre et interpréter le fait que les gouvernements se décident d'aller en guerre aux cotés des USA contre l'Irak pendant que leurs opinions publiques manifestent contre. (6(*))

Dans certains contextes, comme celui de la France, la crise s'est accélérée pour toucher les bases mêmes de la vie politique. Par exemple, le parti politique n'est plus à vrai dire une structure avant-gardiste de la démocratie. Ainsi, on peut encore noter ....la démocratie s'en est prise au principe du pouvoir en général et partout. Elle a universellement sapé les bases de l'autorité du collectif au nom de la liberté. (...) Elle a fait passer au premier plan l'exercice des droits individuels, jusqu'au point de confondre l'idée de démocratie avec lui et de faire oublier l'exigence de maîtrise collective qu'elle comporte.?» (7(*))

La crise actuelle est pathologique. Elle donne lieu à la recherche des solutions de rechange. Elle peut être la résultante de la déformation du parlement (Assemblée nationale et Sénat) qui, s'autonomise au point de ne plus servir l'intérêt des peuples et de tendre vers les intérêts privés (8(*)). Comme pièce de rechange, les vedettes de la politique inventent des types, des modes d'expression pour traduire cette crise. Ainsi, en France, on a noté la montée de ce qu'on a appelé la démocratie d'opinion.

Cette réalité a été expliquée par Jürgen Abertias en ces termes :...,   introduction du Marketing en politique témoigne du glissement du citoyen aux consommateurs puisqu'il consiste à établir de technique de séduction et d'influence du comportement de l'électeur. Les partis politiques se sont transformés en vendeur des programmes et ne s'appuient non sur l'opinion publique, mais sur l'opinion non publique (privée) recueillie grâce aux méthodes d'échantillonnage, élaboré par le marketing politique. Toujours est-il que l'emprise des médias et des sondages correspond à ce que nombres d'auteurs nomment la démocratie d'opinion (9(*)).

Elle est considérée par son partisan comme la plus value démocratique car elle entend comme légitime que chaque membre du corps politique soit omniprésent dans l'espace public, « Tout le monde doit tout savoir pour avoir un avis sur tout » (10(*)).

II. De la Théorie de la Démocratie Belligène

La paternité de cette théorie revient à deux éminents professeurs, Edouard D. Mansfield Professeur associé de la Science Politique à l'université de Colombie et J. Snyder, Professeur de Science Politique et directeur de l'Institut de la Guerre et de la Paix dans la même université.

Cette théorie a été élaborée et énoncée dans un article d'une grande valeur scientifique intitulé Democratic Transitions, Institutional Strength, and war.

Les deux auteurs réagissent aux bases théoriques de la paix démocratique. En effet, depuis Kant dans la paix perpétuelle, le développement de la théorie de la paix démocratique est très répandu. Elle est considérée comme l'une des « lois » parmi les plus solides de la théorie des Relations Internationales (11(*)).

La théorie de la Paix démocratique postule que les démocraties ne se font pas la guerre entre elles, non parce que les peuples seraient intrinsèquement pacifiste, mais parce qu'entre démocraties le recours à la guerre est justement devenu irrationnel comme continuation de la politique (12(*)). D'un point de vue constructiviste, la Paix démocratique est la croyance selon laquelle les affinités sociales et économiques intenses et les interdépendances entre les États libéraux sont à même d'éliminer les perceptions de menaces mutuelles (13(*)).

La théorie de la paix démocratique envisage la possibilité d'éviter de recourir aux armes comme moyens de résolution des conflits d'origine économique, diplomatique, technologique, culturelle, éthique et religieuse (14(*)). La paix démocratique correspond à la théorie selon laquelle la paix peut plus facilement exister à travers la démocratie que par le biais d'États autoritaires.

Il faut noter que c'est en réaction à cette théorie que les professeurs, Edouard D. Mansfield et J. Snyder ont proposé à la lumière de certaines pratiques des Etats en période post guerre froide, cette théorie. Selon elle, les Etats en transition démocratique, ceux qui ont récemment procédés à un changement de régime vers une orientation démocratique sont beaucoup plus enclins à être violents que les Etats qui ne subissent pas un tel changement. Autrement dit la démocratisation n'a pas toujours eu le beau rôle. (15(*))

Ainsi, on peut lire : «  Si le processus de démocratisation a de grandes chances de provoquer des conflits internes, ceux-ci peuvent également s'extérioriser par le biais d'un leader qui encourage le recours à la guerre externe comme stratégie de prestige ou de consolidation du pouvoir. En effet, ces leaders aux discours prolixes influençables, s'ils ont recours à diverses ruses pour captiver et provoquer un sentiment patriotique, utilisent notamment la désignation d'un ennemi extérieur, après avoir pu invoquer un ennemi intérieur avec les « boucs émissaires ».

Ainsi, ce processus de valeurs pacifiques écartées au profit de valeurs patriotiques est définitivement mis en évidence par Snyder et Mansfield. (16(*))

III. De l'essai d'adaptation de la Théorie de la Démocratie Belligène.


Il est vrai que la démocratie est le meilleur système politique actuel. Cependant, son application dépend de la nature des sociétés. En effet, dans certaines sociétés européennes et surtout pour les USA, la pratique de la démocratie universelle est devenue une tradition, dans d'autres sociétés, elle est à apprendre.

Dans des continents comme l'Afrique, l'Asie et une bonne partie de l'Europe de l'est, cette pratique de la démocratie universelle n'est pas souhaitable. Elle doit faire objet des adaptations. Ainsi, pour bien le faire, il est important de bien revenir sur la question des Etats divisé. Cernons d'assez prêt cette question.

1. De la notion des Etats Divisés.

Les grandes sociétés et particulièrement celles étudiées avant la colonisation étaient des sociétés segmentaires, homogènes et mono culturels. La colonisation, surtout en Afrique a construit des Etats hétérogènes. De ce fait, la quasi-totalité des Etats en Afrique sont devenus des Etats multinationaux. Pour bien comprendre cette notion, il nous faut noter qu'un Etat multinational est un État formé de deux ou plusieurs nations existant en tant que communautés différentes, chacune ayant conscience de sa spécificité et manifestant le désir de la conserver. (17(*))

Nous comprenons ainsi qu'un Etat comme celui là est un Etat plural, hétéro ethnique. Il est composé de plusieurs nations (ethnies, communautés,). En son sein, il se pose sans doute la question des groupes majoritaires et minoritaires.

De ce qui précède, les Etats multinationaux sont tous des Etats divisés.

Cette division est stigmatisée. Elle peut porter sur l'ethnie, sur la langue, sur la religion, sur la race ou sur un autre facteur sociologique.

2. De la typologie de société divisée.

Sans entrer dans des considérations plus sociologiques, nous pouvons admettre qu'il y a deux grandes typologies d'Etats divisés. Le critère de détermination serait sans nul doute la maîtrise ou non de la complexité de facteurs de division sociale. Il est donc question des sociétés à dominance claire comme la France, les USA et le Canada et la société à dominance ambiguë comme par exemple la Belgique, l'Irlande du Nord, le Québec, le Rwanda, la République sud Africaine et autre.

GAGNON et Mc ANDREW nous appuient en soulignant que.... Le système de rapports ethniques sont toujours complexes, on concevra sans que peine ce défi est amplifié, voire multiplié au sein des sociétés à ambiguïté de dominance ethnique.... En effet, à l' opposer de la situation prévalant au sein des sociétés à dominance ethnique claire .....Au sein de ces sociétés à dominance divisées par des conflits historiques de longue date, l'identification même du groupe majoritaire ne fait pas toujours objet de consensus. (18(*))

3. De la solution à la Démocratie Belligène des certains Etats spécifiés

Dans cette considération, il y a lieu d'adapter la théorie de la démocratie belligène telle que annoncée. Il n'est même plus besoin de penser que les régimes en transition démocratique sont disposés à se faire la guerre. Ici, notre adaptation consiste à poser, à partir de la pratique de ce que nous avons appelons les Etats divisés, le principe selon le quel, l'application de la démocratie universelle aux Etats divisés comme le Rwanda, l'Irlande du Nord, la République Sud Africaine, la République Démocratique Congo dans une certaine mesure, l'Ouganda, le Burundi, devient inadaptée et belligène.

Ce caractère écarterait d'office ethnie ou partie minoritaire au profit de la partie majoritaire. Ainsi donc, la démocratie universelle serait productrice de l'instabilité et des causes des conflits à venir.

De tout ce que nous venons de souligner, il y a lieu de proposer un nouveau modèle, une nouvelle typologie de démocratie adaptée à la condition des Etats divisés.

Ce modèle nous l'avons appelé la Démocratie Rotative.

IV. De la Démocratie Rotative.

Pour scruter le contenu de cette nouvelle typologie de démocratie, il sied de rappeler l'hypothèse de départ de cette motivation. En effet dans les sociétés divisées où il existe une certaine catégorisation ethnique, raciale, communautaire, linguistique ou religieuse, il s'ensuit une certaine segmentation différenciée des composantes de la société, c'est à dire une communauté composée des groupes majoritaires et minoritaires, dont les valeurs sont instrumentalisées pour présenter d'autres revendications. Ainsi, la compétition politique serait grandement faussée. En pareille situation, la démocratie universelle ne peut plus être un gage de stabilité et de paix durable. Il y aura une minorité qui n'arrivera jamais au pouvoir par le suffrage universel, alors elle cherchera une autre voie pour y arriver.

La démocratie rotative est une variance de la démocratie de consensus, c'est une démocratie décentralisée. Elle privilégie les facteurs sociologiques instrumentalisables comme la religion, l'ethnie, la langue, la communauté, la race,......

C'est une démocratie de proximité, elle a pour objectif d'imposer la gouvernance démocratique.

La démocratie ethno rotative est une variance de la démocratie consociative qui tente de prendre en charge les modèles complexe qui sont au delà des dualismes des sociétés divisées. C'est le cas d'abord de la République Démocratique Congo, qui est faite des minorités nationales. C'est à dire que c'est une situation complexe qui demande un modèle sui generis. C'est une démocratie consensuelle qui garantit l'équilibre inter ethnique ou inter provincial.

La démocratie rotative est un modèle très souple. Elle envisage de prendre en compte toutes les structures qui organisent la société. Elle part de l'Etat à la base.

1. De la construction du modèle ethno rotatif,

Ce modèle spécifique est construit sur base des éléments sur les quels la division de la société est organisée. La condition principale est que ces éléments deviennent des structures de recourt absolu pour la gouvernance politique. Les cas du Rwanda et de la RDC sont illustratifs. Dans ces deux pays, l'analyse des faits à observer démontre que les ethnies ou les provinces sont importantes dans le choix politique.

La constitution elle même consacre le recourt à la géopolitique provinciale pour la nomination des membres du gouvernement.

2. De l'objectif de la démocratie rotative

Il faut dire que chaque idée nouvelle peut présenter des avantages et des incoveniants. Ici nous ne reprenons que ce qui présente à nos yeux les avantages de la démocratie rotative.

En effet, dans la société divisée, les composantes se replient sur elles mêmes pour ne pas disparaître. Ainsi, il y a la méfiance, la peur installée et même l'anticipation abusive des actions des unes contre les autres. L'avantage particulier de la démocratie rotative est celui de faire renaître la confiance, le vouloir vivre collectif, le renforcement de la cohésion et solidarité nationale, le renforcement du socle de l'unité nationale, le renforcement de la cohabitation pacifique entre les structures divisées. La démocratie rotative est un gage d'une bonne intégration inter provinciale.

Le deuxième avantage que ce modèle présente est celui d'éliminer sinon atténuer au fur et à mesure, les facteurs qui divisent. En effet, elle fera de partis politiques des véritables structures avant-gardistes de la solidarité nationale et de l'organisation politique.

3. de l'organisation démocratique et choix politique dans la démocratie rotative.

Dans ce modèle, l'organisation politique est construite autour des toutes les structures sociales.

Il faut noter que ce modèle peut bien s'appliquer dans toutes les formes de l'Etats selon que les facteurs de divisions sont gérables. Cependant, la décentralisation se prête la mieux.

Pour ce modèle, l'organisation part de la base au sommet. C'est-à-dire du Village, Groupement, Chefferie, Quartier, Cité, Territoire, District, province et Etat. Chacune de ces structures doit avoir un parlement ou un conseil ayant des pouvoirs législatifs, un gouvernement et des institutions judiciaires. En claire de la même manière que l'Etat est organisé& au somment, cette organisation doit aller jusqu'à la base.

Pour les Etats dont les facteurs de division sont la race, l'ethnie ou la langue, cette organisation doit tenir compte de ces facteurs pour que chaque élément soit pris en compte. Pour ceux dont le facteur reste la province, comme la RDC, l'organisation doit tenir compte de certaines particularités relatives à la nature de l'Etat.

4. Du choix de dirigeant dans le modèle de démocratie rotative.

Il faut de prime à bord souligner que ce modèle tente de corriger mieux adapter le modèle de démocratie universelle afin qu'il ne soit plus belligène dans son application pour certains Etats comme les Etats multinationaux qui du reste sont des Etats divisés. Pour cela, aucune autorité ne peut être désignée d'autorité ni désigné par la hiérarchie. Toutes doivent être élues.

Dans le modèle de démocratie rotative, le facteur le plus important est la prise en compte des facteurs de division. Ici, la rotation est faite sur ce facteur et non sur le parti politique. En effet, pour le Rwanda ou la République Sud Africaine, par exemple, le choix politique suivrait l'ethnie ou la race. Pour la RDC dont le facteur divisant est la province, le choix porterait sur la province.

Ainsi donc, le président de la république sera élu au suffrage universel direct national. Cependant il sera présenté soit par une ethnie, une race, une langue ou une province.

Ce choix ne peut être hasardeux. Une composante, après des primaires sérieuse présente des candidats ne provenant que d'elle au choix de toute la république pour un mandat quelconque. Après viendra le tour de chaque composante jusqu'à ce qu'on recommence.

Pour le Rwanda par exemple qui est composé de trois grands groupes ethniques, pour un mandat de cinq ans une fois renouvelable, le Tutsi après des primaires passés sur toute la république, présente deux ou trois voire même quatre candidats, accompagné chacun d'un colistier aux suffrages directes universelles nationales.

Pour un Etat comme la RDC dont l'élément divisant est la province, chaque province, après des primaires présente en rotation quelques candidats, (accompagné des colistiers des autres provinces, selon que la constitution l'aura prévue) qui seront élus par toute la République. Ainsi, chaque province aura l'avantage de gouverner l'Etat.

Cette organisation a l'avantage de faire des partis politiques des vraies structures avant-gardistes de la démocratie. Pour des Etats comme le Rwanda, les Tutsi se diront qu'ils ne pourront jamais arriver au pouvoir sans l'apport substantiel des Hutu. Ainsi, à notre avis le vouloir vivre collectif sera restauré et la solidarité nationale deviendra une réalité. Une fois cette organisation établie, l'ethnie cessera d'être un facteur de division pour le Rwanda et la province pour la RDC.

a) Au niveau provincial

Le pouvoir provincial serait organisé sur base de représentation.

La population choisit au suffrage universel direct les membres du conseil provincial. Le siège est réparti équitablement entre les structures de division.

A leur tour, ils élisent les conseillers qui feront membre de l'exécutif provincial (portefeuilles ministériels égaux entre les composantes). Et ces membres de l'exécutif choisissent un gouverneur qui préside l'exécutif provincial et vice gouverneur en respectant le même principe

b) Au niveau communal

La commune constitue la collectivité locale de base. C'est le niveau de pouvoir le plus proche de la population dans les démocraties libérales. Dans certains Etats, la commune n'est pas le niveau du pouvoir le plus proche de la population. Cela est dû, à la marginalisation de l'organisation, au moins du système traditionnel par l'Etat moderne. L'organisation du pouvoir se fera de la même façon que le pouvoir provincial.

c) Au niveau du village

Le village est composé des lignées ou des lignages à parentés ou pas qui vivent ensemble sans la reconnaissance d'un certain ordre d'ancienneté. C'est le village qui est la collectivité locale de base dans la démocratie ethno rotative. Le pouvoir politique doit être organisé aussi par la loi fondamentale et les lois organiques de l'Etat, et ce, sur mode représentatif. Le principe de rotativité se fera en fonction des facteurs de division. Qui composent le village. Le pouvoir politique sera composé donc d'un exécutif et d'une assemblée du village. Il faut alors poser des règles claires et précises de la désignation des animateurs des institutions des entités de base tels que les villages. Il faut impliquer, par exemple, les chefs du village dans la vie publique en leur réservant légalement des domaines des compétences puisqu'ils sont pochent de la base et connaissent les aspirations profondes de celles-ci.

CONCLUSION.

Il nous est important après cette analyse de penser à l'avenir. En effet, la colonisation, en créant  en Afrique, des Etats multinationaux a posé des bases des conflits intra nationaux et même inter étatique du fait que des grands groupes ethniques sont transfrontaliers.

L'adoption de la démocratie universelle comme régime politique le plus attrayant ne semble plus s'accorder à des nouvelles situations. Ainsi, il y a hydridation des sociétés, caricaturation et même de tentation de trouver des structures de substitution.

Cette analyse repose ici la question de la déconstruction des Etats comme modèle les mieux structurés. La question de la démocratie belligène se pose en terme de la faillite de la construction des Etats dans les sociétés divisées et multinationaux.

La cause principale des nouvelles crises intra étatique et inter étatique en période post guerre froide revient à l'incapacité d'adapter le processus de démocratisation aux valeurs sociologiques et à la nature des sociétés du tiers monde.

De ce qui précède, les Etats divisés qui ont comme modèle de la démocratie occidentale comme système politique sont disposés à des crises à venir. Car, ils seront confrontés à d'énormes difficultés a cause de l'instrumentalisation politique des facteurs divisant, ainsi, toute la paix y serait précaire.

La configuration sociale et démographique interne de ces sociétés fait que l'application de la démocratie universelle, ne puisse soutenir durablement le changement démocratique comme gage d'une paix durable.

Eu égard à ce qui précède, nous soutenons notre hypothèse de départ selon la quelle l'application de la démocratie libérale à l'occidentale est belligène pour tout Etat divisé et multinational. Si pour, les professeurs Edouard D. Mansfield et J. Snyder, la critique de la théorie de la paix démocratique est acceptable, cette théorie de la démocratie belligène doit être adaptée afin de justifier le danger de l'application de la démocratie universelle pour certains Etats.

De ce qui précède, la démocratie rotative (ethno rotative pour les Etats dont le facteur de division est l'ethnie) nous semble devenir incontournable et le fondement de toute organisation sociopolitique pour les Etats multinationaux. La démocratie rotative est un modèle de démocratie adapté aux réalités des certains Etats. Dans ce modèle l'accession au pouvoir se fait sur base des affinités sociologiques (selon le cas : ethnie, langue, religion ou race) ou provinciales. Il évite l'exclusion des certains groupes au partage de pouvoir. De ce fait, une cause à des conséquences importante des clivages sociaux et replis identitaires est évitée.

Cette réflexion propose une solution à l'instabilité de certains Etats et des régions entières. En proposant cette réflexion à l'appréciation des illuminés scientifiques, nous n'avons pas la prétention d'avoir épuisé toute sa substance. Cependant nous avons ouvert la piste ou continuons sur la piste des recherches portant sur la crise de l'Etat nation, la déconstruction des structures étatiques au profit des régions.

Bibliographie

I. Ouvrages

1. BLIN, A., Géopolitique de la Paix démocratique, Ed. Descartes et Cie, Paris, 2001

2. CAPDEVIELLE, J., Démocratie : la panne, éd. La discorde, Paris, 2005

3. FARER, T., Structure de la politique étrangère de la Nation. Lutte de domination parmi les experts américains des Relations Internationales, Presse Universitaire de France, Diogène, 2003

4.  FLEURY, C, Les Pathologies de la démocratie, éd, Fayard, 2005,

5. GAUCHET, M., La Démocratie d'une crise à l'autre, éd. Cécile Défaut, Paris, 2007

6. GAUCHET, M., L'Avènement de la démocratie, Gallimard, Paris, 2007

7. HIRMER, O., L'argent, Marx, le Christ, éd.Epiphanie, Kinshasa., 1984

8. MARIE ANDREW, M. et GAGNON, F., Relations ethniques et éducation dans les sociétés divisées (Québec, Irlande du Nord, Catalogne et Belgique) ; éd. L'Harmattan, Paris, 2000

9. MOUGNIOTTE, Eduquer à la démocratie, éd. Celf, Paris, 1994,

10. PIERRÉ, S., La multi nation : l'avenir des minorités en Europe centrale et orientale, éd. CAPS O. Jacob, Paris, 1995,

11. WEYDERT, J.S,  Fragile démocratie politique, culturelle et religieuse, éd. Braillard, Paris, 1998

12. WUNENBURGER, J, Les grands mythes politiques revisités à l'heure de la politique pour tous, éd. Table ronde, Paris, 2002,

II. Articles des Revues

1. BATTISTELLA, D., « Faire de la paix un bien public », in Colloques Les biens publics mondiaux, Bordeaux IV, p. 3

2. ABERMAS, J, «  L'espace public », in le web pédagogiques, www.dicourspedagogique.arti.com

3. BONET S., « Application de la Théorie de la Démocratisation Belligène de Snyder et Mansfield à la démocratisation de la Yougoslavie en 90, » in www.oboulo.com/application-theorie-democratisation-belligene-snyder-mansfield-democratisation-yougoslavie-90-53100.html, 19/05/2008

4. DEPAQUIT, S., « Renouveler la démocratie : oui, mais comment ? », in Confluences, no 35 du 13 juillet 2008 p.40

5. LÉVY J.S. et RUSSET, B., cités par LINDEMANN, T., « Identité Démocratiques et Choix Stratégiques », in Revue française de science politique, Vol.54, n°5, Presse de Sciences Po, octobre 2004, p.829

6. MANSFIELD EDWARD, D. et SNYDER, J., «Democratic Transitions, Institutional Strength, and War,» in International Organization, Vol. 56, No. 2. , 2002, pp. 297-337. p.71

* 1WEYDERT, J.S,  Fragile démocratie politique, culturelle et religieuse, éd. Braillard, Paris, 1998, p3

* 2MOUGNIOTTE, Eduquer à la démocratie, éd. Celf, Paris, 1994, p59

* 3HIRMER, O., L'argent, Marx, le Christ, éd.Epiphanie, Kinshasa., 1984, p.66

* 4 CAPDEVIELLE, J., Démocratie : la panne, éd. La discorde, Paris, 2005, p.58

* 5 GAUCHET, M., La Démocratie d'une crise à l'autre, éd. Cécile Défaut, Paris, 2007, p.57

* 6 GAUCHET, M., L'Avènement de la démocratie, Gallimard, 2007 p.26

* 7 DEPAQUIT, S., « Renouveler la démocratie : oui, mais comment ? », in Confluences, no 35 du 13 juillet 2008

* 8 FLEURY, C, Les Pathologies de la démocratie, éd, Fayard, 2005, p.40

* 9ABERMAS, J, «  L'espace public », in le web pédagogiques, www.dicourspedagogique.arti.com

* 10WUNENBURGER, J, Les grands mythes politiques revisités à l'heure de la politique pour tous, éd. Table ronde, Paris, 2002, p.71

* 11 LÉVY J.S. et RUSSET, B., cités par LINDEMANN, T., « Identité Démocratiques et Choix Stratégiques », in Revue française de science politique, Vol.54, n°5, Presse de Sciences Po, octobre 2004, p.829

* 12 BATTISTELLA, D., « Faire de la paix un bien public », in Colloques Les biens publics mondiaux, Bordeaux IV, p. 3

* 13 FARER, T., Structure de la politique étrangère de la nation. Lutte de domination parmi les experts américains des Relations Internationales, Presse Universitaire de France, Diogène, 2003, p.97

* 14 BLIN, A., Géopolitique de la Paix démocratique, Ed. Descartes et Cie, Paris, 2001, p.68

* 15 Pour plus de details lire MANSFIELD EDWARD, D. et SNYDER, J., «Democratic Transitions, Institutional Strength, and War,» in International Organization, Vol. 56, No. 2. , 2002, pp. 297-337.

* 16 BONET S., « Application de la théorie de la démocratisation belligène de Snyder et Mansfield à la démocratisation de la Yougoslavie en 90, » in www.oboulo.com/application-theorie-democratisation-belligene-snyder-mansfield-democratisation-yougoslavie-90-53100.html, 19/05/2008

* 17 PIERRÉ, S., La multination : l'avenir des minorités en Europe centrale et orientale, éd. CAPS O. Jacob, Paris, 1995, p.14

* 18 MARIE ANDREW, M. et GAGNON, F., Relations ethniques et éducation dans les sociétés divisées (Québec, Irlande du Nord, Catalogne et Belgique) ; éd. L'Harmattan, Paris, 2000, p. 7.






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams