WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impact de la crise ivoirienne sur la commercialisation du bétail au Burkina Faso

( Télécharger le fichier original )
par Dénis B. AKOUWERABOU
Université de Ouagadougou - Maà®trise 2004
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

MINISTERE DES ENSEIGNENTS

SECONDAIRE, SUPERIEUR ET DE

LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

-------------------

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU

-------------------

UNITE DE FORMATION ET DE

RECHERCHE EN SCIENCES

ECONOMIQUE ET DE GESTION (UFR/SEG)

-------------------

OPTION : ECONOMIE AGRICOLE DES

RESSOURCES NATURELLES ET DE

L'ENVIRONNEMENT (EARNE)

-------------------

 

BURKINA FASO

Unité - Progrès - Justice

-----------------

ANNEE UNIVERSITAIRE 2004-2005

DOCUMENT DE SYNTHESE DE FIN D'ETUDES

DU SECOND CYCLE

PROPOSITION DE RECHERCHE

Thème :

Impact de la Crise Ivoirienne sur la Commercialisation du Bétail au Burkina Faso

Présenté par :

AKOUWERABOU .B. Dénis

 

Sous la direction de :

Dr Robert OUEDRAOGO

Enseignent à l'université de Ouagadougou

(UFR/SEG)

XI

DEDICACE

Nous dédions ce document de synthèse fruit de multiples efforts à :

- Notre oncle Augustin B. IDOGO, sa femme Agathe V. ILBOUDO et leur fille Rosemonde W. IDOGO qui sont les principaux agents de notre succès, car grâce à eux nous avons compris très tôt que seul le travail libère. Nous avons su exploiter avec efficacité tous les soutiens financiers et moraux mis à notre disposition.

Leurs encouragements, compréhension, conseils et amour nous ont guidé tout au long de notre formation.

Qu'ils trouvent dans ce document tout le témoignage de notre éternelle reconnaissance

- M. Oumar NAGUIABOU et Mr Jean de la Croix SOMBIE pour leurs soutiens multiformes tout au long de notre cursus scolaire et universitaire.

XII

REMERCIMENTS

Nos remerciements vont à l'endroit de tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont contribué à la réalisation du présent document de synthèse malgré leurs multiples occupations et plus particulièrement :

- Au Dr Robert OUEDRAOGO, Enseignant à l'Unité de Formation et de Recherche en Sciences Economiques et de Gestion (UFR/SEG), notre encadreur, pour sa disponibilité, ses orientations et le partage de son expérience professionnelle qui a énormément contribué à l'aboutissement de ce document ;

- A l'ensemble du corps professoral de l'UFR/SEG et plus particulièrement aux enseignants de la filière Economie Agricole des Ressources Naturelles et de l'Environnement (EARNE) pour leur soutien constant ; qu'ils voient dans ce document notre profonde gratitude et l'expression de nos vifs remerciements ;

- A tous les étudiant(e)s membre de l'ADESC/Nahouri et plus précisément M. Abdoul Kadre ZANHO, M. Abdoul Wahab ANETIEMBOU ;

- A M. Xavier AMINAN pour ses conseils et multiples soutiens ;

- A notre grand frère M. Théodore BASSALE, Enseignant à l'ISPP ;

- A M. Djibril DIDIGUI de LUGLU qui, malgré ces énormes préoccupations, n'a aménagé aucun effort pour la saisie de ce document ;

- A M. Pierre OUEDRAOGO et toute sa famille pour tous leurs soutiens multiples ;

- A tous les étudiants de la quatrième promotion de la filière EARNE de l'université de Ouagadougou et tout particulièrement M. Dominic ILBOUDO, M. Seydou O. SEDGO et M. Larba Issa KOBDYAGDA (EGEO II) ;

- A Mr Bernard KABORE dont les lectures et corrections ont contribué à l'enrichissement de ce document.

- Aux frères LIMON Mathias et BOULIOU W. Arnaud.

En somme, nous restons particulièrement redevables à tous nos frères et soeurs et à toute notre famille pour ce que nous sommes aujourd'hui.

SOMMAIRE

LISTE DES TABLEAUX.............................................................................X

Dédicace................................................................................................-XI

Remerciements........................................................................................XII

Annexe..............................................................................-...................XIII

I - PROBLÉMATIQUE.................................................................................1

II - OBJECTIFS.........................................................................................4

III - Revue de littérature..................................................................5

1- Théories économiques sur le commerce international...................................5

2 - Offre et demande des produits agricoles.................................................6

3 - Formation théorique des prix des produits agricoles....................................6

4 - Les marchés des produits agricoles.........................................................7

5 - contexte du Burkina Faso....................................................................8

5.1. La production

5.2 La commercialisation...............................................................9

IV - HYPOTHÈSES ...............................................................................................12

V - MÉTHODOLOGI.................................................................................13

1- Méthodologie d'analyse......................................................................

1 .1 Analyse destructive...............................................................

1.2 Choix des formes fonctionnelles.................................................14

1.3 Construction des modèles.........................................................15

2 - Méthodologie de collecte des données.....................................................

VI - RÉSULTATS ATTENDUS.....................................................................20

Bibliographie............................................................................................................................V

X

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Quantité totale disponible de bétail /an...................................................9

Tableau 2 : Taux d'exploitation du bétail.............................................................10

Tableau 3 : Pertes liées aux différents moyens de convoyage .....................................11

I - Problématique

L'économie internationale de par le passé est restée très peu mondialisée ; mais ces temps derniers, le mouvement rapide des capitaux, l'intensification des échanges entre nations tend à instaurer une continuité entre les économies des différentes nations  .Dans ce contexte de mondialisation les fluctuations économiques des pays ayant des relations économiques importantes avec le reste du monde ont des répercutions rapides sur les autres pays. Ainsi chaque événement social, politique ou économique peut avoir des effets d'entraînement importants sur les autres pays.

La République de Cote d'Ivoire (RCI), vu sa position géographique et son poids économique, joue un rôle prépondérant dans l'économie des pays de l'Afrique de l'Ouest. Depuis le 19 septembre 2002, la RCI connaît une instabilité socio politique qui a affecté énormément l'économie interne de cette dernière. Cette crise a engendré des perturbations à tous les niveaux socio-économiques de la sous région. On a alors observé des retours massifs des populations émigrées vers leurs pays d'origine (dans le cas particulier du Burkina Faso on a enregistré environ 365978 retours).

Le port d'Abidjan était jusque-là, la principale porte d'entrée et de sortie pour les produits et les intrants de pays enclavés de la sous région comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso. L'impossibilité d'accéder à ce port à alors provoqué des goulots d'étranglements dans beaucoup de secteurs de ces pays. La réduction des capacités d'importation engendre l'inflation au niveau des prix de certains biens importés ; de même, la réduction des portes de sorties des produits d`exportation entraîne la déflation au détriment des producteurs car l'offre intérieure demeure dans ces circonstances supérieure à la demande. En effet les nouveaux trajets suivis par les produits exportés et importés, le plus souvent inadaptés, sont très coûteux et demandent beaucoup d'efforts en temps et en argent. Ces coûts supplémentaires affectent la compétitivité des produits exportés sur le marché international et contribuent à l'augmentation des prix intérieurs.

En dépit de ce constat, il faudrait faire remarquer que les pays en développement (PED) africains, caractérisés par une industrie embryonnaire à évolution lente due aux contraintes et à la concurrence extérieure, participent au commerce international en fournissant des produits de base, essentiellement agricoles. Nombre de ces pays ont un avantage comparatif dans la production de certains produits agricoles, tel que le bétail, mais certains paramètres comme les coûts de transport, les normes de qualité, empêchent ces derniers de participer au commerce international afin de pouvoir engranger des bénéfices élevés. Au regard de ces contraintes qui les empêchent d'atteindre le marché international, les PED africains se tournent vers les marchés régionaux pour l'écoulement du bétail, l'un des produits de leurs secteurs économiques compétitifs.

Certes les accords de l'UEMOA (entre autre la suppression des barrières douanières) agrandissent le marché sous régional mais ils ne modifient pas la dépendance de certaines exportations vis-à-vis de la demande d'un certain nombre de pays. Les produits sahéliens, en particulier les produits carnés, sont exportés vers les pays côtiers de la sous région et plus précisément vers la RCI dont la demande en viande reste très élevée .Au Burkina Faso les produits d'exportation se résument essentiellement aux produits agricoles avec le coton comme premier produit à l'exportation et ensuite vient le bétail. Avant les années 1995, l'importation de la viande extra africaine concurrençait sévèrement les produits carnés de la sous région sur les marchés des pays côtiers. Mais avec la suppression des subventions accordées aux exportateurs européens et la dévaluation du franc CFA intervenue le 12 janvier 1994, la filière bétail du Burkina Faso a retrouvé sa compétitivité. On a alors assisté à l'ouverture de nombreux marchés de bétail à travers le pays (Pouytenga, Namounou, Nadiabonli, Gelwango, Ouagadougou, Bobo Dioulasso, etc.).

Le secteur contribue alors grâce aux gains de part de marché sous régional à la lutte contre la pauvreté au niveau des agents qui s'y impliquent depuis la production (relèvement du prix au producteur) jusqu'à la vente (augmentation de la marge brute des commerçants).

Le taux de croissance démographique de l'ordre de 2,8% (rapport du PNUD 1996) dans la sous région est supérieur au taux de croissance du bétail (bovin 2%).Ce constat a amené de nombreux experts à envisager un important déficit de l'offre Sahélienne de bétail et ce jusqu'en 2005 (Paul Q. Van Ufford 1997).Partant de ces prévisions, des initiatives ont été mises au point pour accroître le volume du bétail dans les différentes régions productrices.

De nombreuses études ont été réalisées tant au niveau national que sous régional en vue de trouver des solutions durables afin de garantir un avenir meilleur à la filière bétail. Etant donné les répercutions de la crise ivoirienne sur toute l'économie de la région ouest africaine, la filière bétail et viande mérite une attention particulière et une analyse de l'évolution du commerce de bétail du Burkina Faso permettrait d'évaluer l'impacte intrinsèque de cette crise sur les rendements de la filière bétail burkinabé. C'est donc la raison principale pour laquelle nous proposons une étude sur le thème `'impact de la crise ivoirienne sur la commercialisation du bétail au Burkina Faso''. Autrement dit, la question principale qui sous entend cette étude est de se demander si la crise ivoirienne n'a pas d'effets négatifs sur la commercialisation du bétail burkinabé.

II - Objectifs

2.1. Objectif principal

L'objectif principal est d'analyser l'évolution du marché intérieur et extérieur du bétail burkinabé pour en dégager la conséquence de la crise ivoirienne.

2.2. Objectifs spécifiques

Il s'agira d'analyser spécifiquement :

1) L'évolution des prix

- Prix interne ;

- Prix à l'exportation.

2) L'évolution des débouchés extérieurs ;

3) L'évolution des coûts d'exportation.

III - Revue de la littérature

3.1. Théories économiques sur le commerce international

La théorie économique du commerce international a démontré depuis les classiques (Adam Smith et David Ricardo) que les différentes nations gagneraient chacune à se spécialiser dans la production des biens qu'ils peuvent produire à moindre coût que leurs partenaires (Division Internationale du Travail) et à échanger entre elles les biens dont chacune ne dispose pas.

De la théorie de l'avantage absolu (Adam Smith) à la théorie de l'avantage comparatif (David Ricardo), les spécialistes du commerce international comme Serge Calabre parlent aujourd'hui tout simplement d'avantage compétitif ou de compétitivité. A l'inverse du concept théorique (avantage comparatif), l'avantage compétitif ne se limite pas tout simplement à la différence de productivité, mais prend en compte les facteurs qui peuvent affecter les coûts de production (coût de transport, taux de change, existence de volonté politique, existence de structure de promotion du commerce extérieur).

La compétitivité d'un secteur ou d'un produit dépend de sa capacité à bénéficier des coûts de production faibles, un prix bas (en devises étrangères), une amélioration du rapport qualité-prix (meilleure qualité au prix le plus bas) ainsi que l'amélioration des services accompagnant la commercialisation du produit (stockage, conservation, transport).

3.2. Offre et demande des produits agricoles

L'étude des marchés agricoles de façon sommaire est une analyse de l'offre, de la demande et des prix des produits agricoles.

L'offre est la quantité de produit mis en vente à divers niveaux de prix. De façon générale, l'offre de produits agricoles est influencée par de multiples facteurs comme la main-d'oeuvre, le capital, la pluviométrie et l'autoconsommation.

La demande est la quantité d'un produit que le consommateur peut acquérir à un prix donné. Rappelons en passant qu'il existe une demande solvable et une demande potentielle (demande qui n'est pas solvable). La demande solvable est la quantité que le consommateur peut réellement acquérir en fonction du prix et de son pouvoir d'achat. La demande est aussi fonction de la taille de la population, le pouvoir d'achat, les goûts, le changement de rapport de prix des produits.

3.3. Formation théorique des prix des produits agricoles

La demande des produits agricoles est très peu élastique. De ce fait, c'est le volume qui va jouer un rôle déterminant dans l'acheminement vers les prix d'équilibre. Les PED africains, étant des price-taker et dépendant des exportations pour acquérir des devises extérieures, vont plus jouer sur les quantités (augmentation des quantités offertes) entraînant une saturation des marchés. Ce phénomène conduit nécessairement à l'effet de King qui démontre que le fait d'augmenter les quantités produites entraîne une diminution des recettes totales.

De plus, la consommation des produits agricoles n'évolue pas de façon linéaire avec le développement économique. La consommation des produits agricoles non alimentaires est influencée par les produits substituts (le coton concurrencé par les fibres synthétiques). Pour les produits alimentaires, la situation n'est guère meilleure. En effet, l'économiste Allemand Engel défend l'idée selon laquelle lorsque le revenu des individus croît, leur consommation des produits alimentaires également croît, mais dans une proportion moindre que l'augmentation du revenu.

Les marchés des produits agricoles sont fortement soumis à la loi de l'offre et de la demande. Les facteurs explicatifs de l'offre et de la demande ainsi que la spéculation entraînent une grande instabilité des cours des produits agricoles. De ce fait la spécialisation dans ces produits sans stratégie peut être un piège pour bien des pays du Sud.

3.4. Les marchés des produits agricoles

Le marché fait surtout référence aux décisions de production et de consommation prises par les ménages, les individus et les effets conjugués de ces décisions déterminent le prix du produit. On peut définir le marché comme un lieu conceptuel où se rencontrent à une date donnée des agents économiques pour échanger des biens et des services. Tous les marchés n'ont pas la même caractéristique. Ils diffèrent non seulement en fonction du produit concerné, mais aussi du nombre des participants (critère du nombre) ou de leur possibilité d'action (critère du pouvoir). Certains critères (quelques vendeurs face à une demande atomistique) font dire que le marché des produits agricoles est oligopolistique. Pour les théoriciens du marché, pour que le marché soit parfait, il faut éviter des situations d'asymétrie de l'information. L'information doit être disponible et la même pour tous les participants (vendeurs et acheteurs).

Les rapports de force entre acheteur et vendeur sont le plus souvent à la faveur de l'acheteur (sur les marchés des pays importateurs) ; l'exportateur (dans le cas du bétail) ne pouvant supporter les coûts de stockage pendant longtemps ou ne voulant pas courir le risque de reconduire les animaux dans son pays d'origine. Ce phénomène est renforcé aussi par la freinte (perte de poids ou de qualité) due aux mauvaises conditions de transport et la cherté des aliments de bétail sur les marchés d'importation. La marge de manoeuvre des commerçants est aussi limitée (faible circulation du capital).Cela est dû aux ventes à crédit que ces commerçants font aux bouchers des pays importateurs (Paul van1991).

Les experts du commerce international s'accordent de façon unanime sur le fait que les cours des produits agricoles des pays du Sud évoluent perpétuellement à la baisse et contribuent à l'augmentation du surplus du consommateur des pays importateurs. D'un indice de prix 110 en 1975 on est passé à un indice de prix de 49 en 2000 (CEPAL 2003).

3.5. Contexte du Burkina Faso

3.5.1. La production

La production dans le secteur est confrontée à de nombreux bouleversements que constituent les crises climatiques, l'explosion démographique, la raréfaction de terres pour le pâturage, la faiblesse des moyens de rétention d'eau. Pour résoudre ces problèmes (le plus souvent entre agriculteurs et éleveurs), les autorités ont procédé à :

- La mise en place de systèmes de zones d'accueil communément appelées zones pastorales ;

- La promotion et la vulgarisation des Sous Produits Agro-industries (SPAI) pour l'alimentation des animaux ;

- Un suivi de la santé des animaux dans les zones de production.

Ces efforts conjugués des autorités et acteurs du secteur ont conduit à une augmentation des quantités produites de bétail.

Tableau 1 : Quantité totale de bétail disponible par an

Espèce

années

bovin

ovin

caprin

1996

4 432 900

6 026 500

7 682 800

1997

4 521 500

6 207 200

7 913 500

1998

4 611 900

6 393 100

8 150 900

1999

4 704 138

6 584 893

8 395 427

2000

4 798 221

6 782 440

8 647 290

2001

4 894 185

6 985 913

8 906 709

2002

4 992 068

7 195 490

9 173 910

2003

7 312 000

6 703 000

10 036 000

Source : SSA/MRA (2003)

Le tableau indique un accroissement de la quantité totale, avec un accroissement moyen annuel de :

8,12% pour les bovins ;

2,77% pour les ovins ;

3,82% pour les caprins.

Soit un accroissement total sur la période de :

65% pour les bovins ;

11,22% pour les ovins ;

30,62% pour les caprins.

Par rapport à la quantité totale disponible en 1996.

3.5.2. La commercialisation

Les producteurs sont parfois organisés en groupements d'éleveurs, mais de façon générale, ces groupements sont très peu dynamiques. Les problèmes de commercialisation des animaux ne semblent pas faire l'objet de leur préoccupation. Ce qui fait que les taux d'exploitation sont faibles (Confer tableau statistique du secteur de l'élevage).

Tableau 1 : Taux d'exploitation des différentes espèces des années 1999 et 2002

En 1999

espèces

bovin

ovin

caprin

Taux en %

12

28

32

En 2002

espèces

bovin

ovin

caprin

Taux en %

38,12

32,65

38,30

Source : statistique du secteur de l'élevage au Burkina Faso (MRA)

Le taux d'exploitation de 38,12% pour les bovins en 2002 signifie que sur 100 bovins commercialisables, seuls environ 38 sont offerts sur le marché.

L'observation des deux tableaux montre que les taux d'exploitation sont faibles aussi bien pour le gros bétail (bovin) que pour les petits ruminants. La comparaison de ces tableaux montre que ces taux ont très peu évolué entre 1999-2002.

La faiblesse de ces taux d'exploitation montre la capacité du secteur à satisfaire toute demande supplémentaire (extérieure comme intérieure).Au regard de ces performances, l'ONAC a procédé à une étude exploratoire pour la recherche de nouveaux débouchés pour le bétail burkinabé. Cette étude a révélé que les marchés Sénégalais, Capverdiens, Saoudiens sont perméables (Rasmané Ouédraogo 1993). Les débouchés ne font donc pas défaut ; de ce fait, la faiblesse des exportations n'est donc pas justifiée par le manque de marchés.

Le bétail burkinabé est un bien échangeable et fait effectivement l'objet d'échange (Ouedraogo Rasmané 1993). Un bien échangeable est un bien qui peut être exporté.

La commercialisation du bétail rencontre d'énormes difficultés mais celle qui parait la plus déterminante est le transport de part ces coûts.

Les coûts de transport jouent un rôle très important dans l'expansion du commerce de bétail. En 1990 ils représentaient 47,5% à 61%du coût de commercialisation. Les possibilités d'expédition se résument au convoyage à pieds, le transport par camions et le convoyage par train qui se définit comme le moyen de convoyage le plus adapté. Les pertes liées à ces différents moyens de convoyage sont exprimées en pourcentage dans le tableau suivant :

Tableau 3 : Les pertes liées aux différents moyens de convoyage

Moyen

espèce

Pied

Route

Train

bovin

19,13

27,32

7,32

Caprin ovin

55,05

13,55

00

Source : SODPRA-Nord, rapport annuel d'activité des postes d'entrée de la RCI 1992

Il faudrait rappeler que le convoyage à pieds est supprimé pour raison de vérification de la santé des animaux qui arrivent sur le marché des pays importateurs.

Le pays dépendant beaucoup de l'extérieur (importation des facteurs de production, exportation des produits agricoles et autres) le réseau routier a été aménagé aussi bien à l'intérieur (liaison entre les villes) qu'en direction des autres pays. Le réseau ferroviaire reste encore sous développé avec une seule voie internationale (Ouaga - Abidjan 1145km).

La réduction des coûts de transport monétaires et non monétaires (suppression des barrières tarifaires et non tarifaires au sein de l'UEMOA) a permis :

- d'encourager les exportations ;

- d'augmenter la compétitivité du bétail sur les marchés extérieurs ;

- d'élever les marges bénéficiaires ;

- d'économiser du temps.

Cependant, au Burkina Faso les motivations de vente sont plus liées à la nécessité de subvenir aux besoins fondamentaux (achat de céréales, raisons sociales, soins vétérinaires, habillement, réduction de troupeau) plutôt qu'à une logique d'intégration des activités de l'élevage dans le circuit de l'économie marchande. L'élevage demeure encore très traditionnel tant chez les éleveurs professionnels (peulhs) que chez les agro pasteurs.

La quasi-totalité des commerçants de bétail manquent d'informations fiables sur les réalités économiques et les mutations en cours dans les marchés terminaux ; L'absence de personnes qualifiées ne permet pas aussi de bien saisir l'information, le traiter et en tirer des profits.

IV - HYPOTHESES

Au regard du contexte dans lequel s'inscrit notre étude, on peut se poser la question à savoir : quelles sont les variables explicatives des effets négatifs de cette crise sur la commercialisation du bétail au Burkina Faso ? Beaucoup d'indicateurs peuvent être identifiés dans le cadre de notre étude. Mais pour l'instant, nous allons nous limiter aux Prix, aux Quantités  et aux coûts de transport ou de façon plus large les coûts d'exportation : d'où les hypothèses suivantes :

Hypothèse 1 : Les quantités exportées vers la RCI ont baissé du fait de l'insécurité et de la baisse de la demande

Hypothèse 2 : Les quantités exportées à destination des autres pays ont augmenté

Hypothèse 3 : Les quantités exportées ont baissé de façon générale autrement que le poids du marché ivoirien est prépondérant dans les exportations burkinabé de bétail.

Hypothèse 4 : Les marges brutes des commerçants ont baissé à cause de la flambée des coûts d'exportation

Hypothèse 5 : Les prix intérieurs ont baissé suite à la baisse des quantités exportées.

Hypothèse 6 : Les pris sur les marchés extérieurs ont également baissé.

V - Méthodologie

5.1. Méthodologie d'analyse

5.1.1. Analyse descripctive

Sur la base des données statistiques qui seront collectées nous examinerons l'évolution des prix, des trois principales espèces retenues, par le calcul des variations annuelles moyennes (taux de variation /an). Nous allons également analyser l'évolution des prix en calculant les indices de prix base 100, l'année de base étant la borne inférieure de la période retenue. Cela permettra de percevoir l'évolution des prix sur toute la période. Par la suite la période serait scinder en deux (sans et avec la crise) pour mieux apprécier les fluctuations entre ces deux périodes (1996-2001 et 2002-2005) ce qui reviendrait à mener une étude statique comparative qui permettra d'apprécier l'ampleur des variations (variation plus que proportionnelle) entre ces deux périodes sur les différents marchés en calculant :

- L'évolution moyenne des prix entre 1996 et 2001 ;

- L'évolution moyenne des prix entre 2002 et 2005.

Les données permettront également d'analyser l'évolution des quantités exportées par l'utilisation des courbes représentatives pou mieux apprécier la tendance. On utilisera également des diagrammes (Histogrammes) pour faire ressortir l'importance des différents débouchés (pays importateurs du bétail burkinabé). Selon les débouchés et la nature de la monnaie en circulation dans ces derniers nous évaluerons le niveau du taux de change (nombre d'unités de monnaie nationale qu'il faut pour acquérir une unité de devises extérieures) afin de pouvoir apprécier la compétitivité du bétail burkinabé sur ces différents marchés.

L'évolution des coûts d'exportation pourra être mise en relief par des représentations graphiques à l'aide des données.

5.1.2. Choix des formes fonctionnelles

Pour les acteurs qui participent aux échanges sur le marché (local, régional, international), l'information principale requise reste et demeure le prix. De ce fait les caractéristiques du marché (structure, performance) et le comportement des agents s'expliquent par le prix. De plus, la plupart des modèles économiques conçus pour expliquer l'offre ou la demande sont des fonctions du prix soit :

S= aP + b (ou S= offre et P=prix) (a et b positifs) ;

D=cP+b' (ou D=demande) (b' positif et c négatif).

De façon explicite on peut réécrire ces modèles de la sorte

P=áQs+ et P=ìQd+e (avec Qs=quantité offerte et Qd=quantité demandée).

Dans ces derniers modèles, les prix sont des variables à expliquer.

Dans l'analyse économique les coûts se décomposent en coûts fixes et coûts variables soit :

C = Cf + Cv où Cf est une constante et Cv le produit entre le coût unitaire et la quantité totale du facteur considéré. Par conséquent la variable coût d'exportation peut être expliqué par une relation linéaire.

Les phénomènes économiques étant difficilement explicables par un seul phénomène, il nous appartiendra de construire un modèle économétrique explicatif du prix, des quantités et des coûts d'exportation en identifiant des variables explicatives pertinentes

5.1.3. Construction des Modèles

5.1.3.1. Identification des variables

A l'intérieur d'un même pays et pour un même produit, il peut exister différents niveaux de prix .Pour le cas des produits agricoles, les écarts entre les prix sont souvent très considérables. La variable prix, dans le cas présent, sera mesurée par le prix observé sur le marché du grand centre de consommation du pays importateur. Cette variable sera notée Pii indique le rang de l'année

Le prix est fonction :

- Des quantités offertes (Q) ;

- Du coût d'exportation (Cei).

Les quantités offertes sont fonction :

- Du prix (P) ;

- De la pluviométrie (PL).

La production est une variable explicative pertinente des quantités offertes, mais le fait que son estimation soit biaisée (utilisation du même taux de croissance depuis fort longtemps) nous a amené à écarter cette variable du modèle.

Les coûts d'exportations sont eux fonction :

- Des quantités offertes (quantités à exporter)

- Du moyen de transport (MT)

5.1.3.2. Elaboration du modèle

La variable moyen de transport (MT) est une variable qualitative qui prendra la valeur zéro (O) si le moyen de transport utilisé est le camion et la valeur un (1) s'il s'agit du train.

L'intérêt de l'étude étant de faire ressortir l'effet net de la crise, que nous pouvons ici considérer comme un phénomène binaire (situation avec la crise et situation sans la crise), et compte tenu du fait de la baisse continue du prix des produits agricoles et du comportement de leur demande, nous joindrons à ces variables explicatives pertinentes, une variable indicatrice (D).Cette variable est censée donner l'effet net partiel de la crise sur l'évolution des variables endogènes.

La variable indicatrice (D) prendra uniquement les valeurs 0 et 1 :

- D = 1, situation avec la crise et ce pour les années (2002, 2003, 2004, 2005) ;

- D = 0, situation sans la crise pour les années (1996, 1997, 1998, 1999, 2001).

La variable endogène dans une équation explique d'autres variables au sein d'une autre équation. Les variables sont donc liées par une relation réciproque, autant l'une (le prix) explique l'évolution de l'autre (la quantité) cette dernière explique à son tour l'évolution de la première. Une estimation individuelle dans le cas de ces modèles serait très biaisée. Alors, nous estimerons nos différents modèles par un système d'équations simultanées soit :


i = 1, 2, .... 10

Tai = ensemble des taxes, assurances, transit de l'année i.

Ci = coûts de transport de transport de l'année i.

RBEi=Revenu Brut des Exportateurs (prix au producteur + marge brute).

Le modèle comporte trois relations de comportement et trois identités. Dans le modèle :

- Pi, Qi, Cei, Ci, Tai, RBEi sont les variables endogènes ;

- Di, PLi, MTi sont les variables exogènes.

Eij sont les termes d'erreur, ils traduisent le fait que la relation entre les variables mesurées n'est pas exacte.

Le paramètre ë est connu, mais diffère du gros bétail au petit bétail.

Les variables sont des moyennes annuelles (exemple : Pi est la moyenne annuelle des prix de l'année i).

P est mesurée en franc/tête d'animal (en devise extérieure).

Q est le nombre total de tête d'animal par espèce.

C se mesure en franc par tête d'animal de même que Ta.

RBE se mesure en devises extérieures.

5.1.3.3. Anticipations théoriques sur les signes des paramètres

On s'attend à ce que :

- B30, c'est-à-dire que le prix baisse quand les quantités offertes augment et inversement ;

- B40, c'est-à-dire que le prix augmente quand les coûts de transport augmentent ;

- á30, l'offre du bétail augmente quand le prix augmente ;

- á40, l'offre de bétail augmente quand la pluviométrie est mauvaise (Quand la pluviométrie est mauvaise, par anticipation sur le manque d'eau en saison sèche , les producteurs vendent leurs bétails) ;

- u30, le coût d'exportation baisse quand la quantité transportée augmente ;

- (u1, á1, B1), mathématiquement ce sont les valeurs respectives de (Ci, Qi, Pi) quand toutes les autres variables explicatives sont nulles. Les conditions posées par ces paramètres sont irréalisables ; de ce fait (u1, á1, B1) n'ont pas de significations particulières ;

- Le signe de u4 dépend du moyen de transport ; s'il est négatif, il est préférable d'utiliser le train ;

- (B2, á2)0, c'est-à-dire que la crise joue négativement sur le prix et les quantités offertes ;

- u20, la présence de la crise fait accroître les coûts d'exportation.

Toutes ces interprétations sont faites sous l'hypothèse cetéris paribus, c'est-à-dire que seule la variable considérée varie, toutes les autres variables restant constantes.

5.1.3.4. Interprétation statistique et économétrique

Il s'agira de tester la signification individuelle des paramètres estimés dans un premier temps, afin de pouvoir apprécier si telle ou telle autre variable explicative a une influence (paramètre associé significativement différent de zéro) ou explique bel et bien la variable objectif. Ces différents tests se feront à l'aide de la statistique de student (n-k) degré de liberté (k étant le nombre de paramètres estimés et n le nombre d'années retenues).

Dans un second temps nous testerons la signification d'ensemble de chaque équation du modèle par le biais de la statistique de Fisher (k-1 ; n-k) degré de liberté.

5.1.3.5. Effets marginaux partiels

Dans le cas où le test individuel des paramètres montre que ces paramètres sont significativement différents de zéro et que le test d'ensemble révèle qu'au moins un des paramètres est différent de zéro, on pourra affirmer que le modèle a un pouvoir explicatif des variables endogènes. On peut alors considérer chaque paramètre (associé à une variable explicative) estimé comme l'effet marginal partiel de cette variable sur la variable endogène. Autrement dit, quand la variable Xi varie d'une unité de X, toutes les autres variables explicatives restant constantes, la variable expliquée Yi varie de bi unités de Yi

5.2. Méthodologie de collecte de données

Les données à collecter seront des données secondaires. Elles proviendront des statistiques des structures et institutions locales comme L'ONAC, le SSA/MAR, la CEBV, la Direction de la Météorologie, l'INSD. Elles porteront sur :

- Les quantités offertes (des trois espèces) ;

- Les débouchés et leur importance ;

- Les prix (des trois espèces) ;

- Les coûts d'exportation ;

- Les taxes (taxes, assurance, transit) ;

- Les niveaux de la pluviométrie (mm).

L'intervalle de temps retenu dans le cadre de notre étude est 1996-2005.

VI - Résultats attendus

Au terme de notre analyse, l'impact intrinsèque de la crise ivoirienne sur la commercialisation du bétail burkinabé serait dégagé et comparé aux autres causes économiques. Les résultats attendus de cette analyse peuvent se résumer comme suite :

- Les quantités exportées vers la RCI vont connaître une exorbitante baisse, alors que celles exportées vers le Ghana et le Nigeria s'accroîtront ;

- Le volume total de bétail exporté avant la crise va être supérieur au volume exporté au cours de la crise ;

- Les prix intérieurs et extérieurs connaîtront une baisse très marquée au cours de la période de la crise ;

- L'augmentation des coûts de transport, l'inondation des marchés extérieurs par l'offre de bétail, ainsi que les niveaux du taux de change entre les devises extérieures et la monnaie nationale entraînent une diminution des marges brutes commerciales ;

- Les consommateurs nationaux et extérieurs profitent de la situation au détriment des producteurs et des exportateurs ;

- La baisse marquée des prix réduit la contribution de la filière dans le revenu national brut.

V

BIBLIOGRAPHIE

1 - B. T. BASSOLET :-Eléments de cours d'analyse des marchés agricoles Tomes 1&2

2 - CAPES :-Exportation, croissance et lutte contre la pauvreté.- économica 2003

3 - CALABRE SERGE :-Matières premières, déséquilibre organisation.- économica 1995

4 - CILSS :-Institut du Sahel :-Filière bovine 1998

5 - coopération pour le Burkina Faso :-Rapport 1996 PNUD Ouagadougou 1997

6 - Coopération Canada-Burkina Faso :-Programme micro-réalisation filière bétail et viande

7 - DOMINICK SALVATORE :-Economie international 1997

8 - DOUKOURE FODIYE BAKARY :- Econométrie le MLG.-CODESRIA Dakar 2000

9 - HAUDEVILLE BERNARD :-Econométrie appliquée ;- ESTEM Paris 1996

10 - ERPAD :-Etude de réalisation des projets (filières de commercialisation).-PDRI 1993

11 - LEGRANG et M. MARTIN :-Management des opérations de commerce international. - 12 - LINDERT P H :-Economie international.- économica

13 - MBAYE YADE ET BAKARY KANTE:-impact de la dévaluation du FCFA sur la promotion des échanges du bétail et de la viande

14 -MRA :-Note d'orientation du plan d'action de la politique de développement de l'élevage

15 - OUEDRAOGO RASMANE :- Coûts de transport et commercialisation du bétail au Burkina Faso (document de synthèse)

16 - - OUEDRAOGO RASMANE :-Contribution à la connaissance de la filière bétail et viande au Burkina Faso, état et perspective 1997

17 - PAUL QUARLLES ; VAN UFFORD :- L'offre sahélienne est elle à mesure de satisfaire la demande régionale ? Éléments d'appréciation.- Faculté des sciences environnementales Université d'Amsterdam

18 - PELLISSIER J P :- commercialisation du bétail et de la viande.-SPPC 1995

19 - REGIS BOURBONNAIS :- Econométrie

20 - SCOTT, GREGORY :-Prix, produits et acteurs : méthode pour analyser la commercialisation agricole dans les PED.- Griffon Dany 1999

21 - STAATZ JOHN :- L'économie de la commercialisation du bétail et de la viande 1980

22 - S SOULAMA :- Introduction à l'économie international 1997

23 - YAMEOGO N DESIRE :- Analyse de la filière bétail et viande du Burkina Faso (document de synthèse)

24 - YONLY APPOLINAIRE :- Stratégie de promotion du commerce extérieur cas de l'ONAC (document de synthèse)

ANNEXE XII

Les abréviations

CEBV : Communauté Economique pour le Bétail et la Viande

CFA : Communauté Financière Africaine

INSD : Institut National de la Statistique et de le Démographie

MRA : Ministère des Ressources Animales

ONAC : Office National de l'Artisanat et du Commerce

PED : Pays En Voix de Développement

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

RCI : République de la Cote d'Ivoire

SONABHY : Société Nationale Burkinabé des Hydrocarbures

SSA/MRA : Service de la Statistique Animale /MRA

SPAI : Sous Produit Agro Industriel

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault