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La construction de territoire imaginaire par et pour les diasporas à travers trois radios locales grenobloises

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par Elsa Mathews
Université Stendhal, Grenoble, France - CoMundus: Media, Communication and Cultural Studies 2010
  

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1.3 Les représentations dans le monde actuel

Vivant dans une époque postcoloniale on trouve que les théories d'Edward Said nous aident à comprendre les images et des stéréotypes du pays autrefois colonisés. Ce sont ces mêmes images et symboles qui restent figés dans l'imaginaire collectif. Bien qu'il existe une réalité différente dans chaque pays et culture, les images, les histoires, les idées sont conceptualisées selon le schéma des cultures dominantes. Les représentations « clichés » des pays du Moyen Orient et d'Asie continuent. L'Arabe dans l'image populaire est conçu portant robe, coiffure, sandales. Selon Said, l'Occident garde l'image des arabes comme « fournisseurs de pétrole », porteurs de violence et menaçants.

Le cinéma et la télévision associent l'Arabe soit à la débauche, soit à une malhonnêteté sanguinaire. Il apparaît sous la forme d'un dégénéré hypersexué, assez intelligent, il est vrai, pour tramer des intrigues tortueuses, mais essentiellement sadique, traître, bas. Marchand d'esclaves, conducteur de chameaux, trafiquant, ruffian haut en couleur, voilà quelques-uns des rôles traditionnels des Arabes au cinéma... (Said 1978 : 320).

Les cultures de la Chine, de la Corée et du Japon sont représentées par une idée de fermeture et de discipline qui soutient leur croissance économique. Le dragon qui représente la Chine lui donne une image du pouvoir propre qu'elle réclame aujourd'hui. La Chine est aussi représentée par la couleur rouge - la couleur du parti communiste - qu'on peut interpréter comme le désir de la Chine de devenir une puissance mondiale.

Bien qu'il se trouve de grands bâtiments et des autoroutes dans son continent, l'Afrique est représentée par ses forêts, sa nature, ses animaux, ses religions animistes et surtout par la pauvreté. Pendant la période coloniale les africains furent perçus à travers une théorie dite du Mythe du Nègre.

Egalement l'Amérique Latine est représentée par les fêtes, le carnaval, les belles femmes. Sa réalité de pauvreté et d'exploitation est peu représentée dans les médias. Comme on vit actuellement dans un monde de séduction audio-visuel ces représentations sont utilisées pour attirer l'attention des gens, qu'il s'agisse de celles des pays anciens colonisateurs ou anciens colonisés.

1.3.1 Les représentations internalisées - le cas de l'Inde

Pour mieux illustrer les représentations internalisées qui génèrent les stéréotypes d'un pays autrefois colonisé et qui passe par une étape de culture de la résistance, je prends le cas de l'Inde comme c'est le pays que je connais mieux que d'autres. On peut constater qu'il y a deux facteurs qui génèrent les représentations stéréotypées de l'Inde ; le gouvernement de l'Inde et les médias étrangers.

Le gouvernement Indien, par l'office du tourisme Indien veut toujours montrer l'Inde comme un pays accueillant et agréable. Il utilise des images d'Inde orientale établies dans l'imaginaire occidental et les attire avec les images des palais, éléphants et couleurs diverses. Parmi ces représentations ce sont celles du Nord qui dominent, notamment les broderies du Gujarat et les chameaux et palais du Rajasthan. Les bateaux, les cocos du Kerala et les danses du Nord Est sont peu représentés dans les dépliants touristiques de l'Inde.

Selon Emma Rodero Anton la culture audio visuelle est caractérisée par la recherche de séduction, qui à son tour produit un encrage émotionnel. Les images de l'Inde sont utilisées pour séduire les étrangers vers le pays qui à son tour imagine l'Inde comme un pays exotique et spirituel.

Alors que le gouvernement Indien essaie de créer une image positive du pays, les médias étrangers ont tendance à pointer la pauvreté et la misère de l'Inde. Les journalistes de British Broadcasting Commission (BBC) ont longtemps été accusés d'avoir fait des reportages avec des préjugés sur l'Inde. Après l'indépendance de l'Inde le BBC a eu la responsabilité d'interpréter les événements. Comme les journalistes anglais avaient une mentalité impérialiste et néo-colonialiste ils ont montré l'Inde comme un pays de désordre. Les photographes occidentaux sont aussi accusés de prendre des photos qui montrent les pauvres indiens comme victimes et complètement impuissants. On retrouve les preuves d'internalisation de ces représentations par le fait que les médias audio-visuels indiens ont aussi toujours cherché les stéréotypes de victimes pendant le reportage d'un désastre comme la tsunami qui a frappé l'Inde du Sud en 2006. Visuellement les deux médias Anglais et Tamoul étaient en concurrence pour montrer les images effroyables et pathétiques de la situation. Comme c'était l'un des plus grands événements du siècle les médias ne pouvaient pas s'en détourner, donc ils ont commencé à capter les images des pêcheurs comme victimes.

1.3.2 La culture de la résistance - Les narrations de « Bollywood » et  les tabloïdes 

En même temps on voit des signes de la culture de la résistance dans le domaine médiatique, notamment dans l'industrie du film Hindi (dite Bollywood) et les tabloïdes. Souvent, les scénarios des films produits par l'industrie du film Hindi sont copiés des américains ou des anglais. Ce n'est pas seulement les narrations mais aussi les séquences, les actes, les personnages, et les angles de vue. Il y a peu des films originaux. Ces films sont populaires car ils montrent une réalité `étrangère' qui est différente de celle qu'ils vivent. Cette tendance montre l'incapacité des réalisateurs du cinéma Hindi, (qui est aussi l'industrie du film dominante de l'Inde), à trouver son originalité dans les domaines public et privé.

L'autre domaine qui manifeste les signes de la culture de la résistance en Inde est le média tabloïde qui toujours s'intéresse à la vie des riches. Les photos qui paraissent dans le journal ont toujours un cadre `européen' celui de pubs et de soirées, chacun portant son verre de vin ou de bière. Dans le média audio-visuel la manière de présenter les nouvelles est tout à fait Américaine. Les images et les nouvelles se répètent toute la journée avec des mises à jour. Par contre, il n'y a guère de documentaire télé reflétant la réalité vécue par les populations au jour le jour.

Comme ce mémoire traite de la radio comme un moyen de communication pour les diasporas je pense qu'il est nécessaire de comprendre quelques aspects de représentation par la voix, langue et parole, les trois éléments du langage de la radiodiffusion.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille