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à‰lections démocratiques et forces centrifuges en RDC: essai de revisitation des revendications du mouvement politico religieux Bundu Dia Kongo

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par Mahatma Julien TAZI K. TIEN-A-BE
Université de Kinshasa RDC - DES 2010
  

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ELECTIONS DEMOCRATIQUES ET FORCES CENTRIFUGES EN RDC: ESSAI DE REVISITATION DES REVENDICATIONS DU MOUVEMENT POLITICO RELIGIEUX BUNDU DIA KONGO

Par Mahatma Julien Tazi K.Tien-a-be

Mahatmajulien.tazi@unikin.cd julientazi@yahoo.fr

Tel. 243 81 16 42 903 - 243 998 612741 -243 89 89 45 107

Chef de Travaux et diplomé d'études supérieures en Relations Internationales

UNIKIN

Depuis des très longues années coexistent en République Démocraique du Congo deux grandes forces qui participent à la formulation des options politiques: les forces centrifuge et centritède. La première proconise un Congo unitaire et la deuxième est pour un Congo fédéral. Le Bundu dia Kongo est à intéger au rang des forces centripèdes. Cette recherche des Relatiions Internationales qui entre dans le cadre de la refondation des Etats Nations africains post guerre froide, tente de prouver que ce mouvement instrumentalise le fait religieux pour poser des véritables revendications politiques.

Introduction

La République Démocratique du Congo a connu peu après l'organisation des éléctions libres, démocratiques et transparentes de 2006 une série de revendications portées sur des véritables bases sociologiques. A l'origine de ces revendications, on retrouve l'instrumentalisation de l'ethnie et du religieux. Pour s'en rendre compte, il faut remonter à l'origine. En effet, l'espace politique congolais post colonial a été fait autour des élements socio culturels comme la langue, l'ethnie ou la tribu ou encore l'appartenance à une même école confessionnelle.

Avant l'organisation des éléctions de 2006, le plan sécuritaire de la République Démocratique du Congo était bien connu. Le pays était divisé en deux grands blocs. D'un coté, l'est comprenant les provinces Orientale,Maniema, Katanga,Nord et Sud Kivu et de l'autre l'ouest pour qui les provinces comme l'Equateur, les deux Kasai,le Bandundu, la ville de Kinshasa et le Bas Congo sont rangées.

En effet, l'est de la République est, en suivant cette nouvelle géopolitique , la partie utile. Cependant elle est le ventre mou de l'Etat. Toutes les guerres de déstabilisation que la République a connu commence par là. On y a constaté une tentative de déstabilisation chronique. Elle a subi par l'effet de contagion le vent déstabilisateur venu des différentes crises du Rwanda. Cette partie est en outre le point de départ de plusieurs forces négatives. On y trouve des Interhamwe, les Fdlr, les Maimai, des Mbororo et autres. Toutes les analyses qui portent sur la déconstruction de l'Etat congolais sont illustrées par là.

Par rapport à l'est, l'Ouest de la République était consideré comme une partie la plus paisible, il était calme. Guerres et tueries à grande échelle n'y sont arrivées que par exportation et contagion.

Juste après l'organisation des élections de 2006, l'élection du gouverneur et vice gouverneur de la province du Bas Congo précédée par l'installation du Bureau de l'Assemblée Provinciale du Bas Congo avait connu des moments inquiétants. La province a basculé dans une crise politico militaire qu'elle n'a jamais connu depuis le début de la deuxième République.

Cette crise est la résultante d'une contestation de légitimité par le mouvement politico religieux Bundu dia kongo. La cause immédiate est l'échec du candidat Ne Muanda Nsemi à l'élection provinciale comme vice gouverneur de province.

Il est important de constater que toutes les analyses autour de la question ont été politisées. A la télévision comme à la radio ou encore à la presse écrite, les débats ont été très passionnés et même très orientés selon qu'on est du pouvoir ou de l'opposition. Ceux qui soutiennent le pouvoir en place tentent de souligner l'irrégularité des revendications de ce mouvement et son caractère fédéralisant au dépens de l'unité nationale. Les analystes près de l'opposition relèvent uniquement la disproportionnalité des forces utilisées pour reprimer les manifestations.

Il nous semble important de retraiter la question en profitant du recul du temps. L'avantage que nous avons est de percevoir les faits uniquement sur le plan scientifique. Nous avons ainsi l'obligation d'éviter la passion afin de permettre à l'opinion scientifique nationale et internationale de bien comprendre à partir de ce conflit , l'avenir de la République Démocratique du Congo comme Etat de plusieurs peuples.

Dans le cadre de cette étude, nous suivrons la texture suivante:

Le premier point traitera des éléctions démocratique et des forces centrifuges en République Démocratiques du Congo.

Le deuxième présentera le mouvement Bundu dia Kongo. Le troisième ressortira les revendications qu'il a toujours présenté et celles qu'il présente aujourd'hui.

Le quatrième s'exercera à analyser l'avenir de la République Démocratique du Congo au prisme de Bundu dia Kongo .

Une petite conclusion,en terme de perspectives sera proposée.

I. ELÉCTIONS DÉMOCRATIQUES ET FORCES CENTRIFUGES EN RDC

L'expérience démocratique en République Démocratique Congo est très mitigée. Analysant la situation de l'état de la démocratie pendant la première République,Vanderlinden a écrit: au moment ou l'armée prend le pouvoir, le Congo vit dans ce qu'il est convenu d'appeler un regime démocratique, en ce sens que l'exercice de la souvéraineté nationale est confiée à une assemblée élue, représentative, du moins en principe, de l'ensemble des citoyens.(1(*))

Il est important de signaler que l'histoire politique de la République Démocratique Congo est faite de deux grands courants de penser: le courant centrifuge et le courant centripète. Ces deux courants de pensée ont orienté toutes ses luttes de décolonisation, ils ont été la plaque idéologique sur laquelle la formation de l'espace politique a été faite. Ils marquent encore aujourd'hui les esprits des analystes politiques Congolais. Ils forgent certains comportements et revendications des acteurs politiques de ce géant pays.

Pour bien le comprendre, il faut partir de la réalité selon laquelle le colonisateur Belge a voulu faire du Congo une colonie modèle. Il l'a placé loin des revendications politiques. Il lui a appliqué le système administratif du paternalisme. Ce système consiste à considérer le congolais comme un grand enfant à qui on doit tout proposer sans tenir compte de son propre désir et de sa volonté. C'est le colonisateur qui sait bien définir ce qui plait et convient au congolais.

Ce système a fonctionné jusqu'à ce que le vent de la décolonisation internationale sécoue l'Afrique toute entière.

S'étant rendu compte que la décolonisation devenait inéluctable, le colonisateur va monter des mouvements politiques sur des bases culturelles. C'est-à-dire, selon les regroupements ethniques ou culturels . Les élites non formées à la réalité de gestion des urgences politiques et des ambitions ont mordu. La stratégie avait pour objectif de gérer les ambitions au quotidien sans penser à l'avenir.(2(*))

Tous les partis politiques des années 1958 et 1960 étaient rangés.

Ainsi, les partis qui représentent les forces centrifuges sont tous les partis à tendances fédéralistes et ceux du courant centripète sont ceux qui soutiennent l'unitarisme comme forme de l'Etat. Cette réalité a pour conséquence de déconstruire le Congo sur des bases ethniques. Elle a défavorisé l'émergence d'un vouloir vivre collectif. Elle a freiné l'élan de la construction de la Nation congolaise. Traitant de la question combien importante, Mutamba Makombo a décrit avec beaucoup de persipicacité la situation en écrivant:

« le spectre de la balkanisation hanta le sommeil des nationalistes jusqu'à l'indépendance. En 1958, les colons du Katanga incitaient les katangais authentiques à proclammer l'indépendance de la région cuprifère et à la rattacher à la Rhodesie du Nord, l'actuelle Zambie. Trois tentatives de sécession eurent lieu au Katanga avec la Confédération des Associations Ethniques du Katanga (Conakat) en mai-juin 1960. L'alliance des Bakongo, de son côté menaça de proclammer l'indépendance de la République du Congo, car elle se jugeait en avance par rapport aux autres partis soupçonnés de ne pas vouloir l'indépendance. D'autres appréhendant de ne pas se retrouver au pouvoir usèrent du chantage à l'autonomie, voire à la sécession en juin 1960 lors de la formation du gouvernement Lumumba et des gouvernements provinciaux. Tels l'alliance des Bayanzi (Abazi), et le rassemblement démocratique du lac Léopold II et du Kwango Kwilu ( Rdlk) dans la province de Léopoldville, le Parti de l'Unité Nationale (Puna) après l'échec de Bolikango à la présidence de la République et L'union des Mongo(Unimo) dans la province de l'Equateur, les conseillers provinciaux du Maniema au Kivu, le Mouvement National Congolais tendance Kalonji au Kasai, l'Association de Baluba du Katanga( Balubakat) au Katanga. La province orientale ne fut pas à l'abris de ces vélléités de sécession puisque le député Déricoyard du Parti National du Progrès (Pnp) menaça le 23 juin 1960 à la chambre des représentants de reconstituer l'empire Zande»(3(*))

Cette citation semble souligner à suffisance le caractère ethnique de la constitution des partis politiques en République Démocratique Congo. Pour des raisons objectives ou non ces formations ont menacé l'unité du pays en privilégant l'esprit sectaire ou identitaire au dépens de l'unité nationale. Il serait faux de croire que aujourd'hui, les tendances sectaristes et centrifuges ont disparu de la pensée politique de la République Démocratique Congo.

Si elles ne sont pas reprises par les partis eux-mêmes, elles le sont par leur province de prédilection. Il faut constater que l'histoire de notre pays est entrain d'étre lue à la forme cyclique au lieu d'étre linéaire.

Aujourd'hui encore, la situation politique nationale et internationale de la République Démocratique Congo est très favorable à l'application des vélléités centrifuges. Pour s'en rendre compte, il faut s'en remettre seulement au comportement des hommes politiques de la transition. En effet, les partis politiques qui ont participé au système 1+4 ont tout fait pour refaire le dualime politique forces centrifuges-forces centripètes. Nous citons par exemple de l'Unafec ( l'union des nationlistes fédéraliste du Congo) de Kisimba Ngoy qui depuis un certain moment a pris des allures très dangereuses avec Kyungu wa Kumwanza; le Rcd (Rassemblement des Congolais pour la Démocratie) qui, on le sait n'avait juré que sur son repli à Minembwe, l'Abako ( Alliance des Bakongo) qui , durant longtemps, a été le porte étandard des forces centrifuges jusqu'à contaminer toute la Province. C'est sur cette lancée que le mouvement Bundu dia kongo a placé ses activités et surtout ses revendications politiques. Le comprendre autrement serait commettre une erreur de jugement et mal percevoir le problème qu'il constitue et qu'il pôse non seulement à la stabilité de la république démocratique du congo mais à celle de toute la sous région de l'Afrque centrale.

II. REVENDICATIONS DU MOUVEMENT BUNDU DIA KONGO

Il nous parait impérieux de commencer ce point combien important par situer ce mouvement dans le temps et dans l'espace.

1. Messianisme ne Kongo et naissance du Mouvement Bundu dia Kongo

a. Historique des mouvements messianiques Ne Kongo

Il faut commencer par noter que les mouvements messianiques dans le monde et particulièrement en République Démocratique Congo ne sont pas les faits du hasard. Ils naissent toujours dans une circonstance particulière. Généralement, c'est dans des situations de frustration, d'injustice sociale ou d'exclusion que naissent ce genre de mouvement. La situation de la province du Bas Congo n'est pas en reste.

En effet, la toute première pensée messianico-mystique dans la province du Bas Congo commence très loin dans la colonisation. C'est bien la prophétesse ne kongo nommée MAFUTA dit Marie Louise Martin qui en est la promotrice (4(*)).

Pour s'en rendre compte, il faut noter ... «  qu'en 1703, la Madonna lui était apparue et lui avait dit que son fils était indigné contre ceux de Kibangu et surtout contre le roi, parce qu'ils étaient méchants et ne voulaient pas quitter le mont pour aller à Sâo-Salvador. Elle était chargée d'aller annoncer ces châtiments dans tout le mont Kibangu. Comme preuve, elle montrait une pierre trouvée dans l'Ambriz, toute informe et prétendait que c'était la tête du Christ déformée par la méchanceté des hommes et des femmes.... » (5(*))

A partir de cette description, nous découvrons que la prophétesse ne kongo n'avait d'autres objectifs que la restauration du royaume kongo en vue de permettre l'annonce de la bonne nouvelle.

La deuxième est bien sûr la prophétesse Béatrice Kimpa Vita qui fonda un grand mouvement religieux à caractère messianique et revendicatif, Antonisme. Selon elle, elle fut morte et ressuscitée. En vision ou en songe, elle vit Saint Antoine qui lui donna des ordres pour la restauration de Mbanza-Kongo. Elle était envoyée auprès du roi. Au peuple, elle lui ordonne ainsi de se soulever pour restaurer Sâo-Salvador et l'unité du royaume.

La mission de la prophétesse était de prêcher la restauration du royaume détruit. Sa prédication était une protestation contre l'Église catholique qu'elle jugeait complice de la destruction du kongo.

Les deux premiers mouvements ont eu un même objectif : la restauration de l'empire Kongo (6(*)). Le mouvement antonien fondé par Kimpa Vita est le plus important mouvement messianique. Il intervient dans un contexte de crise marqué par les querelles entre les dynasties Kimpanzu et Kinlaza d'une part et celles qui opposent les Jésuites portugais aux Capucins italiens et espagnols. Sous la bannière de Saint- Antoine, Kimpa Vita circule à travers le Kongo, fait des prodiges, prêche la restauration du royaume, parle contre les missionnaires, le pape et les sacrements de l'Eglise. Elle a fini par transformer le Salve Regina en Salve Antoniana.

Son message est considéré comme de la folie superstitieuse, hérétique, idolâtre et blasphématoire pour les missionnaires. Elle enseigne en même temps que Jésus Christ est né à Mbanza Kongo (Nouveau Bethléem), qu'il avait été baptisé à Nsundi (Nazareth) et que ses apôtres étaient des Noirs. Cette naturalisation de la religion chrétienne, avec transposition géographique du drame chrétien semble être accompagnée d'une valorisation des Noirs. Ils constituent les bases revendicatives sur lesquelles d'autres mouvements nationalistes ne kongos se grefferont. (7(*))

Un autre mouvement nationaliste ne Kongo d'une grande importance est le Kimbanguisme. A première vue, le kimbanguisme est un mouvement revendicatif. Il a pris ses origines lointaines dans les courants fondateurs que nous avons cité ci haut. Il a, en outre hérité le même combat : la restauration de l'homme noir, la revalorisation du ne kongo, l'épanouissement de l'homme noir, de sa société en général et de la société ne kongo en particulier et l'Inculturation de l'Evangile en Afrique noire.

Simon Kimbangu revendiqua la « kongolisation » de l'Eglise de Jésus Christ sur la terre de ses ancêtres à l'imitation de Kimpa Vita ou Ndona Béatrice du Kongo-dia-Ntotila. Il réclama en outre un vice-roi né- Kongo pour l'Etat Indépendant du Kongo. Comme ces prédécesseurs, l'élément de base est, sans nul doute, les injustices sociales et raciales de la colonisation, la mauvaise gestion des ambitions des noirs par les colonisateurs.

Simon Kimbangu rappelle aux ne Kongo le passé glorieux du grand royaume Kongo et de tous ses contacts avec les étrangers. Il pense que le démembrement de ce royaume par les colonisateurs a détruit l'unité des Bakongo en les écartelant entre plusieurs pays : la République Démocratique Congo, l'Angola et la République du Congo. Il introduit dans ses enseignements l'éveil de la conscience politique et spirituelle.

Les mouvements messianiques ne sont uniquement pas une réalité sociologique des Ne Kongo de la RDC. Ils existent également à l'autre rive. En effet, en République du Congo Brazzaville, le même type de message se développe. Il est l'oeuvre d'André Gérard Matswa, chef de fil du matswanisme. En effet, Le Matswanisme reste une spécificité du Congo Brazzaville. Ce mouvement religieux incarne la résistance contre la colonisation. Depuis les indépendances, le Matswanisme reste une composante importante dans les villes congolaises, intégrant les nouveaux cultes syncrétiques.(8(*)).

L'imaginaire autour de ce Messie a donné naissance à une conscience collective et active de mobilisation et de protestation. Ce mouvement est repris actuellement dans la politique de Kolelas et du pasteur Ntumi dans la région du pool.

En dehors des mouvements ci hauts cités, il y a aussi les doctrines ngunzistes. Ces mouvements semblent à la fois bridés et sous- estimés dans les villes congolaises. Ils sont dirigés par des prophètes qui s'efforcent de délivrer les peuples de la domination et de l'oppression. Le Ngunza (Messie ou Prophète) a pour mission de rétablir l'ordre , instaurer l'unité et mettre fin aux maux et à toutes les infériorités dont souffre le peuple. Le Ngunza réclame, au nom du peuple, le droit de respecter sa mentalité, ses aspirations et sa culture. Il s'agit d'assurer la régulation de l'ordre social. Comme partout en Afrique, le Ngunza ou le Messie apparaît moins rédempteur que médiateur pour son peuple, et on attend de lui, la grâce, le salut et un surcroît de vie matérialisée. (9(*))

Vers les années 50, le messianisme ne Kongo prend la forme politico culturelle. La continuation du combat est allée à l'Alliance des Bakongo, l'Abako. A la lumière des revendications messianiques précitées, les ne kongo de l'Abako prétendent avoir de l'ascendant sur les autres communautés de la République. L'Abako présente le ne Kongo comme le Premier congolais à être entré en contact avec l'homme blanc. Sa province étant le point d'entrée et de sortie pour toute la République. Elle offre en plus, à toute la République l'électricité du barrage d'Inga. Pour tout cela, au lieu d'être considéré comme tel, il est pris au même titre que tout le monde.

Pensant contribuer inutilement au développement des autres provinces et à sa propre paupérisation, l'Abako réclame, comme mouvement centrifuge une auto définition communautaire, un repli identitaire. Ces velléités seront atténuées après la décision de Lumumba de confier la présidence de la République à Kasavubu. La gestion de la chose publique sous le régime Mobutu renforce le sentiment de frustration et les revendications identitaires réapparaissent avec force.

Le processus de démocratisation des années 1990 a très vite montré la persistance du sentiment etho tribal ne kongo. Ce dernier s'est exprimé d'abord par une exigence de kongolisation des cadres politico administratifs au Bas Congo. Il faut noter qu'un mouvement similaire a été observé au Katanga. Il était dirigé contre les Kasaiens entre 1992 et 1994.

Au Bas Congo, nous avons assisté à l'émergence sur la scène nationale du roi Mizele Nsemi Bernard qui se dit descendant des derniers souverains kongo. Il affirme avoir reçu une révélation divine en 1988 pour ressusciter leur royaume. Il fut arrêté et jugé en 1996. Le roi Mizele réclame l'indépendance de trois de onze provinces du pays (le Bas Congo, le Bandundu et Kinshasa) dont le territoire faisait, en gros, partie de l'ancien royaume Kongo, et seraient étendu sur 1,2 million de km (10(*))

b. La naissance du mouvement Bundu dia Kongo

On ne peut traiter de la naissance de ce mouvement si, préalablement, on ne s'est pas référé à son fondateur. Le Bundu Dia Kongo est l'oeuvre d'un fils ne Kongo qui porte le nom de Zacharie Nsemi Bandiengila Bazola (11(*)). Il est né à Kindulu, le 23 août 1945 de Nsemi Bazola Thomas devenu Toma et de Mpolo Deborah, devenue Debola. Il est originaire de Kindulu qui est situé au groupement Munkala, dans le secteur de Mongo Luala, Territoire de Luozi, District de Cataractes dans la Province du Bas Congo.(12(*))

Pour l'Honorable Ne Muanda Nsemi, la création de ce mouvement est consécutive à un message divin. En effet, vers la fin du mois de mai 1969, il aurait reçu un illuminé sage ne Kongo qui lui demande de se lever et d'aller vers le peuple noir car il serait très touché par la misère de la race noire.

Pour y arriver, Ne Muanda Nsemi se décide de faire un grand sacrifice pour avoir les précisions sur son appel. Pour cela, il jeûne pendant tout le mois suivant. (13(*)).

Pour comprendre ce contexte, nous pouvons lire : « ... le 30 juin 1969, au cours d'une vision, un être très lumineux et très majestueux se présente. Il dit qu'il est le grand esprit Muanda Kongo qui a entendu la prière du juste. Quant à toi Ne Muanda Nsemi, sert toi du Kongo comme instrument pour le monde entier. Car telle est la destinée du Kongo. (14(*))

Obéissant à cette recommandation divine, Ne Muanda Nsemi fonda un nouveau mouvement culturel à caractère religieux. Il est orienté sur l'héritage de tous les mouvements messianiques ne Kongo. Au tour de ce mouvement, se dresse une organisation qui a pour objectif de travailler pour l'intégration et l'illumination du Congo, de l'Afrique et du monde entier. Ce mouvement est dénommé Bundu Dia Kongo.

C'est en fait le 4 janvier 1986, c'est-à-dire dix sept ans après sa vision, que le BDK sort de sa longue méditation pour passer à l'étape suivante, cette date consacre sa sortie officielle. Il s'offre à l'appréciation du public.

2. La nature de Bundu dia Kongo

Le Bundu Dia Kongo est une structure qui a hérité et représente tous les mouvements messianiques ne Kongo. En effet, ce mouvement est une école spirituelle de sagesse ne Kongo ( kinsasa kia kimpeve). Il est une académie des sciences ( kinkimba kia mazayu) et a pour mission de la formation morale et politique tous ses partisans ( kabu dia mayala). Il se présente comme un mouvement de réveil et de renaissance spirituelle.

Le BDK est un mouvement bien structuré autour de l'Honorable Ne Muanda Nsemi qui se présente comme l'enseignant de la sagesse kongo (Nlongi'a kongo) ou encore comme le chef spirituel des ne kongo (n'kuluntu a bundu dia kongo). Il peut paraître étonnant de savoir que le BDK possède un livre sacré qui organise son rite spirituel. Ce livre est appelé Makongo. Cette forme de Bible est composée de 12 livres, chacun divisé en chapitres et en versets. Les livres de ce document sacré sont :

Kinsemi, Makaba, Mpova,Maniema,Bangunza,Muanda, Sikama, Mbila, Bavita, Mazayu,Milandu et Mavanga.(15(*)).

Le BDK a sa propre langue. Cette langue a son propre alphabet. Celui-ci s'appelle mandombe (écriture des noirs). Le mandombe est une forme d'écriture négro africaine. Selon les adeptes de BDK, l'écriture mandombe est un don que Dieu a donné aux noirs. Son apprentissage apporte sagesse et nouvelle découverte au noir. Elle participe à l'émancipation intellectuelle de tout le peuple noir.

Ce mouvement du type identitaire tente de stimuler le nationalisme ne kongo, prêche l'émergence en Afrique centrale d'une civilisation particulièrement adaptée à la mentalité négro africaine.

En effet, le BDK dont il est question ici est un mouvement par nature culturelle. c'est une Association sans but lucratif. c'est un regroupement culturel apolitique à tendance religieuse appartenant donc à la societé civile. Dans les faits du terrain,le BDK est devenu un regroupement non seulement culturel mais ayant des revendication d'ordre politique et même militaire.C'est ici que nous voulons préciser le changement de nature de ce mouvement.

L'objectif du départ de ce mouvement était la défense et la promotion des intérets des Nekongo.

3. Structure organique du Mouvement Bundu Dia Kongo

Depuis sa clandestinité, le fonctionnement de ce mouvement repond à une valeure trilogique. Cette trilogie est composée des dimension religieuse ( kilongi), la dimension politique ( mayala) et la dimension scientifique ( luzayu).

Il ne nous revient ici de porter un jugement sur l'organisation d'un mouvement que nous analysons. Nous la présentons telle qu'elle est. Il revient aux autres études en analyser le bien fondé ou non.

En effet, au sommet de l'organigramme de BDK se trouve le Nlongi'a kongo et n'kuluntu a Bundu dia kongo, Ne Muanda Nsemi lui-même.

Après vient le Zikwa. Le Zikwa est un lieu de culte. C'est un temple. C'est également un lieu initiatique du Bukongo. En claire, c'est un sanctuaire. Chaque zikwa est composé de quatre personnes : le chef zikwa (le gardien de temple.. il est la personne par qui l'esprit des ancêtres insuffle les révélations. Ces révélations sont d'une soumission obligatoire. Aucun membre ne peut s'en douter), il est suivi d'un Mfumu ya Mayala (guide politique c'est lui qui organise les aspects de pouvoirs), Mfumu ya Kinlongo (le guide religieux) et le Mfumu ya Luzayu (guide scientifique, il est l'organisateur de la connaissance scientifique et de l'acquisition de la technologie).

Chaque zikwa possède le Makesa . Ce sont les militaires qui sont formés dans le zikwa afin de le défendre. Ils ont une formation paramilitaire afin de parer à toute attaque qui viendrait de partout contre le zikwa.

Les zikwa fonctionnent d'une manière autonome. Il y a une véritable difficulté de coordination quant aux différentes applications des révélations.

4. vision philosophico-morale de Bundu Dia Kongo

Le Bundu Dia Kongo est avant tout un mouvement à caractère panafricaniste du type kimbanguiste en partie pour une rennaissance culturelle des pauples africains en général et nekongo en particulier. Cette rennaissance doit etre l'objet des efforts combinnés dans tous les secteurs: religieux,social,économique et même politique.

Les enseignements philosophiques de Ne Mwanda Nsemi se basent sur la philosophie ne kongo. Il faut dire que cette philosophie a une vision globale des choses. Ainsi, elle considere le fait spirituel, scientifique et politique consituent un tout inséparable. De ce point de vue, les enseignements philosophico moraux de BDK partent de la connaissance de l'association spirituelle de l'ancêtre nekongo Kongo Nimi le pere des vieux patriarches Nsaku (l'esprit,le père spirituel nekongo), Nzinga(l'incarnation du pouvoir politique) et le Mpanzu ( le chef de l'assemblée des anciens,le gardien des loi et coutumes nekongo).

Ce mouvement invite les aficans et les nekongo en particulier de renouer avec leurs traditions culturelles et spirituelles afin de mettre terme en la pire domination : la colonisation spirituelle qui s'est traduite jusqu'aujourd'hui au port des prénons étrangers. Le fondateur du mouvement tente d'expliquer aux africains que le décollage du continent sied à la revélation spirirituelle trilogique des indépendances ( indépendance spirituelle, politique et économique (16(*)). Le mouvement prône également la résistance à la déstructuration programmée de la conscience historique du peuple Kongo, de ses valeurs fondatrices et de sa personnalité profonde grâce à une meilleure connaissance de son patrimoine spirituel. (17(*))

Pour le fondateur de Bundu Dia Kongo, pour que la libération de l'homme noir devienne effective, il doit être réhabilité totalement. Cette réhabilitation doit passer par deux étapes : l'étape politique ou la réhabilitation nationale et l'étape spirituelle ou la réhabilitation spirituelle.

Ainsi insite - t- il, un pays africain dont les noms des grandes villes et de certains de ses dirigeants sont en langues étrangères, un pays dont la langue officielle est le français, l'anglais,ou une autre langue étrangère est un esclave spirituel. Un pays qui consomme quotidiennement ce qu'il ne produit pas et qui produit ce qu'il ne consomme pas est un esclave économique.Un pays Africain qui doit tenir des réunions de son avenir politique ou économique à l'étranger est un esclave politique.

Ce mouvement prône la morale Kongo. Celle-ci est faite de la bonne gouvernance. Car, elle est contre le désordre public, le vol, le pillage et detournement de deniers publics. Il enseigne en outre la défense de la culture et les valeurs ne Kongo. C'est un movement de reveil de conscience du peuple nekongo à qui il demande, où qu'il se trouve d'assumer sa dignité, son intégrité et son indentité.

5. vision politique du mouvement Bundu Dia Kongo

Il faut reconnaitre que le mouvement Bundu Dia Kongo pose un vrai problème de nature. Nous avons souligné avec simplicité que le BDK est un mouvement culturel. Il présente cependant de forte tendance politique. De ce qui précède, la tendance religieuse de ce mouvement cache des très fortes revendications politiques. Celles ci , une fois analysées, transforment le BDK en un parti politique. Nous nous rendons compte que les valeurs ethniques et religieuses que ce mouvement incarnent ne sont qu'une simple instrumentalisation à des fins politiques.

En effet,le BDK,est un mouvement qui travail sur la remise en cause de l'ordre de l'espace géopolitique africain imposé par les besoins de partage des zones d'influences des puissances occidentales depuis la conférence internationale de Berlin. Comme toute force centrifuge, il préconise le déperissement des frontières coloniales qui,selon lui a créé de l'anarchie et de la folie en méprisant les valeurs et conscience culturelle, l'histoire indentitaire et spirituelle des communautés noires.

Ainsi, prône t-il la création d'une nouvelle entité territoriale qui reconstituerait l'ancien royaume Kongo. Ceci revient à dire qu'il amputerait des parties où sont localisées les populations ne kongo en Afrique centrale: la République Démocratique Congo,la République du Congo Brazzaville, la République d'Angola,la République centrafricaine.

Ne Muanda Nsemi propose, pour atteindre la réhabilitation nationale, la conféderation de ce qu'il appelle les « Ntimansi» ( les coeurs des terres ou les terres centrales ) qui est constitue l'union de tous les pays de l'Afrique centrale. Il veut que ces ntimansi soient structurés conformement aux lois de la nature qui sont la volonté du Dieu créateur. Il s'agit de la fédération de Kongo Dianene, de la fédération de Lualaba et de la fédération de l'Ubangi. Il les considère comme les trois zones culturelles de l'Afrique centrale.

En ce qui concerne le Kongo dia kati, il comprendrait le Bas Congo, une bonne partie de Congo Brazza, du Gobon et de Bandundu. Pour lui, toutes ces terres appartenaient à un seul ancêtre ( soit le Nsaku, soit le Nzinga soit encore le Mpanzu).

Ce modele proposé prend corps à partir de l'organisation politico administrative de l'ancien royaume du Kongo. Celui ci était divisé en grands départements qu'on appelait le département de Kongo dia Mpangala (c'est le sud de l'Angola), le département de Kongo dia cuimba ou kongo dia mulaza (le Bandundu), le département de Kongo dia luango (le Gabon) et le Kongo dia Kati (le congo central). Ces quatre départements du royaume Kongo avaient une large autonomie de fonctionnement. Le Bundu Dia Kongo considère le fédéralisme comme une loi de la nature qui a existé avant même la colonisation.

III. REVENDICATIONS DE BDK

Le BDK est un mouvement très bien implanté dans la province du Bas Congo. C'est une force sociale incontournable. Il n' y plus aucun doute de son implantation. Ce mouvement réagit toujours à l'actualité de la province. Il lui arrive de dépasser son aire d'action pour réagir à des questions d'ordre national.

Les actions politiques de BDK ne datent pas de 2006. Notons que pendant la deuxième République, l'honorable avait fait l'objet de plusieurs interpellations.

Il avait même été arrêté sous le régime du Président Laurent Désiré Kabila.

En effet, l'échec de l'honorable Ne Muanda Nsemi aux dernières élections des gouverneurs de province au profit de Floribert Mbatshi Mbatshi et Déo Nkusu, a fait apparaître à la grande surface un malaise politique. Celle-ci s'apparente à une crise de légitimité.

Pour bien situer le problème, nous allons nous efforcer à présenter pédagogiquement ces revendications.

1. Revendications d'ordre politique

S'il nous était demander de revenir sur les différentes interventions de l'honorable Ne Muanda Nsemi au parlement sur la question, nous pourrions remarquer avec aisance qu'il partait toujours par un constat. Celui-ci s'apparente à ce qu'il convient d'appeler l'injustice sociale accentuée par le manque d'une véritable démocratisation à la base. Il remet sur la sellette la question de la cohabitation ethnique, l'exclusion des certaines tribus au profit des autres, la question de la gestion et de l'expropriation des terres, le détournement des ressources provinciales. (18(*))

Ainsi d'une manière générale, nous pouvons résumer ces revendications politiques à des points suivants :

· La poser le principe de l'alternance démocratique en terme de rotation selon les districts pour gouverner la province du Bas Congo en respectant le pacte des pères fondateurs du Kongo Central

· Refus du projet d'emphytéose de Moanda dont le contenu servira de base à notre prochaine analyse.

· La dénonciation de la corruption dans l'élection du gouverneur et vice gouverneur de la province du Bas Congo. Ainsi, réclament il le rétablissement de la légalité et légitimité électorale usurpée par le tandem Mbatshi Mbatsha - Déo Nkusu, de la majorité présidentielle au pouvoir.

· Le BDK ressent également de la frustration dans la manière dont la justice est rendue dans cette province. Chaque fois qu'ils sont concernés par une action judiciaire, leur peine est toujours la plus élevée de toutes.

· le BDK se dit très peu représentés dans les postes administratifs. En tant qu'originaire de la province, ils s'estiment être en droit d'occuper les postes clés dans l'administration publique à l'instar d'autres provinces du pays comme le Katanga, le Nord et le Sud Kivu, etc. (19(*))

· Une table ronde pour résoudre le problème de la région toute entière. Ne Mwanda Nsemi, de même que la société civile du Bas Congo sollicitent une ``table ronde du Bas Congo sous les auspices de CRONGD et ce, avant la fin de ce mois de mars'' et ``qu'il soit diligenté par la province dans l'urgence une enquête mixte composée de la MONUC, société civile et le gouvernorat face aux récentes émeutes à Luozi'.

· La dénonciation d'un partage non équitable des ressources de la province, notamment des ressources pétrolières. (20(*))

2. Revendications d'ordre culturel

Sur le plan culturel, les revendications BDK peuvent ainsi être résumées :

· Le respect de la culture Kongo et surtout de sa religion par les religions telles que le catholique, le protestant et autres

· La restauration de la langue kongo, le kikongo menacée par les apports allogènes comme le swahili et le lingala

· Le réarmement de la morale ne kongo

3. Revendications d'ordre socio-économique

· Organisation d'une conférence économique de la province

· Réparation des dommages corporels contre les membres des BDK

· Réhabilitation des infrastructures économiques de base

· Lutte contre le chômage des jeunes dans la province

IV. AVENIR DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO DANS L'OEIL DU MOUVEMENT POLITICO RELIGIEUX BUNDU DIA KONGO

Nous avons dit avoir regretté les analyses émises sur les chaînes de télévisions et radio par rapport à la question sous étude. C'est une grâce d'analyser une question si importante avec un recul de temps. Ainsi nous évitons le danger de la précipitation et de l'appartenance à un groupe concerné d'une manière ou d'une autre. Pour des raisons d'ordre et de pédagogie, nous tenteront de mettre à découvert les arguments des uns et des autres après s'en suivra une analyse vraiment désintéressée afin de préparer la voie de la solution définitive de la question.

1. arguments de BDK

D'une manière unanime, il est reproché aux autorités gouvernementales l'usage excessif et disproportionné de la force contre les adeptes de cette organisation. On lui reproche en outre de mâter un groupe de l'opposition, le peuple ne kongo craint d'assister à une nouvelle arrestation des membres de sa communauté.

Il est également reproché au gouvernement d'exclure les ne kongo des areines de pouvoir central et de ne nommer sur le territoire de la province du bas Congo que les non originaire aux dépens des originaires. Il s'agit particulièrement de ceux de l'est de la République. Dans l'armée, les hauts gradés ne kongo ne sont que à compter. Le revenu financier provincial notamment du pétrole bénéficie plus aux autres provinces qu'à celle du Bas Congo.

2. arguments du gouvernement

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo accuse les membres et le fondateur de BDK d'inciter à la désobéissance civile, à la provocation, au sabotage de l'autorité de l'Etat. En profanant les insignes de la République comme le Drapeau, l'Hymne National, en créant ses propres tribunaux, ils ont porté atteinte à sûreté de l'Etat. Le gouvernement de la République reproche à ce mouvement d'entrer en contact avec des mouvements armés des pays voisins et la détention irrégulière des armes. En chassant les non originaire, ils sont accusés de poser des actes de xénophobie. En s'en prenant aux autres cultes n le gouvernement leur reproche le non respect de la liberté des religions. En entretenant une milice, la communauté nationale a su que le BDK a une force paramilitaire dite les Makesa 

3. Essai d'analyse scientifique

Il est parfois étonnant, dans ce pays de voir les événements se dérouler sans qu'aucune structure du pouvoir ne saisisse l'occasion de l'anticiper. Généralement, le pouvoir public parait être surpris de ce qui arrive. En effet, la situation du Bas Congo ne peut être considérée comme un cas isolé. Il ne faut surtout pas penser que c'est une première dans l'histoire politique de la République Démocratique du Congo. Il ne serait pas faut de dire que pendant que cette situation est perçue, la République Démocratique du Congo est confrontée à une crise sérieuse d'autorité. Tout le monde veut et attend que le gouvernement renforce l'autorité de l'Etat à l'est de la République et sur toute l'étendue du territoire national. Cet élément doit être pris sérieusement en considération pour bien comprendre cette analyse. Il ne nous revient pas de soutenir par ces quelques pages le gouvernement.

Cependant, il semble vrai d'affirmer que Le gouvernement de la République s'était trouvé en grande difficulté juste après son installation. Il ne serait pas inconcevable de dire que certaines revendications de BDK sont bien légitimes. Qui acceptera que les mesures administratives soient prises en une langue que les communautés locales ne peuvent lire ni comprendre. Qui peut supporter le fait que les autorités locales, les agents commis au renseignement et à la sécurité du territoire , qui du reste sont presque tous les non originairec, ne parlant qu'en même langue, le swahili en l'occurrence, puissent se comporter en maîtres. Qui peut accepter que sa propre culture et valeurs coutumières soient dépravées au profit des valeurs des autres.

En plus, ce n'est pas une erreur scientifique de constater que le Bas Congo est une province qui a voté majoritairement l'opposition. Le BDK et son leader, l'honorable Ne Muanda Nsemi sont très bien implantées dans cette Province et ont les moyens de se présenter comme une nouvelle alternative contre le pouvoir en place aux nouvelles échéances nationales.

De ce qui précède, une première analyse voudrait bien croire que la majorité présidentielle qui a réussi à gagner aux élections des gouverneurs au Bas Congo tente de rallier les populations paysannes qui sont très attachées à Ne Mwanda Nsemi et qui le suivent sans faille.

Pour cela, il faut impérativement frapper le gourou pour fragiliser le mouvement afin de récupérer la situation. Ainsi, le gouvernement provincial s'est efforcé à la prise en charge des projets communautaires au profit des ces populations. Cela s'est concrétisé par les différentes tournées provinciales effectuées le gouverneur de la province.

A notre humble avis, lorsqu'on se met dans une perspective de rétablissement de l'autorité de l'Etat, dans une situation particulière qui est celle de la RDC, en se mettant en tête la réalité de l'est, on peut résigner sur les moyens à utiliser. De ce fait, il nous semble assez déplacer de considérer que les moyens utilisés ont été disproportionnés. Et pourtant il en n'en est pas une excuse pour le gouvernement. En plus, qui doit dire à un Etat la quantité de la force qu'il doit utiliser pour rétablir la paix et l'équilibre socio politique ? La disproportionnalité se détermine par rapport aux forces en présence, qui a évalué les forces en présence pour dire avec raison les forces que les deux parties avaient sur le terrain ?

Si par hypothèse, il était confirmé que le BDK était non seulement en intelligence avec les éléments des FLEC du Cabinda mais qu'il a bénéficié de son apport militaire (il faut noter que les FLEC appartiennent à la communauté Ne Kongo),comment peut mesurer la proportion dont il est question?

En outre comment peut on mesurer la proportion des moyens à utiliser si un mouvement de la société civile a bien une armée dénommé le makasa (en langue kikongo, makesa voudrait dire forces armées).

Comment mesurer la proportion des moyen quant il a circulé que les makesa pouvaient tuer, grâce à leurs forces mystiques par un simple jet d'un petit caillou. Après cette petite perception des faits, la disproportion des moyens dont il est question dans cette circonstance particulière me parait un peu abstraite.

Pour bien comprendre les comportements des acteurs sur le terrain, il est important de revenir sur les discours antérieurs et des réactions postérieures.

En effet, en 2002, l'Honorable Ne Muanda Nsemi s'est proposé de saisir le conseil de sécurité de l'ONU pour l'organisation d'un referendum d'auto détermination du Kongo central si des solutions aux problèmes des injustices contre les ne kongo n'étaient pas trouvées.

En plus, dans ses discours et ses enseignements, Il considère que le règne de non originaire,( mungizila ou mingizila ) au Congo central est une nouvelle colonisation, pire que la colonisation belge. Il exige la confédération des communautés ne kongo qui se trouvent en République Démocratique du Congo, Angola, la République du Congo, en République Centrafricaine et Gabon.

De ce qui précède, on peut croire à raison que la dimension religieuse de BDK et tous ceux qui sont venus avant lui n'est qu'un leurre. Il s'agit d'une revendication politique exprimée par le canal du religieux. A cet effet, nous sommes en présence d'une double instrumentalisation du religieux et de l'ethnicité ou du nationalisme ethnique.

Cette réalité poserait un double défi pour la République Démocratique du Congo. Le premier serait celui l'intangibilité des frontières. Le second est celui de la déchéance de sa souveraineté.

Après tout ceci, certaines interrogations hantent notre esprit : était-ce important que l'Honorable Ne Muanda Nsemi menace d'écrive au Secrétaire Général des Nations Unies en ces termes là ? Devait- il vraiment qualifier la situation d'un massacre, d'un génocide ? Devait-t- il vraiment donner cette interview à la RFI dans ces termes là, devrait-il vraiment comparer le ne kongo aux kosovars, aux arméniens et aux Kurdes ?

Qu'est-ce qu'on attend de toute cette démarche ? C'est là le vrai problème à comprendre dans les revendications de BDK.

C'est ici que nous voulons analyser la situation à la lumière des certaines réalités que nous offrent les différentes pratiques de la politique internationale et du fonctionnement du système international actuel.

En effet, la fin de la guerre froide a réveillé le vieux statut colonial de la RDC. La fameuse neutralité du Bassin du fleuve Congo est à revisiter. Les innombrables richesses de ce pays soulèvent les velléités des puissances étrangères.

La mort de Mobutu dont l'équation personnelle et l'habileté politique avaient réussi à convaincre les grandes puissances internationales appartient au passé. Celles-ci ne peuvent plus croire à l'hypothèse d'un Congo qui serait une nation respectable capable de s'intégrer dans le système économique mondial.

Il y a depuis les années 1990, l'année qui consacre la fin de la guerre froide, une nouvelle perception de la RDC. Elle est perçue comme un Etat qui a failli, un trou noir qui exporte et entretien les germes de bélligerence dans la sous région. La grandeur de son territoire national, ses innombrables ressources naturelles non encore exploitées et l'incapacité de son gouvernement à imposer son autorité deviennent ses principales faiblesses.

Ainsi, il entre dans un cadre plus général d'analyse internationale des grands ensembles. Ce cadre veut que les grands ensembles territoriaux soient bien gérés. S'ils ne le sont pas, alors il faut leur appliquer le principe wilsonien de nationalité.

Peu avant ce siècle, l''Europe était organisée, après l'ordre imposé par Napoléon Bonaparte, par le système de Metternich. Après ce système, l'humanité a connu la première guerre mondiale. Pour épargner l'humain de prochains désastres, les pacifistes se sont mis à chercher les causes des guerres entre les Etats. Parmi ces pacifistes, on compte aussi l'homme d'État américain Woodrow Wilson. Ce politique, après avoir mûri sa réflexion sur l'avenir du monde va, le 9 janvier 1918, l'exposer devant le congrès. Les 14 points exposés feront prochainement l'objet d'études approfondies en Relations Internationales et deviendront la doctrine dite idéaliste.

De ces 14 points, deux ont longtemps retenu l'attention des chercheurs : la création d'une société des nations et surtout la fixation des frontières de certains Etats sur base de nationalité (21(*)). Après une analyse scientifique de ce qui précède, on peut noter que trois faits majeurs constituent les bases de cette doctrine wilsonienne. Il s'agit de :

· La liberté de la navigation internationale,

· la nationalité comme base de règlement de tout différend international,

· la création d'une société des nations qui assurerait la défense de la paix et de la sécurité internationale.

Nous pouvons retenir par ces points que la nationalité devient la base de toute action politique. Ainsi, la SDN serait composée des Nations créées à partir des éléments sociologiques comme la culture, la langue, les traditions et la civilisation. La pensée de Wilson a sûrement porté un grand coup pour l'autonomie de petites Nations contre les grands ensembles. Les sommets et conférences de paix sur les litiges territoriaux ne pouvaient pas s'en passer.

Ce principe a été appliqué en son temps sur l'empire Ottoman, particulièrement à propos du démantèlement de l'empire Australo Hongrois avec les traités historiques de TRIANON et de SAINT GERMAIN. Cependant, ceux qui ont voulu l'appliquer ont été confrontés à la réalité du temps. Le souci portait grandement au démembrement de l'empire austro-hongrois. C'est pour cela que certaines Nations n'étaient pas concernées. Pendant la guerre froide, la présence des blocs n'a pas permis aux puissances de charcuter les frontières. Le danger de la guerre idéologique étant passé, le principe a été ré appliqué. C'est l'opération chirurgicale de la grande fédération de la Yougoslavie, avec les indépendances de la Slovénie et de la Croatie, confirmées par la conférence de Dayton.

En effet, le principe wilsonien de nationalité selon lequel les grands ensembles multi communautaires devaient, sur les bases sociologiques laisser place aux Etats mono communautaires. Peu après, l'OTAN s'engage à frapper la Serbie sans l'aval préalable de l'ONU pour sécuriser le processus de création du Kosovo. Ainsi, sur base du principe wilsonien de nationalité, le Kosovo s'est détaché de la Serbie. Ce processus a été savamment préparé par la conférence de Rambouillet.

Il y a lieu à ce stade de savoir qu'après la guerre froide, le démembrement de grands ensembles se trouverait à l'ordre du jour. Il n'existe plus un seul continent qui puisse s'en échapper. Si dans le temps, on a appliqué ce principe partout où se posaient les revendications identitaires ou le repli identitaire, la recherche de l'autonomie, aujourd'hui, son application ne suit plus que le souci de la stabilité et de la paix régionale.

En Afrique, l'idée de démembrer la République Démocratique du Congo au profit de certains Etats fait partie de ce puzzle. La menace qui s'est concrétisée au Soudan, avec le processus de referendum d'autodétermination du Sud Soudan se trouve également dans ce plan. La Kabylie Algérienne, la région Nigériane de Kano (cette province riche en pétrole qui se rebelle contre le gouvernement) constituera peut-être le prochain enjeu de ce principe.

Au Moyen Orient, l'idée de création d'un grand Moyen orient entre dans ce projet. L'idée du début de l'intervention cavalière des Américains en Irak, de créer un Kurdistan indépendant obéirait à ce principe. L'Europe n'est pas en laisse. Les pensées des Corses en France, des Basques en Espagne et d'autres encore ne sont pas moins menaçantes. En ce dernier temps, l'application de ce principe est exécutée par le truchement des grands lobbys et firmes multinationales. Celles-ci tentent de créer des Etats à souveraineté négative. On comprend ici la réalité internationale sur la question.

La République Démocratique du Congo se trouve placé sur la liste des Etats à déconstruire en lui appliquant ce principe. C'est pour certains la voie de la stabilité durable dans la sous région des grands lacs. C'est ainsi que certaines opinions internationales ont instrumentalisé les pays voisins de la RDC pour lui faire la guerre qu'elle a connu jusque là. Il faut reconnaître que ce projet n'a pas abouti par la guerre. Mais il continue d'exister. Il n'a pas disparu, il existe toujours.

Le cercle de conception de ce projet l'a relancé pendant la période de paix. C'est dans ce cadre que la constitution actuelle a combiné deux formes de l'Etat : unitaire (par la forme) et fédérale (dans la pratique). Cette constitution y ajoute la décentralisation et le dépièssage.

Avant tout, le fait qu'on maintienne la partie est de la République Démocratique Congo en état d'instabilité parait être une stratégie qui permette non seulement l'exploitation abusive des ressources naturelles du pays mais aussi le point de départ de l'application de ce projet.

La situation du Bas Congo semble être, à mon humble avis, un grand test. Sans prendre partie du gouvernement, il me semble qu'il a évité que la situation qui a prévalu à l'est ne s'exporte à l'Ouest. C'était pour tester la capacité de l'Etat à réagir sur un nouveau foyer de tension très loin de sa partie de l'est. C'est ainsi que le gouvernement a agi avec cette fermeté absolue au Bas congo.

Analysant les revendications de Bundu Dia Kongo, on peut se poser la question de savoir, est-ce le souci d'intégrer les institutions de la République qui a motivé ce mouvement ? Loin de là parce que l'Honorable Ne Mwanda Nsemi y est.

Si on a besoin de la représentativité dans les institutions de l'Etat, ce n'est pas de cette manière que le Ne Kongo peut l'obtenir. Parce que cette communauté elle même est très divisée. Si on peut revenir sur les candidats à la présidentielle de 2006, on se rend compte que les Ne Kongo y étaient majoritaires. Il est malheureux de se rendre compte que ce n'est pas un ne kongo qui a obtenu plus de voix au Bas congo. Comment Ne Mwanda Nsemi pouvait expliquer cela.

Fallait-il qualifier cet incident, regrettable bien sûr, de génocide, de massacre ciblé de toute une communauté? L'interview sur la RFI était-il vraiment opportun? Même si c'en était un, devait -il être rendu en ces termes là ? L'échange des lettres avec les autorités onusiennes, la comparaison avec les peuples du Kosovo, kurdes, arméniens était-il vraiment réaliste ?

L'objectif avoué par Ne Mwanda Nsemi est sans doute la balkanisation ou même la déconstruction de la République Démocratique du Congo de plusieurs peuples.

Notre étonnement a été grand de constater que les autorités de la République, la société civile et l'Honorable Ne Mwanda Nsemi souhaitent tous le dépérissement de la République à la place de son développement. Le danger que court ce pays est qu'il est menacé non seulement d'une Balkanisation par la communauté internationale mais aussi par une désintégration interne faite par un leadership négatif bien aidé par la démocratie des forces centrifuges.

CONCLUSION

La République Démocratique du Congo présente une forme d'un Etat au sein du quel les forces ethno communautaires jouent un rôle déterminant. Celui-ci est encore plus grand lorsqu'il s'agit d'une élection ou d'un processus de choix gouvernemental ou même d'une représentation quelconque. Ceci vaut pour tous les niveaux : national (la séparation par ligne virtuelle de l'est gagné par Kabila et de l'ouest par Bemba), local (la même réalité existe dans les élections des associations à tous les niveaux..

Certaine fois la sélection au poste et même dans l'armée en a longtemps tenu compte.

Ceci voudrait que l'on tienne compte de cela dans les analyses qui s'intéresse au pansement de la Nation congolaise.

La République est certainement menacée de l'extérieur et celle-ci trouve un écho favorable à l'intérieur à cause de certains comportements des hommes politiques et de leur incapacité d'anticiper les événements. C'est ici que certaines revendications de ce mouvement trouvent leur légitimité.

Les forces centrifuges opèrent grandement de façon à déconstruire l'Etat Congolais. Celle-ci n'existe que de façade. Ces forces qui profitent de l'érosion de l'autorité de l'Etat se présentent comme des autorités de substitution. Fort de l'audience qu'ils ont auprès des populations paysannes, ces mouvements instrumentalisent l'ethnie et la religion pour présenter leurs positions politiques. Ils profitent en outre de l'environnement international qui se prête à ce jeu. Il revient à ceux qui aiment ce pays d'en tirer les leçons et de sonner la cloche d'une auto prise en charge positive afin que la République Démocratique Congo ne disparaisse pas.

Bibliographie

I. Ouvrages

1. Congo 1960, éd. C.RISP, Bruxelles,

2. CROS M.- F. et MISSER, F., Géopolitique du Congo (RDC), éd. Complexes, 2006

3. Livre Blanc, Le Mouvement insurrectionnel Bundu Dia Kongo

4. MARTIN, M.- L., Simon Kimbangu, un prophète et son Église. éd. Du SOC, Lausanne, 1981

5. MPIKA, M., Intrigues dans le Bas Congo, Témoignages, (SE), 2009

6. NE MUANDA NSEMI, l'Histoire du Kongo Central, éd. Mpolo Ngimbi, Kin, 1998

7. SINDA, M., Le Messianisme congolais et ses incidences politiques, éd. Payot, Paris, 1972

II. Articles des Revues

1. Affaire BUNDU dia kongo, www .lerevelateut.net du mardi 04 mars 2008

2. DISILA, « NKIMPA VITA Béatrice et le mouvement de l'antonisme », in http://www.nekongo.org/observateur/kongo-0502/antonianisme.html, consulté le 22 juillet 2009

3. EBERHARDT, J., « Messianisme en Afrique du Sud », in Archives de Sociologie des Religions n°4, 1972, pp.31-56.

4. FAYILA, M., « Bas Congo : la violente répression alimente la crise qui s'aggrave », in www.congointer.com

5. JADIN, L., «  Les sectes religieuses secrètes des Antonins au Congo (1703-1709) », in Cahiers des religions africaines, n°3, 2eme Année, Janvier, Paris, 1968, Vol2.p.116

6. MUTAMBA MAKOMBO, « faut-il balkaniser le Zaïre ? », in Fédéralisme, Ethnicité et Intégration nationale au Congo/Zaïre, éd. IFEP, 1997, pp 55-56

7. Tazi, M-J, «  La conception et la mise en oeuvre de la vision américaine du nouvel ordre politique international », in MES, n

8. VANDERLINDEN, J., « La Politique », in Du CONGO Au ZAÏRE, 1960-1980, Essai de Bilan, éd. CRISP, 1980

III. Note de cours

1. LUKIANA MABONDO et TAZI,M-J, Notes de cours , Théories et Doctrines Politiques et Sociales en Relations internationales,G3 RI,Unikin,2006-2007

* 1.VANDERLINDEN, J., « La Politique », in Du CONGO Au ZAÏRE, 1960-1980, Essai de Bilan, éd. CRISP, 1980

* 2.Il existe une forte littérature sur cette question, voir par exemple CONGO 1960, Les dossiers du C.R.I.S.P. centre de recherche et d'information sociopolitique

(C.R.I.S.P.- Bruxelles) et institut national d'études politiques (I.N.E.P.-Kinshasa),

* 3.MUTAMBA MAKOMBO, « faut il balkaniser le Zaïre ? », in Fédéralisme, Ethnicité et Intégration nationale au Congo/Zaïre, éd. IFEP, 1997, pp 55-56

* 4.MARTIN, M.- L., Simon Kimbangu, un prophète et son Église. éd. Du SOC, Lausanne, 1981, P.32

* 5.BERNARDO DA GALLO, cité par JADIN, L., «  Les sectes religieuses secrètes des Antoniens au Congo (1703-1709) », in Cahiers des religions africaines, n°3, 2eme Année, Janvier, Paris, 1968, Vol2.p.116

* 6.DISILA, « NKIMPA VITA Béatrice et le mouvement de l'antoinisme », in http://www.nekongo.org/observateur/kongo-0502/antonianisme.html, consulté le 22 juillet 2009

* 7SINDA, M., Le Messianisme congolais et ses incidences politiques, éd. Payot, Paris, 1972, p.56

* 8. SINDA, M., op .cit., p. 56.

* 9.Cf. EBERHARDT, J., « Messianismes en Afrique du Sud », in Archives de Sociologie des Religions n°4, 1972, pp.31-56.

* 10 CROS M.- F. et MISSER, F. , Géopolitique du Congo (RDC), éd. Complexes, 2006, pp.77-78

* 11 MPIKA, M., Intrigues dans le Bas Congo, Témoignages, (SE), 2009, p. 74.

* 12 Livre Blanc, Le Mouvement insurrectionnel Bundu Dia Kongo, p.3

* 13NE MUANDA NSEMI, l'Histoire du Kongo Central, éd. Mpolo Ngmbi, KIn, 1998, p. 35

* 14 Idem , p. 38

* 15 www.bundudiakongo.org/notrelivresacre, consulté le 26 juillet 2009

* 16.LUKIANA MABONDO et TAZI,M-J,Notes de cours , Théories et Doctrines Politiques et Sociales en Relations internationales,G3 RI,Unikin,2006-2007

* 17.www.google-analytics.com/urchin.js

* 18 Lire particulièrement l'intervention de l'honorable Ne Muanda Nsemi à l'Assemblée Nationale, le 20 mars 2008. (Inédit)

* 19Affaire BUNDU dia kongo, www .lerevelateut.net du mardi 04 mars 2008

* 20.FAYILA, M., « Bas Congo : la violente répression alimente la crise qui s'aggrave », in www.congointer.com

* 21. Tazi, M-J, «  La conception et la mise en oeuvre de la vision américaine du nouvel ordre politique international », in MES, n






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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery