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L'union africaine et la crise du darfour

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par Saà¯dou Baldé
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) - Master de Recherche en Science Politqiue 2009
  

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CHAPTRE II :

LES OBSTACLES

INTERNES A L'UA

Depuis sa première mission de maintien de la paix au Tchad qui se situe entre 1979 et 1982 en passant par les missions d'observation organisées au Rwanda en 1991 avec le Groupe neutre d'observateurs militaires (GNOM), au Burundi avec l'envoie de la Mission pour la protection et le rétablissement de la confiance (MIPROBU) en novembre 1993..., les opérations de maintien de la paix (OMP) n'ont jamais étaient un succès pour la défunte OUA. Aujourd'hui avec l'avènement de l'U.A, tout espoir était permis que l'Afrique allait enfin être autonome sur ce domaine. Cependant avec le soutien sollicité par la Muas aux NU, pour pouvoir continuer ses activités au Darfour, l'humanité se rend compte que les vieilles habitudes n'ont pas changé. C'est pourquoi William Assanvo n'a pas hésité à dire que « le chemin à parcourir pour développer des capacités dans le domaine de la sécurité et de la stabilité [...] pour en devenir l'acteur à part entière est parsemé d'embûches et caractérisé par des avancées et reculs, des moment de doute »48. En effet les difficultés rencontrées au Darfour mise à part la nature du conflit lui-même, ont principalement deux raisons. La première est due à la façon dont la Muas a été élaborée (section I). La deuxième raison a pour fondement le traditionnel problème de moyens (section II).

48 CF. W Assanvo, l'Afrique à l'épreuve du maintien de la paix, op. Cit.

SECTION I : LA MUAS : UNE MISSION VOUEE A L'ECHEC.

Au lendemain de l'Accord de cessez- le- feu signé à N'djaména le 08 avril 2004 entre les autorités soudanaises et les rebelles du Darfour, le CPS de l'U.A prit d'urgence des mesures pour envoyer des observateurs dans la Province. Cette mission qui aura comme nom la Mission de l'Union Africaine au Soudan (MUAS ou AMIS sous son acronyme anglais) était chargée de ramener la paix au Darfour. Cependant quatre ans depuis le début de ses activités, la MUAS est toujours au stade embryonnaire au point de solliciter le soutien des Nations Unies. Il s'agira d'abord dans cette partie de monter que la dimension de la crise est très grande par rapport à une organisation qui vient à pêne de « naître » (paragraphe I). Ensuite de prouver que l'U.A avait une tendance négligente de la crise au départ (paragraphe II).

PARAGRAPHE I : UN MANQUE D'EXPERIENCE DANS LE DOMAINE
DU MAINTIEN DE LA PAIX.

La volonté des africains de régler leurs propres conflits a toujours été présente dans l'esprit des dirigeants. Et cela s'est matérialisé avec l'ancienne Commission de Médiation de Conciliation et d'Arbitrage et avec l'ex Mécanisme de Prévention de Gestion et de Règlement des Conflits. Cependant les actes posés par ces deux organes dans le domaine du maintien de la paix n'ont pas produit un grand succès. Aujourd'hui avec la mise sur pied du Conseil de Paix et de Sécurité de l'U.A beaucoup d'espoir vient de renaître. C'est ainsi que cet organe qui a vu le jour en plein conflit du Darfour n'a pas hésité à constituer une mission de paix. Mais ce fait non négligeable constitue aujourd'hui l'une des principales limites de la MUAS au Darfour (A). On se demande également vu la réaction tardive de l'U.A si celle-ci pouvait mieux faire (B).

A / Le CPS : un organe jeune pour résoudre une telle crise.

L'Acte Constitutif de l'U.A est entrée en vigueur en juillet 2002. Dans cet acte iiétait prévu de la mise sur pied du CPS. Le Protocole portant création de ce CPS

est entré en vigueur le 26 décembre 2003 et son lancement officiel a eu lieu le 25 mai 2004. C'est sur le fondement de ce protocole que l'U.A est intervenue au Soudan. En effet à travers ce conseil les dirigeants africains affirment leur volonté de jouer un rôle plus actif dans la prévention et la résolution des conflits et crises et plus généralement dans la promotion de la sécurité et de la stabilité du continent49. Dans l'objectif de réaliser cet ambitieux projet, le CPS a crée une mission de maintien de la paix au Soudan. Cependant cette première expérience de cet organe a toutes les difficultés du monde à arriver au bout de cette crise. Cela peut être du à deux raisons fondamentales :

La première raison concerne la dimension de la crise. En effet comme nous l'avons évoqué dans le premier chapitre, cette crise a des origines solides car se déroulant dans un pays où l'instabilité politique et la guerre civile constituent la règle et la stabilité l'exception. Dans cette hypothèse vouloir résoudre une telle crise n'est pas une chose aisée, cela relèverait même de l'imaginaire pour des organisations africaines dont le règlement des conflits les moins complexes n'a jamais était une chose facile pour elles.

La deuxième raison touche le processus de mise en oeuvre du CPS. En effet entré en vigueur le 26 décembre 2003 mais lancé qu'en mai 2004, le protocole portant création du CPS a démarré officiellement ses activités qu'un an après le déclenchement des hostilités au Darfour c'est-à-dire le 23 février 2003. Cette donnée qui peut paraître sans importance pour certains constitue à notre égard un élément de taille dans les nombreuses limites que la MUAS rencontre aujourd'hui au Soudan. En effet cet organe de l'U.A n'a même pas eu le temps de poser ses jalons pour s'engager dans une résolution de crise. Ce manque

49 CF. W Assanvo, l'Afrique à l'épreuve..., op.cit, p. 2

d'expérience dans un domaine aussi complexe que celui du maintien de la paix a été notoire. C'est ainsi que toutes les actions que le CPS a entreprises pour régler la crise du Darfour ont été pris avec un manque de précision. Par ailleurs le nombre réduit du personnel administratif et militaire de la première mission d'observation ainsi que l'ambiguïté des accords donnés par les différentes parties au conflit illustrent bien la précipitation dans laquelle la MUAS a été élaborée.

Cependant cette seconde justification peut être relativisée pour deux motifs. D'abord parce que le règlement des différends en Afrique a toujours été l'apanage d'une seule personnalité. Cette personnalité qui a toujours pris le nom de facilitateur (le plus souvent un chef d'Etat) a toujours utilisé les techniques africaines de règlement des conflits pour parvenir à ses fins notamment la médiation, la conciliation et l'arbitrage. Les organisations africaines dans le cadre de leur mission de paix ont l'habitude de s'appuyer sur cette personnalité pour arriver à régler leurs conflits à ce titre on peut donner l'exemple de la médiation du Président Blaise Comparé dans la crise inter ivoirienne, celle du Président Yaya Jammeh dans le conflit casamançais, l'implication de l'Algérie dans la recherche de la paix dans le différend qui oppose l'Etat malien et les Touaregs... . Sur cette hypothèse le CPS pourrait s'appuyer sur la médiation déclenchée par le Président tchadien depuis le début de la crise pour résoudre la crise. En effet depuis septembre 2003 des efforts ont été fournis par son excellence Idiss Deby pour régler le conflit et cela a permis la signature d'un accord de cessez-le-feu à Ndjaména en avril 2004.

Ensuite, bien que les activités du CPS soient postérieures au déclenchement de la crise, l'ensemble du processus de l'U.A était mis en oeuvre pour obtenir l'arrêt des violences au Soudan. En effet, tous les efforts déployés par Ndjaména ont été soutenus par la Commission de l'U.A en procédant à des consultations des différentes parties soudanaises. Sur cette lancée le CPS pourrait s'appuyait sur le travail de la commission pour continuer le processus de paix. Dés lors on se

demande si l'antériorité de la crise par rapport à l'entrée en vigueur du Protocole portant création du CPS constitue en soi un handicap majeur pour la paix au Darfour. Cependant faudrait t-il que les organisations africaines dans le cadre des missions de maintien de la paix qu'elles créent apprennent à réagir vite pour pouvoir maîtriser les crises à temps.

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