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L'union africaine et la crise du darfour

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par Saà¯dou Baldé
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) - Master de Recherche en Science Politqiue 2009
  

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INTRODUCTION.

La chute du mur de Berlin en 1989 qui allait provoquer la fin de la guerre froide était célébrée partout comme le début d'un nouvel ordre mondial basé sur la paix, la stabilité et la démocratie. En effet la disparition des deux blocs s'est accompagnée d'un relâchement des grandes luttes entre puissances rivales et tout espoir était permis que l'humanité, allait enfin connaître un monde différend de celui qu'elle a connu. « Cependant non seulement les conflits n'ont pas disparus, mais ils ont changé de nature et sont devenus plus complexes »1. Les guerres entre Etats sont devenues l'exception alors que les guerres civiles et autres formes d'antagonisme de toutes sortes deviennent la règle.

Cette tendance qui s'est dessinée au niveau global a trouvé sa réelle application dans le continent africain. En effet si l'on observe de très près le continent noir, l'on se rend compte qu'à l'exception de quelques conflits ; notamment le conflit entre le Cameroun et le Nigeria et entre l'Ethiopie et l'Erythrée, toutes les autres formes de conflits sont des guerres intra étatiques. Face à cette situation fallait- il continuer à se fier à l'organisation classique de règlement des conflits ou fallait --il se doter d'une nouvelle organisation?

Les dirigeants africains optent pour la création d'une nouvelle organisation pour prendre à bras le corps de leurs conflits qui ont changé de nature. Ainsi comme le dirait Charles Zorbibe à l'ère de la guerre froide, les conflits africains étaient les reflets de l'ingérence des superpuissances ; aujourd'hui, leurs racines sont

1 P E BAKONG et M GAZIBO in Jocelyn COULON Guide du Maintien de la Paix 2005 Athéna édition 2004/ CEPES p. 99

plus souvent locales : la recherche de solutions africaines s'impose autant2. Sur cette lancée, l'ancienne OUA est remplacée par une organisation qui a pour objectif de promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité du continent. Il s'agit de l'Union Africaine (UA). Cependant dès sa création cette organisation fera face à de nombreux conflits dont le plus important aujourd'hui est sans nul doute le conflit du Darfour. En effet depuis 2003 l'Union Africaine tente de régler cette crise qui reste notamment l'une des plus farouches de ce début du XXIème siècle que certains n'hésitent même pas à qualifier de génocide à l'image du gouvernement américain qui « dénonce un génocide au Darfour »3.

Cependant si l'on retrace l'historique du maintien de la paix en Afrique, l'on se rend compte que depuis les indépendances l'idée de trouver des solutions africaines aux problèmes africains n'était pas absente dans l'esprit des africains. En effet l'article 3 de l'ancienne OUA posait déjà le principe du « règlement pacifique des différends »et « les Etats membres s'engageaient à régler leurs différends par des voies pacifiques ». Pour ce faire l'article 7 de la Charte avait doté à l'organisation d'un cadre de résolution des conflits exclusivement africains. Il s'agissait de la Commission de Médiation, de Conciliation et d'Arbitrage (CMCA). Cette commission avait comme objectif de rechercher « le règlement pacifique des différends par voies de négociation, de médiation, de conciliation et d'arbitrage ». Dans cette perspective, l'OUA avait, pour régler la crise qui sévissait au Tchad au début des années « 1980 » crée une mission de maintien de la paix. Cette mission qui fut la première dans l'histoire de l'organisation se situe entre 1979 et 1982 et était composée de plus de 3000 soldats nigérians, zaïrois et sénégalais emmenée par le Nigeria. Elle était chargée d'assurer la défense et la sécurité du pays dans l'attente de l'intégration des forces gouvernementales et de contribuer à la restauration de l'intégrité

2 C Zorbibe, Pour une charte africaine de la diplomatie préventive et du maintien de la paix, in Dominique Bangoura, L'Union africaine face aux enjeux de paix, de sécurité et de défense, actes des conférences de l'observatoire politique et stratégique de l'Afrique (OPSA), Paris, Harmattan les 18 et 19 décembres 2002

3 Cf. Article de Wikipédia : Guerre Civile au Darfour ; www.wikipedia.og

territoriale et de l'autorité du gouvernement légitime. Toutefois, cette opération préfigurait déjà les difficultés que connaîtraient les futures opérations de paix qui seront entreprises par les africains. En effet elle s'était notamment caractérisée par un mandat qui ne brillait pas par sa clarté et par les difficultés d'ordre financier et technique auxquelles fut confrontée l'O.U.A pour financer cette force ainsi que pour recevoir des pays africains les troupes nécessaires pour remplir son mandat. C'est ainsi que cette mission s'acheva sans grand succès4.

A partir de cet instant il devenait impératif pour les africains de changer dans la façon d'appréhender les conflits. En effet non seulement, les guerres civiles se multipliaient sur le continent, mais encore les africains semblaient abandonnés à leur propre sort. Ainsi en témoigne le discours du Président américain Bill CLINTON prononcé en octobre 1993 à la Tribune de l'Assemblée Générale des Nations Unies. Discours dans lequel il déclarait : « les N.U se devaient d'apprendre à dire non lorsque solliciter pour des opérations de maintien de la paix qui n'étaient pas faisables »5.

Malgré ces insistants appels à la diplomatie du « non » et à la politique du « retrait » ; la réalité (tragique) de la violence armée sur le continent allait cependant continuer, imperturbable et impitoyable, d'interpeller la conscience universelle : quelque chose devait être fait. C'est dans ce contexte de trouble que va également commencer à être évoquer la nécessité d'un « renforcement des capacités africaines du maintien de la paix »6. Car, si de manière fort compréhensible les étrangers refusaient désormais d'envoyer leurs soldats mourir dans les « enfers africains », les africains eux- même se devaient d'être prêts à payer le nécessaire prix pour ramener la paix sur leur terre.

4 William Assanvo, l'Afrique à l'épreuve du maintien de la paix, Multipol dimanche 13 mai 2007, www.multipol.org

5 Anatole Ayissi, Coopération pour la paix en Afrique de l'ouest Agenda pour le xxème siècle : Institut des N.U pour la recherche sur le désarmement, Genève Suisse (UNIDIR/2001/9) p. 8

6 Anatole Ayissi. Ibid

C'est sur cette lancée que les chefs d'Etats et de Gouvernements de l'O.U.A se réunissant au Caire en Egypte du 28 au 30 juin 1993 décidèrent de créer un organe chargé de remplacer la Commission de Médiation, de Conciliation et d'Arbitrage. Il s'agit du Mécanisme pour la Prévention, la Gestion et le Règlement des Conflits. Ce nouveau mécanisme dont l'objectif était de permettre à l'O.U.A de se doter des moyens de réduire les crises et les conflits sur le Continent, sera renforcé en 1996 par la mise en place d'un Centre de Gestion des Conflits au siège de l'O.U.A, doté d'un bureau d'alerte rapide et d'une salle de suivi des opérations7.

Le Mécanisme de Prévention, de Gestion et de Règlement des Conflits a permis à l'O.U.A tant bien que mal de prendre des initiatives pour la résolution de certains conflits africains. Ainsi en illustrent les différentes missions qui furent créées.

La première intervention du mécanisme fut la décision de l'O.U.A du 19 novembre 1993 d'envoyer une Mission de Protection de Rétablissement de la Confiance au Burundi dénommée (MIPROBU). Cette mission avait été initiée après que de sanglants affrontements ont commencé à opposer Hutus et Tutsis, à la suite de putsch au Burundi au cours duquel le Président Melchior Ndadaye avait été assassiné. Cependant faute de ressources financières et humanitaires, cette mission va arrivée au Burundi en février 1995 sous le nom d'une simple « Mission Internationale d'Observation » (MIOB).

La deuxième fut la mission déployée aux Comores par l'O.U.A avec vingt sept observateurs dans le cadre de la Mission d'Observation aux Comores (OMIC) entre 1997 et 1999 après la décision de l'Ile d'Anjouan de faire sécession. Elle s'acheva en 2002.

La troisième intervention du mécanisme est ce rôle joué par l'O.U.A dans le
cadre de la coopération interafricaine, et en coopération avec l'O.N.U, avec la

77 Pour plus de détails sur ce nouveau mécanisme cf. à M C D Wembou, L'OUA : A l'aube du XXIème siècle Bilan- Diagnostiques et Perspectives, Paris LGDJ 1995, pp. 244- 260

MISAB (Mission Interafricaine de Surveillance des Accords de Bangui) en Centrafrique de février 1997 à avril 1998. Cette Mission sera remplacée par la MINURCA (Mission des Nations Unies en République Centrafricaine) le 15 avril 1998.

A la suite de ces quelques interventions de l'O.U.A dans les conflits africains, le constat général qui se dégageait est que cette organisation n'avait pas les moyens juridiques et financiers requis pour résoudre ces conflit. Ainsi des innovations profondes s'imposaient.

C'est dans cette perspective qu'en 1999 lors du sommet de Syrte en Libye la volonté de remplacer l'O.U.A par une autre organisation est émise. Après plusieurs discussions cette nouvelle organisation dénommée Union Africaine (U.A) est créée. Son Acte Constitutif est adopté à Lomé au mois de juillet 2000. Aujourd'hui l'un des objectifs clairement explicités dans l'Acte Constitutif de l'U.A est la « promotion de la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent », « le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des Etats Membres ». Tout en posant le « droit de l'union d'intervenir dans un Etat Membre sur décision de la conférence dans certaines circonstances graves, à savoir les crimes de guerre, le génocide, les crimes contre l'humanité ».

Lors du lancement de l'U.A à Durban en Afrique du Sud le 09 juillet 2002, est adopté en même temps le Protocole portant création du Conseil de Paix et de Sécurité (C.P.S). Ce conseil élaboré selon le modèle du Conseil de Sécurité de l'O.N.U permet à l'union d'intervenir directement dans les pays africains en crise.

Le C.P.S, composé de quinze Etats membres, est chargé de la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique, de la diplomatie préventive, du rétablissement de la paix. Il s'occupe également de la gestion des catastrophes et des actions humanitaires. Il est appelé à remplacer l'organe central du mécanisme pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits en Afrique.

Pour lui permettre d'assumer ses responsabilités en ce qui concerne le déploiement de missions d'appui à la paix et d'interventions en cas de génocide, de crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, le C.P.S peut consulter un Groupe des Sages composé de cinq personnalités africaines et mettre en action des forces armées pré positionnées.

Le 25 mai 2004, le C.P.S est officiellement lancé à Addis-Abeba en Ethiopie. Depuis sa mise en oeuvre et sur le fondement du C.P.S, L'U.A a entamé de nouvelles missions de maintien de la paix sur le continent.

Ainsi en avril 2003, l'U.A lance sa première mission de maintien de la paix avec le déploiement de la MIAB (Mission Africaine au Burundi). Composée de troupes venant du Mozambique, d'Ethiopie et d'Afrique du Sud, cette mission mandatée par l'organe central du Mécanisme de Prévention, de Gestion et de Règlement des Conflits était chargée de superviser le cessez- le- feu entre le Gouvernement et la rébellion hutue.

Le 05 janvier 2005 également le C.P.S de l'U.A accepte le déploiement d'une mission d'appui à la paix en Somalie pour soutenir les institutions fédérales de transition de ce pays, en attendant le déploiement d'une mission de maintien de la paix.

Pendant que l'U.A s'activait sur ces zones de tension, une crise était également en cours au Soudan. Il s'agit de la crise de Darfour dont l'ampleur très inquiétant ne pouvait laisser l'U.A indifférente. Ainsi l'U.A décide de réagir en créant une mission de maintien de la paix pour tenter de régler la crise mais également pour « tester ses nouveaux organes ». Pour ce faire, le 06 juillet 2004, lors de son 3ème sommet tenu à Addis-Abeba, l'organisation décide de l'envoi d'une force de protection de quelques trois cent militaires au Darfour. En effet cette Province située à l'ouest du Soudan est confrontée depuis février 2003 à une « guerre civile » très complexe. Avec plus de deux cent milles morts8,

8 Cf. l'article Wikipédia, l'encyclopédie libre : Guerre Civile au Darfour ; www.wikipedia.org

civiles pour la plupart et quelques un million quatre vingt cinq milles déplacés9. Cette force a pour mandat de protéger les cent cinquante observateurs civils et militaires de l'U.A, en cours de déploiement depuis l'Accord de cessez-le-feu de Ndjamena du 08 avril 2004.

Mais cette mission dénommée Mission de l'Union Africaine au Soudan (MUAS ou AMIS) étant très réduite montra rapidement son incapacité à gérer la crise. Ainsi le 20 octobre 2004, l'U.A décide de renforcer sa mission au Soudan qui doit passer à 3320 soldats et policiers.

Malgré ces efforts de l'U.A la crise persistait, c'est ainsi que le 10 mars 2006 le C.P.S annonce son accord de principe à un transfert de la MUAS en une mission des Nations Unies. Le 31 juillet 2007 le Conseil de Sécurité des Nations Unies adopte à l'unanimité des quinze membres la Résolution 1769 qui créa une mission de paix pour le Darfour. Cette mission d'une importance sans précédente dans l'histoire des Nations Unies sera composée de force de l'O.N.U et de l'U.A. Elle sera baptisée la Mission conjointe des Nations Unies et de l'Union Africaine au Darfour (MINUAD ou UNAMID sous son acronyme anglais).

Après plusieurs tentatives de déploiement sans succès, les premières forces de cette mission commencent à arriver sur le territoire soudanais.

Dès lors, la persistance de cette crise nous amène légitimement à rechercher les éléments définitoires du terme crise. En effet pouvant avoir plusieurs significations, le terme crise qui fait l'objet de notre sujet est défini d'abord par le politique américain William Zartman10 comme : « le passage actif aux hostilités armées. Bien que le terme évoque souvent une flambée soudaine sur une courte période, cette restriction apparaît trop limitative. Des flambées soudaines et des changements d'intensité peuvent prolonger une crise.... ». Il est ensuite définit par Lucian Pye dans le Dictionnaire de la Science Politique et

9 Wikipédia~Ibid

10 Cité par Sidy Sady : La résolution des Conflits en Afrique ; Thèse de doctorat d'état de science politique Université Cheikh Anta Diop de Dakar, 2002, p.5

des Institutions Politiques comme « un blocage conflictuel autour du partage des pouvoirs et des ressources entre segments de la société 11». Ainsi dans le cadre de notre travail, nous nous référerons simultanément à ces deux définitions. Cependant ce terme crise doit être distingué de certaines notions qui lui sont voisines. C'est ainsi que dans le domaine de la médecine on utilise le terme crise pour dire une aggravation brusque d'une maladie exemple crise d'asthme, crise cardiaque, crise d'urticaire.... Dans le domaine politique également la crise peut désigner un blocage au bon fonctionnement des institutions d'une république. Ainsi on dira une crise au sommet de l'Etat. Enfin dans le langage courant le terme peut signifier une période pendant laquelle l'accès aux produits alimentaires est difficile ainsi pour parler d'une famine on dira d'une crise alimentaire.

Néanmoins le terme crise peut avoir des rapprochements à d'autres notions telles que :

Le conflit qui est défini par le Professeur Raymond Aron comme « une opposition entre groupes et individus pour la possession de biens rares ou la réalisation de valeurs mutuellement incompatibles »12 . La crise se rapproche également de la guerre civile qui est une forme particulière de guerre se déroulant à l'intérieur des frontières d'un même Etat.

Ceci étant nous constatons que, sous le rapport de leurs conséquences, la différence entre crise, conflit et guerre civile n'est pas très importante ; c'est pourquoi pour les besoins de ce mémoire nous emploierons indifféremment l'un des trois.

Les principaux termes du sujet étant définis, il reste à délimiter celui-ci.

Ainsi sur le plan purement géographique, la recherche s'appliquera à la Région du Darfour ; c'est-à-dire cette région du Soudan située à l'ouest du pays avec une

11 L Pye in G Hermet/ B Badie/ P Birnbaum/ P Braud, Dictionnaire de la Science Politique et des Institutions Politiques Paris, Armand Colin 1994 p. 71

12 R Aron, in S Sady, op, cit p.5

superficie aussi grande que celle de la France. Aujourd'hui cette Province compte plus de six millions d'habitants composés de trois tribus principales : les Fours (qui ont donné leur nom au Darfour), les Masalits et les Zaghawas. Le Darfour est divisé aussi en trois petits Etats que sont le Darfour du Sud, le Darfour du Nord et le Darfour de l'Ouest. Cependant pour comprendre la complexité de la crise, il serait intéressent de jeter un regard sur les différents conflits qui se sont succédés sur le territoire soudanais ; mais aussi d'élargir la réflexion sur les conflits au Tchad et en Centrafrique du fait de leur lien avec cette crise du Darfour.

Sur le plan temporel, le sujet va porter sur la crise du Darfour c'est-à-dire celle qui a éclaté le 23 février 2003 et qui continue à produire ses effets. Néanmoins, pour bien cerner notre étude, il y a nécessité de faire une lecture rétrospective de l'instabilité du Soudan depuis son indépendance.

Enfin sur le plan sémantique, la réflexion ne sera pas descriptive. En d'autre terme, il ne s'agira guère d'énumérer les efforts fournis par L'U.A pour essayer de résoudre la crise d'un coté, ou de déterminer les difficultés rencontrées par l'U.A dans sa tentative de règlement de la crise d'un autre coté. Il s'agira plutôt de mener une étude analytique afin de prouver la légitimité de l'échec de l'U.A dans son intervention au Darfour ; et de voir également si la transformation de la MUAS en une Mission hybride UA/ ONU va changer la donne.

Le sujet étant délimité, il convient de voir la problématique qu'il dégage.

C`est ainsi qu'après plusieurs réflexions, nous nous sommes rendus compte que la principale question que soulève notre sujet est celle de savoir : s'il existent des espoirs de paix au Darfour après que l'Union Africaine n'a pu résoudre seule la crise ?

Autour de cette question fondamentale gravitent d'autres problématiques non moins sans importance.

La première est celle de savoir ce qui explique l'ampleur de cette crise ?

La deuxième est celle de savoir si l'Union Africaine avait t-elle prise les précautions nécessaires pour réussir sa mission au Darfour ?

La troisième est relative à la nouvelle Mission conjointe U.A/O.N.U. En effet il serait légitime de s'interroger sur les chances de succès de cette Mission.

La dernière s'adresse à la paix au Soudan. En effet la paix au Darfour doit passer impérativement par la pacification du Soudan dans son ensemble. Dés lors la question que nous nous sommes posés est celle de savoir sur quels socles doivent se fonder les initiatives de la paix afin de la rendre parraine au Soudan ? A la lumière de ce qui a été dit, il est clair qu'un tel sujet ne manquerait pas d'intérêt. Ainsi celui-ci présenterait trois intérêts à notre égard.

D'abord il a un intérêt historique dans la mesure où il nous permet de retracer l'évolution de l'instabilité politique du Soudan depuis son indépendance. En effet le Soudan devenu indépendant en 1956 connaît une succession de crises depuis 1955 jusqu'à nos jours.

Le sujet présente aussi un intérêt théorique. En effet l'étude de celui-ci nous permet d'apercevoir que la communauté internationale est largement partagée sur cette crise. Ainsi si certains Etats à limage des Etats-Unis d'Amérique soutiennent les rebelles de l'Armée de Libération du Soudan (SLA) comme en illustre l'audience accordée à son chef Minni Minnawi le 25 juillet 2006 par le Président américain en personne Monsieur Georges W Bush ; d'autres Etats par contre comme la Chine n'hésitent pas à vendre des armes au gouvernement de Khartoum malgré l'embargo qui existe sur ce domaine13. Tout ceci n'a pas facilité à l'U.A à résoudre la crise.

Enfin le sujet a un intérêt pratique. En effet la MUAS qui constitue la première mission de maintien de la paix gérée par une institution africaine avait des chances de constituer un véritable exploit africain. Cependant comme à l'accoutumée cette mission, malgré tous les efforts qu'elle a fournis n'a pu résister toute seule du fait d'un manque de ressources financières d'une part et

13 F. William Engdahl : le Darfour ? Une Guerre du Pétrole ; www.ontreinfo.info

d'autre part d'une absence de volonté politique de la part de certains chefs d'Etats africains.

Telles sont les différentes questions de fond qui vont retenir notre attention au cours de notre recherche. Pour ce faire nous allons dégager un plan à deux parties. D'abord dans la première partie nous essayerons de voir les obstacles qui ont empêché à l'U.A de parvenir toute seule au règlement de la crise sans le soutien des N.U (Première Partie). Ensuite lors de la deuxième partie il serait intéressent de parler les perspectives d'une paix au Darfour (Deuxième Partie)

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon