WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'union africaine et la crise du darfour

( Télécharger le fichier original )
par Saà¯dou Baldé
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) - Master de Recherche en Science Politqiue 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

PARAGRAPHE II : UNE NECESSAIRE OUVERTURE POUR L'ACCES
AUX INSTITUTIONS DE LA REPUBLIQUE.

En 1989, quand le Général Omar AL Béchir accédait au pouvoir à la suite d'un coup d'Etat organisé sans effusion de sang, il avait promus trois choses : l'instauration d'un système fédéral, l'application de la charia sur la partie nord du territoire et la démocratie populaire participative. Cependant ces réformes ayant effectivement eu un début d'application sont presque totalement tombées en désuétudes. Aujourd'hui de nouvelles réformes s'imposent pour prendre en comptes les données fondamentales du pays. Parmi celles-ci la participation aux instances de décisions (A) et l'autonomie des régions (B) qui constituent les sources principales des conflits au Soudan.

A / Une participation populaire aux instances de décision.

En 1989, le régime soudanais qui venait d'accéder au pouvoir, avait exprimé son intention d'organiser une conférence nationale. Celle-ci devait se faire en remontant à la base : le peuple s'exprimant dans des conférences populaires, qui ont un rôle politique, prenant des décisions. Ces conférences étaient ouvertes à tous, au niveau du quartier, du village, du campement ; le débat y était libre, sur tous les problèmes, y compris sur la politique générale de l'Etat, sur les affaires politico- administratives locales96.

Conformément au calendrier établi, la conférence nationale a été élue le premier trimestre 1995, le Parlement national en mars 1996 et le président de la République, au suffrage universel fin 1996, le général Omar Al Bachir. Cependant cette conférence nationale n'aura permis qu'organiser ces élections. En effet comme le souligne Marc Lavergne « ce schéma fort complexe, qui vise pourtant à redonner la voix au peuple, n'a pas eu le succès escompté »97. Car dans un pays ou prédomine largement l'illettrisme, mais où la conscience

96 M Lavergne, Le nouveau système soudanais ou la démocratie en trompe- l'oeil, op. Cit.

97 M Lavergne, Le nouveau système soudanais ou la démocratie en trompe- l'oeil, op. , cit.

politique et ou l'attachement à des notables confrériques sont très anciens, ce projet conçu par des hommes « modernes » comme Hassan Al Tourabi formés dans des universités occidentales, avait peu de chance de fonctionner correctement. En outre le succès d'une conférence nationale en Afrique dépend en grande partie de la détermination de la population si l'on se fie aux propos de l'auteur camerounais Fabien Eboussi Boulaga qui nous montre comment le facteur peuple a été déterminent dans l'exemple béninois. En effet selon ce dernier « le principal acteur du miracle béninois, c'est le peuple. Derrière ce mot, se profilent d'abord ces masses qui descendent dans la rue pour manifester leur insatisfaction, les grévistes qui affrontent les forces de répression, la foule de Porto- Novo qui arrache les effigies de Kérékou et les piétinent, la rage au coeur98 ». Ainsi on dira que l'échec de l'exemple soudanais résiderait à ce manque de déterminisme de la part du peuple.

Aujourd'hui ce dont le Soudan a besoin c'est d'actualiser ce système pour deux raisons essentielles.

La première tient au fait que la plupart des mouvements qui se sont crées au Soudan ont fait la réclamation d'une participation à la gestion des affaires de l'Etat. En effet, que ce soit la SPLA ou l'ALS ou encore le MJE, tous ces mouvements ont pour principale revendication le partage du pouvoir. Et ce partage pourrait se réaliser à travers la réadaptation du système soudanais aux circonstances actuelles du pays. C'est-à-dire non seulement revoir la méthode de désignation des membres des exécutifs locaux (nommés par le président de la République), le mode d'élection des parlements (un reliquat des députés est nommé directement par le chef de l'Etat notamment 6 députés dans une assemblée de 60) mais aussi revoir le mandat des députés locaux (deux ans à partir de la première séance mais qui peut être étendue de la même durée par un simple décret présidentiel).

98 F Eboussi- Boulaga, Les conférences nationales en Afrique : une affaire à suivre, Paris Karthala, 1993, pp. 33- 34

La deuxième raison réside à l'inefficacité du système. En effet malgré les efforts des autorités du régime de 1989 d'instaurer une démocratie populaire participative, « il règne toujours un climat de méfiance des administrés à l'égard des cadres de l'Etat »99. Tout ceci s'explique par le fait que dans la pratique le système ne se retrouve plus et le pouvoir en place doit le revoir car le Soudan ressemble plutôt à un Etat déconcentré qu'un Etat fédéral. Cependant le succès du « nouveau système soudanais » doit passer par une autonomie pousser des régions qui ont été créées par le régime du général Al- Bachir.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe