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L'union africaine et la crise du darfour

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par Saà¯dou Baldé
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) - Master de Recherche en Science Politqiue 2009
  

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B/ L'inadaptation du système par rapport aux réalités du pays

« L'inadaptation des structures politiques africaines est révélée à la fois par l'existence de formes d'Etat qui ne reflètent pas les caractéristiques des sociétés africaines et d'un appareil d'Etat »24. Ces propos trouvent aujourd'hui toute leur véracité dans la situation qui prévaut au Soudan. En effet La tourmente dans laquelle le Soudan vit depuis 1956 démontre que le régime en place n'a pas toujours trouvé un système politique adapté aux réalités du pays. En outre pour pouvoir apprécier le fédéralisme institué par le Front National Islamique (FNI)25, nous nous sommes intéressés au fonctionnement de celui-ci. Par ailleurs ce fédéralisme régit par le décret constitutionnel de 1991 avait divisé le Soudan en 9 Etats fédérés, qui reprennent les contours des anciennes provinces. Ce décret sera complété par celui de 1994 qui va désormais diviser le pays en 26 Etats

24 P F Gonidec, Les Relations Internationales Africaines, ~Op. , Cit., p. 17

25 C'est ce front qui avait pris le pouvoir en juin 1989 et c'est lui qui gouverne toujours le Soudan avec comme chef de file le Président Omar Al BECHIR

(voir carte p. 26). Le fédéralisme adopté par le Soudan avait doté à chaque entité fédérée un exécutif et une assemblée locale :

L'Etat fédéré ou Wilaya était gouverné par un gouverneur ou Wali, un gouverneur adjoint et des ministres. Tous ces membres de cette administration locale étaient nommés par le chef de l'Etat. Ils font serment d'allégeance au régime et s'engagent à respecter les décrets constitutionnels et la loi. Justement c'est là ou l'analyse du fédéralisme soudanais est intéressent. En effet un fédéralisme dans lequel les dirigeants locaux sont nommés et non élus par les populations de la localité ne peut bien fonctionner. Par ailleurs dans un fédéralisme l'objectif visé est de laisser la gestion des affaires locales aux populations elles même. Dans ce cas toute équipe venue de l'extérieur peut être considérée comme une intruse et peut être rejetée par la population. Ce qui peut crée des tensions entre l'équipe dirigeante et la population locale. On se demande aujourd'hui si ce n'est pas là où réside tout le mal du Soudan qui semble ne pas vouloir laisser les provinces la gestion de leurs affaires alors que le pays est fédéral. C'est pourquoi Marc Lavergne n'a pas hésité à déclarer que « le terme d'Etat fédéré paraît donc abusif, et na que des rapports lointains avec les modèles auxquels il est fait référence, comme le Canada, l'Australie, le Brésil, le Nigeria... »26.

L'autre élément de ce fédéralisme à la « soudanaise » c'est l'Assemblée Représentative. En effet dans ce système chaque Wilaya est dotée d'une Assemblée, chargée de la choura, c'est-à-dire le « le conseil » de l'exécutif et des fonctions législatives notamment l'adoption de textes législatifs. Les membres de l'assemblée sont élus, promus ou choisis selon une procédure très complexe, qui se veut une transposition d'un « modèle islamique »27. Ces membres s'engagent à travailler sans aucune attache partisane. La durée des législatures est de deux ans à partir de la première séance mais celle-ci peut être étendue de

26 Cf. M Lavergne, le nouveau système soudanais ou la démocratie en trompe l'oeil, Politique Africaine, no 66, juin 1997, pp.23-38

27 Pour plus de détails Cf. M Lavergne. , Ibid., pp.23-38

deux ans encore par un simple décret pris par le chef de l'Etat. Là encore le système mérite une réflexion. En effet comment un décret présidentiel peut prolonger le mandat des députés élus au niveau local et sensés représentés des populations à la base. Cela ne revient t-il pas à dire que pour la deuxième législature les membres de l'Assemblée locale sont nommés par le chef de l'Etat au même titre que les membres de l'exécutif fédéral ?

En tout état de cause deux données fondamentales semblent militer en faveur
d'un système fédéral au Soudan : c'est d'abord la superficie du pays. En effet
avec 2,5 millions de km2 le Soudan fait cinq fois la France et devient en même

temps le plus grand pays d'Afrique et du monde Arabe. C'est ensuite la diversitédu pays. En effet avec une population aux quatre cinquième rurales et divisée en

nombreux groupes ethniques, communautés linguistiques, obédiences religieuses et genres de vie, le Soudan détient aujourd'hui une donnée démographique très complexe.

Ces deux données auraient du permettre au régime d'imaginer des réformes plus adaptées aux réalités du pays. Cela pouvait, peut être évité la situation dans laquelle l'Etat se baigne depuis 2003 avec notamment la crise du Darfour. Crise qui présente aujourd'hui beaucoup d'enjeux.

SOURCE : Cf. M Lavergne, le nouveau système soudanais ou la démocratie en trompe l'oeil, Politique Africaine, no 66, juin 1997, pp.23-38

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