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La nature, le fonctionnement et les implications sociales, économiques et politiques de la microfinance en RDC

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par Denis Mushiya
Université de Kinshasa - Licence 2006
  

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A. Coopératives d'épargne et de crédit

Tableau n°16 : Indicateurs de rentabilité non retraités pour les coopératives d'épargne et de crédit

Indicateurs de rentabilité non retraité

2004

2005

2006

Rendement moyen de l'actif pondéré par l'actif

-0,09

-0,15

0,03

Rendement moyen des fonds propres pondéré par les fonds propres

-0,56

-1,25

0,22

Autosuffisance opérationnelle moyenne pondéré par l'actif

0,55

0,75

2,56

Tableau n°17: Indicateurs de rentabilité retraités pour les coopératives d'épargne et de crédit

Indicateurs de rentabilité retraité

2004

2005

2006

Rendement moyen retraité de l'actif pondéré par l'actif

-0,34

-0,82

-0,37

Rendement moyen retraité des fonds propres pondéré par les fonds propres

-2,23

-7,50

-2,58

Autosuffisance financière moyenne pondéré par l'actif

0,22

0,21

0,12

L'objectif de la recherche qui a été menée était de déterminer dans quelles mesures la microfinance, en République Démocratique du Congo, disposait d'une part d'un cadre institutionnel suffisamment sécurisant pour des investisseurs potentiels et, d'autre part, d'une rentabilité suffisante pour susciter de leur part un intérêt commercial.

Après avoir dressé un portrait du secteur, nous avons tenté d'évaluer si certaines conditions nécessaires au développement de projets de microfinance rentables en République Démocratique du Congo étaient rencontrées, à savoir l'existence d'un cadre légal et réglementaire cohérent et adapté, la mise en oeuvre de moyens de supervision efficaces et enfin la présence d'un encadrement adéquat du secteur. Il ressort de cette étude qu'à l'heure actuelle, cet environnement, bien

que marqué par des difficultés et un nombre important de défis à relever, offre les conditions minimales requises pour poser les bases d'une industrie pérenne.

De façon à évaluer l'intérêt commercial de la microfinance en République Démocratique du Congo, (puisque c'est cet intérêt qui pousserait les investisseurs à mettre leur argent pour que le pauvres en profitent) nous avons tenté d'évaluer la rentabilité des institutions financières de proximité actives aujourd'hui en République Démocratique du Congo.

Cette étude a été réalisée sur 14 institutions et la rentabilité de ces dernières a été comparée d'une part aux performances des institutions africaines et d'autre part à celles des meilleures institutions de microfinance de par le monde.

Il ressort de cette étude que, bien que l'environnement de la microfinance offre les conditions minimales au développement contrôlé de la profession, la rentabilité de ces institutions financières de proximité est encore limitée. Les différentes autorités, ainsi que les bailleurs de fonds, par leur soutien technique et financier, ont toujours un rôle important à jouer pour permettre à la population congolaise de bénéficier d'institutions financières de proximité de plus en plus performantes.

III.3.2 IMPACT ECONOMIQUE DE LA MICROFINANCE

Nous voulons montrer dans cette section qu'il existe une corrélation positive entre les imperfections de marché de crédit et pauvreté, basée sur un mécanisme très simple.

Effet, pour comprendre l'impact économique de la microfinance, prenons une société où les riches ont accès à un marché de crédit avec un taux d'intérêt annuel de 10% alors que les pauvres par manque de garanties collatérales, ont un taux d'intérêt de 25%.En l'absence des contraintes quantitatives sur le marché de crédit, cette segmentation signifie que tous les projets ayant un taux de rentabilité de 10% ou plus proposés par les individus du premier groupe sont effectivement entrepris alors que, parmi les projets proposés par les individus du second groupe, ne seront acceptés que ceux présentant un taux de rentabilité supérieur ou égal à 25%.

L'inefficacité est patente lorsque que les projets du second groupe ayant un taux de rentabilité juste inférieur à 25% - et supérieur à 10% - restent inexploités. Pourtant, s'il n' y avait pas cette imperfection du marché de crédit les pauvres pourraient lancer des projets ayant un taux de rentabilité légèrement inférieur à 25%. Dans ce cas, l'accès au crédit engendre davantage d'investissements et/ou un taux de rentabilité du capital.

Cette argument adapté de Piketty33 s'applique à plusieurs situations, sachant que le non- accès des pauvres à l'emprunt ( manque des garanties collatérales ou imperfections des marché de crédit) et leur faible niveau initial de richesse les empêchent de saisir des occasions d'investissements qui seraient profitables à la société et à eux mêmes que d'autres investissements réalisés ailleurs.

Ainsi, les populations démunies en RDC n'ont pas les mêmes chances dans la vie que les plus riches, car elles ne peuvent pas éduquer leurs enfants, aussi doués soient-ils, ni obtenir des prêts pour monter une affaire ou adhérer à une assurance. Pour eux l'accumulation de richesses devient impossible puisque les « trappes à pauvreté » perdurent.

A l'opposé, si les pauvres ont accès au crédit par le biais de microfinance, s'il n'y a pas d'exclusion, s'il n'y a pas les inefficacités les populations pauvres épargnerons en RDC, économiseront et leurs richesses augmenterons avec le temps. Tôt ou tard, ils seront libérés des contraintes du crédit car ils auront un financement collatéral suffisant pour devenir entrepreneurs et envoyer leurs enfants à l'école et au collège s'ils le souhaitent34 35.

L'impact économique peut se situer au niveau même du pays. Une IMF importante touchant quelque centaines de milliers des clients peut espérer ou chercher la croissance économique de toute une région ou d'un secteur tout entier.

En RDC nous avons pu constater relativement que peu d'impact au niveau macroéconomique. Notons que peu d'IMF en RDC recherchent un impact au niveau de la situation économique d'ensemble.

Concernant l'impact au niveau des microentreprises du secteur informel, l'expérience montre que le micro crédit qui leur est accordé n'a pas pour effet une hausse importante de l'emploi, mais a conduit du fait à un accroissement du recours la main d'oeuvre familiale. Aucune preuve probante de croissance ou de mutation d'entreprise survenue à la suite de l'octroi de crédit aux micro entreprises n'a pas été apportée, mais nos enquête montrent cependant que le micro crédit permet aux entreprises de survivre ( de continuer à fonctionner.

La microfinance ne dispose pas encore d'une documentation suffisante en matière d'analyse d'impact approfondi. Des exemples concrets ont contribué à

33 PIKETTY, T. , 1997 « The Dynamics of the wealth Distribution and the interest Rate with credit Rationing .» Review of economic studies, 64:173-189

34 GALOR , O. et J. ZEIRA, 1993 « Income Distribution and Macroeconomics. » Review of economic studies, 60 :35-52

35 BANERJEE, A. -V et A.-F. NEWMAN, 1993 « Occupational and the process of development » Journal of Political Economy, 101(2):274-289.

réorienter dans ce travail certaines questions liées à l'impact économique et avec elles, la microfinance. Ainsi, les auteurs distingue trois sources de pauvreté36 :


·
· Absence de revenu ;


·
· Vulnérabilité par rapport aux fluctuations de revenu ;


·
· Faiblesse de la position sociale ( impliquant des capacités limitées et une autorité réduite).

La microfinance peut par conséquent, contribuer à accroître les revenus, à protéger ces revenus ou à renforcer la position sociale des personnes.

A Kinshasa, les enquêtes montrent que la plupart des IMF, en particulier celles qui sont gérer par les ONG , ne mesurent pas (ou plutôt n'évaluent pas, comme souvent c'est le cas ) les premiers de ces effets possibles. Elles se contentent en effet, de considérer les changements de revenus ( des personnes qui gagnent plus de 3 à 4 USD par jour qu'au par avant attribuables au crédit octroyé.)


·
· AU NIVEAU DE MENAGE :alors qu'un grand nombre d'IMF en RDC continue à cibler les micro entreprises existantes du secteur informel, beaucoup d'autres ciblent les ménages, spécifiquement les femmes ( ex : FINCA-RDC) gérant ce que l'on appelle une activité génératrice de revenu plutôt qu'une entreprise. Du point de vue des institutions, que le crédit soit utilisé ou non dans le « cadre de l'activité d'une entreprise » a moins d'importance. Quelques IMF octroient explicitement des crédits à la consommation en recherchant un impact au niveau de ménage.

Le ménage et la situation économique du ménage sont de plus en plus fréquemment ciblés par les IMF en RDC ;les analyses montrent combien il est important de réduire l'insécurité économique des pauvres, non pas en augmentant leurs revenus mais en «protégeant37 » le peu qu'ils possèdent et en réduisant leur état de vulnérabilité. La recherche de l'impact à ce niveau examine le concept de « portefeuille de ménage » qui désignerait la somme totale des ressources humaines et financières liée par une relation dynamique avec la somme totale des activités de consommation, de production et d'investissement de ménage38

Cette approche très réaliste de l'utilisation de crédit par des nombreux emprunteurs pauvres nous aide à comprendre dans la pratique que la distinction « crédit à la consommation » et « crédit à la production » n'est pas toujours pertinente.

36 JOHSON et alii, 1997, Microfinance and poverty reduction, London, Oxfam and action Aid, cite par JOANNA L. op cit. p.57

37 CORBETT JANE, 1998 , « Famine and Household coping Strategies» World development n° 18: 1099-100

38 DUNN ELISABETH , 1996, Household, Microentreprises and Debt AIMS brief 5 USAID , Washington D.C

+ AU NIVEAU INDIVIDUEL : de même, le ménage - perçu comme une petite économie miniature en soi - étant devenu un concept clé de l'analyse d'impact, les modèles économiques formels de prise de décisions au sien du ménage sont devenus un sujet de réflexion économique.

Ainsi, on reconnaît à présent le rôle de préférences individuelles, des ressources et rapport de force dans le prise de décisions au sein de ménage. Le recours à ces concepts constitue un moyen de retracer des changements tout au niveau du ménage (en tant qu'unité sociale et économique) qu'à celui des personnes qui le composent.

En effet, alors que les exemples témoignant d'un impact sensible de la microfinance sur la santé et l'alimentation en RDC sont peu nombreux et les résultats en matière de l'éducation sont contrastés, nous pouvons cependant affirmer à présent que les résultats sont tout à fait positif en ce qui concerne le renforcement de la position sociale de femmes.

Il faut noter que nous ne parlons que de changement attribuables au seul crédit. Selon d'autres les services de crédit associés à une éducation sanitaire et alimentaire s'adressant aux groupes de population contribue à des améliorations dans le domaine de la santé de l'éducation et de l'alimentation.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo