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Impact des bons BRH (Banque de la République d'Haà¯ti) sur le crédit en Haà¯ti: une modélisation du Vecteur Auto Régressif (VAR) d'octobre 1996 à  septembre 2010

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par Albert Pierre Louis
Universite d'état d'Haiti - Licence en sciences économiques 2011
  

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

Justification du thème de recherche

Depuis l'apparition des bons BRH1 en novembre 1996 par les autorités de la Banque de la République d'Haïti, ceux-ci sont devenus le principal instrument de la politique monétaire en Haïti. Ils sont venus à pallier, en autres, l'inadéquation des coefficients des réserves obligatoires, des interventions sur le marché des changes, et du plafonnement du taux d'intérêt. De plus, ils sont émis pour permettre à la BRH2 de mieux contrôler la masse monétaire. Avec l'émission des bons BRH, la Banque centrale va diminuer la masse monétaire, ce qui aidera à réduire principalement l'inflation et aussi de garder une certaine stabilité de la gourde par rapport aux autres devises principalement le dollar ÉU. Cependant, la BRH a un peu oublié son objectif de promouvoir la croissance économique car l'émission des bons BRH est l'un des obstacles à l'expansion du crédit au sein de l'économie haïtienne. Or le crédit via l'investissement est un déterminant important de la croissance économique, par contre en Haïti le crédit est insuffisant pour financer les activités d'investissement. Voilà l'état de fait qui nous a poussés personnellement à choisir ce thème de recherche.

Notre dévolu s'est jeté sur la période octobre 1996 à septembre 2010, du fait que les bons BRH ont apparu au début de l'année fiscale 1996-1997 ainsi qu'à cause des divers plans d'investissement, liés profondément au crédit, ayant été déjà élaboré suite au passage du séisme en janvier 2010. Toutefois, ce crédit favorisé par les taux d'intérêt constitue un déterminant incontournable de la croissance via l'investissement. Donc, ces années à venir pourront marquer une nouvelle ère de l'expansion du crédit en Haïti.

Alors que, par ailleurs, nous estimons que seule une étude empirique nous permettra de voir concrètement les impacts des bons BRH sur le niveau de crédit dans l'économie haïtienne. En outre, compte tenu de la carence de travaux réalisés sous ce thème, ce document, avant tout

1 L'idée première des bons était d'arrêter le financement monétaire des déficits publics en les substituant des bons du Trésor émis au grand public. Vu les précédents défauts de paiement des autorités, il a fallu donc tester l'intérêt de ce dernier avec les bons BRH, en attendant la restructuration et un certain regain de crédibilité du MEF. La détérioration de la situation politico-économique n'a pas milité en faveur de la concrétisation du projet. Les bons BRH sont donc restés.

2 Banque centrale de la République d'Haïti.

de portée académique, pourra servir comme un supplément à la liste des éléments d'informations utilisés par les autorités monétaires pour l'analyse monétaire. De ce fait, nous jugeons qu'il est nécessaire de réaliser une telle étude.

Problématique

D'une manière générale tout pays a une banque centrale qui est responsable de la gestion des affaires monétaires. Les banques centrales ont pour objectif principal d'aider l'économie à atteindre un niveau de croissance économique important jusqu'à parvenir au plein emploi et la stabilité des prix, afin d'éviter l'inflation. Pour atteindre son objectif, elles font varier l'offre de monnaie par le biais des instruments de politique monétaire dont elles disposent. Ces instruments de politique monétaire diffèrent d'un pays à un autre.

Par exemple aux Etats-Unis, la Fed3 manie trois instruments essentiels de la politique monétaire qui sont les opérations d'open-market, la politique du taux d'escompte et la politique des réserves obligatoires. Le Système Européen des Banques Centrales (SEBC4), de son côté, dispose d'une série d'instruments de politique monétaire, dont les opérations d'open-market, les facilités permanentes et les réserves obligatoires. La Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO)5, quant à elle, utilise deux types d'instrument : les instruments basés sur l'ajustement de la liquidité globale de l'économie (la politique des taux d'intérêt, le système des réserves obligatoires), les instruments basés sur le contrôle de la qualité du crédit distribué. Enfin, la Banque de la République d'Haïti contrôle plusieurs instruments de politique monétaire, les coefficients de réserves obligatoires, les interventions sur le marché des changes et les bons BRH.

Les bons BRH sont, comme nous l'avions dit plus haut, l'instrument monétaire principal dans la conduite de la politique monétaire de la Banque de la République d'Haïti. Ils sont émis

3

Banque centrale des États-Unis d'Amérique.

4 Le SEBC se compose de la Banque centrale européenne (BCE) et des banques centrales nationales (BCN) des États membres de l'Union Européenne (UE).

5 La Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest ou BCEAO est un établissement public international regroupant huit pays de l'Afrique de l'Ouest qui sont membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) : Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo.

pour permettre à la BRH de contrôler la liquidité oisive du système financier et, par ricochet, la masse monétaire. Au fait, ils sont surtout émis pour capter cette liquidité oisive sur le marché public pour éviter qu'elle aille gonfler le marché des changes, ce qui aurait, pour conséquence, une aggravation de la dépréciation de la gourde par rapport au dollar américain et, par-là, une augmentation des prix des produits importés. Jusqu'ici l'objectif principal des bons BRH est de réduire l'inflation.

En effet, que les bons BRH permettent d'atteindre l'objectif susmentionné, c'est une chose! Mais le prix auquel ils permettent de l'atteindre, c'en est une autre! Les intérêts versés par la BRH aux Institutions Financières sont très importants, de novembre 1996 à septembre 2010, la BRH a payé près de 89.616 milliards6 de gourdes de charges d'intérêt sur l'encours total des bons BRH. Ce montant pourrait ne rien représenter comme charge pour la BRH. Mais, quand on le rapporte aux PIB ou aux budgets moyens de la République d'Haïti pour cette même période, on a une idée plus nette du manque à gagner qu'a occasionné la politique monétaire conduite à travers les bons BRH. De façon encore plus grave, quand nous analysons l'évolution des taux d'intérêt sur les bons BRH par rapport aux taux d'intérêt sur le crédit du système bancaire, plus les taux sur les bons sont élevés, plus encore étaient les taux sur le crédit dans l'économie (et l'inverse n'est pas tout à fait vrai). Toutes choses étant égales par ailleurs (coeteris paribus), cela traduit en conséquence pour les agents économiques haïtiens que le crédit devient de plus en plus inaccessible - les Institutions Financières de la place « ne font que placer » leur avoir dans les bons BRH. Ainsi nous sommes amenés à nous questionner sur la qualité du phénomène. Le problème général de notre recherche peut se formuler comme suit : L'emission des bons BRH aupres des Institutions Financieres haitiennes, en tenant compte des taux d'interet debiteurs constitue-t-elle un obstacle significatif a l'expansion du credit en Haiti? Les problèmes secondaires de notre recherche peuvent alors se formuler :

1- Une expansion des bons BRH a-t-elle un impact negatif significatif sur le credit en Haiti ?

2- Une augmentation des taux debiteurs a-t-elle un effet negatif important sur le credit en Haiti ?

6 Calculés à partir des statistiques de la BRH

3- Un accroissement des taux directeurs influe-t-il positivement et de maniere considerable les taux debiteurs?

Hypothèses de l'étude Hypothèse principale

HP : L'émission des bons BRH auprès des Institutions financières haïtiennes, en tenant compte des taux d'intérêt débiteurs constitue un obstacle peu significatif à l'expansion du crédit en Haïti.

Hypothèses secondaires

HS1 : Une expansion des bons BRH a un impact négatif peu significatif sur le crédit en Haïti.

HS2 : Une augmentation des taux débiteurs a un effet négatif peu important sur le crédit en Haïti.

HS3 : Un accroissement des taux directeurs influe positivement et de manière peu considérable les taux débiteurs.

Objectifs de l'étude Objectif général

Montrer l'impact des bons BRH et des taux d'intérêts débiteurs, sur le volume de crédit octroyé en Haïti.

Objectifs spécifiques

1- Analyser l'évolution des bons BRH, des taux directeurs, des taux débiteurs et du crédit au sein de l'économie haïtienne.

2- Vérifier la véracité des hypothèses formulées dans le cadre de notre travail de recherche.

Méthodologie de l'étude

La méthodologie qui sera utilisée pour réaliser cette étude, consistera en une quadruple approche : théorique, documentaire, descriptive et analytique et économétrique.

- L'approche théorique présentera les différentes théories qui expliquent le phénomène sous étude (bons BRH et crédit).

- L'approche documentaire utilisera des documents déjà rédigés portant sur notre recherche c'est-à-dire des sujets relatifs aux politiques monétaires, aux bons BRH, aux taux d'intérêt débiteurs, aux taux directeurs, et aux crédits.

- L'approche descriptive et analytique consistera à décrire et à analyser l'évolution du crédit et des taux d'intérêt débiteurs suite à l'introduction des bons BRH (taux directeurs) comme instrument de politique monétaire de la BRH.

- L'approche économétrique traitera les relations de causalité entre les variables.

Notre travail de recherche comportera quatre (4) chapitres :

1- Le premier chapitre traitera les différents concepts et théories relatifs à notre travail de recherche.

2- Le deuxième chapitre présentera les instruments utilisés par certaines banques centrales dans la conduite de leurs politiques monétaires.

3- Le troisième chapitre parlera de la situation du crédit en Haïti.

4- Le quatrième chapitre comportera la présentation du modèle économétrique (VAR) et la vérifiera du même coup nos hypothèses de travail.

Chaque chapitre de notre travail sera précédé d'une introduction et sera succédé d'une conclusion.

Il est à noter que les données statistiques utilisées dans ce présent travail ont été collectées de deux grandes institutions du pays, la Banque de la République d'Haïti (BRH) et l'Institut Haïtien de Statistique et d'informatique (IHSI). Ce sont là les principales sources statistiques utilisées dans la réalisation de ce travail.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld