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Stratégies de financement des activités agricoles développées par les producteurs ruraux dans la commune de Gogounou (Nord Bénin)

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par Hermann ALINGO
Université de Parakou - Diplôme d'ingénieur agronome: option économie et sociologie rurale 2009
  

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RESUME

La performance du secteur agricole béninois est en forte corrélation positive avec la performance de la filière coton. En effet, le coton est la principale culture de rente au Bénin et emploie une grande majorité d'actifs agricoles. Mais la volonté manifeste des producteurs à s'investir dans la culture du coton se heurte à d'importants problèmes de mauvaises organisations et de gestions de la filière (exemple de la campagne cotonnière 2006-2007). Ces problèmes affectent négativement non seulement le revenu des paysans mais aussi les ressources de l'état. Afin de palier la baisse des revenus des ruraux, plusieurs politiques de développement agricole ont été élaborées dont le crédit agricole (à travers la microfinance) mais ces différentes politiques de promotions de crédits agricoles peinent à prendre ou ont échoué.

Par ailleurs, les producteurs ruraux arrivent tant bien que mal à renverser ou à gérer la tendance baissière de leurs revenus agricoles à travers la mise en oeuvre de diverses stratégies. Une hausse des revenus agricoles rime avec une hausse des capacités de financement des activités de production agricole. Les résultats de la présente recherche, à travers l'analyse des stratégies développées par les producteurs ruraux pour financer leurs différentes activités de production agricole, permettront une meilleure élaboration de futures politiques de développement agricole, orientées vers les producteurs ruraux, par la prise en compte de ses stratégies.

A cet effet, quatre objectifs ont été spécifiés:

- évaluer les revenus agricoles annuels des producteurs ruraux de la commune ;

- déterminer la part des revenus agricoles annuels utilisée par les producteurs ruraux pour financer les activités agricoles ;

- identifier les autres stratégies de financement des activités agricoles développées par les producteurs ruraux ;

- identifier les contraintes liées au financement des activités de production agricole dans la commune.

La commune de Gogounou, située dans le département de l'Alibori, est le milieu d'étude choisi compte tenu du partenariat entre cette commune et l'Université de Parakou appuyée par le projet NPT BEN-WU.

Les données collectées ont permis d'évaluer le revenu agricole annuel moyen des producteurs ruraux qui s'élève à 619.720 Fcfa. Ce revenu est relativement faible comparé aux énormes charges liées à l'exercice des différentes activités de production agricole à savoir l'agriculture, l'élevage et les transformations des produits agricoles. Et c'est dans le but de remédier à la faiblesse de leurs revenus et de leurs capacités d'investissement que les producteurs ruraux ont développé plusieurs stratégies de financement. Par ailleurs, d'après les résultats du test de comparaison de moyenne et de l'ANOVA à un facteur, les revenus agricoles moyens ne varient pas selon le sexe (t = -0,504 p=0,615), ni selon les groupes d'activités (~ = 0,684 p=0,506), ni selon le niveau d'éducation (~ = 1,193 p=0,306) au seuil de 5%.

Mais il existe une relation entre la part moyenne de réinvestissement des revenus agricoles annuels dans les activités de production agricole et le sexe au seuil de 1% (t = 3,883 p=0,00). La part moyenne de réinvestissement des hommes s'élève à 37,67% contre 201,79% pour les femmes. Les femmes réinvestissent plus leurs revenus agricoles dans les activités de transformations agro-alimentaires que les hommes dans l'agriculture ou l'élevage. Ces derniers optent pour l'investissement de leur revenu dans les biens de consommation ou les cérémonies. La pratique de la transformation des produits agricoles requiert d'énormes dépenses incompressibles contrairement à l'agriculture et l'élevage où l'utilisation de différentes stratégies permette de réduire sensiblement les investissements.

Plusieurs stratégies sont utilisées par les producteurs ruraux pour financer les activités de production agricole. Les stratégies à court terme, développées par les producteurs ruraux, visent la satisfaction de besoins de financement ponctuels tels que la rémunération de la maind'oeuvre, le paiement des frais de vaccination, le transport des produits de récolte...Le bradage des produits de récoltes, l'achat à crédit, le recours au marché parallèle, ou encore l'utilisation de la main d'oeuvre familiale culturale appartiennent à cette première catégorie de stratégie.

L'appartenance à une association ou un groupe, la diversification des activités, l'épargne sur pied, la pratique de spéculation sur les produits de récoltes ou les animaux d'élevage constituent les principales stratégies à moyen et long terme. Les producteurs qui adoptent ces stratégies visent à terme une augmentation de leur revenu global afin de mieux faire face aux énormes charges liées aux différentes activités de production agricole.

Parmi ces deux catégories de stratégies, des stratégies indirectes et des stratégies directes de financement peuvent être distinguées.

Les producteurs ruraux s'heurtent à plusieurs contraintes qui entravent fortement le développement de leurs différentes activités de production agricole. L'hiérarchisation des contraintes varie selon les groupes d'activités. Ces contraintes de financement peuvent être directes ou indirectes. Ainsi l'insuffisance d'intrants agricoles, le retard dans le paiement de la dette `'Coton» et le mauvais état des voies d'accès sont les contraintes majeures au niveau des agriculteurs. Les principales contraintes de financement énumérées par les éleveurs sont par ordre d'importance l'insuffisance de retenue d'eau, l'insuffisance des aires de pâturage et le mauvais état des voies d'accès. En ce qui concerne les activités de transformations agroalimentaires, l'insuffisance de pompe hydraulique, l'insuffisance de main-d'oeuvre, et le manque d'information sur les sources de financement sont les contraintes les plus importantes liées au financement de cette catégorie d'activité. Les trois contraintes majeures énumérées par chaque catégorie de producteur représentent les plus importantes parmi les multiples contraintes que nous avons pu identifier au cours de l'étude.

Par rapport à ces différents résultats, nous avons proposé plusieurs suggestions dont les plus importantes, selon les objectifs de l'étude, sont :

> Objectif I :

- création des conditions à l'augmentation des investissements dans les activités agricoles

pour l'accroissement de la productivité agricole, et par ricochet des revenus agricoles.

- augmentation des investissements dans le secteur agricoles par tous les acteurs impliqués

dans ce secteur.

> Objectif II :

- réduction des investissements dans les biens matériels et augmentation de la part des revenus agricoles réinvestie dans les activités de production agricoles par les agriculteurs et les éleveurs. Cela devrait permettre à terme l'augmentation des revenus agricoles de ces derniers.

> Objectif III :

- prendre en compte les stratégies de financement des activités agricoles développées par les producteurs ruraux dans l'élaboration des politiques de développement ou des initiatives visant la réduction de la pauvreté.

> Objectif IV :

- la prise de mesure ou le développement d'initiatives visant la levée des contraintes majeures énumérées par chaque catégorie de producteur constituera un pas important dans la réduction de la pauvreté en zone rurale. En effet, ces contraintes de financement tant directes qu'indirectes entravent fortement le développement des activités de production dans la commune de Gogounou.

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