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Stratégies de financement des activités agricoles développées par les producteurs ruraux dans la commune de Gogounou (Nord Bénin)

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par Hermann ALINGO
Université de Parakou - Diplôme d'ingénieur agronome: option économie et sociologie rurale 2009
  

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ANOVA : Analyse of Variance

Ce.C.P.A : Centre Communal de Promotion Agricole

CLCAM : Caisse Locale de Crédits Agricoles Mutuel CPRC : Chronic Poverty Research Centre

CRA-CF : Centre de Recherche Agricole - Coton et Fibres DFID : Department For International Development

FAO : Food and Agriculture Organisation of the United Nations
FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

FIDA : Fonds International de Développement Agricole IMF : Institution de Micro Finance

INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du Bénin

INSAE : Institut Nationale de la Statistique et d'Analyse Economique LARES : Laboratoire d'Analyse Régionale et d'Expertise Sociale

MFPSS : Ministère de la Famille, de la Protection Sociale et de la Solidarité OIT : Organisation Internationale du Travail

ONASA : Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONU : Organisation des Nations Unies

PAS : Programme d'Ajustement Structurel

PAPA : Programme Analyse de la Politique Agricole

PIB : Produit Intérieur Brut

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

RGPH : Recencement Général de la Poplation et de l'Habitation au Bénin.

SCRP : Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté

SPSS: Statistical Package for Social Science

UCOPER : Union Communale des Organisations Professionnelles des Eleveurs des Ruminants

UDOPER : Union Départementale des Organisations Professionnelles des Eleveurs des Ruminants

ZAE : Zone Agro-Ecologique

INTRODUCTION GENERALE, CADRES

CONCEPTUEL THEORIQUE ET

METHODOLOGIQUE DE LA

RECHERCHE

PREMIERE PARTIE :

CHAPITRE I

INTRODUCTION GENERALE

1- INTRODUCTION GENERALE

A la fin des années 1980, comme tous les pays de la sous-région, le Bénin a été confronté à des difficultés économiques et financières, difficultés traduites en termes de détérioration des termes de l'échange couplée à de graves déséquilibres budgétaires. Il s'est alors engagé dans des Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) afin d'entreprendre une restructuration profonde de son économie, conformément aux exigences des institutions de Brettons Wood (Banque Mondiale et Fonds Monétaire International). Le retour à la croissance économique à travers la poursuite des grandes réformes macro-économiques et la réduction du train de vie de l'Etat, étaient le but visé par ce redressement économique. De profondes transformations sociales et économiques en ont découlé avec des effets considérables sur la population: une autre distribution des revenus (dont la dégradation des prix aux producteurs), la détérioration du niveau de vie des populations urbaines et rurales, et l'accentuation de la pauvreté.

Par ailleurs, la part de l'agriculture dans l'économie des pays en voie de développement et précisément dans les pays de l'Afrique subsaharienne est très importante. Aussi l'économie du Bénin, à l'instar de ses pays, dépend largement du secteur agricole qui compte pour près de 39% dans la formation du PIB (PNUD, 2003). Le développement des pays en voie développement et du Bénin en particulier reste étroitement lier à leur capacité à promouvoir véritablement le secteur agricole (Aho et Kossou, 1997).

La performance du secteur agricole béninois est en forte corrélation positive avec la performance de la filière coton. En effet, le coton est la principale culture de rente du pays et emploie une grande majorité d'actifs agricoles. Mais le secteur est confronté à d'importants problèmes de mauvaises organisations et de gestions de la filière (exemple de la campagne cotonnière 2006-2007). Ces problèmes affectent négativement non seulement le revenu des paysans mais aussi les ressources de l'Etat. Pour l'Etat, ce manque à gagner constitue d'énormes pertes qui freinent le développement économique du pays. De même pour les ménages producteurs, la baisse du revenu contraint les producteurs à vendre leurs produits à bas prix, ou à réduire les superficie qu'ils mettent en valeur, ce qui influence évidemment les résultats de leurs exploitations. De plus, les différentes politiques de promotions de crédits agricoles peinent à prendre ou ont échoué. Pour pallier la baisse des revenu qui a un impact sur les investissements à consentir pour la conduite des activités de productions agricoles, et face à la difficulté d'accès au crédit, les producteurs ont dû développer diverses stratégies pour mener les activités agricoles dans cet environnement très peu favorable à l'essor de l'entreprise agricole. La présente étude se propose d'explorer et d'analyser les différentes stratégies développées par les producteurs pour le financement des activités agricoles.

Cette étude s'inscrit dans le cadre des travaux de fin d'étude pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome à la Faculté d'Agronomie de l'Université de Parakou. Le document comporte deux parties qui s'articulent de la manière la suivante :

> La première partie, en plus du chapitre introductif, rend compte du cadre conceptuel et théorique, et du cadre méthodologique de la recherche. Elle est subdivisée en trois (03) chapitres :

- le premier chapitre est un chapitre introductif qui définit les problèmes et les questions de recherches, présente les objectifs et hypothèses de recherche ;

- le deuxième chapitre expose et oriente les démarches à travers un choix logique d'approches conceptuelles et théoriques pour ainsi baliser les interprétations et les analyses ;

- le chapitre trois (03) présente la méthodologie adoptée pour l'exécution des différentes phases de cette recherche.

> La deuxième partie présente les résultats et discussions relatives à chaque objectif spécifique fixé, puis la conclusion et les recommandations de l'étude. Elle couvre quatre (04) chapitres :

- une évaluation et une analyse des revenus agricoles annuels des producteurs sont faites dans le chapitre (04) ;

- le chapitre suivant rend compte de l'analyse de la part du revenu agricole qui est réinvestie pour financer les activités agro-pastorales et les transformations des produits agricoles ;

- Le sixième chapitre analyse les autres stratégies de financement des activités agricoles développées par les producteurs ;

- Les contraintes liées au financement agricole sont analysées dans le septième chapitre ;

- La conclusion porte sur le chapitre huit (08) et résume les grandes conclusions tirées au terme de l'étude et les suggestions faites à l'endroit des différents acteurs concernés par l'étude.

1-1- Problématique et pertinence

Au Bénin, l'agriculture est au centre des activités économiques. Le secteur agricole assure l'emploi à près de 70% de la population active et participe pour 38% à la constitution du PIB (Berkani, 2002). Toutefois, le secteur est caractérisé par une faible productivité (ministère du Plan, 2000). Cela s'explique par le fait que l'agriculture ne bénéficie pas encore de façon

encourageante des techniques et méthodes les plus modernes pour son développement tant au niveau de la production que de la conservation, de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles (Ministère du Plan, 2000). Mais par rapport a la culture du coton qui constitue la principale culture d'exportation du pays et qui constitue donc une importante source de devises étrangères, le gouvernement a consenti beaucoup d'efforts de développement depuis des décennies. En effet, le coton représente près de 70% a 80% de la valeur des exportations, 35% des recettes fiscales et sa contribution en terme de valeur ajoutée est estimé a 13% du PIB (LARES, 2004 ).

Nonobstant cette performance, la filière coton connaît toujours de profondes difficultés, du fait de la mauvaise gestion a différents niveaux. L'une des conséquences de ces difficultés est la récurrence du non paiement des dettes aux producteurs alors que leur produit est déja acheté. Ces dettes dues aux producteurs, associées a la baisse des cours au niveau du marché international, ont conduit a une baisse fulgurante de la production, et par contrecoup a une baisse de revenu des ménages producteurs. Selon le CRA-CF (2005), la baisse enregistrée au niveau de la production cotonnière entre 2000 et 2004 peut être estimée a environ 20%. Cette baisse représente pour les ménages ruraux producteurs de coton plus de 40 milliards de manque a gagner par an. Selon cette source, les impacts socio-économiques de la crise cotonnière peuvent se résumer en: baisse des revenus des ménages, risque d'insécurité alimentaire, baisse du taux de scolarisation des enfants, etc. Il est alors important que les politiques de développement puissent trouver des stratégies pour atténuer ce manque a gagner économique au niveau des ménages ruraux et contribuer a la réduction de la pauvreté qui sévit en zone rurale et péri-urbaine.

En effet, la pauvreté, analysée selon les indicateurs habituels d'incidence, de profondeur et de sévérité, a été évaluée dans le document stratégique de croissance pour la réduction de la pauvreté, en référence a des seuils annuels de pauvreté qui s'établissent respectivement a 74.886 Fcfa par tête en 2002 et a 82.224 Fcfa en 2006. Ces résultats montrent une augmentation de la pauvreté depuis 2002. L'incidence de pauvreté se serait accrue par rapport a 2002, passant de 28,5% a 36,8%. De même, la profondeur de la pauvreté se serait accrue sensiblement au cours de la période, passant de 11% en 2002 a près de 14% en 2006 avec un écart plus marqué en milieu rural (SCRP, 2007). Cette forte évolution est imputable a l'importance et aux coûts des besoins non alimentaires, l'éducation, la santé et le logement (Banque Mondiale, 2003). Par ailleurs, il est clair que le développement de l'agriculture passe nécessairement par l'augmentation de la production agricole, donc l'augmentation du capital des exploitations agricoles. Or les besoins en financement du secteur agricoles sont très

importants. Ils sont avant tout destinés à améliorer la productivité de la terre et de la main d'oeuvre, les revenus agricoles et la sécurité alimentaire des ménages (Yègbémey, 2007).

Le développement est impossible sans un système financier efficace. En outre, force est de constater que l'accès aux systèmes financiers reste un véritable parcours de combattant pour les populations surtout en zone rurale. Environ 90% des personnes vivant dans les pays en développement n'ont pas accès aux institutions de services financiers (Robinson, 2001).

En outre, les politiques de microfinance ont été caractérisées par un faible recouvrement des crédits octroyés puisque les bénéficiaires n'arrivent pas toujours à rembourser les crédits contractés. La pauvreté perdure et continue surtout de gagner du terrain en milieu rural selon les différents rapports de l'ONU ou du PNUD des dernières années. Face à cet échec cidessus énuméré, il est indispensable de repenser les approches de promotion des investissements dans la production agricole.

De nos jours, plusieurs experts en développement pensent que l'approche «faire-faire» serait la mieux adaptée pour sortir les populations rurales du carcan de la pauvreté. Selon eux, il semble mieux d'aider les pauvres à se développer eux-mêmes que de penser les développer. Dans ces conditions, est-il possible d'adapter cette approche au financement des activités agricoles? Autrement dit, les institutions d'appui au développement rural ne feraient-elles pas mieux d'identifier les stratégies développées par les populations rurales elles-mêmes pour financer leurs activités agricoles, puis ensuite de chercher à accompagner les producteurs dans l'amélioration de ces stratégies?

En effet, les producteurs ruraux confrontés à une insuffisance de moyens financiers et matériels, développent des stratégies qui leurs permettent de financer les activités agricoles. Les revenus issus de ses activités leurs permettent de s'assurer une survie ou une amélioration de leur niveau de vie. La prise en compte des stratégies des acteurs concernés `'favorise les initiatives des producteurs et évite les compromis implicites entre partenaires concernés par la résolution des mêmes problèmes» (Yung et Zaslawsky, 1992). Elle devait s'imposer comme préalable à l'élaboration de toute politique visant la réduction de la pauvreté.

L'identification des stratégies développées par les populations rurales pour financer leurs activités et les contraintes auxquelles elles font face, est donc nécessaire pour une meilleure élaboration et orientation des politiques agricoles visant en filigrane la réduction de la pauvreté.

Les questions suivantes sont d'une grande importance pour atteindre ce double objectif :

- quelles sont les stratégies développées pour le financement des activités agricoles ?

- quelles sont les contraintes de financement des activités agricoles dans la commune ? C'est dans la perspectives de trouver des approches de solutions à ces différentes questions que s'inscrit le présent travail intitulé : `'Stratégies développées par les producteurs pour financer leurs activités agricoles». La commune de Gogounou au Nord-Est du Bénin a été retenue pour la conduite de l'étude. Gogounou fût choisie compte tenu du partenariat entre cette commune et la Faculté d'Agronomie de l'Université de Parakou en collaboration avec le Projet NPT BEN-WU. En effet, le problème de financement agricole se pose avec acuité dans cette commune car les résultats du diagnostic participatif conduit en 2006 révèlent que le manque de satisfaction des besoins de financement des ménages figuret parmi les contraintes majeurs qui entravent le développement de Gogounou.

Sur le plan scientifique et théorique, l'exploration des connaissances endogènes en matière de financement agricole et l'identification des contraintes qui y sont liées permettront de compléter les connaissances existantes sur les producteurs ruraux. L'étude permettra également de proposer aux décideurs des solutions qui viseraient à lever ces contraintes et à améliorer les connaissances endogènes. L'étude nourrit la noble ambition de fournir des résultats et des propositions utiles aux institutions privées et étatiques ; nationales et internationales en charge de la promotion du financement pour une production agricole durable.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille