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Souveraineté et intégration des états africains, cas des Etats-Unis d'Afrique

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par Confort BUINU BANGA
Université chrétienne Cardinal Malula - Licence 2009
  

Disponible en mode multipage

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0. Introduction

Le problème politique est les plus important de ceux qui se posent aux sociétés humaines. Ce problème est devenu très grave depuis l'apparition des sociétés modernes. Actuellement, les peuples affrontent ce problème persistant, et les sociétés supportent nombre de risques et de conséquences extrêmes qui en résultent.

Le continent africain est désormais presque entièrement libéré du joug colonial ; il lui reste cependant à conquérir la liberté pour les peuples qui souffrent. L'Afrique a connu la libération sans avoir la liberté, et la souveraineté sans que les peuples soient souverains.

0.1. Présentation du sujet

La situation économique, politique, sécuritaire, technologique et sociale de l'Afrique demeure très préoccupante actuellement et contraint la communauté internationale à poursuivre la recherche de voies et moyens pouvant mettre un terme à l'aggravation constatée des problèmes de notre continent et faire démarrer son développement. C'est cette situation qui a été à la base en juin 1986 d'une session spéciale des Nations Unies consacrée aux problèmes économiques de l'Afrique.

Pour sortir l'Afrique de ces situations, nous soulignons particulièrement l'impérieuse nécessité d'une solidarité et d'une coopération interafricaine étant donné que l'amélioration du sort de l'Afrique résultera avant tout des efforts des africains eux - mêmes.

De son côté, l'Union Africaine n'a cessé de lancer en ce sens l'appel à ses membres pour qu'ils mènent des actions collectives en vue du développement. Il existe en effet, de nombreux obstacles au développement que des pays africains ne pourraient surmonter individuellement et contre lesquels il faut donc lutter en mettant en commun les potentialités disponibles.

A cet égard, l'abandon de la souveraineté au profit des groupes régionaux renforcerait la complémentarité qui est une voie obligée vers des entités économiques africaines solides et plus larges, qui prendraient en compte, de manière collective, le destin des peuples d'Afrique. C'est cet élan que nous allons tenter de promouvoir à travers ce modeste travail, pour expliquer quels sont les bénéfices que toute l'Afrique peut tirer de la solidarité régionale.

Après avoir fourni beaucoup d'efforts pour faire vivre l'OUA puis l'U.A, les africains ont du mal à céder une partie de leur souveraineté au profit de l'unité africaine solide, où tous les peuples d'Afrique pourront lier leur destin dans un continent libre et prospère.

0.2. Problématique

J. Salmon définit la problématique comme l'art, la science de poser les problèmes. C'est un questionnement, un ensemble de questions posées dans un domaine de la recherche, un ensemble de problèmes concernant un sujet.((*)1)

En d'autres termes, c'est un ensemble de problèmes qui préoccupent le chercheur autour de son sujet de recherche.

Depuis l'effondrement du bloc soviétique, la scène internationale est de plus en plus caractérisée par la multipolarité de zones économiques, politiques dans un processus qui tend à l'élimination de toutes les barrières dynamiques liées comme sous le nom de la mondialisation. Vue par beaucoup comme l'oeuvre des puissants pour affirmer leurs hégémonies et qui permet aussi aux faibles de devenir encore plus faibles sur la scène internationale, l'un des moyens pour lutter contre les effets pervers de cette globalisation des marchés, c'est la création des ensembles régionaux.

Ainsi, par rapport à cet impératif, la Charte des Nations Unies encourage la création des Organisations Internationales Régionales et Sous Régionales afin que chaque communauté faible ou puissante s'assume autour d'un destin collectif où chaque Etat membre trouve la les moyens de son épanouissement.

Dans cet ordre d'idées que nous projettons notre travail par les questions d'orientation ci - après :

o Quelles sont les chances de réussite de l'intégration africaine ?

o Quels sont les défis auxquels l'Afrique doit faire face pour réaliser une intégration réussie ?

o Quelles sont les perspectives de l'Afrique à l'heure de la mondialisation ?

Telles sont les questions que nous nous posons au moment de commencer la rédaction de notre travail et qui constituent notre problématique.

0.3. Hypothèse de l'étude

Dans le langage courant, le terme hypothèse évoque la présomption que l'on peut construire autour d'un problème donné. Mais scientifiquement, il est une réponse anticipative ayant pour but d'orienter la suite de la recherche.

Les hypothèses sont des séries de réponses qui permettent de prédire la vérité scientifique. Rezsohazy. R., indique que « L'hypothèse cherche à établir une vision provisoire du problème soulevé en évoquant la relation supposée entre les faits sociaux dont le rapport constitue le problème et en indiquant la nature de ce rapport »((*)1).

L'absence d'une volonté politique de la part des chefs d'Etats constitue le plus grand frein à l'intégration du continent. Les Etats africains sont si attachés aux éléments qui les caractérisent et les distinguent des autres. Plusieurs fois, dans le passé, les sommets de l'Organisation de l'Unité Africaine ont accouché de très bonnes intentions qui malheureusement n'ont eu aucun début d'exécution. Voilà un exemple d'une absence réelle de volonté politique.

Le continent africain, dans sa configuration actuelle présente des faiblesses certaines. Son état de morcellement, fruit de sa balkanisation par les puissances coloniales, constitue un véritable frein à son rayonnement au plan international. C'est pour cela, nous pensons que les Etats-Unis d'Afrique constitue une réponse à mettre en oeuvre si on veut que l'Afrique présente une force aux autres blocs mondiaux.

Il est approuvé noir sur blanc que l'union fait la force, l'initiative de l'union des Etats africains, se présente en effet comme une alternative qui permettra au continent de tenir face aux défis de la mondialisation et de la globalisation des échanges. En fait, les cinquante trois Etats de l'Afrique, pris individuellement, ne représentent presque rien dans les relations internationales où la tendance est plutôt à la reconstitution de vastes ensembles économiques et politiques.

L'initiative des Etats-Unis d'Afrique, via l'Union Africaine, est donc heureuse et salutaire. Elle doit permettre de le rompre avec hésitation et engagement l'ensemble des Etats à marcher vers la construction d'une Afrique unie et solidaire, qui n'à d'autres frontières que les limites du continent.

0.4. Choix et Intérêt du sujet

Le choix de ce sujet se justifie par le fait en tant qu'africain, nous sommes préoccupé par le devenir de notre continent qui doit avancer vers le progrès et le développement. En tant que chercheur en Relations Internationales, nous avons l'espoir de contribuer à travers cette analyse, à éclairer la lanterne des dirigeants africains pour qu'ils investissent dans la recherche des complémentarités au lien de s'arc bouter sur des souverainetés qui sont, sommes toutes relatives.

Par ailleurs, l'intérêt que nous avons pour cette étude part d'un constat, la connaissance scientifique étant fondée sur des connaissances antérieures, les données recueillies dans le présent mémoire permettra aux futurs chercheurs en Relations Internationales et dans d'autres disciplines de faire des analyses sur la souveraineté des Etats en matière d'intégration.

En sommes, nous cherchons à travers cette étude à tenter une compréhension rationnelle en nous insérant dans la controverse qui se développe à ce sujet. C'est donc, pour tout dire, une contribution modeste, certes, mais d'importance majeure pour notre continent.

0.5. Méthode et technique

Pour mener au mieux notre recherche, nous avons recouru à une méthodologie qui nous a conduit à l'utilisation de quelques méthodes et techniques, parmi lesquelles nous pouvons mentionner celles qui suivent.

0.5.1. Méthode utilisée

La méthode est définie comme étant une démarche ordonnée, raisonnée ; technique employée pour obtenir un résultat. Selon Pinto. R et Grawitz. M, la méthode est l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie((*)1).

Ainsi, pour mieux disposer avec logique nos idées afin de permettre au lecteur de les saisir et les comprendre, nous avons utilisé la Méthode dialectique qui a consisté à l'explication causale des faits en liaison avec des situations concrètes, tenant compte de l'aspect important des contradictions qui se manifestent au fur et à mesure de l'évolution de l'histoire.

Dans le cadre de ce travail, cette démarche intellectuelle nous a aidé à construire une connaissance vraie et de présenter une étude fiable et non partisane, éloignée des opinions tranchées ou des prises de positions radicales, grâce à sa manière d'envisager toujours la chose et son contraire, avant d'en déduire une synthèse.

De cette confrontation des points de vue proches ou contradictoires, nous sommes parvenus à tirer des conclusions susceptibles de donner un aperçu général et complet de notre sujet, autrement dit : une « synthèse » claire et objective impliquant une étude argumentée.

0.5.2. Technique utilisée

Les techniques sont des outils utilisés dans la collecte des informations chiffrées ou non qui devant plus tard être soumises à l'interprétation et à l'explication grâce aux méthodes.

Nous considérons les techniques comme étant l'ensemble de procédés exploités par un chercheur dans la phase de la collecte des données intéressant ainsi son objet d'étude. A cet effet, nous avons utilisé la :

· Technique d'observation indirecte : qui est l'ensemble de techniques dont l'observation sur la réalité social transite par le lecteur des oeuvres produites par l'homme, tels que :

o Des documents écrits (ouvrage, article, mémoire, etc...) ;

o Des documents technologiques (ceux relevant de la culture matérielle) ;

o Des documents phonétiques (enregistrements de l'image avec son, sur bande magnétique : cas de Radio ou TV.

0.6. Délimitation du sujet

La définition du cadre de recherche et l'une des questions fondamentales pour tout travail scientifique car, on ne peut pas imaginer une étude qui se mènerait à travers tous les temps et toutes les espaces. Il est donc impérieux de lui circonscrire un temps et un espace pour une bonne recherche avec efficacité et lucidité.

· Du point de vue spatial, notre étude retient le continent africain comme étant l'univers de notre enquête ;

· Du point de vue temporel, notre étude s'étend de 2006 à nos jours, période des enjeux et des règlements des différents conflits et tensions dans le continent, surtout l'intégration comme défi dans ces XXIème siècle.

0.7. Canevas du travail

Hormis l'introduction et la conclusion, notre mémoire s'articule autour de quatre chapitres, à savoir :

· CHAPITRE.I. L'APPROCHE CONCEPTUELLE ;

· CHAPITRE.II. L'INTEGRATION ;

· CHAPITRE.III. LA PRESENTATION DU CONTINENT D'AFRIQUE ;

· CHAPITRE.IV. LA SOUVERAINETE DES ETATS AFRICAINS ET LES ETATS-UNIS D'AFRIQUE.

CHAPITRE.I. APPROCHE CONCEPTUELLE

Section.1. Souveraineté

La souveraineté du latin médiéval superanus qui dérive du latin classique superus « supérieur » ; et du concept grec Basileus est le droit exclusif d'exercer l' autorité politique (législative, judiciaire et/ou exécutive) sur une zone géographique ou un groupe de peuples.

Le concept émerge avec celui d'État au moyen âge. Le souverain est donc au départ une personne identifiée le représentant de l'État, le roi puis se détache de plus en plus de sa personne pour devenir un concept théorique indépendant et intemporel.

La souveraineté n'est en principe qu'étatique, mais on voit apparaître aujourd'hui un concept de souveraineté qui se détache de plus en plus des États.

1.1. Définition de la souveraineté

Selon le dictionnaire Larousse, la souveraineté est définie comme étant l'autorité suprême, qualité du pouvoir politique d'un Etat ou d'un organisme qui n'est soumis au contrôle ni d'un autre Etat ni d'un autre organisme.

La souveraineté est le principe de l'autorité suprême. En matière de politique, la souveraineté est le droit absolu d'exercer une autorité ( législative, judiciaire et/ou exécutive) sur une région, un pays ou sur un peuple((*)1).

« La souveraineté est la qualité de l' État de n'être obligé ou déterminé que par sa propre volonté dans les limites du principe supérieur du droit et conformément au but collectif qu'il est appelé à réaliser ».

1.2. Sortes des souverainetés

1.2.1. Souveraineté populaire et Souveraineté nationale

1. Souveraineté populaire

Défendue à l'origine par les révolutionnaires radicaux, notamment par certains éminents philosophes des lumières avec en première place J.J Rousseau.

Chaque citoyen détient une part de souveraineté et cela se traduit traditionnellement par un régime de démocratie directe, avec suffrage universel, puisque nul ne peut être dépossédé de la part de souveraineté qui est conférée à chaque citoyen.

La souveraineté populaire repose sur le peuple, c'est-à-dire l'ensemble des citoyens actuels d'un pays (c'est donc un ensemble réel où on prend en compte les vivants). Il peut s'exprimer directement si sa taille l'oblige à recourir à des mandataires, il ne leur donnera qu'un mandat impératif : il leur dira quoi voter.

En revanche, ce que voteront ces mandataires, représentant obligatoirement la volonté du peuple, sera intouchable et inviolable. Le peuple ne pouvant prendre des lois contraires à ses intérêts, la loi est forcément juste : c'est le principe de primauté de la loi.

2. Souveraineté nationale

Notion développée par Sieyès. Ici, la souveraineté appartient à la nation, une entité abstraite et indivisible. Cet ensemble est fictif puisqu'il ne se limite pas aux seuls citoyens présents, mais inclut les citoyens passés et futurs ; elle est supérieure aux sommes (les individus) qui la composent.

La souveraineté nationale se traduit par un régime représentatif, puisque la nation ne peut gouverner directement ; étant fictif : il y a donc recours à des mandataires, titulaires d'un mandat représentatif, les représentants.

Ils oeuvrent dans l'intérêt de la nation et chacun la représente entièrement et non leurs seuls électeurs. La nation étant fictive, il ne peut y avoir de contrôle sur eux ; pour éviter qu'ils n'abusent de leur pouvoir, il faut mettre en place des contre-pouvoirs ( séparation des pouvoirs).

La souveraineté nationale va également dans le sens d'un suffrage censitaire, même si elle ne s'oppose pas fondamentalement à un suffrage universel. En effet, même en faisant voter l'ensemble des citoyens d'un pays, seule une infime partie de la nation pourrait voter.

On peut donc très bien limiter le suffrage à un nombre un peu plus réduit de citoyens, en privilégiant ceux considérés comme les plus capables à lire et écrire, comprendre la vie politique, avoir le temps et l'indépendance nécessaire ; d'où, le critère de la richesse.

1.2.2. Souveraineté internationale légale

Celle-ci confère à un État sa reconnaissance internationale. En pratique, ce sont les autres États qui reconnaissent cette souveraineté par la conclusion des traités internationaux.

1.3. Les institutions internationales menacent la souveraineté des États

Les organisations internationales, intergouvernementales finissent par développer leurs propres compétences et à se détacher de la simple volonté propre de leurs composants, les États-membres.

C'est notamment le cas de :

· L' Organisation des Nations Unies, qui depuis la fin de la guerre froide, mène une véritable politique de contrôle des États voire une politique d'ingérence. Cependant, il ne peut toujours y avoir aucun contrôle sur les cinq grands (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité) ;

· L' Organisation Mondiale du Commerce, qui dès sa création en 1994, n'a eu aucun mal à asseoir ses compétences en matière de commerce international à l'encontre des États, en particulier à l'encontre des États occidentaux qui se sont vus obligés d'appliquer les règles de commerce libéralisé (suppression du protectionnisme sous toutes ses formes). En réaction contre ce phénomène, les États mettent souvent en place des systèmes de protection qui s'avèrent plus ou moins efficaces.

Cependant, de tels systèmes sont condamnés par l' Organisation Mondiale du Commerce, qui s'évertue à mettre en place un commerce libéralisé, la libre concurrence étant représentée dans l'économie libérale, comme ce qui permet d'atteindre le plus de profits pour tout le monde.

En outre, la clause contraignante établie par l'article XVI-4 (dite « clause de conformité ») de l'accord instituant l'OMC, qui précise que chaque membre assurera la conformité de ses lois, réglementations et procédures administratives avec ses obligations telles qu'elles sont énoncées dans les accords figurant en annexe, entraîne une véritable perte de souveraineté étatique, puisqu'elle contraint les États à légiférer et ce de manière conforme aux règles de l'OMC.

Ce système est unique à l'OMC au niveau international (bien qu'on le retrouve dans le système régional de l'Union Européenne) ; les traités ne pouvaient qu'interdire de légiférer dans un sens contraire aux obligations définies.

Section.2. Etat

L'Etat, forme perfectionné des sociétés, n'a pas toujours existé ; il est à beaucoup d'égards, le fruit d'une longue évolution.

2.1. Définition de l'Etat

Selon le dictionnaire Larousse illustre, l'Etat est défini comme étant une entité politique constituée d'institution diverses qui préside aux destinées collectives d'une société et exerce, à ce titre, le pouvoir((*)1).

L'Etat peut être considéré comme un groupement humain établit de manière permanente sur un territoire ayant une organisation politique propre dont l'existence politique dépend juridiquement de lui - même et relève directement du droit international((*)2).

Khidahir quant à lui, considère l'Etat comme étant un groupement d'individus fixé sur un territoire déterminé dans lequel un ordre social, politique et économique est établit et maintenu par une autorité publique munis des pouvoirs de contrainte.

L'Etat est le seul à détenir le monopole des forces armées organisées comme conséquence :

o L'Etat peut édicter les règles juridiques ;

o L'Etat est souverain :

· A l'intérieur : personne ne peut s'opposer par la force ;

· A l'extérieur : elle n'a d'ordre à recevoir de personne ;

· Le peuple qui détient le pouvoir dans l'Etat.

2.2. Les éléments constitutifs de l'Etat

Pour qu'on puisse parler de l'Etat, comme acteur des relations internationales, il faut au moins l'ensemble des quatre éléments qui sont capital et sans eux, l'Etat disparaîtrait non parce qu'ils sont sa substance, mais parce qu'il n'aurait plus de raison d'être. Bref, ils sont les éléments de formation et d'existence de l'Etat :

1. Le territoire aux limites bien précises ;

2. La population ou communauté nationale ;

3. Le pouvoir organisé (le gouvernement).

A cela, nous pouvons ajouter :

4. La reconnaissance internationale de l'existence de ce nouvel Etat.

2.2.1. Le territoire

Le territoire présente un grand intérêt et une importance capitale pour l'institution étatique, puisque c'est sur lui qu'est installée la communauté nationale.

C'est une condition indispensable pour que l'autorité politique s'exerce efficacement. D'ailleurs, Maurice Hauriou disait à cet effet: « l'État est une corporation à base territoriale ».

L'assise territoriale implique une délimitation précise et la notion de frontière apparaît indispensable. La précision frontalière est toutefois à nuancer. L'article 2 alinéas 4 de la charte de l' ONU insiste sur le respect de l'intégrité du territoire national par les Etats tiers et par les gouvernants de chaque État((*)1).

La convention de Chicago relative à l'aviation civile internationale stipule dans son article 2 « il faut entendre par territoire d'un Etat, les régions terrestres et les eaux territoriales y adjacentes qui se trouvent sous la souveraineté, la suzeraineté, la protection ou le mandat dudit Etat »((*)2).

Il existe des frontières naturelles et des frontières artificielles. Pour les frontières naturelles, il peut s'agir d'un fleuve, d'une rivière ou d'une montagne. Pour les frontières artificielles, c'est un traité qui fixe les limites. La procédure, en règle générale, consiste en la mise sur pied d'une commission mixte.

Le territoire a un rôle fondamental, car il contribue à fixer la population en favorisant l'idée de nation, détermine le titre et le cadre de compétence de l'Etat. C'est là un rôle essentiel et les autorités publiques disposent de la plénitude des compétences pour imposer des obligations aux individus et faire respecter le droit.

La souveraineté d'un Etat s'abolit aux frontières. Par contre, les représentations diplomatiques, Ambassades et Consulats font partie intégrante du territoire de l'Etat. L'importance attribuée au territoire provient sans doute de ce qu'actuellement, le territoire sert de mesure et de limite à l'autorité du gouvernement de l'Etat.

A l'époque contemporaine, le territoire a deux caractéristiques bien nettes ; il est stable et il est limité.

Le territoire est stable, en ce sens que la collectivité nationale y est installée d'une manière permanente. En second lieu, le territoire étatique est limité , car il comporte des limites précises et fixes à l'intérieur desquelles s'exerce l'activité des gouvernants et des gouvernés.

2.2.2. La population ou communauté nationale

Tout comme l'on ne peut avoir un État sans territoire, il est aussi vrai que la population est un élément fondamental dans la définition de l'État.

La population peut être défini comme l'ensemble des individus habitant un territoire déterminé et ayant atteint une solidarité sociologique. Au regard du droit international, nous pouvons distinguer deux catégories des populations dans un Etat :

· Les nationaux : sont cette catégorie de population attachée à l'Etat par le lien de la nationalité qui est l'appartenance juridique d'une personne à la population constitutive de celui - ci ;

· Les étrangers : sont des individus d'une autre nationalité qui vivent et/ou travaillent sur le territoire d'un Etat et qui conservent les liens de rattachement avec leur pays d'origine, tandis que les apatrides sont des individus qui sont privés de nationalité.

Le pays hôte n'exerce pas sa puissance à leur égard sinon que sur les matières qui, au regard du droit international relèvent de sa souveraineté.

2.2.3. Le pouvoir organise (gouvernement)

Le troisième élément constitutif d'un État est son gouvernement. D'ailleurs, le concept de l'Etat implique en partie une organisation politique. Cette organisation bénéficie de la puissance publique et de la capacité de commander et de se faire obéir.

C'est pour cela que, pour maintenir l'ordre sur le territoire, il doit devenir légitime et respecter les règles en vigueur dans la société. Concrètement, la notion de gouvernement a un double sens. Le premier sens utilisé communément, désigne l' exécutif, le législatif et le judiciaire. Le deuxième sens plus strict, ne concerne que le premier ministre et son équipe.

Le gouvernement agit au nom de la population qui l'a accepté et de laquelle il tire toute sa légitimité. La notion de pouvoir est composée de deux éléments qui sont la domination et la légitimité ou la compétence.

· La domination : le gouvernement qui détient le pouvoir de dominer dans le sens d'organiser en assurant la sécurité des hommes et de leur s biens ;

· La légitimité ou la compétence : les autorités chargées de veiller à l'ordre et à la sécurité dans le pays doivent être qualifiées dans leurs charges. Mais on connaît des cas de pouvoir de fait. Avec le temps, le pouvoir de fait devient le pouvoir de droit ; donc, il y a compétence et qualification des personnes.

Le droit international n'impose aucune contrainte formelle quant à la forme du gouvernement. Chaque peuple est libre de se doter du gouvernement de son choix.

Section.3. Relations internationales

3.1. Définitions des relations internationales

La définition de l'espace des relations internationales pose en soi, un problème de taille. En effet, l'expression « relations internationales » signifie littéralement relations entre nations. Or, l'organisation de collectivité sous la forme nationale est un phénomène relativement récent.

Cette observation est d'autant plus vraie que si l'on réfère à la période où l'Etat moderne devient l'acteur principal des relations entre unités politiques territorialement organisées. Ce sont les traités de Westphalie de 1648 qui pose l'Etat comme unité de base des relations internationales.

A cet effet, il est possible des définitions suivantes pour cette science des relations internationales.

Virally Michel définit les relations internationales comme celles qui échappent à la domination d'un pouvoir politique supérieure « interne »((*)1).

Les relations internationales peuvent être simplement définies comme les flux de toutes natures et de toutes origines qui traversent les frontières((*)1).

Roger Pinto quant à lui, distingue un peu plus le rapport entre les relations internationales et les relations inter - étatiques en admettant que les relations internationales « ont tous les rapports sociaux dont les participants ou le contenu se rattachant à deux ou plusieurs sociétés politiques étatiques »((*)2).

Marcel Merle définit les relations internationales comme étant les rapports sociaux de toute nature qui traversent les frontières, échappant à l'emprise d'un pouvoir étatique unique ou auxquels participent les acteurs qui se rattachent à des sociétés étatiques différentes((*)3).

Quant au professeur Diur Katond, il pense que « c'est l'étude des actions et interactions des acteurs privilégiés dans la vie internationale que sont les Etats constitués ou en formation pendant une période donnée »((*)4).

Les relations internationales englobent les réalités les plus universelles, les plus diverses et les plus nombreuses du champ de l'action sociale dans la mesure où elles s'intéressent aux situations qui mettent en relation l'ensemble des acteurs de la vie des sociétés.

Les relations internationales ne peuvent aller que dans les sens de la prolifération caractérisée par la multiplication des acteurs et de leurs actions et interactions dans le système international.

Quant à nous, les relations internationales, c'est une science qui nous permet de comprendre comment sont résolus les conflits qui peuvent naître des rapports entre les Etats, Organisations Internationales ou les individus de nationalités différentes. Mais aussi, les différents rapports qui existent entre eux, mais caractérisés par la paix et la guerre.

3.2. Champ d'application des relations internationales

L'étude de relations internationales englobe les rapports pacifiques et belliqueux entre les Etats, le rôle des organisations internationales, l'influence des forces transnationales et l'ensemble des échanges ou des activités qui transgressent les frontières étatiques((*)1).

· Relations transnationales : Les relations transnationales signifient l'ensemble des relations qui se tissent entre les acteurs de la scène internationale et qui échappent au contrôle des États. Le terme transnational signifie que ces relations transcendent les États et ne sont pas soumises à son influence. Le mouvement écologiste, sous le leadership de Greenpeace par exemple, constitue un exemple de relations transnationales. Les mouvements altermondialistes en font également partie : ils s'organisent spontanément par des acteurs autres que les États nationaux et ont pour prétention de s'affranchir de ces derniers pour interpeller la société civile mondiale ;

3.3. Les outils des Relations Internationales

· La diplomatie, c'est-à-dire la pratique de la négociation et des échanges entre représentants des États. Les sanctions, le recours à la force et les négociations économiques internationales notamment au niveau du commerce mondial, bien que n'étant pas typiquement considérés comme de la diplomatie sont en réalité des outils intéressant dans le cadre des négociations ;

· Les sanctions internationales, constituent en général le premier recours après l'échec de la voie diplomatique et sont une des façons de donner plus de poids aux traités. Elles peuvent prendre la forme des sanctions diplomatiques ou économiques ;

· La guerre, l'usage de la force est souvent vue comme l'ultime recours dans les Relations Internationales. Pour Clausewitz, « la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens ». L'étude de la guerre dans le champ des Relations Internationales est du ressort de deux disciplines : les études militaires et les études stratégiques ;

· La mobilisation de l'opinion internationale, peut également être vue comme un instrument des Relations Internationales. Cette méthode est surtout utilisée par des ONG comme par exemple quand Amnesty International appelait la prison de Guantanamo un «  Goulag » ;

· La mise en avant des avantages économiques et diplomatiques. Par exemple pour rentrer dans l' Union Européenne, les pays candidats sont tenus de respecter un certain nombre de critères économiques et légaux qu'ils acceptent s'ils estiment que les avantages l'emportent sur les inconvénients.

3.4. Les relations internationales africaines

Dès février 1885, l'Afrique est désormais soumise aux puissances coloniales européennes. Elle a cessé dès lors de s'appartenir en effet, la conférence de Berlin (Novembre 1884 - Février 1885) a consacré la partition du continent africain en empires coloniaux des puissances européennes qui proclament partout leur devoir de civilisation sur les « peuples attardés ».

Même après la seconde guerre mondiale, l'Afrique n'a pas constitué un véritable enjeu, ni joué un rôle essentiel dans la stratégie mondiale, notamment à Yalta((*)1). Cette attitude ne signifiait nullement pas un manque d'intérêt desdites puissances à l'égard de l'Afrique, mais simplement qu'elle occupait l'arrière-plan des relations internationales tant qu'il n'y avait pas de menace communiste et tant que les intérêts occidentaux n'étaient pas menacés.

· L'Afrique : nouvel enjeu des relations internationales

Dans le contexte de la guerre froide idéologique, l'Afrique était un vide stratégique où venait s'équilibrer ou se rééquilibrer l'Est et l'Ouest. L'Afrique ainsi intégrée dans les stratégies des superpuissances n'avait pas d'Etat doté des capacités suffisantes de contrainte justificative de l'autonomie de la défense et d'une diplomatie aux mains libres.

Le rôle stratégique de l'Afrique était celui d'un théâtre des opérations d'approvisionnement ou de ravitaillement des unités combattantes métropolitaines ou encore un lieu de passage ou de repli en cas des campagnes triomphantes. Les jeux stratégiques en Afrique étaient faits par les Etats africains promus à un certain leadership régional ou continental((*)2).

Le fait que des puissances étrangères ont constitué longtemps un contrepoids aux aspirations des africains révèle la faiblesse du milieu africain. Pourtant, les richesses naturelles de l'Afrique indispensables aux industries du Nord font du milieu africain un facteur de puissance.

L'origine de la faiblesse de l'Afrique dans les relations internationales est liée à son hétérogénéité dont les éléments sont de diverses natures, à savoir :

1. Politique

· La structure des systèmes politiques ;

· L'orientation des gouvernements sur le plan idéologique et en matière de politique étrangère ;

· La dépendance des Etats du soutien extérieur.

2. Economique

· La dotation des pays africains en ressources naturelles ;

· La population et la densité ;

· Le niveau du Produit National Brut.

3. Social

· Les partis d'oppositions clandestins ou légaux ;

· Les mouvements de libération nationale.

C'est ce qui a fait dire à Campredon que les Etats africains sont économiquement et politiquement fragiles ; ce qui les place sur le plan international dans une situation d'infériorité relative((*)1).

Section.4. Organisations internationales

La société internationale n'est pas aujourd'hui comme elle était au début du XXème siècle, et encore en moins dans les périodes qui l'ont précédées. Elle connaît une évolution permanente liée au phénomène d'institutionnalisation des rapports entre les Etats.

4.1. Définition des organisations internationales

Les organisations internationales sont des sujets dérivés du droit international. Elles sont créées par la volonté exprimée des Etats et tiennent leurs compétences de ces derniers.

Il existe une multitude de définitions des organisations internationales, nous prendrons quelques-unes.

Ainsi, une organisation internationale est une association d'Etats souverains établie par un accord entre ses membres et dotée d'un appareil permanent d'organes chargés de poursuivre la réalisation d'intérêt communs par une coopération entre eux((*)1).

Reuter P. la définit comme un groupe d'Etat susceptibles de manifester d'une manière permanente une volonté juridiquement et distincte de celle de ses membres((*)2).

Pour Marrion Bettati, une organisation internationale est une association d'Etats créée par un traité possédant les organes permanents et une personnalité juridique distincte de celle des Etats membres.

Au sens large, une Organisation Internationale peut être définie comme un ensemble structuré des participants appartenant à des pays différents coordonnant leurs actions en vue d'atteindre des objectifs communs.

En ce qui nous concerne, nous définissons une organisation internationale comme une entité créée par un accord possédant des organes permanents pour suivre les objectifs communs qu'ils retiennent dans le traité, acte, charte ou convention, créant cette organisation.

4.2. Création & critères des organisations internationales

4.2.1. Création des organisations internationales

Une Organisation Internationale est créée grâce à un instrument juridique qui constate l'accord des Etats membres. Cet instrument juridique peut revêtir plusieurs noms : Charte, Acte constitutif, Statuts, etc.

Il prend la forme soit d'un traité international, soit d'une convention, soit d'un accord. Il est soumis à la procédure de ratification. Pour qu'un instrument juridique d'une organisation internationale entre en vigueur, il faut que cet instrument ait atteint un nombre de ratifications fixé par l'acte multilatéral fondateur.

Ce nombre peut être soit un nombre minimal, qui est alors appelé un seuil (situation la plus fréquente dans les Organisations Internationales à vocation universelle, telle l'Organisation des Nations unies), ou la totalité des États membres (situation la plus souvent rencontrée dans les Organisations Internationales à vocation restreinte, spécifiquement les Organisations Internationales d'intégration, induisant des relations renforcées entre les États membres).

Par exemple l'OMC est entrée en vigueur quand il y a eu au moins 80 ratifications sur 128 membres. Dans l'autre cas, l'Union Européenne voit son évolution soumise à un accord suscité par l'unanimité de ses parties (États membres).

4.2.2. Critères des organisations internationales

Pour que l'on parle d'une organisation internationale, quelques critères doivent être réunis, à savoir :

o La concertation

Une organisation internationale est une émanation volontariste des Etats souverains, et cela implique une action concertée entre ses Etats.

o Un traité

Coutumièrement, on entend par un traité international, tout accord conclu entre deux ou plusieurs sujets du droit international destiné à produire les effets de droit et régi par le droit international. C'est le moyen le plus ancien utilisé pour officialiser les relations entre Etats.

o Durée illimitée

Une organisation internationale est une action destinée à durer. C'est cette permanence qui distingue une organisation internationale des autres formes des concertations interétatiques, telles que les conférences internationales.

o Intérêt commun

Une organisation internationale a un but d'intérêt commun, car les Etats créent ou adhèrent à une organisation internationale en y voyant un cadre plus vaste, plus efficace ou par la conjugaison de leurs efforts et énergies, ils peuvent facilement atteindre leurs objectifs.

o La personnalité juridique((*)1)

Même dans le silence des textes, toute organisation internationale est dotée de la personnalité juridique, c'est-à-dire de l'aptitude à être titulaire de droits et d'obligations « avis consultatif du 11 avril 1949 de la Cour Internationale de Justice dans l'affaire comte Folke Bernadotte des dommages subis au service des Nations Unies ».

Cette personnalité juridique est de caractère objectif, c'est-à-dire qu'elle est opposable même au Etats non membres, du moins en ce qui concerne les organisations universelles mais non en ce qui concerne les organisations régionales et/ou sous régionales « Cour Paris 13 janvier 1993 à propos de la CEDEAO ».

A la différence de l'Etat, cette personnalité juridique est de caractère fonctionnel, car toute organisation internationale est soumise au principe de la spécialité « C.I.J, affaire des armes nucléaires, avis consultatif, 1996 ».

En somme, la personnalité juridique des organisations internationales entraîne leur responsabilité sur le plan international, titulaire de droits et d'obligations avec parfois, un régime particulier.

4.3. Structure organique des organisations internationales

Toute Organisation internationale est tripartite (3 séries d'organes) :

o Une assemblée générale des États membres : c'est un organe délibérant ;

o Un secrétariat : c'est un organe administratif et permanent de l'organisation, c'est l'exécutif. À sa tête, il y a un secrétaire ou un président. Ban Ki-Moon est par exemple l'actuel (janvier 2007) Secrétaire général de l'ONU ;

o Les organes consultatifs et techniques : les experts, consultants (qui sont des personnes extérieures à l'Organisation internationale).

4.4. Financement des organisations internationales

Chaque État contribue au budget de l'organisation (ce sont les contributeurs). Le calcul est définit selon les statuts. Mais, il se base généralement sur deux paramètres : le Produit Intérieur Brut (PIB) (plus il est riche, plus il contribue) et la part de l'État membre dans le commerce mondial.

En fonction de ces ceux critères, on détermine un pourcentage. Mais, il peut y avoir des exceptions, comme à l' Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole « OPEP », où le principe égalitaire est appliqué. La part de chaque État est la même.

Les contributions obligatoires constituent la source principale de financement, mais il existe d'autres modes de financement.

4.5. Les organisations internationales supranationales

Elles disposent d'un pouvoir de décision obligatoire à l'égard des Etats membres et parfois à l'égard des personnes privées (physiques ou morales). Exemple : l'OTAN et l'Union Européen dans le cas de Conseil des Ministres et la Commissions de Bruxelles ont un pouvoir de réglementation et de décisions. Les actes qu'ils édictent sont exécutoires de plein droit sur le territoire de la communauté. Et le droit communautaire prime toujours en cas des conflits sur les droits nationaux des Etats membres.

CHAPITRE.II. INTEGRATION

Les réalités internationales ont prouvé qu'aucun Etat ne peut vivre en vase clôt ; cependant, l'Etat acteur de la scène internationale a besoin des autres, les intérêts qui motivent les Etats le poussent à coopérer avec les autres par le biais de leurs relations diplomatiques.

Il s'avère également que les besoins des acteurs internationaux que sont les Etats exigent que ceux - ci se constituent en groupe que nous appelons « Organisation internationale ». Cette appartenance à une organisation internationale n'est possible que par le processus d'intégration.

Ce pour cela, dans ce deuxième chapitre, nous allons beaucoup plus s'atteler sur le concept Intégration.

Section.1. Définition de l'intégration

Comme les relations internationales, plusieurs auteurs définissent l'intégration des plusieurs manières. D'où, une définition est loin de se confirmer. Du point de vue Politique, le concept « intégration » implique ou représente des relations de communauté ou une forte cohésion entre les peuples appartenant à une entité politique déterminée.

Il implique également des biens de réciprocité, un équilibre permanent entre la conscience d'une identité totale et d'une identité de soi. Nous pouvons également définir l'intégration politique comme la cession ou l'abandon partiel ou total de la souveraineté nationale et internationale au profit d'un organisme supra national.

Dans son ouvrage intitulé « Europe sans rivale », François Perroux définit l'acte d'intégrer comme celui qui rassemble des éléments pour augmenter la cohésion d'un tout déjà existant((*)1).

Marshall A. estime qu'il y a un ensemble intégré lorsque le bien de solidarité qui existe entre échange d'éléments et telle que la liberté totale d'échange profite à tous((*)2).

A ce niveau, l'intégration implique donc des efforts conscients, volontaires encore de coordonner, voire d'unifier les politiques économiques, monétaires, sociales de différents gouvernements locaux et enfin de compter, mettre en place une autorité de décision qui est là le couronnement, le parachèvement et la conséquence ultime de l'intégration.

L'intégration comprise ainsi dans le sens de rassemblement des parties dans un tout implique nécessairement une assimilation, une fusion, une insertion et une unification.

Section.2. Typologies d'intégration

Dans le cadre de l'intégration, il y a plusieurs types à relever ; c'est ainsi qu'on parle de :

2.1. L'intégration économique

D'une façon générale, on peut définir l'intégration économique comme la création d'un ensemble économique nouveau qui transcende les économies nationales. Ce qui implique l'existence d'une entité économique stable et reconnue comme telle sur le plan international et qui est douée dans une cohérence interne.

Au regard de la conception économique et politique, l'intégration économique est entendue simplement comme une incorporation d'une autre ou à un groupe déjà existant pour faire apparaître une organisation nouvelle des relations économiques et commerciales.

Pour définir l'intégration économique, certains auteurs se sont référés à des théories existantes dans des domaines de spécialité.

C'est ainsi que David Ricardo se référant aux théories conventionnelles, définit l'intégration économique comme étant une nécessité du commerce international, laquelle nécessité est dictée par l'interdépendance des ressources et disponibilités entre des unités conduisant ainsi à la réalisation de l'intégration.

Ainsi, l'intégration économique n'est pas assimilée en termes d'abolition des frontières nationales, mais d'élargissement de la communauté des intérêts et des aspirations, et non en termes négatifs de rupture des lignes des défenses de l'intégration nationale.

Aussi, l'intégration économique devient donc une situation d'équilibre des prix, quantités des unités participantes donnant lieu à des grandes probabilités de satisfaction optimale pour chacune des composantes intégrées.

2.2. L'intégration politique

La notion d'intégration est également une notion purement statique et proche des notions d'équilibre, de comptabilité ou de complémentarité des éléments d'un système donné.

Ainsi, nous distinguons deux sortes d'intégration politique dont((*)1) :

· L'intégration interne ;

· L'intégration externe.

2.2.1. L'intégration interne

Et définie comme les processus de croissance ou de développement de la cohésion interne d'un ensemble déjà constitué ;

Un processus d'intégration politique est de type interne, dès qu'il s'opère au sein d'une seule et même société politique déjà constituée et cela en dépit de ce que cette entité politique soit éventuellement morcelée, en communautés distinctes, en groupes ethniques ou linguistiques différents.

2.2.2. L'intégration externe

D'autre part, on peut la définir comme le processus de formation et de constitution d'une nouvelle entité. Il y a alors une réorientation des attitudes politiques d'obéissance, d'allégeance et de revendication.

Le processus d'intégration politique est de type externe sitôt qu'il oeuvre en milieu international ou interétatique, c'est-à-dire sur une scène politique morcelée qu'il s'efforce d'unifier politiquement en la constituant en une seule entité politique.

Elle consiste au plan de projet politique, en un processus de politisation d'un milieu humain non encore constitué en société politique par voie de transfert consenti par les diverses sociétés politiques en état d'intégration au bénéfice de la société politique en gestation.

Ainsi, l'intégration politique et définie par Duverger, comme : la part prise dans le processus d'unification d'une société par le pouvoir politique organisé, Etat ou société national((*)1). L'intégration politique suppose non seulement la suppression des conflits, mais aussi le développement des solidarités.

L'intégration politique selon Lieber, représente des relations de communauté ou une forte cohésion entre des peuples appartenant à une entité politique((*)2). Il implique des liens de réciprocité, la conscience d'une identité de groupe et d'une identité de soi.

L'intégration dont il est l'objet de notre étude ne vise pas le processus d'unification nationale à l'intérieur d'un pays, mais plutôt celle régionale, c'est-à-dire entre plusieurs pays d'une même région.

· Intégration régionale

Le mot intégration régionale est issu d'un rapprochement de deux concepts : Intégration et Région((*)3).

· L'intégration, parce qu'il s'agit de processus d'insertion ou d'assimilation d'activités, des personnes, entités nationales sous une autorité commune dans l'optique de renforcer leurs différents atouts et la participation à la vie sociale ;

· Région, puisqu'il est question d'un processus de formation des blocs regroupant des entités géographiquement proches ayant les plus souvent certains caractères communs.

La région est considérée comme une entité à plusieurs niveaux dont((*)4) :

· Unité géographique et écologique ;

· Système social d'interactions culturelle et politique ;

· Une société civile ;

· Une coopération organisée et institutionnalisée ;

· Une formation historique dotée d'une identité agissant en acteur politique et jouissant d'une certaine légitimité.

Tous ces éléments constituent donc les conditions d'existence d'une entité régionale. Cependant, quant à nous, nous définissons l'intégration régionale comme l'abandon de certaines souverainetés étatiques dans un organe super étatique ou supranational.

a. Les conditions favorables à une intégration régionale((*)1)

Plusieurs approches sont utilisées par les acteurs étatiques pour parvenir à l'intégration régionale. Les conditions favorables sont :

· Homogénéité sociale et culturelle ;

· Attitudes politiques similaires, position similaire au sein des O.I ;

· Possession d'un ensemble d'institution intergouvernementale ;

· Interdépendance économique et échange internationaux ;

· Nombre des participants (Etats), il est plus facile lorsque le nombre est petit ;

· Degré de développement économique et des transactions ;

· Complémentarité des élites et des populations.

Section.3. Les étapes de l'intégration

L'intégration d'une organisation internationale ne peut être que progressive. Plus on progresse sur la voie de l'intégration, plus les liens qui unissent les Etats membres ou leurs ressortissants se resserrent. On distingue traditionnellement cinq étapes d'intégration, à savoir : la zone de libre-échange, l'union douanière, le marché commun, l'union économique et l'union politique.

3.1. Zone de libre échange

On parle de la zone de libre-échange lorsque le pays tiers va d'abord exporter ses produit vers les pays de la zone qui pratique de faibles droits de douane ; ces produits ayant été introduits régulièrement dans la zone après avoir acquitté les droit de douane, ils répondent désormais à la définition du produit en libre pratique dans la communauté.

Cela signifie que les produits en question sont désormais considérés et traité comme des produits originaires de la zone. C'est précisément pour éviter ce détournement de trafic qu'il est utile de passer au stade suivant de l'intégration : l'union douanière. La plus part des organisations communautaires n'ont souvent pas eu pour objectif la création d'une Zone de Libre Echange, mais directement d'une union douanière et d'un marché commun.

3.2. L'union douanière

On parle d'union douanière lorsque les Etats concernés ont non seulement éliminé entre eux les droits de douane mais ont aussi mis en place un tarif douanier ou tarif extérieur commun et une politique commerciale commune.

Dans une union douanière, les obstacles tarifaires aux échanges ont été éliminés. Mais il subsiste d'autres obstacles non tarifaires aux échanges, mais liés notamment à la disparité des régimes fiscaux applicables aux marchandises qui circulent à l'intérieur de la zone et à la diversité des normes techniques auxquelles les produits doivent se conformer pour être vendus régulièrement sur le territoire de certains Etats membres.

Il ne suffit donc pas d'éliminer les droits de douane et d'interdire le contingentement pour garantir la libre circulation des produits et des facteurs de production (capitaux, travailleurs). Seul le passage à la troisième étape de l'intégration permet de supprimer les derniers obstacles aux échanges. Cette troisième étape est le marché commun.

3.3. Le marché commun

On parle de marché commun lorsque les marchandises, les personnes, les services (transports, banques, assurances, bourses...) et les capitaux peuvent circuler librement sur ledit marché ; on évoque encore les quatre libertés fondamentales du marché commun. Le marché commun est plus ambitieux que l'union douanière.

Puisqu'il suppose notamment la mise en oeuvre des règles et des législations communes, en matière fiscale ou dans le domaine de la concurrence par exemple ; il suppose aussi l'existence des politiques ou d'actions sectorielles communes, par exemples en matière agricole ou dans le domaine des transports.

L'organisation d'intégration est conjointement avec les autorités nationales, le garant du respect des règles communautaires de concurrence par les entreprises et les Etats membres. Elle agit dans ce domaine, soit de sa propre initiative, soit à la suite des plaintes d'Etats membres, d'entreprises ou des particuliers. Elle dispose alors des pouvoirs d'investigation très étendus. Les entreprises et les particuliers qui estiment être victimes d'infractions aux règles de concurrence peuvent saisir directement les tribunaux nationaux.

3.4. L'union économique monétaire

La dimension monétaire communautaire était quasiment absente dans la réflexion des organisations d'intégrations, qui se bornaient à énoncer quelques principes relatifs à la coordination des politiques monétaires nationales et des politiques d'échange.

C'est la désintégration progressive du système monétaire international et le flottement généralisé des monnaies dans les années 1970 qui ont contraint ces structures à se soucier de la dimension monétaire de la construction des communautés et à créer un système monétaire communautaire. Et l'union européenne est jusque-là, seule organisation de ce genre à réussir dans ces domaines avec l'Euro. Cette étape permet tout simplement à l'organisation d'avoir une monnaie unique pour établir un marché intérieur bien structuré et fort.

3.5. L'union politique

Les quatre premières phases de l'intégration concernent essentiellement l'économie. Le stade ultime de l'intégration, c'est l'union politique. En effet, comme l'a écrit Robert Schuman, « l'intégration économique ne se conçoit pas, à la longue, sans un minimum d'intégration politique »((*)1).

Par faute de modèle de cette intégration, il est préférable de voir cela dans l'Union Européenne pour le comprendre.

On notera qu'à défaut d'avoir réussi à promouvoir l'union politique avant la signature du traité de Maastricht, les pays membres de la communauté ont mis en oeuvre une coopération politique européenne dès le début des années 1970. Cette coopération politique s'est fondée principalement sur la demande des chefs d'Etats et de gouvernement réunis à la Hayes en décembre 1969. Dans l'ensemble, elle a bien fonctionné et elle est devenue un élément important des rapports entre les Etats membres de la communauté((*)2).

Section.4. Concepts africains d'intégration

Les pays africains ont toujours placé l'intégration régionale au coeur de leur programme de développement, en tant que moyen de lever plus efficacement les principales contraintes au développement, d'accélérer la croissance et d'alléger la pauvreté.

C'est ainsi qu'ils ont créé plusieurs groupements sous régionaux pour promouvoir l'intégration économique du continent et permettre à l'Afrique d'être compétitive dans l'économie mondiale. Après une histoire longue et tumultueuse, l'idée d'intégration régionale a connu un regain d'intérêt dans tous les pays d'Afrique.

Ce pour cela, le concept africain d'intégration régionale entre régionalisme ouvert, perçu comme un accord-cadre de libre échange couplé d'une intégration des marchés et régionalisme vu sous l'aspect de marché commun et de communauté économique, les africains ont choisi les concepts multisectorielle d'intégration régionale, car ce type d'intégration régionale devrait conduire à terme en Afrique à la formation de grands États fédéraux dans les principales régions africaines et la mise en place, au bout de ce processus économique et politique, d'un gouvernement continental confédéral((*)1).

L'intégration multisectorielle vise principalement la construction d'un système productif régional efficient en vue de la croissance et du développement économique. Sur le plan international, les États membres refusent la marginalisation et recherchent une plus grande représentativité au niveau mondial.

Le concept multisectoriel de l'intégration africaine est fondé sur quatre piliers, à savoir :

· La mise en commun des États membres de leurs souverainetés nationales en vue de créer une souveraineté collective susceptible de guider plus efficacement le processus d'intégration multisectorielle ;

· La convergence des politiques sectorielles et macroéconomiques, particulièrement monétaires et financières, en vue d'arriver à une convertibilité des monnaies nationales et même à l'émission d'une monnaie unique ;

· La formation d'un grand marché régional pour stimuler l'investissement et le commerce intra - régional ;

· La construction des infrastructures physiques régionales qui s'imposent pour créer la cohésion de l'espace économique régional.

Section.5. Défis et finalités de l'intégration

5.1. Défis de l'intégration régionale africaine

L'intégration régionale en Afrique est butée à plusieurs défis aussi bien qu'institutionnels, financiers, techniques et matériels.

En effet, il existe plusieurs contraintes qui constituent des défis majeurs à la mise en oeuvre de l'intégration régionale en Afrique qui sont d'ordre interne et externe et ne favorisent pas la réalisation des objectifs de l'intégration régionale du continent.

5.1.1. Les défis d'ordres internes

Au niveau interne, à titre d'illustration, nous pouvons parler des((*)1) :

1. Obstacles relatifs à la nature et au fonctionnement des Etats du continent, qui sont caractérisés par : l'hétérogénéité des idéologies, des régimes politiques étranges, des orientations économiques, des mouvances politiques et diplomatiques de l'Afrique et des Etats ;

2. La diversité des plans nationaux dont sans doute, les priorités sont analogues mais dont la philosophie et les objectifs divergent à maintes égards ;

3. L'absence de démocratisation du développement, dont les effets majeurs sont en général le non-respect des droits de l'homme, l'absence de la participation et de partage équitable des produits du développement ;

4. L'absence d'engagement et d'une réelle volonté politique ;

5. Les divers défis du système politique africain dont :

o Les conflits de toutes natures qui assaillent, marginalisent, précarisent l'Afrique et causent d'indicibles souffrances aux populations africaines ; nombreuses personnes déplacées, réfugiées et les violences sexuelles, etc... ;

o Les défis des maladies endémiques et des pandémies ;

o Les défis d'organisation, de démocratie, de bonne gouvernance et de promotion et garantie des droits de l'homme ;

o Le défi d'endettement écrasé de plusieurs Etats africains ;

o Le défi du sous - développement récurrent du continent ;

o Le défi de la science et de la technologie, l'Afrique est le continent le plus arrièré en science et technologie dans tous les domaines.

5.1.2. Les défis d'ordres externes

Sont relatifs aux rapports entre l'Afrique et le système international, à la coopération Nord - Sud qui est souvent caractérisée par :

· L'extraversion économique, politique et culturelle et la pesanteur coloniale ;

· La réticence de grandes puissances au processus d'intégration de l'Afrique ;

Ainsi, le rapport Berg contre le Plan d'Action et l'Acte Final de Lagos, l'hostilité des grandes puissances et des Sociétés Multinationales à la philosophie du développement de l'Afrique((*)1).

· L'intégration des économies africaines à l'économie mondiale qui est dominé par les grandes puissances ;

· La mondialisation libérale en cours ;

· Etc.

En somme, il faut résoudre correctement ces questions pour assurer une réelle intégration régionale africaine.

5.2. Finalités de l'intégration régionale africaine

L'Afrique se doit de relever tous ces défis et remplir un certain nombre des conditions préalables, permissives pour une finalité efficace de l'intégration ; ces conditions sont entre autres :

1. La volonté politique, définie comme un engagement réel et permanent des Etats et des dirigeants à mettre en oeuvre des décisions collectivement prises à tous les niveaux ;

2. La solidarité politique et diplomatique des Etats africains, l'harmonisation des attitudes, des positions et des politiques des groupements africains s'avère plus que jamais d'une impérieuse nécessité pour promouvoir et sauvegarder les intérêts communs africains ;

3. L'intégration sociale des peuples africains, aucune intégration n'est possible, si la libre circulation des personnes et de leurs biens n'est pas garantie ;

4. Le renforcement des groupements économiques sous régionaux et régional existant ainsi que la coordination de leurs activités, cette exigence est une des actions préalables contenues dans l'acte final de Lagos et dans le traité créant les Communautés Economiques Africaines. Elle est aussi un des objectifs de l'Union Africaine consacré par son Acte constitutif ;

5. Faire participer, plus activement à tout programme d'intégration les associations de la société civile, les groupements professionnels, les cadres et d'autres secteurs ;

6. Parvenir, à un équilibre entre les initiatives économiques du secteur public et celles du secteur privé ;

7. Concilier, les intérêts parfois contradictoires des pays différents par leur taille, leurs ressources naturelles et leurs résultats économiques ;

8. Rationaliser, les nombreuses institutions régionales de l'Afrique afin de réduire les efforts redondants et l'inefficacité ;

9. Le rôle du commerce frontalier, les Etats africains doivent prendre des mesures concrètes pour ouvrir leurs frontières à de commerce traditionnel qui, en fait, est conforme à la géographie, à l'ethnisme, à la solidarité bénéfique entre les peuples d'une même zone géographique et culturelle ;

10. La popularisation de l'idée du processus d'intégration africaine, il importe que les peuples africains soient autant que possible, informés des implications diverses que renferment l'idée d'une intégration régionale africaine ;

11. La démocratisation du développement, il faut intégrer effectivement les populations aux différentes phases du développement, c'est-à-dire à la conception, à la prise et à la mise en oeuvre des décisions en matières de développement régionale ;

12. L'harmonisation des politiques monétaires et financières, la non convertibilité des monnaies africaines explique, en grande partie, la désintégration et la crise économique de l'Afrique et pense à la création d'une monnaie unique africaine ;

13. La restructuration de la coopération entre l'Afrique et le reste du monde, il faut défendre l'Union Africaine dans les négociations internationales et de promouvoir une diplomatie multilatérale dynamique de promotion de la paix en Afrique ;

14. La science, la technologie, la culture et l'éducation doivent devenir la priorité des priorités, par le moyen de la recherche scientifique ;

15. La dotation de l'organisation régionale « UA » d'un statut supranational, ce qui lui permettra de jouer un rôle beaucoup plus spécial pour la réussite de l'intégration régionale africaine.

CHAPITRE.III. PRESENTATION DU CONTINENT D'AFRIQUE

L'Afrique est composée de 48 pays avec Madagascar et de 53 si on compte tous les archipels. A cheval sur l'équateur, elle présente une grande diversité de climats : d'équatorial au centre à tempéré chaud au Nord et en Afrique australe.

A la forêt tropicale humide succèdent les étendues herbeuses des savanes humides, puis sèches et épineuses. S'étendent ensuite au Nord la bande désertique du Sahara et au Sud, les déserts du Namibie et du Kalahari.

L'Afrique a subit au XIXème siècle la colonisation des grandes puissances européennes. Elles ont imposé leurs formes de gouvernement et tracé des frontières sans rapport avec les divisions naturelles et traditionnelles. Après l'indépendance, des hommes de culture et de langues différentes ont été contraints de cohabiter dans un même pays avec parfois de graves conflits à gérer.

L'héritage colonial s'exprime aussi par la domination d'une économie vouée à la seule exportation de matières premières et de produits agricoles. Pendant la période coloniale, les agriculteurs africains produisaient entre autres du coton et des arachides pour répondre à la demande européenne.

Durant les premières années d'indépendance, beaucoup de nouveaux Etats africains ont connu de graves crises économiques et ont dû avoir recours à des prêts des banques internationales. Aujourd'hui, ces pays doivent régler leurs très lourdes dettes.

Certaines régions d'Afrique sont régulièrement confrontées à de terribles sécheresses provocantes d'importantes pénuries alimentaires qui menacent les populations. Les changements climatiques de ces dernières années ne sont pas les seuls coupables.

De plus en plus, l'intervention de l'homme transforme la nature. La forêt tropicale subit l'attaque du feu et de la hache. La savane est mise en culture, les vastes espaces sur lesquels se déplaçaient autrefois les éleveurs nomades se restreignent constamment.

L'Afrique est un continent riche en ressources naturelles et en gisements de minéraux, de pierres précieuses et d'or. Toutes ses richesses cependant, lui rapportent peu. D'abord, parce que les économies de la plupart de ses Etats reposent souvent sur une seule de ces ressources et ne possèdent pas d'industries de transformation.

Elles sont donc totalement tributaires des variations des cours mondiaux des matières premières. Mais, l'Afrique est riche aussi d'une très grande diversité culturelle issue d'environ 1500 peuples vivant sur ce continent. Chacun ont leurs traditions, leurs coutumes, leurs chants, leurs danses qui emportent le voyageur vers les racines de l'humanité.

En dépit de ses problèmes, l'Afrique demeure un vaste et superbe continent qui attire chaque année des millions de visiteurs qui partent à la découverte de l'immensité des déserts, prennent le soleil sur les nombreuses plages, observent la faune encore sauvage ou admirent les vestiges des civilisations anciennes.

Section.1. Généralité sur l'Afrique

1.1. Origine du mot Afrique

Etymologiquement, l'origine du mot Afrique semble être jusqu'à ce jour controversée. Certains chercheurs pensent que le mot Afrique provient du mot « ifren » qui est une divinité berbère et aussi une tribu berbère : les « Banou ifren »((*)1).

D'autres par contre estiment que le mot « Afrique » pourrait provenir du nom « Afridi », une tribu qui vivait en Afrique du Nord près de carthage. Sans pouvoir nous atteler dans la recherche de l'origine de ce mot, nous disons tout de même que l'Afrique possède une longue tradition historique du fait qu'elle est considérée comme le berceau de l'humanité et de l'évolution.

1.2. Bref historique de l'Afrique

Le plus vieux continent du monde, le berceau de l'humanité, le giron originel dans lequel sont apparues les premières traces de vie humaine ; c'est l'admirable continent africain ! Carrefour de tous les possibles, maelström de couleurs et de dialectes, l'Afrique est l'une des plus fascinantes énigmes sur terre. Formé de plusieurs peuples, enorgueillis de cultures multiples, regorgeant des richesses naturelles et des pierres précieuses, le continent africain suscite tant de questions...

L'Afrique et le cobaye des toutes les expériences des mutations qui ont façonné le monde jusqu'à son stade actuel et qui ont fait des autres continents des puissances : traite des noirs, esclavages, colonisation, guerre froide et la mondialisation.

Elle est le deuxième continent au monde par sa population et le troisième ou deuxième si l'on considère l'Amérique comme formée de deux continents par sa superficie, après l'Asie.

L'histoire africaine devient une spécialité dans les années 60, à la suite des premières indépendances. Celles - ci, depuis lors, un certain nombre de thèmes majeurs sont devenus l'objet d'important débat dans l'histoire de l'Afrique. Nous pouvons la résumer comme suit :

o Un champ de réflexion dérivant très largement de l'intérêt pour l'impérialisme européen, a été le partage de l'Afrique et l'imposition de la structure coloniale sur le continent ;

o La structure et la signification du colonialisme ont été d'un intérêt capital. Particulièrement dans les années 60, l'important problème rencontré était la montée du nationalisme dans les colonies africaines et l'avènement de l'indépendance ;

o Les conséquences socio - économique et politique de la dépendance croissante de l'Afrique vis-à-vis de l'occident « économie mondiale ».

Section.2. Géographique de l'Afrique

Le continent africain est situé de part et d'autre à :

o L'Est par l'Océan Indien et la Mer Rouge ;

o L'Ouest par l'Océan Atlantique ;

o Au Nord par la Mer Méditerranée ;

o Le Sud du continent marqué par la séparation entre les Océans Indien et Atlantique.

L'Afrique est séparée de l'Asie par le Canal de Suez et de l'Europe par le Détroit de Gibraltar.

D'une superficie de 30.221.532 km² en incluant les îles, l'Afrique est le second continent le plus étendu. Il couvre 6,0% de la surface terrestre et 22% de la surface des terres émergées.

Avec une population de 944.000.000 habitants « mi 2007 », les africains, représentent 14% de la population mondiale. Cette population nombreuse est constituée de races diverses. La population est jeune car la part de moins de 15 ans est de 44% et celle de plus de 64 ans est de 3,2%. L'Afrique est repartie en 5 régions qui la constituent dont :

1. L'Afrique du Nord ;

2. L'Afrique de l'Ouest ou Occidentale ;

3. L'Afrique Centrale ;

4. L'Afrique de l'Est ou Orientale ;

5. L'Afrique du Sud ou Australe.

Le continent compte de nombreuse îles dont les plus peuplées et les plus grandes sont : Madagascar, Zanzibar, Maurice, Pemba, Réunion, Seychelles, Comores, Sao tomé et principe, Annobon, Bioko, Bissagos, Cap vert, Canarie, Sainte Hélène, Ascension.

Le plus grand pays d'Afrique, par sa superficie et dixième au monde, est le Soudan, tandis que l'Archipel des Seychelles, au large de la côte Est de l'Afrique, en est le plus petit du continent.

a. Les grandes villes africaines

L'Afrique compte plusieurs grandes villes dont :

o Abidjan en Coté d'ivoire ;

o Caire en Egypte ;

o Kinshasa en République Démocratique du Congo ;

o Lagos en République Fédérale du Nigeria ;

o Pretoria et Johannesburg en République Sud-africaine.

b. Les principales langues d'Afrique

o L'anglais ;

o L'arabe ;

o Le français ;

o Le portugais ;

o Le swahili.

La famille est la base de la société africaine. Ils vivent en communauté dans des clans et castes qui obéissent à des règles strictes. Les traditions sont donc très présentes dans leur vie quotidienne. Il n'est pas rare de trouver dans un même village plusieurs ethnies.

Les activités culturelles prennent une grande place dans leur vie. Le Sahara constitue une barrière naturelle entre l'Afrique du Nord et le reste du continent depuis longtemps. Mais cela n'a pas empêché les échanges artistiques entre ces peuples via les routes et chemins ; tour à tour, ils se sont inspirés mutuellement.

Les traditions artistiques revêtent différentes formes ; comme les statues, les masques, les objets, le tissage ou encore les bijoux. L'art africain reflète donc la richesse, l'histoire et les différentes croyances et religions de ce continent.

D'ailleurs, celles-ci sont nombreuses en Afrique. Différents peuples et ethnies ont gardé le côté traditionnel et vénèrent un seul dieu ou certains esprits. La religion chrétienne est très présente, elle fût introduite en Afrique du Nord et ensuite se développa vers le Soudan et l'Ethiopie. Les protestants et les catholiques représentent plus de 200 millions de fidèles en Afrique. La première religion au pays, l'Islam, compte de nombreux pratiquants et elle aussi se propagea depuis l'Afrique du Nord, puis le long de la côte de l'Afrique orientale. On compte plus de 250 millions d'adeptes.

Signalons cependant que l'Afrique, c'est aussi environ 2000 langues vernaculaires. Dans son paysage ethnolinguistique, la majorité des langues est parlées exclusivement ou entres grande majorité dans un seul pays.

Parmi les plus importantes se trouvent le Lingala, le Kikongo et le Tshiluba en RD Congo, le Igbo, le Yoruba et le Kanouri, Haoussa au Nigeria, le Moré et Mandeng au Burkina Faso, Mandeng au Mali, le Wolof au Sénégal, le Hassanya en Mauritanie, le Béti au Cameroun et le Songhaï au Niger.

2.1. Les frontières

Les frontières des Etats de ce continent sont en grande partie issues de la colonisation ; ce qui explique qu'elles ne prennent que peu en compte les réalités des populations.

Ces frontières posent jusqu'à présent le problème de délimitation, ce qui pour le moment demeure un défi majeur.

2.2. Le climat

L'Afrique présente une grande variété de climats, d' équatorial au centre à tempéré chaud en Afrique du Nord et en Afrique australe. Les plaines du nord sont désertiques et très chaudes en raison de la grande distance qui les sépare de l'océan.

Les différences de température entre l'été et l'hiver ainsi qu'entre le jour et la nuit, y sont les plus importantes. Plus au sud, la chaleur est atténuée par l'humidité apportée par l'océan ainsi que par l'altitude, particulièrement sur les hauts plateaux d' Afrique de l'Est.

La végétation y est également plus dense. Enfin, les extrêmes nord et sud connaissent tous deux un climat tempéré, quoique plus frais et plus humide au sud.

2.3. Le milieu naturel((*)1)

L'Afrique constitue un bloc géographique cohérent et riche en ressources, mais longtemps soumis à des facteurs adverses. L'Afrique est un immense bloc de 8.000 km d'envergure, 30 millions de kilomètres carrés qui plonge loin dans les mers australes.

Continent équatoriale et tropical par excellence, elle est marquée par la chaleur et la sécheresse 30% d'espaces désertiques bien que parcourue, par quelques-uns des plus grands fleuves du monde qui douchent difficilement dans les océans par des trouées à travers des massifs périphériques (Congo, Nil, Niger, Zambèze).

Avec 20% de sa superficie constituée des forêts, l'Afrique détient le second poumon de la planète avec un fabuleux gisement de biodiversité (flore et faune) qui a fait l'objet d'une exploitation multiforme. Elle est en outre abondamment dotée en ressources minérales ainsi qu'en richesses énergétiques (Pétrole, Gaz, Uranium, Coltant, Cobalt, etc.) et en bassins hydroélectriques.

Bien qu'elles soient encore sous - exploitées, les réserves minières de l'Afrique représentent environ 30% des réserves mondiales. D'une manière plus spécifique, 40% des réserves d'or et 60% des réserves de cobalt du monde se trouvent en Afrique. Ses gisements de pétrole en exploitation sont également en pleine croissance.

Au niveau agricole, le développement de l'Afrique a été souvent freiné par des sols marqués par la latéritisation et assez fragiles, à l'exception des couches d'origines volcanique ou sédimentaire dans les bassins fluviaux et lacustres.

Le caractère incertain de la pluviométrie selon les saisons et les régions a sévèrement nui aux techniques performantes de maîtrise et de gestion de l'eau, comme cela a été noté en Egypte ou en Casamance au Sénégal.

Section.3. Aspect économique de l'Afrique

Sur le plan économique, l'Afrique est l'un des continents les plus pauvres du monde. La conjugaison de plusieurs faits explique cette situation actuelle de l'Afrique.

La pauvreté et le retard de l'Afrique contrastent vivement avec la prospérité du monde développé. La marginalisation continue de l'Afrique du processus de mondialisation et l'exclusion sociale de la vaste majorité de ses peuples constituent une grave menace pour la stabilité mondiale.

En Afrique, 340 millions de personnes, soit la moitié de la population, vivent avec moins d'un dollar américain par jour. Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans y est de 140 pour 1.000 et l'espérance de vie à la naissance de seulement 54 ans. 58% seulement de la population a accès à l'eau potable.

Le taux d'alphabétisation des personnes de plus de 15 ans est de 41%. Il n'y a que 18 lignes téléphoniques pour 1.000 personnes en Afrique, par rapport à 146 dans le monde entier et 567 dans les pays à revenus élevés((*)1).

· L'appauvrissement historique d'un continent

La dette constitue une part essentielle du budget de l'économie de la majeure partie des pays africains. Le service de la dette constitue par exemple sur les années 1992-1997, 35% du budget du Cameroun et de la Côte d'Ivoire, 40% de celui du Kenya et du Zambie, 46% de celui de la Tanzanie (dans le même temps, la part des services sociaux constitue moins de 15% du budget, 4% au Cameroun). Une partie essentielle de cette dette extérieure est constituée de la dette dite multilatérale, c'est-à-dire envers les institutions financières internationales où la représentation de ces pays n'a pratiquement aucun poids.

Selon le Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde en sigle « CADTM », la dette « est la conséquence de choix géopolitiques bien précis. Surtout, elle est un puissant mécanisme de subordination des pays du Sud ».

Nous pouvons distinguer trois grandes phases dans le développement de cette dette :

· Tout d'abord dans les années 1960-70, « la Banque mondiale incite les pays du Sud à emprunter dans l'espoir affiché de financer la modernisation de leur appareil d'exportation et les connecter au marché mondial. L'endettement est encore supportable pour les pays du Sud, car ces prêts leur permettent malgré tout de produire davantage ; donc, d'exporter plus et de récupérer des devises pour les remboursements et de nouveaux investissements. » ;

· À la fin de l'année 1979, les États-Unis amorcent un virage libéral, Paul Volcker, le directeur de la réserve fédérale américaine, décide une forte augmentation des ' taux d'intérêt américain dans le but d'attirer les capitaux. De l'ordre de 4-5 % dans les années 1970, ils passent à 16-18 % au moins, voire davantage au plus fort de la crise, car la prime de risque devient énorme. Par conséquent, le Sud doit rembourser trois fois plus d'intérêts. C'est la crise de la dette ;

· Dès qu'un pays est contraint de stopper ses remboursements, le Fonds Monétaire International (FMI)» accepte de prêter l'argent nécessaire au taux fort à condition que le pays concerné accepte de mener la politique décidée par ses experts : la politique économique de l'État endetté passe sous contrôle du FMI. Les mesures préconisées sont inscrites dans un Plan d'Ajustement Structurel (PAS), qui correspond au même schéma libéral :

o Abandon des subventions aux produits et services de première nécessité : pain, riz, lait, sucre, combustible... ;

o Austérité budgétaire et réduction des dépenses en général et baisse drastique des budgets sociaux « non - productifs » (santé, éducation, subventions aux produits de base) ;

o Dévaluation de la monnaie locale, taux d'intérêt élevés pour attirer les capitaux étrangers avec une rémunération élevée ; production agricole tout entière tournée vers l'exportation (café, coton, cacao, arachide, thé, etc.)

Pour faire rentrer des devises, donc réduction des cultures vivrières et déforestation pour gagner de nouvelles surfaces ; ouverture totale des marchés par la suppression des barrières douanières ; libéralisation de l'économie, notamment : abandon du contrôle des mouvements de capitaux et la suppression du contrôle des changes ; fiscalité aggravant encore les inégalités avec le principe d'une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la préservation des revenus du capital ; privatisations massives des entreprises publiques, donc un désengagement de l'État des secteurs de production concurrentielle.

Selon les chiffres du CADTM en 2009, le bilan des flux financiers montrent que, suite à la crise de la dette, les pays en voie de développement ont remboursé jusqu'en 2009 l'équivalent de 102 fois ce qu'ils devaient en 1970, dans le même temps, leur dette a été multipliée par 48.

Le remboursement de la dette extérieure entre 1986 et 2007 correspond ainsi à l'équivalent de 7.5 plans Marshall injectés vers les pays du Nord. Ainsi, selon le CADTM, « par l'intermédiaire de la dette, le transfert des richesses des peuples du Sud vers les classes dominantes du Nord avec la complicité de celles du Sud est à l'oeuvre sous nos yeux. » La dette extérieure publique de l'Afrique se chiffre à 130 milliards de dollars en 2009.

Le 10 juin 2009, deux collectifs d'associations françaises et belges réclament dans un rapport sur les «  fonds vautours » la mise en place d'un véritable tribunal international de la dette. Ces associations soulignent que ces fonds spéculatifs «rachètent les dettes des pays pauvres à un prix extrêmement bas en vue de les contraindre par voie judiciaire à les rembourser au prix fort, engendrant des plus-values colossales sur le dos des populations du Congo, de Zambie, du Pérou, d'Argentine ou du Nicaragua».

Elles pointent du doigt les responsabilités des pays riches, estimant notamment que « les justices française, anglaise ou américaine donnent systématiquement raison aux fonds vautours contre les pays pauvres » et que « l'argent que la France et les pays riches ont consacré aux allègements des dettes se voit confisqué par des fonds privés au lieu de financer les dépenses sociales, comme annoncé ».

Section.4. Situation politique de l'Afrique

Sur le plan politique, l'Afrique se présente comme un monstre aux visages multiples : la défiance de l'autorité de la loi, la corruption et l'impunité qui accompagne les abus des droits humains, maintiennent l'Afrique dans une situation de conflit et compromettent toute initiative de développement durable.

La situation politique qui prévaut depuis l'indépendance dans nombreux pays africains est marquée par plusieurs éléments défavorables :

o Le recours à la force et aux coups d'Etat pour accéder au pouvoir ou pour remettre en cause les régimes démocratiquement élus. En dépit des traités et déclarations, l'Afrique a enregistré 186 coups d'Etat entre 1956 et 2001, dont la moitié s'est produite dans les décennies 1980 et 1990 qui coïncident avec l'ère des difficultés de gestion économique, des programmes d'ajustement et la fin de la guerre froide((*)1) ;

o La difficile marche du continent vers la démocratie, comme l'atteste la reconnaissance incomplète des droits politiques des partis d'oppositions et des contre - pouvoirs, de la liberté de presse, ainsi que du droit de la société civile à participer et à exprimer ses opinions. La contestation des résultats des élections, notamment présidentielles, pour des allégations des fraudes, dégénère parfois en coup de force et conduit à l'annulation pure et simple des suffrages ;

o L'Afrique apparaît aujourd'hui comme un continent violent et marqué, de manière structurelle, par des conflits longs, coûteux en vies humaines et engendrant une profonde déstabilisation des Etats et des sociétés.

De nombreux conflits sont présents en Afrique :

o Conflits dits « ethniques » dont les causes de certains sont attribuées au tracé des frontières ne tenant que très peu compte de l'histoire et de l'organisation sociétale des diverses composantes culturelles du continent africain ;

o Conflits dits « politiques » du fait des gouvernements irresponsables faisant passer les intérêts des dirigeants avant ceux des populations locales en dépit de leur pauvreté morbide ;

o Conflits dits « sociaux politiques » dus à cette extrême pauvreté ;

o Des guerres civiles aux enjeux internationaux éclatent pour le contrôle des matières premières dont la commercialisation n'enrichit que rarement les populations locales.

L'Afrique est le continent le plus ravagé par les conflits. Selon l' Atlas stratégique 2008, sur 35 conflits graves répertoriés dans le monde, 13 sont situés en Afrique, où 15 pays sur 53 sont concernés par une « crise d'intensité moyenne à haute ».

Par un cercle vicieux, ces conflits entraînent la pauvreté puis des conflits sociaux ; ce qui favorise l'éclatement d'autres conflits. Dans un souci de préserver la paix sur le continent, l' Organisation de l'Unité Africaine a été créée en 1963, puis remplacée en 2002 par l' Union Africaine.

En 2008, sur 88 000 casques bleus de l' ONU déployés dans le monde, 61 000 sont engagés en Afrique dans huit conflits ouverts ou larvés. Pour les Nations Unies, la facture militaire africaine atteint 5,5 milliards de dollars sur un total mondial de 7,2 milliards.

o Génocide rwandais

En 1994, le gouvernement à Kigali encourage le massacre systématique de la minorité Tutsi. En deux mois, les milices hutus tuent près d'un million de personnes.

o Guerre civile au Darfour

Il se déroule actuellement au Darfour une guerre civile pour obtenir le contrôle de certaines ressources ( eau, terres...) et un nettoyage ethnique. On dénombre déjà plus de 200.000 morts.

o Crise politico-militaire en Côte d'Ivoire

En Côte d'Ivoire, se disputent les forces de l'État ivoirien et des forces rebelles pour obtenir des changements politiques ; cette crise a duré 5 ans ( 2002- 2007).

o Guerres en Algérie

La guerre d'Algérie se déroule de 1954 à 1962 et débouche sur l'indépendance de l' Algérie, colonie française de 1830 à 1848, puis partie intégrante du territoire de la République. Dans les années 1990, une violente guerre civile oppose le gouvernement à l'opposition islamique, des attaques de cette dernière sont toujours en cours.

o Guerres d'agression et des différentes rébellions en RD Congo

Les Guerres en République Démocratique du Congo qui ont dénombré plus de 6.000.000 des morts depuis la guerre de l'AFDL, de l'agression Rwando, Burundo et Ougandaise, les multiples rébellions dont le RCD, MLC, CNDP, etc. jusqu'à nos jours avec les génocidaire Rwandais FDLR/Interamwe et la rébellion Ougandaise la LERA qui tue les congolais.

Si les conflits africains profitent à ceux qui les provoquent ou qui les commandent, ils ruinent par contre l'avenir de l'Afrique qui ne demande que la paix pour mieux gérer ses projets de développement.

Imaginez que pendant les trente dernières années, l'Afrique a connu plus d'une cinquantaine de conflits armés diversement appelés rébellions, mutineries, guerre, etc.

Ces conflits coûtent chers au continent: des milliers de morts et de réfugiés, des personnes déplacées, la compromission des efforts de développement, l'endettement pour soutenir l'effort de guerre et l'achat d'armement, la destruction du tissu économique, la prolifération des maladies endémiques (sida, paludisme, méningite, tuberculose) et la destruction de l'environnement social, naturel et économique.

Les africains prendront ils conscience par eux-mêmes de cette situation dramatique pour y faire face ?

A analyser de prêt, ces conflits sont imposés à leurs peuples par des dirigeants en manque de légitimité pour les détourner des objectifs de développement et de gestion démocratique.

C'est en cela que le réveil des peuples risque d'être brutal et fatal pour nombre de chefs encore drapés du couvert d'un nationalisme outrancier et d'une gestion autocratique du pouvoir.

Cartographie des régions Africains

Source : www.atlashistorique.net

CHAPITRE.IV. LA SOUVERAINETE DES ETATS AFRICAINS ET LES ETATS UNIS D'AFRIQUE

Section.1. Les régimes politiques en Afrique

Maurice Duverger, définit le régime politique comme un ensemble complet d'institutions coordonné et articulé qui se refaire à la fois au choix de gouvernant à leur structure et à leur limitation aussi qu'au fondement du pouvoir qu'il exerce((*)1).

1.1. Le système de parti unique

C'est une innovation du XXème siècle en matière gouvernementale et le parti est le véritable élan en matière des partis politiques. Par ailleurs, l'ensemble des organes de l'Etat constitue ou ne constitue que des moyens d'actions par lesquels s'exprime la volonté du parti considéré comme le représentant du peuple. Il découle de ce système deux conceptions minimaliste et maximaliste.

· La conception minimaliste est membre du parti. (Marxiste léniniste) ;

· La conception maximaliste consiste sur le fait que tous les nationaux sont membres du parti (MPR = Nation = Parti).

Ce système de parti unique présente deux variantes :

1.1.1. Le régime d'apparence parlementaire

Où le gouvernement est censé être responsable devant le parlement, mais les deux appartiennent à la même tendance de sorte qu'il n'est pas question d'un renversement du gouvernement.

1.1.2. Le régime d'apparence présidentielle

La séparation des pouvoirs que nous avons dans le cas de régime présidentiel et même présidentialiste disparaît, car le parti assure l'interdépendance de l'exécutif et législatif. Le président détient le pouvoir dans ce sens qu'il est chef du parti, du législatif et de l'exécutif.

1.2. Régime d'assemblée

Le pouvoir législatif subordonne le pouvoir exécutif qui doit se plier aux directives du parlement parce qu'il n'est qu'un exécutant du parlement. Dans ce cas, il ne se pose pas la question de confiance et le parlement ne peut être dissout. Pas de partage dans le pouvoir ; tous les pouvoirs sont confiés à l'assemblée (mais il existe d'autres cas de régime hybride ou mixte).

1.2.1. Régime semi - présidentiel

C'est un régime à base parlementaire ayant subi quelques modifications du régime présidentiel. Exemple : l'élection du président de la République au suffrage universel.

1.2.2. Régime néo - traditionnel

Hérite de la colonisation que l'on a modernisé partiellement (régime de concentration des pouvoirs). Ce sont des monarchies. Exemple : le Swaziland, le Lesotho.

Dans la plupart de ces Etats, on ne connaît pas les parties et les institutions ne sont pas ou ne suivent pas les schémas modernes.

1.2.3. Régime d'exception

Il est issu d'un coup d'Etat et il a un régime provisoire, transitoire. Il cherche à se constitutionaliser ou à céder la place à un autre type du régime.

Tels sont, les différents régimes politiques que nous trouvons en Afrique.

Section.2. Les défis des Etats africains

Le Président Kwamé Nkrumah, dirigeant éclairé, visionnaire et panafricaniste, qui a sacrifié son temps et son énergie pour la libération des autres pays africains. Nkrumah a lutté sans relâche pour l'unité des pays africains au profit d'un seul Etat Fédéral Africain.

Il était convaincu que les pays fraîchement indépendants avaient besoin de s'unir pour libérer les autres pays africains et jeter les bases de leur émancipation économique. Il comprenait qu'une Afrique divisée resterait toujours sous la domination et serait une proie facile au capitalisme mondial.

Une illustration de ceci est la fondation de l'Union Africaine « U.A » en 2001 et la décision des Chefs d'Etats et de Gouvernements d'avancer vers les Etats-Unis d'Afrique d'ici l'an 2015. Il s'agit ici d'honorer comme il faut la mémoire du Président Nkrumah et des nombreux dignes fils d'Afrique qui meurent par dans des guerres injustes!

Mais la route de concrétiser ce rêve fait face à de grands défis, aussi bien externes qu'internes. En particulier, le système mondial actuel, caractérisé par une militarisation croissante de la mondialisation néo-libérale, présente des défis écrasants pour le continent africain.

Les grands défis des Etats africains sont de bâtir des États de droit fondé sur la bonne gouvernance, libéré de la corruption et apte à développer des stratégies pertinentes pour lutter contre la pauvreté.

La démocratie en africain a débuté au début des années 90 par une volonté collective des peuples africains d'abandonner l'idéologie du parti unique pour la démocratie libérale de type occidental dont les prés requis classiques sont :

· Le multipartisme intégral ;

· La construction de l'Etat de droit avec comme exigence une logique légaliste rationnelle de gestion des affaires publiques ;

· Une gestion politique fondée sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption ;

· La nécessité de développer des stratégies pertinentes pour lutter contre la pauvreté.

En effet, dans les pays en voie de développement de l'Afrique Subsaharienne, le libéralisme politique a montré très tôt ses limites dans la construction de l'Etat de droit. Fidèles aux nouvelles conditionnalités des institutions de Bretton Woods fondées cette fois sur la bonne gouvernance, les nouveaux Etats démocratiques ont développé de très gros efforts dans le domaine de la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance.

Cependant, il reste à développer des programmes pertinents pour réduire la pauvreté et introduire dans les plans de développement le souci de la dimension sociale.

2.1. Bâtir des États de droit fondé sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption

La corruption est un fléau endémique dans nos jeunes Etats où il reste à bâtier une conscience citoyenne autour de l'Etat - nation, un Etat où précisément tous les citoyens se sentent concernés par les intérêts de toute la collectivité nationale.

L'Etat post-colonial africain a des caractéristiques propres, même sous le renouveau démocratique. En effet, les indépendances africaines avaient été dès les premières années sous-tendues par la volonté politique de la construction d'un Etat -nation à l'image de ceux qui existaient dans les métropoles coloniales.

Les programmes de développement tendaient tous à faire avancer le projet de la construction d'un espace national aux dépens d'irrédentismes ethno régionaux et tribaux. Mais malgré de grands efforts faits pour le renouveau national, l'Etat post-colonial africain est loin de se transformer en Etat - nation, un demi-siècle après les indépendances, confronté qu'il est à la réalité de déterminismes socio anthropologiques encore prégnants dans les logiques structuro-fonctionnelles de ces Etats.

Aussi, malgré les volontarismes politiques qui avaient émergé de la longue lutte des élites nationalistes contre le colonialisme, des pesanteurs socio anthropologiques persistantes expliquent les échecs de tous les projets nationaux plus ou moins influencés par l'idéologie totalitaire, qu'elle soit de gauche (bolchevik) ou de droite (fascisme). Nous avons à l'esprit les tentatives de révolution nationale de Nasser, Kadhafi, Kwamé Nkrumah, Modibo Keita, Sékou Touré, les « révolutions nationales démocratiques et populaires » au Bénin, en RD Congo, au Burkina Faso, etc.

Ces échecs ne peuvent pas seulement s'expliquer par des difficultés économiques, mais aussi par le degré d'élaboration de ce que le psychosociologue américain Maslow appelle le besoin d'appartenance dont les effets pervers continuent de marquer la physionomie des Etats, même sous la démocratique.

Beaucoup de spécialistes des sciences sociales opposent toujours dans la structuration du système social, la communauté à la société que le sociologue français du XIXème siècle Emile Durkheim fait respectivement asseoir sur ce qu'il appelle la solidarité mécanique par opposition à la solidarité organique ou selon d'autres auteurs comme Max Weber notamment et ses divers disciples, la solidarité organique opposée à la solidarité économique.

Aussi avons-nous dans la communauté, la prégnance des liens de sang dont la trajectoire anthropologique est la famille, le clan, l'ethnie ; tandis qu'une vraie structure sociale est après tout parcourue par des liens d'intérêts fortifiés par une solidarité économique ; comme cela est le cas d'une proto - nation ou d'une nation.

Les Etats africains post-coloniaux se situent différemment sur ce parcours socio anthropologique marqué par ces deux grands jalons, à savoir : les organisations définies par la prégnance des liens de sang (solidarité organique) et celles qui ont accédé peu ou prou à la conscience des liens d'intérêts (solidarité économique).

Il existe bien sûr une surdétermination en dernière instance des facteurs socio anthropologiques, pour parler comme les marxistes ; mais ils ne constituent pas une fatalité. Ce sont les hommes qui font l'histoire, dans des conditions déterminées. Certes, dans cette optique, la démocratie africaine qui a débuté vers les années 90 avec l'exigence de construire un Etat de droit et d'asseoir une démocratie pluraliste, constitue une opportunité pour renouveler le pacte sociopolitique qui dans les années 60 avait déclenché de vastes mouvements d'adhésion populaire au projet national.

Les mouvements populaires de contestation politique, des revendications socio-économiques peuvent être atténués profondément si les acteurs sociaux ont le sentiment de participer à la réussite d'une oeuvre commune, qui est une nation unie et prospère.

A ce niveau, la santé des classes politiques africaines est déterminante. Les partis politiques africains doivent être de vraies instances d'agrégation des intérêts et non des instances néo-patrimoniales dont les programmes nationaux échouent devant les revendications fondées sur la logique du sang ou la logique du ventre, avatar corrompu de la logique d'intérêt.

Un autre centre de réflexion important est la problématique de la construction de l'Etat - nation dans le contexte de la mondialisation, c'est-à-dire en fait de l'hégémonie mondiale du système capitaliste du centre occidental. Un autre contexte est l'avancée de la construction panafricaine avec par exemple l'émergence de l'Union Africaine.

En suivant le développement historique des formations sociales du centre (ou du Nord), on remarque que l'Etat - nation et son idéologie spécifique de patriotisme nationaliste ne se sont développés que par suite de mouvements sociopolitiques d'une bourgeoisie nationale pour s'épanouir et asseoir ses bases économiques dans un cadre territorial bien délimité sur le plan institutionnel. Le capital a donc été national avant d'amorcer son procès d'internationalisation.

Or, les Etats post-coloniaux africains, malgré des tentatives locales sans lendemains de révolutions nationales (droite) ou de « révolutions nationales démocratiques et populaires » (gauche), n'ont pas encore réussi à asseoir les bases d'une accumulation primitive propre à l'émergence de bourgeoisies nationales, Le Bénin de 1972 à 1982. La logique de l'Etat post-colonial africain).

A la place de l'accumulation primitive du capital nécessaire au décollage économique, nous avons au contraire une situation anomique de corruption généralisée qui est un simulacre d'une accumulation primitive.

Le défi reste donc à construire un Etat moderne débarrassé du néo-patrimonialisme qui est la source fondamentale de la logique du ventre, c'est à dire de la corruption.

2.2. Développer des stratégies pertinentes pour lutter contre la pauvreté

L'idéologie fondamentale du libéralisme que tous les nouveaux Etats africains ont épousé, est la promotion des investissements étrangers, c'est à dire du capital étranger quelquefois allié à une bourgeoisie nationale en gestation.

Ces circonstances d'une nécessaire accumulation du capital afin d'amorcer le décollage économique ont des effets désastreux sur les politiques sociales. Aussi beaucoup de dépenses sociales, notamment liées à la santé, le logement et l'éducation, grèvent-elles les budgets des ménages contribuant à une paupérisation sans précédent.

Comment dans ces conditions développer des programmes pertinents de lutte contre la corruption ?

Il s'agit d'abord de définir une bonne politique de gestion des ressources humaines qui mettra l'accent sur l'utilisation rationnelle des ressources formées par le système éducatif en luttant d'abord contre le chômage des jeunes diplômés du système éducatif venant tant du second cycle des enseignements techniques et professionnels que des établissements d'enseignement supérieur.

Il faudra concevoir aussi un fonds d'aide pour les jeunes qui veulent s'installer à leur compte ; ceci par le biais de prêts aux petites et moyennes entreprises montées par des jeunes, développer un programme d'assistance sociale aux couches vulnérables.

Au vu de ces défis redoutables, la construction des Etats-Unis d'Afrique pourrait sembler être une tâche impossible, une entreprise prométhéenne. En effet, on devrait être sceptique à propos de l'habileté et de la volonté des dirigeants africains à construire une véritable unité africaine parce que non seulement les obstacles sont accablants, mais aussi l'expérience du passé ne montre aucun signe d'optimisme. Ainsi, si les dirigeants africains sont vraiment sérieux en ce qui concerne la réalisation de ce noble objectif, ils doivent prendre des décisions sévères et courageuses.

La présente section a passé en revue les défis auxquels l'Afrique fait face dans sa tentative de construire les Etats-Unis d'Afrique.

Section.3. Les Etats-Unis d'Afrique pour quel but ?

L'idée des États unis d'Afrique est proposée dès 1924 par l'écrivain jamaïcain Marcus Garvey, qui rêvait d'une Afrique forte, solidaire et prospère. Cette vision est à l'origine de la création des mouvements panafricanistes de 1945.

L'utilisation du terme États-Unis d'Afrique au Vème Congrès panafricaniste de la même année à Manchester par William Edward Burghardt Du Bois, Patrice Lumumba, George Padmore, Jomo Kenyatta et Kwamé Nkrumah marque une étape décisive vers sa création.

Dès lors ce nom désigne la création d'un éventuel État fédéral africain. C'est dans cette optique qu'est née l' Organisation de l'Unité Africaine le 25  mai  1963, renommée depuis Union Africaine. Le projet de la création des États unis d'Afrique est relancé en 2000 à Lomé (Togo) par le colonel Mouammar Kadhafi, alors dirigeant de la Libye. Sa finalisation est prévue en 2015 selon l'issue du sommet de juillet 2007.

3.1. L'unité africaine et la dynamique de développement

Au lieu de restaurer les textes de l'OUA pour se conformer avec les réalités nouvelles de la planète, les dirigeants africains ont plutôt posé les jalons d'une nouvelle organisation panafricaine.

La question est alors de savoir ce à quoi on devrait s'attendre avec cette nouvelle organisation ? Quels sont les défis qu'elle est appelée à relever pour assurer au continent un développement durable ? Et surtout, à quoi tiennent les obstructions qu'elle devra surmonter pour y parvenir ?

Dans sa marche vers l'ambitieux projet des Etats-Unis d'Afrique, l'unité africaine rencontre plusieurs épines dans sa chaussure, qu'il conviendra de battre en brèche, pour envisager l'exposition de quelques vecteurs incontournables, pour vibrer en phase avec les grands défis du Cosmos contemporain.

3.2. Obstructions à la réalisation des États-Unis d'Afrique

Plusieurs facteurs empêchent l'éclosion du proverbial projet de l'unité africaine. Ces obstacles sont aussi bien politiques, économiques que sociologiques. Dans l'effort de compréhension, chaque obstacle mérite une attention particulière.

a. Obstacles politiques

Le manque de volonté politique et le refus des chefs d'Etats, d'abandonner certains aspects de leurs souverainetés, constituent les obstacles politiques majeurs, qu'il conviendra d'analyser respectivement.

· Absence d'une volonté politique de la part des chefs d'Etats

Les résultats mitigés, voire décevant dans le domaine de l'union du continent africain, sont la conséquence d'une absence réelle de volonté politique. Plusieurs fois, les sommets de l'organisation de l'unité africaine ont accouché de très bonnes intentions qui malheureusement ne seraient ce qu'un début d'exécution.

Aussi donc, beaucoup d'élans ont été freinés parce qu'ils n'ont été soutenus jus qu'à leur aboutissement par les décideurs africains que sont les chefs d'Etats et de gouvernement. A peine les sommets achevés que s'estompe brusquement la prise de conscience subite et euphorique qui a soutenue ses décisions et résolutions.

Il y a donc un problème de volonté politique, une volonté de construire ensemble l'unité du continent. Et cette attitude des chefs d'Etats africains marque à ne point douter le déficit de volonté politique. Car, il y a effectivement un déficit entre une décision prise et la volonté de l'appliquer aux fins de le faire aboutir.

Les systèmes de gouvernement en Afrique fonctionnent de telle façon que seul le chef de l'Etat, détenteur de l'exclusivité du pouvoir, peut imprimer une marque réelle à une action en décidant d'y engager les populations. Mais, malheureusement très peu se sont jusque là engagés de façon individuelle à créer des conditions favorables à l'unité.

Au delà des déclarations réticentes des chefs d'Etats,rien n'est entrepris pour assoire déjà au niveau de chaque Etat,une politique propice à l'unité. Et cela complique davantage sa réalisation. Cette réticence observée chez les gouvernements africains est peut être la crainte de perdre certains aspects de leurs souverainetés

· Le refus d'abandon des souverainetés

L'on a encore à l'esprit que c'est la tergiversation entre l'abandon de souveraineté pour se fondre dans un grand ensemble, les Etats-Unis d'Afrique et l'option de coopération au sein d'une organisation panafricaine qui a engendré dès le départ des débats sur la forme que devrait prendre l'union du continent.

Pourtant, après un consensus, il a été adopté que l'unité de l'Afrique soit graduelle. Chaque Etat conservant le droit de jouir pleinement de sa souveraineté nouvellement acquise au prix de grandes luttes pour la plupart. Aujourd'hui, alors que l'union des peuples et des Etats africains est à nouveau à l'ordre du jour, le débat resurgit.

Peut- on réaliser à l'instar des USA ou encore l'U.E, l'unité du continent sans que les Etats africains ne consentent à concéder partie ou même totalité de leurs souverainetés dans des domaines spécifiques, tels que la défense et la télécommunication, la lutte contre les grandes pandémies, la diplomatie ou encore certains aspects du pouvoir politique ? Voici la grande interrogation qui pose le problème de la souveraineté comme obstacle à la réalisation de l'unité du continent.

Les gouvernements africains ont un dilemme entre concéder ou ne pas concéder des aspects de la souveraineté de leurs Etats, pour abandonner des aspects de leur pouvoir à un exécutif supranational suscité par une union des africains. Pendant trois décennies, les africains se sont consolidés et leurs élites veulent s'affirmer comme dirigeant politiques.

Il est donc aujourd'hui plus difficile dans ces conditions de convaincre les dirigeants d'Etats africains, ayant pour la plupart, accéder à la tête de leurs Etats, bien après l'indépendance et la création de l'OUA, de se défaire d'une partie de leurs pouvoirs et fondre dans l'union du continent.

Certaines voix telles celle du feu président Omar BONGO du Gabon se sont élevées pour dire tout haut et de façon claire ce que pensent certainement beaucoup de chefs d'Etats : « Le Gabon ne concèdera aucun aspect de sa souveraineté ».

Loin d'être une déclaration bénigne, ces propos du chef de l'Etat Gabonais, laissent clairement entrevoir l'obstacle que le refus d'abandon des souverainetés constitue pour la construction d'une Afrique unie qui parle d'une seule et même voix.

En effet, si chaque Etat jaloux de son indépendance et de sa souveraineté entend n'en concéder aucun plan à un exécutif, ou ne serait ce qu'a un organe qui agirait pour lui et en son nom, dans des domaines spécifiques, il est évident que le projet d'union du continent demeura une chimère utopique.

Ce faisant, les gouvernants ont surtout peur q'un organe au nom de sa contenance supranational ne vienne leur dicter, et cela contre leur gré, des dispositions émanant de la majorité.

Ainsi, cette attitude protectionniste à de tout temps et de tout lieu constitué une plaie grave pour l'unité de l'Afrique. Le désir de conserver sa souveraineté chèrement acquis, la sacralisation, la sanctification, l'héroïsation et la divinisation du pouvoir, constituent la charpente de cet obstacle. En effet, le politique étant lié à l'économie par le « cordon ombilicale », les obstacles économiques ne sont pas absents dans cette marche.

b. Obstacles économiques

Elles tiennent principalement à la course vers le leadership et à la diversité des monnaies.

· La course vers le leadership

Chaque Etat veut se tailler la part du lion , chacun veut émerger quand ses confrères vivent dans une misère indescriptible, inexprimable ; bref, d'aucun éprouvent parfois le plaisirs de voir leurs pairs tirés le diable par la queue. L'exemple palpable nous vient de la sous région d'Afrique Centrale ou le Cameroun, le Gabon et la Guinée équatoriale vivent une guerre froide sans précédent.

En effet, la Guinée conçoit mal que son potentiel pétrolier, puisse servir la sous région au même titre que les barrages du Cameroun et le port Autonome de Douala. L'existence de deux bourses sous régionales l'une au Gabon et l'autre au Cameroun, surtout les récentes expulsions dans la sous région exprime davantage cette course vers le leadership, qui divise, paupérise, empêche la réalisation d'une unité sous régionale et continentale nécessaire, pour pouvoir tendre graduellement vers l'unité du continent.

· La diversité des monnaies

La monnaie est considérée comme un élément important de l'identité de l'Etat. Nous nous souviendrons encore en mémoire le prestige que la monnaie de l'actuelle République Démocratique du Congo, l'ex Zaïre a eu. Quant on parle de CEDI, tout de suite, on pense au Ghana. Et quant on fait allusion au CFA, on fait une projection sur la zone franc. Toutes ces réalités démontrent à quel point la monnaie est un élément important qui participe à l'identité d'un Etat donné.

Alors, les Etats africains, si attachés aux éléments qui les caractérisent et les distinguent des autres, voudront ils se défaire de leurs monnaies dont ils sont aussi fier que de leurs souveraineté ? Au sein de l'U.E, l'Angleterre n'a pas adhéré à l'euro. Ne l'exclu t-il pas de l'U.E ? Puisque l'usage de la monnaie unique, symbole par ailleurs d'unité et d'appartenance à une même structure, une même entité, fait ici défaut.

Au niveau de l'UEMOA, la difficulté existe. Comment réaliser dans le cadre de l'intégration régionale ouest africaine, une vaste zone monétaire avec une seule monnaie ? Cet état de fait traduit bien la difficulté que représente la création d'une zone monétaire unique en Afrique, et partant, l'obstacle qui constituera la multiplicité des monnaies dans le processus de réalisation de l'union.

Pour être complet dans cette analyse, un pas de voile se doit d'être levé sur les obstacles sociologiques à l'unité africaine, étape de la réalisation des Etats-Unis d'Afrique.

c. Obstacles sociologiques

Ils sont constitués des particularismes tribaux d'une part et des minorités blanches d'autre part.

· Les particularismes tribaux

L'Afrique compte plus de cent ethnies. Et cette réalité, bien que surmontable, constitue néanmoins un handicap à l'unité du continent. Entre Afrique de culture arabe et Afrique subsaharienne, il y a d'énormes différences du point de vue de leurs cultures.

Aussi, la division du continent entre Francophone, anglophone et lusophone vient elle s'ajouter à l'extrême diversité ethnique du continent, pour en faire l'exemple même de société hétérogène.

Le sage Ahmadou Hampateba disait certes que : « C'est la diversité des couleurs d'un tapis qui fait sa beauté ». Mais, il faut avouer que cette façon de voire ne peut être totalement vrai que si les couleurs s'harmonisent et s'accordent.

Or, quand on sait l'usage que font de cette grande diversité du continent, les politiciens et autres leaders, l'on n'est en droit de croire que la diversité n'est pas toujours un atout. Au lieu de rapprocher davantage les peuples pour faire de leurs diversités une force et un atout pour le continent, les Leaders africains et même les groupes de pressions internes comme externes au continent, en font une arme redoutable de combat.

Ils font naître de cette diversité des maux affreux et effroyables, tels que le racisme, la xénophobie, le tribalisme, l'ethnocentrisme, le tribucentrisme, etc. Des maux qui constituent une véritable poudrière en Afrique. Il n'y a qu'à se référer à la multitude de conflits tirant leurs origines des différends entre groupes ethniques en Afrique, pour se rendre compte de cette évidence.

La mauvaise manipulation de la diversité culturelle et ethnique de l'Afrique, nuit gravement à l'unité du continent, par la désagrégation des valeurs solidarités et d'union qui caractérise les populations africaines. Les hommes politiques et religieux ont récupéré la diversité de culture et ethnique, à leurs nauséeux avantages. Ils exacerbent la haine raciale et tribale et font de la diversité ethnique surtout, une source de conflit inter ethnique.

Il est donc difficile en l'état actuel des choses d'ignorer que la diversité culturelle et ethnique du continent africain, constitue une poudrière qu'un atout. Il est par conséquent important d'en tenir compte, surtout que beaucoup de conflits à travers le continent, naissent et sont entretenus par cette diversité. L'existence des minorités blanches vient renforcer l'obstacle lié à la diversité ethnique.

· Les minorités blanches

Séquelle de la colonisation, les minorités blanches, importantes en certains points du continent peuvent constituer un obstacle à l'unité. Il ne s'agit cependant pas d'un phénomène exceptionnel, car les conditions à l'Afrique y ont généralement découragées la colonisation de peuplement.

L'impact des minorités blanches dans la crise Ivoirienne et dans plusieurs conflits en Afrique, est assez illustratif à cet égard. Est ce à dire que nous devons nous comporter en Enfant de Coeur ? Autrement dit, devons nous recevoir cela comme une bénédiction urbi et orbi ? Nous répondons probablement par la négativité.

3.3. En dépits des entraves à la réalisation des États-Unis d'Afrique, l'unité africaine reste envisageable et réalisable

Malgré les obstacles présentés si haut, la réalisation de l'unité Africaine demeure actuelle, possible. Ainsi, pour mener à bien cet important projet, le développement de la coopération interafricaine, le rejet d'une mentalité captive, l'introduction dans les programmes scolaires d'une culture panafricaine s'avère inéluctable pour espérer l'effectivité d'un tel projet.

Mais, on ne saurait leur donner la priorité en se passant du règlement des conflits et du maintien de la paix. C'est dans la même vision que ces points seront respectivement analysés.

a. Le règlement des conflits et le maintien de la paix

L'analyse du règlement des conflits nous permettra de mieux appréhender le maintien de la paix, défis à réaliser par les africains pour parvenir à l'ambitieux projet des Etats-Unis d'Afrique.

· Le règlement des conflits, obstacles à la cohésion continentale

L'union africaine se doit de réagir rapidement lorsqu'il y a conflit en Afrique. Rien de durable ne peut se faire dans une atmosphère d'insécurité. Lorsqu'elle ne détruit pas, elle empêche l'action vers le progrès.

Les guerres empêchent toute activité économique, aggravent l'insécurité et la famine, entraîne l'inflation et bloque les exportations. La plus part des ressources investies sont faites pour la guerre. Rares sont les pays africains ou les ressources sont aussi abondantes qu'en RD Congo, Angola...Pourtant, leur population continue de vivre dans la misère.

Il est donc urgent, voire capitale que les Etats africains s'attaquent à fond aux causes profondes de ceux-ci. Le cas d'intervention des soldats de la CEDEAO en Sierra Leone ayant conduit à la conclusion de l'accord de Lomé qui a mis fin au conflit le 07 juillet 1999, montre bien que les africains peuvent prendre en main la résolution des conflits sur le continent.

L'Afrique doit trouver des moyens pour atteindre les foyers de tension sur son sol. Il s'agit d'un impératif et même d'un préalable pour le développement des pays, qui du moins à besoin de stabilité pour connaître le progrès. Selon Koffi Anan, ex Secrétaire Général de l'ONU, tant que l'Afrique ne sera pas venue à bout de ses conflits, les progrès resteront précaires même dans les pays éloignés du théâtre des hostilités. Des perspectives de l'unité du continent doivent être recherchées ; mais aussi, son développement intégré.

Notons toutefois, dès que les préoccupations réglées, il reviendra à l'union de stimuler sur le continent une paix durable.

· Le maintien de la paix, facteur de rapprochement des peuples africains

La stabilité intérieure et la paix extérieure sont inséparables au développement. L'une des préoccupations majeures des africains sera le maintien de la paix entre les peuples au sein de l'Etat, mais aussi entre les Etats sur l'ensemble du continent.

Il s'agit d'une tâche sans difficulté, car les nombreuses crises latentes, l'esprit de revanche et la persistance des comportements xénophobes la rende beaucoup plus ardue. Pourtant, l'union africaine devra faire de la paix un credo et oeuvrer perpétuellement à assurer les conditions les plus favorables à son maintien sur le continent.

Tout compte fait, dans sa mission d'union du continent, la quête de la paix s'impose comme un défi de premier ordre. Pour se faire, l'Afrique doit se doter de structures efficaces et fiables pour assurer la prévention de tout conflit, de nature à troubler la stabilité de l'Afrique.

C'est déjà le rôle joué par la force d'interposition de l'union africaine L'anticipation et la prévention des conflits doivent se faire sur la base d'un répertoire systématique de toutes les zones à risque afin que soit exercé sur celle-ci un suivi permanent pour régler et aplanir les différends avant qu'ils n'atteignent les proportions de non retour.

b. Le développement de la coopération inter africaine

Dans le conteste actuel de mondialisation ou même l'évolution du monde vers le « village planétaire », on comprend que le panafricanisme est appelé à évoluer vers les Etats Unis d'Afrique. Il est en effet, un instrument de mise à niveau qui permet aux africains de participer au « rendez-vous du donner et du recevoir ».

Il y a urgence de restructurer l'économie africaine pour que l'approche soit conforme au besoin des africains. Consommer africain en développant la culture de produits adaptés aux réalités climatiques et topographiques du continent.

Nous pensons particulièrement au coton, au cacao, au café, au haricot, aux arachides, pour ne citer que ceux-ci. Les échanges inter africains se doivent d'être multipliés. En effet, que cherchent les économies africaines au marché mondial lorsqu'on dispose des matières premières, des sources d'énergies, des atouts climatologiques d'une population diversifiée et surtout d'un marché de 800 millions de consommateurs nécessaires à l'écoulement des productions panafricaines.

Même les grosses pointures africaines à l'instar de l'Afrique du sud, le Nigeria et l'Egypte ne pourront s'en sortir seules. Le flux des échanges dans les grands ensembles du monde illustre cette importance à plus d'un titre.

En 1998, les échanges à l'union européenne sont de 70% contre 50% en 1980 ; en Asie orientale, ces échanges atteignent 45% en 1998 contre 25% en 1980. Il en est de même en Amérique du Nord où ces échanges ont progressé. Plus laconique, il y a urgence de créer un marché pour les africains, car encore en 1998, ces échanges n'avoisinaient pas encore 06% véritable batton dans la roue d'une quelconque unité du continent.

Alpha Oumar Konaré, développe l'approche d'une coopération Sud - Sud. Lors de la célébration de la journée de l'Afrique au siège de l'UNESCO, il estime que l'Afrique doit mettre fin à l'exclusivité du face-à-face avec l'Europe car, Il faut l'avouer, la blessure africaine est d'autant grave que seul le mercurochrome ne peut soigner. Le développement du continent se doit d'être pensé avec de nouveaux paradigmes. Il faut ainsi un état d'esprit et une mentalité authentique qui viendra contre carrer l'explosion du mimétisme qui débouche sur l'enfantement d'une aliénation sans précédent.

c. Rejet du mimétisme

Le continent Africain se doit de former une personnalité internationale. L'éclosion de cette personnalité passe par le retour aux sources africaines. D'où, l'urgente nécessité d'une redéfinition du développement qui doit se distancer des assertions capitalistes.

Au regard de la conception afro réaliste, il s'agit de la capacité de maîtriser son destin et de savoir où l'on va. D'où, l'absolue nécessité de se passer du mimétisme, des mentalités schizophréniques, c'est-à-dire le fait d'être nous même et nous battre contre nous même Il y a ainsi nécessité de développer des systèmes propres au continent.

Que ce soit au niveau économique, social et politique où l'existence du « prête à porter juridique » et politique sont loin d'être maîtrisés dans le même fil conducteur, il serait absurde par exemple, de se donner le luxe en consommant des confitures ou même du pain comme déjeuner et même se vêtir de soie alors que l'industrie du continent cherche encore ses marques.

En fait, ce n'est pas servir la cause du continent, car le blé ne pousse nulle part sur le continent, la soie non plus. Il serait pourtant indiqué de donner une place d'honneur aux battons de maniocs, aux repas issus des produits agricoles locaux, pour ce qui est de l'alimentation et d'autres denrées culturelles du continent qui permettront de faire d'une pierre plusieurs coups, non seulement en stimulant l'éclosion des petites et moyennes entreprises, mais en luttant aussi contre le « cancer social » qu'est le chômage.

C'est ainsi que nous quitterons du stade de consommateur stérile au stade des consommateurs productifs et respectés par la communauté internationale. En d'autres termes, « le séjour d'un morceau de bois dans un cour d'eau n'a jamais fait de lui un crocodile ». La réalité des Etats-Unis d'Afrique étant établi, il apparaît pour être complet, de présenter quelques vecteurs de développement du continent.

d. Vecteur de l'émergence rapide de l'unité africaine

Le berceau de l'humanité dispose de plusieurs atouts pour la vulgarisation du projet et par ricochet de son essor futur. Ainsi, la transformation du potentiel en vecteur de développement, l'éducation, le développement touristique et des masses médias sans oublier, la promotion de la médecine traditionnelle, la construction des organisations sous régionales, l'assimilation des populations et priorités des priorités une claire détermination de la forme du futur Etat continental, méritent une attention particulière.

· L'éducation et la transformation du potentiel en vecteur de développement

Dans ses objectifs, l'OUA n'a pas prévu l'éducation, la vulgarisation des pensées panafricaines chez les jeunes Africains. Or, comme le baptême chez les chrétiens, la jeunesse panafricaine doit également recevoir l'idéologie panafricaine à la fleur de l'age.

Les gouvernements africains se doivent d'insérer dans les programmes scolaires des programmes panafricains pour véhiculer l'idéologie salvatrice panafricaine. En sus, des clubs d'Union africaine se doivent d'être formés dans les Universités, dans les Quartiers pour agir par des conférences, des articles ; bref, des réflexions pour inciter le développement du continent, car il y a nécessité de réfléchir avant d'agir et non l'inverse. La conséquence logique de cette éducation n'est autre chose que la transformation de l'immense potentielle en vecteur d'intégration.

L'Afrique est un continent énormément riche qui doit mettre ses ressources dans le sens de ses intérêts. En effet, les africains doivent regarder leurs réalités ensemble dans un miroir, sans pour autant casser ce miroir. D'où, l'urgence de réfléchir ensemble pour un développement collectif, pour un développement qui s'éloignera des égoïsmes nationaux, un développement qui assurera la prééminence de la « respublica » sur la « reprivata ». Ce ci passe par le développement de la coopération sous régionale qui couronnera la libre circulation des personnes et des biens ainsi que le développement des infrastructures à vocation économique.

Le développement du tourisme ainsi que des masses média à l'échelle du continent est inévitable dans cette perspective de développement.

· Développement du tourisme et des mass média

L'Afrique dispose d'un immense potentiel touristique sous exploité. En effet, elle demeure encore sous sa forme la plus traditionnelle, la plus précaire. Le tourisme, est un véritable levier de développement. On doit ainsi passer du tourisme à la gazelle, à l'Afrique de « tarzan », pour une politique touristique pragmatique, susceptible de donner une certaine authenticité au continent.

De tel enseigne qu'il puisse être convoite un même titre que la côte d'Azure, la tour Effel ainsi que la statut de la liberté aux USA. L'impact du tourisme dans l'économie des Etats méditerranéens Illustrerait suffisamment cette importance...

Toujours dans la perspective de développement du continent, la création des mass médias panafricains s'impose. En effet, pour s'informer sur leur continent, les africains doivent avoir recours aux chaînes étrangères qui pivotent, virevoltent, dénaturent, mieux, biaisent le plus souvent le sens de l'actualité africaine.

Ainsi, nous consommons l'interprétation du monde des autres. Quelle est alors l'interprétation africaine du monde ? D'où, l'urgence de créer une chaîne panafricaine comme antidote à Euronews pour l'U.E, à CNN pour les USA et à Aljazeera pour le monde Arabe. Pour palier au sous développement du continent, aussi conviendra t-ils de donner une place d'honneur à l'émergence de la médecine traditionnelle africaine et à la croissance graduelle des organisations sous régionales. En effet, l'union du continent, son développement ne se fera pas sur du sable.

· Promotion de la médecine traditionnelle africaine

L'Afrique dispose d'un potentiel thérapeutique énorme. Les gouvernements se doivent de prendre des mesures nécessaires pour le propulser. En bloquant le passage aux charlatans, aux filou qui selon leurs méthodes rudimentaires et mêmes mensongères, favorisent le développement du sous développement.

L'impact des charlatans et même des marabouts dans la propagation du sida, est assez illustratif à cet égard. La médecine traditionnelle africaine se doit d'être développée au point de faire d'elle une vertu, une singularité internationale.

Pour le faire, les tradipraticiens, de commun accord avec les gouvernants doivent s'inspirer du model Indou et spécialement chinois. Cette médecine doit de se développer du Nord au Sud du continent, en passant par l'Est à l'Ouest dudit continent. Au finish, c'est la symbiose de toutes ces particularités thérapeutiques qui formera la richesse médicinale africaine. Il ne s'agit pas de la science fiction mais d'une réalité observable et palpable. Aussi, est-il vrai que l'Afrique regorge une végétation diversifiée par ricochet, une kyrielle de plantes médicinales à exploiter.

L'émergence des organisations sous régionales à l'instar de la CEMAC, CEDEAO et la SADC, s'avère indispensable pour une union progressive, graduelle et ascendante du continent.

· Emergence des organisations sous régionales vers l'union graduelle du continent

L'Afrique compte à ce jour cinq sous ensembles régionaux visant tous l'intégration du continent africain ; ils constituent un véritable acquis pour l'union africaine. Nonobstant, l'existence de nombreux problèmes liés à la réalisation de leurs objectifs.

De création d'espaces économiques homogènes ou encore de développement sous régional. Ils peuvent efficacement contribuer à la réalisation d'une union efficace du continent. A la seule condition qu'ils soient libéralisés par la libération des échanges au niveau de chacun d'eux, mais aussi par la mise en commun des projets de production et d'infrastructures.

1. La libéralisation des échanges

La libération des échanges est une condition nécessaire à la création d'une Afrique unie et forte. Jean De Gaule conseillé pour les affaires africaines du président Jacques Chirac confiait au mensuel africain international que : « sur le plan strictement économique, ce qui fait défaut au continent africain, c'est le cloisonnement des marchés ».

Chaque Etat vit dans une certaine autarcie et à du mal à s'ouvrir à ses voisins, encore moins aux Etats de sa sous région. Cette politique de protectionnisme, digne d'un autre age dans cette ère de globalisation des échanges, a pour conséquence de laisser indifférents les investisseurs, qui sont plutôt à la recherche des marchés qui leurs offrent les facilités d'écoulement de leurs productions.

Il faut donc impérativement opter au sein des ensembles sous régionaux, pour une libéralisation des échanges, afin de constituer des marchés assez vastes pour les investisseurs et aboutir à la longue à un marché continental. Cette libéralisation pour réussir, doit être voulue par les gouvernements africains qui veilleront à l'élimination entre les Etats membres de la même communauté économique, des droits de douane à l'importation et à l'exportation des marchandises.

Les Etats membres doivent également veiller à l'abolition des barrières non tarifaires, en vue de la création d'une zone de libre échange au niveau de chaque communauté économique et régional.

Ces différentes mesures qui visent la libéralisation des échanges entre les Etats membres d'une même communauté, pourront ensuite être étendues aux communautés entre elles. Elles doivent procéder par l'élaboration d'étude pour fixer un calendrier d'exécution des différentes mesures arrêtées.

Ces actions, pour être plus efficaces, doivent s'accompagner du renforcement du cadre institutionnel des communautés économiques. Celles ci devront mettre en place des textes qui régiront plus clairement les modalités pour parvenir à la libération des échanges.

2. La réalisation de projet commun de production et d'infrastructures

La création d'infrastructures communes aux Etats du continent et la mise en place de projets de production à n'en point douter, peut contribuer à susciter au niveau des Etats et de leurs peuples, le sentiment d'appartenir à une même communauté. Du fait de posséder quelque chose en commun, on se sent plus proche, car lié par le même destin, le même sort.

Cette option pourrait consolider davantage l'union et la solidarité entre les peuples. A ce sujet, l'exemple de l'Afrique australe citée dans le rapport annuel de la BAD en 1998, est édifiant et plein d'enseignements en matière d'intégration.

Reconnaissant que les transports et les communications par route sont indispensables pour lever les obstacles opérationnels et faciliter la circulation des biens et des personnes, les membres de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe « SADC » ont créé des corridors de développement.

Des routes qui relient les Etats de la sous région .En sus, cinq Etats membre de la SADC, l'Afrique du Sud, l'Ile Maurice, le Lesotho, le Malawi et la Zambie ont créé des fonds pour les routes. Bien que réalisées souvent au niveau de quelques Etats, seulement, ces initiatives peuvent donner un élan positif à la réalisation d'une union durable et solide de l'Afrique, si elle se multiplie à travers le continent.

Les Etats africains doivent quitter le champ des projets jamais mis en oeuvre et des décisions jamais appliquées pour passer aux actes concrets. Les projets communs de production et d'infrastructures doivent se multiplier à travers l'Afrique, pour en faire un chantier où se construisent les symboles forts d'entente, de solidarité et d'union.

L'Afrique doit bâtir un patrimoine africain. Cet idéal doit commencer d' abord dans les communautés sous régionales et s'étendre par la suite à l'ensemble du continent. Dans le but de faire dissiper les nuages qui pourraient encore exister sur la future forme de l'Etat africain, un compromis se doit d'être fait à la base. Ceci commande une légère modification de l'acte constitutif de l'union africaine, dans l'optique de détermination claire de la forme du futur Etat africain.

e. Claire détermination de la forme du futur Etat

Après une levée de l'ambiguïté contenue dans l'acte, il sera indispensable de réagir positivement pour la fédération d'Etats, ce qui permettra de « courcicuiter » les égoïsmes nationaux, les souverainetés et la volonté des dirigeants africains.

· Lever l'ambiguïté contenue dans l'acte

« Aujourd'hui, l'individualisme a tort partout se fait jour le besoin de s'unir » Mais encore, faudrait il que préalablement, les parties qui décident de s'associer déterminent clairement les contours et l'allure à donner à leur union.

Force est de reconnaître que l'acte constitutif de l'union africaine ne donne en aucun moment avec précision, la forme sous laquelle le continent devrait réaliser son union. S'agirait il d'une fédération, d'une confédération ou encore, d'une association ou organisation d'Etats ?

Voici la question à laquelle l'acte devra répondre de façon claire et définitive, pour donner avec précision, l'orientation des actions de l'union. A l'analyse, on constate effectivement que l'acte constitutif de l'U.A reste muet, pour ne pas dire très ambigu sur la question.

En son article 2, il est simplement stipulé « il est institué une union africaine conformément aux dispositions du présent acte ». Or, dans sa définition tel que nous le restitue le petit Larousse, le terme « union d'Etats » désigne « un ensemble d'Etats qui se regroupent sous un même gouvernement ou pour défendre des intérêts communs » de cette définition du terme « union d'Etats », on peut supposer deux alternatives :

o Soit, il s'agit d'une organisation dans le sens d'une association, au quel cas, on aura pas bougé par rapport à l'OUA ;

o Soit, il s'agit d'une fédération d'Etats africains, avec un gouvernement supranational.

Quoiqu'il en soit, l'acte ne précise pas quelle option elle a choisi. Mais, un parcours minutieux de l'acte fait penser à une structure hybride qui associe les deux options. En effet, l'institution de certains organes, tels que le parlement panafricain, la création d'une cour de justice dont les décisions sont obligatoires pour touts les Etats membres, la mission de l'union de : « défendre la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de ses Etats membres » ainsi que son droit d'intervenir dans un Etat membre sur décision de la conférence achèvent de conclure sur la tendance fédéraliste que s'imprime l'union africaine.

Pourtant, venant en contradiction à cette option, beaucoup d'autres éléments contenus dans l'acte, indiquent que rien n'est totalement amorcé clairement. Puisque l'acte consacre les principes de la non ingérence et du respect de la souveraineté des Etats.

Cette ambiguïté de l'acte constitutif est certes à l'image du compromis trouvé à Lomé, pour rapprocher les positions divergentes ; or, elle gagnerait à être élucidée et traité avec objectivité, pour imprimer à l'union africaine un coup d'accélérateur. C'est dans la même veine qu'une priorité sera donnée à l'option fédéraliste.

· Opter pour la fédération des Etats africains

Comme l'estime Edem Kodjo, « l'on a pas beaucoup bougé avec le système de multiplicité des Etats, chacun ayant sa souveraineté ».Toute chose qui indique que l'acte constitutif de l'union africaine aurait pu opter clairement pour une fédération d'Etats africains.

L'occident et le reste du monde avec, s'est coulé dans un vaste mouvement de création de communauté économique et politique. Aux relations privilégiées entre Etats de jadis, se sont peu à peu substitués des rapports nouveaux de type à asphyxié les micros Etats.

L'heure est désormais à la constitution de grands ensembles. Et le contexte de mondialisation et de globalisation de l'économie font de l'union une contrainte pour espérer affronter les mutations q'elle engendre.

Dépassant les potentialités des Etats pris individuellement, les fléaux, tels que le SIDA et les conflits commandent aux petits Etats une nouvelle organisation politique et économique. Alors, pendant combien de temps, l'Afrique avec ses 53 Etats souverains, mais très peu outillés pour faire face aux exigences du nouveau millénaire, pourra t-elle encore ramer à contre courrant ?

En effet, l'Afrique ne doit plus se contenter de se qu'elle a été jusque là. Elle doit oser « sous peine de végéter à la périphérie du village planétaire », elle doit réaliser au plus vite son unité politique.

Pour Ide Oumarou, ancien Secrétaire Général de l'OUA, « une Afrique balkanisée ne pourra jamais rien dans ce monde porté vers les grandes reconstitutions » Il faut donc tendre vers un Etat africain plus fort et plus unis, qui n'aura d'autres frontières qu'avec les autres continents. Précisément, fédérer les Etats africains.

Cette idée, de nombreuses voix l'avaient préconisée, des intellectuels l'avaient soutenue comme voie de salut du continent. Charles Henri Favrod, dénonçant l'arbitraire des frontières en Afrique, soutient que, « si les frontières ont coupé le continent en tranches, la géologie lui restitue une unité foncière ». Raison pour laquelle, il pense que « l'avenir exige la reconstitution d'un ensemble cohérent ».

Section.4. Recommandation aux politiques africaines

Le continent africain dans sa configuration actuelle, présente des faiblesses certaines. Son état de morcellement, fruit de sa balkanisation par les puissances coloniales, constitue un véritable frein à son rayonnement au plan international.

Aussi, ses dirigeants ont-ils vu juste de vouloir construire son unité à travers la création de l'Union Africaine. Cette initiative se présente en effet comme la seule alternative qui permettra au continent de tenir face aux défis de la mondialisation et de la globalisation des échanges. En fait, les cinquante trois Etats de l'Afrique, pris individuellement, ne représentent presque rien dans les relations internationales où la tendance est plutôt à la reconstitution de vastes ensembles économiques et politiques.

L'initiative des Etats-Unis d'Afrique via l'U.A, est donc heureuse et salutaire. Elle doit rompre avec l'hésitation et engager l'ensemble des Etats à marcher vers la construction d'une Afrique unie et solidaire, qui n'à d'autres frontières que les limites du continent.

La situation économique déplorable du continent et la multitude de défis qu'il doit réaliser, commande et exige que l'Afrique dépasse ses divergences et ses différences, ses handicap et ses lacunes, ses faiblesses et ses insuffisances pour se tourner vers la quête d'une renaissance afin de vivre à la fierté des fils et filles du continent.

L'unité d'entreprises et d'actions, dans un cadre de paix et de stabilité, seules permettra d'arriver au rayonnement de l'Afrique sur le plan international et de libérer le continent des pesanteurs qui hypothèquent considérablement son développement.

L'Afrique est capable de régénérescence, les ressources et les potentialités ne manquent pas. Cependant, il faut franchir le cap de l'afro pessimisme pour voir le rêve des pères fondateurs de l'OUA se réaliser : « Voir tous les Etats africains s'unir désormais pour assurer le bien être de leurs peuples ». En outre, il y a urgence pour les dirigeants de battre en brèche l'opportunisme, le carriérisme, le fétichisme politique et le profitosituationisme, véritable batton dans la roue de l'unité continentale.

Cette vision de l'Afrique doit cesser d'être un rêve et se réaliser. C'est même un impératif, puisque les mutations actuelles q'imposent les systèmes politiques et socio économiques nouveaux à travers le monde, en font une impérieuse nécessité

Cheik Anta Diop, lui est allé plus loin en affirmant dans la préface à l'édition de1954 de son oeuvre, nation nègre et culture, que : « c'est seulement l'existence d'Etats africains indépendants fédérés au sein d'un gouvernement central démocratique, des cotes libyques de la méditerranée au cap, de l'océan atlantique à l'océan indien qui permettra aux africains de s'épanouir pleinement et de donner toute leur mesure dans les différents domaines de la création, de se faire respecter voire aimer de tuer toutes les formes de paternalistes, de faire tourner une page de la philosophie, de faire progresser l'humanité en rendant possible une fraternisation entre les peuples ».

Ces différentes positions doivent être perçues comme un appel aux gouvernants africains à opter pour la fédération de leurs Etats afin de construire à la longue les Etats-Unis d'Afrique à l'instar des USA ou de l'U.E car, aussi est il vrai que, même Dieu n'a pas créé le ciel et la terre en un seul jour.

La construction européenne est l'exemple même de ce type de formation. Elle s'est trouvée à certains moments en contradiction avec la notion de souveraineté, en particulier, au moment de la crise de la chaise vide, qui s'est terminée par le compromis de Luxembourg ( 1965- 1966).

La politique de l' Union Européenne se décompose en trois piliers :

· 1er pilier : les communautés européennes, le pilier de l'intégration ;

· 2ème pilier : la politique étrangère et de sécurité commune « PESC » ;

· 3ème pilier : la coopération policière et judiciaire en matière pénale.

Le processus de décision diffère selon les piliers :

· Sur le premier pilier, on emploie la méthode communautaire : la commission a un monopole d'initiative sur la préparation des dossiers relatifs à ce pilier ;

· Sur les deux autres piliers, on emploie la méthode intergouvernementale, qui est une simple coopération permettant aux États de rester pleinement souverains, même si aujourd'hui il faut nuancer cette position puisque le 3ème pilier rejoint progressivement le premier ( convention de Schengen).

Équilibre entre souveraineté, supranationalité et coopération intergouvernementale conçue tout d'abord comme une coopération économique, l'Union Européenne est devenue à la suite du traité de Maastricht une intégration économique doublée d'une coopération politique. La commission européenne dispose du monopole de droit d'initiative dans le premier pilier.

L' Union Européenne est aujourd'hui une construction sui generis, une entité à la limite d'un État fédéral souverain. Les deux principes qui définissent les pouvoirs réciproques entre les États et l'Union sont le principe de subsidiarité et le principe de proportionnalité.

Le conseil constitutionnel français réaffirme que la France est pleinement souveraine, distinguant transferts de compétences et transferts de souveraineté.

L' Union Européenne possède aujourd'hui une part de souveraineté dans le premier pilier dit de l'intégration, en raison des fortes compétences législatives que la communauté européenne prend dans des secteurs très stratégiques ( énergie, environnement, chimie, agriculture) où 60 à 70 % des nouveaux textes législatifs sont d'origine communautaire.

Les compétences communautaires relèvent bien de fonctions régaliennes traditionnelles, puisque les échanges économiques sont réglés dans la nouvelle monnaie, l' Euro. Les difficultés de l'intégration tiennent notamment au flou des limites de l'Europe ( zone euro, espace Schengen, Espace économique européen,...) et à la diversité des langues.

Le projet de Traité constitutionnel européen vise à structurer et renforcer l'intégration, notamment en conférant à l' Union Européenne la personnalité juridique et en créant un poste de ministre européen des affaires étrangères.

Cette option doit clairement figurer dans leurs projets et faire l'objet d'un consensus, qui viendrait clore le débat sur la forme de l'union. A défaut de faire une union unitaire, qui fera de tout le continent un seul et même Etat, l'Afrique peut opter pour une union fédérale, comme les USA avec des Etats qui auraient chacun des compétences, de même que l'Etat fédéral, qui aura des compétences bien définies et qui seul pourra représenter le continent à l'extérieur.

L'acte de l'Union Africaine donne le ton, mais les actions restent à poser. Car, « théorie sans pratique vide, et pratique sans théorie aveugle. »

CONCLUSION

Au terme de notre travail consacré à la souveraineté et intégration des Etats africains, Cas des Etats - Unis d'Afrique, nous pouvons conclure de la manière ci - après.

Tout au long de sa rédaction, nous poursuivions comme objectif majeur, celui d'expliquer les différents bénéfices que pourrait tirer l'Afrique de la solidarité régionale dans l'abandon d'une partie de leurs souverainetés au profit de l'intégration.

Pour y arriver, nous avons structuré notre modeste travail en quatre chapitres ci - après :

o CHAPITRE.I. L'APPROCHE CONCEPTUELLE ;

o CHAPITRE.II. L'INTEGRATION ;

o CHAPITRE.III. LA PRESENTATION DU CONTINENT D'AFRIQUE ;

o CHAPITRE.IV. LA SOUVERAINETE DES ETATS AFRICAINS ET LES ETATS-UNIS D'AFRIQUE.

Nous sommes partis des hypothèses selon lesquelles, l'absence d'une volonté politique de la part des chefs d'Etats constitue le plus grand frein à l'intégration régionale. Le continent africain, dans sa configuration actuelle présente des faiblesses certaines et nous croyions que, l'initiative des Etats unis africains, se présente en effet comme une alternative qui permettra au continent de tenir face aux défis de la mondialisation et de la globalisation des échanges ; elle permettra de rompre avec l'hésitations et engager l'ensemble des Etats à marcher vers la construction d'une Afrique unie et solidaire, qui n'a d'autres frontières que les limites du continent.

En s'appuyant sur la méthode dialectique et la technique documentaire, nous avons constaté que le berceau de l'humanité dispose de plusieurs atouts pour son essor futur.

Quelle que soit la nature des promesses et les intentions qui les sous - tendent, il est aujourd'hui évident que l'aide consentie par les pays riches n'est plus une réponse adaptée à la situation du continent africain confronté à la pauvreté et la marginalisation économique. Les solutions sont à rechercher dans la mise en place et l'observance de la règle équitable dans le commerce mondial.

Aux africains eux - même d'admettre que tous les projets de développement se réduisent à une chimère tant qu'ils restent confinés dans les étroits couloirs des frontières héritées de la colonisation, en prolongeant les tergiversations qui contrarient les avancées vers une pleine intégration politique et économique. Réponses historiques à cet impératif d'intégration globale : la mise en place des Etats - unis d'Afrique.

Pour clore avec le présent travail, nous tenons à relever le fait que nous ne pouvons prétendre avoir épuisé un sujet aussi passionnant et fort complexe que celui - ci. Aussi, nous sollicitons l'indulgence de tous ceux qui nous liront étant donné que, comme toute oeuvre humaine, celle - ci pourrait également contenir des imperfections ne relevant pas de notre volonté de mieux faire.

Bibliographie

I. Ouvrages

1. ANTA DIOP. C., Les fondements économiques et culturels d'un Etat fédéral d'Afrique noire, Ed. Présence africaine, Paris, 1990.

2. BACH. D., Régionalisation, mondialisation et fragmentation en Afrique sub-saharienne, Ed. Karthala, Paris, 1998.

3. BRAILLARD. Ph. et REZA-DJALILI. M., Les relations internationales, Ed. PUF, Paris, 1988.

4. LABANA LASAY'ABAR & LOFEMBE BENKENYA, Coopération internationale évolution et approches théoriques, Edition, Sirius, Kinshasa, 2006.

5. MARSHALL. A., L'intégration territoriale, Ed. PUF, Paris, 1965.

6. MERLE. M., La vie internationale, Ed. PUF. Paris, 1977.

7. PERROUX. F., L'Europe sans rivage, Ed. PUF, Paris, 1954.

8. PINTO. R., Le droit des relations internationales, Ed. Payot, Paris, 1972.

9. POIDEVIN. R., Histoire des débuts de la construction européenne, Ed. Bruyant, Bruxelles, 1986.

10. REUTER. P., Droit international public, 3ème édition, PUF, Paris, 1968.

11. REZSOHAZY. R., Théorie et critique des faits sociaux, Ed. La renaissance du livre, Bruxelles, 1971.

12. RUZIE.D., Droit international public, Ed. Dalloz 15ème édition, Paris, 2000.

13. VIRALLY. M., Relations internationales et science politique, Ed. PUF, Paris, 1959.

II. Notes de cours

1. AFWANISU MVUR - ABA. C., Syllabus du cours éléments d'initiation à la recherche scientifique, G1 R.I. UCCM, 2005 - 2006. Inédites.

2. DIUR KATOND, Syllabus d'introduction aux relations internationales, G1 RI, UNIKIN, 2001-2002, Inédites

3. KINDUNDU.J.M., Notes de cours des organisations internationales africaines, L1, RPI, UCCM, 2008 - 2009, Inédites

4. KITIMA.J.L., Syllabus du cours les relations internationales africaines, L1 Droit, UPC, 2001 - 2002, Inédites

5. NDEKE WA NDEKE. Ch., Syllabus du cours des régimes politiques contemporaine, L1, RPI, UCCM, 2008 - 2009. Inédites

6. NENEY O'THER, Syllabus du cours de sociologique politique approfondie, L1, RI, UCCM, 2008 - 2009. Inédites

7. NGONGO NDJULU.H., Syllabus du cours des organisations internationales, G3, RI, UCCM, 2007 - 2008.Inédites

III. Dictionnaires, TFC et Mémoire

1. Dictionnaire de la terminologie du droit international, Paris, 1960.

2. Dictionnaire Larousse illustre, Edition, Larousse, Paris.

3. NANIKAFUAKO PEMBELE.G., L'intégration régionale de l'Afrique comme facteur de développement dans le contexte de la mondialisation, de 2000 à 2007, TFC, UCCM, 2007 - 2008. Inédites

4. SALMON.J., Dictionnaire de droit international public, Ed. Bruyant, Bruxelles, 2001.

5. TSHIBAMBA BUABUA. D, L'intégration des Etats africains au sein de l'union africaine : étude de son effectivité au regard de la pratique européenne d'intégration, Mémoire, UWB, 2007 - 2008. Inédites

IV. Revues et textes officiels

1. BAD, « Le rapport de développement en Afrique, 2000 »

2. BERG, « Rapport de la Banque Mondial », 1981

3. CAMPREDON.J.P., « L'action de l'Union Soviétique en Afrique », in défense nationale, Décembre 1983.

4. Charte des Nations Unies de 1945

5. Convention de Chicago du 07 décembre 1944

6. SANGARE. L., « l'intégration régionale multisectorielle africaine et le multilatéralisme », in forum international sur les interfaces entre politiques et sciences sociales, du 20 au 24 février 2006.

7. SESSANGA HIPUNGU DJA KASENG KAPITU, « Les politiques publiques de sécurité en Afrique subsaharienne », le 26 avril 2008.

V. Webographie

1. www.histoire-afrique.org

2. www.google.cd

3. www.toupie.org/dictionnaire/executif/

4. www.wikipedia.org/présentation de l'Afrique/

Table des matières

In memoriam I

Epigraphe II

Dédicace III

Avant - propos IV

Sigles & abréviations V

0. Introduction générale 1

0.1. Présentation du sujet 1

0.2. Etat de la question 2

0.3. Problématique 2

0.4. Hypothèse de l'étude 3

0.5. Choix et Intérêt du sujet 4

0.6. Méthodes et techniques 5

0.7. Délimitation du sujet 6

Chapitre.I. Approche conceptuelle 7

Section.1. Souveraineté 7

1.1. Définition de la souveraineté 7

1.2. Sortes des souverainetés 7

1.3. Les institutions internationales menacent la souveraineté des États 9

Section.2. Etats 10

2.1. Définition de l'Etat 10

2.2. Les éléments constitutif de l'Etat 10

Section.3. Relations internationales 13

3.1. Définitions des relations internationales 13

3.2. Champ d'application des relations internationales 14

3.3. Les outils des Relations Internationales 15

3.4. Les relations internationales africaines 16

Section.4. Organisations internationales 17

4.1. Définition des organisations internationales 17

4.2. Création & critères des organisations internationales 18

4.3. Structure organique des organisations internationales 20

4.4. Financement des organisations internationales 20

4.5. Les organisations internationales supranationales 21

Chapitre.II. Intégration 22

Section.1. Définition de l'intégration 22

Section.2. Typologies d'intégration 23

2.1. L'intégration économique 23

2.2. L'intégration politique 24

Section.3. Les étapes de l'intégration 26

3.1. Zone de libre échange 26

3.2. L'union douanière 27

3.3. Le marche commun 27

3.4. L'union économique monétaire 28

3.5. L'union politique 28

Section.4. Concepts africains d'intégration 28

Section.5. Défis et finalités de l'intégration 30

5.1. Défis de l'intégration régionale africaine 30

5.2. Finalités de l'intégration régionale africaine 31

Chapitre.III. Présentation du continent d'Afrique 33

Section.1. Généralité sur l'Afrique 33

1.1. Origine du mot Afrique 34

1.2. Bref historique de l'Afrique 34

Section.2. Géographique de l'Afrique 35

2.1. Les frontières 37

2.2. Le climat 37

2.3. Le milieu naturel 38

Section.3. Aspect économique de l'Afrique 39

Section.4. Situation politique de l'Afrique 41

Cartographie des régions africaines 45

Chapitre.IV. La souveraineté des Etats africains et les Etats Unis d'Afrique 46

Section.1. Les régimes politiques en Afrique 46

1.1. Le système de parti unique 46

1.2. Régime d'assemblée 46

Section.2. Le défit des Etats africaines 47

2.1. Bâtir des États de droit fondé sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption 48

2.2. Développer des stratégies pertinentes pour lutter contre la pauvreté 51

Section.3. Les Etats-Unis d'Afrique pour quel but ? 52

3.1. L'unité africaine et la dynamique de développement 52

3.2. Obstructions à la réalisation des États-Unis d'Afrique 52

3.3. En dépits des entraves à la réalisation des États-Unis d'Afrique, l'unité africaine reste envisageable et réalisable 57

Section.4. Recommandation aux politiques africains 68

Conclusion 71

Bibliographie 73

Table des matières 75

Annexe 78

Noms des pays et des territoires, avec drapeau

Superficie
(km²)

Population
( 1er juillet 2002)

Capitale

Afrique de l'Est

  Burundi

27 830

8 090 068

Bujumbura

  Comores

2170

690 948

Moroni

  Djibouti

23 000

768 900

Djibouti

  Îles Éparses ( France)

44

0

Saint-Denis

  Érythrée

121320

4 465 651

Asmara

  Éthiopie

1 127 127

74 777981

Addis-Abeba

  Kenya

582 650

34 707817

Nairobi

  Madagascar

587 040

18 595469

Antananarivo

  Malawi

118 480

13 013926

Lilongwe

  Maurice

2 040

1 200 206

Port Louis

  Mayotte ( France)

374

201 234

Mamoudzou

  Mozambique

801 590

19 686505

Maputo

  La Réunion ( France)

2 512

787 584

Saint-Denis

  Rwanda

26 338

8 648 248

Kigali

  Seychelles

455

83 688

Victoria

  Somalie

637 657

7 753 310

Mogadishu

  Tanzanie

945 087

37 187939

Dodoma

  Ouganda

236 040

24 699073

Kampala

  Zambie

752 614

9 959 037

Lusaka

  Zimbabwe

390 580

11 376676

Harare

Afrique centrale

  Angola

1 246 700

10 593171

Luanda

  Cameroun

475 440

16 184748

Yaoundé

  République centrafricaine

622 984

3 642 739

Bangui

  Tchad

1 284 000

8 997 237

N'Djamena

  République du Congo

342 000

2 958 448

Brazzaville

  République Démocratique du Congo

2 345 410

55 225478

Kinshasa

  Guinée équatoriale

28 051

498 144

Malabo

  Gabon

267 667

1 233 353

Libreville

  Sao Tomé et Principe

1 001

170 372

São Tomé

Afrique du Nord

  Algérie

2 381741

32 277 942

Alger

  Égypte

1 001450

70 712 345

Le Caire

  Libye

1 759540

5 368 585

Tripoli

  Maroc

446 550

31 167 783

Rabat

Sahara occidental (territoire revendiqué par le Maroc)

266 000

256 177

Laâyoune

  Soudan

2 505810

37 090 298

Khartoum

  Tunisie

163 610

9 815 644

Tunis

Dépendances européennes en Afrique du Nord

  Canaries ( Espagne)

7 492

1 694 477

Las Palmas de Gran Canaria, Santa Cruz de Tenerife

  Ceuta ( Espagne)

20

71 505

--

  Madère ( Portugal)

797

245 000

Funchal

  Melilla ( Espagne)

12

66 411

--

Afrique australe

  Botswana

600 370

1 591 232

Gaborone

  Lesotho

30 355

2 207 954

Maseru

  Namibie

825 418

1 820 916

Windhoek

  Afrique du Sud

1 219 912

43 647 658

Pretoria

  Swaziland

17 363

1 123 605

Mbabane

Afrique de l'Ouest

  Bénin

112 620

6 787 625

Porto-Novo

  Burkina Faso

274 200

12 603 185

Ouagadougou

  Cap-Vert

4 033

408 760

Praia

  Côte d'Ivoire

322 460

16 804 784

Yamoussoukro

  Gambie

11 300

1 455 842

Banjul

  Ghana

239 460

20 244 154

Accra

  Guinée

245 857

9 371 065

Conakry

  Guinée-Bissau

36 120

1 345 479

Bissau

  Liberia

111 370

3 288 198

Monrovia

  Mali

1 240000

11 340 480

Bamako

  Mauritanie

1 030700

2 828 858

Nouakchott

  Niger

1 267000

10 639 744

Niamey

  Nigeria

923 768

129 934911

Abuja

  Sainte-Hélène ( R.U)

410

7 317

Jamestown

  Sénégal

196 190

11 343 328

Dakar

  Sierra Leone

71 740

5 614 743

Freetown

  Togo

56 785

5 285 501

Lomé

Total

30 368609

843 705143

 

Source : Afrique édition 2010

* (1) J. SALMON. Dictionnaire de droit international public, Ed. Bruyant, Bruxelles, 2001, P. 551

* (1) R. REZSOHAZY., Théorie et critique des faits sociaux, Ed. La renaissance du livre, Bruxelles, 1971, P.69

* (1) R. PINTO & M. GRAWITZ cité par C. AFWANISU MVUR - ABA. Syllabus du cours éléments d'initiation à la recherche scientifique, G1 R.I. UCCM, 2005 - 2006, P.18. Inédites

* (1) www.toupie.org/dictionnaire/executif

* (1) Dictionnaire Larousse illustre, Edition, Larousse, Paris, P.341

* (2) Dictionnaire de la terminologie du droit international, Paris, 1960, PP. 264 - 269

* (1) Charte des Nations Unies de 1945

* (2) Convention de Chicago du 07 décembre 1944 dans son article 2ème

* (1) M. VIRALLY., Relations internationales et science politique, Ed. PUF, Paris, 1959, P.9

* (1) Ph. BRAILLARD et M. REZA-DJALILI., Les relations internationales, Ed. PUF, Paris, 1988, P.5

* (2) R. PINTO., Le droit des relations internationales, Ed. Payot, Paris, 1972, P.26

* (3) M. MERLE., La vie internationale, Ed. PUF. Paris, 1977, P.30

* (4) DIUR KATOND, Syllabus d'introduction aux relations internationales, G1 RI, UNIKIN, 2001-2002, Inédites

* (1) LABANA LASAY'ABAR & LOFEMBE BENKENYA, Coopération internationale évolution et approches théoriques, Edition, Sirius, Kinshasa, 2006, P. 15

* (1) J.P. CAMPREDON, « L'action de l'Union Soviétique en Afrique », in défense nationale, Décembre 1983,P.47

* (2) J.L.KITIMA, Syllabus du cours les relations internationales africaines, L1 Droit, UPC, 2001 - 2002, P.3., Inédites

* (1) J.P. CAMPREDON, Op - cit, P.47

* (1) H. NGONGO NDJULU, Syllabus du cours des organisations internationales, G3, RI, UCCM, 2007 - 2008, P. 6. Inédites

* (2) P. REUTER., Droit international public, 3ème édition, PUF, Paris, 1968, P.132

* (1) D. RUZIE, Droit international public, Ed. Dalloz 15ème édition, Paris, 2000, P.170

* (1) F. PERROUX., L'Europe sans rivage, Ed. PUF, Paris, 1954, P.19

* (2) A. MARSHALL., L'intégration territoriale, Ed. PUF, Paris, 1965, P.70

* (1) NENEY O'THER, Syllabus du cours de sociologique politique approfondie, L1, RI, UCCM, 2008 - 2009, P. 46, Inédites

* (1) M. DUVERGER cité par NENEY O'THER, Op - cit, P.47. Inédites

* (2) LIEBER cite par LABANA LASAY'ABAR., Op - cit, P.177

* (3) G. NANIKAFUAKO PEMBELE., L'intégration régionale de l'Afrique comme facteur de développement dans le contexte de la mondialisation, de 2000 à 2007, TFC, UCCM, 2007 - 2008, P. 21. Inédites

* (4) D. BACH., Régionalisation, mondialisation et fragmentation en Afrique sub-saharienne, Ed. Karthala, Paris, 1998, P.19

* (1) J.M. KINDUNDU, Notes de cours des organisations internationales africaines, L1, RPI, UCCM, 2008 - 2009, Inédites

* (1) R. POIDEVIN. Histoire des débuts de la construction européenne, Ed. Bruyant, Bruxelles, 1986, P.30

* (2) D.TSHIBAMBA BUABUA, L'intégration des Etats africains au sein de l'union africaine : étude de son effectivité au regard de la pratique européenne d'intégration, Mémoire, UWB, 2007 - 2008, P.14, Inédites

* (1) L. SANGARE., « l'intégration régionale multisectorielle africaine et le multilatéralisme », in forum international sur les interfaces entre politiques et sciences sociales, du 20 au 24 février 2006. P.4

* (1) C. ANTA DIOP., Les fondements économiques et culturels d'un Etat fédéral d'Afrique noire, Ed. Présence africaine, Paris, 1990, P.32

* (1) BERG, « Rapport de la Banque Mondial », 1981

* (1) www.wikipedia.org/présentation de l'Afrique/

* (1) www.histoire-afrique.org

* (1) BAD, « Le rapport de développement en Afrique, 2000 »

* (1) SESSANGA HIPUNGU DJA KASENG KAPITU, « Les politiques publiques de sécurité en Afrique subsaharienne », le 26 avril 2008.

* (1) Ch. NDEKE WA NDEKE, Syllabus du cours des régimes politiques contemporaine, L1, RPI, UCCM, 2008 - 2009, P. 1. Inédites






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo