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Impacts du changement climatique sur la recrudescence des dégàąts dus au charançon du bananier (cosmopolites sordidus) dans la région de Luki au bas-Congo/RDC

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par Chrispin Ngombo Vangu
Université de Kinshasa - Ingénieur agronome en phytotechnie 2007
  

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I.2.4. CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET L'AGRICULTURE

Diverses tentatives ont été faite en vue d'évaluer l'impact quantitatif des changements climatiques sur la sécurité alimentaire. Inévitablement, les projections sont hasardeuses, car les changements climatiques eux-mêmes sont soumis à des variations considérables. Pourtant les signes avant-coureurs apparaissent clairement dans les résultats des exercices de modélisation

La plupart d'entre-eux suggèrent que les changements climatiques pourraient accroître la malnutrition mondiale de 15 à 26% ce qui augmenterait le nombre absolu de personnes souffrant de malnutrition de 75 à 125 millions d'ici l'an 2080 par la modification des relations entre la plante et son environnement.

Plusieurs tendances ont déjà été observées en qui concerne l'agriculture à savoir :

Ø l'augmentation de la croissance de certains végétaux nuisibles pour la plupart ;

Ø la précocité de la floraison et des divers stades phrénologiques ;

Ø la modification du calendrier agricole pour les cultures annuelles ;

Ø l'extension géographique des phytopathogènes et des ravageurs, etc.

Si ces hypothèses se vérifient, l'agriculture, secteur largement touché, connaîtrait une baisse significative de ses rendements. Les pertes de production dans le secteur agricole auront des effets multiplicateurs qui s'étendront à des économies entières transmettant la pauvreté des zones rurales vers les zones urbaines (PNUD, 2006).

Les principales questions sont de connaître avec précision le degré d'augmentation de la température qui entraînerait des conséquences d'ampleur différente, ainsi que la réaction du système climatique qui tendra rapidement vers un équilibre ou au contraire continuera à diverger de sa position actuelle. Si l'augmentation de l'effet de serre et le réchauffement du climat peuvent être bénéfiques pour la croissance à moyen terme des forêts, les pluies acides et les attaques des insectes peuvent entraîner une disparition totale de certains agrosystèmes (ENCARTA, 2006).

Dans tous les cas, le « déséquilibre » engendré par les activités humaines ne fait que débuter. Cette modification se poursuivra sur une durée inconnue mais sans doute relativement longue, et ceci même si les rejets anthropiques étaient stoppés rapidement, ce qui ne sera probablement pas le cas dans un proche avenir (GIEC, 2001).

CHAPITRE II : APERÇU SUR LE BANANIER ET LE CHARANÇON

II. 1. BANANIER

II.1.1. ORIGINE ET BOTANIQUE

Le bananier est originaire des régions tropicales de l'ancien monde (Asie et Afrique), mais les espèces comestibles ont leur berceau en Asie Sud Orientale, l'Archipel malais et les Iles philippines. La taxonomie du bananier est assez complexe. Les bananiers appartiennent à l'embranchement des Spermaphytes, à la classe des angiospermes, l'ordre des Zingiberales, famille de Musaceae, au genre Musa dont les espèces fréquemment rencontrées sont: Musa paradisiaca et Musa sapientum (KATANGA, 2004)

Les variétés des bananes actuellement cultivées (cultivars) dérivent de deux espèces sauvages : Musa acuminata et Musa balbisiana possédant respectivement les génomes AA et BB. La parthenocarpie et la stérilité résulteraient des mutations diverses que ces espèces ont subies au fil du temps (TEZENAS de MONTCEL, 1979).

VANDEN PUT (1981), rapporte que la culture du bananier serait introduite au Congo (RDC) au XIVe siècle. Les explorateurs la trouvèrent chez les riverains du fleuve Congo. Le deux espèces de bananier les plus cultivées au Congo sont : la banane plantain ou Musa paradisiaca et la banane de table ou Musa sapientum.

Le « tronc » du bananier est formé par les gaines de feuilles imbriquées les unes dans les autres. À maturité, ce pseudo-tronc atteint une hauteur de 3 à 12 m. Il est surmonté d'une couronne de grandes feuilles à épaisse nervure centrale ; celles-ci peuvent atteindre 3 m de long. Les fleurs sont groupées autour de la tige florale, qui prend naissance au centre de la couronne de feuilles. Les fleurs femelles se trouvent à la base de la tige florale, les fleurs mâles au sommet.

Le bananier est une plante vivace tropicale de la taille d'un arbre, cultivée pour son fruit (la banane), ses fibres ou son feuillage. Le bananier est une des plantes les plus précieuses des pays tropicaux. Les fruits ne contiennent pas de graines, la reproduction de la plante se fait par multiplication végétative. La longueur des fruits varie de 10 à 40 cm selon les espèces ; les plus gros étant ceux des bananiers plantains. Le poids moyen d'un régime est de10 kg, mais certains régimes peuvent peser jusqu'à 70 kg (VANDENPUT, 1981).

II. 1. 2 EXIGEANCES ECOLOGIQUES ET RENDEMENTS

Le bananier est une plante exigeante en eau, sensible aux basses températures et aux vents. Le sol doit être sain, aéré, riche et suffisamment pourvu en eau, les racines n'absorbant aisément que le tiers de la tranche dite utile. En climat chaud et humide les besoins en eau sont évalués à 125 à 150 mm par mois. L'optimum thermique est voisin de 28°C. Au-de là de 35°C, les anomalies surviennent, en dessous de 24°C, la vitesse de croissance baisse pratiquement de manière linéaire avec la température jusqu'à15-16°C et elle s'annule vers 10-11°C (CIRAD-GRET, 2002).

La moitié de la récolte mondiale de bananes est produite en Afrique, où une grande partie est consommée localement. Les principales régions exportatrices de bananes sont l'Amérique centrale et le nord de l'Amérique du Sud. En Afrique, les cultivars d'exploitation ont un rendement moyen de 30 Tonnes/ha, ceci pour le poids des mains coupées et non pour les régimes entiers, alors que ce rendement est de 45 Tonnes /ha en Amérique centrale. La production Africaine est presque exclusivement destinée aux consommations locales (CIRAD-GRET, 2002).

II. 1. 3. UTILISATION

Certains bananiers fournissent les bananes sucrées ; le bananier plantain produit des bananes à cuire moins sucrées que les précédentes. Les autres espèces sont cultivées pour les fibres de leurs feuilles, utilisées pour fabriquer du papier et des cordages ; une espèce produit les cordes d'abaca (VANDENPUT, 1981).

II.1.4. MALADIES ET RAVAGEURS

Exception faite de la cercosporiose jaune du bananier qui ne touche que le bananier à fruits de dessert, ce sont les mêmes maladies et ravageurs que l'ont trouve sur tous les types de bananiers. La sensibilité de bananiers plantain, bananiers de dessert et bananiers d'altitude peut néanmoins être différente. Les principales maladies qui causent les pertes les plus importantes sont celles reprises au tableau 1:

Tableau 1 : Principales maladies du bananier

Maladies

Agent causal

Contamination

Symptômes

Traitement

Cercosporiose

Mycosphaerella musicola

Par contact avec le champignon

-Tâches foliaires jaunes ou noires

- raies foliaires noires

Fongicides de contact et systémiques

fusariose

Fusarium oxysporum

Par contact avec le champignon

- jaunissement des feuilles

- flétrissement des feuilles

Variétés résistantes ou jachère

bunchy top 

Virus

Vecteur (pucerons)

- feuilles en bouquet serré

- feuilles naines et étroites

Eradication des pieds et rejets atteints

Mosaïque

en tirets 

Virus

Vecteurs

- stries chlorotiques

- mort des feuilles dès l'émergence

Eradication des pieds et rejets atteints

stries

du bananier

Virus

Vecteurs

- stries jaunes sur les feuilles

- stries noires

Eradication des pieds et rejets atteints

Source : Raemaekers, 2001.

En ce qui concerne les ravageurs, outre les nématodes, le seul insecte causant des dégâts significatifs aux bananiers en Afrique est le charançon (C. sordidus). On estime que 50% de tous les bananiers sont infectés en Afrique de l'Ouest, 75% en Afrique centrale et 100% en Afrique de l'Est. Les plantains sont plus sensibles que les bananiers à fruits de dessert (RAEMAEKERS, 2001).

II.2. CHARANÇON DU BANANIER

II.2.1. ORIGINE

Originaire de l'Asie du Sud-est, le charançon s'est diffusé dans toutes les régions tropicales et subtropicales productrices de bananes dessert et plantain. En Afrique, Le charançon du bananier a été signalé pour la première fois dans la région du Mayombe au Bas - Congo (RDC), en 1916. Il serait d'après diverses publications, le plus nuisibles de tous les ravageurs qui attaquent le bananier (SEBASIGARI, 1983 ; GATSINGI, 1987).

II. 2 .2. DESCRIPTION ET BIOLOGIE

Le charançon adulte est noir brillant, et mesure 9 à 10 mm de long. Les pattes sont robustes avec des fémurs élargis. Les adultes sont nocturnes et peu résistants à la sécheresse. Les femelles déposent les oeufs isolement dans des cavités qu'elles creusent à la base des pseudo-troncs, généralement au niveau du collet (bulbe), et dans les stipes tombés sur le sol. Les larves qui sont du type curculionidé sont blanchâtres et molles (LEMA, 2006).

La nymphose se passe dans le pseudo-tronc dans une logette faite au bout d'une galerie larvaire. La nymphe est d'abord blanchâtre, mais devient brunâtre avant l'éclosion. Le cycle vital, de l'oeuf à l'adulte dure 4-9 semaines selon la température et le développement de l'insecte est favorisé par une humidité supérieure à 80% et une température d'environ 25°C. En dessous de 24°C, la vitesse de croissance baisse pratiquement de manière linéaire avec la température jusqu'à s'annuler vers 12-13°C. Le charançon adulte peut vivre jusqu'à quatre ans (FOGAIN, 2001).

II. 2. 3. ECOLOGIE

Le nombre de stades larvaires, forme nuisible de l'espèce, varie selon la température et l'alimentation. Vers 25°C, le stade nymphal est atteint en 30 jours contre 40 jours à 22°C. L'adulte est sédentaire et se nourrit de déchets végétaux. Les élevages au laboratoire fournissent l'essentiel des données disponibles sur la biologie du charançon. Le seuil thermique de développement serait de 12°C pour les oeufs, et d'environ 9°C pour la larve. Le développement embryonnaire et les taux d'éclosion les meilleurs sont observés entre 25 et 30°C (FRUITS, 1997).

Les trois facteurs qui influent sur le développement des foyers d'infection sont : la température, l'hygrométrie et l'attraction alimentaire. L'insecte recherche les endroits humides à atmosphère saturée en eau, et où l'eau libre est présente. Les températures trop faibles, inférieures à 12°C ou trop élevées, supérieures à 35°C ainsi que des variations thermiques importantes semblent perturber la biologie de l'insecte (ARLEU et AL, 1984 ; MESQUITA et ALVES, 1986).

II. 2.4. DEGATS

En principe les charançons du bananier sont lucifuges; d'habitude ils fuient la lumière et sont actifs la nuit. La présence des charançons ne se manifeste pas toujours par des symptômes apparents d'attaque. Souvent même leurs dégâts peuvent se confondre avec la pauvreté du sol, l'attaque de taupes ou la destruction des tissus vasculaires par les micro-organismes divers. Ainsi, ce n'est que par des observations minutieuses que l'on peut s'assurer de la présence du charançon. (VANDERWEYEN, 1962)

Les femelles creusent des cavités de ponte dans les stipes, mais les dégâts les plus importants sont causés par les larves qui font des galeries dans les bulbes et dans les rhizomes. On constate alors un étiolement des feuilles périphériques. Les plantes sévèrement attaquées semblent souffrir de sécheresse et produisent des régimes de petite taille. Puisque le système racinaire est détruit, ces plantes sont facilement déracinées par les vents violents. Les charançons du bananier sont des insectes plutôt sédentaires qui volent très peu, mais se déplacent facilement à la surface du sol (LEMA, 2006).

Une mesure du risque que représentent les ravageurs des cultures est constituée par les pertes de rendement qu'ils peuvent occasionner. En ce qui concerne le charançon du bananier, les estimations effectuées en Côte d'Ivoire et au Cameroun font état de baisse de rendements pouvant atteindre 20% en premier cycle de production, 60% en deuxième cycle et 90% en troisième cycle (FOGAIN, 2001).

VANDERWEYEN (1962) a démontré qu'il existe une relation entre le nombre d'insectes sur pied, le coefficient d'infestation et le pourcentage de pertes ; comme consigné au tableau (2) :

Tableau 2 : Relations entre le nombre d'insectes, le coefficient d'infestation et le pourcentage des pertes.

Nombre d'insectes

Coefficient d'infestation (%)

Pourcentage de perte

0 - 1

0 - 5

0 - 5

1 -1,5

10

10

1,5 - 2

20

20

> 2

>25

>30

Source : Vanderweyen, 1962.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry