WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impacts du changement climatique sur la recrudescence des dégàąts dus au charançon du bananier (cosmopolites sordidus) dans la région de Luki au bas-Congo/RDC

( Télécharger le fichier original )
par Chrispin Ngombo Vangu
Université de Kinshasa - Ingénieur agronome en phytotechnie 2007
  

précédent sommaire

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION ET SUGGETIONS

Ce travail effectué sur l'influence des changements climatiques sur le charançon du bananier dans la région de Luki et ses environs a poursuivi trois objectifs: élucider les changements climatiques à Luki et ses environs, analyser la corrélation entre la recrudescence des dégâts dus au charançon et les changements climatiques ; enfin simuler l'évolution du climat jusqu'en 2020.

Pour le premier objectif, il s'est avéré que le climat a effectivement changé. En effet les résultats obtenus dans les figures 2 à 4 montrent une évolution nette pour les trois paramètres sous étude ; de 24,4°C en 1960 à 26°C en 1999 pour la température, soit une augmentation de 1,6°C ; de 1131,5 mm en 1960 à 1412,4 mm en 1999 pour la pluviométrie, soit une augmentation de 319 mm et de 82,1% à 85,1% pour l'humidité relative, soit une augmentation de 3%.

En ce qui concerne l'influence de ces changements sur le charançon du bananier, les résultats obtenus dans les figures 2 à 10 et ceux obtenus après extrapolation dans les figures 11 et 12 montrent que le charançon du bananier se trouve à Luki et ses environs dans des conditions climatiques favorables en ce qui concerne la température, la pluviométrie et l'humidité. Et il va l'être encore pendant les deux décennies à venir, c'est-à-dire jusqu'en 2020.

Avec des températures moyennes mensuelles comprises entre 25 et 27°C ; une pluviométrie croissante et une humidité relative supérieure à 80% en saison humide à Luki et ses environs, les changements climatiques de ces dernières décennies expliquent la prolifération des populations de charançon du bananier ; ce qui est probablement à l'origine de la recrudescence des dégâts récemment constatés sur le bananier dans la région de Luki.

En effet, la reproduction et le développement de charançon du bananier étant plus rapides à une température qui se situe entre 25°C et 30 °C et que les températures pendant la saison humide à Luki oscillent autour des ces valeurs. Il en résulte que cet insecte se trouve dans des conditions adéquates pour sa prolifération particulièrement en saison humide. Les températures moyennes annuelles en saison humide de 1960 à 1999, sont comprises entre 25°C et 27°C, cela place Luki et ses environs dans l'intervalle des températures favorables au charançon.

Si l'allure d'une augmentation moyenne de 0,2 par décennie se confirme, la région de Luki va présenter encore pour long temps des conditions climatiques favorables au charançon, à moins qu'il n'arrive un autre facteur perturbateur. L'intégration des paramètres liés aux peuplements des plantes-hôtes, à ceux des populations des ravageurs et aux conditions environnementales crée une gamme variée des situations de contraintes phytosanitaires, et complique quelque peu la détermination des priorités de recherche à l'égard des faibles ressources généralement disponibles (Foko, 1994).

Il était donc important de s'intéresser à ce ravageur et d'essayer d'élucider, l'impact qu'a eu dans un passé récent, aujourd'hui et quel rôle auront dans l'avenir les changements des principaux facteurs climatiques sur la prolifération des populations de charançon du bananier. S'il est possible d'influer au niveau international sur l'ampleur du futur changement climatique, au niveau local, il faut développer des stratégies de soutien à l'adaptation aux modifications inévitables du climat, car d'après le Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat, le point de non retour est d'ores et déjà atteint, c'est-à-dire qu'un changement climatique dangereux pour l'agriculture sous toutes ses formes est désormais inévitable (GIEC, 2001)

Un fait important à rappeler est que : les insectes ravageurs des cultures comme le charançon vivent dans un écosystème. Ils ne sont pas seulement dépendants des facteurs abiotiques essentiellement climatiques mais aussi des facteurs biotiques tels que la prédation, le parasitisme, Etc.

Ce la dit, outre le climat, d'autres facteurs tels que : la résistance acquise contre ses agents pathogènes (Bacillus thuringiensis, Beauveria bassiana,...), voir même l'inadaptation d'un ou de plusieurs prédateurs naturels du charançon à la station de Luki et ses environs peuvent être aussi à l'origine de la prolifération de C. sordidus ce qui peut aussi expliquer en partie la recrudescence des dégâts constatée ces dernières années .

C'est ainsi que, les méthodes de lutte à mettre à la disposition des paysans doivent être : efficaces, disponibles, bon marché, rentables et durables. Très souvent, c'est parce qu'ils ne font pas intervenir d'intrants extérieurs que les systèmes de protection traditionnelle des cultures sont perçus, d'une manière un peu romantique comme « durables ». Ils ne le sont pas en réalité, parce qu'incapables de protéger efficacement et durablement les cultures.

Effectué dans l'esprit d'éveiller la conscience des chercheurs sur la recrudescence des dégâts dus au charançon du bananier à la station agronomique de Luki et ses environs, ce travail aura atteint son but si la recherche permet de mettre au point, des méthodes efficaces et durables de lutte contre cet insecte dans cette région.

Ainsi comme suggestions :

1. Aux chercheurs

Ø Qu'un système d'avertissement climatique soit développé pour être utilisé dans la lutte contre le charançon. Ce système devra se baser sur l'évolution des dégâts en fonction des conditions climatiques ;

Ø Que des études soient effectuées sur la dynamique spatiale du charançon, l'évolution des dégâts en fonction de l'âge de la bananeraie et se penchent sur les ennemis éventuels de charançon du bananier et l'influence des facteurs climatiques sur leur prolifération ;

Ø Que des études similaires soient faites pour d'autres cultures avec d'autres ravageurs et dans d'autres localités ou pour la même culture et le même ravageur mais, dans d'autres régions bananières de la République Démocratique du Congo.

2. Aux agriculteurs concernés

Ø D'installer les plantations avec du matériel exempt des ravageurs et de faire chaque fois la propreté des plantations par des sarclages réguliers ;

Ø D'enterrer au tant que possible les résidus de la récolte et d'éclairer les alentours des pieds des bananiers ;

Ø En cas d'infestation, butter les pieds et utiliser les pièges fabriqués à l'aide des pseudo-troncs.

BIBLIOGRAPHIE

Arleu S., Neto S.S, Gomes J.A, Nobreca A.C et Scardini, 1984. Dinamica populational de cosmopolites sordidus en bananais de cultivar prada (group-AAB). Em Alfredo chaves, Espirito Santo 34pp.

Arleu S. et Coll., 1987. Broca de bananeira Cosmopolites sordidus Germ. 1884 (Coleoptera : Curculionidae). In: Fruits, bulletin mensuel. IRFA, vol 43, n°7-8,1988, P359.

Bakelana, 2006. Evaluation des nouveaux cultivars de bananier dans la province du Bas-congo. INERA, M'vuazi. Inédit.

CIRAD-GRET, 2002. Mémento de l'agronome. Ministère Français de la coopération ; Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement et Groupe de recherche et d'échanges techniques, p1691.

Cuille, 1950. Recherche sur le charançon du bananier (Cosmopolites sordidus germ).Monographie sur l'insecte et recherche de ses chimiotropismes. In: Fruits, bulletin mensuel. IRFA, vol 34, n° 7-8, 1988. 433pp.

De langhe H., 1979. Taxonomie du bananier plantain en Afrique équatoriale. INIBAP, Montpellier, (France). 104-108pp.

Dupriez G L., 1954. Evapotranspiration et les besoins en eau des différentes cultures dans la région de M'vuazi (Bas-congo). Publ INEAC, série scient n° 106.

Encarta, 2006. Les changements climatiques. Microsoft encarta tout droit réservé. Edition 2006.

Fogain R., 2001. Nematodes and weevil of bananas and plantain in Cameroon: occurrence and host susceptility. International Journal of Pest Management. 201-205pp.

FAO, 2001. Situation alimentaire mondiale: Arithmétique de la croissance agricole. Bull n° 8 Rome, (Italie).

Foko J., 1994. Recherche épidémiologique en zone tropicale : Importance, contexte et application. In : Modélisation en protection des cultures. Actes d'un séminaire international, Montpellier (France).P 191.

Fruits, 1997. Les recherches récentes sur le charançon du bananier Cosmopolites sordidus (Coleoptera : Curculionidae). Vol 52, n° 2, 67-82 pp.

Gatsingi, 1987. Principales maladies et ravageurs du bananier au sein de la CEPGL. In : Séminaire sur les maladies et ravageurs des principales cultures vivrières d'Afrique centrale p333.

GIEC, 2001. Climate change. Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat. Equipe de rédaction principale Cambridge university press, (U K).

Kalonji A., 2006. Cours des principales maladies des plantes cultivées. Ier grade Facagro/Unikin inédit.

Katanga J., 2004. Cours de systématique des plantes. IIème graduat Facagro/Unikin inédit.

Katanga J., 2006. Cours d'écologie spéciale. Ièr Grade Facagro/Unikin inédit.

Lema A., 2005. Cours d'entomologie générale. IIIè Graduat Facagro/Unikin inédit.

Lemaire L., 1996. Relation semiochimiques chez le charançon du bananier Cosmopolites sordidus germ (Coleoptera : Curculionidae) et la résistance de la plante-hote, le bananier. Thèse de doctorat Université Montpellier II, (France).

Lubini A., 1988. La végétation de la réserve de biosphère de Luki au mayombe (Zaïre). Meise, Jardin Botanique National de Belgique, 4pp.

Mesquita A L. et Alves E J., 1986. Aspeto do biologia da broca-do-rhizoma em differentes cultivars de bananeira. Pesq agropec. (Brazil) 18pp.

Molima R., 2005. Etablissement du calendrier agricole de Luki (Bas-congo) sur base des paramètres climatiques de 1959 à 2004. Mémoire Facagro/ Unikin, p36.

Musabyimana T., 1988. Les principaux ravageurs du bananier au Rwanda : perspective pour leur contrôle. In: Nemathodes and the borer weevil in banana, Bujumbura (Burundi)

Phytoma, 1998. Les défis de la protection des plantes : contribuer à une agriculture durable pour le 3ème millénaire. Défense des cultures. Paris (France), 8pp.

PNUD, 2006. Rapport mondial sur le développement humain. Au de là de la peignerie : Pouvoir, pauvreté et crise mondiale de l'eau. Programme des Nations Unies pour le développement ; P422.

Raemaekers R H., 2001. Agriculture en Afrique tropicale. DGCI, Bruxelles, (Belgique) P1634.

Sebasigari K., 1983. Rapport d'une mission de prospection des bananiers au sein de la CEPGL, IRAZ, Gitega, (Burundi).

Tezenas De Montcel H., 1979. Le plantain du Cameroun, vol 34 n° 2, IRFA, bull mensuel, 82pp.

Vandenput R., 1981. Principales cultures de l'Afrique centrale, 2è éd. Bruxelles, (Belgique). 1252pp.

Vanderweyen A., 1962. Maladies et insectes nuisibles au bananier. In : précis des maladies et insectes nuisibles rencontrés au Congo, Rwanda et Burundi. E J E. P 447.

précédent sommaire






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore