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Approfondissement financier et croissance économique dans les pays de la C. E. P. G. L

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par Pà˘ques Germain MUKANIRE IZUBA
Université catholique de Bukavu (UCB) - Diplôme de licence en sciences de gestion 2008
  

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1 Mémoire de Licence

INTRODUCTION GENERALE

La théorie économique considère qu?il existe une relation entre le développement financier et la croissance économique mais ne donne pas d?indication sur le sens de causalité. En sciences économiques, le rapport entre la sphère financière et la sphère réelle a reçu une grande attention pendant les dernières décennies (Boulila et Trabelsi, 2002 et Wadud, 2005).

Cependant, un certain nombre d?études théoriques et méme empiriques ont été entreprises pour évaluer la direction de causalité entre toutes ces théories et donnent lieu à de nombreuses approches contradictoires. A certains égards, nombreuses études caractérisent le rôle du système financier dans la sphère réelle comme étant un rôle passif qui s?est avéré non satisfaisant. Robinson (1952) rapporte que le développement financier suit la croissance économique ou le lien de causalité entre eux peut être bidirectionnel. Plus un système financier est développé, plus la probabilité que la croissance économique cause le développement financier est élevée. A d?autres égards, nous avons assisté à une avancée significative de plusieurs théories assignant à la sphère financière un rôle actif. Dans cet ordre d?idées, Schumpeter (1912 et 1955) avait déjà insisté sur le rôle essentiel joué par le banquier dans l?allocation des ressources, qui permet à l?entrepreneur d?innover en détournant des moyens de production.

Ainsi, un système financier développé est alors capable d?influer sur le taux de croissance par deux canaux distincts1. D?une part, le système financier assure la liquidité dans une économie monétaire. Les agents, en particulier les ménages, qui sont la principale source d?épargne, ont une préférence certaine pour la liquidité. Le désir de liquidité les conduit à préférer des placements liquides à des engagements plus ou moins irréversibles dans les projets d?investissement ; même plus productifs. Ainsi, les banques en assurant la liquidité de l?épargne des ménages permettent une

1 Levine (1997) cité par Eric (2000).

2
augmentation des taux d?investissement. Bencivenga et Smith

proposent un modèle de croissance endogène dans lequel les agents ont de l?aversion pour le risque de liquidité.

D?autre part, le système financier permet une meilleure maîtrise des risques inhérents aux projets d?investissements. Les intermédiaires financiers permettent une diversification des risques technologiques et rendent plus attractive la spécialisation des investissements (Saint Paul, 1992). Grâce à leurs capacités d?expertise spécifique et leur accès privilégié à l?information, les intermédiaires financent les projets les plus rentables et permettent aux projets innovants de voir le jour.

A propos de la relation entre la sphère financière et la sphère réelle, la littérature de croissance endogène implique qu?un système financier fiable peut avoir un effet positif sur la croissance par l?investissement. Les intermédiaires financiers facilitent la fourniture des fonds pour financer des activités d?investissement. Pendant que le système financier se développe, davantage de ressources peuvent être rendus disponibles pour l?investissement. Un système financier bien développé peut mener à une capacité améliorée d?évaluer des projets d?investissement (Hanson et Jonung, 1997)2.

Dans cette même perspective, la littérature rapporte que la croissance équilibrée a été franchement affectée par une intermédiation financière et le taux de croissance d?équilibre a été négativement affecté par l?interposition du gouvernement dans le système financier (Levine, 1993).

Par ailleurs, Levine (1993) considère que la causalité entre le développement financier et la croissance économique est une issue controversée. Cet auteur rapporte toutefois que le niveau plus élevé du développement financier est, de manière significative, corrélé avec le niveau de croissance économique. Il conclue que les finances mènent à la croissance économique et que le sens de la causalité entre elles peut être réalisé en deux temps : les

2 Cité par Wadud, 2006

3
finances peuvent causer la croissance économique et cette dernière peut

causer le développement financier. La sphère réelle peut créer une demande d?intermédiation financière et par conséquent le système financier se développera en réponse au développement économique.

Patrick (1966) dans ses travaux, présente pour la première fois l?idée d?un sens de causalité bidirectionnelle entre la sphère financière et la sphère réelle et suggère deux phases dans le développement économique d?un pays. Dans la première, c?est l?approfondissement financier qui cause la croissance économique en allouant des ressources à des secteurs productifs. C?est le phénomène de « supply leading ». Cet auteur explique les fonctions de ce phénomène, comme chez Schumpeter que le développement financier facilite la formation de capital d?un secteur peu productif vers un secteur moderne plus efficace (Khalfaoui, 2002). Le développement de nouveaux services financiers fournissent de nouvelles possibilités d?investissements et méme des épargnes.

Dans la phase suivante, c?est la croissance économique qui crée la demande des institutions financières et des services développés. Une demande croissante des services financiers pourrait induire lexpansion dans le secteur financier et bancaire comme l?économie se développe. Il apparaît alors un phénomène de « demand following » où le secteur financier répond passivement à la croissance économique.

Au niveau empirique, les nombreuses études menées jusqu?à maintenant sur la direction des causalités entre le développement financier et la croissance semblent encore non robustes et souvent controversées, tout en suggérant parfois, des conditions économiques, financières et institutionnelles pour la réussite de cette relation (Joseph, Raffinot et Venet, 1998 ; Eric, 2000 ; Trabelsi, 2002 et Khalfaoui, 2002).

Pour ce faire, nous voudrions vérifier, en nous appuyant sur les pays des Grands Lacs africains3, s?il existe une relation de causalité entre le développement financier et la croissance économique et si cette relation de causalité est univoque ou bidirectionnelle. Le choix des pays de grands lacs est justifié par l?existence d?un système financier et bancaire rudimentaire et méme une quasi absence d?un marché financier dans cette région. Autrement dit, ce choix se justifie par la sous bancarisation qui semble caractériser cette région et qui serait à la base d?un faible niveau de développement économique.4

Par ailleurs, l?objectif de notre recherche est de montrer la nécessité de concilier le développement financier et la croissance économique étant donné que les sphères sont intimement liées. De plus, même si le lien de causalité entre le développement financier et la croissance économique est théoriquement et empiriquement controversé, il constitue cependant les voies et moyens susceptibles d?aider les responsables de politique monétaire qui cherchent en permanence une décision de la réforme optimale tendant à encourager le développement de l?intermédiation financière.

Outre l?introduction et la conclusion, ce travail comprend trois chapitres : le premier porte sur la revue de la littérature, le second est consacré à l?approche méthodologique et enfin le dernier se focalise à la présentation et l?interprétation des résultats durant la période allant de 1970 jusqu?en 2002.

3 Il s?agit de la République Démocratique du Congo, du Rwanda et du Burundi.

4 D?après Kpodar, il ressort des estimations qu?en ce qui concerne les pays de l?Afrique subsaharienne le développement financier exerce un impact favorable sur la croissance économique.

Chapitre I : REVUE DE LA LITTERATURE

L?essentiel du débat tourne non seulement sur la relation entre le développement financier et la croissance économique mais également sur le sens de la causalité.

L?objet de ce chapitre est de présenter une revue de la littérature sur la relation entre les deux phénomènes. Nous distinguons d?une part, la revue de la littérature théorique et la revue de la littérature empirique, de l?autre.

I.1. REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE

Cette partie est consacrée, tout d?abord à la présentation du processus historique de développement financier, ensuite de l?impact du développement financier sur la croissance, et enfin ressortir les controverses théoriques de la relation développement financier-croissance économique.

I.1.1. Regard historique

Le concept du développement financier remonte au 19ème siècle dans les études faites par R.W Goldsmith5. On assiste à l?apparition de formes diverses de monnaies, d?actifs financiers et d?institutions financières qui, manifestement, se traduisent encore sous de formes primitives de structure financière. De plus, ces formes monétaires ne reposent pas sur une séparation nette entre l?épargne et l?investissement au sein des économies nationales. C?est donc l?accentuation et la formation de la séparation entre agents à capacité de financement (épargne) et agents à besoin de financement (investissement) qui permettent seules l?existence et les transformations d?une structure financière développée. Or, ces conditions n?auraient été pleinement réunies qu?à partir de 1820, dans les pays les plus développés, c?est-à-dire essentiellement le Royaume Uni et la France.

5 COHEN. E (1991), Gestion de l'entreprise et développement financier, EDICEF, Canada.

p.47

6
Depuis lors, cinq tendances semblent caractériser le déroulement de ce

processus de développement financier observé sur deux siècles dans la plupart des économies nationales (COHEN, 1991).

7
généralement d?un système financier plus étoffé en termes qualitatif et alors

que les pays en développement présentent le plus souvent une structure financière restreinte.

Premièrement, le développement de la « superstructure » est plus rapide que celui de l?infrastructure réelle de l?économie. Ainsi, lorsqu?on compare les stocks d?actifs financiers aux stocks de richesse réelle, on observe une croissance progressive de la part des actifs financiers dans le patrimoine de l?entreprise. De même, la comparaison entre le flux d?actifs financiers et les flux additionnels de richesse réelle conduit à constater que les émissions financières amplifient la croissance de lactivité réelle.

Deuxièmement, on assiste à un mouvement d?institutionnalisation qui se traduit par la multiplication et la différenciation déjà relevées des intermédiaires financiers spécialisés. Mais dans ce mouvement, le rôle des institutions non bancaires se renforce progressivement alors que les banques bénéficient d?une quasi-exclusivité dans les premiers stades de développement financiers.

Troisièmement, la multiplication quantitative et qualitative des actifs financiers se traduit par une croissance plus rapide pour les titres à long et moyen terme que pour les titres à court terme. De même, le stock de titres représentatifs de droit de créance croît plus rapidement que le stock des titres représentant de droits de propriété.

Quatrièmement, les relations internationales jouent un rôle important dans le développement financier. Les apports de fonds externes contribuent largement à ce développement, au moins à certains de ses stades, dans la plupart des pays. De plus, les transformations des techniques financières et innovations connaissent une diffusion internationale beaucoup plus rapide que celle observable sur le plan industriel et agricole.

Enfin, on observe un net parallélisme entre le développement économique et le développement financier. Les pays les plus développés disposent

I.1.2 Impact du développement financier sur la croissance
économique

De nombreux travaux théoriques ont montré que le développement financier est susceptible d?avoir des effets positifs sur la croissance. Par leurs capacités d?expertises spécifiques et leurs accès privilégié à l?information, les banques sont à méme d?assurer un financement optimal des projets d?investissement (Schumpeter, 1912 ; Levine, 1997 et Eric, 2000).

A cet égard, Levine (1997) recense cinq principales fonctions qui peuvent fonder théoriquement l'existence d'une liaison positive et forte entre développement financier et croissance économique.

I.1.2.1 Faciliter les transactions financières, la couverture des risques
et la diversification des actifs

Les ménages en tant qu?agents à capacité de financement préfèrent détenir des actifs liquides alors que les entreprises sont demandeuses des ressources à long terme pour les investissements. Ils constituent la principale source d?épargne, ont une préférence certaine pour la liquidité. Le désir de liquidité les conduit à préférer des placements liquides à des engagements plus ou moins irréversibles dans des projets d?investissement même plus productifs.

Ainsi, en offrant des dépôts liquides aux ménages et en choisissant un mélange approprié d?investissements liquides et illiquides, les banques procurent une assurance contre le risque de liquidité pour l?épargnant et, simultanément favorisent les investissements à long terme dans des projets

rentables (Levine, 1997). Les intermédiaires financiers permettent une
diversification des risques liés aux projets d?investissements et le partage de

8 Mémoire de Licence

ceux-ci. Cela stimule l?accumulation de capital et améliore la rentabilité des investissements, en retour la croissance économique se trouve affectée favorablement. Les intermédiaires financiers, lallocation de l?épargne aux actifs peu liquides et par la réduction de la liquidation prématurée d?investissements rentables, améliorent la productivité du capital et stimule ainsi la croissance économique.

I.1.2.2 Acquérir des informations sur les projets et favoriser une
allocation optimale

Le système financier, par son efficacité, stimule également la croissance en réduisant les coûts de transaction tout en assurant que le capital soit alloué aux projets les plus rentables. Il représente une mine d?informations pour et sur toutes les entreprises. Pour cela, les intermédiaires financiers se substituent à chacun des épargnants pour évaluer les opportunités d?investissement, réduisant ainsi le coUt d?acquisition de linformation. Les banques améliorent donc la collecte de l?épargne, facilitent l?investissement et permettent une croissance plus forte en sélectionnant et en finançant les bons projets.

I.1.2.3 Assurer la surveillance des entrepreneurs et le contrôle des
entreprises

Une fois l?investissement financé, les banques doivent surveiller les entrepreneurs pour le contraindre à gérer l?entreprise dans l?intérêt des créanciers et des actionnaires. Cette fonction est importante du fait qu?elle permet à un investisseur externe de vérifier les rendements d?un investissement entrepris par le dirigeant de l?entreprise. Ce dernier peut, d?une part, être tenté de gérer l?entreprise à son gré et favoriser ses propres intéréts au détriment de ceux de créanciers et actionnaires et d?autre part, dissimiler les informations sur le rendement réel de l?investissement (asymétrie de l?information). Par conséquent, il peut être onéreux pour la

banque d?assurer la surveillance des dirigeants de l?entreprise. Le mécanisme des
garanties et des contrats financiers réduisent les coûts de surveillance et
favorisent le financement des projets rentables. Au fur et à mesure que

9
l?entreprise et la banque développent une relation de long terme, cela

contribue à diminuer le coUt d?acquisition de l?information pour une meilleure allocation des ressources.

10
de la reforme optimale tendant à encourager le développement de

I.1.2.4 Assurer la mobilisation de l`épargne

Les intermédiaires financiers collectent l?épargne des ménages, offrent les possibilités de dépôts, de diversification de leurs portefeuilles et d?investissements rentables et assurent la liquidité de leur placement (Levine, 1997). La mobilisation de l?épargne a un impact positif sur le volume de l?accumulation du capital, elle améliore également l?allocation des ressources et stimule l?innovation technologique. Les systèmes financiers les plus efficaces dans la mobilisation de l?épargne affectent favorablement la croissance économique.

I.1.2.5 Faciliter l'échange des biens et services

Les intermédiaires financiers facilitent la spécialisation, l?innovation technologique et la croissance. Cependant, la spécialisation accroît la productivité du travail et requiert davantage de transactions qu?une situation où chaque agent produirait l?ensemble des biens dont il a besoin. Les contrats financiers sont susceptibles de réduire les coûts de transactions et favorisent une plus grande spécialisation, une augmentation de la productivité et la croissance économique (Levine, 1997).

I.1.3 Sur la relation développement financier et croissance
économique

La relation entre le développement financier et la croissance économique est au coeur du débat de l?histoire économique moderne (Trabelsi, 2002). La question du sens de causalité entre la sphère financière et la sphère réelle

reste théoriquement et empiriquement controversée. Fournir une évidence sur
cette influence causale est cruciale pour les économistes mais aussi aux
responsables de politique économique qui cherchent en permanence une décision

l?intermédiation financière.

Cependant, cette problématique a été identifiée, initialement par Patrick (1966) puis Goldsmith (1969) et plus récemment par Mc Kinnon (1988). Ce dernier reconnaît que bien qu?un plus haut taux d?augmentation financière influe positivement sur la prospérité des activités de la sphère réelle, le problème soulevé par Patrick (1966) reste non résolu : quelle est la cause et quel est l?effet? Est- ce que la finance est le secteur principal dans le développement économique ou elle fait tout simplement suivre la production?

Schumpeter (1912) avait mis l?accent sur le rôle primordial des banquiers, qui par leur ciblage et le financement des entrepreneurs, encouragent l?innovation technologique, l?accumulation du capital et stimulent ainsi la croissance économique. Ainsi donc, les fonds financiers exigés par un entrepreneur constituent des ingrédients nécessaires du processus de production. L?idée est que l?on ne peut devenir entrepreneur qu?en devenant d?abord débiteur.

En revanche, d?autres auteurs postulent que le développement financier est la résultante des performances économiques : « là où l?entreprise conduit, la finance le suit (Robinson, 1952). Pour eux, la finance et la banque apparaissent alors comme étant des réponses endogènes à la demande exprimée par les agents (Diamond et Dybving, 1983)

Dès lors Patrick (1966) et Robinson (1979) reconnaissent partiellement la contribution de Schumpeter ; ils considèrent qu?un manque du crédit est une entrave à la croissance. Khalfaoui (2002) soutient cependant qu?u une économie qui atteint un certain degré de complexité a besoin de monnaie

qui est la représentation abstraite du pouvoir d?achat à partir duquel les transactions peuvent se réaliser.

La vision de ces auteurs aboutit à une direction de causalité bidirectionnelle.
D?une part, le secteur financier constitue le seul agent par excellence facilitant le

transfert des ressources d?un secteur traditionnel peu productif vers un secteur moderne plus efficace. Ainsi, l?absence de performance financière serait donc un obstacle au processus de croissance. D?autre part, l?intermédiation financière est prise comme étant la dérivée de la croissance lorsqu?une proportion plus ou moins constante de l?investissement est financée, l?accroissement du taux d?investissement conduit à une augmentation des prêts bancaires. Ces derniers influent positivement sur l?investissement lequel étant, à son tour, à la base de l?accroissement des dépôts bancaires.

I.2 REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE

Du point de vue empirique, la liaison entre le développement financier et la croissance économique fait l?objet de plusieurs études. De manière succincte, la section est subdivisée en trois types d?études selon qu?elles sont appliquées aux pays développés, aux pays en développement non africain et aux pays africains:

I.2.1. Etudes appliquées dans les pays développés

Boissonneault (2003) s?est intéressé à la relation entre les marchés des capitaux et la croissance économique au Canada en faisant une analyse de trois caractéristiques, à savoir : l?échiquier des marchés financiers, l?évolution du système financier et ses institutions et enfin la réglementation des marchés de capitaux. Il constate que le secteur financier canadien est caractérisé par l?utilisation de technologies de pointe et de systèmes complexe de gestion de portefeuille et des risques. Ce qui attire les investissements nationaux et même étrangers du fait que ces diverses

caractéristiques permettent aux marchés des capitaux d?être efficients et efficaces.

Trew (2006) mène une étude sur le lien entre la sphère financière et la sphère réelle en se focalisant essentiellement aux aspects théoriques et empiriques pour le cas du Royaume-Uni. Il estime un modèle économétrique et obtient que la direction de causalité est univoque et va du financier au réel.

I.2.2 Etudes appliquées aux pays en développement non
africains

Khalfaoui (2002) s?est intéressé à l?étude causale entre le développement réel et le développement financier dans 27 pays6 pour la période de 1987-2000. Ayant fait recours à la méthode de cointégration de Johansen, il constate que sur l?ensemble de son échantillon 12,03% ont un sens de causalité allant du réel vers le financier ; 8,33% du financier vers le réel ; 4,03% ont un sens bidirectionnel et enfin 75% ne présentent aucun sens.

Fan, Jacobs et Lensink (2005) ont étudié la contribution de la littérature empirique de la relation sphère financière croissance en Chine durant la période de 1992-2004. Ils appliquent le test de causalité de Granger en vue d?analyser le lien de court et de long terme. Leur résultat révèle une relation positive entre les deux sphères telle que c?est le développement du secteur bancaire qui induit la croissance.

Shan et Jianhong (2006) cherchent à savoir le lien de causalité entre la sphère financière et la sphère réelle toujours en Chine. Ils utilisent quant à eux la méthode de vecteur auto régressif (VAR). Ils remarquent qu?à certains égards, le développement financier constitue la seconde force et conduit la croissance économique. A d?autres égards, ils aboutissent à une causalité

bidirectionnelle et affirment que cette étude est controversée et limitée mais fournit cependant une avancée intéressante de la relation entre la finance et la croissance.

Kar et Pentecost (2000) cherchent quant à eux la liaison entre le développement
financier et la croissance économique en Turquie durant la période de 1963-
1995. Ils appliquent à cet effet le test de causalité de Granger ainsi que le modèle

6 Il s?agit de l?Afrique du sud, Algérie, Egypte, Maroc, Tunisie, Venezuela, Pérou, Paraguay, Mexique, Colombie, Brésil, Bolivie, Chili, Argentine, Equateur, Turquie, Thaïlande, Singapour, Philippines, Malaisie, Jordan, Israël, Indonésie, Inde, Hong Kong, Corée et Chine.

de correction d?erreur et arrivent à la conclusion selon laquelle la croissance

économique influe positivement sur le développement financier.

deux groupes de pays10 qui se distinguent par le niveau de

développement de leur système financier. Il arrive à la conclusion suivant laquelle le développement de l?intermédiation financière se traduit mécaniquement par une augmentation de la croissance économique.

développement financier. Ainsi donc, le développement financier a joué un rôle

important dans la croissance économique au de la période 1976-1997.

Ünalmis (2002) reprend la même étude pour la période 1990-2001. Faisant recours au test de causalité sous deux différentes conditions7, cet auteur trouve cependant des résultats différents. Il aboutit en effet au résultat que la situation économique turque est telle que le développement financier cause la croissance économique à court terme et une causalité bidirectionnelle est possible à long terme.

Wadud (2006) analyse la relation entre la sphère financière et la sphère réelle dans les pays d?Asie du sud8 durant la période de 1976-2006. Il applique la méthode de cointégration multivariée et ses résultats révèlent que le sens de causalité est unidirectionnel et va du financier au réel dans ces pays.

Trabelsi (2002) teste la relation entre l?intermédiation financière et la croissance économique sur la base de 69 pays en développement9 durant la période de 1960-1990. Il utilise la méthode de régressions en coupe instantanée et de données de panel. Il constate que le développement financier est un déterminant significatif de la croissance économique, les

marchés financiers exercent un impact important sur l?activité réelle dans les pays en développement et enfin l?effet du développement financier sur la croissance économique est transmis principalement à travers une augmentation de la productivité des investissements.

Eric (2000) mène, quant à lui, une étude sur le lien entre le développement des activités d?intermédiation financière et le développement économique d?une part, et la politique monétaire et la croissance économique, de l?autre sur la base de l?échantillon de 49 pays pour la période de 1987-1997. Ainsi, à l?aide des méthodes de moindre carré ordinaire et de moindre carré généralisé, il a défini

7 D?une part, les variables non stationnaires et variables non cointégrées et les variables non stationnaires et les variables cointégrées, de l?autre.

8 Il s?agit de l?Inde, Pakistan et Bangladesh.

9 Les pays en développement qui ont constitués l?échantillon n?ont pas été repris dans cet article.

I.2.2 Etudes appliquées aux pays africains

Allen et Ndikumana (1998) cherchent à vérifier l?impact de l?intermédiation financière sur la croissance économique en Afrique du sud. Ils font une étude qualitative et arrivent à la conclusion suivant laquelle l?intermédiation financière influe positivement sur la croissance. De plus, ils constatent que le lien entre l?approfondissement financier et croissance économique est un phénomène de long terme.

Boulila et Trabelsi (2000) ont repris la méme analyse mais cette fois en l?adaptant au cas de la Tunisie pour les périodes de 1962-1998 et 1963-1987. Ils appliquent la méthode de vecteur autorégressif (BVAR) et constatent que pendant la sous période de 1963-1987, la croissance économique influe positivement sur le développement financier. Enfin, leurs

résultats paraissent donner un faible support à l?hypothèse selon laquelle le système financier est un secteur principal dans le processus de croissance économique en Tunisie.

Inoubli (2004) détecte, pour sa part, une relation entre l?intermédiation financière et la croissance économique en Tunisie. Il procède par la méthode à correction d?erreur (ECM), la cointégration et la méthode de moindre carré ordinaire. Il aboutit à la conclusion selon laquelle le développement économique mesuré par la croissance du PIB a une relation d?équilibre de long terme avec le

10 D?une part, les pays financièrement développés. Il s?agit de l?Autriche, Indonésie, Grèce, Pakistan, Italie, Portugal, Inde, Norvège, Allemagne, Mexique, Espagne, Finlande, Danemark, France, Irlande, Israël, Corée, Belgique, Nouvelle-Zélande, Philippines, Thaïlande, Australie, Suède, Pays-Bas, Chili, Etats-Unis, Japon, Canada, Suisse, Royaume-Uni, Singapour, Afrique du sud, Malaisie et Hong Kong. D?autre part, les pays financièrement peu développés, à savoir : Uruguay, Pologne, Iran, Nigeria, Cote d?Ivoire, Hongrie, Chine, Egypte, Equateur, Tunisie, Venezuela, Pérou, Maroc, Colombie et Turquie.

Kpodar (2004) vérifie la relation entre le développement et la croissance dans 64 pays en développement11 dont 25 d?Afrique subsaharienne pour la période allant de 1968 à 1997. Il applique la méthode des moments généralisés en panel dynamique et aboutit à la conclusion que l?impact marginal du développement financier sur la croissance est plus faible en Afrique que dans les autres pays en développement. Cet écart semble être expliqué par le fait que comparativement aux autres pays en développement, l?Afrique a un niveau élevé de fragmentation ethnolinguistique, un nombre élevé de pays dont le système bancaire est en crise permanente, un interventionnisme public remarquable dans le fonctionnement du système financier et une forte concentration bancaire.

Joseph, Raffinot et Venet (1998) mènent une étude sur la relation entre l?approfondissement financier et la croissance économique dans les pays de l?UEMOA12 et au Cameroun pour la période de 1970-1995. Ils utilisent les méthodes de l?analyse de panel et le test de causalité de Granger et constatent que le sens de causalité va du financier vers le réel pour le

Bénin, la Cote d?Ivoire, le Mali et le Cameroun ; du réel vers le financier pour le Burkina Faso, le Sénégal et Togo et enfin le Niger ne présente aucune liaison.

11 Ces pays n?ont été énumérés par l?auteur.

12 UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest-Afraicaine ayant comme pays membre le Bénin, Burkina Faso, Cote d?Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et la Guinée Bissau. Ce dernier a été laissé de coté par ce que son intégration est très récente et les données sur son échantillon restent lacunaires.

Chapitre II : APPROCHE METHODOLOGIQUE

Dans ce chapitre nous développons notre démarche méthodologique en vue de la validation des résultats. Nous retenons deux catégories des variables. D?une part les variables mesurant le développement financier et celles mesurant la croissance la croissance économique, d?autre part.

En effet, nous utilisons une méthodologie proche de celle utilisée par Raffinot, Joseph et Venet (1998). Dans leur étude, ces auteurs ont cherché à établir une relation entre l?approfondissement financier et croissance sur un échantillon constitué par les pays de l?U.E.M.O.A. Il s?agit d?un échantillon relativement homogène, tant par le niveau de revenu que par les dispositions institutionnelles qui règlent la politique monétaire et la politique de change. L?avantage méthodologique de cette étude est celui de démontrer que les deux phénomènes sont intimement liés et que la direction de causalité peut jouer dans le deux sens.

Ce chapitre comporte deux sections : la première est consacrée à la présentation des variables et la seconde se focalisera à l?exploitation de la démarche de mise en oeuvre du test de causalité.

II .1. PRESENTATION DES VARIABLES

Dans cette section, nous présentons les variables du modèle d?analyse. Les variables utilisées sont d?une part, celles du développement financier, et d?autre part celle de la croissance économique (le PIB réel par habitant):

II.1.1. Les mesures du développement financier

Il s?agit du :

- Le taux de liquidité ou ratio M2/PIB : traduit le niveau de développement de la sphère financière dans la mesure où un faible degré de monétisation de l?économie serait la résultante d?un niveau de

sophistication élevée du système financier qui permet aux individus de détenir moins de monnaie.

- Ratio de monnaie (M2/M1), variable destinée à rendre compte des progrès de l?intermédiation financière dans la mesure où c?est au travers de la croissance des dépôts à terme et de l?épargne que les intermédiaires financiers sont supposés pouvoir pleinement jouer leur rôle de promoteur de l?accumulation de l?épargne domestique et d?orientation des ressources vers l?allocation optimale des ressources (Joseph, Raffinot et Venet, 1998).

- Ratio des crédits accordés à l'économie sur le PIB : cette variable renseigne sur le degré de canalisation des fonds au secteur privé et public dans le but de financer les investissements productifs.

II.1.1.1 le taux de liquidité

Le taux de liquidité ou ratio M2/PIB est constitué des disponibilités monétaires (circulation fiduciaire et dépôts à vue en monnaie nationale) et la quasimonnaie (dépôts à terme en monnaie nationale, dépôts en devises et les provisions pour paiement des importations).

En effet, M2 est un agrégat intermédiaire correspondant à une définition plus large de la masse monétaire constitué de la monnaie au sens étroit (M1) ainsi que des engagements. Nous distinguons d?une part, des engagements représentatifs de dépôts pouvant être rapidement transformés sans coût en moyens de paiement et d?autre part, des engagements à court terme (à moins de deux ans) dont la transformation en moyens de paiement est stipulé à l?échéance du contrat (Dépôt à terme). Ces engagements sont proches d?une utilisation de la monnaie comme « réserve de valeur ». Cette variable rend compte du niveau d?intermédiation financière en conséquence des ressources injectées dans l?économie.

Les Pays de Grands Lacs étant notre champ d?investigation, les différents graphiques ci-dessous font ressortir les phases essentielles de l?évolution du taux de liquidité par rapport au PIB.

Graphique 1 : Evolution du taux de liquidité en RDC

Source : Banque Mondiale, CD-ROM, 2004

Ce graphique permet de mettre en évidence trois principales phases dans l?évolution du taux de liquidité. La première phase va de 1970 à 1983, la seconde de 1984 à 1993 et la troisième de 1994 à 2002.

Au cours de la première phase (1970-1983), le taux de liquidité atteint une moyenne de 10%. Dans cette phase, il y a eu une monétisation excessive des déficits budgétaires par le gouvernement qui a donné lieu à un ratio M2/PIB de 39% en 1983.

Au cours de la seconde phase (1984-1993), le ratio M2/PIB connaît une certaine stabilité ainsi qu?une baisse relative ayant fait chuté le taux de liquidité de 6%. Disons également qu?à cette époque, les programmes d?ajustements structurels ont été appliqués en RDC dans le but d?assainir les déficits publics et stabiliser l?économie.

La troisième phase qui va de 1994 à 2002 enregistre une stabilité du taux de liquidité car l?économie était devenue dollarisée13 et plus de 85% des dépôts bancaires étaient libellés en monnaies étrangères.

13 La raison principale de cette dollarisation tient également à la faible crédibilité de la monnaie nationale, alors que le pays a connu des taux d?inflation annuels de plus de 500% en 1999 et 2000.

Graphique 2 : Evolution du taux de liquidité au Rwanda

Source : Banque Mondiale, CD-ROM, 2004

Ce graphique retrace trois phases importantes dans l?évolution du ratio M2/PIB ou taux de liquidité. La première phase va de 1970 à 1974, la deuxième de 1975 à 1982 et troisième de 1983 à 2002.

Dans la première phase, le taux de liquidité est haussière et oscille autour de 14% et atteint plus de 18% en 1974. Cette période coïnciderait avec la stabilité économique et l?absence des déficits budgétaires.

La seconde phase (1975-1982), on enregistre une tendance à la baisse du

LIQ UD T ENDANCE

ratio M2/PIB, soit 11% en 1975 mais en 1979 il atteint plus de 14%.

Au cours de la dernière phase (1983-2002), il y a eu une forte augmentation du taux de liquidité et c?est précisément en 1994 où il atteint 20%. Cet accroissement serait vraisemblablement le fait de l?instabilité politique qui a caractérisé le pays ayant produit des effets néfastes qui contribueraient à la détérioration du cadre macroéconomique.

Graphique 3 : Evolution du taux de liquidité au Burundi

Source : Banque Mondiale, CD-ROM, 2004

Le graphique ci-dessus permet de distinguer trois phases dans l?évolution du ratio M2/PIB. La première va de 1970 à 1980, la seconde de 1981 à 1986 et la troisième phase de 1987 à 2002.

Au cours de la première phase, le taux de liquidité oscille entre 10% et 14% ; et en 1974 on constate une tendance haussière d?environ plus de 16%.

Dans la seconde phase, le taux de liquidité atteint des niveaux de plus en plus

70 75 80 85 0 95 00 Années

élevés par rapport à la phase précédente car c?est en 1984, l?année au cours de

LIQ UI T ENDANCE

laquelle ce taux connaît une hausse considérable et enregistre plus de 15%.

C?est au cours de la 3ème phase que le taux de liquidité enregistre un taux de progression très élevé ; celui-ci s?affaiblit cependant à partir de 1996 si bien que le taux de liquidité tend à se stabiliser autour de 22%, son niveau de l?an 2000.

II.1.1.2 Ratio de la monnaie

La monnaie renferme en son sein la circulation fiduciaire et les dépôts à vue en monnaie nationale. En effet, cet indicateur est le rapport entre la masse monétaire et les disponibilités monétaires. Il traduit la capacité des intermédiaires financiers dans la collecte de l?épargne des agents en leur offrant des possibilités de dépôts, de diversification de leurs portefeuilles et

d?investissement tout en assurant la liquidité de leur placement (KPODAR, 2002). La mobilisation de l?épargne influe significativement sur le volume de l?accumulation du capital, elle améliore également l?allocation des ressources et stimule le niveau d?investissement.

Voici comment se présente l?évolution de cette variable dans les trois pays sous étude.

Graphique 4 : Evolution du ratio M2/M1 en RDC

Source : Banque Mondiale, CD-ROM, 2004 et Rapports Banque Centrale du Congo

Ce graphique comporte trois principales phases d évolution. La première va de 1970 à 1986 et la seconde va de 1977 à 1985 et la dernière de 1986 à 2002.

Au cours de la première phase va de 1970 à 1986 enregistre une régression

M N

jusqu`a la fin de cette phase et atteint une moyenne 118%. Cette tendance s`expliquerait par un retranchement des billets de banque en circulation et/ou une thésaurisation accrue échappant au contrôle de la banque centrale du Congo. En outre, cette phase conviendrait spécialement de la diminution du taux d`intérêt sur le marché inter bancaire, par ricochet la diminution des dépôts.

Enfin, la deuxième phase enregistre une tendance baissière oscillant autour de 120% et 140%. Elle connaît enfin une baisse de plus de 20% en 1983. Plusieurs raisons expliqueraient cette tendance14 :

- tout d`abord, une planche à billets pourrait initier par le gouvernement par le biais de multiples reformes monétaires amorcées, stimuler la production nationale à travers l?investissement domestique.

- Enfin une inflation galopante provoquée par l`insuffisance de petites coupures en circulation et enfin la remise de la confiance des institutions financières en vue de stimuler l`épargne publique.

Graphique 5 : Evolution du ratio M2/M1 au Rwanda

Source : Banque Mondiale, CD-ROM, 2004

Ce graphique permet de visualiser trois phases d?évolution du ratio de monnaie (M2/M1). La première phase va de 1970 à 1988 ; elle est caractérisée par un ratio de monnaie en forte progression. Ce ratio atteint 190% en 1988 en raison notamment d?une augmentation de la quasi-monnaie et d?un rétrécissement de trop de liquidité en circulation (Khalfaoui, 2002 et Kpodar, 2003).

La deuxième phase allant de 1989 à 1995 fait ressortir une diminution du ratio M2/monnaie. Cette tendance à la baisse serait due probablement aux différentes mesures15 prises dans le souci de pallier au problème de l?inflation au Rwanda.

14 Nos propres analyses.

15 Il s?agit notamment du contrôle de la masse monétaire par la Banque centrale du Rwanda ainsi de l?indépendance de cette dernière.

Au cours de la troisième phase ; disons que ce ratio enregistre une hausse de plus en plus élevée jusqu?à atteindre 200% en 2002.

Graphique 6 : Evolution du ratio M2/M1 au Burundi

Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004

Le graphique ci-dessus compte trois principales phases d?évolution du ratio M2/monnaie. La première phase va de 1970 à 1980, la seconde phase de 1981 à 1992 et la dernière phase de 1993 à 2002.

Au cours de la première phase, on constate une nette stabilité du ratio
M2/monnaie, son niveau oscillant entre 100% et 110%. Ce comportement
70serait dU à la quasi absence des dépôts et par conséquent de l?investissement

5 80 85 90 95 00 Années

_

et de la production (Rapport BCC, 2006).

Dans la 2ème phase (1981-1992), il y a lieu de remarquer une forte croissance du ratio M2/monnaie caractérisée par une augmentation de la quasi monnaie en vue de soutenir le besoin d?investissement. En 1990, le ratio M2/monnaie atteint plus de 140%.

La troisième phase va de 1991 à 2002. Elle est marquée par une tendance haussière. Au cours de cette phase, le ratio M2/monnaie qui était de 127% en 1995 a connu une augmentation considérable jusqu?à atteindre 147% en 2002. Durant cette période, plusieurs politiques seraient probablement adoptées du

II.1.1.3 Ratio des crédits accordés à l'économie

Les crédits à l?économie constituent l?ensemble des crédits accordés au secteur public et ceux octroyés au secteur privé par les banques de dépôt et par la banque centrale.

Il importe en effet d?établir une nette distinction de crédits accordés à l?économie (Barre, 1956).

Les crédits à court terme, résultant de découverts ou d?escompte deffets ;

Les crédits à moyen terme mobilisables (prêts spéciaux à la construction, crédits d?équipements, crédits à l?exportation etc.) ;

Les crédits à moyen terme non mobilisables et les prêts à long terme nourris par les organismes spécialisés et les établissements financiers et susceptibles d?entrer dans le portefeuille du système bancaire.

Outre ces crédits aux entreprises et aux particuliers, on retient les bons ou obligations à moyen terme émis par les organismes spécialisés.

Les graphiques ci-dessous montrent différentes phases d?évolution du ratio des crédits à l?économie dans les Pays des Grands Lacs :

Graphique 7 : Evolution du ratio des crédits à l?économie en RDC

Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004 et Rapports de la BCC

Ce graphique compte trois principales phases d`évolution. La première va de 1970 à 1979, la seconde de 1980 à 1990 et troisième de 1991 à 2002.

Au cours de la première phase (1970 1979), il ressort que le ratio crédits à l`économie a augmenté d`années en années et oscille entre 5 et 20%.

La deuxième phase va de 1980 à 1990. Au cours de cette phase, le ratio de crédits enregistre un choc dû à la démocratisation du pays ayant des conséquences sur le ratio crédits à l`économie atteignant une moyenne d?au moins 5% pour s?arrêter à 10%. Cette situation coïncide principalement avec la phase de l?augmentation du déficit budgétaire (Rapport BCC, 1990).

La troisième phase est caractérisée par une forte baisse du ratio crédits à l?économie. Cette tendance va décroissant d?année en année et oscille entre 0 à 5%. Cette allure s?expliquerait par une quasi absence des structures financières qui permettent de mettre en relation des agents à capacité de financement et ceux à besoin de financement.

Graphique 8 : Evolution du ratio des crédits à l?économie au Rwanda

Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004

Trois principales phases sont retenues dans l?évolution de l?indicateur du ratio

75 80 85 9 95 00 Anées

C CE

crédits à l?économie. La première phase va de 1970 à 1980, la seconde de 1981 à 1993 et la troisième phase va de 1994 à 2002.

Au cours de la première phase (1970-1980), il ressort que le ratio crédits à l?économie a diminué d?année en année. Entre 1975 et 1980, il oscillait autour de 5% alors qu?entre 1970 et 1974 il était haussière et oscillait autour de 18%. A cette époque, on observe une faible régulation du système financier et la situation économique des pays africains se détériore jusque aux années 80 où elle est devenue intenable (Kpodar, 2003).

Dans la 2èm phase (1981-1993), ce ratio enregistre une augmentation vraisemblablement à la suite de la mise en place des programmes d?ajustements structurels16 et a atteint une moyenne d?environ 15% en 1990.

A la troisième phase (1993 - 2002), le ratio de crédits à l?économie enregistre un fort accroissement, il s?élève à 28% en 1994. Cependant, ce ratio subit une diminution sensible qui le ramène à 9% juste après une année. Cette période se caractériserait par les effets du Programme d?Ajustement Structurel. Cette dernière ne s?est pas accompagnée du développement du système financier en Afrique17

Graphique 9 : Evolution du ratio des crédits à l?économie au Burundi

Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004

16 Ces programmes comprenaient un volet sur la réforme du système financier focalisée sur
la réduction de la répression financière, la restauration de la solvabilité des banques par la

5 8 8 0

privatisation des banques publiques, la restructuration des banques en difficulté et la

Années

facilitation de l?entrée des banques étrangères dans le capital des banques locales

CREPIB T ENDANCE

17 Pour les pays africains, on observe une légère augmentation du ratio depuis 1968 jusqu?au début des années 80. C?est à partir de cette période que la situation a commencé à se détériorer. Par la suite, on remarque que la libéralisation financière n?a pas favorisé l?expansion des crédits au secteur privé dans las pays africains comme cela avait été escompté. On constate une contraction des crédits jusque dans las années 90.

La tendance du ratio des crédits à l?économie est haussière au Burundi. Elle présente cependant trois phases d?évolution du ratio crédits à l?économie. La première phase va de 1970 à 1984, la seconde de 1985 à 1994 et la troisième de 1995 à 2002.

La première phase (1970-1984), le ratio crédits à l?économie a augmenté et atteint une moyenne de 13%. Cette hausse serait imputable au à la politique d?encourager l?esprit entrepreneurial et /ou le souci de stimuler le niveau des épargnes.

A la 2ème phase (1985-1994), on observe une stationnarité relative du ratio crédits à l?économie qui s?élève à 27% du PIB en 1983. Cette période serait caractérisée par une mobilisation accrue de l?épargne ainsi que l?utilisation plus efficace des ressources pour soutenir les investissements.

Au cours de la troisième phase (1994-2002), le ratio crédits à l?économie est haussière et oscille autour de 20% à 25% entre 1986 et 1994. Cette stabilité serait due aux mesures agrégées de l?intermédiation financière adoptées par les pays africains qui montrent une stagnation, voire un décin de l?offre de crédits dans la plupart de ces pays au cours de deux dernières décennies (Ndikumana, 1998). Il convient cependant de signaler ce ratio a augmenté d?année en année jusqu?à atteindre 35% en 2002.

II.1.2. La mesure de la croissance économique

Contrairement à Kapiri (2007) qui adopte trois variables mesurant la croissance économique (taux de croissance du PIB réel par habitant, le ratio d?investissement domestique et le taux de liquidité), nous retenons une variable comme proxy de la croissance économique. Il s?agit du PIB réel par habitant (PIB).

II.1.2.1 PIB réel par habitant

Cette variable rend compte de l?évolution du développement économique d?un pays. Il importe de noter que cet indicateur traduit la santé économique d?un pays et sa capacité à financer ses besoins d?investissement domestique et même extérieur.

L?examen de l?évolution du PIB par habitant met en évidence différentes phases essentielles comme le montre les graphiques ci-dessous.

Graphique 10 : Evolution du PIB réel par habitant en RDC (Indice 1970 = 100)

Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004

Il apparaît sur le graphique 10 que le PIB réel par habitant est marqué par une 0 tendance baissière monotone sur toute la période d?étude. Cependant, le 0 graphique présente des pics et creux successifs aux années 1974, 1979, 1987 0 et 1994.

P T EANCE

Entre les années 1970 et 1974, le PIB réel par habitant est relativement stable. Son indice oscille autour de 100. Il croit entre 1970 et 1971. En 1972, il régresse, cette diminution serait attribuée à la crise pétrolière de 1972-1973 qui, cependant, était éphémère. Ainsi, à la fin de l?année 1973, le PIB réel par habitant connaît de nouveau une forte expansion et atteint le record (jamais réalisé pour la période sous étude, son indice est de 105,4) en 1974. Ce record serait attribué notamment aux fortes performances de la production dans le secteur minier (Banque du Zaïre, 1973) suite notamment au premier plan de

Mobutu (plan décennal 1971- 1980) lancé en 1971 et qui visait à augmenter la croissance du PIB réel à environ 7% l?an.

Entre les années 1975-1979, l?on observe une baisse considérable du PIB réel par habitant (l?indice passe de 97,1 à 77,6). Cette régression de cet indicateur serait due principalement à la baisse de la production dans le secteur minier et la détérioration du secteur de transport, aggravée par les invasions de la province du Katanga (l?activité mère) en 1977 et 1978.

De 1980 à 1987, l?indice du PIB réel par habitant se stabilise autour de 75,0 (il passe de 77,0 à 74,3). Cette relative stabilité est attribuable au programme de stabilisation et de libéralisation que le gouvernement de la RDC avait commencé à mettre en place en septembre 1983. Par ailleurs, avec le soutien du Fonds Monétaire International et de la Banque mondiale, le gouvernement a lancé au début de 1987 un programme d'ajustement structurel qui visait à établir la base d?une croissance économique soutenue. Aussi, ce programme a bénéficié de l'amélioration de termes de l'échange, reflétant principalement une forte hausse des prix du cuivre au début de 1987.

De 1988 à 1994, l?indice du PIB réel par habitant chute de 72,4 à 37. En effet, durant cette période le pays est tombé dans l'emprise de l'hyperinflation, de la dépréciation monétaire, de l'accroissement de la dollarisation, de la baisse de l'épargne et de la détérioration de l'infrastructure économique. Par ailleurs, la conjoncture économique en RDC en 1992 a été fortement influencée par l?approfondissement des déséquiibres macroéconomiques ainsi que des distorsions apparus dans l?économie, notamment après les émeutes de septembre et d?octobre 1991 (BCC, 1992).

En fin, entre 1995 et 2002 l?indice passe de 36,3 à 25,8. Cette période est caractérisée par une inquiétante situation économique et sociale résultant de la précédente et aggravée par les deux guerres dites de libération qui ont divisé l?Est de l?Ouest de la RDC (Kasaija, 2008).

Graphique 11 : Evolution du PIB réel par habitant au Rwanda

(Indice 1970 = 100)

Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004

Ce graphique retrace trois principales phases d?évolution du PIB réel par habitant. La première va de 1970 à 1984, la seconde de 1985 à 1994 et la troisième de 1995 à 2002.

Au cours de la 1 ère phase (1970-1984), le PIB réel par habitant enregistre une tendance haussière. Entre 1970 et 1975, le PIB réel par habitant connaît une régression ; et son indice passe de 100 à 89. Cette baissière enregistrée serait due probablement la crise pétrolière de 1971-1972 ayant occasionné la chute de la production. Entre 1976 et 1984, le PIB réel par habitant connaît de

PIB T ENDANCE

nouveau une forte expansion et atteint le record (jamais réalisé pour la période sous étude, son indice est de 125) en 1984. Cette croissance du PIB réel par habitant serait la hausse des investissements productifs, et par ricochet la l?augmentation de la production.

La 2ème phase (1985-1994) est caractérisée par de fortes régressions du PIB réel par habitant. Entre 1985 et 1994, le PIB réel par habitant a diminué sensiblement et son indice passe de 125 à 70. Cette forte décroissance serait vraisemblablement le fait de l'hyperinflation, de la dépréciation monétaire, de la baisse de l'épargne et surtout le problème politique ayant favorisé à la dégradation de l'infrastructure économique (le génocide rwandais de 1994).

La 3ème phase (1995-2002), on remarque que le PIB réel par habitant remonte (son indice passe de 70 à 113. cette hausse est due à la stabilité politique, la mise en place des projets de reconstruction nationale du pays.

Graphique 12 : Evolution du PIB réel par habitant au Burundi

(Indice 1970 = 100)

Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004

Le graphique ci-dessus permet de distinguer deux phases dans l?évolution du PIB réel par habitant. La première va de 1970 à 1988 et la seconde de 1989 à 2002.

Au cours de la 1ère phase (1970-1988), le PIB réel par habitant enregistre des niveaux de plus en plus élevés. Entre 1970 et 1988, cet indicateur présente des accroissements d?année en année et son indice passe de 100 à 127.

La 2ème phase (1989 à 2002) quant à elle, ressort une situation contradictoire par rapport à la phase précédente. A cet effet, il faut signaler que la PIB réel par habitant a sensiblement. Il enregistre un indice baissière de 127 à 90 entre 1989 à 2002.

II.2 MISE EN OEUVRE DU TEST DE CAUSALITE

Avant de procéder au test de causalité bivariée pour établir la relation qui existe entre développement financier et croissance économique, il est primordial de procéder à deux tests préliminaires. En effet, pour éviter toute régression fallacieuse, il est impératif de se rassurer de la stationnarité des

variables et de l?absence de cointégration entre les variables prises deux à deux. En cas de relation de cointégration entre les variables prises deux à deux, il est également nécessaire d?estimer un modèle à correction d?erreur destiné, comme son nom l?indique, à corriger le biais d?estimation induit par la cointégration (Raffinot, Joseph et Venet, 1998). Cette méthode a l?avantage de déterminer directement le sens de causalité entre variables mais aussi elle renseigne si cette causalité est unidirectionnelle ou bidirectionnelle.

II.2.1 Test de stationnarité

On dit qu?une série temporelle est stationnaire si elle admet une moyenne, une variance et une covariance finies et indépendantes du temps. C?est-à-dire qu?une série est stationnaire si elle possède une variance et une moyenne constante (Bourbonnais, 1998). La non stationnarité pose toujours un problème18 dans l?analyse économique. Pour cette raison, on a cherché à stationnariser les variables en les différenciant (Khalfaoui, 2002).

II.2.2 Test de cointégration

Cette analyse permet l?identification claire de la relation véritable entre les variables en recherchant l?existence d?un vecteur de cointégration et en éliminant son effet le cas échéant (Bourbonnais, 1998). Pour ce faire, il importe de nous rassurer que nos séries sont cointégrées. La technique de cointégration met l?accent sur l?existence d?une relation de long terme entre les variables qui sont non stationnaires en niveau et stationnaires en première différence (Khalfaoui, 2002).

II.2.3 Test de causalité

Au niveau théorique, la mise en évidence des relations causales entre les variables économiques fournit des éléments de réflexion propices à une meilleure compréhension des phénomènes économiques. De manière pratique, la connaissance de la causalité est nécessaire à une formulation correcte de la

18 En règle générale, la régression des séries non stationnaires conduit à un vecteur d?erreur non stationnaire. C'est-à-dire ayant une variance infinie.

politique économique (Khalfaoui, 2002). Ainsi, le sens de causalité est aussiimportant que mettre en évidence une liaison entre les variables économiques.

Le test de causalité a fait l?objet d?études par un certain nombre d?auteurs ; mais c?est l?approche de Granger (1969) pour la formalisation de ce test qui a eu le plus d?écho chez les économistes. Son fondement se base sur la relation dynamique entre les variables.

Chapitre III : PRESENTATION ETINTERPRETATION DES
RESULTATS

Dans un premier temps, nous allons présenter les principaux résultats obtenus de notre recherche, par la suite nous procéderons à l?interprétation de ces résultats.

Trente trois observations constituent notre échantillon et proviennent de diverses sources. Les données sur le taux de liquidité, le PIB réel par habitant sont issue singulièrement du CD-ROOM de la Banque mondiale tandis que les informations sur les crédits accordés à l?économie et les crédits à l?économie ratio de la monnaie proviennent conjointement du CD-ROOM de la Banque mondiale et des rapports de la Banque Centrale du Congo.

III.1. PRESENTATION DES RESULTATS

Dans cette section, différents tests sont présentés. Il s?agit tout d?abord du test de stationnarité et, ensuite du test de cointégration et enfin du test de causalité au sens de Granger.

En effet, comme nous l?avons déjà signalé précédemment, il est nécessaire de procéder à deux tests préliminaires avant d?effectuer le test de causalité bivariée en vue d?éviter toute régression fallacieuse et nous rassurer de la stationnarité de nos variables et de l?absence de cointégration entre les variables prises deux à deux.

III.1.1 Analyse de stationnarité

On dit qu?un processus est stationnaire lorsque tous ses moments sont indépendants du temps. Dans ce cas, tout choc tendant à l?éloigner de sa moyenne déclenchera des mécanismes le ramenant tendanciellement vers sa valeur moyenne. La stationnarité des variables représente une solide garantie contre les régressions fallacieuses et non cohérentes.

Les variables testées sont les suivantes : le taux de liquidité (LIQUID), le ratio M2/M1, le ratio crédits à l?économie (CREPIB) et le PIB réel par habitant (PIB).

Les tableaux ci-dessous présentent les résultats des tests ADF dans les trois pays. Ces tests conduisent à rejeter l?hypothèse nulle d?existence d?une racine unitaire au seuil de 5% pour toutes les séries analysées.

Tableau 1 : les résultats des tests ADF de racine unitaire sur les variables dans les pays de la C.E.P.G.L.

Pays

Variables

Constante

Tendance

Valeur du test
ADF

Valeur critique
5%

Conclusion

BURUNDI RWANDA RDC

LLIQUID

NON

NON

-1.032017

-1.9521

 

D(LLIQUID)

NON

NON

-3.468408

-1.9526

I(1)

LM2/M1

NON

NON

-0.278126

-1.9521

 

D(LM2/M1)

OUI

NON

-4.560191

-1.9526

I(1)

LCREPIB

OUI

NON

-2.781963

-2.9591

 

D(LCREPIB)

OUI

NON

-3.173528

-2.9627

I(1)

LPIB

NON

OUI

-2.039193

-3.5614

 

D(LPIB)

NON

NON

-1.655729

-1.9526

I(0)

LLIQUID

OUI

NON

-3.228131

-2.9591

 

D(LLIQUID)

NON

NON

-5.395516

-1.9526

I(1)

LM2/M1

NON

NON

1.079074

-1.9521

 

D(LM2/M1)

NON

NON

-2.435095

-1.9526

I(1)

LCREPIB

NON

NON

-0.380732

-1.9521

 

D(LCREPIB)

NON

NON

-4.156381

-1.9526

I(1)

LPIB

NON

NON

0.222324

-1.9521

 

D(LPIB)

NON

NON

-5.190198

-2.9621

I(1)

LLIQUID

OUI

OUI

-3.540413

-3.5614

 

D(LLIQUID)

NON

NON

-5.900558

-1.9526

I(1)

LM2/M1

NON

NON

0.627887

-1.9521

 

D(LM2/M1)

NON

NON

-3.876056

-2.9627

I(1)

LCREPIB

NON

NON

1.122220

-1.9521

 

D(LCREPIB)

NON

NON

-3.733672

-1.9526

I(1)

LPIB

NON

NON

-0.504140

-1.9521

 

D(LPIB)

NON

NON

-2.951698

-1.9526

I(1)

Source : confectionné sur base des résultats obtenus par le logiciel E-views 3.1 Avec LX = variable en logarithme et D(X) = variable en différence première

D`après ce tableau, il y a lieu de constater que pour des degrés de signification de 95%, la majorité des variables sont non stationnaires en niveau (exception faite en RDC sur la variable PIB réel par habitant). Afin de les rendre stationnaires, on procède à leur différenciation première. L`application du test de racine unitaire (ADF) en différence première des variable nous a permis de constater que les valeurs calculées de la statistique ADF sont presque toutes

inférieures19 aux valeurs critiques (l?hypothèse nulle est rejetée). Les variables deviennent donc stationnaires en différence première.

III.1.2 Analyse de la cointégration de Johansen

La condition nécessaire de cointégration est que les séries doivent être intégrées de même ordre ; en général d?ordre 1. En effet, si les séries chronologiques ne sont pas intégrées de méme ordre, la procédure s?arrête. Il n?y a pas donc de relation de cointégration.

Cependant, ce test permet de savoir s?il existe au moins une relation de long terme pour chaque paire des variables du modèle. Pour ce faire nous allons procéder par un test de cointégration de JOHANSEN. Ce test permet de déterminer le nombre de relation d?équilibre de long terme entre des variables intégrées de même ordre quelle que soit la normalisation utilisée.

Il convient par ailleurs de rappeler que l`analyse de cointégration permet l?identification claire de la relation véritable entre les variables en recherchant l?existence d?un vecteur de cointégration et en éliminant son effet le cas échéant.

Vu l?objet de notre étude, nous procédons par une analyse de paire des variables : une variable du développement financier et une variable de croissance économique. Voici les paires de variables ci-dessous :

1) Le taux de liquidité et le PIB réel par habitant

2) le ratio M2/M1 et le PIB réel par habitant

3) le ratio crédits à l économie et le PIB réel par habitant

19 Exception faite pour les Rwanda et Burundi pour la variable ratio M2/PIB et ratio M2/M1.

Les résultats de ce test se présentent de la manière suivante selon le pays :

Tableau 2 : Résultats du Test de Johansen : normalisation des paramètres en RDC

Paire de variables

Eigenvalue

Likelihood Ratio

Valeur critique au seuil de 1%

Valeur critique

au seuil de 5%

Hypothèse sur le nombre d'E.C

- LLIQUID et LPIB

0.9531837

99.8916

30.45

25.32

Une*

- LM2/M1 et LPIB

0.169785

9.126420

16.31

12.53

Aucune**

-LCREPIB et LPIB

0.272725

13.53257

30.45

25.32

Aucune**

Source : confectionné sur base des résultats obtenus par le logiciel E-views 3.1

* indique que l?hypothèse nulle est acceptée de la présence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement de 1%).

** indique le rejet de l?hypothèse nulle d?absence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement de 1%).

L?existence de ces vecteurs est confirmée si la première valeur du ratio de vraisemblance (likelihood ratio, LR) est supérieure à la valeur théorique du test (soit à 5% soit à 1 %). Pour la paire des variables LPIB-Lliquid, le test indique la présence d?une seule équation de cointégration au seuil de 5% (valeur du ratio de vraisemblance de 99,89 supérieure à la valeur théorique de 25,32).

De plus, nous avons obtenu pour les paires des variables (LPIB-LM2/M1 et LPIB-LCREPIB), les valeurs du ratio de vraisemblance qui sont inférieures aux valeurs critiques au seuil de 5%. D?où, le test de cointégration effectué pour ces deux paires des variables retenues révèle l?absence d?une relation de cointégration entre les indicateurs de l?approfondissement financier et l?unique proxie retenu pour la croissance économique.

La relation normalisée est :

DLPIB = 0,45DLLIQUID + 6,19DLM2/M1 - 0,89DLCREPIB + 7,71

Ce modèle signifie qu?une hausse de 1% de la masse monétaire en R.D.C
engendrerait à long terme une augmentation de 0,45% du PIB réel par habitant

alors qu?une hausse de 1% de l?épargne à vue et de dépôt à terme provoquerait une augmentation de 6,19%. Signalons tout de méme qu?une diminution de 1% de crédits à l?économie entraînerait une baisse 0,89% du PIB réel par habitant.

Il convient cependant de rappeler que l?analyse de la trace et de la valeur propre maximale pour la paire des variables (LPIB-Lliquid) laisse apparaître une relation de cointégration dans l?intervalle de confiance de 5% du test de vraisemblance. Comme l?hypothèse d?une cointégration est acceptée, il importe donc d?estimer le modèle à correction d?erreur.

III.1.2.1 Estimation du modqle à correction d'erreurs

Les résultats de l?annexe 2 postulent l?existence d?une relation de long terme. Rappelons que le théorème de représentation de Engle et Granger démontre que les séries non stationnaires, en particulier celles qui possèdent une racine unitaire, doivent être représentées sous forme de modèle à correction d?erreurs si elles sont cointégrées (Dupont, 2007).

D?après cette relation de long terme, le PIB réel par habitant, les dépôts à terme et l?épargne et les crédits à l?économie vont de pair alors que le PIB réel par habitant et la masse monétaire sont liés négativement.

L?estimation du modèle à correction d?erreurs est fournie dans le tableau 3 suivant. La qualité des résultats est acceptable au regard des signes attendus et du coefficient de détermination.

Notons que la variable figurant au sommet du tableau 3 correspond à la variable dépendante. Les variables de chaque ligne représentent les variables indépendantes. Chaque variable indépendante renferme trois nombres. Le premier correspond au coefficient de la variable qui y est associée, le second qui est entre parenthèses, l?écart type, le troisième exprime le t de Student. Enfin, les nombres qui représentent un plus grand intérêt sont ceux du terme à correction d?erreurs CointEq1?. Soulignons que leurs paramètres sont tous significatifs.

Tableau 3 : Modèle vectoriel à correction d?erreur : cas de la RDC

Date: 08/26/09 Time: 13:31

Sample(adjusted): 1973 2002

Included observations: 30 after adjusting endpoints

Standard errors & t-statistics in parentheses

 
 
 
 
 

Cointegrating Eq:

CointEq1

 
 
 
 
 
 
 
 

LPIB(-1)

1.000000

 
 
 
 
 
 
 
 

LLIQUID(-1)

-0.651832

 
 
 
 

(0.02543)

 
 
 
 

(-25.6316)

 
 
 
 
 
 
 
 

LM2_M1(-1)

-0.130344

 
 
 
 

(0.03978)

 
 
 
 

(-3.27682)

 
 
 
 
 
 
 
 

LCREPIB(-1)

0.006096

 
 
 
 

(0.00666)

 
 
 
 

(0.91597)

 
 
 
 
 
 
 
 

@TREND(70)

0.009255

 
 
 
 

(0.00077)

 
 
 
 

(12.0289)

 
 
 
 
 
 
 
 

C

-2.009078

 
 
 
 
 
 
 
 

Error Correction:

D(LPIB)

D(LLIQUID)

D(LM2_M1)

D(LCREPIB)

 
 
 
 
 

CointEq1

-1.323837

0.029861

-1.078932

10.26103

 

(0.20007)

(0.00223)

(0.87637)

(4.66855)

 

(-6.61696)

(13.4041)

(-1.23114)

(2.19791)

 
 
 
 
 

R-squared

0.880670

0.999928

0.399661

0.771703

Adj. R-squared

0.826971

0.999895

0.129508

0.668969

Sum sq. resids

0.008902

1.10E-06

0.170813

4.847375

S.E. equation

0.021098

0.000235

0.092416

0.492310

F-statistic

16.40022

30700.26

1.479388

7.511689

Log likelihood

79.27171

214.2013

34.95763

-15.22675

Akaike AIC

-4.618114

-13.61342

-1.663842

1.681784

Schwarz SC

-4.151048

-13.14635

-1.196776

2.148849

Mean dependent

-0.045328

-0.047756

0.011053

-0.126643

S.D. dependent

0.050719

0.022932

0.099052

0.855666

On constate qu?en cas de déséquiibre à court terme, la croissance économique s?ajuste plus rapidement que les dépôts à terme et l?épargne. En effet, la vitesse de convergence de la croissance économique est d?environ 132% et celle les dépôts à terme et l?épargne est de 108%.

Tableau 4 : Résultats du Test de Johansen : normalisation des paramètres au Rwanda

Paire de variables

Eigenvalue

Likelihood Ratio

Valeur critique au seuil de 1%

Valeur critique au seuil de 5%

Hypothèse sur

le nombre

d'E.C.

- LLIQUID et LPIB

0.411736

19.95961

23.46

18.17

une*

- LM2/M1 et LPIB

0.091239

3.290824

16.31

12.53

Aucune**

-LCREPIB et LPIB

0.185194

6.453507

16.31

12.53

Aucune**

Source : confectionné sur base des résultats obtenus par le logiciel E-views 3.1

* indique que l?hypothèse nulle est acceptée de la présence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement de 1%).

** indique le rejet de l?hypothèse nulle d?absence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement de 1%).

Apres analyse du test de cointégration de Johansen, la première valeur du ratio de vraisemblance (likelihood ratio, LR) est supérieure à la valeur théorique du test (soit à 5% soit à 1 %). Pour la paire des variables LPIBLLIQUID, le test indique la présence d?une seule équation de cointégration au seuil de 5% (valeur du ratio de vraisemblance de 19,95 supérieure à la valeur théorique de 18,17).

Pour les autres paires des variables, les valeurs du ratio de vraisemblance quisont inférieures aux valeurs critiques au seuil de 5% pour le cas de la

République du Rwanda. On constate de ce fait l?absence d?une relation de cointégration entre ces paires des variables.

La relation normalisée est :

DLPIB = 5,37DLLIQUID - 1,65DL M2/M1 + 0,68DLCREPIB + 18,13

Ce modèle signifie qu?une hausse de 1% de la masse monétaire au Rwanda
engendrerait à long terme une augmentation de 5,37% du PIB réel par habitant

alors qu?une hausse de 1% des crédits à l?économie entraînerait une

augmentation de 0,68%. Par contre qu?une diminution de 1% des dépôts à terme et de l?épargne provoquerait une baisse 1,65% du PIB réel par habitant.

La présence de cette relation de cointégration entre la paire des variables (LPIB-Lliquid) nous conduit à effectuer le modèle à correction d?erreur, comme nous l?avons fait précédemment.

Tableau 5 : Modèle vectoriel à correction d?erreur : cas du Rwanda

Date: 08/26/09 Time: 14:29

Sample(adjusted): 1973 2002

Included observations: 30 after adjusting endpoints

Standard errors & t-statistics in parentheses

 
 
 
 
 

Cointegrating Eq:

CointEq1

 
 
 
 
 
 
 
 

LPIB(-1)

1.000000

 
 
 
 
 
 
 
 

LLIQUID(-1)

6.242011

 
 
 
 

(11.7134)

 
 
 
 

(0.53289)

 
 
 
 
 
 
 
 

LM2_M1(-1)

-10.96181

 
 
 
 

(17.3801)

 
 
 
 

(-0.63071)

 
 
 
 
 
 
 
 

LCREPIB(-1)

-0.535537

 
 
 
 

(1.43394)

 
 
 
 

(-0.37347)

 
 
 
 
 
 
 
 

@TREND(70)

0.157439

 
 
 
 
 
 
 
 

C

9.051549

 
 
 
 
 
 
 
 

Error Correction:

D(LPIB)

D(LLIQUID)

D(LM2_M1)

D(LCREPIB)

 
 
 
 
 

CointEq1

0.084482

-0.112264

0.024933

-0.137021

 

(0.01642)

(0.03204)

(0.01017)

(0.07050)

 

(5.14398)

(-3.50347)

(2.45050)

(-1.94347)

 
 
 
 
 

R-squared

0.685839

0.571090

0.571950

0.420310

Adj. R-squared

0.520490

0.345348

0.346660

0.115210

Sum sq. resids

0.081010

0.308384

0.031091

1.492885

S.E. equation

0.065297

0.127400

0.040452

0.280309

F-statistic

4.147846

2.529836

2.538731

1.377615

Log likelihood

46.14750

26.09593

60.51215

2.439153

Akaike AIC

-2.343167

-1.006396

-3.300810

0.570723

Schwarz SC

-1.829395

-0.492623

-2.787038

1.084496

Mean dependent

0.005421

0.009270

0.018084

-0.004459

S.D. dependent

0.094296

0.157458

0.050047

0.298000

On constate qu?en cas de déséquiibre à court terme, la croissance économique s?ajuste plus rapidement que les dépôts à terme et l?épargne. En effet, la vitesse de convergence de la croissance économique est d?environ 8,4% et celle les dépôts à terme et l?épargne est de 2,4%.

Tableau 6 : Résultats du Test de Johansen : normalisation des paramètres au Burundi

Paire de variables

Eigenvalue

Likelihood Ratio

Valeur critique au seuil de 1%

Valeur critique

au seuil de 5%

Hypothèse sur le nombre d'E.C

- LLIQUID et LPIB

0.221423

10.55835

24.60

19.96

Aucune**

- LM2/M1 et LPIB

0.153890

6.064216

20.04

15.41

Aucune**

-LCREPIB et LPIB

0.083249

3.042004

20.04

15.41

Aucune**

Source : confectionné sur base des résultats obtenus par le logiciel E-views 3.1

** indique le rejet de l?hypothèse nulle d?absence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement de 1%).

Le test de cointégration de Johansen montre que les valeurs du ratio de vraisemblance qui sont inférieures aux valeurs critiques au seuil de 5% pour le cas de la République du Burundi. Il convient de noter que le test de cointégration effectué pour chaque paire des variables retenues révèle l?absence d?une relation de cointégration entre les indicateurs de l?approfondissement financier et l?unique proxie retenu pour la croissance économique.

La relation normalisée est :

DLPIB = - 5,07DLLIQUID + 5,5DL M2/M1 + 0,52DLCREPIB + 6,73

Ce modèle signifie qu?une hausse de 1% des dépôts à terme engendrerait à long terme une augmentation de 5,5% du PIB réel par habitant alors qu?une hausse de 1% des crédits à l?économie entraînerait une augmentation de 0,52%. Par contre qu?une diminution de 1% de la masse monétaire provoquerait une baisse 5,07% du PIB réel par habitant.

III.1.3 Résultats de tests de causalité

Dans ce section, il sera question de rapporter les résultats des tests de causalité incluant les indicateurs de développement financier (le taux de liquidité, le ratio M2_M1 et le ratio crédits à l`économie) et la croissance économique (le PIB réel par habitant). Ce test est fait par paire des variables à l?instar du test de cointégration.

Le tableau ci-dessous ressort les résultats des tests de causalité au sens de Granger.

Tableau 7 : Résultats des tests de causalité en RDC

Pairwise Granger Causality Tests Date: 08/26/09 Time: 15:10 Sample: 1970 2002

Null Hypothesis:

Obs

F-Statistic

Probability

DLLIQUID does not Granger Cause DLPIB

32

4.96506

0.03378

DLPIB does not Granger Cause DLLIQUID

 

2.21981

0.14705

DLM2_M1 does not Granger Cause DLPIB

32

0.48497

0.49173

DLPIB does not Granger Cause DLM2_M1

 

5.50798

0.02597

DLCREPIB does not Granger Cause DLPIB

32

9.47052

0.00453

DLPIB does not Granger Cause DLCREPIB

 

4.79466

0.03674

avec DX = variable en différence première, LX = variable en logarithme

D?après ce tableau, six hypothèses ont été testées simultanément à savoir la causalité entre les trois variables prises deux à deux.

D?une part, nous constatons qu?au seuil de 5% le test de Granger laisse présager deux liens de causalité unidirectionnelle entre les variables LPIB et LLIQUID, LPIB et LM2_M1. Il s?agit de LLIQUID à LPIB et de LPIB à LM2_M1 et les probabilités attachées au F-statistique s?élèvent respectivement à 3,3% et 2,6%.

D?autre part, le test révèle un lien de causalité bidirectionnelle entre les variables LPIB et LCREPIB. Les probabilités respectives attachées au F-statistique sont les suivantes : 0,5% de LPIB à LCREPIB et 3,7% de LCREPIB à LPIB.

Tableau 8 : Résultats des tests de causalité au Rwanda

Pairwise Granger Causality Tests Date: 08/26/09 Time: 15:15 Sample: 1970 2002

Null Hypothesis:

Obs

F-Statistic

Probability

DLLIQUID does not Granger Cause DLPIB

32

0.52376

0.47504

DLPIB does not Granger Cause DLLIQUID

 

1.08272

0.30669

DLM2_M1 does not Granger Cause DLPIB

32

1.13326

0.29587

DLPIB does not Granger Cause DLM2_M1

 

5.04533

0.03248

DLCREPIB does not Granger Cause DLPIB

32

5.13840

0.03104

DLPIB does not Granger Cause DLCREPIB

 

6.34671

0.01753

avec DX = variable en différence première, LX = variable en logarithme

Les résultats de ce test laissent apparaître d?une part, un lien de causalité univoque entre les variables LPIB et LM2_M1 et d?autre part un lien de causalité bidirectionnelle entre les LPIB et LCREPIB. Les probabiités attachées au F-stat sont inférieures au seuil de 5% (elles s?élèvent respectivement à 3,2% pour le lien univoque et 3,1% ; 1,8% le lien biunivoque).

Tableau 9 : Résultats des tests de causalité au Burundi

Pairwise Granger Causality Tests Date: 08/26/09 Time: 15:02 Sample: 1970 2002

Null Hypothesis:

Obs

F-Statistic

Probability

DLLIQUID does not Granger Cause DLPIB

32

9.25441

0.00495

DLPIB does not Granger Cause DLLIQUID

 

0.08899

0.76759

DLM2_M1 does not Granger Cause DLPIB

32

5.19132

0.03025

DLPIB does not Granger Cause DLM2_M1

 

0.03052

0.86253

DLCREPIB does not Granger Cause DLPIB

32

0.44777

0.50869

DLPIB does not Granger Cause DLCREPIB

 

0.02119

0.88527

avec DX = variable en différence première, LX = variable en logarithme

A l?instar des tests précédents, les relations causales sont testées entre les paires des variables LLIQUID et LPIB, LM2_M1 et LPIB, LCREPIB et LPIB. Les résultats du tableau 9 indiquent la présence de deux relations causales unidirectionnelles : la première de LLIQUID à LPIB et la seconde de LM2_M1 à

LPIB. En effet, les probabilités attachées au F-stat sont inférieures au seuil de 5 % (elles s?élèvent respectivement à 0,5% et 3%).

III.2 INTERPRETATION DES RESULTATS

A ce niveau, l`idée est d`interpréter les résultats trouvés en tenant compte des réalités économiques de la région des grands lacs et/ou de chaque pays.

D?emblée, notons qu`une relation peut être mise en évidence entre le développement financier et la croissance économique.

III.2.1 Le taux de liquidité

Les résultats du test de causalité laissent apparaître dans des deux cas sur trois un lien de causalité univoque au sens de Granger entre le développement financier (mesuré le plus souvent par le ratio M2/PIB) et la croissance économique (Joseph, Raffinot et Venet, 1998).

En RDC et au Burundi, le taux de liquidité exerce une influence sur le PIB réel par habitant au regard des résultats obtenus. Autrement dit dans ces pays, c?est la masse monétaire qui cause le développement économique et non l?inverse, soutenant ainsi la thèse qui voudrait que c?est le niveau de la monnaie en circulation qui détermine l?expansion économique.

En d?autres termes, le respect de missions de la Banque centrale et une amélioration de ses services sont bénéfique sur l?activité économique. En effet, la banque centrale en tant qu?une institution indépendante et en tant banque des banque joue comme rôle celui de maintenir la stabilité des prix par une politique monétaire rigoureuse. Il faudrait donc un contrôle rigoureux de la masse monétaire en vue d?observer ses effets bénéfiques sur l?activité économique car trop de liquidités sont source de régression économique. Tout comme, une économie moins liquide a des conséquences néfastes sur les investissements productifs provoquant ainsi le sous emploi.

Par ailleurs, ce constat découle du précédent, à savoir que l?activité économique qui dépend ici de la masse monétaire engendrerait par la même occasion l?expansion économique et par ricochet des services offerts par les institutions financières bancaires et même non bancaires pourraient être améliorés.

Par contre, le résultat du Rwanda ne présente aucun lien de causalité unidirectionnelle pour la paire des variables le taux de liquidité ou le ratio M2/PIB et le PIB réel par habitant. Mais un tel constat n?implique pas l?absence de lien économique entre les paires des variables20 Ce résultat rejoint celui de Joseph, Raffinot et Venet (1998) qui soutiennent que le Niger n?exhibe aucun lien de causalité significatif.

III.2.2 Le ratio M2/M1

La mesure du développement financier par le ratio M2/M1 montre l?existence d?une relation unidirectionnelle entre le ratio M2/M1 et le PIB réel par habitant.

En effet, ce test éclaire la réflexion dans l?ensemble de l?échantillon. En RDC et Rwanda, toujours au seuil de 5%, le test de Granger indique une causalité unidirectionnelle allant du PIB réel par habitant vers les dépôts à terme et à vue, d?une part. Ce constat corrobore ainsi avec celui soulevé par Joseph, Raffinot et Venet (1998). Ce résultat suggère qu?en RDC et au Rwanda, ce sont les périodes de croissance qui attirent les agents économiques à recourir aux services financiers et non le contraire. En d?autres termes, ces résultats montrent qu?un accroissement de l?activité économique se traduit par une forte bancarisation. D?où la nécessité d?atteindre un minimum de développement économique pour permettre aux banques et d?autres de bénéficier des effets d?entraînement de cette croissance.

20 Raffinot et alii estiment que le test de causalité au sens de Granger ne met en lumière qu?une relation de causalité statistique et c?est pour cette raison qu?il a fait l?objet de plusieurs critiques.

Il convient cependant de souligner que pallier au phénomène de sous bancarisation 21chez les populations n?ayant pas accès aux services financiers est une option envisageable. Les pays des Grands Lacs doivent développer des mécanismes en vue de prévenir les conséquences néfastes liées à la non consommation des services financiers. Cela pourrait contribuer à réduire non seulement la pauvreté, mais aussi améliorer le niveau de vie des populations.

D?autre part, une direction de causalité inverse pour le cas du Burundi. Elle va des dépôts à l?économie vers le PIB réel par habitant. Autrement dit, c?est les dépôts à l?économie sont source d?accroissement du PIB réel par habitant. Toutes choses restant égales par ailleurs, les stocks de dépôts sont injectés dans l?économie en vue de financer les investissements productifs, et par conséquent la production. Le résultat de Burundi soutient l?étude de Spears montrant ainsi que l?intermédiation financière (mesurée par les dépôts) cause la croissance économique. Cette thèse est souvent valide pour les pays à faible revenu, conformément à la thèse de Patrick de « demand following ».

En effet, les dépôts à l?économie (dépôts à terme et à vue) constituent l?indicateur permettant les institutions financières à jouer leur rôle d?intermédiaire entre les agents à capacité de financement et ceux à besoin de financement. Par conséquent, les dépôts ainsi constitués favorisent le moyen de financement des investissements productifs et l?impact de croissance demeure plus remarquable.

D?ailleurs King et Levine (1993) font voir l?effet du développement financier sur la croissance est positif en Afrique22. Ils estiment qu?un niveau de développement financier plus élevé est significativement corrélé avec le taux de croissance économique, le taux d?accumulation du capital physique et l?amélioration des performances économiques.

21 En 2005, il a été démontré qu?en RDC la BCC fonctionnait avec seulement 14% de la masse monétaire en FC ; 86% soit 106,22 milliards de FC étant hors du circuit bancaire. Ce phénomène était lié à la sous bancarisation du pays ; il existait un seul guichet pour 1,5 million d?habitants et pour une superficie de 26.000 kilomètres carrés.

22 Cité par Raffinot et alii (1998).

III.2.3 Le ratio des crédits à l'économie

En ce qui concerne l?étude de la relation de causalité entre les variables, d?une part les résultats obtenus en R.D.C et au Rwanda présente l?existence d?un lien de causalité bidirectionnelle entre les paires de variables (les crédits à l?économie et le PIB réel par habitant) et une causalité unidirectionnelle pour le Burundi, d?autre part.

En effet, les résultats de la RDC et du Rwanda signifient que les crédits injectés dans l?économie sont source principale du développement économique et/ou plus le PIB réel par habitant augmente plus des crédits sont octroyés aux agents à besoin de liquidité. Autrement dit, dans les cas de la RDC et du Rwanda, c?est le niveau des crédits à l?économie qui détermine le niveau du PIB réel par habitant et vice versa, toutes choses restant égales par ailleurs. De plus, un excès du PIB réel par habitant implique vraisemblablement une hausse des crédits à l?économie. Ce résultat soutient celui trouvé par Khalfaoui (2002) pour le cas de la Turquie mais celui de Raffinot, Baptiste et Venet (1998)23 pour le cas de la Cote d?Ivoire.

Par ailleurs, le Burundi ne présente aucun lien de causalité pour la paire des variables crédits à l?économie et le PIB réel par habitant. L?absence du sens de causalité signifie que les deux variables sont toutes indépendantes l?une de l?autre. Autrement dit, les résultats trouvés s?expliqueraient par le fait que les mécanismes des systèmes financiers se trouvent encore incapables de mobiliser l?épargne et de l?allouer de manière efficace.

De ce point de vue, ce resultat ne conforte pas les principaux resultats theoriques puisque, de maniere generale, l?accroissement du volume de credit au sein d?une economie contribue, au dela d?un seuil de revenu relativement faible, à l?accroissement de revenus et non a leur reduction.

23 C?est uniquement le cas de la Cote d?Ivoire

Pour clore, il sied de noter que l?absence du sens de causalité entre crédits à l?économie et le PIB réel par habitant pourrait statistiquement signifier que les crédits ne sont pas octroyés tout comme l?activité économique ne favorise presque pas l?activité financière, ce qui dans une certaine mesure pourrait compromettre le développement économique d? un pays.

CONCLUSION GENERALE

Dans cette étude, nous avons tenté d?examiner la relation de causalité entre l?approfondissement financier et la croissance économique dans les pays des grands lacs africains. Sur un échantillon de trois pays en développement (pays membre de la C.E.P.G.L.) au cours de la période 1970-2002 et sur base des données de la Banque mondiale, le test de causalité au sens de Granger a été effectué.

En effet, le point de départ ayant guidé notre recherche était de vérifier s?il existe un lien de causalité entre l?approfondissement financier et la croissance économique et les cas échéants savoir si cette causalité est unidirectionnelle ou bidirectionnelle.

L?exploration de ce fil conducteur nous a conduit à poser les hypothèses selon lesquelles s?il existerait une relation de causalité entre les deux sphères, elle irait d?un sens ou deux sens entre les paires des variables.

Pour atteindre l?objectif de notre recherche, trois types de tests sont exécutés en vue d?investiguer les sources de causalité. Il s?agit du test de stationnarité, du test de cointégration de Johansen, et des tests de causalité de Granger.

Les principaux résultats de notre recherche sont les suivants :

- Dans l?ensemble de notre échantillon, toutes les variables sont stationnaires en différence première, exception faite uniquement du PIB réel par habitant de la RDC qui est stationnaire en niveau;

- Pour la RDC et le Rwanda, la paire des variables (le taux de liquidité et le PIB réel par habitant) est cointégrée, elle évolue ensemble et affiche par conséquent une relation de long terme au moins dans une direction ;

- Nous avons estimé le modèle à correction d?erreur qui vise à rendre compte dans une même équation d?un écart éventuel par rapport à un équilibre de long terme et du processus d?ajustement à court terme de cet équilibre;

- Le test de cointégration de Johansen révèle qu?à long terme, la masse monétaire et des dépôts à l?économie ont un impact positif sur la croissance économique en RDC, montrant qu?une augmentation de 1% la masse monétaire et des dépôts à l?économie se traduirait par un accroissement respectif de 0,45% et 6,19% du PIB et engendrerait une réduction des crédits à l?économie 0,89% ;

- Le test de cointégration de Johansen révèle qu?à long terme, la masse monétaire et des crédits à l?économie ont un impact positif sur la croissance économique au Rwanda, montrant qu?une augmentation de 1% la masse monétaire et des crédits à l?économie se traduirait par un accroissement respectif de 5,37% et 0,68% du PIB et engendrerait une réduction des dépôts à l?économie de 1,65% ;

- Pour le cas de la R.D.C, le test de causalité de Granger indique une causalité unidirectionnelle entre les paires des variables (le taux de liquidité et le PIB réel par habitant, les dépôts à l?économie et le PIB par habitant), d?une part et d?autre part, une causalité bidirectionnelle entre les crédits à l?économie et le PIB réel par habitant ;

- Au Rwanda, le test de causalité de Granger indique une causalité unidirectionnelle entre le PIB réel par habitant et les dépôts à l?économie, d?une part et d?autre part, une causalité bidirectionnelle entre les crédits à l?économie et le PIB réel par habitant ;

- Au Burundi, le test de causalité de Granger indique une causalité unidirectionnelle entre les paires des variables (le taux de liquidité et le PIB réel par habitant, les dépôts à l?économie et le PIB réel par habitant).

Le developpement précédent demontre l?influence du niveau de developpement économique d?un pays sur l?impact du developpement financier. Le test de causalité dans le cadre du modèle à correction d?erreur, révèle essentiellement en

RDC24 et au Rwanda25 que la croissance économique « cause » au sens de Granger l?approfondissement financier et/ou l?approfondissement finacier « cause » la croissance économique.

Le pays qui ne démontre aucune évidence de cointégration est le Burundi26. Ce résultat ne signifie pas, nécessairement, l?absence d?une relation stable entre les variables d?approfondissement financier et l?unique proxy de la croissance économique, essentiellement, pour deux raisons. La premiere stipule que la relation peut exister mais elle parait aussi comlpexe qu?on ne peut pas l?apprecier nous forme linaire. Tandis que la seconde prouve que ce pays figure parmi les PED dont le système financier est encore sous developpé27.

En définitive, la predominence relative de la relation de caualite allant de l?approfondissement financier sur la croissance «supply leading» dans la terminologie de Patrick s?explique en partie par le fait que la nature de l?echantillon pris en consideration est formee par un ensemble des pays dont les systèmes bancaires sont encore sous developpes, incapable de satisfaire les exigences de l?intermdiation fiancières et la prépondérance des mécanismes financiers informels et semi formels (Lukuitshi, 2005).

24 Le sens de causalité est bidirectionnel c?est-a-dire du financier vers le réel et vice versa.

25 Le sens de causalité est bidirectionnel c?est-a-dire du financier vers le réel et vice versa.

26 Le sens de causalité va du financier vers le réel.

27 Demetriades et Hussen, 1996 cité par Khalfaoui.

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III. Mémoires

1. Ajuamungu, K., (2007), Dette publique et croissance économique en R.D. Congo, Mémoire U.C.B. Bukavu, Fac Eco.

2. Lukuitshi, M.K-A, (2005), Essai sur le système financier de la RDC. Une

contribution à l'amélioration de la supervision bancaire, Thèse de doctorat, Université Catholique de Louvain, Faculté des Sciences de gestion

4. Kasaija D., (2009), Ouverture commerciale et croissance économique en RDC, Mémoire UCB-Bukavu, Fac Eco.

3. Ndungu, M., (2008), Déterminants de l'endettement extérieur public de la RDC., Mémoire UCB-Bukavu, Fac Eco.

IV. Rapports

1. Banque du Zaïre (1982) Rapport annuel

2. Banque du Zaïre (1983) Rapport annuel

3. Banque du Zaïre (1984-1985) Rapport annuel

4. Banque du Zaïre (1988) Rapport annuel

5. Banque du Zaïre (1991) Rapport annuel

56

6. Banque du Zaïre (1992) Rapport annuel

7. Banque du Zaïre (1994) Rapport annuel

8. Banque du Zaïre (1995) Rapport annuel

9. Banque du Zaïre (1996) Rapport annuel

10. Banque Centrale du Congo (2006) Rapport annuel

Mémoire de Licence

TABLE DES MATIERES

PRELUDE~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~. .~~ i
DEDICACE~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~.ii

REMERCIEMENTS~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ iii

SIGLES ET ABREVIATIONS~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ iv

LISTE DES GRAPHIQUES~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ v

LISTE DES TABLEAUX~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~.~~~~ vi

INTRODUCTION GENERALE 1

Chapitre I : REVUE DE LA LITTERATURE 5

I.1. REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE 5

I.1.1. Regard historique 5

I.1.2 Impact du développement financier sur la croissance économique 7

I.1.2.1 Faciliter les transactions financières, la couverture des risques et la diversification des actifs 7
I.1.2.2 Acquérir des informations sur les projets et favoriser une allocation

optimale 8

I.1.2.3 Assurer la surveillance des entrepreneurs et le contrôle des entreprises 8

1.1.2.4 Assurer la mobilisation de l`epargne 9

1.1.2.5 Faciliter l'echange des biens et services 9

I.1.3 Sur la relation développement financier et croissance économique 9

I.2 REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE 11

I.2.1. Etudes appliquées dans les pays développés 11

I.2.2 Etudes appliquées aux pays en développement non africains 12

I.2.2 Etudes appliquées aux pays africains 14

Chapitre II : APPROCHE METHODOLOGIQUE 16

II .1. PRESENTATION DES VARIABLES 16

II.1.1. Les mesures du développement financier 16

II.1.1.1 le taux de liquidité 17

II.1.1.2 Ratio de la monnaie 20

11.1.1.3 Ratio des credits accordes a l'economie 24

II.1.2. La mesure de la croissance économique 27

II.1.2.1 PIB réel par habitant 28

11.2 MISE EN OEUVRE DU TEST DE CAUSALITE 31

II.2.1 Test de stationnarité 32

II.2.2 Test de cointégration 32

II.2.3 Test de causalité 32

Chapitre III : PRESENTATION ETINTERPRETATION DES RESULTATS 34

III.1.1 Analyse de stationnarité 34

III.1.2 Analyse de la cointégration de Johansen 36

III.1.2.1 Estimation du modèle à correction d'erreurs 38

III.1.3 Résultats de tests de causalité 43

III.2 INTERPRETATION DES RESULTATS 45

III.2.1 Le taux de liquidité 45

III.2.2 Le ratio M2/M1 46

III.2.3 Le ratio des crédits à l'économie 48

CONCLUSION GENERALE 50

REFERENCES BIBLIOGRAHIQUES 534

I. Ouvrages 53

II. Articles 53

III. Mémoires 55

IV. Rapports 55

TABLE DES MATIERES 57

ANNEXES






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote