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L'idée d'univers de la science classique à  la cosmologie moderne.

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par Bernard Coly
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'études approfondies (DEA) 2006
  

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Deuxième Partie

La cosmologie Moderne : l'univers du Big bang et la

théorie des cordes

L'univers du 20ème siècle est celui du big bang. La majorité des cosmologistes pensent maintenant que l'univers a commencé son existence par une énorme explosion à partir d'un état extrêmement petit, chaud et dense, il y a une vingtaine de milliards d'années environ. L'émergence de cette nouvelle vision de l'univers a été fulgurante. En un demi-siècle, l'univers statique aux étoiles fixes et immobiles de Newton est devenu un univers dynamique, en expansion, rempli de mouvements et de violence. La rapidité avec laquelle le nouvel univers s'est imposé, est d'autant plus extraordinaire que l'étendue de notre galaxie était devenue au 20ème siècle complètement inconnue. Parler aujourd'hui d'autres mondes dans d'autres galaxies, ou de l'univers tout entier relève encore de la pure science-fiction, même si de nos jours, la cosmologie a vraiment acquis le statut d'une science exacte, c'est-à-dire d'une discipline fondée sur des observations précises et rigoureuses, et non sur de vagues spéculations philosophiques ou métaphysiques.

Section 1/ Pensée sur l'origine de l'univers.

L'interrogation sur l'origine de l'univers a de tout temps intéressé aussi bien les hommes de sciences que ceux qui s'attellent aux connaissances traditionnelles. Si l'on en croit Timothy, Ferris, « Spéculer sur l'origine de l'univers constitue une activité humaine aussi ancienne que tristement célèbre. Ancienne, car autant que je sache, il n'existe pas de certificat de naissance de l'espèce humaine : c'est tout seul qu'il nous a fallu partir à la recherche de nos origines, et, chemin faisant, nous avons découvert la nécessité de réfléchir aussi sur le cours du monde auquel nous appartenons. Tristement célèbre, car les spéculations cosmogoniques qu'elle a engendrées disent plus de choses sur nous-mêmes que sur l'univers qu'elles prétendent décrire à un degré ou à un autre, ces théories restent toujours des projections psychologiques, des modèles lancés vers le ciel par l'esprit, ombres dansantes à la lueur des feux follets. »1

En effet, au regard des mythes préscientifiques de la création, on se rend compte que leur survivance tient moins à leur adéquation aux observations de l'époque (du reste peu nombreuses) qu'à la plus ou moins grande tranquillité d'esprits qu'ils ont pu procurer. Ces contes, d'autant plus chers à nos coeurs qu'ils sont nôtres, soulignent tel ou tel fait de particulière importance pour les sociétés qui les ont conservés. C'est ainsi que les Sumériens envisageaient la création comme

1 Timothy Ferris, Histoire du cosmos, Paris, Hachette-Littérature, 1992, p381

l'issue d'un combat entre les dieux, combat au bout duquel la Terre, formée à partir d'une motte d'argile violemment lancée, aurait existé.

Pour les Mayas, le créateur se transformait en un ballon solaire à chaque fois que la planète Vénus disparaissait derrière le Soleil. Les Tahitiens eux par contre évoquaient un Dieu à leur image, un pêcheur à la ligne qui aurait arraché leurs îles au plancher océanique. C'est en fait dans cette même suite d'arguments que les Grecs, épris de logique, voyaient dans la création une affaire d'éléments : d'où Thalès crut que l'univers fut d'abord constitué d'Eau, alors que Anaximandre soutenait qu'il était d'Air, et Héraclite, de Feu.

En fait, s'il faut accepter que l'avènement de la science et de la technologie ont permis de raffiner la sophistication de certaines thèses cosmogoniques antérieures, il est à retenir que jusqu'à nos jours, la science n'a pas encore réussi à dégager le problème de la création de la vétuste confusion des présupposés et des désirs humains. Dans le meilleur des cas, la question du commencement de l'univers est éludée, et nous avons beau la traquer avec nos théories des quarks, des leptons, des cordes et super cordes etc., notre audace n'est guère plus légitime que celle des peuples primitifs.

Plusieurs scientifiques sont conscients de ce fait, aussi sont-ils nombreux à ne pas vouloir s'occuper de cosmogonie, c'est-à-dire l'étude de l'univers. D'autres laissent tout simplement ce domaine, parce qu'ils ne voient pas comment l'approcher pratiquement. Tandis que pour les partisans du déterminisme, ils exilent eux, la problématique d'une cause première dans des contrées hors de la science

Toutefois, malgré les réserves faites à l'interrogation originelle, il est des scientifiques qui, tentent de mieux comprendre comment l'univers a émergé, tout en concédant que leurs efforts sont sans doute prématurés. En effet, si l'on jette un regard sur les travaux scientifiques portés sur l'univers du 20ème au 21ème siècle, on se rend compte que ces derniers répandent quelques lumières dans l'antichambre de la Genèse. Même si aucun scientifique n'escompte vraiment découvrir le familier aux sources jaillissantes de la Création, les résultats des travaux éclairent là des idées des plus étranges. En fait, les hypothèses, respectivement nommées Genèse du vide ou Genèse quantique, laissent entrevoir le futur proche où la connaissance humaine, peut-être, découvrira l'origine de l'univers. Par ces hypothèses en effet, « La cosmologie se heurte à une difficulté majeure : expliquer comment quelque chose est sorti de rien. « Quelque chose » désigne ici la totalité de la matière et de l'énergie, de l'espace et du temps - bref l'univers qui est le nôtre. Mais il est plus délicat de définir ce que recouvre le « rien ». Pour la science

classique, ce « rien » correspondait à du vide, à l'espace vide intermédiaire entre les particules de matière. Or, comme en témoigne la longue enquête sur l'éther supposé remplir l'espace, cette conception a toujours posé problème et n'a d'ailleurs pas résisté à la physique quantique. »1

En effet, comme nous le montre la physique quantique, ce qui est nommé « vide quantique » n'est vraiment pas vide, il regorge au contraire des particules « virtuelles ». On peut imaginer que ces dernières expriment, comme l'affirme le principe d'incertitude de Heisenberg, la possibilité offerte à une particule réelle de surgir à tel moment en tel endroit, d'où les particules virtuelles représentent non seulement ce qui est, mais ce qui pourrait être. La physique quantique explique ce fait en indiquant, que chaque particule « réelle » est entourée d'une couronne de particules et d'anti-particules virtuelles à grosses bouées du vide, interagissant les unes les autres, puis s'évanouissent après avoir vécu à crédit sur le temps de Heisenberg. Dés lors, le vide quantique s'assimile à un océan bouillonnant d'où émergent sans arrêt des particules virtuelles, dans lequel elles s'engloutissent sans fin.

Cependant, qu'est-ce que l'hypothèse de la genèse du vide a à voir avec l'origine de l'univers ? Pas grand-chose peut-être, peut-être même rien. Ou peut-être tout, si l'on suit le raisonnement de cette théorie. En effet, cette hypothèse postule que l'univers tout entier est né d'une seule particule virtuelle extraordinairement massive, une particule qui a spontanément jailli du vide voilà des milliards d'années. Emise pour la première fois par le physicien Edward Tryon, cette idée va animer et continuer à guider les scientifiques dans leurs recherches de l'origine de l'univers. En fait Tryon raconte que c'est à un soir qu'il passait tranquillement chez lui, qu'il eut une révélation : « J'ai vu l'univers faire irruption à partir de rien, comme une variation quantique, et j'ai réalisé que la chose était possible, qu'elle pouvait expliquer la densité critique de l'univers. J'ai compris tout cela en un instant et j'ai été pris de frissons. »2

En effet comme le note Timothy Ferris, toute l'énergie contenue dans l'univers pourrait bien être égale à zéro. Certes, si l'on additionne l'énergie libérée lors du big bang, celle émise par la lumière des étoiles et cette énergie figée que nous appelons matière, étroitement liée aux étoiles et aux planètes, on arrive à un énorme total positif. Seulement, il faut aussi compter avec la gravitation, force purement attractive qu'il convient donc de marquer du signe moins. Or, il apparaît, et c'est là que les choses deviennent intéressantes, que le potentiel gravitationnel de la

1 Timothy Ferris, Histoire du cosmos, Hachette, 1992, pp 383-384

2 Edward Tryon, Entretien avec l'auteur, Pasadena, 04 avril 1983

Terre, ou de n'importe quel autre objet, est approximativement égal à sa teneur en énergie calculée au moyen de l'équation E=mc2. Si cette équivalence s'applique également à l'ensemble de l'univers, alors l'univers ne possède aucune énergie positive nette et il pourrait, en effet, être sorti du vide sans que ne soit brisée la loi de la conservation de l'énergie. Cependant est-il vrai que l'univers dispose d'une énergie égale à zéro ?

La réponse à cette énigme est concise dans le taux de ralentissement de l'expansion cosmique. Car, si l'univers continue à se dilater sous l'impulsion déterminée par le big bang, son expansion se ralentit toutefois avec le temps à cause de l'attraction gravitationnelle que les galaxies exercent les une sur les autres. Si ce taux est égal ou inférieur à un, la densité de masse ne peut suffire à arrêter l'expansion, et l'univers continuera à se dilater infiniment. Géométriquement parlant, cet univers est qualifié « d'ouvert ». Si le taux est supérieur à un, l'expansion est destinée à prendre fin tôt ou tard, à la suite de quoi l'univers se comprimera vraisemblablement en une nouvelle boule de feu. Enfin si ce taux est strictement égal à un, l'expansion se poursuivra irrévocablement, toujours plus ralentie, mais jamais tout à fait interrompue. Or, pour que les suppositions de la genèse du vide se vérifient, il faudrait nous disent les spécialistes que le taux de ralentissement de l'expansion cosmique soit égal ou inférieur à un. Fait étrange, car il semble que ce taux soit strictement (ou presque) égal à un.

Et si d'ailleurs les astronomes et cosmologistes, n'ont pu aboutir à des conclusions définitives sur la structure ouverte ou fermée, c'est précisément parce que l'univers s'équilibre autour d'une valeur égale à un. Ce qui veut dire que l'espace cosmique n'est pas spectaculairement ouvert ni fermé totalement, mais plutôt parfaitement, ou presque plat.

Même s'il est vrai que le spectacle de la création ou plutôt celui de l'origine du tout premier commencement, reste et pourrait rester à jamais inconnu par la science, il semble aujourd'hui que la réponse se cache dans l'étude des singularités. Sur ce point, la théorie des cordes et des super cordes semble être aujourd'hui la meilleur sur le marché pour expliquer les événements se situant au-delà du mur de Planck. En effet depuis longtemps, l'astrophysique a souffert d'une sorte de « schizophrénie » conceptuelle : les deux grandes théories qui cadrent la réalité physique, la relativité générale et la mécanique quantique ne se raccordent pas naturellement l'une à l'autre. Certes, la relativité traite de la gravitation - c'est-à-dire de la structure géométrique de l'espacetemps - qui concerne a priori les grandes masses et structures, tandis que la mécanique quantique s'occupe a priori du comportement du monde subatomique des particules

élémentaires. L'une vise le très « lourd », l'autre s'occupe de l'infiniment petit. La rencontre entre les deux est fort improbable, mais elle se fait.

En effet la rencontre de ces théories a priori opposées, se fait au sein du trou noir et de sa singularité spatio-temporelle, capable de concentrer en un point sans dimension, plusieurs milliards de masses solaires. L'infiniment petit devient dés lors immensément lourd ; d'où pour rendre compte de la réalité, la relativité et la mécanique quantique, sont obligées de s'unir. De cette union contre-nature, est en train de naître une nouvelle théorie, dite des cordes. Cette théorie des cordes ne peut accomplir la fusion qu'au prix d'une multiplication du nombre des dimensions de l'espace. Pour l'étude des objets célestes, les modèles les plus simples ne permettent pas de descendre en deçà des quatre dimensions spatiales préconisées par la relativité générale.

Aussi, les cosmologistes considèrent aujourd'hui que si la théorie des cordes est avérée, notre univers ne serait qu'une feuille insérée dans un « mille-feuilles » d'autres univers parallèles. Ces univers, se déployant le long de la quatrième dimension, ne communiqueraient entre eux que par le truchement de la gravité. Cette hypothèse, qui en réalité révèle une hardiesse intellectuelle, permettrait pourtant de répondre à l'énigme que pose le problème de la masse manquante de l'univers.

Si ces suppositions de la théorie des cordes sont vraisemblables, cela voudrait donc dire que les 90% de la matière qui exercent leur influence gravitationnelle sur notre univers, mais qui sont invisibles, appartiendraient à des univers jumeaux. Le phénomène d'apparition de ces univers parallèles peut s'imaginer par l'idée que : un trou noir dans notre univers pourrait avoir la valeur d'un big bang, donnant naissance à un autre univers parallèle au nôtre. Mais pour l'heure, la théorie des cordes doit être achevée et confirmée.

En définitive, on constate que la seule attitude digne de nous face à l'interrogation sur l'origine de l'univers, serait de se demander comme dans le Rig-Veda (le plus ancien des quatre livres sacrés hindous), « Qui sait vraiment ? » C'est ainsi que dans une lettre adressée à l'institut Science Physics Research, pour leur étude concernant « la singularité initiale », John Baez affirme, « La seule attitude responsable consiste à avouer que nous ne disposons pas du plus

petit indice concernant ce qui s'est passé avant et, disons, juste une microseconde après le Big bang. »1

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius