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Etude des dents de caprinés de l'ensemble moustérien de l'abri Pié Lombard (Alpes Maritimes )

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par Cindy Causse
Université Aix-Marseille 1 - Master 1 archéologie et histoire de l'Art 2009
  

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3. Archéozoologie : Structure de la

population

3.1 Taphonomie

L'objectif principal de l'étude taphonomique du matériel dentaire de Pié Lombard est l'examen de traces éventuelles d'activités anthropiques. Le matériel dentaire n'est pourtant pas le support le plus diagnostic pour déterminer le degré et la fréquence de l'action humaine sur l'assemblage faunique. Les ossements se prêtent plus volontiers à cette étude : traces de découpes, types de fracturations, taux de fracturation, action du feu...

L'activité potentielle qui peut être repérée sur le matériel dentaire est, entre autre, la récupération de la moelle osseuse contenue dans le canal mandibulaire. Dans ce cas on peut observer des traces d'impacts et une fracturation typique de forme hélicoïdale sur la mandibule. Les racines des dents sont en générales fracturées au moment de la percussion. Mais cette activité n'est pas pratiquée de manière systématique, elle dépend à la fois des

besoins nutritionnels humains, de l'état de santé de l'animal tué ainsi que du moment celui-ci a été exploité par l'homme. Mais à Pié Lombard, rien n'indique que les animaux ont

été chassés par les humains puis transportés à l'abri. Les hommes ont pu profiter de la présence d'animaux déjà morts pour récupérer certaines parties encore comestibles.

L'étude des mandibules (11) et des maxillaires (11), ne révèle pas de traces explicites de fracturation ou de découpe. La partie incisive du corps mandibulaire n'est jamais présente et seule une mandibule a été retrouvée avec sa branche mandibulaire (fig.43). Cette séparation n'est pas forcément d'origine anthropique, la partie incisive du corps étant plus cartilagineuse et donc plus fragile. Lorsque la partie molaire du corps a disparu on ne remarque aucune trace de fracturation due à une percussion, ni aucun point d'impact. De plus les racines des dents semblent plus endommagées par des processus post dépositionels que par une réelle fracturation. Pour les fragments de maxillaires, seule une partie du processus palatin et du corps maxillaire sont encore présents. Comme pour les mandibules, l'os incisif a disparu (fig. 44)

Les racines des dents isolées ne portent pas de traces évidentes de fracturation. Elles sont souvent entières et semblent indiquer que la dent s'est déchaussée de manière naturelle (ni fracturation anthropique, ni piétinement). Enfin de nombreuses séries dentaires ont été retrouvées sans corps mandibulaire.

Taux de fragmentation du
NRDT

9%

24%

67%

Pour résumé : peu de séries dentaires retrouvées avec leurs corps mandibulaire ou maxillaire, un assemblage composé presque exclusivement de dents isolées, des racines peu ou pas endommagées (fig.45) ; suggèrent une longue exposition à l'air libre. En effet l'action du weathering (Behrensmeyer, 1978) qui désigne les altérations liées aux conditions météorologiques, semble avoir eu un impact sur la conservation du matériel (fissuration longitudinale). Même si on ne peut pas estimer de manière précise la durée de l'exposition, celle-ci a été suffisante pour que le dessèchement du crâne entraîne le déchaussement des dents.

Une fois la dent isolée de son corps osseux elle devient plus sensible aux processus post-dépositionels. Le pourcentage de fragmentation est de 33% du NRDT (nombre de dents total). Il prend en compte les fragments déterminables et non déterminables. Nous avons séparé en deux catégories les restes fragmentés. Une première catégorie regroupent les fragments déterminables soit 26% du nombre de reste fragmenté et 9% du NRDT (molaire ou prémolaire, dent inférieure ou supérieure), avec dans la plupart des cas une séparation de la dent au niveau de la zone interlobaire, la structure du lobe reste entière ou quasi entière. La deuxième catégorie est composée des restes non déterminables soit 74% du nombre de reste fragmenté et 24% du NRDT, dont la structure qui perd sa cohésion se débite en plaque. Nous avons aussi intégré dans cette catégorie les fragments de moins de 1cm, qui ne sont pas nombreux (fig.15).

La fragmentation dépend aussi de l'âge et du stade d'usure. On remarque donc sur le matériel de Pié Lombard un degré de fragmentation inégale entre les jeunes individus dont la structure dentaire est plus fragile (pas de racine et cohésion moins dense entre les lobes due à une faible usure et qui peuvent se séparer plus facilement) et les adultes possédant une racine fermée et une structure dentaire plus compacte. Ce biais taphonomique peut avoir des répercussions importantes pour l'étude des profils de mortalité. Même si une sousreprésentation des jeunes individus ne peut pas être uniquement due à un biais taphonomique, il convient de rester prudent sur les interprétations.

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