3.4 Estimation de la saison de mortalité
3.4.1 NMI de combinaison
Ce NMI de combinaison est donc obtenu à partir des
critères d'âges que nous avons développés dans la
partie précédente. Cette méthode permet à la fois
d'optimiser le nombre d'individu de fréquence ainsi que
d'appréhender le nombre d'individu par classe d'âge afin d'estimer
les saisons de mortalités. Certains spécimens n'ont pu être
classés dans une phase précise, notamment ceux de la phase III.
En réponse à ce problème nous avons choisi de
pondérer les phases (fig.28 et 29) afin d'augmenter le NMIc. On obtient
ainsi un NMIc de 36 (fig.30).
|
INF
|
dP2
|
dP3
|
dP4
|
P2
|
P3
|
P4
|
M1
|
M2
|
M3
|
NMI
|
Juvéniles
|
Phase I
|
-
|
2/0
|
2/1
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
2
|
Subadultes
|
Phase IIa
|
-
|
1/2
|
1/2
|
-
|
-
|
-
|
3/1
|
-
|
-
|
3
|
Phase IIb
|
1/0
|
1/0
|
1/1
|
-
|
-
|
-
|
4/3
|
1/3
|
-
|
4
|
Phase IIc
|
-
|
-
|
-
|
-
|
0/2
|
1/1
|
0/2
|
1/7
|
2/2
|
7
|
Adultes
|
Phase IIIa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1/2,5
|
5/9
|
9/9
|
7/4
|
6/2
|
9
|
Phase IIIb
|
-
|
-
|
-
|
-
|
6/5,5
|
3/5
|
6/4
|
4/4
|
2/5
|
6
|
Vieux
|
Phase IV
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1/1
|
1/1
|
1/2
|
2/3
|
1/2
|
3
|
Figure 28: tableau de répartition de la dentition
inférieure par classe d'âge et par phase et nombre minimum
d'individu par phase
|
SUP
|
dP2
|
dP3
|
dP4
|
P2
|
P3
|
P4
|
M1
|
M2
|
M3
|
NMI
|
Juvéniles
|
Phase I
|
-
|
1/0
|
1/0
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1
|
Subadultes
|
Phase IIa
|
1/1
|
1/1
|
1/1
|
-
|
-
|
-
|
4/4
|
-
|
-
|
4
|
Phase IIb
|
0/1
|
0/1
|
0/1
|
-
|
-
|
-
|
0/2
|
0/3
|
-
|
3
|
Phase IIc
|
-
|
-
|
1/0
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1/2
|
-
|
2
|
Adultes
|
Phase IIIa
|
-
|
-
|
-
|
3,5/2,5
|
3,5/5
|
3/5,5
|
1/1
|
2/6
|
5/5
|
6
|
Phase IIIb
|
-
|
-
|
-
|
3,5/2,5
|
3,5/5
|
3/4,5
|
0/7
|
2/1
|
1/5
|
7
|
Vieux
|
Phase IV
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1/2
|
1/1
|
2/2
|
2
|
Figure 29: tableau de répartition de la dentition
supérieure par classe d'âge et par phase et nombre minimum
d'individu par phase
|
JUVENILES Phase I
|
SUBADULTES
|
ADULTES
|
VIEUX Phase IV
|
Total
|
Phase IIa
|
Phase IIb
|
Phase IIc
|
Phase IIIa
|
Phase IIIb
|
NMI c
|
2
|
4
|
4
|
7
|
9
|
7
|
3
|
36
|
NMI c %
|
6
|
11
|
11
|
19
|
25
|
19
|
8
|
|
Figure 30 : tableau récapitulatif du NMIc pour
chaque phase
3.4.2 Les profils de mortalités
Le profil de mortalité permet d'estimer la structure
d'âge d'une population abattue et d'en déduire d'éventuelle
préférence de chasse (Lyman, 1984). Pour caractériser la
mortalité d'une population on utilise différents types de profils
théoriques :
- Le profil de type catastrophique (Lyman, 1987) qui
caractérise la structure d'une population vivante dans lequel le nombre
d'individu dans les classes d'âges successives est décroissant. Ce
type de profil peut se rencontrer lorsqu'une population a été
décimée en masse par exemple suite à un
évènement catastrophique comme une éruption volcanique, un
incendie ou peu refléter le tableau de chasse d'un prédateur ou
l'abattage en masse d'individus au cours d'un épisode de chasse.
- Le profil de type attritionnel (Lyman, 1987) avec une
sur-représentation des jeunes et des individus âgés
caractéristique d'une courbe de mortalité naturelle suite aux
maladies ou à la malnutrition. Dans un contexte
archéologique ce type de profil peut indiquer une chasse orientée
sur les individus les plus faibles.
- Le profil de sélection des adultes typique «
force de l'âge » (Stiner, 1991) dans lequel les classes de jeunes et
d'individus âgés sont sous-représentées. En contexte
archéologique ce type de profil peut suggérer une chasse
sélective axée sur les individus adultes.
Cependant l'utilisation de ces profils théoriques sur
un assemblage fossile peut poser quelques problèmes d'ordre
méthodologiques notamment liés à la conservation
différentielle des vestiges dentaires. En ce qui concerne la collection
du gisement de Pié Lombard nous avons remarqué que les fragments
de dents non déterminables appartiennent en grande partie à de
jeunes individus, ce qui peut avoir comme conséquence une sous
représentation de cette classe d'âge. De plus, la population
étudiée provient d'un ensemble de couches dans lesquelles il
n'est pas possible de distinguer plusieurs épisodes de
dépôts. Les profils reflètent donc une globalité
à travers laquelle nous allons tenter de distinguer l'origine de
l'accumulation : acquisition humaine, carnivore ou lieu de mort naturelle.
|
Juvéniles
|
Subadultes
|
Adultes
|
Vieux
|
NMIc
|
2
|
15
|
16
|
3
|
NMIc %
|
6
|
42
|
44
|
8
|
50 40 30 20 10 0
|
|
|
|
|
|
|
% NMIc
|
Juvéniles Subadultes Adultes Vieux
Figure 31: pourcentage du NMIc par classe
d'âge
30
Stade I Stade IIa
Stade IIbStade IIc
Stade IV
Stade IIIa
Stade IIIb
JUVENILES SUBADULTES
ADULTES
VIEUX
25 20 15 10 5 0
Figure 33: profil de mortalité d'après le
NMIc par phase et par classe d'âge
Nous remarquons donc ici un profil de type sélection
des adultes qui peut être typique d'une acquisition sélective des
animaux dans la force de l'âge (fig 30 à 33). Néanmoins ce
résultat ne peut clairement illustrer une acquisition biologique du
gibier. En effet la prédominance des subadultes et adultes par rapport
aux jeunes et aux individus âgés regroupent une large
catégorie d'âge qui correspond aux conditions naturelles de
mortalités (Lyman, 1984).
De plus ce profil ne rend pas en compte des différents
modes d'agrégations des groupes : groupes familiaux et groupes de
célibataires (Bignon, 2008). La composition des hardes diffère
aussi selon les saisons. Un résumé des exigences
écologiques et du comportement social de bouquetin peut contribuer
à une meilleure compréhension de ces profils de
mortalité.
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