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Les contraintes de l'action humanitaire dans les situations de conflits armés: cas de la Côte d'Ivoire

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par Trazié Gabriel LOROUX BI
Université de Cocody- Abidjan - Diplôme d'études supérieures spécialisées en droits de l'homme 2006
  

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Paragraphe 2 : L'insécurité du personnel humanitaire

L'humanitaire moderne a vu le jour sur les champs des batailles113(*) et se déploie sur des terrains sinistrés. Cet état de fait les prédispose à l'insécurité à tous les niveaux, que ce soit en zone libre (A) comme sur le théâtre des opérations (B).

A : L'insécurité sur le théâtre des opérations militaires

Mener à bien des activités humanitaires dans des zones de conflit armé ou de violence interne a toujours été une entreprise dangereuse. La sécurité des collaborateurs et agents humanitaires et même des bénéficiaires a toujours été une priorité et une responsabilité cruciale tant pour ces organismes que pour l'Etat d'accueil. Dans la nouvelle donne des conflits non internationaux ou conflits internes, les acteurs humanitaires se trouvent face à des risques à la fois de rejet et d'instrumentalisation qui débouchent sur des conséquences démesurées. Le CICR mais aussi plusieurs Sociétés nationales, d'autres agences onusiennes et non gouvernementales, ont perdu des collaborateurs au cours d'attaques délibérées ces dernières années114(*). Le personnel humanitaire est l'objet de menaces et d'attaques de plus en plus fréquentes qui peuvent provoquer des blessures ou même la mort. Ces agressions limitent ainsi les mouvements du personnel humanitaire pour accéder aux personnes déplacées et accomplir ainsi leur sacerdoce. S'il est vrai que le conflit ivoirien n'a pas suivi le mouvement des grandes situations d'insécurité qui ont enlevé la vie à plusieurs agents humanitaires dans le monde entier, il n'en demeure pas moins que des situations d'insécurité totale aient entravé à divers moments comme à divers endroits, l'action humanitaire dans cette situation conflictuelle. Ainsi le 15 janvier 2006, le Groupe de travail international (GTI), chargé de suivre le processus de paix en Côte d'Ivoire annonçait qu'à son avis le mandat des députés de l'Assemblée nationale qui avait expiré le 16 décembre 2005 n'avait «pas à être prolongé». Cette décision a provoqué une réaction immédiate de la part de groupes de manifestants des «Jeunes Patriotes115(*)» qui ont bloqué les principales artères d'Abidjan et d'autres villes de Côte d'Ivoire afin d'exiger le départ de l'ONU CI, présente en Côte d'Ivoire depuis avril 2004. Les affrontements les plus graves ont eu lieu à Guiglo116(*) dans le Moyen Cavally, dans l'ouest du pays, où les Casques bleus bangladais ont fait usage de leur arme à feu, tuant cinq personnes et en blessant au moins une vingtaine d'autres. Cette situation a mis à mal la sécurité de toutes les structures nationales comme internationales humanitaires. Pendant près d'une semaine une chasse en général aux humanitaires et en particulier ceux des Nations unies était organisée, suivi d'un pillage systématique117(*). Ce sont ces pillages qui ont permis l'extraction des soldats onusiens et la plupart des agents humanitaires avec la complicité de l'officier de liaison118(*). Pendant toute cette période, les réfugiés, les déplacés de guerres du CATD et les autres personnes appelant assistance croulaient sous le poids de leur difficultés. Cette situation a eu pour conséquence directe, le transfert des sous bureaux de certaines structures à Duekoué loin de leurs activités. Cela dit, l'ONG Solidarités installée depuis lors à Blolequin et Toulépleu a dû après une longue pause, parce que n'ayant pas accès à ses sites d'intervention, finalement les laisser aux soins de l'ONG ASAPSU après qu'une dégradation importante ait été remarquée sur les ouvrages. Mais cette situation d'insécurité a continué à exister jusqu'à la mise sur pied du Centre de Commandement Intégré qui assure la sécurité dans la zone de confiance, permettant ainsi aux humanitaires d'évoluer sans avoir peur de subir des exactions des éléments incontrôlés des forces nouvelles et des milices. Nous espérons que le désarmement effectif va aider à la restauration de la sécurité dans sa quasi totalité.

* 113 La bataille de Solferino a été le motif fondateur du CICR en 1864

* 114 En septembre 2OO7, 10 soldats de l'Union Africaine ont trouvé la mort dans une attaque délibérée dirigée contre eux ; il en a été de même en Côte d'Ivoire où par des frappes aériennes l'aviation ivoirienne a fait des morts dans les rangs des soldats de la Licorne cantonnés à Bouaké. Cela a été l'élément déclencheur des tensions qui ont régné jusqu'au 10 novembre 2004.

* 115 Les jeunes patriotes sont ceux qui par leurs actions ont soutenu le gouvernement en place avec à leur tête Blé goudé ancien secrétaire général de la FESCI.

* 116 Rapport d'Amnesty international sur les événements de 2004 et de 2006

* 117 Rapport de Amnesty international sur les événements de 2004 et de 2006 : À propos de ces pillages, le gouverneur militaire de région du Moyen Cavally a indiqué : «Après le départ des soldats onusiens, il y a eu des actes de pillage, les gens se sont attaqués à tout ce qui représentait l'ONU. L'armée ne pouvait rien faire pour contenir la foule. Elle ne dispose pas de matériel non létal. Les actes de pillage ont aidé à l'extraction des soldats onusiens dans la zone de confiance.»

* 118 L'entretien que nous a accordée le lieutenant Zou le 13 août 2007 (officier de liaison entre l'armée ivoirienne et les structures des Nations unies civiles comme militaires), nous a permis de comprendre l'ampleur du calvaire subi par les humanitaires pendant ces tristes moments. Nous avons pu apprécier les services de ce soldat valeureux.

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